Covid-19 : Décès d’un 6ème patient, un nourrisson

Triste nouvelle pour le Togo en ce début de semaine. Testé positif le 17 avril, un nourrisson d’environ un mois a été déclaré mort ce lundi matin comme l’indique le site officiel du gouvernement dédié à l’évolution du coronavirus.

Le Togo totalise ainsi 6 cas décédés, 53 personnes guéries et 25 cas actifs.

A ce jour, 4381 tests de dépistage ont été effectués sur toute l’étendue du territoire national.

En pleine pandémie, le Moyen-Orient se prépare à un ramadan morose

« Nos coeurs pleurent », se désole le muezzin de la Grande Mosquée de La Mecque, la ville sainte de l’islam, désertée à l’approche du mois du jeûne du ramadan en raison de la pandémie de Covid-19 et du confinement généralisé dans les pays du Moyen-Orient.

Pas de rassemblements pour de grands repas du soir (iftar), pas de prière nocturne à la mosquée (tarawih), pas de voyage dans les villes saintes de l’islam, pas même de réunion entre amis jusque tard dans la nuit.

De l’Arabie saoudite au Maroc, en passant par l’Egypte, le Liban ou la Syrie, les musulmans du Moyen-Orient se préparent cette année à un ramadan des plus mornes.

« Nous sommes habitués à voir la Grande mosquée bondée de gens pendant le jour, la nuit, tout le temps. C’est un profond déchirement », confie le muezzin Ali al-Molla, à La Mecque.

Ces dernières semaines, au lieu d’accueillir la foule habituelle, un vide inédit entoure la Kaaba de la Grande Mosquée, une grande structure cubique noire drapée de tissu brodé d’or, en direction de laquelle les musulmans du monde entier prient.

Pour contenir la propagation du nouveau coronavirus, les autorités saoudiennes ont suspendu le petit pèlerinage, la omra, à La Mecque et Médine.

Et il est probable que l’Arabie saoudite annule aussi le grand pèlerinage annuel, le hajj, fin juillet, Ryad ayant appelé les musulmans à suspendre leur préparatifs de voyage à La Mecque.

Les autorités religieuses de plusieurs pays, comme en Arabie saoudite ou en Egypte, ont soutenu ces restrictions, insistant sur la nécessité de prier à la maison et éviter les rassemblement.

– Masques et désinfectant –

A Jérusalem, qui abrite la mosquée d’Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, le Grand mufti, Mohammad Hussein, a annoncé des restrictions similaires concernant la prière pendant le ramadan.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé aux pays « d’empêcher un grand nombre de personnes de se rassembler dans des lieux associés aux activités du ramadan, tels que les lieux de divertissement, les marchés et les magasins ».

Le mois de jeûne est généralement une période de forte consommation des ménages au Moyen-Orient, mais cette années les commerçants risquent d’être frappés de plein fouet par la frilosité des acheteurs, qui veulent avant tout se procurer masques, gants ou désinfectant.

« J’avais économisé une certaine somme pour le ramadan, mais je l’ai dépensée pour acheter des choses nécessaires pour le confinement et pour me protéger contre le virus », explique Younes, 51 ans, qui travaille dans un magasin de vêtements à Damas.

L’Iran, pays du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie, a autorisé la semaine dernière certaines entreprises de Téhéran à rouvrir leurs portes, afin de ne pas fragiliser davantage une économie déjà plombée par les sanctions américaines.

Selon les chiffres officiels, la maladie du Covid-19 a tué plus de 5.000 personnes et infecté plus de 80.000 en Iran.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé ses concitoyens à éviter tout rassemblement durant le ramadan sans pour autant « négliger la prière, la supplication et l’humilité dans notre solitude ».

– Charité –

En Egypte, pays le plus peuplé de la région avec plus de 100 millions d’habitants, le ramadan voit chaque année les rues des grandes villes se remplir jusqu’à l’aube, avec des mosquées et restaurants bondés, à côté de magasins illuminés de lanternes, symbole de ce mois sacré.

Mais pour Sameh al-Yamani, un traducteur âgé de 51 ans, les mesures des restrictions doivent être observées à la lettre. « Cette année, je prierai à la maison. La fermeture des mosquées est justifiée, il y a trop de promiscuité lors des prières », assure-t-il.

Si le confinement empêche les festivités, il ne dispense pas les musulmans « en bonne santé » de jeûner « comme les années précédentes », temporise l’OMS.

Les patients atteints du Covid-19 sont en revanche appelés à consulter leurs médecins concernant la pratique du jeûne « comme ils le feraient pour toute autre maladie », ajoute l’organisation.

Et les autorités religieuses continuent leurs traditionnels appels à la charité, l’un des cinq piliers de l’islam.

