Côte d’Ivoire: Etienne N’Ponon, complice du cyber activiste «Serges Koffi Le drone», déféré

Etienne Daïpo N’Ponon, l’un des complices du cyber activiste ivoirien dénommé «Serges Koffi Le drone» et « Sekongo Koné », notamment poursuivi pour diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, annonce le procureur de la République, Richard Adou, dans un communiqué publié mardi.« Des investigations ont conduit à l’interpellation du nommé N’Ponon Daïpo Etienne. Et, ce dernier a été inculpé par le juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt », indique un communiqué du Parquet d’Abidjan, signé par le procureur de la République, Richard Adou. 

M. Yapo Ebiba François alias « Sekongo Koné et Serges Koffi Le Drone», selon le parquet avait « avoué qu’il publiait certaines fausses nouvelles dont il n’était pas l’auteur mais qu’il recevait de certaines personnes à cet effet ».

De ce fait, le parquet d’Abidjan a engagé des investigations, encore « en cours pour identifier, rechercher et interpeller tous ses complices, en vue de leur faire subir la rigueur de la loi pénale »,  rapporte le texte.  

Serges Koffi Le drone, recherché suite à une vingtaine de plaintes à son encontre, est l’auteur de plusieurs publications sur les réseaux sociaux, de nouvelles fausses dont l’une des dernières a été un appel à la destruction du matériel destiné à la construction du Centre de dépistage de la Covid-19 à Yopougon BAE (dans l’Ouest d’Abidjan), dans la nuit du 05 au 6 avril 2020, renseigne le communiqué.  

Une information judiciaire a été ouverte à son encontre des chefs d’atteinte à la défense nationale, troubles à l’ordre public, diffamation et outrage sur les réseaux sociaux, diffusion de données informatiques frauduleusement obtenues, publication de fausses informations tendant à faire croire qu’une atteinte aux personnes va être commise, poursuit le communiqué. 

Dans le cadre de la poursuite de cette infraction, des agents de la Direction de l’Informatique et des Traces Technologiques (DITT) ont procédé le 07 mai 2020, à l’interpellation du nommé Yapo Ebiba François, 36 ans, Ivoirien, domicilié à Yopougon, cyber activiste, agissant sur les réseaux sociaux sous les profils de «  Serges Koffi  Le Drone » et « Sékongo Koné ».

Selon la législation ivoirienne les faits incriminées, notamment « punis par les articles 151, 153, 161 et 179 du Code Pénal et les articles 11, 32, 60, 65 et 70 de la loi n0 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la Cybercriminalité, sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans » d’emprisonnement.    

Le procureur de la République qui appelle à « la modération et à la responsabilité » des uns et des autres quant à la publication d’informations sur les réseaux sociaux, dit observer « depuis plusieurs mois, une recrudescence de la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux ». 

La diffusion des informations aussi mensongères que tendancieuses, qui ont pour objectif soit de diffamer des personnes tant physiques que morales, soit de porter atteinte au moral de la population et à l’ordre public en jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, est constitutive d’une infraction pénale, prévient le procureur de la République.                                              

Covid-19 : Le confinement coûterait à l’économie marocaine des pertes de près de 7,5 milliards d’euros

La période du confinement au Maroc (20 mars – 10 juin), imposé par le nouveau coronavirus (Covid-19), coûterait à l’économie nationale des pertes de près de 7,5 milliards d’euros (80 milliards DH), a précisé le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Benchaaboun.Intervenant, mardi, à la chambre des conseillers, le ministre a indiqué que les deux mois de confinement (20 mars – 20 mai), entraîneraient à l’économie marocaine des pertes de 93 millions d’euros (1 milliard DH) par jour, soit 6 points de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB).

« La perte aurait été bien plus importante si le soutien financier n’avait pas été fourni par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Coronavirus (Covid-19) », a souligné le ministre, ajoutant que ce déficit pourrait s‘aggraver si le confinement est de nouveau prolongé.

