Présidentielle 2020 : Le Prof Wolou termine sa campagne avec des meeting et caravanes à Lomé

Le candidat du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), le Prof Komi Wolou a fini son opération de charme à Lomé par des caravanes et des meetings dans la capitale togolaise.

Les caravanes du PSR, il faut le dire, ont commencé depuis hier mardi à Lomé. La première a sillonné les artères de la ville avec des points stratégiques comme, la place Bodjona, carrefour Avédji Limousine, Djidjolé, Atikoumé, Todman, Gbossimé, Ramco, Dekon, Colombe de la paix, Agoé Nyivé et beaucoup d’autres quartiers.

Il faut rappeler également que c’est l’épouse du candidat, Mme Emilie Wolou-Azibili qui était devant la manifestation mardi en signe de soutien indéfectible qu’elle témoigne à son mari.

« Les femmes et les jeunes doivent voter le Professeur WOLOU Komi pour espérer un avenir radieux pour le Togo », a-t-elle lancé, lorsque la caravane a observé un arrêt à Gbossimé. Elle a ensuite indiqué que le candidat du PSR (son mari donc) est un « un homme intègre qui a de la vision pour son pays ».

Cet après-midi, c’est à Anfamé (Lomé) que le PSR et son candidat ont posé leur valise pour un grand meeting précédé par une caravane à travers la ville.

Le candidat du PSR se bat pour l’émergence d’un Etat moderne, l’un des points contenu dans son programme de société. Cela passe par le respect des droits de l’Homme, l’accès à la justice, l’indépendance de la justice, les réformes institutionnelles, la transparence dans les affaires publiques et le développement homogène des régions.

Une fois élu, selon lui, Prof Komi Wolou fera du développement intégral de l’homme son cheval de bataille, avec à la clé une coopération pragmatique.

Source: icilome.com

Un homme poignardé dans une mosquée à Londres, un suspect arrêté

Un homme a été arrêté après une attaque jeudi à l’arme blanche dans la Mosquée centrale de Londres qui a fait un blessé, a annoncé la police, pour laquelle il ne s’agit pas d’un acte de « nature terroriste ».

« Un homme de 29 ans, dont on pense qu’il assistait à la prière, a été arrêté à la mosquée, soupçonné de tentative de meurtre », a déclaré Scotland Yard.

« L’incident n’est pas considéré à ce stade comme étant de nature terroriste », a-t-on ajouté de même source.

Un septuagénaire a été blessé dans cette attaque survenue près de Regent’s Park, dans le centre de la capitale britannique. La victime a été hospitalisée et ses jours ne sont pas en danger, a précisé la police.

Il s’agit du muezzin, l’homme chargé d’appeler à la prière, qui a été attaqué pendant la prière d’Asr, vers 15H00 heures locale et GMT, a fait savoir la Mosquée centrale de Londres dans un communiqué posté son site internet.

« L’assaillant a été appréhendé par les fidèles jusqu’à ce que la police arrive et l’arrête », a ajouté la mosquée.

« Je suis profondément attristé », a réagi sur Twitter le Premier ministre conservateur Boris Johnson. « C’est vraiment horrible que cela puisse se produire, surtout dans un lieu de culte. Mes pensées vont à la victime et à toutes les personnes touchées ».

Des photos et des vidéos montrant un jeune homme qui porte un pull à capuche rouge, pieds nus, maintenu à terre par des policiers, ont circulé sur les réseaux sociaux.

Un témoin de l’attaque a déclaré que le suspect avait été un habitué de la mosquée et qu’il avait été vu au moins six mois auparavant.

« Nous avons été choqués, nous ne savions pas ce qui était en train de se passer, on a vu le type au sol, du sang sur son épaule et le couteau au sol », a dit ce témoin, Abi Watik, 59 ans, cité par l’agence de presse britannique PA.

Il a raconté que la victime avait été blessée à l’épaule juste après le début des prières. Le suspect était « derrière lui, puis il l’a poignardé », a-t-il poursuivi, soulignant que le suspect était resté « silencieux tout le temps » de l’attaque.