Bien que confinés dans des pays en guerre, comme la Libye, la Syrie ou le Yémen, des fidèles sont ainsi résolus à ne pas oublier les plus pauvres.

« Le ramadan est toujours une période de charité et cette année, les nécessiteux sont nombreux, surtout avec les personnes déplacées par la guerre », rappelle Karima Mounir, une banquière libyenne de 54 ans et mère de deux enfants.

burs-ac/aem/all

Un premier « jour de la Shoah » numérique, avant-goût d’un monde sans survivants

Enfant cachée pendant la Seconde Guerre mondiale, Berthe Badehi se claquemure chez elle pour échapper au coronavirus. Pour les rescapés confinés, le « jour de la Shoah » sera numérique cette année, avant-goût d’un futur où les survivants du nazisme ne seront plus que des hologrammes.

A 88 ans, Mme Badehi se rendait encore chaque jour à Yad Vashem, le mémorial israélien dédié aux millions de victimes du génocide des juifs par l’Allemagne nazie, pour y faire du bénévolat. Mais la pandémie l’a forcée à rester chez elle.

Confinement et distanciation sociale obligent, Yad Vashem a fermé ses portes au public et ne tiendra aucun événement in situ pour Yom Hashoah, le « jour de la Shoah », qui se tient du coucher du soleil lundi à la tombée de la nuit mardi en Israël.

Idem dans de nombreuses villes dans le monde où les rescapés du nazisme luttent pour leur survie face au virus qui fauche en premier les personnes âgées.

« On a vécu des choses difficiles dans notre vie. En France, pendant la guerre, on cachait notre identité, on vivait dans la peur et on avait perdu le contact avec nos parents », souffle Mme Badehi. « Aujourd’hui on est enfermés mais avec le téléphone, internet (…) on a le contact avec nos enfants et petits-enfants. »

« C’est pas facile, mais on le fait pour rester en vie. Ce que j’ai appris de la guerre, c’est de savoir prendre soin de moi seule », dit-elle à l’AFP.

Les enfants cachés et les survivants des camps de la mort ne s’attendaient pas à devoir se murer ainsi pour survivre, au bout de leur vie. Mais n’allez pas leur comparer le confinement anxiogène actuel à la vie sous les nazis.

« C’est indécent de comparer le ‘corona’ à la Shoah, ça n’a rien à voir », tranche Dov Landau, 91 ans, rescapé du camp d’Auschwitz, aujourd’hui situé en Pologne. « Aujourd’hui, on n’a ni faim, ni soif, on ne risque pas d’être brulés vifs, hommes, femmes et enfants. Oui, je m’ennuie, je ne peux plus ni voyager ni faire mes courses, mais ce n’est rien de grave », affirme-t-il.

– « Sentiment d’urgence » –

Dov Landau est un « homme-mémoire ». Chaque année, il se rend à Auschwitz avec des groupes scolaires pour leur transmettre son récit intérieur de la Shoah. Cette année, il s’est déjà rendu à deux reprises en Pologne pour témoigner. Mais la pandémie a mis fin à ses allers-retours.

Comme lui, Shmouel Blumenfeld, rescapé d’Auschwitz, est un habitué des excursions scolaires en Pologne, en témoigne la galerie de photos alignées dans son appartement, dans une tour vitrée en banlieue de Tel-Aviv.

Pour Yom Hashoah, cet homme de 95 ans au corps sec et nervé témoignera de son expérience personnelle par visioconférence auprès de membres d’une association israélienne.

Cette année sert de test avant le jour où les derniers survivants auront disparu et où il ne restera que leurs témoignages pour transmettre la mémoire de la Shoah aux générations futures.

Des organisations recueillent depuis des années des témoignages vidéos de survivants afin de se préparer à ce « jour 0 ». Face à la crise sanitaire, le mémorial de Yad Vashem a pré-enregistré une cérémonie, avec des témoignages et des discours de personnalités politiques, qui sera diffusée lundi soir sur les chaînes israéliennes et sur Facebook.

La crise « nous a donné un nouveau sentiment d’urgence », souligne Eli Rubenstein, un des organisateurs de la Marche des Vivants, rassemblement annuel en Pologne destiné à transmettre la mémoire de la Shoah. Là aussi, pas de rassemblement mais une soirée spéciale diffusée sur les réseaux sociaux.

– « Attaque à la mémoire » –

Eli Rubenstein travaille de pair avec la Fondation de la Shoah sur un programme permettant de recréer le parcours de survivants en utilisant des technologies de réalité virtuelle et des hologrammes.

Cette année, après la Marche des Vivants, cinq survivants devaient rester en Pologne pour permettre aux équipes de filmer leur périple à travers l’Europe et de le recréer dans une application en réalité augmentée.

