Tabaski : « tank djëké », gigot casse-tête des épouses sénégalaises

Cette pratique, consistant pour les femmes à offrir aux demi-sœurs paternelles de leur époux lors de la Tabaski ce gigot, est aujourd’hui diversement appréciée.Le jour de la célébration de la fête de Tabaski au Sénégal, beaucoup d’épouses vivant selon la culture sénégalaise ont dans un coin de la tête ce gigot de mouton, communément appelé ‘’tank djëké, en langue wolof », qu’elles doivent offrir aux demi-sœurs paternelles de leur époux.

Cette pratique ancestrale, visant à raffermir les liens entre la conjointe et sa belle-famille le temps de la fête de l’Aïd el-Kébir, est maintenant devenue « un fardeau » pour les femmes sénégalaises.

Prétexte pour la jeune mariée de magnifier et confirmer son amour et son respect, elle consiste pour elle à offrir le gigot du mouton sacrifié par son époux à la demi-sœur paternelle, à qui est d’ailleurs promise, selon la coutume sénégalaise, le nom de la première fille de l’épouse du demi-frère, d’où le terme ‘’djëké » en wolof.

Trouvée au marché de Ouakam, à Dakar, Seynabou Guèye, la soixantaine, nous explique que « l’origine est plus liée à l’esprit d’entente, de cohésion sociale et de solidarité envers sa belle-famille ».

Voilà « pourquoi les ancêtres le pratiquaient, car dans la culture sénégalaise le mariage crée des liens entre les deux familles. Il y a une parenté qui naît entre les deux conjoints, donc chacun fait de son mieux pour fortifier les liens sociaux », a poursuivi la dame, ajoutant pour sa part que quand elle était plus jeune, elle avait l’habitude d’adjoindre au gigot à remettre à sa belle-sœur « une bouteille de boisson ou un billet de 1000 F CFA ».

Mais aujourd’hui, le ‘’tank djëké » a perdu son sens de partage et de solidarité. Cette pratique est dénaturée par des jeunes mariées qui en font un acte d’émulation pour mieux asseoir leur rivalité et afficher du coup leur aisance matérielle, souligne Dr Aminata Diop, sociologue et psychologue conseillère.

« Les femmes, par souci de rivalité et pour avoir la reconnaissance de la belle-famille, exagèrent. Elles ne se limitent plus à donner un gigot de mouton à la belle-sœur mais elles veulent y ajouter toutes sortes de cadeaux, allant des bijoux en or aux billets de banque, en passant par les tissus de classe, etc. », a déploré la sociologue.

Cette tendance, selon elle, divise aujourd’hui les familles, « car tu peux voir dans une famille deux femmes mariées qui n’ont pas les même moyens. Et si l’une des belles-sœurs donne des cadeaux très coûteux en plus du gigot et que l’autre ne les a pas, cela devient un véritable fardeau pour cette dernière. Et souvent la demi-sœur du mari préfère ou met plus en valeur celle qui donne les cadeaux, d’où surgissent les problèmes », a-t-elle souligné, estimant que certaines femmes en sont réduites à s’endetter auprès des banques ou à s’engager dans d’autres folies pour laver ‘’l’affront ».

Rencontrée au marché de Rufisque, en banlieue dakaroise, Adja Fall est une infirmière de 42 ans qui vient de boucler sept années de mariage. Pour elle, cette situation n’est parfois pas facile pour les jeunes mariées. Pour sa part, elle soutient qu’elle n’a jamais donné de gigot à sa belle-sœur pour commodités personnelles.

« Si je le fais cette année et que l’année prochaine je n’ai pas les moyens, cela risque d’amener des problèmes. C’est pourquoi, je préfère juste lui envoyer un bon repas le jour de la Tabaski ».

Ce gigot, Adja préfère le remettre à son voisin démuni qui n’a pas sacrifié de mouton au lieu de le donner à sa belle-sœur qui en a déjà.

Contrairement à Adja Fall, Salimata Diop, une dame qui rentre dans sa troisième année de mariage, a l’habitude de donner annuellement à sa belle-sœur un ‘’tank djëké », un tissu de classe et un billet de 10.000 F CFA.