Il y a eu « un coup de couteau, une frappe, au niveau du cou », a déclaré à des journalistes devant la mosquée Mustafa Fiel, le directeur du Faith Forums de Londres, une association interreligieuse.

Le maire de la capitale, Sadiq Khan, qui est musulman, s’est dit « profondément préoccupé » par l’incident. « Chaque Londonien a le droit de se sentir en sécurité dans son lieu de culte et je veux rassurer les communautés de Londres que les actes de violence dans notre ville ne seront pas tolérés », a-t-il écrit sur Twitter.

40 mois de prison pour un ami de Trump après l’intervention du président

Roger Stone, l’ancien conseiller ami de Donald Trump dont le procès a déclenché une polémique à Washington en raison des interventions du président américain dans le dossier, a finalement été condamné jeudi à 3 ans et 4 mois de prison.

Le ministère de la Justice, en se défendant d’agir sur instruction présidentielle, avait déjugé ses procureurs qui avaient initialement requis entre 7 et 9 ans contre M. Stone, reconnu coupable en novembre d’avoir menti au Congrès.

Ses recommandations d’une sentence comprise entre 3 et 4 ans ont bien été suivies par la juge fédérale Amy Jackson.

« Il n’a pas été poursuivi, comme certains l’ont dénoncé, pour avoir défendu le président. Il a été poursuivi pour avoir couvert le président », a-t-elle déclaré après le prononcé de peine, se félicitant que « la vérité existe et importe toujours ».

La semaine dernière, les procureurs fédéraux qui instruisaient l’affaire avaient requis entre 7 et 9 ans de prison contre M. Stone.

Mais Donald Trump avait dans la foulée dénoncé un « erreur judiciaire » et laissé planer le doute quant à une amnistie présidentielle pour ce consultant de 67 ans, connu pour son style flamboyant et son tatouage de Richard Nixon dans le dos.

Le lendemain, le ministère de la Justice avait à son tour jugé la recommandation « excessive » et suggéré une sentence comprise entre 3 et 4 ans de détention. Désavoués par leur hiérarchie, les quatre procureurs fédéraux s’étaient retirés de l’affaire.

La réaction du président n’avait pas tardé: « Félicitations au ministre de la Justice Bill Barr pour avoir pris en charge un dossier totalement hors de contrôle ! »

L’Attorney général des Etats-Unis a eu beau assurer que les commentaires présidentiels n’avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, il s’est retrouvé sous le feu des critiques.

Outre l’opposition démocrate, plus de 2.200 anciens fonctionnaires du ministère de la Justice l’ont appelé à démissionner, l’accusant dans une lettre ouverte d’avoir accordé un « traitement de faveur » à Roger Stone et d’être « aux ordres du président ».

– « Impossible » –

Sur la défensive, Bill Barr a martelé que Donald Trump, dont il est l’un des plus solides défenseurs, ne lui avait pas demandé d’intervenir.

Dans une rare note dissonante, il a toutefois demandé au milliardaire new-yorkais d’éviter de tweeter sur les dossiers judiciaires, estimant que cela rendait son travail « impossible ».

Peine perdue, la Maison Blanche assure que le président a le droit « de commenter des affaires criminelles » et que cela ne relève pas de « l’ingérence ».

Et Donald Trump était reparti à la charge, en retweetant de nombreux commentaires portant sur les démêlés d’autres de ses proches avec la justice ou sur l’origine de l’enquête russe, dénonçant un procès « très injuste » pour Roger Stone.

Jeudi matin, il avait de nouveau tweeté sur l’affaire, deux heures avant que la peine soit connue, pour s’émouvoir d’un manque d' »équité ».

Mardi, le ministre avait, selon des sources anonymes citées par de nombreux médias américains, fait savoir à l’entourage du président qu’il pourrait quitter son poste si ces tweets devaient continuer.

La porte-parole du ministère a toutefois balayé des « rumeurs » infondées. « Le ministre n’a aucunement l’intention de démissionner », a précisé Kerri Kupec.