Parmi ces cinq survivants: Eva Schloss, la belle-fille d’Otto Frank, le père d’Anne Frank.

« Eva est en vie, son histoire est extraordinaire, très similaire à celle d’Anne Frank, à la différence qu’elle a survécu », raconte Stephen Smith, président de la Fondation de la Shoah basée aux Etats-Unis. « Nous devions aller à Vienne, Amsterdam et Auschwitz avec elle mais nous avons dû tout abandonner » à cause du virus.

« Le Covid-19 attaque la mémoire de la Shoah car il s’en prend aux personnes âgées. Je connais de nombreux survivants qui sont décédés des complications du coronavirus », dit-il à l’AFP.

Le virus limite aussi la capacité à recueillir les témoignages des derniers survivants. « Nous avons dû annuler tous nos entretiens (avec des survivants) », regrette M. Smith. « Il y a donc des gens qui ne pourront jamais raconter leur histoire. »

Canada: un homme armé fait au moins 16 morts, pire tuerie du pays

Un homme armé a tué au moins 16 personnes, parmi lesquelles une policière, pour une raison encore inconnue dans la nuit de samedi à dimanche en Nouvelle-Ecosse (Canada), lors de la pire tuerie de ce genre qu’ait connu le Canada.

L’homme de 51 ans, un prothésiste dentaire selon les médias, a été tué dimanche en fin de matinée à l’issue d’une vaste chasse à l’homme d’une douzaine d’heures dans toute la province de l’est du Canada.

Lors de sa cavale meurtrière, Gabriel Wortman a notamment circulé au volant d’une voiture semblable à celles de la police, portant au moins une partie d’un uniforme de policier. Il a semé la mort en plusieurs endroits, dans des circonstances et pour une raison encore mystérieuses qui ont choqué le pays. Les fusillades de masse sont rares au Canada, contrairement au voisin américain.

La responsable nationale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale), Brenda Lucki, a indiqué à plusieurs chaînes que le bilan était d’au moins 13 morts, avant d’annoncer en milieu de soirée un nouveau bilan d’au moins 16 morts, en plus du tueur, selon les chaînes CBC et CTV.

Les motivations de Gabriel Wortman doivent encore être éclaircies par l’enquête.

« Il est trop tôt pour parler de motivation », a expliqué lors d’un point presse le responsable des enquêtes criminelles de la police fédérale de Nouvelle-Écosse Chris Leather, qui avait dans un premier temps fait état de « plus de 10 morts ».

Plusieurs victimes « ne semblent pas avoir de lien avec le tireur », a-t-il noté. Mais « le fait que cet individu disposait d’un uniforme et d’une voiture de police laisse certainement penser que ce n’était pas un acte spontané ».

Mme Lucki a pour sa part indiqué que cet acte n’était pas considéré à ce stade comme de nature terroriste.

La tuerie a commencé samedi en fin de soirée dans la petite commune rurale de Portapique, une bourgade d’une centaine d’âmes à environ 130 kilomètre de la capitale Halifax. Plusieurs victimes ont été découvertes devant et à l’intérieur d’une maison où la police a été appelée après des signalements de coups de feu.

L’auteur présumé de ces meurtres avait pris la fuite à l’arrivée de la police, déclenchant une vaste chasse à l’homme. Les habitants de la région, déjà confinés par l’épidémie de coronavirus, ont été priés de s’enfermer chez eux par les autorités.

L’homme en fuite est « armé et dangereux' », avait prévenu la police, conseillant même aux habitants de se réfugier dans leur sous-sol si possible.

– « Violence insensée » –

Gabriel Wortman a été tué lors de son arrestation dimanche en fin de matinée.

Une agence indépendante chargée d’enquêter sur les incidents graves impliquant la police, l’Équipe d’intervention en cas d’incidents graves de la Nouvelle-Écosse, a annoncé dans un communiqué avoir ouvert une enquête après la mort du suspect, abattu par la police à Enfield, près de l’aéroport de Halifax en fin de matinée.

Une policière, Heidi Stevenson, 23 ans d’ancienneté et mère de deux enfants, a été tuée dimanche et un policier a été blessé, a précisé la police.

« C’est avec tristesse que j’ai appris l’acte de violence insensé qui a été perpétré en Nouvelle-Écosse et a coûté la vie de nombreuses personnes, y compris celle d’une membre de la Gendarmerie royale du Canada », a réagi le Premier ministre, Justin Trudeau, dans un communiqué.

Selon les médias canadiens, Wortman était propriétaire d’un cabinet d’orthodontie à Dartmouth, près de Halifax. La police a indiqué qu’elle tenterait de déterminer si ce massacre avait un lien quelconque avec l’épidémie de coronavirus, qui a entraîné la fermeture des activités non essentielles dans tout le pays.