« Ma belle-sœur est très adorable avec moi. Depuis mon mariage, elle me traite comme sa petite sœur c’est pourquoi moi aussi à chaque Tabaski, je fais tout pour qu’elle soit contente de moi », a-t-elle a argué, ajoutant qu’elle arrive à supporter ces frais grâce à la tontine des jeunes femmes mariées de son quartier.

Toutefois, l’Imam Mamadou Aïdara trouve exagérée cette façon de faire, au motif que le ‘’tank djeké » « n’a rien avoir avec l’islam ».

« Ce n’est pas une obligation religieuse… même si tout ce qui permet la solidarité entre musulmans, l’Islam n’y voit pas d’inconvénient », a-t-il soutenu.

Les femmes, conseille le religieux, doivent se limiter à donner le gigot comme le faisaient les ancêtres « car les temps sont durs et la plupart ne font que fatiguer leurs maris ».

Présidentielle 2020: le nom de Gbagbo retiré du listing électoral provisoire, selon son avocat

Le nom de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a été retiré de la liste électorale provisoire remise aux partis politiques par la Commission électorale indépendante (CEI) en vue de la présidentielle du 31 octobre 2020, annonce son avocat personnel, Me Habiba Touré, dans un communiqué publié vendredi depuis Paris.M. Gbagbo a « toujours figuré sur la liste électorale, comme en atteste la capture d’écran du site en ligne de la CEI », mais au terme de la révision du listing électoral il « a vu son nom tout simplement retiré de la liste électorale provisoire remise aux partis politiques par la CEI », a indiqué Me Habiba Touré. 

« Nous interpellons laCEI,qui se veut indépendante,de jouer véritablement son rôle, et de ne pas rentrer dans des manœuvres politiciennes », lance l’avocat personnel de M. Gbagbo, actuellement en liberté sous condition à Bruxelles après son acquittement par la CPI dans les violences post-électorales ivoiriennes de 2010-2011.

L’ex-chef d’Etat qui souhaite rentrer dans son pays, a introduit auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles une requête, en s’y déplaçant, pour demander la délivrance d’un passeport ordinaire et d’un laissez-passer, a fait observer son avocat. 

Dans l’attente de la remise de son passeport, M. Gbagbo s’est « réjoui » de la réponse du porte-porte-parole du gouvernement ivoirien qui indiquait  à l’issue du récent Conseil des ministres que son« dossier serait traité ».

Cependant,  « c’est avec stupéfaction que M. Laurent Gbagbo a appris qu’en lieu et place de la délivrance de son passeport, il se voyait retirer le droit de vote », a poursuivi Me Habiba Touré.

« Nous espérons que cette omission est une erreur,qui sera immédiatement corrigée et que M. Laurent Gbagbo sera rétabli dans ses droits », a-t-elle poursuivi. 

Pour son Conseil, « tout comme la délivrance d’un passeport ordinaire est un droit ;le droit de vote est un droit tout aussi essentiel attaché à la personne de tout citoyen ». 

La prière de vendredi désormais autorisée sur toute l’étendue du territoire ivoirien

Le Comité de veille Covid-19 du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM) a invité la communauté musulmane au respect des mesures barrières lors de la célébration de la fête de l’Aid El-Kébir (Tabaski) et des prières de Djoumaa ( Grande prière de vendredi) désormais autorisées sur toute l’étendue du territoire ivoirien.« Vu la situation sanitaire du moment, le Comité de veille Covid-19 de la communauté musulmane insiste auprès de tous pour le respect des gestes barrières en vigueur notamment, le lavage des mains avec de l’eau et du savon ou l’utilisation du gel hydro-alcoolique, la distanciation physique, le port du masque et l’utilisation du tapis individuel, les poignées de mains et les accolades », rapporte un communiqué de cette organisation transmis vendredi à APA.

Par ailleurs, le  Comité de veille a recommandé aux imams de bien vouloir réduire le temps des sermons pendant les prières de la fête et de vendredi.

