« Travel Ban » Choc : le Tchad riposte avec panache

Un décret américain sème l'émoi en Afrique : le Tchad digne face au "Travel Ban" américain  Dans une décision aussi…

Togo, actualités Togo, info Togo, news Togo, Togo, actualités Togo, info Togo, news TogDonald Trump réinstaure un "travel ban" controversé

Un décret américain sème l’émoi en Afrique : le Tchad digne face au « Travel Ban » américain 

Dans une décision aussi soudaine que controversée, le président américain Donald Trump a signé, le mercredi 4 juin 2025, un décret réinstaurant un « travel ban » d’une ampleur inédite. Cette mesure interdit l’accès au sol américain aux ressortissants de douze pays, dont sept nations africaines : le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan. Ce nouvel édit, qui entrera en vigueur le 9 juin, ravive les tensions diplomatiques et suscite un tollé, notamment à N’Djamena, où le président tchadien Mahamat Idriss Déby a répondu avec une fermeté empreinte de dignité.

Sécurité nationale ou double standard ? Le « Travel Ban» soulève des questions 

Brandissant l’étendard de la sécurité, l’Administration Trump justifie cette mesure draconienne par la nécessité de protéger les États-Unis contre ce qu’elle qualifie de « menaces terroristes étrangères ». Le décret fait référence à une attaque récente à Boulder, dans le Colorado, perpétrée par un ressortissant égyptien. Pourtant, dans un paradoxe qui intrigue, l’Égypte échappe à cette liste, au motif, selon le président américain, de « relations étroites » et d’une situation « sous contrôle ». Une explication qui laisse perplexe, quand d’autres nations, comme le Tchad ou le Congo-Brazzaville, se retrouvent stigmatisées.

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Le texte du décret pointe du doigt des failles administratives et des taux élevés de dépassement de visas dans les pays visés. Le décret épingle le Tchad pour des irrégularités dans les visas de tourisme, d’études ou de formation professionnelle. De même, les autorités accusent l’Érythrée de refuser la réadmission de ses citoyens expulsés, tandis qu’elles blâment la Libye, la Somalie et le Soudan pour l’inefficacité de leurs institutions. Elles désignent en particulier la Somalie comme un « refuge pour terroristes », une accusation qui risque d’envenimer des relations déjà fragiles.

Riposte tchadienne : quand la dignité tacle la décision américaine

Face à cette mesure perçue comme un affront, le Tchad n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration vibrante publiée sur les réseaux sociaux, le président Mahamat Idriss Déby a annoncé la suspension immédiate de l’octroi de visas aux citoyens américains, invoquant le « principe de réciprocité ». « Le Tchad n’a ni avions ni milliards à offrir, mais il a sa dignité et sa fierté », a-t-il martelé, dans une formule qui résonne comme un cri de souveraineté. Ainsi, cette réplique, d’une rare vigueur, traduit l’indignation d’un pays qui se sent injustement ciblé, alors qu’il est un allié clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Une onde de choc continentale : L’Union africaine s’inquiète !

L’Union africaine, par la voix de sa commission, a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’impact potentiel de ce décret, dénonçant une mesure qui pourrait « exacerber les tensions et nuire à la coopération internationale ». À Brazzaville, une source gouvernementale congolaise, sous couvert d’anonymat, a qualifié l’inclusion du Congo-Brazzaville de « malentendu », espérant une clarification rapide avec Washington. Les autres nations visées, pour la plupart, gardent un silence prudent, mais l’amertume est palpable.

Ce décret, qui touche également l’Afghanistan, le Myanmar, Haïti, l’Iran et le Yémen, s’accompagne de restrictions partielles pour sept autres pays, dont le Burundi, le Togo et la Sierra Leone. Si Donald Trump a assuré que la liste pourrait être révisée, cette lueur d’espoir reste ténue, conditionnée à une coopération renforcée avec les exigences américaines.

Le retour du « Travel Ban » : un précédent aux échos persistants !

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump brandit l’arme du « travel ban ». Lors de son premier mandat, des mesures similaires, visant notamment l’Iran, la Libye ou la Somalie, avaient suscité un tollé mondial avant d’être validées par la Cour suprême en 2018. L’Administration Biden avait abrogé ces restrictions en 2021, les qualifiant de « tâche sur la conscience nationale ». Leur réapparition, dans une version élargie, marque un retour à une politique migratoire inflexible, en ligne avec les promesses de campagne de Trump.

Diplomatie sous haute tension : quel avenir pour les relations Afrique-USA ?

Ce nouvel épisode met en lumière les défis d’une diplomatie mondiale fragilisée par des décisions unilatérales. Pour les nations africaines visées, ce décret n’est pas seulement une restriction de voyage : il est perçu comme une mise en cause de leur crédibilité internationale. La réplique tchadienne, en particulier, pourrait inciter d’autres pays à adopter des mesures de rétorsion, au risque d’enclencher une spirale de crispations diplomatiques.

Alors que le monde observe, une question demeure : ce « travel ban » parviendra-t-il à renforcer la sécurité américaine, comme le prétend Washington, ou ne fera-t-il qu’attiser les ressentiments et compliquer les relations avec le continent africain ? À N’Djamena, la réponse semble déjà tranchée : la dignité, elle, ne se négocie pas.

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