Cette tuerie, dont le bilan pourrait encore s’alourdir selon la police, est d’ores et déjà la pire de ce genre que le Canada ait connu de toute son histoire.

Le 6 décembre 1989, un homme avait tué par balles 14 femmes à l’école Polytechnique de Montréal avant de se donner la mort, provoquant ce qui était à l’époque la pire tuerie de masse -et le premier féminicide- de l’histoire du pays.

Le 23 avril 2018 à Toronto, le conducteur d’une camionnette de location avait tué huit femmes et deux hommes qu’il avait volontairement percutés sur un trottoir d’une artère du centre-ville.

Le Premier ministre de Nouvelle-Ecosse, Stephen McNeil, a pour sa part dénoncé « un des actes violents les plus insensés de l’histoire de notre province » atlantique, qui vit surtout de l’exploitation du bois et de la pêche. C’est l’une des provinces les moins peuplées du pays -qui en compte dix- avec moins d’un million d’habitants.

L’épidémie « sous contrôle », l’Allemagne se déconfine

De nombreux magasins rouvrent leurs portes lundi en Allemagne, première étape d’une longue opération de déconfinement dans un pays où l’épidémie de nouveau coronavirus est « sous contrôle ».

Commerces d’alimentation, librairies, concessionnaires automobiles… La plupart des magasins d’une surface inférieure à 800 mètres carrés vont pouvoir à nouveau accueillir des clients à partir de lundi matin.

Il s’agit de la première étape de la stratégie de déconfinement élaborée par Angela Merkel et, fédéralisme oblige, les dirigeants des 16 Länder allemands.

La chancelière, dont la gestion de la crise est saluée par les Allemands, entend ainsi faire repartir une économie entrée en récession en mars, une situation critique qui devrait perdurer encore plusieurs mois.

– ‘Fragile’ –

Avec plus de 135.000 cas officiellement recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est « sous contrôle et gérable » en Allemagne, selon les termes du ministre de la Santé, Jens Spahn.

Pour la première fois, le très surveillé taux d’infection, qui mesure le nombre de personnes en moyenne contaminées par chaque malade du Covid-19, est ainsi descendu vendredi à moins de 1 pour se limiter à 0,7, selon l’institut Robert Koch, l’autorité fédérale chargée de la veille épidémiologique.

Ce « succès d’étape » est néanmoins « fragile », a mis en garde Mme Merkel, qui s’était elle-même placée deux semaines à l’isolement à son domicile berlinois après avoir été en contact avec un médecin testé positif à la maladie Covid-19.

« Nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps. La distance et la protection resteront la règle et la mesure de notre vie quotidienne », prévient Armin Laschet, dirigeant d’une des régions les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie, et candidat à la présidence du parti conservateur CDU.

L’Allemagne entend ainsi lever très progressivement les restrictions sociales mises en place depuis un mois.

Ecoles et lycées ne rouvriront ainsi qu’à partir du 4 mai, en commençant par les élèves les plus âgés. En Bavière, le Land le plus touché par l’épidémie, la rentrée est elle prévue une semaine plus tard.

Les ministères régionaux de l’Education, dotés en Allemagne des principales prérogatives éducatives, doivent présenter d’ici le 29 avril des mesures pour que les élèves respectent entre eux des distances raisonnables, notamment en réduisant la taille des classes et groupes d’apprentissage.

L’interdiction de se regrouper à plus de deux personnes dans l’espace public, sauf en famille, est aussi prolongée. La distance minimale de 1,5 mètre devra continuer à être observée entre chaque personne.

Quant aux salons de coiffure, ils ne rouvriront eux aussi qu’à compter du 4 mai. Salons de massages, de beauté, et tatoueurs restent fermés.

Lieux culturels, bars, restaurants – sauf pour les livraisons -, aires de jeu, terrains de sports, demeurent eux aussi fermés.

Les grands rassemblements tels que les concerts ou compétitions sportives, resteront interdits au moins jusqu’au 31 août.

– Protections obligatoires en Saxe –

L’Allemagne entend accompagner ce déconfinement progressif par un ensemble de mesures destinées à endiguer l’épidémie. Elle compte ainsi multiplier les tests pour pouvoir isoler les malades. Elle en a réalisé environ 1,7 million jusqu’ici.

Le port de masques n’est pas à ce stade obligatoire mais il est « fortement conseillé » par la chancelière Merkel.

L’Allemagne devrait ainsi produire à partir d’août 50 millions de masques par semaine, dont 10 millions de masques filtrants répondant à la norme de protection FFP2.

Le port du masque, rendu obligatoire pour une expérimentation à Iena, serait primordial pour enrayer la contagion. Cette ville de Thuringe n’avait pas enregistré vendredi de nouveaux cas d’infection depuis une semaine, selon la presse allemande.