« Le Comité de veille attire l’attention des imams et des responsables des comités de gestion des mosquées, sur la nécessité de l’observation des mesures ci-dessus énumérées », conclut le communiqué. La communauté musulmane ivoirienne a célébré vendredi la fête de la Tabaski ou l’Aïd-El-Kébir sur l’ensemble du territoire ivoirien.

L’Aid Al-Kébir ou la Tabaski est la deuxième grande fête de la religion musulmane après la fête de fin du jeûne ( fête de Ramadan). Elle se déroule au lendemain de la station d’Arafat en Arabie Saoudite, (pilier essentiel du Hadj).

L’Aïd el-kebir commémore la soumission à Dieu du Prophète Abraham qui était prêt à sacrifier son fils aîné Ismaël sur son ordre. Chaque musulman ayant les moyens doit immoler une bête, notamment un bélier pendant cette fête pour perpétuer cet acte d’Abraham.

Le Trésor public ivoirien évalue la performance de son Système de management de la qualité

Le Trésor public ivoirien a évalué, mercredi et jeudi, au cours de la revue du premier semestre 2020, la performance de son Système de management de la qualité (SMQ) après avoir été certifié à la norme ISO 9001 version 2015, en novembre 2019.Engagée dans un processus d’amélioration continue, l’Institution, à travers son Directeur général, Jacques Konan Assahoré et l’ensemble des participants à cette revue de direction ont mené la réflexion en vue de consolider les importants acquis de la gestion, mais aussi de définir les actions d’amélioration nécessaires à la finalisation de toutes les autres activités planifiées dans le Plan stratégique de développement (PSD) 2016-2020.

Il ressort de cette évaluation que le Système de management de la qualité du Trésor public ivoirien reste conforme à la norme de référence. Cette performance repose sur des processus qui regroupent l’ensemble des activités du Trésor public et dont les missions sont en adéquation avec celles des unités administratives.

La revue du contexte interne et externe permet de mettre à jour la matrice  SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) mais également de définir de nouveaux objectifs stratégiques et des actions d’amélioration des processus.

En outre, le Système de management de la qualité du Trésor public a permis un taux de réalisation des objectifs stratégiques estimé à 70%, conforme à la valeur de la cible définie.

Un taux de réalisation global satisfaisant de 92,65% du Plan stratégique de développement (PSD) 2016-2020, malgré des difficultés liées notamment à l’insuffisance des ressources budgétaires. 

« Aucune modification enregistrée au niveau des objectifs stratégiques, malgré la Covid-19 », souligne une note d’information transmise à APA, précisant que « certaines tâches ont été tout simplement reprogrammées, et d’autres reformulées, tenant compte de la crise sanitaire ». 

A l’issue de cette revue, plusieurs résolutions ont été prises et devront être traduites en matrice d’actions en vue de l’atteinte de tous les objectifs du Trésor Public.

Elles portent notamment sur le renforcement de la transformation numérique, le maintien de la certification globale, l’organisation des états généraux des ressources humaines, l’amélioration du dispositif sanitaire, l’instauration d’un système de téléconsultation médicale relativement à la Covid-19, le renforcement du dispositif de télétravail et de téléréunion.

A l’ouverture de cette revue, le Directeur général, s’était déjà félicité de la bonne tenue des engagements institutionnels depuis la prise des premières mesures barrières liées à la Covid-19, ainsi que du maintien du rythme satisfaisant de fonctionnement du Trésor public, à travers la réorganisation optimale du travail dans l’ensemble des services, sur la base de la rotation et du télétravail.

ADRA, une institution ecclésiastique, fait don de matériels médicaux à l’Etat ivoirien

ADRA, l’agence d’aide et de développement de l’église Adventiste du 7e jour, a fait don, jeudi, de matériels médicaux et de laboratoires à l’Etat de Côte d’Ivoire d’une valeur de 92 millions Fcfa, lors d’une remise de premiers kits à l’hôpital général d’Aboisso, dans le Sud-Est d’Abidjan.Les premiers lots d’équipements médicaux, remis à l’hôpital général d’Aboisso, ont été réceptionnés par M. Soro Kountélé Gona, directeur de Cabinet adjoint, représentant le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Dr  Aka Aouélé.