Le ministre a relevé que le ralentissement économique devrait entraîner une baisse des recettes du trésor d’environ 500 millions de dirhams (1 euro = 10,7 DH) par jour durant la période de confinement sanitaire, soulignant que le Maroc, comme la plupart des pays, a été fortement impacté par les répercussions de la crise sanitaire sur les plans économique et financier.

Selon les statistiques pour les quatre premiers mois de l’année 2020, les exportations ont enregistré une forte baisse de 61,5%, contre 37,6% pour les importations, a t-il fait savoir, notant que les secteurs exportateurs les plus impactés sont les activités industrielles liées aux chaînes de valeur mondiales, notamment l’automobile (-96% en avril et -86% en mars), l’industrie aéronautique (-81% en avril et -52% en mars) et l’électronique (-93% en avril et -51% en mars).

Et enfin le textile avec -86,5 % en avril et -40 % en mars, il fait partie des secteurs les plus touchés par la crise, qu’il faudra redémarrer au plus vite.

En revanche, les exportations des phosphates et dérivés ont enregistré une évolution positive de 14% en avril, a ajouté le ministre.

L’argentier du royaume a, en outre, souligné que le ralentissement de l’activité économique s’est également reflété sur la croissance des recettes touristiques qui ont reculé de 60% en avril dernier, portant à -15% la baisse du secteur sur les quatre premiers mois de l’année.

La Covid-19 entraîne le report du 18e Sommet de la Francophonie

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dans un communiqué reçu mardi soir à APA, informe du report de son 18e Sommet initialement prévu les 12 et 13 décembre 2020 à Tunis (Tunisie).L’OIF soutient que Kais Saied, le président de la Tunisie, a donné son assentiment à cette décision motivée par « la crise sanitaire qui touche aujourd’hui le monde entier et (les) nombreuses incertitudes qui en découlent ». 

Toutefois, rapporte l’organisation dont la Secrétaire Générale est la Rwandaise Louise Mushikiwabo, la Tunisie réaffirme sa volonté d’abriter le 18e Sommet. En outre, ce pays de l’Afrique du nord « propose que celui-ci se tienne à Djerba en 2021, à une date qui sera décidée par les autorités tunisiennes et l’OIF ».

Par conséquent, la Francophonie se félicite de l’engagement de la Tunisie et réitère son intérêt pour le thème « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidaritédans l’espace francophone ». 

A en croire l’OIF, la pertinence de ce sujet a étérenforcée par la crise sans précédent qui frappel’ensemble des Etats et gouvernements membres de l’organisation. 

L’OIF compte 88 États et gouvernements ayant différents statuts : 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.

Maroc : Les examens du baccalauréat auront lieu entre le 3 at le 8 juillet prochain (ministère)

La session ordinaire de l’examen national unifié du Baccalauréat 2020 se déroulera en deux pôles, les 03 et 04 juillet pour la littérature et l’enseignement originel et du 06 au 08 juillet pour les Sciences-techniques et le Bac professionnel, indique mardi un communiqué du ministère de l’éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Les résultats de cette session seront annoncés le 15 juillet prochain, précise la même source, notant que la session de rattrapage aura lieu du 22 au 24 juillet pour toutes les branches confondues, tandis que les résultats finaux seront annoncés au plus tard le 29 juillet 2020.

Pour ce qui de l’examen régional unifié de la première année du baccalauréat, il est prévu les 4 et 5 septembre 2020 et les sujets des examens se baseront sur les cours dispensés en présentiel jusqu’à la date de la suspension des cours.

S’agissant des autres niveaux scolaires, seules les notes des contrôles organisés jusqu’au 14 mars dernier seront prises en compte, ainsi que les notes des examens locaux pour la 6ème année du primaire et la 3ème année du collège.

Les examens de la première année du baccalauréat pour les candidats libres se dérouleront les 1-er et 2 juillet et la session de rattrapage est prévue les 20 et 21 juillet. Quant à l’examen régional normalisé du cycle collégial et l’examen provincial normalisé pour l’obtention du certificat des études primaires auront lieu les 25 et 26 septembre.

