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Le Togo veut devenir un leader régional de l’élevage durable

Togo : un atelier pour booster l’élevage durable Ouvre la voie à une révolution agricole.   Lomé, 22 août 2025…

Le Togo veut devenir un leader régional de l’élevage durable

Togo : un atelier pour booster l’élevage durable Ouvre la voie à une révolution agricole.

 

Lomé, 22 août 2025 Dans une démarche audacieuse pour dynamiser le secteur de l’élevage, Katari Foli-Bazi, le ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières, a inauguré un atelier stratégique à Lomé le 20 août 2025. Organisé en partenariat avec le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), cet événement vise à mobiliser des investissements massifs et durables pour faire de l’élevage une priorité nationale. L’initiative, qui garantit un accès facilité aux financements pour les éleveurs togolais, marque un tournant décisif pour un secteur clé et souligne l’ambition du Togo de renforcer sa sécurité alimentaire et son économie rurale.

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Le ministre Katari Foli-Bazi inaugure un atelier pour faire de l’élevage un levier de croissance inclusive.

Une vision pour relancer l’élevage togolais

 

L’atelier, qui a réuni des experts, des décideurs politiques et des partenaires financiers, a mis en lumière l’urgence de revitaliser l’élevage, pilier essentiel de l’économie rurale et de la souveraineté alimentaire du Togo. Pour cause, ce secteur, qui emploie environ 60 % de la population active dans les zones rurales, souffre d’un manque chronique d’investissements et d’infrastructures modernes.

« L’élevage doit devenir un moteur de croissance inclusive, capable de créer des emplois et de nourrir nos communautés », a déclaré Katari Foli-Bazi lors de son discours d’ouverture.

Grâce au soutien de la BAD, l’atelier a exploré des stratégies pour intégrer l’élevage dans les priorités nationales, notamment à travers la feuille de route gouvernementale 2020-2025. Les discussions ont porté sur des solutions concrètes : la modernisation des techniques d’élevage, le renforcement des chaînes de valeur et l’accès à des financements innovants pour les petits exploitants. Un accent particulier a été mis sur l’élevage durable, intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement pour limiter l’impact sur les écosystèmes.

Mobiliser les financements : le nerf de la guerre

 

L’atelier a placé l’accès aux ressources financières pour les éleveurs au cœur des discussions. Ces derniers affrontent régulièrement des obstacles comme des taux d’intérêt élevés ou l’absence de garanties. Pour répondre à ces défis, la Banque africaine de développement (BAD), qui a investi 1,5 milliard de dollars dans des projets agricoles en Afrique en 2024, s’est engagée à accompagner le Togo dans la mise en place de mécanismes de financement adaptés, notamment des fonds de garantie et des microcrédits. D’après des sources proches du ministère, les autorités prévoient de lancer un projet pilote dès 2026 dans les régions des Savanes et de la Kara, où l’élevage joue un rôle économique central.

En outre, l’atelier a permis d’explorer des partenariats public-privé pour développer des infrastructures comme des abattoirs modernes, des unités de transformation des produits laitiers et des marchés locaux. Ces initiatives visent à réduire les importations de produits animaux, qui ont coûté au Togo environ 20 milliards de FCFA en 2024, tout en renforçant l’autosuffisance alimentaire.

 

L’élevage, une priorité nationale

 

Sous l’impulsion du président Faure Gnassingbé, le Togo place l’élevage au cœur de sa stratégie de développement. Cet atelier s’inscrit dans la continuité des efforts du gouvernement pour moderniser l’agriculture, un secteur qui contribue à 40 % du PIB national. Foli-Bazi, connu pour son engagement en faveur de la durabilité, a plaidé pour une approche intégrée, combinant élevage, agriculture et préservation des ressources naturelles.

« Un élevage prospère ne doit pas se faire au détriment de nos forêts ou de nos terres », a-t-il insisté.

La BAD, par la voix de son président Akinwumi Adesina, a salué l’engagement du Togo, soulignant l’importance d’investissements ciblés pour transformer l’agriculture. Ce partenariat pourrait d’ailleurs servir de modèle pour d’autres nations de la région, confrontées à des défis similaires.

Le ministre Katari Foli-Bazi inaugure un atelier pour faire de l’élevage un levier de croissance inclusive.

Défis et perspectives

 

Malgré ces ambitions, le secteur de l’élevage togolais fait face à des obstacles structurels : manque de formations pour les éleveurs, maladies animales et impacts climatiques tels que les sécheresses prolongées. L’atelier a proposé des solutions comme la formation de vétérinaires communautaires et l’introduction de races plus résistantes. Cependant, leur mise en œuvre nécessitera un suivi rigoureux.

La question de l’abattage des bovins infectés, soulevée récemment dans des débats régionaux, a également été évoquée. Certains participants ont plaidé pour des approches sélectives afin de préserver le cheptel tout en contrôlant les épidémies. Ces discussions montrent aussi la complexité de moderniser l’élevage tout en répondant aux préoccupations des communautés locales.

 

Un engagement continu

 

Cet atelier marque le début d’une nouvelle ère pour le secteur de l’élevage togolais, avec un engagement clair du gouvernement et de ses partenaires internationaux. Le Togo est-il sur la bonne voie pour devenir un leader régional de l’élevage durable ? Seul l’avenir le dira, mais une chose est sûre : le pays est déterminé à relever les défis pour assurer sa souveraineté alimentaire et sa prospérité économique.

 

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