Les présidents rwandais et burundais discutent de coopération

Paul Kagamé et Evariste Ndayishimiye ont eu un tête-à-tête à Bujumbura, au Burundi, en marge du Sommet des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).Samedi dernier, le chef de l’État burundais Evariste Ndayishimiye et son homologue rwandais Paul Kagamé ont abordé les questions de coopération bilatérale. Cette rencontre s’inscrit dans la volonté des deux dirigeants de raffermir davantage les liens entre leurs pays.

Depuis 2020, le Rwanda et le Burundi œuvrent pour la normalisation de leurs relations avec notamment l’organisation réciproque de visites de haut niveau. En juillet 2021, le Premier ministre rwandais, Edouard Ngirente, a assisté à la fête de l’indépendance du Burundi.

En outre, les deux présidents ont évoqué le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). La situation des réfugiés burundais au Rwanda a également alimenté la discussion.

En décembre 2022, une délégation burundaise dirigée par le lieutenant-général Andre Ndayambaje, Secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, s’est rendue au pays des mille collines pour encourager plus de 50.000 personnes à rentrer chez elles. À Mahama, le plus grand camp de réfugiés dans le Sud-Est du Rwanda, les Burundais sont nombreux à y vivre.

Sécurité : plus qu’un simple bras de fer entre Kigali et Kinshasa ?

L’attaque d’un avion de chasse congolais par le Rwanda a davantage dégradé les relations entre ces deux pays des Grands Lacs.Entre accusations et menaces de représailles après des actes d’agression présumée violant leur souveraineté, les mots échangés par la République démocratique du Congo (RD Congo) et le Rwanda sont fort et indéniablement agressifs.

En début de semaine, le Rwanda a abattu un avion de chasse congolais qui, selon lui, a violé son espace aérien, pour la troisième fois en autant de mois. Kinshasa a, pour sa part, déclaré que « cet acte d’agression non provoqué ne restera pas sans réponse », faisant monter les tensions à des niveaux jamais atteints entre les deux pays depuis des décennies.

Les deux pays se disent prêts à défendre militairement leur souveraineté contre toute forme d’agression, ce qui laisse les analystes s’interroger sur ce qu’ils considèrent comme la perspective improbable d’une confrontation militaire.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Dr Vincent Biruta, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a déclaré au Parlement que la souveraineté du pays était inviolable.

« Nous avons la volonté de faire quelque chose, mais nous devons aussi être prêts. Nous ne savons pas [ce que] les autres préparent. Si nécessaire, notre sécurité ou notre souveraineté sera protégée comme il se doit », a-t-il martelé.

« Quand ils parlent de la souveraineté du Congo, et disent que son territoire ne doit pas être violé, on dirait que c’est le seul pays qui a un territoire qui doit être souverain. Lorsque vous voulez que votre territoire soit respecté, vous devez également respecter celui des autres », a ajouté M. Biruta.

« La souveraineté du Rwanda, l’inviolabilité de son territoire, doit être respectée par tous. Et en même temps, nous devons être prêts, si cela s’avère nécessaire », a-t-il souligné.

D’aucuns pourraient mettre cette situation sur le compte de la mauvaise entente entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, les deux hommes ne cachent pas leur méfiance quant aux intentions et aux projets géopolitiques de l’autre dans une région marquée par des décennies d’instabilité, de conflits et de génocides.

Les médiateurs ont compris que l’aplanissement des divergences entre ces deux hommes pourrait être décisif pour rétablir la confiance entre les deux voisins et mettre fin au récent conflit impliquant les rebelles du M23, qui a déplacé des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart des Congolais, qui sont devenus des réfugiés en RD Congo et au Rwanda.

Une médiation proposée à Doha a été annulée après le retrait de Tshisekedi à la dernière minute, ce qui a suscité des critiques de la part du Rwanda, qui estime que, pour la deuxième fois, les autorités congolaises ont compromis les efforts déployés par les dirigeants régionaux pour rétablir la paix et la stabilité dans l’est de la RD Congo.

M. Tshisekedi a déclaré que la RD Congo n’avait aucune confiance dans les pourparlers, laissant les médiateurs de paix régionaux dans l’embarras pour recoller les morceaux après le dernier échec de la tentative d’apaisement des tensions.

Les progrès réalisés pour parvenir à un accord après les pourparlers de Luanda, en Angola, en décembre, n’ont pas montré de signes encourageants. Chaque camp accuse l’autre de soutenir les mouvements rebelles.

Une guerre par mouvements rebelles interposés ?

Malgré les démentis de Kigali, la RD Congo maintient ses allégations selon lesquelles le Rwanda apporterait un soutien matériel actif au M23.

Mais le gouvernement de Kigali accuse à son tour les Congolais de « s’efforcer » d’entraîner le Rwanda dans son propre conflit tout en soutenant les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avec des armes dans leur objectif déclaré de renverser le président Kagame.

Le dirigeant rwandais a reproché à Tshisekedi de chercher à profiter de l’imbroglio en RD Congo pour lancer l’idée d’un report de l’élection présidentielle prévue en décembre 2023. En réponse, le président congolais a qualifié de « cynisme » cette opinion du chef de l’Etat rwandais.

Cependant, malgré le climat tendu entre ces deux pays, qui a atteint un niveau supérieur avec le ciblage d’un avion de chasse et la menace de représailles, les analystes estiment que le Rwanda et la RD Congo ont plus à faire sur le plan intérieur que de se lancer dans un combat aux conséquences désastreuses et coûteuses de part et d’autre.

Les rebelles du M23, catalyseurs de tout ce scénario, ont envahi une grande partie de l’est de la République démocratique du Congo où ils ont refait surface en 2021, huit ans après avoir été mis en déroute par l’armée nationale en 2013.

Le fait qu’ils soient réapparus de nulle autre que le Rwanda voisin pour lancer des attaques dans l’est de la RD Congo fait penser du côté de Kinshasa que Kigali est impliquée dans la planification et la mise en scène de ces attaques qui ont submergé les unités régulières de l’armée congolaise depuis juin 2022.

Pour l’instant, les observateurs ne voient que des tensions accrues et peut-être des incidents comme celui qui s’est produit lorsqu’un avion de chasse congolais a survolé le Rwanda, mais pas de mobilisation à grande échelle pour un conflit entre des voisins qui ont plus à craindre sur le plan intérieur.

Rwanda : le Fmi salue les efforts contre le changement climatique

La directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), Kristalina Georgieva, actuellement au Rwanda pour une visite de travail de trois jours, a salué la contribution du pays d’Afrique de l’Est à la lutte contre le changement climatique.La patronne du Fmi cherche à approfondir les programmes de financement climatique pour les pays en développement de la région par le biais de son nouveau Fonds pour la résilience et la durabilité (RST), indique-t-on à Kigali.

Cette initiative vise à aider les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire vulnérables à renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs et à assurer une croissance durable, contribuant ainsi à la stabilité de leur balance des paiements à long terme.

Mme Georgieva a décrit le Rwanda comme le premier pays africain à accéder à la facilité de financement du FMI pour renforcer la résilience au changement climatique.

Elle a déclaré que, grâce à cette facilité qui vise à fournir un financement à long terme et à faible coût aux pays en développement, le Rwanda a obtenu 319 millions de dollars pour soutenir les initiatives de lutte contre le changement climatique.