Roger Stone, expert autoproclamé des « coups fourrés », a été reconnu coupable d’avoir exercé des pressions sur des témoins et menti au Congrès sur ses contacts avec l’organisation WikiLeaks, au sujet d’e-mails démocrates piratés lors de la campagne présidentielle de 2016.

Clamant son innocence, il soutient que des membres du jury étaient « partiaux ». Il n’a pas été immédiatement incarcéré jeudi au prononcé de sa peine à Washington.

Durant son procès, il s’était notamment fait remarquer en postant sur Instagram une photo de la juge Amy Jackson à côté d’un viseur d’arme à feu. Elle lui avait interdit de commenter son dossier publiquement.

Dupond-Moretti veut demander l’asile politique pour Assange à Emmanuel Macron

Les nouveaux avocats français de Julian Assange, Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, souhaitent rencontrer Emmanuel Macron afin d’obtenir l’asile politique en France pour le fondateur de WikiLeaks, ont-ils annoncé jeudi lors d’une conférence de presse.

« Nous allons demander à rencontrer le président de la République dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent » pour lui exposer la « situation désespérée » que traverse Julian Assange, emprisonné à Londres et menacé d’extradition vers les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage, a détaillé Me Dupond-Moretti.

« Il a de plus en plus de mal à parler. Il est parfois prostré », a-t-il ajouté, faisant part de son inquiétude.

« Les 175 ans de prison qu’on lui promet aux Etats-Unis, c’est une peine indigne, insupportable et contraire à l’idée que l’on peut tous se faire des droits de l’Homme », a-t-il poursuivi lors de cette conférence de presse organisée avec RSF et en présence du père de Julian Assange, John Shipton.

« On travaille bien sûr sur la possibilité de demander aux autorités françaises un asile politique, notre Constitution le permet, nous avons un exemple », « l’asile politique accordé à l’ayatollah Khomeini », a ajouté l’avocat, admettant que ce n’était « pas le meilleur exemple ».

En outre, il compte saisir avec des avocats belges la Cour européenne des droits de l’Homme : « pour des raisons techniques, cette juridiction a déjà été saisie » et a estimé la requête « irrecevable mais nous allons la saisir sur un autre fondement ».

« Nous réfléchissons collectivement aux moyens juridiques qui pourraient assurer sa protection de manière concrète, nous envisageons de déposer une série de demandes devant toutes les institutions qui sont mobilisables pour permettre une protection juridique », a abondé Antoine Vey.

Les deux avocats français ont intégré il y a environ un mois l’équipe de défense internationale d’Assange, aux côtés d’avocats belges, britanniques, espagnols et américains, sous la coordination de l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, également présent à la conférence.

Une première demande d’asile en France faite par l’ancien conseil de Julian Assange, Juan Branco, n’avait pas aboutie. Une demande d’asile vient par ailleurs d’être faite à la Suisse par des ONG.

« On analyse les canaux juridiques qui permettent de déposer cette demande », notamment via le président de la République, a indiqué Me Vey, précisant ne pas connaître le contenu de la première demande.

Sur le choix de la France, Me Dupond-Moretti a fait valoir des critères de rattachement professionnels, une partie des structures de Wikileaks est hébergée en France, et personnels. Julian Assange a vécu dans le pays de 2007 à 2010, son deuxième enfant, toujours mineur, et la mère de cet enfant sont de nationalité française et résident dans le pays.

Fusillades en Allemagne : ce que l’on sait du suspect

L’unique suspect de la double fusillade de Hanau, qui a fait neuf morts mercredi soir dans le centre de l’Allemagne, apparaît comme un paranoïaque au discours raciste, éduqué et adepte de théories conspirationnistes.

Avant d’être retrouvé sans vie auprès du corps de sa mère, Tobias R., 43 ans, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, décrit sur Twitter, à partir des mêmes sources, une personnalité « d’extrême droite » avec « un important problème de santé mentale ».

Voilà ce que l’on sait du suspect et de son mobile.

– Qui est Tobias R. ? –

Tobias R. se présente sur son site internet comme un Allemand né en 1977 à Hanau, une ville de près de 100.000 habitants du centre de l’Allemagne. Il y a grandi et effectué sa scolarité.