Le Land de Saxe, situé en ex-Allemagne de l’Est, a lui décidé de rendre obligatoire à partir de lundi le port d’une protection, masque ou foulard.

Virus: des pays avancent avec prudence vers un allègement du confinement

Plusieurs pays où les mesures de confinement semblent commencer à endiguer la pandémie de coronavirus avancent avec prudence vers un allègement des restrictions, bien que les bilans restent lourds, comme aux Etats-Unis où la barre des 40.000 morts a été franchie.

Première en Europe – continent qui compte près des deux tiers des 164.000 morts de la pandémie – à entamer une opération de lent déconfinement, l’Allemagne va permettre lundi la réouverture de la plupart des magasins d’une surface inférieure à 800 mètres carrés.

Avec plus de 135.000 cas recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est en Allemagne « sous contrôle et gérable », a estimé le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Ce « succès d’étape » est toutefois « fragile », a souligné la chancelière Angela Merkel. « Nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps », a averti Armin Laschet, dirigeant de l’une des régions d’Allemagne les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie.

Plusieurs pays parmi lesquels la France (près de 20.000 morts), l’Espagne (près de 20.500) et l’Italie (plus de 23.600) enregistrent des nombres de malades et de décès en baisse, après des semaines de hausse, ce qui permet à leurs gouvernements d’envisager pour les prochaines semaines les premières mesures de déconfinement.

– « Apprendre à vivre avec le virus » –

« Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire » mais « la situation s’améliore progressivement, lentement mais sûrement », a déclaré dimanche le Premier ministre français, Edouard Philippe. La France, quatrième pays au monde le plus touché en termes de décès après les Etats-Unis, l’Italie et l’Espagne, envisage un déconfinement à partir du 11 mai, mais il sera très progressif.

« Notre vie à partir du 11 mai ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement. Nous allons devoir apprendre à vivre avec le virus », a prévenu M. Philippe.

En Italie, les premières mesures d’allègement ne seront pas prises avant le 3 mai, ont rappelé les autorités. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c’est de façon partielle et avec beaucoup de précautions.

« Nous sommes de retour! », a lancé sur son compte Instagram le célèbre glacier romain Giolitti, qui annonce une reprise de ses livraisons mardi.

En Espagne, le chef du centre d’alertes sanitaires, Fernando Simon, a annoncé que pour la première fois depuis le 22 mars le bilan des morts quotidiens était passé, avec 410 décès, sous la barre des 500.

La morgue improvisée dans une patinoire de Madrid, qui a symbolisé l’hécatombe qui a endeuillé la capitale espagnole, fermera mercredi, et à partir du 27 avril les enfants, strictement enfermés depuis le 14 mars, pourront sortir prendre l’air.

En Norvège, où les autorités estiment « avoir fait passer le virus sous contrôle », les crèches rouvriront lundi et l’interdiction de séjour dans les résidences secondaires sera levée. Une deuxième étape, à partir du 27 avril, verra la réouverture partielle des collèges, lycées et universités.

En revanche, au Royaume-Uni, le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d’au moins trois semaines jeudi et le gouvernement n’envisage pas encore d’en sortir. Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus touchés d’Europe, avec plus de 16.000 morts dans les hôpitaux, un bilan qui n’inclut pas les décès en maison de retraite ou à domicile.

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie est loin d’être jugulée au niveau planétaire, avec en particulier « des chiffres constants ou accrus » au Royaume-Uni et dans l’est de l’Europe.

– « Phase descendante » –

Aux Etats-Unis, où un bras de fer oppose le président Donald Trump, partisan d’une reprise rapide de l’activité économique, à plusieurs gouverneurs démocrates, le gouverneur de l’Etat de New York, épicentre de l’épidémie dans le pays, a annoncé que la pandémie avait pour la première fois amorcé une courbe « descendante ».

« Toutes les indications montrent que nous sommes dans une phase descendante », a indiqué Andrew Cuomo, appelant toutefois à la prudence. « La poursuite de cette baisse dépendra de ce que nous ferons », a souligné le gouverneur, qui a prolongé récemment les mesures de confinement jusqu’au 15 mai.

Si l’Etat de New York connaît des signes d’amélioration, le bilan général des Etats-Unis continue de s’alourdir rapidement. La barre des 40.000 morts a été franchie dimanche, selon le comptage de l’université américaine Johns Hopkins, qui fait référence. Celle des 30.000 morts avait été passée trois jours plus tôt, jeudi. Le dernier bilan quotidien de l’université fait état de 1.997 morts dans les dernières 24 heures.

En Israël, le gouvernement a approuvé l’assouplissement de certaines restrictions à partir de dimanche, dans le cadre d’un plan « responsable et progressif ».

Depuis son apparition en décembre à Wuhan, une ville du centre de la Chine, la pandémie a fait plus de 164.000 morts dans le monde, dont près des deux tiers en Europe, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche à 19h00 GMT.

Les Etats-Unis ont mis en cause de façon répétée les autorités chinoises en les accusant d’avoir « dissimulé » le nombre réel des victimes chinoises comme la gravité de l’épidémie.

– Démenti chinois –

Le directeur d’un laboratoire chinois désigné par des médias américains comme une possible source de la maladie Covid-19 a démenti catégoriquement. « C’est impossible que ce virus vienne de chez nous », a déclaré dans une interview à la chaîne publique CGTN Yuan Zhiming, directeur de l’Institut de virologie de Wuhan.

Ailleurs dans le monde, le seuil des 2.000 morts a été franchi en Turquie, et celui des 1.000 morts officiellement recensés a été franchi en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud.

L’Amérique latine a dépassé les 100.000 contaminations et compte près de 5.000 morts, selon le bilan établi dimanche par l’AFP.

Au Brésil, où plus de 38.000 contaminations et plus de 2.400 décès ont été enregistrés, le président Jair Bolsonaro est allé dimanche soutenir des manifestants qui, sans respecter les règles de confinement, s’étaient massés devant le quartier général de l’armée à Brasilia pour réclamer une intervention militaire et la fermeture du Congrès.

En raison de la chute de la demande mondiale due à la pandémie, le baril de brut américain a chuté lundi de près de 20% à moins de 15 dollars l’unité en Asie, son plus bas niveau depuis plus de deux décennies.

burs-mm/plh/bfi

Des milliers d’Israéliens manifestent pour « sauver la démocratie »

Des milliers d’Israéliens ont manifesté dimanche soir à Tel-Aviv contre des menaces pesant selon eux sur la démocratie israélienne, sur fond de tractations entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, en vue d’un gouvernement.

Environ 2.000 manifestants –selon les chiffres donnés par des médias israéliens– ont répondu à l’appel lancé sur Facebook par le mouvement dit des « drapeaux noirs » en se rassemblant sur la place Yitzhak Rabin pour « sauver la démocratie ».

Ce rassemblement vise aussi à marquer leur opposition aux pourparlers en cours entre Benny Gantz, à la tête du parti centriste Bleu-Blanc, et le chef du parti de droite Likoud, Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption.

Munis de masques de protection et vêtus majoritairement de noir, les protestataires se sont tenus à deux mètres de distance les uns des autres, respectant ainsi les mesures de distanciation sociale en vigueur pour lutter contre la pandémie de Covid-19 qui a officiellement contaminé en Israël plus de 13.000 personnes, dont 172 sont décédées.

« Laissez la démocratie gagner », pouvait-on lire sur des pancartes. « Ministre du crime », ont écrit d’autres manifestants sur leurs masques, agitant des drapeaux noirs, symbole pour eux des menaces sur la démocratie israélienne.

A l’issue d’élections législatives le 2 mars –les troisièmes en moins d’un an, qui devaient enfin départager MM. Netanyahu et Gantz–, le président Reuven Rivlin avait confié à ce dernier la tâche de former le prochain gouvernement.

Et en pleine pandémie de nouveau coronavirus, M. Gantz avait causé la surprise en ouvrant la voie à un gouvernement « d’union et d’urgence » avec Benjamin Netanyahu. Il avait pourtant juré auparavant de ne pas partager le pouvoir avec lui, tant qu’il n’avait pas réglé ses démêlés avec la justice.

Des partisans de l’opposition ont alors reproché à M. Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée, d’avoir rendu les armes.

Lundi soir, son mandat est échu sans accord et M. Rivlin a confié le soin au Parlement de proposer, d’ici un peu moins de trois semaines, un élu ayant suffisamment d’appuis pour tenter de former un gouvernement et mettre ainsi fin à plus d’un an de crise politique.

– « Mourir de l’intérieur » –

En attendant, les camps de MM. Gantz et Netanyahu disent poursuivre leurs pourparlers en vue d’une possible union.

« On ne combat pas la corruption de l’intérieur. Si tu es dedans, tu en fais partie », a lancé le député Yair Lapid, le nouveau dirigeant de l’opposition, visant son ancien allié Benny Gantz.

« Les démocraties meurent de l’intérieur parce que des bonnes personnes se taisent et des personnes faibles se rendent », a-t-il ajouté, dénonçant des manoeuvres présumées de M. Netanyahu pour se maintenir au pouvoir. « Nous sommes ici pour dire que nous n’abandonnerons jamais ».