Le coût total estimé pour les mesures d’atténuation des contributions déterminées au niveau national par le Rwanda jusqu’en 2030 est estimé à environ 5,7 milliards USD, et à plus de 5,3 milliards USD pour les priorités d’adaptation, ce qui représente un besoin de financement combiné d’environ 11 milliards USD.

Fusillade d’un avion de la RDC : l’Onu demande une enquête

L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs appelle la République démocratique du Congo et le Rwanda à faire preuve de retenue.Huang Xia a exprimé jeudi sa profonde préoccupation concernant les rapports d’un incident impliquant un avion militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le 24 janvier 2023, dans la zone frontalière avec le Rwanda.

L’envoyé spécial Xia exhorte les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s’efforcer de désamorcer les tensions par le dialogue. Le mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et d’autres instruments régionaux peuvent aider à établir les faits entourant cet incident et à dissiper tout malentendu.

En outre, l’Envoyé spécial appelle tous les acteurs à rester engagés et à respecter les décisions prises lors du mini-sommet des chefs d’État du 23 novembre 2022 à Luanda. L’Envoyé spécial est en contact avec les responsables des pays de la région pour aider à désamorcer les tensions entre le Rwanda et la RDC.

Il appelle à un engagement renouvelé des pays de la région et de leurs partenaires en faveur de la mise en œuvre intégrale du Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région signé le 24 février 2013, il y a près de dix ans, et souligne le soutien total de son Bureau, et de celui des Nations unies, aux efforts de paix régionaux.

Un avion de chasse de la RDC touché par un missile rwandais

Le Rwanda, qui accuse la République démocratique du Congo (RD Congo) voisine de violer son espace aérien pour la troisième fois, a pris pour cible et touché un avion de chasse qui, selon Kigali, survolait son territoire.Est-ce la goutte d’eau de trop ? Les autorités rwandaises ont déclaré avoir abattu un Sukhoi-25 (SU-25) de la République démocratique du Congo (RD Congo) en guise de « mesures défensives », après que l’aéronef a violé l’espace aérien rwandais. Pour le moment, on ignore ce qu’il est advenu de l’appareil et de son équipage après qu’il a été touché par un missile rwandais.

Le Rwanda a mis en garde Kinshasa contre ce qu’il appelle des actes d’agression ouverts, alors que la tension continue de monter entre les deux voisins en raison de l’escalade du conflit dans l’est de la RD Congo.

Kinshasa a accusé à plusieurs reprises Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans leur progression vers les villes de l’est du pays, une allégation que le Rwanda dément avec véhémence.

Le Rwanda affirme également que la RD Congo est de connivence avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle dominé par les Hutus, soupçonné d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.

En novembre dernier, la RD Congo a présenté ses excuses après qu’un de ses avions de chasse, qui n’était pas armé, se soit « égaré au Rwanda ».

Elle a déclaré que le survol était un accident et que l’avion était en mission de reconnaissance.

Un incident similaire impliquant un autre avion militaire congolais s’est produit quelques jours plus tard, suscitant de nouvelles protestations de Kigali.

Les autorités de Kinshasa n’avaient pas commenté l’affirmation de Kigali selon laquelle elle aurait tiré sur un avion de chasse étranger qui se serait égaré sur son territoire.

Cependant, le gouvernement de la RD Congo a fermement condamné, dans un communiqué du ministère de la Communication, l’attaque, ce mardi 24 janvier, de son avion de chasse par le Rwanda et « se réserve le droit légitime de défendre son territoire ».

Les relations entre Kigali et Kinshasa se sont détériorées à la suite de la résurgence du M23, composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dans l’est de la RD Congo.

Le Rwanda accuse la RDC de sortir du processus de paix

Le gouvernement rwandais a exprimé jeudi sa préoccupation face à la RD Congo qui « semble abandonner » les processus de paix de Luanda et de Nairobi.Kigali n’est pas du goût de la tournure prise par le processus visant à rétablir la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Le Rwanda note avec regret la déclaration du 18 janvier 2023 du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), qui est une lecture sélective du communiqué de Luanda du 23 novembre 2022 », indique une partie de la déclaration publiée par le Bureau du porte-parole du gouvernement à Kigali.

Mercredi, les autorités congolaises ont assuré qu’elles emploieront tous les moyens en leur possession pour « défendre l’intégrité territoriale » de leur pays, déplorant le non-respect des accords de paix par le Mouvement du 23 mars et des autorités rwandaises, accusées de soutenir les rebelles qui sévissent dans l’est de la RDC.

Selon le porte-parole du gouvernement rwandais, « la déclaration de la RDC évite les décisions clés du sommet de novembre et se conclut par ce qui ne peut être considéré que comme une menace d’attaques imminentes contre le Rwanda ».

Les processus de Nairobi et de Luanda ont été établis en 2022 pour aider à rétablir la paix dans l’est de la RD Congo, où plus de 120 groupes armés locaux et étrangers sont actifs.

La réaction du gouvernement rwandais intervient après que des manifestants congolais sont descendus dans les rues de Goma mercredi, réclamant le départ de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est déployée en 2022 pour soutenir les processus de paix.

« Les manifestations organisées contre la Force régionale de la CAE, à Goma et dans d’autres régions de la RDC, font partie d’un plan de l’armée et du gouvernement de la RDC visant à quitter les processus de paix de Nairobi/Luanda », indique le communiqué.

Selon le gouvernement rwandais, l’objectif des manifestants est de provoquer le départ de la force, alors que le communiqué de Luanda appelle au maintien du déploiement intégral des troupes régionales.

Croissance économique : l’Afrique devant le reste du monde en 2023 et 2024

Dans son rapport semestriel, la Banque africaine de développement (Bad) estime à environ 4 % en moyenne le Produit Intérieur Brut réel du continent noir en 2023-2024.L’Afrique n’est pas toujours le dernier de la classe. Si les moyennes du reste de la planète devraient s’établir à 2,7 et 3,2 % en 2023-2024, ledit continent table sur une croissance d’environ 4 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) réel.

Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (Bad), publié hier jeudi, a montré que « les cinq régions du continent, confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux, restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme ».

D’après le document, « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc de la Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Néanmoins, a ajouté la source, 53 des 54 pays de l’Afrique ont affiché une croissance positive et « les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables », indique la Bad.

Cinq économies africaines, parmi les plus dynamiques du monde avant la pandémie du nouveau coronavirus, devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains, sur la période considérée, devraient enregistrer une croissance supérieure à 5,5 % : République démocratique du Congo (6,8 %), Gambie (6,4 %), Libye (12,9 %), Mozambique (6,5 %), Niger (9,6 %), Sénégal (9,4 %) et Togo (6,3 %).

Les cinq régions africaines dans le vert

Dans le détail, la croissance en Afrique centrale, soutenue par des cours favorables des matières premières, a été la plus rapide du continent à 4,7 % contre 3,6 % en 2021. À l’opposé, la croissance de l’Afrique australe est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. « Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie », a expliqué l’institution financière.

En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait passer à 3,6 % en 2022 contre 4,4 % en 2021. « Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 – bien qu’affectée par la Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux de l’or noir – pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles », a avancé le document.

La croissance de l’Afrique du Nord devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022 à cause « de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc », mais elle devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023 grâce au « fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région ».

Pour l’Afrique de l’Est, la Bad s’attend à 4,2 % de croissance en 2022 contre 5,1 % en 2021. « Bien que la structure de production (de cette partie du continent) soit relativement diversifiée, les pays de la région, en grande partie des importateurs nets de produits de base, subissent de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique », a relevé l’institution dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a déclaré Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad.