Après son baccalauréat, il a suivi une formation de conseiller bancaire à Francfort puis a fait des études de gestion à Bayreuth (Bavière) entre 2000 et 2007.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP à Hanau, l’auteur de la double fusillade habitait très près du deuxième bar visé, dans un quartier populaire.

– « Surveillé depuis toujours » –

Dans son manifeste, où apparaissent des dessins au trait minutieux censés le représenter dans différentes situations de sa vie, il assure avoir été constamment espionné depuis son enfance par une « organisation secrète » qui pouvait « lire dans ses pensées ».

Parmi les « pensées » qu’il prétend avoir vu se réaliser, il évoque pèle-mêle : les guerres en Irak et en Afghanistan déclenchées par les Etats-Unis; son souhait, « réalisé » en 2004, de voir Jürgen Klinsmann devenir sélectionneur de l’équipe allemande de football et plusieurs films hollywoodiens dont il avait imaginé le scénario (« Allô maman, ici bébé », « The Cell », « Starship Troopers », etc.).

« Rien de tout cela ne peut être une coïncidence », y estime-t-il, précisant qu’il a porté plainte à trois reprises, en vain.

Sa surveillance continuelle explique, selon lui, qu’il soit toujours resté célibataire. Il ne reprend néanmoins aucune rhétorique visant les femmes en général, à la différence de la mouvance misogyne des « incels » (« célibataires involontaires »).

– Motivations xénophobes –

Dans son manifeste, il appelle à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, dans le Maghreb, le Moyen-Orient, notamment celle d’Israël, et d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes.

Dans sa vision du monde, l’existence de ces « groupes ethniques » est « en soi une erreur fondamentale ».

Sa haine des étrangers pourrait être née quand, à 22 ans, en formation bancaire, il dit avoir subi un braquage. Pendant l’identification des suspects, « 90% des personnes qui seront présentées sont étrangères », affirme-t-il.

Convaincu de la suprématie du peuple allemand et admirateur du président américain Donald Trump, il enjoint les Etats-Unis à prendre la tête du combat pour « sauvegarder l’Occident », notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

– Complotisme –

Dans une vidéo postée sur Youtube une semaine avant ses crimes, supprimée depuis, il avait appelé en anglais « tous les Américains » à « se réveiller », prétendant que leur « pays est sous le contrôle de sociétés secrètes invisibles » qui utilisent des « méthodes maléfiques inconnues comme le contrôle des esprits ».

Filmé devant un fauteuil marron, un mur de classeurs vieillots et un petit lit, il parle également de l’existence de « bases militaires souterraines » dans lesquelles certaines personnes font « l’éloge du diable », « maltraitent, torturent et tuent de petits enfants ».

Son site internet personnel comportait également des sections sur des personnes disparues, sur les recherches prétendument secrètes du gouvernement américain concernant les extraterrestres ou sur les expériences psychologiques de la CIA dans les années 1950 et 1960.

A Hanau après les fusillades, stupeur et interrogations

« J’aurais pu faire partie des victimes! »: des dizaines d’habitants sous le choc se sont recueillis jeudi près des lieux de la double fusillade raciste qui a tué neuf personnes à Hanau, près de Francfort.

« J’ai entendu des bruits et je pensais que c’était les derniers pétards du Nouvel an qui étaient utilisés… puis en allant sur mon balcon j’ai vu partout des lumières bleues! », raconte à l’AFP Inge Bank, 82 ans.

Habitante d’Hanau depuis 10 ans, elle ne comprend toujours pas comment un Allemand de 43 ans, Tobias R., a pu tirer sur un bar à chicha de la ville, le Midnight, puis gagner en voiture un deuxième établissement à deux kilomètres, l’Arena Bar.

Là, après avoir sonné à la porte, il a tué cinq personnes présentes dans la zone fumeur, dont une femme, faisant au total neuf morts et six blessés dans ces deux lieux.

– ‘Honte’ –

Les victimes, dont certaines sont d’origine ou de nationalité étrangère, avaient entre 21 et 44 ans, selon le parquet antiterroriste. Un Bosnien et un Bulgare figurent parmi elles.