Ces dons notamment offerts par le Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’ADRA International, sont composés d’équipements neufs de santé : des lits d’hospitalisation, des matelas, des tables d’accouchement, des kits d’opération pour césarienne, des kits complets de chirurgie dentaire.

Ils comprennent également des fauteuils d’odonto-stomatologie, des instruments pour plateaux techniques des salles d’opération et des matériels pour analyses biologiques. Selon le directeur d’ADRA pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Emmanuel Amegnito Kossi, cet acte vise à « soulager les personnes vulnérables ».  

M. Soro Kountélé s’est félicité de ce « geste très citoyen » de l’ADRA, qui intervient dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, ajoutant que cela s’inscrit dans la vision du gouvernement de renforcer les capacités de prise en charge des patients.

Pour sa part, le président du Conseil d’administration d’ADRA, Elie Weick-Dido, par ailleurs président de la Conférence générale de l’Association de l’église Adventiste du 7e jour, a fait savoir que cette action humanitaire est une mission de l’église, car l’évangile est holistique.

Ce don au gouvernement ivoirien démontre par la même occasion, les intentions de ADRA International de renforcer son service à travers 11 pays de la Sous-région, surtout en ces périodes de pandémie liée à la Covid-19.

Le président du Conseil d’administration d’ADRA, Elie Weick-Dido, a pour le compte du Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’ADRA International, signé une convention de partenariat avec l’Etat de Côte d’Ivoire pour renforcer leur coopération. La partie ivoirienne était représentée par M. Soro Kountélé.

ADRA International n’est pas à sa première action en Côte d’Ivoire. Dans le même ordre social, elle a offert de nombreux lots de matériels de santé via le ministère des Affaires étrangères en 2017 et des vivres et non-vivres aux sinistrés des inondations d’Aboisso en 2018.

L’organisation développe des partenariats avec de nombreuses entités, des communautés et les gouvernements des États où elle intervient, ainsi que dans les domaines de la sécurité alimentaire, le développement économique, la santé, la gestion des urgences et l’éducation de base.

Elle aide les populations sans distinction ethnique, nationale, politique, idéologique, ou religieuse, en priorité les plus vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes âgées, les handicapés, les immigrés, les malades, les sans-abris, les pauvres, les sinistrés, et les réfugiés.

Adventist Development and Relief Agency (ADRA) est une organisation humanitaire qui mène des programmes de développement communautaire et des actions humanitaires dans 135 pays à travers le monde.  Elle siège au Conseil économique et social des Nations unies depuis 1997.

Rwanda: la FAO met en garde contre une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est

La région de l’Afrique de l’Est est confrontée à une triple menace sans précédent pour la sécurité alimentaire, causée par les effets combinés des récentes graves inondations, de la pandémie de Covid-19 et de la recrudescence des criquets pèlerins, a mis en garde l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué publié jeudi.Selon la FAO, même avant ces défis actuels, l’Afrique de l’Est était considérée comme l’une des régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte, avec près de 28 millions de personnes en crise d’insécurité alimentaire en 2019, soit 20% de la population mondiale souffrant d’une grave insécurité alimentaire. Elle a également souligné qu’environ 9 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 2 millions sont confrontés à une malnutrition aiguë sévère.

 La FAO, dans un communiqué conjoint avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et le Programme alimentaire mondial (PAM) mardi dernier, a souligné qu’« une action urgente est nécessaire pour prévenir une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est ».

 Il existe un risque accru de pluies inférieures à la moyenne au cours de la prochaine saison d’octobre à décembre, ce qui pourrait menacer davantage la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans toute la région, ajoute l’organisation onusienne.

 La région de l’IGAD est également l’une des principales sources et hôtes de personnes déplacées internes, de réfugiés et de demandeurs d’asile qui, en raison de leurs moyens de subsistance limités et de la dégradation des mécanismes d’adaptation, sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, selon l’agence des Nations unies.

 Entre mars et mai 2020, de fortes précipitations dans toute la région ont entraîné des inondations et des glissements de terrain généralisés à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et en Somalie. Selon l’IGAD, quelque 2,4 millions de personnes ont été touchées, dont 700.000 ont été déplacées et plus de 500 ont été tuées.