De son côté, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia (États-Unis), a fait savoir que « l’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale. L’Afrique est l’endroit où il faut investir ».

Décisions audacieuses pour atténuer les risques

La Banque africaine de développement a appelé « à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles » à l’échelle nationale, régionale et mondiale face aux risques cumulés.

Ceux-ci « comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables », a prévenu l’institution financière, non sans préciser les mesures fortes nécessaires.

Il y a « un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles », « le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies », « l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures ».

Mais aussi « l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable », « la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement ».

Pétition de la communauté congolaise tutsie pour violation des droits humains

Des réfugiés de la communauté congolaise tutsie de la région des Grands Lacs ont adressé une pétition au Conseil de sécurité des Nations Unies pour dénoncer les violations des droits de l’homme dont ils sont victimes dans l’est de la RDC.Dans une correspondance adressée aux représentants des États-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine, la France, le Canada, la Communauté d’Afrique de l’Est, le Royaume-Uni, le Rwanda, l’Ouganda et d’autres pays, les réfugiés congolais de la région des Grands Lacs déclarent qu’ils risquent de devenir apatrides en raison des violations de leurs droits humains fondamentaux.

 Ils demandent à la communauté internationale d’intervenir et d’arrêter la « répétition des meurtres génocidaires » contre les communautés tutsies congolaises aux mains des milices locales et des FDLR, qui collaborent avec l’armée congolaise. Les FDLR sont une milice formée par les restes des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda.

En novembre 2022, la conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention des génocides, Alice Wairimu Nderitu, a mis en garde contre un génocide dans l’est de la RDC, en particulier contre la violence à l’encontre de la communauté banyamulenge dans la province du Sud-Kivu.

 « Nous souhaitons attirer votre attention sur la question des réfugiés tutsis de nationalité congolaise installés depuis plus de 25 ans dans des camps de réfugiés à travers l’Afrique », peut-on lire dans une copie de la lettre.

 « Nous avons des raisons de croire que les réfugiés congolais de l’ethnie Tutsi courent un grand risque d’apatridie, en raison des injustices sociales à travers de graves violations de leurs droits fondamentaux ».

En République Démocratique du Congo, les communautés tutsies continuent de faire l’objet de discours de haine, de discrimination, d’hostilité et de violence généralisés, enracinés dans l’idéologie du génocide ravivée par la milice génocidaire FDLR et adoptée par les dirigeants et l’appareil de sécurité congolais. Les personnes responsables de ces crimes ne sont pas tenues pour responsables par le gouvernement congolais.

 Au Rwanda, on compte plus de 72 000 réfugiés congolais qui ont fui les différents épisodes de violence depuis 1996.

Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.À peine sortis de la pandémie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives économiques.

Les pays subsahariens dont les économies sont tributaires de l’exportation des métaux seront plus affectés par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette année que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son côté, a vu sa croissance s’affaiblir à cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. Résultat, l’inflation y « a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires ».

L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé l’insécurité alimentaire.

« Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit », conclut la Banque Mondiale.

Tournée africaine du ministre turc des Affaires étrangères

Cette tournée s’achèvera le 14 janvier.M. Mevlüt Çavuşoğlu, ministre des Affaires étrangères de Turquie, a entamé dimanche une tournée africaine qui l’amènera en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Rwanda, au Gabon et à Sao Tomé-et-Principe. Cette tournée s’achèvera le 14 janvier.

Pendant son séjour en Afrique du Sud, le ministre Çavuşoğlu procèdera à l’inauguration officielle du Consulat général de Turquie au Cap le 9 janvier et tiendra des réunions officielles à Pretoria le 10 janvier.

Dans le cadre de cette tournée, l’officiel turc est aussi attendu au Zimbabwe où il s’entretiendra avec les autorités locales le 11 janvier. Il sera ensuite au Rwanda le 12 janvier, au Gabon le 13 janvier et à Sao Tomé-et-Principe le 14 janvier.

Tous les domaines des relations bilatérales de la Turquie avec ces pays et les développements régionaux ainsi que la politique de partenariat avec l’Afrique de la Turquie seront examinés au cours de la tournée du ministre Çavuşoğlu.

Cette visite est la manifestation du regain d’intérêt de la Turquie pour l’Afrique, qui s’inscrit dans le contexte d’une nouvelle course à l’influence sur le continent de la part de grandes puissances, tels que les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

Femmes rwandaises : le fardeau du travail de soin non rémunéré

Le travail domestique constitue un obstacle à l’autonomisation économique des femmes au pays des mille collines.La femme rurale moyenne au Rwanda passe sept heures de temps par jour à s’occuper de tâches non rémunérées, tandis que son homologue urbaine y consacre six heures et neuf minutes, contrairement aux hommes qui n’y consacrent que deux heures par jour, rapporte une enquête de base menée par ONU Femmes Rwanda sur le statut du travail de soins non rémunéré chez les femmes et les hommes dans huit districts du pays.

Selon le rapport de l’enquête, parcouru par APA ce mercredi 4 janvier 2022, cette inégalité est considérée comme l’un des facteurs entravant la capacité des femmes à s’épanouir, étant donné que le temps qu’elles passent à s’engager dans des travaux de soins non rémunérés les prive de suffisamment de temps pour des activités génératrices de revenus.

Avec le partenariat et le soutien financier d’ONU Femmes, le Centre de ressources pour hommes du Rwanda (RWAMREC), une ONG locale, s’est efforcé de remettre en question les normes culturelles de genre qui empêchent les hommes et les garçons d’être impliqués dans le travail reproductif, ce qui constitue un obstacle majeur à l’autonomisation économique des femmes.

À ce jour, RWAMREC, en partenariat avec trois districts du Rwanda, Ngoma, Kirehe et Nyaruguru, a mené à bien des activités, notamment une réunion d’introduction du projet au niveau du district et un atelier de formation de 40 dirigeants communautaires sur l’implication des hommes dans les soins non rémunérés.

Cette activité fait partie d’un projet dans le cadre des approches transformatives d’ONU Femmes pour reconnaître, réduire et redistribuer le travail de soins non rémunéré par l’implication des hommes dans les soins non rémunérés et le travail domestique, financé par Global Affairs Canada.

Nyiramayira Donatile, mère de 7 enfants, résidant dans le district de Nyaruguru, avec son mari depuis 27 ans raconte : « Je me levais et balayais, coupais l’herbe pour les vaches, récoltais des patates douces, ramassais du bois de chauffage, puis cuisinais et parfois le soleil pouvait se coucher avec encore des choses à faire ».
Elle ajoute que son mari était un ivrogne, et qu’il dilapidait leurs finances après avoir vendu leurs chèvres et leur bois sans la consulter, des comportements qui l’ont offensée.

Nyiramayira Donatile affirme que les cours du RWAMREC arrivent à point nommé car « ils ont atténué mon stress. A chaque fois qu’il était 3 heures du matin, mon esprit se demandait ce que mes enfants allaient manger, ainsi que ma liste de produits de première nécessité ».

« Je me réjouis de l’harmonie que nous avons maintenant, contrairement auparavant où nous ne raisonnions jamais ensemble, aujourd’hui nous nous asseyons et délibérons ensemble », dit-elle.