« C’est une honte que de telles choses se produisent encore aujourd’hui », déplore Mme Bank, née peu avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale.

Un peu plus loin, Ahmed, 30 ans, a du mal à retenir ses larmes.

« C’est un bar tout à fait normal, moi-même je vais y acheter mes cigarettes! (…) Je suis choqué ! Je connais bien certaines des personnes qui étaient là », se lamente-t-il. « J’aurais pu faire partie des victimes ».

En fin de matinée, la police scientifique avait dû recouvrir d’une bâche un tag laissé par le tueur présumé faisant la publicité de son site internet personnel sur un mur blanc.

C’est sur son site que Tobias R. a publié un manifeste de 24 pages dans lequel il tient un discours raciste, appelant à l’extermination des peuples de 24 pays, tout en se disant observé depuis l’enfance par une « organisation secrète » et en développant des thèses conspirationnistes.

Au fur et à mesure de la journée, fleurs et bougies ont été déposées près des lieux du drame, toujours barrés par un important dispositif policier.

– Ville multiculturelle –

Plusieurs proches des victimes mais aussi des habitants de la ville s’y sont recueillis tout au long de la journée, se prenant parfois dans les bras, en pleurs.

« Je suis très triste parce que la Hesse et tout particulièrement Hanau est connue pour accueillir des gens de différentes religions et nationalités », gémit Sabuhr Alizadeh, un Afghan de 20 ans, habitant depuis 4 ans dans la ville.

« Bien sûr que tout cela nous inquiète. On ne pense jamais que cela puisse arriver ici, devant notre porte. Quel drame », s’exclame Baran Celik, 27 ans, né a Hanau.

Beaucoup comptent participer à la marche funèbre prévue à partir de 17H00 GMT sur la place du marché, à laquelle se joindront entre autres le chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier et le maire d’Hanau, le social-démocrate Claus Kaminsky.

Dans toute l’Allemagne, plus de 50 rassemblements sont également prévus dans la soirée pour rendre un dernier hommage aux victimes.

Syrie: deux soldats turcs tués dans une frappe aérienne

La Turquie a annoncé jeudi que deux de ses soldats avaient été tués dans le nord-ouest de la Syrie par une frappe aérienne, une escalade qui intervient au moment où Moscou hausse le ton contre Ankara en l’accusant de « soutenir des terroristes ».

Ces derniers développements rendent la situation de plus en plus volatile dans la province d’Idleb, risquant d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique, avec près d’un million de depuis décembre.

Selon le ministère turc de la Défense, deux soldats turcs ont été tués et cinq blessés par une frappe aérienne dans la région d’Idleb, qu’Ankara a imputée à l’aviation syrienne. Ces pertes portent à 16 le nombre de soldats turcs tués à Idleb en février.

Les affrontements entre Ankara et Damas, qui se sont multipliés depuis début février, suscitent en outre des frictions de plus en plus fortes entre la Turquie, qui soutient des groupes rebelles à Idleb, et la Russie, qui appuie militairement le régime syrien.

Jeudi, l’armée russe a ainsi indiqué avoir mené des frappes pour stopper une attaque de factions armées soutenues par Ankara contre des positions du régime, appelant la Turquie à « cesser de soutenir les actions des groupes terroristes et de leur donner des armes ».

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG, a rapporté que des groupes appuyés par la Turquie avaient lancé une offensive dans la région d’Al-Nayrab, au sud d’Idleb, faisant état de 25 combattants tués dans les deux camps.

Selon Moscou et l’OSDH, l’artillerie turque a bombardé des positions du régime pour soutenir cette attaque.

Cette offensive intervient au lendemain d’une mise en garde du président Recep Tayyip Erdogan qui avait sommé les forces d’Assad de se retirer de certaines positions à Idleb avant fin février, menaçant sinon de recourir à la force.

La Turquie a dit jeudi avoir riposté à la frappe ayant tué ses militaires en bombardant des positions du régime. Elle affirme avoir éliminé une cinquantaine de soldats syriens et détruit plusieurs blindés, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l’immédiat.

– Négociations infructueuses –

La région d’Idleb fait l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou, mais celui-ci n’est plus que théorique.

Le régime, appuyé par l’aviation russe, a déclenché en décembre une offensive pour reprendre ce dernier bastion rebelle et jihadiste, y enregistrant plusieurs gains ces dernières semaines.

Et la Turquie y a dépêché ces derniers jours d’importants renforts militaires, ce qui n’a pas suffi pour l’instant à dissuader le régime de poursuivre son opération.

Des discussions entre responsables turcs et russes depuis une semaine n’ont pas permis de réduire les tensions.

« Il y a eu un petit rapprochement (des positions) lors des dernières négociations. Cependant, nous n’avons pas encore obtenu ce que nous voulons », a déclaré jeudi le chef de la diploamtie turque Mevlüt Cavusoglu.

Si la Turquie se préoccupe autant de la situation dans cette région frontalière, c’est parce qu’elle redoute l’arrivée sur son sol d’une nouvelle vague de réfugiés. Le pays accueille déjà plus de 3,6 millions de Syriens.

Depuis le début de l’offensive du régime dans le nord-ouest de la Syrie, la situation humanitaire à Idleb n’a fait qu’empirer.

– « Pires drames humanitaires » –

D’après l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, ont en outre fui les violences dans le nord-ouest de la Syrie depuis décembre.

Environ 170.000 d’entre elles dorment en plein air en dépit des rudes conditions hivernales, a indiqué jeudi l’ONU.

Face à cette situation, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a exhorté jeudi la Turquie et les autres pays voisins de la Syrie à accueillir un plus grand nombre de réfugiés.

Le HCR a également réclamé « une action urgente pour permettre aux personnes prises au piège dans le conflit de rejoindre des lieux en sécurité ».

« Depuis plusieurs semaines, c’est l’un des pires drames humanitaires qui est en train de se passer » dans la région d’Idleb, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron en arrivant à Bruxelles pour un sommet de l’Union européenne.

« Je veux condamner avec la plus grande fermeté les attaques militaires qui sont menées depuis plusieurs semaines par le régime de Bachar al-Assad contre les populations civiles d’Idleb », a-t-il ajouté.

burx-gkg/avz

Fusillades en Allemagne : ce que l’on sait du suspect

L’unique suspect de la double fusillade de Hanau, qui a fait neuf morts mercredi soir dans le centre de l’Allemagne, apparaît comme un paranoïaque au discours raciste, éduqué et adepte de théories conspirationnistes.

Avant d’être retrouvé sans vie auprès du corps de sa mère, Tobias R., 43 ans, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, décrit sur Twitter, à partir des mêmes sources, une personnalité « d’extrême droite » avec « un important problème de santé mentale ».

Voilà ce que l’on sait du suspect et de son mobile.

– Qui est Tobias R. ? –

Tobias R. se présente sur son site internet comme un Allemand né en 1977 à Hanau, une ville de près de 100.000 habitants du centre de l’Allemagne. Il y a grandi et effectué sa scolarité.

Après son baccalauréat, il a suivi une formation de conseiller bancaire à Francfort puis a fait des études de gestion à Bayreuth (Bavière) entre 2000 et 2007.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP à Hanau, l’auteur de la double fusillade habitait très près du deuxième bar visé, dans un quartier populaire.

– « Surveillé depuis toujours » –

Dans son manifeste, où apparaissent des dessins au trait minutieux censés le représenter dans différentes situations de sa vie, il assure avoir été constamment espionné depuis son enfance par une « organisation secrète » qui pouvait « lire dans ses pensées ».

Parmi les « pensées » qu’il prétend avoir vu se réaliser, il évoque pèle-mêle : les guerres en Irak et en Afghanistan déclenchées par les Etats-Unis; son souhait, « réalisé » en 2004, de voir Jürgen Klinsmann devenir sélectionneur de l’équipe allemande de football et plusieurs films hollywoodiens dont il avait imaginé le scénario (« Allô maman, ici bébé », « The Cell », « Starship Troopers », etc.).