L’examen national normalisé du Brevet de technicien supérieur (BTS) au titre de la session 2020, est programmé du 13 au 16 juillet.

Le ministère a, en outre, fait observer que le concours national d’accès aux écoles de management (CNAEM) se déroulera les 11, 13 et 14 juillet et le concours national commun pour accéder aux écoles d’ingénieurs est prévu du 16 au 18 juillet, a indiqué le communiqué, ajoutant qu’il ne s’agira que des concours écrits et que les examens du centre de formation des inspecteurs de l’enseignement, du centre d’orientation et de planification de l’éducation, des centres régionaux (enseignants cadres des académies, cadres éducatifs et des professeurs qualifiés) sont programmés à partir du 20 juillet. Les affectations seront effectuées en août.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les examens de celui-ci auront lieu en septembre dans les établissements à accès ouvert et à partir de mi-juillet pour les établissements à accès limité, avec adoption du principe de flexibilité dans l’organisation des épreuves.

Le ministère a indiqué avoir décidé d’opter pour de multiples formules d’évaluation, en raison du nombre limité d’étudiants faisant partie de ces établissements, ajoutant que cette décision intervient dans le cadre de l’indépendance pédagogique des universités, sur proposition de la conférence des présidents d’université et en concertation avec les syndicats.

Pour les examens dans les établissements à accès ouvert, leur l’organisation aura lieu en septembre, compte tenu du nombre élevé d’étudiants et de la difficulté à gérer leur mobilité et leur hébergement dans les conditions actuelles d’urgence sanitaire.

Ainsi, les étudiants peuvent discuter à distance leurs projets de fin d’études ainsi que leurs thèses de doctorat, en veillant au respect des mesures de prévention et de sécurité sanitaires, pour réaliser leurs travaux de recherche scientifique nécessaires.

Covid-19: une ONG lance à Abidjan la distribution de 1 million de masques

L’ONG Initiatives Côte d’Ivoire a lancé mardi, au Centre de santé communautaire d’Anoumabo, sis au quartier Alliodan, le projet de distribution de 1 million de masques au profit des personnes défavorisées à Abidjan, afin de les aider à se protéger face à la Covid-19.Le Centre de santé communautaire d’Anoumabo, un village de la cité de Marcory, située dans le Sud d’Abidjan, a servi de lieu de lancement du projet, en présence de la présidente de Initiatives Côte d’Ivoire, Kadi Fadika Coulibaly, des partenaires de l’ONG et de la chefferie.Pour cette première étape de distribution de masques réutilisables fait en tissu, l’ONG a mis à la disposition du village 5 000 cache-nez pour une population estimée à 1 250 ménages. L’organisation prévoit deux masques par individu.Au regard de l’impact socio-économique de la pandémie, l’ONG Initiatives Côte d’Ivoire a, en plus des masques, offert des paquets de riz aux populations. Chaque ménage vulnérable devrait recevoir un petit sac de riz afin de tenir pendant cette période de soudure. Pour Mme Kadi Fadika Coulibaly, en plus du lavage des mains, la distanciation physique et des restrictions de rassemblement, il est nécessaire de porter le masque, rendu obligatoire dans le Grand Abidjan, pour casser la propagation de la Covid-19.L’acquisition du masque, étant une barrière économique majeure pour des ménages, Initiatives Côte d’Ivoire a décidé, avec ses partenaires (Engender Health, Médecins sans frontières, Agence de médecine préventive, la Fédération nationale des organisations de santé) d’en produire et distribuer aux personnes défavorisées.« Notre cible concerne les populations à revenus modestes, parce que les prix des masques se sont avérés très élevés surtout pour les masques jetables à utilisation unique, pour permettre à ces populations d’avoir chacun leur masque afin de respecter les mesures d’hygiène », a-t-elle dit.Blaise Gnagne, un responsable communautaire, a exprimé la joie des populations de recevoir ces masques qui participent des mesures barrières et qui visent à éradiquer cette pandémie, assurant que les ménages seront davantage sensibilisés sur la Covid-19.Le quartier d’Alliodan est touché par la maladie à Coronavirus. Pour freiner sa propagation, les chefs de communauté entendent insister auprès de leurs membres afin que les populations s’alignent sur les mesures barrières édictées par les autorités ivoiriennes.La directrice régionale de Engender Health, un organisme international opérant dans le domaine de la santé, Mme Néné Fofana Cissé, dont l’institution est partenaire à ce projet, s’est félicitée de ce qu’à travers cette initiative, les populations les plus défavorisées aient accès à des masques gratuitement. Les dons comprennent des paquets de vivres d’une équivalence de 6 tonnes de riz et des masques réutilisables. Les 1 million de masques à produire, devraient être distribués à Akouédo village, Bingerville village et à Abobo.Initiatives Côte d’Ivoire, créée en 2012, par des cadres résidents sur le sol ivoirien et à l’étranger, comprend aujourd’hui une trentaine de membres, qui financent des projets communautaires et d’intérêt public visant à contribuer à la vie sociale.Son ambition est portée par son engagement et sa volonté de contribuer, par des réflexions, au développement économique et social de la Côte d’Ivoire, avec pour challenge de proposer des solutions innovantes et pragmatiques aux problématiques socio-économiques du pays.  

Le guide des musulmans Cheick Boikary Fofana inhumé à Abidjan dans l’intimité familiale

L’ex-président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM), par ailleurs, guide de la communauté musulmane ivoirienne, Cheick Aïma Boikary Fofana, décédé dimanche de la Covid-19, a été inhumé mardi après-midi au cimetière de Williamsville au centre d’Abidjan dans « l’intimité familiale », a appris APA auprès de cette organisation.Cette inhumation de l’illustre guide religieux s’est faite dans la plus grande discrétion en ce sens qu’aucune communication officielle n’avait été faite auparavant par les autorités religieuses.

Par ailleurs, le COSIM a invité toutes les mosquées du pays à organiser des prières mortuaires mercredi après la prière de Zhour (13h00) en la mémoire de son défunt président.

Ex-cadre de banque avant d’être porté à la tête du COSIM en 2006, Cheick Aïma Boikary Fofana a été une figure charismatique et  emblématique de l’islam en Côte d’Ivoire.

Bénin : le journaliste Ignace Sossou « sortira en juin » de prison (Tribunal)

La cour d’appel de Cotonou a revu mardi à la baisse la condamnation en première instance du journaliste d’investigation béninois Ignace Sossou, qui va désormais purger six mois ferme de prison au lieu de dix-huit.Jugé pour cyber-harcèlement dans une affaire l’opposant au procureur de la République, le reporter de Bénin Web TV fut d’abord condamné le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison.

Ce jugement a été infirmé mardi matin en appel, et est ramené à 12 mois dont six mois ferme. Le journaliste devra aussi s’acquitter d’une amende de 500.000 FCFA contre 200.000 prononcée en première instance.

Le 18 décembre 2019, dans le cadre d’un séminaire consacré à la lutte contre les fake-news en période électorale, organisé par CFI Média, l’agence française de développement médias, Ignace Sossou cite sur Twitter et Facebook des propos attribués au procureur de la République du Bénin, Mario Metonou, qui fait partie des panélistes.

Deux jours plus tard, il est convoqué à l’Office central de répression de la cybercriminalité où il est interrogé au sujet de ces publications sur les réseaux sociaux. À l’issue de l’audition, il est maintenu en garde à vue avant d’être condamné, le 24 décembre, lors d’une audience en comparution immédiate au tribunal de première instance de Cotonou.

Il a été notamment reproché au journaliste d’avoir rapporté des propos tronqués et déplacés de leur contexte.

Sa détention fait l’effet d’une onde de choc dans le milieu des organisations internationales de défense de la liberté de la presse à l’image de Reporters sans frontières et Internet sans frontières, qui contestent le jugement.