Ouganda : Kinshasa invité à négocier avec le M23

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo devrait s’asseoir à la table des négociations avec le mouvement rebelle M23 pour mettre fin aux hostilités dans l’est du pays, a déclaré le président ougandais, Yoweri Museveni.Négocier pour sauver des vies. Dans l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à des violences de tout genre, se retrouver autour d’une table de discussion semble inéluctable pour faire taire les armes. Yoweri Museveni, le président ougandais en est convaincu.

S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi à Kampala, il a invité son homologue congolais à inclure toutes les milices, y compris le M23, dans le processus de négociations devant conduire à un retour de la paix dans l’Est de la RDC.

Selon M. Museveni, plus de 120 groupes locaux, nés d’un vide de pouvoir dans cette vaste région, opèrent dans l’Est de la RDC. « Le M23 a indiqué qu’il fait partie des autres groupes congolais, notamment les Maï-Maï, le Codeco…Et tous ces groupes locaux devraient entrer dans les négociations », a-t-il déclaré.

Les groupes armés congolais ne sont pas les seuls à opérer dans l’Est du pays. Ils partagent le territoire avec d’autres milices étrangères venues notamment du Burundi, de l’Ouganda et du Rwanda. A en croire Yoweri Museveni, ces rebelles ne rentreront pas chez eux de leur propre gré. Mais une fois, les rebelles locaux maîtrisés, « nous forcerons les autres à rejoindre leurs pays respectifs », a-t-il dit.

En application des résolutions du sommet des dirigeants régionaux de novembre à Luanda (Angola), le M23 a commencé à se retirer de certaines positions clés dans la province du Nord-Kivu, « au nom de la paix ».

Le sommet de Luanda avait également ordonné aux groupes armés étrangers, comme les Forces Démocratiques Alliées (ADF, sigle anglais), actuelle province de l’Etat islamique en Afrique centrale, qui ont lancé des attaques sur le territoire ougandais ce mois-ci, de désarmer et de retourner sans condition dans leur pays d’origine.

Pour le président Museveni, dont l’armée combat les ADF dans la province d’Ituri, les groupes armés ne respecteront pas ces appels. « Ils ne quitteront pas la RDC d’eux-mêmes, mais nous allons les obliger à rentrer chez eux », a-t-il assuré.

Rébellion du M23 : la RDC gagne des points face au Rwanda

Depuis le durcissement de la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les officiels de ce pays profitent de chaque tribune à l’international pour dénoncer le supposé soutien du Rwanda au groupe rebelle.Depuis plusieurs mois, Kinshasa et Kigali ne parlent plus le même langage. Les autorités congolaises se disent convaincues que le Rwanda, malgré ses dénégations, soutient le Mouvement du 23-Mars (M23), un groupe armé issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise qui a repris les armes fin 2021 et provoqué la mort et le déplacement de plusieurs personnes. La République démocratique du Congo (RDC) profite alors de chaque temps de parole sur la scène internationale pour dénoncer la posture de son voisin rwandais sur ce dossier.

« La RDC est, depuis plus de 20 ans, le théâtre de conflits et d’affrontements par certains pays, notamment le Rwanda qui soutient les terroristes du M23 », a déploré la ministre congolaise de l’Environnement, Ève Bazaiba Masudi, récusant une proposition du Rwanda lors de la quinzième Conférence des Parties (COP15) sur la diversité biologique des Nations unies, clôturée lundi 19 décembre à Montréal, au Québec.

Selon Radio France internationale (RFI), Kigali demandait la mise en place de mécanismes de financement pour la protection et la préservation de la biodiversité. Mais Mme Masudi a rétorqué que « la RDC vit des situations pires qu’en Ukraine », faisant allusion à l’invasion de la Russie qui continue de causer pourtant des conséquences économiques terribles pour le monde, particulièrement en Afrique. Elle a dès lors appelé la communauté internationale à ne pas céder à la politique du « deux poids deux mesures ».

Si plusieurs pays ont adopté une position de neutralité, ce n’est pas le cas des Etats-Unis et de la France qui accablent clairement Kigali. « Nous condamnons le soutien que le Rwanda apporte au groupe M23 et nous demandons que les processus de Luanda et de Nairobi puissent être intégralement mis en œuvre », a déclaré lundi Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Paris et Washington haussent le ton

Le 15 décembre dernier, en marge du sommet États-Unis/Afrique, Washington a également demandé au Rwanda d’œuvrer pour le retrait du groupe rebelle M23. Présent à cette rencontre, le président rwandais, Paul Kagame, a répondu au secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, que le conflit dans l’est de la RDC ne devrait « pas être mis sur le dos du Rwanda, étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs dans le pays ». Pour M. Kagame, le conflit entre le M23 et l’armée congolaise résulte plutôt de l’incapacité de Kinshasa à résoudre ses problèmes internes de longue date avec les Congolais d’origine rwandaise.

Début décembre, une enquête préliminaire des Nations Unies a affirmé qu’au moins 131 civils dont 17 femmes et 12 enfants ont été tués entre le 29 et le 30 novembre dans la partie orientale de la RDC, théâtre de violences de groupes armés. Elle explique que ces actes ont été perpétrés à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, « dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols et d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages en représailles à des affrontements entre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR-FOCA) et des groupes Mayi-Mayi Mazembé et Nyatura Coalition des mouvements pour le changement ».

Dans le communiqué de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), les enquêteurs précisent n’avoir pas pu accéder aux villages concernés, mais n’écartent pas une évolution du bilan de 131 personnes civiles tuées. De son côté, le gouvernement accuse les rebelles du M23 d’avoir tué au moins 272 civils lors des assauts de fin novembre.

Rwanda : hausse du Pib au troisième trimestre 2022

Le Produit Intérieur Brut (Pib) du Rwanda a augmenté de 10% au troisième trimestre 2022 grâce à un rebond de l’activité industrielle, selon l’Institut national des statistiques.Dans son dernier rapport publié, ce lundi 19 décembre 2022, l’Institut national des statistiques explique que l’économie rwandaise continue de se redresser malgré les chocs économiques mondiaux persistants.

Au troisième trimestre de 2022, le Pib aux prix courants du marché a été estimé à 3.583 milliards de francs rwandais (Frw), contre 2.758 milliards de Frw au même trimestre de 2021.

Les données montrent qu’au cours de ce trimestre, les services ont contribué à 47% du Pib, l’agriculture à 24%, l’industrie à 21% et 8% ont été attribués à l’ajustement des taxes et des subventions sur les produits.

Pour l’agriculture, la production de cultures vivrières a diminué de 1% et la production de cultures d’exportation de 1%.

S’agissant de l’industrie, la production globale a diminué de 1% et a contribué à hauteur de 0,2 point de pourcentage à la croissance globale du Pib. La diminution des activités industrielles est principalement due à une baisse de 17% des activités de construction.

Le Rwanda veut booster ses services de livraison par drone

L’Etat rwandais prévoit d’effectuer près de 2 millions de livraisons instantanées et plus de 200 millions de kilomètres en mode autonome d’ici à 2029.Leader mondial de la logistique et des livraisons instantanées, Zipline a annoncé ce jeudi 15 décembre 2022 un nouveau partenariat avec le Rwanda. L’objectif de ce partenariat est d’effectuer près de 2 millions de livraisons instantanées et de parcourir plus de 200 millions de Km en autonomie d’ici à 2029.

Avec ce nouveau partenariat, le Rwanda compte tripler son volume de livraison en aménageant de nouveaux sites de livraison en milieu rural et urbain dans tout le pays et en proposant des services à d’autres entités gouvernementales.

Ce faisant, le Rwanda met en place des services de logistique et de livraison innovants et écoresponsables. Par ailleurs, il sera le tout premier pays au monde capable d’effectuer des livraisons instantanées à toute sa population, et ce, de manière autonome.

Ce service, qui a débuté avec la livraison du sang il y a six ans, intègre désormais des médicaments, des approvisionnements médicaux, des produits de nutrition et de santé animale. Ce nouveau partenariat élargit cette base pour soutenir les secteurs de la finance, du commerce numérique et du tourisme.

Tout organisme au sein du gouvernement, y compris le ministère de l’Agriculture et des Ressources animales, le ministère des Technologies de l’information et de la communication pourra recourir à ce système de livraison instantanée ainsi que le Conseil de développement du Rwanda, le Rwanda Medical Supply et l’Agence nationale pour le développement de l’enfant.

Grâce à ce nouvel accord, ce système de logistique instantanée sera intégré dans divers secteurs des opérations nationales, qu’il s’agisse d’assurer une chaîne d’approvisionnement fiable en soins de santé, de lutter contre la malnutrition ou de créer une expérience écotouristique mémorable, a déclaré Clare Akamanzi, directrice générale du Rwanda Development Board.

« Le Rwanda est un centre d’innovation et nous sommes ravis d’être le premier pays au monde à lancer un service national de livraison par drone », a ajouté Clare Akamanzi, directrice générale du Rwanda Development Board.

De ses centres de distribution de Muhanga et Kayonza, l’opérateur assure la livraison de 75% des approvisionnements en sang du pays, en dehors de Kigali. Grâce au réseau de livraison instantanée, plus de 400 hôpitaux et cliniques reçoivent du sang, des médicaments et les approvisionnements dont ils ont besoin dans les minutes qui suivent leur commande, ce qui leur permet de traiter aussi bien les problèmes médicaux quotidiens que les urgences.

Sur la base de données provenant des hôpitaux publics rwandais, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont constaté une réduction de 88% des cas de mortalité maternelle à l’hôpital dus à une hémorragie du post-partum.

Cette diminution résulte directement du recours au système de logistique et de livraison instantanée. Aujourd’hui, davantage de mères sont en vie parce qu’elles se sont rendues dans un établissement médical qui bénéficie du réseau de livraison instantanée.

D’après Daniel Marfo, vice-président principal et responsable des activités et des opérations de Zipline en Afrique, « la logistique instantanée a permis de sauver des milliers de vies et de régler certains problèmes les plus fondamentaux de la planète : la famine et la malnutrition, la saturation du réseau routier et la pollution de l’environnement, ainsi que le manque d’accès aux soins de santé ».

Rien que cette année, grâce à ce système logistique, le ministère de l’Agriculture a distribué plus de 500 000 doses de vaccins de santé animale et plus de 8 000 unités de sperme porcin aux vétérinaires et aux éleveurs.

Les éleveurs qui ont recours aux services de livraison instantanée ont vu le taux de fertilité de leurs animaux augmenter de 10% par rapport à la moyenne nationale. Les éleveurs peuvent ainsi élever plus de porcs avec un profil génétique plus sain, agrandir leur entreprise et proposer aux communautés un meilleur accès aux protéines et améliorer la santé de la population.

«Le Rwanda n’est pas responsable du conflit en RDC» (Kagame)

Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).Le président rwandais, Paul Kagame a déclaré que le conflit en République démocratique du Congo (RDC) voisine, en particulier dans la partie orientale du pays, ne devrait pas être imputé à son pays. De l’avis du dirigeant rwandais, le conflit entre le Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise reflète plutôt l’incapacité de Kinshasa à résoudre ses problèmes internes de longue date concernant les Congolais d’origine rwandaise.

« Ce qui se passe en RDC ne doit pas être mis sur le dos du Rwanda, étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs dans le pays », a notamment dit, vendredi 16 décembre 2022 à Washington (Etats-Unis), où il séjourne dans le cadre du sommet États-Unis-Afrique.

Il a ajouté que le M23 est né de l’incapacité du gouvernement congolais à résoudre les problèmes des Congolais parlant le kinyarwanda.

« Ce que je veux dire clairement, c’est que ce problème n’a pas été créé par le Rwanda et qu’il n’est pas le problème du Rwanda. C’est le problème du Congo. Ce sont eux qui doivent y faire face », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Kagame a souligné que son pays a attiré l’attention de Kinshasa et de la communauté internationale sur la collaboration présumée entre les rebelles rwandais des FDLR et l’armée nationale congolaise, des allégations qui, selon lui, ont été largement ignorées.

A Washington, les Etats-Unis et l’Afrique veulent impulser leur relation

Après neuf ans de pause, le Sommet international Etats-Unis – Afrique, se tient à Washington, la capitale fédérale américaine, du 13 au 15 décembre 2022.Ce mercredi 13 décembre s’ouvre à Washington, le sommet Etats-Unis-Afrique. Le sommet vise à rappeler « l’importance des relations américano-africaines et la coopération accrue sur des priorités globales partagées », selon un communiqué de la Maison-Blanche. Il sera un cadre d’échange des discussions bilatérales et multilatérales entre les Etats-Unis et les pays africains.

Le dernier du genre s’était tenu en 2014, sous le magistère du président démocrate Barack Obama (2008-2016). Arrivé au pouvoir en 2016, le républicain Donald Trump n’avait manifesté aucun intérêt pour le continent africain.

Il a fallu l’arrivée d’un autre démocrate au pouvoir Joe Biden,pour ressusciter ce sommet qui accueillera 49 gouvernements africains. L’objectif est d’échanger sur les « défis les plus urgents au monde, de la pandémie et du changement climatique aux conséquences négatives de l’invasion de l’Ukraine, en passant par les questions qui nous concernent tous, à savoir la démocratie et la gouvernance, la sécurité, le commerce, l’investissement et le développement », a annoncé le directeur principal des Affaires africaines, Judd Devermont.

Le premier jour sera consacré aux jeunes leaders de la diaspora africaine. Il sera suivi d’un forum de la société civile et d’une conversation sur la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique. Le diplomate américain a également annoncé lors d’une conférence de presse en ligne qu’une session sur la paix, la gouvernance et la sécurité sera co-présidée ce mardi 13 décembre par le Secrétaire d’État, Antony Blinken, le Secrétaire d’État à la Défense, Lloyd Austin et l’administrateur de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), Samantha Power. « Bien sûr, nous aurons également des sessions sur la coopération sanitaire, la sécurité sanitaire, le soutien à la conversation, l’adaptation au climat et la transition énergétique », ajoute Judd Devermont, mentionnant la tenue d’une session sur « la coopération spatiale américano-africaine ».

Le deuxième jour s’ouvrira sur « un forum d’affaires ». « Il s’agit du troisième forum d’Affaires depuis 2014, axé sur les questions qui comptent vraiment pour nos partenaires africains et pour le secteur privé américain dans les domaines du commerce, de la finance, de l’énergie, des infrastructures, de l’agro-industrie et du numérique », précise M. Devermont. « Il comprendra également un déjeuner d’ouverture du secrétaire Blinken et des opportunités pour les entreprises américaines et africaines de réseauter et d’annoncer des accords et d’approfondir vraiment cette importante relation de commerce et d’investissement », ajoute-t-il.