« Rien de tout cela ne peut être une coïncidence », y estime-t-il, précisant qu’il a porté plainte à trois reprises, en vain.

Sa surveillance continuelle explique, selon lui, qu’il soit toujours resté célibataire. Il ne reprend néanmoins aucune rhétorique visant les femmes en général, à la différence de la mouvance misogyne des « incels » (« célibataires involontaires »).

– Motivations xénophobes –

Dans son manifeste, il appelle à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, dans le Maghreb, le Moyen-Orient, notamment celle d’Israël, et d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes.

Dans sa vision du monde, l’existence de ces « groupes ethniques » est « en soi une erreur fondamentale ».

Sa haine des étrangers pourrait être née quand, à 22 ans, en formation bancaire, il dit avoir subi un braquage. Pendant l’identification des suspects, « 90% des personnes qui seront présentées sont étrangères », affirme-t-il.

Convaincu de la suprématie du peuple allemand et admirateur du président américain Donald Trump, il enjoint les Etats-Unis à prendre la tête du combat pour « sauvegarder l’Occident », notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

– Complotisme –

Dans une vidéo postée sur Youtube une semaine avant ses crimes, supprimée depuis, il avait appelé en anglais « tous les Américains » à « se réveiller », prétendant que leur « pays est sous le contrôle de sociétés secrètes invisibles » qui utilisent des « méthodes maléfiques inconnues comme le contrôle des esprits ».

Filmé devant un fauteuil marron, un mur de classeurs vieillots et un petit lit, il parle également de l’existence de « bases militaires souterraines » dans lesquelles certaines personnes font « l’éloge du diable », « maltraitent, torturent et tuent de petits enfants ».

Son site internet personnel comportait également des sections sur des personnes disparues, sur les recherches prétendument secrètes du gouvernement américain concernant les extraterrestres ou sur les expériences psychologiques de la CIA dans les années 1950 et 1960.

Tirs de lacrymogènes sur une manifestation en faveur de soldats à Khartoum

La police soudanaise a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants rassemblés jeudi à Khartoum pour réclamer la réintégration de soldats, forcés à prendre leur retraite pour leur soutien à la révolution de 2019, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des centaines de jeunes ont manifesté à Khartoum près du palais présidentiel en brandissant des drapeaux soudanais et des pancartes barrées des slogans « L’armée est l’armée du Soudan » et « Non au renvoi des hommes libres de l’armée ».

Des pneus ont été brûlés et des routes bloquées par les manifestants. La police est ensuite arrivée sur les lieux et a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Plus tôt cette semaine, l’armée a publié une liste d’officiers de différents rangs contraints à prendre leur retraite après avoir exprimé leur soutien à la révolution ayant abouti à la destitution du président Omar el-Béchir en avril 2019.

Cette liste a été publiée « comme à chaque début d’année (…) conformément à la politique interne des forces armées soudanaises », a déclaré le porte-parole de l’armée, Amer Mohammad Al-Hassan, cité par l’agence de presse officielle Suna.

Sur les réseaux sociaux, une campagne a rapidement été lancée par des militants pour soutenir Mohammad al-Sadiq, un lieutenant écarté par l’armée pour avoir soutenu leur révolte qui avait été déclenchée en décembre 2018 contre l’augmentation du prix du pain avant de réclamer la chute du régime d’Omar el-Béchir, aujourd’hui en prison.

L’Association des professionnels du Soudan (SPA), fer de lance de la révolte, est à l’origine de la manifestation de jeudi.

Le Soudan s’est doté en août 2019 d’un Conseil souverain, une instance à majorité civile appelée à superviser la transition politique, selon les termes d’un accord entre le Conseil militaire, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation.

Lendemain de débat difficile pour Michael Bloomberg dans les primaires démocrates

Enfin descendu dans l’arène des primaires démocrates, le milliardaire Michael Bloomberg a dû encaisser les attaques violentes de ses adversaires lors d’un premier débat télévisé mercredi soir qui a montré les fragilités de sa candidature.