L’ONG des droits humains Amnesty International avait aussi exprimé en février que le procès en appel du journaliste d’investigation « doit aboutir à sa libération ».

Cela ne sera par ailleurs pas possible avant plus d’un mois, selon Me Brice Houssou, un de ses avocats. Il estime dans RFI que son client « devra recouvrer sa liberté le 24 juin ».

A l’audience ce mardi matin, Ignace Sossou a reçu le soutien de ses collègues, venus nombreux, tout comme ses avocats qui « se sont dits déçus ». Le rédacteur en chef adjoint de Bénin Web TV dit regretter son maintien en détention et confie qu’Ignace « manque à la rédaction ».

Maroc : Mise en garde contre l’utilisation de plantes herbales pour traiter le coronavirus

Le ministère de la Santé a mis en garde les Marocains contre l’utilisation de plantes herbales pour le traitement de l’épidémie du coronavirus.Dans un post publié sur sa page Facebook, le ministère a indiqué que la volonté de renforcer l’immunité contre le Covid-19 et de réduire la gravité de son infection a incité les citoyens à s’adonner à l’utilisation de médicaments contenant des mélanges de plantes, comme l’armoise, le clou de girofle et l’eucalyptus.

Selon le ministère, ces plantes peuvent nuire à la santé humaine en raison d’effets secondaires ou d’empoisonnement, tels qu’une insuffisance rénale, des lésions hépatiques ou une détresse respiratoire et d’autres symptômes.

 « Toute tentative de prévention ou de traitement du Covid-19 par l’utilisation d’herbes aurait des répercussions  graves sur la santé de la personne, chose que l’Organisation mondiale de la santé ait précédemment confirmé.

A ce jour, le Maroc  enregistre 7023 cas testés positifs au Covid-19, dont 193 décès et 3901 de patients entièrement guéris, soit 55,5% de l’ensemble des contaminations.

Maroc : Les recettes du Fonds dédié au coronavirus s’élèvent à plus de 3 milliards d’euros

Les recettes du Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19) au Maroc ont totalisé la somme de 3,05 milliards d’euros (32,7 milliards de dirhams à la date du 18 mai, tandis que les dépenses s’élèvent à 1,28 milliard d’euros (13,7 milliards DH), a fait savoir, mardi, le ministre de l’Économie, des finances, Mohamed Benchaâboun.Les dépenses au titre de ce Fonds ont été consacrée alloués à l’acquisition d’équipements médicaux nécessaires pour lutter contre la pandémie, avec plus de de 2,2 milliards DH (1 euro = 10,7 DH), a précisé le ministre dans son intervention devant la chambre haute du parlement.

A ce jour, a-t-il dit, 743 lits de réanimation, 664 lits d’hospitalisation et 348 respirateurs ont été acquis, en plus de plusieurs autres équipements médicaux, affirmant que le ministère veille à doter le département de la Santé des ressources financières nécessaires en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique.

Le ministre a en outre souligné que 11,5 milliards DH ont été mobilisés pour financer les mesures prises dans le cadre du Comité de Veille Economique (CVE) notamment les salariés déclarés du secteur formel et les ménages opérant dans le secteur informel, en arrêt temporaire de travail à cause de la pandémie.

Il a, à cet égard, rappelé les différentes mesures et procédures prises en faveur des salariés déclarés à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS), en arrêt temporaire de travail, ainsi que les ménages opérant dans le secteur informel.

Selon lui, 950.000 salariés ont été déclarés à la CNSS au mois d’avril, alors qu’au mois de mars, les personnes au chômage ou en chômage partiel à cause de la crise et déclarés à la CNSS sont au nombre de 701.000 salariés. En tout, les aides financières aux salariés coûtent 2 milliards de dirhams par mois au fonds Covid-19.

Environ 4 millions de ménages dont les chefs travaillent dans le secteur informel devraient bénéficier des aides prévues par le gouvernement. Des aides qui, en les cumulant, atteignent la somme de 4,2 milliards DH. Depuis le 15 mai, date de lancement de l’opération, un million de ménages ont déjà pu en bénéficier, rassure le ministre.