Très attendu, le dernier jour coïncidant au jeudi 15 décembre sera celui des « dirigeants ». « Il débutera par un discours du président Biden. « Nous aurons une discussion sur ce que veulent les Africains et la relation que nous devons avoir à l’avenir », indique-t-il.

 Selon le diplomate américain, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Soudan et l’Erythrée n’ont pas été invités au sommet. Quatre de ces cinq pays, ont la particularité d’avoir subi dans un passé récent des coups d’État militaires. Pour le cas de l’Erythrée, les Etats-Unis ont évoqué l’absence de « relations diplomatiques »

Covid-19 : baisse de la charge pandémique en Afrique (OMS)

Le nombre actuel de cas de Covid-19 n’exerce pas de pression significative sur les structures de santé, car le nombre d’hospitalisations reste faible.Au moment où l’Afrique enregistre son plus bas niveau de nouveaux cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie en 2020, une récente augmentation de quatre semaines souligne l’importance de la vigilance à l’approche des fêtes de fin d’année. Il s’agit de la première augmentation soutenue de ce type en quatre mois, rapporte le Bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un son dernier rapport reçu ce jeudi à APA.

L’organisme onusien souligne que cette hausse de cas a été enregistrée jusqu’au 20 novembre, mais le nombre de nouveaux cas a légèrement diminué au cours des deux dernières semaines se terminant le 2 décembre 2022, rompant ainsi la tendance à la hausse.

Toutefois, les nouveaux cas signalés fin novembre représentent moins de 10 % des cas enregistrés à la même période en 2021 et 2020. « Bien que les décès liés à la pandémie aient augmenté de 14 % au cours de la semaine se terminant le 27 novembre par rapport à la semaine précédente, ils sont restés faibles (53), soit environ 4 % des décès enregistrés au cours de la même période en 2021 et 2020. Le nombre actuel de cas de Covid-19 n’exerce pas de pression significative sur les structures de santé, car le nombre d’hospitalisations reste faible », a expliqué l’OMS.

« Malgré la récente résurgence, il y a de l’espoir que l’Afrique sera épargnée des difficultés qu’elle a connues ces deux dernières années, lorsque la hausse des cas et des décès avait réduit à néant tout espoir de vie normale et engendré de profondes désolations. Même si les tendances actuelles permettent de maîtriser la pandémie, nous suivons de près l’évolution de la situation. Nous devons rester vigilants, continuer à accroître la couverture vaccinale et être prêts à adopter des mesures de prévention plus strictes, si cela s’avère nécessaire », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.

Selon elle, les investissements réalisés ces trois dernières années dans la lutte contre la Covid-19 portent leurs fruits. La Région est mieux outillée pour faire face au virus et ses systèmes d’intervention d’urgence sanitaire ont été renforcés.
En 2022, la réduction globale de la charge pandémique en Afrique allège la pression sur les ressources nationales de santé publique, ce qui donne l’occasion aux pays de renforcer les services de santé perturbés et de porter plus d’efforts sur d’autres priorités de santé publique telles que la vaccination de routine, la surveillance des maladies et la riposte à d’autres épidémies.

Grâce à une surveillance renforcée, cette année la Région a signalé jusqu’à présent 106 épidémies et situations d’urgence sanitaire liées à des crises humanitaires, soit près de 17 % de plus qu’en 2021 et presque autant qu’en 2019 avant l’apparition de la pandémie de Covid-19. Environ 25 épidémies de maladies évitables par la vaccination ont aussi été signalées en 2022. Selon un décompte de l’OMS, treize épidémies ont été signalées en 2020 et 19 en 2021.

RDC : Félix Tshisekedi cherche-t-il à reporter les élections ?

Le président congolais chercherait à repousser la date des élections prévues dans son pays en décembre 2023 en invoquant la crise sécuritaire qui sévit à l’Est selon son homologue rwandais, Paul Kagamé.Les armes se sont temporairement tues dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) grâce aux pourparlers de la semaine dernière au Kenya. Mais le ton ne baisse pas entre Kinshasa et Kigali. Dans une adresse à la nation à l’Assemblée nationale rwandaise, le président Paul Kagamé a accusé, mercredi 30 novembre, son homologue congolais, Félix Tshisekedi, de vouloir instrumentaliser la crise qui sévit dans l’Est de la RDC pour reporter les élections générales prévues dans son pays en décembre 2023.

« S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous », a déclaré Paul Kagamé qui a encore nié tout soutien au mouvement rebelle du M23.

A l’en croire, plus de 100 groupes rebelles combattent dans l’Est de la RDC. « Si tout ceux-ci bénéficiaient du soutien du Rwanda peut-être qu’ils seraient actuellement ensemble », a affirmé M. Kagamé, soulignant que « ce problème (la crise dans l’Est) peut être résolu si un pays qui se dirige vers des élections l’année prochaine n’essaie pas de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu ».

Selon la Commission électorale nationale indépendante, l’insécurité persistante dans certaines parties du pays constituerait un défi pour un vote « libre, démocratique et transparent » lors de ces joutes électorales qui regroupent la présidentielle, les législatives ainsi les élections des députés provinciaux et des conseillers communaux.

Le cessez-le-feu entré en vigueur le 25 novembre dernier demande au M23 de quitter les territoires qu’il a conquis, faute de quoi, elle devra affronter la force régionale de l’Afrique de l’Est. « Ils ont déjà été prévenus : La RDC ne sera pas un centre de combat pour d’autres pays », a déclaré l’ancien président Kenyan, Uhuru Kenyatta, qui supervise les pourparlers entre Kinshasa et les rebelles.

Mozambique: deux soldats de la SADC tués par des djihadistes

La mission militaire de l’Afrique australe au Mozambique compte 3000 soldats.Deux membres de la force d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, sigle anglais) au Mozambique ont été tués alors qu’ils combattaient des militants islamistes dans le nord du Mozambique, a appris APA ce jeudi 1er décembre 2022. Il s’agit d’un Tanzanien, Musa Mpondo et d’un Botswanais, Zikamee Kamai.

« Cet incident malheureux s’est produit le 29 novembre 2022 au village de Nkonga, dans le district de Nangade, lors d’un contact avec les terroristes d’Ahlu-Sunnah Wa-Jamaah », précise un communiqué de la SADC reçu à APA. 

Selon le document, au moins 30 insurgés ont été tués au cours des combats et un nombre important d’armes, de munitions et d’équipements ont été confisqués.

La SADC a déployé des troupes en juillet 2021 pour aider les forces mozambicaines à repousser les attaques des insurgés liés à l’Etat islamique qui ont fait des ravages dans la région de Cabo Delgado, riche en pétrole et en gaz, et frontalière de la Tanzanie.

Les soldats viennent de l’Angola, du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, du Malawi, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de la Zambie. Bien que ne faisant pas partie de la SADC, le Rwanda a également envoyé des troupes dans le nord du Mozambique.

Le Kenya accueille de nouveaux pourparlers de paix en RDC

Le Mouvement rebelle du 23 mars (M23) est absent de ces négociations de paix.La capitale kényane, Nairobi accueille, ce lundi 28 novembre 2022, le dernier round des pourparlers de paix entre les protagonistes du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le président rwandais, Paul Kagame a assisté à la troisième session du dialogue inter-congolais dans le cadre du processus de Nairobi sur la réhabilitation mené par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).

Dans un communiqué de presse reçu à APA, l’EAC explique que le troisième dialogue inter-congolais vise à accélérer les efforts régionaux en cours pour parvenir à une paix et une sécurité durable dans l’Est de la RDC.

Commentant la situation actuelle dans l’est de la RDC, Kagame a affirmé que la raison principale de cette crise persistante est l’échec de la mise en œuvre de nombreux accords qui ont été conclus à différents niveaux et à différents moments au cours des années passées.

« Je crois sincèrement que cette fois-ci, ces efforts vont porter leurs fruits », a-t-il déclaré.

En outre, le dirigeant rwandais a également souligné que ce qui est nécessaire plus que jamais, c’est une volonté politique constante de mettre en œuvre les initiatives régionales en cours. Celles-ci comprennent le processus de paix de Nairobi sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est et la médiation de l’Union africaine (UA).

Le sommet de Luanda (Angola) qui s’est tenu le 23 novembre 2022, a décidé que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui combattent l’armée congolaise dans la province du Nord-Kivu, devaient se retirer des territoires occupés.

Le mouvement rebelle a refusé d’arrêter son offensive, accusant Kinshasa de nettoyage ethnique, ce que le gouvernement a démenti.

« Il est dans notre intérêt à tous de maintenir le cap et de ne pas laisser la situation devenir un problème permanent », a poursuivi Paul Kagame.

Les Rebelles du M23 capturent un chef militaire congolais

La capture d’un officier supérieur congolais par le M23 risque de compromettre les chances d’un cessez-le-feu entre le groupe rebelle et les forces armees de la République démocratique du Congo.Les rebelles du M23 ont capturé un officier supérieur des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au cours des combats qui se sont déroulés mardi près de la frontière avec le Rwanda, ont rapporté les médias locaux citant le communiqué des insurgés congolais.

L’officier supérieur, identifié comme le lieutenant-colonel Assani, a été capturé lors d’une escarmouche avec des combattants rebelles dans le village de Bambo, a déclaré le porte-parole du M23, le major Willy Ngoma qui ajoute que son unité a saisi des armes et des munitions du 243e bataillon de l’armée congolaise. 

Le M23 a repris son offensive militaire à la fin de l’année dernière, accusant le gouvernement congolais de ne pas respecter un accord conclu en 2009, selon lequel ses combattants devaient être intégrés dans les forces armées nationales. 

Les rebelles ont commencé leur campagne en attaquant les positions de l’armée dans la région de Bunagana en novembre 2021, puis en mars de cette année.

Kinshasa a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, une allégation que Kigali a démentie à plusieurs reprises.

Dans le même ordre d’idées, l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta a confirmé samedi dernier que le président rwandais Paul Kagame s’était joint aux appels lancés aux rebelles du M23 pour cesser les combats et leur retrait des territoires qu’ils ont capturés ces dernières semaines.

Kenyatta est le facilitateur de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Est (CEEAE) pour le processus de paix dans l’est de la RDC.

L’armée congolaise enquête sur une fusillade à la frontière rwandaise

Une enquête est ouverte pour découvrir dans quelles circonstances un soldat congolais a franchi illégalement la frontière avec le Rwanda.

Les Attachés de Défense accrédités au Rwanda se sont déplacés pour constater les circonstances d’un incident au cours duquel un soldat de la RD Congo a été abattu dans le district de Rubavu à « Petite Barrière », a révélé une source militaire mardi à Kigali.

Le soldat décédé a franchi illégalement la frontière avec le Rwanda et a ouvert le feu sur des soldats des Forces de défense rwandaises (FDR) qui montaient la garde à Mbugangari, avant d’être abattu.

L’incident s’est produit le samedi 19 novembre, à 1h00 heure locale (11h00 GMT).

Selon le chef de la coopération militaire internationale du Rwanda, le général de brigade Patrick Karuretwa, la visite a été organisée par les FDR à la suite d’une demande des attachés de défense qui souhaitaient témoigner et poser des questions sur l’incident.

A Rubavu, les Attachés de Défense ont été mis dans le secret de la manière dont le soldat congolais a traversé avec son arme et a ouvert le feu en visant les soldats rwandais qui étaient positionnés sur deux tours à quelques mètres de la frontière.

Les soldats rwandais ont répondu à l’attaque, en neutralisant l’intrus avant qu’il ne puisse tuer ou blesser qui que ce soit, a expliqué le Brigadier général, Nyamvumba.

« Les attachés de défense veulent comprendre quel type de situation fait que de tels incidents sont si fréquents de nos jours, car ce n’est malheureusement pas la première fois qu’ils viennent ici pour constater de tels incidents. Ils veulent savoir quel type d’ordre ou de contexte pousse les soldats de la RDC à traverser et à mener des attaques aussi insensées », a déclaré le général de brigade Karuretwa.

« Nous demandons à la RDC de s’abstenir de telles actions provocatrices », a-t-il ajouté, indiquant qu’au départ, la RDC avait affirmé qu’il ne s’agissait pas de son soldat, mais qu’elle avait fini par l’admettre après avoir produit des faits irréfutables prouvant la réalité.

Le Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) a été notifié pour enregistrer les faits, mener des vérifications indépendantes et organiser le rapatriement du corps en RDC.

La RDC au menu du tête à tête entre Kagamé et Embaló

Le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló, effectue une visite au Rwanda pour évoquer la situation sécuritaire en RD Congo avec Paul Kagamé.Alors que la tension monte entre le M23 et l’armée rwandaise, le président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest est en visite de travail depuis dimanche à Kigali pour évoquer la situation sécuritaire en RD Congo avec Paul Kagamé.

Il s’agit du deuxième voyage de M. Embaló dans la région des Grands Lacs après une visite similaire à Kinshasa au début du week-end où il s’est entretenu avec le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo sur la même question.

« Cet après-midi, au village Urugwiro, le président Paul Kagamé a reçu le président Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau », a déclaré le bureau du président à Kigali dans un communiqué.

Les rapports indiquent que les deux dirigeants ont discuté des moyens de renforcer davantage les liens bilatéraux entre le Rwanda et la Guinée-Bissau. Ils ont échangé sur la situation sécuritaire dans la région.

C’est la deuxième visite d’un chef d’Etat au Rwanda, une semaine après que le président Kagamé a eu des entretiens avec son homologue angolais João Lourenço pour normaliser les relations entre Kigali et Kinshasa, qui s’étaient accusés mutuellement de soutenir les rebelles de l’autre.

En tant que président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), M. Lourenço joue le rôle de facilitateur des efforts de paix entre le Rwanda et la RD Congo, par le biais de la feuille de route de Luanda.

La RD du Congo accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, qui ont progressé ces dernières semaines vers des villes clés de l’est du pays.

Le gouvernement de Félix Tshisekedi a récemment expulsé l’ambassadeur rwandais à Kinshasa, citant le rôle de Kigali dans l’aide et l’encouragement de la dernière campagne des rebelles contre l’armée congolaise.

Kigali a à son tour accusé à plusieurs reprises Kinshasa d’avoir intégré ce qu’il appelle les forces génocidaires des FDLR dans son armée FARDC et de les avoir habilitées à bombarder le territoire rwandais depuis leurs bases en RD Congo.

Le M23 a été vaincu par l’armée congolaise (FARDC) et les forces spéciales de la MONUSCO en 2013, mais il s’est depuis regroupé et a commencé son offensive dans l’est du pays en novembre 2021.