La campagne se poursuit jeudi avant le troisième vote des primaires présidentielles, samedi dans le Nevada, première fois qu’un nombre important d’électeurs latinos et noirs s’exprimeront, après les étapes de l’Iowa et du New Hampshire au début du mois.

A ce stade, le sénateur Bernie Sanders bénéficie d’une forte dynamique, en tête des sondages, mais huit candidats restent en lice. Il reste des mois de primaires, jusqu’à la convention d’investiture en juillet.

Cela fait six ans que M. Bloomberg, qui vient de fêter son 78e anniversaire, a quitté la mairie de New York, six années qu’il n’avait plus à croiser le fer en politique. Il était devenu à l’inverse un mécène caritatif et politique très courtisé –il a donné 10 milliards de dollars à de multiples institutions, à des causes écologistes, anti-armes à feu et pro-immigration, et a financé de multiples candidats démocrates à des élections parlementaires ou locales ces dernières années.

Le patron de l’agence de presse éponyme, neuvième fortune de la planète, est habitué à être accueilli sur un tapis rouge dans les grands conclaves climatiques internationaux, et n’avait à l’évidence plus l’habitude de se faire secouer.

Ses adversaires, à commencer par la sénatrice Elizabeth Warren, ont utilisé le débat de mercredi à Las Vegas pour contrecarrer le déluge publicitaire que Michael Bloomberg déverse depuis son entrée tardive en campagne, fin novembre, à la télévision et sur internet. Sur YouTube, les clips promouvant la candidature de « Mike » sont omniprésents. Il a dépensé, sur ses fonds personnels, plus de 400 millions de dollars, une somme inouïe pour ses rivaux.

Ces dépenses l’ont rapidement fait gagner en notoriété et l’impact se voit dans les sondages: il s’est hissé en février en troisième place de plusieurs enquêtes d’opinion, ce qui fait rager les démocrates qui depuis plus d’un an font campagne sur le terrain, lèvent des fonds à coups de 10 ou 50 dollars, avaient fait huit débats auparavant et ont rédigé d’épais programmes.

« Les démocrates prendraient un risque énorme si on ne faisait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre », a lancé Mme Warren, 70 ans.

– Le coup de Warren –

La candidature de M. Bloomberg a aussi engagé les démocrates dans un débat risqué sur le capitalisme lui-même, le parti se voyant de facto pris d’assaut par un « socialiste démocrate », Bernie Sanders, qui n’a jamais formellement adopté l’étiquette démocrate et a dit que les milliardaires ne devraient pas exister, et un milliardaire anciennement républicain qui estime sa richesse bien méritée.

Seize fois, le mot « milliardaire » a été prononcé durant ce débat de deux heures, le plus virulent à ce jour.

« Les Américains se retrouvent un peu perdus à devoir choisir entre un socialiste qui pense que le capitalisme est la source de tous leurs maux, et un milliardaire qui pense que l’argent est la source de tout pouvoir », a asséné Pete Buttigieg, ancien maire d’une ville moyenne et représentant l’aile modérée du parti. « Et si on choisissait un vrai démocrate? »

Elizabeth Warren a sans doute réalisé son débat le plus mémorable: elle a fait preuve de pugnacité et de répartie tout en expliquant ce que serait une présidence Warren, focalisée sur une amélioration du niveau de vie des familles financée par un nouvel impôt sur la fortune des très riches, ayant plus de 50 millions de dollars.

« C’est un impôt sur le dixième des 1% les plus riches d’Amérique », a-t-elle redit, énumérant ses projets: garde, crèche et école gratuite universelle dès la première année de vie, alors que l’école gratuite commence généralement à 5 ans aux Etats-Unis; nouveaux investissements dans les écoles, annulation de dettes étudiantes…

« Je ne suis pas d’accord avec l’impôt sur la fortune, mais je suis d’accord que les riches ne paient pas assez », a répondu Michael Bloomberg, qui veut convaincre les démocrates que son expérience de patron d’entreprise est la bonne pour battre Donald Trump en novembre et gérer le pays pour les quatre années suivantes.

Pour le milliardaire, le premier test électoral aura lieu le 3 mars, quand 14 Etats voteront en même temps.