 Cela s’ajoute aux précédentes inondations entre octobre et décembre 2019, qui ont touché 3,4 millions de personnes dans la région, selon la FAO.

 Les prévisions de précipitations supérieures à la moyenne entre juin et septembre 2020, notamment dans l’ouest de l’Éthiopie, l’est du Soudan du Sud, du Soudan, l’ouest du Kenya, le nord et le centre de l’Ouganda, augmentent le risque d’inondations supplémentaires au cours des prochains mois.

 Des conditions météorologiques et de végétation favorables dans toute la région de l’Afrique de l’Est entre fin 2019 et mi-2020 ont contribué à la pire recrudescence acridienne dans le désert depuis plus de 25 ans, affectant tous les pays de l’IGAD avec des niveaux variables de destruction des cultures et des pâturages, explique la FAO.

Tabaski : la Covid-19 malmène le petit commerce au Sénégal

A quelques heures de la célébration de la fête de Tabaski, commerçants et tailleurs peinent à écouler leurs articles. Tous pointent du doigt la pandémie de nouveau coronavirus.Le marché Tilène, en plein de Dakar, refuse du monde en cette veille de célébration de la fête de l’Aid El Kabir. Sur fond de musique traditionnel, les vendeurs rivalisent d’ardeur pour attirer les clients. En vain. Derrière sa table, garni de robes traditionnelles prêt-à-porter pour enfant de 2 ans à 15 ans, le vieux Cheikhouna Same guette les clients. «  Je vends des robes pour enfants depuis 2003, mais pour cette Tabaski, les clients sont un peu rare, il m’est très difficile de vendre 15 robes par jour » ? lâche-t-il derrière son masque de protection.

Pas au bout de sa peine, il ajoute : « Cette situation est certainement due au Coronavirus. Les gens n’ont pas beaucoup d’argent et d’autres dépenses les attendent ailleurs ».

A quelques encablures de là,  Assane Mbow, un jeune cordonnier, essaie en vain d’apostropher les passants. « Comme vous le voyez, les gens ne prennent même pas la peine de regarder nos articles », se plaint-il, l’air fatigué. A l’en croire, le coronavirus a beaucoup impacté sur la vente des chaussures locales qu’ils fabriquent « depuis plusieurs années ».

« D’habitudes nos clients viennent de la sous-région (Guinée Conakry, Gambie…) mais avec la fermeture des frontières terrestres, on n’a pas encore fabriqué 200 paires de chaussures, alors que d’habitude on en écoule au minimum  3000 paires», se désole le jeune cordonnier.

Au-delà des conséquences économiques de la pandémie, Assane Mbow déplore « la forte présence des chaussures importées de la Chine » qui inondent le marché sénégalais.  

Chez Babacar, tatoueur à henné au marché HLM, l’on ne se bouscule pas non plus. Seules quelques-unes de ses clientes habituelles ont fait cette année le déplacement pour se faire de faux ongles, de faux cils ou se tatouer les mains et les pieds.

« Elles étaient plus nombreuses les années passées et je me faisais beaucoup d’argent. Mais cette année, peu d’entre elles viennent se faire belle à cause du virus qui circule », soutient-il.    

Ce constat d’une activité morose est le même chez les vendeurs de tissu. Ici l’affluence n’est pas au rendez-vous.

« Nous avions une forte clientèle étrangère qui venait acheter des tissus ou des boubous déjà confectionnés. Mais cette fois-ci avec la pandémie la conjoncture est un peu difficile, les sénégalais ont juste acheté des tissu +Bazin riche+ qui ne sont pas très chers. Cette année les tissus de luxe sont zappés », se désole Moussa Gueye vendeur de tissu et de boubou africain prêt-à-porter.

Tout compte fait, les Sénégalais comptent bien fêter l’Aid El Kabir et ce, malgré la circulation active  du virus.

L’UE maintient le Maroc dans sa liste des pays tiers sûrs

L’Union européenne (UE) a décidé jeudi de maintenir le Maroc dans sa liste des pays tiers pour lesquels elle recommande une levée des restrictions de voyage, a annoncé le Conseil de l’UE.« A compter du 31 juillet, les États membres devraient progressivement lever les restrictions de déplacement aux frontières extérieures pour les résidents des pays tiers suivants: l’Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l’Uruguay, en plus de la Chine, sous réserve de l’application de la réciprocité », précise le Conseil de l’UE dans un communiqué.