RwandAir effectue son premier vol vers Londres

Pour booster cette ligne, RwandAir a proposé aux exportateurs de réduire les frais de transport à 0,95 dollar par kilogramme.Le vol inaugural direct Kigali-Londres Heathrow a décollé, dimanche soir, ouvrant un autre chapitre dans la campagne d’expansion de la compagnie aérienne rwandaise.

Le nouveau service remplacera le programme actuel vers la capitale britannique, qui a été assuré via Bruxelles au cours des cinq dernières années.

RwandAir desservait 29 destinations dans 24 pays d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie avant de suspendre ses vols passagers en mars 2021.

En avril dernier, la compagnie aérienne a reconnu avoir été « fortement touchée » par la pandémie de Covid-19 et a dû mettre en œuvre plusieurs mesures temporaires de réduction des dépenses, notamment la réduction des salaires des employés afin de « protéger le bien-être futur de la compagnie et d’éviter de licencier du personnel ».

Rwanda : moins de précipitations attendues en novembre

Le Rwanda enregistrera moins de précipitations et des températures plus élevées en novembre, a déclaré mercredi l’Agence météorologique nationale.Ce mois, il y aura moins de pluies au Rwanda. C’est la prévision de l’Agence météorologique nationale. Dans plusieurs régions de l’Est et du Sud du pays, les précipitations moyennes se situeront entre 50 et 250 millimètres et marqueront le deuxième plus faible niveau de cette année, a déclaré l’organisme de surveillance météorologique.

Dans le même temps, les prévisions annoncent des précipitations plus importantes, entre 200 et 250 millimètres, dans plusieurs régions des provinces de l’Ouest et du Nord.

Cette alerte météorologique intervient suite aux dégâts causés par les intempéries ces derniers jours.

La semaine dernière, de fortes pluies ont détruit 126 maisons résidentielles dans les 30 districts du Rwanda.

Selon les prévisions du mois d’avril, l’ouest du Rwanda recevra davantage de précipitations que les autres régions du pays.

Les inondations, les tempêtes de pluie, la foudre et les glissements de terrain sont les principales causes des dommages et des décès au Rwanda.

L’Angola entame une médiation entre la RDC et le Rwanda

Le ministre angolais des Relations extérieures, António Téte, a rencontré le président rwandais Paul Kagame ce lundi après-midi.La rencontre entre les deux dirigeants intervient quelques jours après que les rebelles du Mouvdment du 23 mars (M24) ont pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon la présidence rwandaise, le haut diplomate angolais était porteur d’un message du président Jão Lourenço, qui préside actuellement la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Cette visite intervient après que le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, et Moussa Farki Mohamat, qui dirige la Commission de l’UA, ont exprimé leur soutien total à la feuille de route de Luanda visant à normaliser les relations entre la RDC et le Rwanda.

Les deux pays sont à couteaux tirés sur le plan diplomatique depuis que le groupe rebelle M23 a repris les combats contre les troupes congolaises dans l’Est du pays, près de la frontière rwandaise.

Sécurité en RDC : Kagamé s’entretient avec Guterres

Le président rwandais et le Secrétaire Général des Nations Unies ont discuté par téléphone de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les rebelles du M23 attaquent les principales villes.Le M23 gagne du terrain dans l’ex-Zaïre. Ce groupe rebelle, depuis ce week-end, occupe Rutshuru-centre, Kiwanja et se rapproche de Rumangabo, à environ 40 kilomètres de Goma.

Face à cette situation, la communauté internationale se mobilise. L’Union Européenne (UE), les États-Unis, l’Union Africaine (UA) ont exprimé leur inquiétude. Sur Twitter, le président Paul Kagamé a annoncé avoir échangé au téléphone avec António Guterres, le (Onu).

« Il y a quelques heures, j’ai eu une bonne discussion avec le Secrétaire Général des Nations Unies
sur le conflit en République démocratique du Congo. Les voies et moyens de désamorcer… et de résoudre les problèmes de manière pacifique sont à notre portée si on s’appuie sur les initiatives de paix de Nairobi (Kenya), de Luanda (Angola) et d’autres efforts internationaux. Nous n’avons qu’à nous engager à les appliquer », a écrit le chef de l’État rwandais.

En 2013, dans la capitale kenyane, un accord de paix avait été signé par le gouvernement de la RD Congo et le M23 (Mouvement du 23 mars). L’ancienne rébellion tutsie, reprochant notamment à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords paraphés le 23 mars 2009 prévoyant la réinsertion de ses combattants et la transformation du groupe en parti politique, a repris les armes fin 2021.

Kinshasa accuse Kigali de soutien actif aux rebelles du M23. De son côté, le Rwanda dément avant d’accuser la RDC – qui nie elle aussi – d’aider les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un mouvement de rebelles hutu rwandais, dont certains impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.

Kagame à Maputo pour une visite de travail

L’armée rwandaise participe à la lutte contre le jihadisme au Mozambique.Le président rwandais, Paul Kagame est arrivé ce vendredi à Maputo, au Mozambique, pour une visite de travail. A son arrivée, le président Kagame et son homologue mozambicain Philippe Nyusi ont discuté des domaines de coopération en cours entre leur deux pays. 

Cette visite intervient quelques jours après que le Rwanda et le Mozambique ont conclu un accord mutuel d’exemption de visa pour les détenteurs de passeports ordinaires. 

L’accord approuvé par le haut fonctionnaire du gouvernement mozambicain et le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale encouragera la libre circulation et renforcera la collaboration entre Maputo et Kigali. 

Depuis juillet 2021, 2000 soldats rwandais ont été déployés à Cabo Delgado aux côtés de soldats de l’armée mozambicaine et d’un détachement de la force opérationnelle de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Avec le soutien des forces rwandaises et de la SADC, la campagne de contre-insurrection a permis de reconquérir des territoires d’importance stratégique et de démanteler plusieurs bases rebelles au cours des derniers mois. 

En juillet 2018, le Rwanda et le Mozambique ont signé cinq pactes bilatéraux dans le but de renforcer les liens et le partenariat dans tous les domaines d’activité. Ces pactes comprennent un protocole d’accord sur la création d’une commission permanente conjointe qui supervise actuellement le processus de renforcement de leurs relations. 

Les deux pays ont également signé un accord de service aérien bilatéral, une exemption de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service et un protocole d’accord sur la science et la technologie, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. 

L’accord bilatéral sur les services aériens constitue une étape vers des services aériens plus fiables et plus prévisibles entre les deux pays et pourrait permettre à la compagnie nationale rwandaise d’exploiter des vols vers le Mozambique.

Paris veut renforcer sa coopération militaire avec Kigali

Le chef d’Etat-major de la défense rwandaise, le général Jean Bosco Kazura, a reçu le général de brigade François-Xavier Mabin, commandant des Eléments français au Gabon.Une source militaire contactée par APA explique que la visite officielle de quatre jours à Kigali du général de brigade Mabin vise à renforcer la coopération militaire entre les forces de défense rwandaises et les forces armées françaises.

« Nous avons défini une feuille de route et aujourd’hui nous sommes dans sa mise en œuvre qui se traduira par de nombreuses actions de coopération et d’échanges à partir de 2023 », a déclaré l’officier français.

Au cours de leur visite qui a pris ce vendredi, le général François-Xavier Mabin et sa délégation ont rendu hommage aux victimes du génocide de 1994 contre les Tutsis au Mémorial du génocide de Kigali et ont également visité le Musée de la campagne contre le génocide.