USA: l’épidémie régresse à New York, la polémique monte sur le confinement

L’épidémie de coronavirus dans l’Etat de New York, épicentre américain, est sur une courbe descendante, une première depuis le début de l’épidémie qui risque d’alimenter la polémique entre Donald Trump et les gouverneurs des Etats sur le maintien des mesures de confinement.

« Nous avons dépassé le point haut, et toutes les indications à ce stade sont que nous sommes dans une phase descendante », a indiqué dimanche le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, lors de son point de presse quotidien sur l’épidémie.

Mais alors que la pression pour relancer l’activité monte à travers les Etats-Unis – avec plus de 740.000 cas confirmés et 40.000 morts le pays le plus touché au monde par l’épidémie – il a appelé à la prudence pour « ne pas compromettre » les progrès réalisés.

« La poursuite de cette descente dépendra de ce que nous ferons », a souligné M. Cuomo, qui a prolongé récemment les mesures de confinement dans son Etat jusqu’au 15 mai.

D’autres Etats ont commencé à relâcher les règles de distanciation. Certaines plages de Floride ont été autorisées à rouvrir dimanche, et immédiatement prises d’assaut. Les gouverneurs du Texas et du Vermont ont aussi prévu de relancer certaines activités, prudemment, dès lundi.

La pression est forte, alors que le chômage explose. Les manifestations se sont multipliées depuis huit jours dans les Etats américains pour dénoncer un confinement jugé excessif.

La plupart des rassemblements se sont limités à quelques centaines de personnes – l’un d’eux, dimanche à Chicago a même fait un flop, avec à peine trois voitures de manifestants. Mais une manifestation mercredi à Lansing, dans le Michigan, a réuni quelque 3.000 personnes.

Le président américain a à sa façon encouragé ces manifestations: vendredi, il avait appelé à « libérer » certains Etats dirigés par des gouverneurs démocrates. Samedi, après une dizaine de manifestations anti-confinement dans divers Etats, il a estimé que « certains gouverneurs étaient allés trop loin ».

Des commentaires dénoncés par certains gouverneurs, y compris républicains.

Larry Hogan, gouverneur républicain du Maryland, théâtre d’une manifestation samedi, a estimé qu' »encourager les gens à manifester contre un plan sur lequel vous venez de faire des recommandations, cela n’a pas de sens ».

– Dispute sur les tests –

Autre point de friction entre gouverneurs et Donald Trump: les tests massifs nécessaires pour pouvoir relancer l’économie sans risquer une nouvelle flambée de l’épidémie.

Le gouvernement fédéral assure que les Etats ont désormais une capacité suffisante de tests à leur disposition, ce que démentent plusieurs gouverneurs.

« Tout comme j’avais raison pour les respirateurs (notre Pays est maintenant le +Roi des respirateurs+, les autres pays nous appellent à l’aide et on va les aider), j’ai raison pour les tests: les gouverneurs doivent augmenter leurs efforts et faire le travail. On sera avec eux JUSQU’AU BOUT », a tweeté Donald Trump dimanche.

« Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd’hui pour que n’importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1 » de réouverture de l’économie, a aussi affirmé son vice-président Mike Pence, sur Fox News.

Dans le cadre des recommandations émises par la Maison Blanche aux Etats pour décider la levée progressive du confinement, cette première phase prévoit la réouverture partielle de certains commerces.

Mais le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, très critiqué par Donald Trump ces derniers jours pour avoir adopté des restrictions sur les armes, a qualifié de « délirantes » et « d’irresponsables » ces affirmations.

« Il nous a été demandé, en tant que gouverneurs, de mener cette guerre sans le matériel dont nous avons besoin », a-t-il affirmé sur CNN.

Gretchen Whitmer, gouverneure démocrate du Michigan, où quelque 3.000 personnes ont manifesté mercredi, a également pointé une pénurie.

Tout comme M. Cuomo, qui alterne entre critiques et compliments de Donald Trump, mais qui a cherché à calmer le jeu.

Il a jugé la collaboration entre le gouvernement fédéral et les Etats pour faire descendre la courbe d' »exploit phénoménal », soulignant que Washington avait été « un partenaire formidable » quand il avait fallu augmenter la capacité des hôpitaux new-yorkais en mars.

Mais il a souligné que les tests constituaient le nouveau défi. « On peut faire mieux en travaillant ensemble que séparément », a-t-il souligné. « Nous devons travailler ensemble et faire du mieux possible. J’ai confiance que nous y arriverons car nous l’avons fait dans le passé ».

Le gouvernement et les Etats américains s’écharpent sur la sortie du confinement

L’administration de Donald Trump et les gouverneurs des Etats américains s’affrontaient dimanche sur la possibilité de la levée des restrictions mises en place à cause de la pandémie de coronavirus, dans un climat tendu renforcé par le soutien du président à des manifestations réclamant la reprise d’une activité normale.