Réévaluée toutes les deux semaines, cette liste est élaborée sur la base de critères portant notamment sur l’évolution de la situation épidémiologique et les mesures de confinement, ainsi que sur des considérations économiques et sociales, relève la même source.

En vertu des critères de l’UE concernant la situation épidémiologique, les pays tiers figurant sur la liste devraient présenter un nombre de nouveaux cas de Covid-19 pour 100.000 habitants au cours des 14 jours précédents proche ou en-dessous de la moyenne de l’UE, ainsi qu’une tendance stable ou en baisse concernant les nouveaux cas au cours de cette période par rapport aux 14 jours précédents.

L’évaluation de l’UE prend également en considération la réaction globale face à la pandémie de Covid-19, notamment sur des aspects tels que le dépistage, la surveillance, le traçage des contacts, le confinement, les traitements et la communication de données, ainsi que de la fiabilité des informations et, au besoin, du score moyen total par rapport au règlement sanitaire international (RSI).

Maroc : Le Roi Mohammed VI gracie 752 détenus

Le Roi Mohammed VI a accordé sa grâce, à l’occasion de l’Aïd Al Adha, à 752 personnes, dont certaines sont en détention et d’autres en liberté, condamnées par différents tribunaux du Royaume, indique un communiqué du ministère de la Justice.Les bénéficiaires de la grâce royale qui sont en détention sont au nombre de 585 détenus, alors que le nombre des bénéficiaires de la grâce royale qui sont en liberté est de 167 personnes.

Le Maroc célébrera vendredi la fête du sacrifice, qui coïncide avec le 10ème jour de 12ème mois de l’année de l’hégire, Doul Hija.

Signature à Abidjan d’une contribution de financement pour l’efficacité des politiques publiques

La représentante résidente du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire, Carole Flore-Smereczniak et Michel Laloge, le chargé d’affaires de l’Union Européenne (UE) dans le pays, ont signé jeudi à Abidjan en présence de Nialé Kaba, la ministre ivoirienne du Plan et du développement, un contrat de contribution de financement de 328 millions FCFA de l’UE à la mise en oeuvre en Côte d’Ivoire du programme cadre d’appui au pilotage stratégique du développement et des Objectifs de développement durable (PPSD/ODD).La ministre ivoirienne du Plan et du développement Nialé Kaba  a dit à cette occasion,  sa satisfaction de voir l’aboutissement de ce programme «qui contribuera à renforcer l’efficacité d’un pilotage plus performant des politiques publiques dans notre pays, capitalisant les leçons apprises de la mise en oeuvre des cycles précédents du PPSD».

 « Au moment où notre pays procède à l’élaboration du Plan national de développement ( PND) 2021-2026 qui vise à poursuivre la transformation structurelle de notre économie et à hisser le pays au rang des pays émergents, ce programme vient à point nommé pour soutenir les efforts du gouvernement dans cette dynamique», a indiqué Mme Kaba.

Poursuivant, elle a ajouté que ce programme vise à  soutenir, à travers des assistances spécifiques,  le dialogue autour de la planification opérationnelle tenant compte des ODD. La ministre  a conclu en exhortant les parties prenantes à œuvrer en synergie pour la mise en œuvre efficiente de ce projet.

 « Ce projet va promouvoir l’efficacité des programmes, surtout des politiques sectorielles. Il va aussi améliorer l’efficience des programmes et des projets et  améliorer leur durabilité», a dit, pour sa part, Michel Laloge, le chargé d’affaires de l’UE.

« Ce programme d’appui au pilotage stratégique du développement et des ODD entend contribuer à l’efficacité d’un pilotage plus performant des politiques publiques afin de permettre aux institutions étatiques et non étatiques de disposer des capacités nécessaires pour réussir la mise en œuvre des stratégies de développement conformément aux engagement internationaux pris par la Côte d’Ivoire», a ajouté de son côté,  Carole Flore Smereczniak, la représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire.