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COP 15 : un nouveau mécanisme pour financer la restauration des terres

La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification propose aux États de la planète qu'un cinquième de…

La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification propose aux États de la planète qu’un cinquième de leurs taxes et impôts, prélevés pour subventionner certains produits, soient utilisés pour la restauration de leurs terres.Ce nouveau mécanisme a été dévoilé à Abidjan par le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, lors d’un point de presse, à l’occasion de la COP 15.

« Il y a deux sources de financement que nous voyons, de notre côté, la première, c’est de réduire les subventions nuisibles. Beaucoup de subventions sont payées par les citoyens, via des taxes et impôts qui sont utilisées pour subventionner certains produits », a-t-il relevé.

Et d’ajouter, « c’est parfois des subventions nuisibles à la nature, à la biodiversité et au climat. Ce que nous proposons, c’est que seulement 1/5 de ces subventions soit réutilisé positivement pour la restauration des terres (dégradées) ».

« Donc, on ne demande pas des fonds supplémentaires, en tant que citoyen », a-t-il déclaré, avant d’insinuer que la deuxième source de financement vise essentiellement le secteur privé, parce que ce sont les entreprises qui font les produits.

Les grandes compagnies doivent « penser au long terme, plus qu’au cours terme, avec un accent sur la gestion plus que l’exploitation », tout en appuyant financièrement les petits paysans pour reconstituer leur milieu naturel, a-t-il poursuivi.

L’ambassadeur Philippe Lacoste, présent à ce point de presse, était à la tête de la délégation française et européenne. À cette 15e Conférence des parties des Nations Unies sur la désertification et la sécheresse, la France assure la présidence de l’UE.

Il a déclaré que « la France est particulièrement attachée à cette convention parce qu’elle a été signée à Paris, en 1994, et donc on estime qu’on a une forme de responsabilité dans son suivi et dans sa mise en œuvre comme l’accord de Paris sur le climat ».

M. Lacoste a révélé que cette convention a été souhaitée par les États africains, qui ont insisté à Rio pour qu’on ait cet « instrument de coopération internationale ». Cette convention pour la France, est le moment de discuter d’un certain nombre d’initiatives qu’elle a lancées.

Il s’agit, entre autres, de l’accélération de la grande muraille verte, destinée à 11 pays du Sahel, l’initiative de soutien à la production de protéines végétales, lancée lors du Sommet Union européenne-Union africaine, en février, pour la production et la consommation locale, a-t-il dit.

L’UE met l’accent sur la production agricole en lien avec la bonne santé de la terre et des sols, et « avec tous mes collègues Européens, nous profitons de cette convention pour essayer d’avoir des réponses concrètes qui vont à des pratiques plus durables », a-t-il fait savoir.

Dans le monde, 40% des terres sont déjà dégradées, ce qui représente deux fois la taille de l’Afrique, a fait observer le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, M. Ibrahim Thiaw.

Aujourd’hui, les terres de la planète connaissent un niveau de dégradation qui est extrêmement élevé en ce moment et qui est dû essentiellement à nos modes de production et de consommation, a souligné M. Thiaw.

« Nous avons exploité la terre et au cours des 100 dernières années, on a connu un essor économique extrêmement important dans le monde et nous en payons le prix maintenant. Nous avons quasiment détruit 40% des terres de la planète », a-t-il soutenu.

« Si les choses continuent dans l’état actuel, avec les tendances que l’on connaît, d’ici la moitié de ce siècle, donc dans moins de 30 ans, jusqu’à 90% des terres du monde pourraient être affectées par la dégradation, et ceci n’est pas tenable », a-t-il prévenu.

Pour ce faire, recommandera-t-il, qu’il faut « revoir nos modes de production » en adaptant de nouvelles technologies et méthodes de productions agricoles, animales ainsi que l’interaction avec les ressources en eau, de même que les forêts et envisager le recyclage des vêtements.

« Jusqu’à présent, un tiers de la nourriture produite n’est pas consommée (dans le monde) et c’est des millions de tonnes de nourritures, donc de milliers d’hectares de terres et d’eau qui sont gaspillés », a-t-il poursuivi.

La Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification vise la restauration de 1 milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030. A cette cop 15, quelque 6.000 participants ont été enregistrés en fin de semaine dont 4.000 ont déjà retiré leurs badges.

La COP 15 s’inscrit dans un contexte d’avertissement sévère émis par les Nations unies. Les résolutions devront aboutir à l’Initiative d’Abidjan, un ensemble de programme visant à lutter contre la désertification.

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