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Togo-UNICEF : L’Assemblée forme ses députés à la budgétisation sensible aux enfants

Le Togo veut ancrer durablement les droits de l'enfant dans ses finances. Un séminaire parlementaire de deux jours, en collaboration…

Assemblée nationale du Togo

Le Togo veut ancrer durablement les droits de l’enfant dans ses finances. Un séminaire parlementaire de deux jours, en collaboration avec l’UNICEF, équipe les députés des clés de la budgétisation sensible aux enfants, un geste qui honore la priorité nationale donnée à l’investissement humain.

 

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Lomé, 14 octobre 2025 À l’heure où les États africains peinent à traduire les engagements internationaux en actes concrets, le Togo marque un pas décisif en faveur de l’enfance. L’Assemblée nationale, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), accueille les 13 et 14 octobre un séminaire parlementaire consacré à la budgétisation sensible aux enfants.

Au-delà des discours, cette initiative vise à équiper les députés et les cadres ministériels d’outils pour analyser et suivre les dépenses publiques, en plaçant les besoins des plus vulnérables – santé, éducation, protection – au centre des arbitrages budgétaires. Ceci représente un angle stratégique pour ancrer durablement les droits de l’enfant dans la gouvernance financière nationale.

Budgétisation sensible aux enfants : Former les parlementaires en gardiens vigilants des dépenses

 

Dans une salle vibrante de l’Assemblée, une quarantaine de participants – députés, assistants parlementaires et représentants des ministères – ont plongé dans les rouages de cette approche novatrice.

Les communications du jour ont décortiqué les cadres juridiques relatifs aux droits de l’enfant, le cycle budgétaire classique et les méthodes précises d’analyse et de contrôle des dépenses axées sur l’enfance. Par exemple, « Comment identifier les fuites budgétaires qui privent les enfants d’un accès équitable aux services essentiels ? », s’est interrogé un expert lors d’un atelier interactif.

Par conséquent, l’objectif est de transformer les parlementaires en gardiens vigilants, capables de traquer l’efficacité des fonds alloués et d’exiger des comptes aux exécutifs.

 

Budgétisation sensible aux enfants : Un leadership présidentiel qui priorise l’investissement humain

 

Kissao Tchourou, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, a ouvert les débats en rendant hommage au leadership de Faure Gnassingbé. « Le président du Conseil a fait de l’investissement dans le capital humain, notamment dans l’enfance, une priorité nationale », a-t-il déclaré, évoquant des avancées tangibles.

 

En effet, ces dernières années, le Togo a vu ses allocations budgétaires pour les secteurs sociaux grimper constamment, avec un renforcement des programmes de protection sociale, une amélioration de l’accès à la santé et à l’éducation, et l’émergence de mécanismes innovants de financement pour les politiques enfantines.

Selon Tchourou, ce séminaire est une brique de plus : il permettra aux députés de « mieux comprendre les mécanismes de la budgétisation sensible à l’enfance et d’assurer un suivi efficace des ressources publiques destinées aux enfants ». Un plaidoyer pour que chaque franc CFA alloué à la jeunesse soit scruté, optimisé et impactant.

 

Progrès encourageants et défis persistants

 

Ces efforts s’inscrivent dans un contexte chiffré encourageant : le taux de scolarisation primaire au Togo a progressé de 85 % en 2015 à près de 95 % en 2024, tandis que la mortalité infantile a chuté de 20 % sur la même période, grâce à des investissements ciblés.

Cependant, des défis persistent, comme la malnutrition chronique qui touche encore 25 % des enfants de moins de 5 ans, selon les rapports de l’UNICEF. La budgétisation sensible aux enfants apparaît alors comme un levier essentiel pour prioriser ces urgences, via l’intégration systématique de l’impact sur la jeunesse dans les projections budgétaires.

 

L’UNICEF, partenaire clé pour un Togo inclusif

 

De son côté, Xavier Sire, représentant résident adjoint de l’UNICEF au Togo, a applaudi la collaboration « fructueuse » entre le Parlement et le ministère des Finances. « Nous saluons l’engagement du Parlement togolais et réaffirmons notre volonté d’accompagner l’État dans le renforcement des capacités institutionnelles, l’analyse budgétaire et le partage d’expériences régionales », a-t-il affirmé.

 

L’UNICEF, qui a déjà soutenu des audits budgétaires dans plusieurs pays ouest-africains, apporte ici son expertise pour modéliser des outils d’évaluation : comment quantifier le « retour sur investissement enfantin » d’un programme de vaccination, par exemple ? Ces échanges régionaux pourraient inspirer des réformes plus larges, en alignant le Togo sur les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 4 (éducation) et l’ODD 3 (santé).

 

Vers un budget 2026 « enfant-centré » : un tournant décisif

 

Ce séminaire arrive à point nommé, alors que l’Assemblée s’apprête à examiner le projet de loi de finances pour 2026. Une occasion en or pour infuser cette sensibilité enfantine dans les débats budgétaires, en veillant à ce que les allocations sociales – estimées à 25 % du budget national – soient non seulement conséquentes, mais aussi traçables et efficaces. « C’est le moment de passer d’une budgétisation neutre à une approche transformative, où chaque enfant compte dans les équations financières », résume un député participant.

En plaçant la jeunesse au cœur de ses finances publiques, le Togo ne se contente pas d’honorer ses engagements internationaux ; il bâtit un avenir résilient. Reste à transformer ces formations en actes législatifs concrets – un défi que les parlementaires, outillés et motivés, semblent prêts à relever.

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