Sénégal: la Covid-19 a ralenti la pêche artisanale (chercheure)

L’état d’urgence décrété par les autorités sénégalaise pour endiguer la propagation du coronavirus a mis au ralenti la dynamique des systèmes de pêche artisanaux, soutient la Chercheure junior à l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), Rouguyatou Ka.« Les mesures d’atténuation du choc sanitaire au Sénégal, notamment l’état d’urgence et la fermeture des frontières, ont eu la particularité de bouleverser le fonctionnement des systèmes de pêches artisanaux, par là même l’économie sénégalaise », fait remarquer Mme Ka dans une contribution parvenue ce mardi à APA.

En effet, poursuit-elle, les systèmes de pêche artisanaux sont tributaires d’un ensemble de conditions notamment la libre circulation des pêcheurs dans les eaux maritimes sénégalaises, l’accès aux centres de débarquement à certaines heures, la fluidité des systèmes de transports inter-régionaux, inter-territoriaux et aéroportuaires.

Des conditions qui ont toutes été remises en cause par les différentes mesures prises pour enrayer la propagation du virus sur le territoire national.

La stratégie habituelle des pêcheurs qui est d’embarquer au milieu de la nuit pour débarquer tôt le matin sur les quais de pêche afin de s’assurer le bon déroulement du mareyage à l’intérieur du pays s’est vue limitée par le couvre-feu instauré entre 20h et 6h du matin (depuis le 1er mai, il est passé de 21h à 5h du matin).

A cela s’est ajoutée la fermeture partielle et/ou l’ouverture alternative des quais de pêche et espaces de débarquement au profit des opérations de désinfection et de nettoyage.

Toutes choses qui font dire à la Géographe des dynamiques territoriales que « la +vulnérabilisation+ des pêcheurs est ainsi actée si l’on sait que le virus s’est introduit au Sénégal en pleine campagne de pêche et que les acteurs de la pêche artisanale, par ailleurs totalement dépendants des banques pour financer les intrants, avaient déjà contracté des prêts qu’ils devront rembourser avec ou sans campagne de pêche ».

« Ainsi, la vie de plus 70 000 pêcheurs (DPM, 2018) est hypothéquée par la Covid-19 », se désole-t-elle.

Par ailleurs, souligne la Doctorante à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), les revers de l’Etat d’urgence sont tous aussi pesants sur la dynamique des Systèmes halieutiques artisanaux (SHA).

Car, note la pensionnaire de l’UGB, les systèmes de mareyage interne qui ravitaillait près de 43% la région de Dakar en produits frais et assuraient l’acheminement et la répartition d’une bonne partie des produits transformés et frais à l’intérieur du pays ne suivent plus leur cours.

Conséquence, certains systèmes de mareyage dépendant de ces dynamiques inter-territoires de pêche sont mis « au point mort ».

Une situation qui profite, selon la chercheuse de l’IPAR, aux usines exportatrices de poissons surgelés qui remplissent leurs stocks, et à la région de Dakar qui semble assez bien protégée de la crise du secteur par l’existence de centres de pêche non moins importants.

L’autre segment affecté par cette crise est celui de la transformation artisanale qui occupe 92% du marché des exportations des SHA avec une orientation essentiellement sous régionale (52%.

Partant de tous ces constats, elle conclut que « les revers de la Covid-19 se lisent dans les SHA en termes de mévente, difficultés d’accès et instabilité alimentaire et socio-économique. (…) Et qu’un après-Covid-19 incertain se dessine dans les centres de pêche artisanale sénégalais ».

« Il est (donc) essentiel d’anticiper sur la crise économique qui se profile à l’horizon pour éviter certains scénarios catastrophes qui exigeraient des réponses financièrement lourdes à engager considérant la faiblesse des allocations budgétaires que l’l’Etat a toujours consenti au secteur », suggère Rouguyatou Ka.