Ils se renvoyaient notamment la balle sur les capacités de tests au Covid-19, le gouvernement assurant que les Etats en ont désormais assez à leur disposition, ce que démentent de nombreux gouverneurs.

« Même si nous faisons désormais 150.000 tests par jour, si les Etats activaient tous les laboratoires présents chez eux, nous pourrions plus que doubler ce nombre du jour au lendemain », a déclaré sur Fox News le vice-président Mike Pence dimanche, précisant que les tests étaient « gérés par les Etats, mais soutenus par le gouvernement fédéral ».

« Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd’hui pour que n’importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1 » de réouverture de l’économie, a-t-il ajouté, en référence aux étapes recommandées aux Etats par la Maison Blanche pour décider la levée progressive du confinement sur leur territoire.

Cette première étape prévoit la réouverture partielle de certains commerces, à condition notamment que les autorités soient en mesure de dépister à grande échelle les nouveaux cas de coronavirus afin d’éviter une deuxième vague de contamination.

Mais le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, a qualifié de « délirantes » et « d’irresponsables » les déclarations du gouvernement sur la disponibilité supposée en nombre suffisant de ces tests. « Il nous a été demandé, en tant que gouverneurs, de mener cette guerre sans le matériel dont nous avons besoin », a-t-il déclaré sur CNN.

« Je fais ce qu’il faut concernant les tests », s’est défendu Donald Trump dans un tweet plus tard dimanche. « Les gouverneurs doivent être capables de passer à la vitesse supérieure et de faire ce qu’il faut. Nous serons avec eux tout du long! » a-t-il assuré.

– « Schizophrénie » –

« Nous pourrions tripler le nombre de tests que nous réalisons par jour si nous avions les tampons (nécessaires aux prélèvements, ndlr) et les produits réactifs » nécessaires à l’obtention des résultats, a dit sur CNN la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, pointant comme d’autres une pénurie.

Le Michigan, où la plus importante manifestation anti-confinement du pays à ce jour s’est déroulée mercredi, est seulement le dixième Etat le plus peuplé mais le troisième en nombre de morts du coronavirus, a-t-elle rappelé, appelant Donald Trump à utiliser une loi permettant de réquisitionner des entreprises pour fabriquer les produits manquants.

Les protestations se sont aussi faites entendre dans le propre camp du président, le gouverneur républicain modéré du Maryland, Larry Hogan, déplorant sur CNN dimanche que « le manque de tests (soit) le problème numéro un de l’Amérique, et ce depuis le début de la crise ».

« Dire que les gouverneurs ont assez de tests, et qu’ils devraient juste se mettre au travail (…) est complètement faux », a-t-il déclaré.

Le gouverneur démocrate de l’Etat de Washington, Jay Inslee, a également déploré sur ABC la « schizophrénie » des messages envoyés par le gouvernement fédéral. « Avoir un président qui encourage à violer la loi, je n’ai jamais vu cela en Amérique. Et c’est dangereux ».

Donald Trump avait appelé vendredi à « libérer » du confinement trois Etats gérés par des gouverneurs démocrates, Michigan, Minnesota et Virginie. Samedi, de nouvelles manifestations réclamant la fin du confinement ont eu lieu du New Hampshire à la Californie, en passant par le Texas, le Maryland ou l’Ohio.

Coronavirus: Impatiente et craintive, l’Italie prépare son déconfinement

Son économie à l’arrêt, ses citoyens enfermés à la maison, l’Italie ne parle plus que de déconfinement, entre impatience de repartir et crainte d’une deuxième vague pandémique.

« Nous sommes de retour! ». Sur son compte Instagram, le célèbre glacier romain Giolitti annonce une reprise de ses livraisons mardi et exprime la volonté de beaucoup de retrouver un semblant de normalité, même partielle.

Premier touché en Europe, le pays déplore plus de 23.600 morts officiellement recensés (433 nouveaux décès dans les dernières 24 heures). Mais il sort de la phase aiguë de la pandémie de nouveau coronavirus, après plusieurs semaines d’un confinement commencé le 9 mars.

Jour après jour, les médias évoquent ce qui sera de nouveau bientôt autorisé. Ces spéculations ont poussé le gouvernement à rappeler ce week-end « qu’aucune modification n’est prévue » dans un confinement en vigueur jusqu’au 3 mai inclus.

Mais même les ministres évoquent le sujet. « Nous devons donner aux citoyens une plus grande liberté de circulation », a déclaré le vice-ministre de la Santé Pierpaolo Sileri.

Sa collègue de la Famille Elena Bonnetti laisse entrevoir une réouverture partielle des aires de jeu: « Quelque chose doit changer dans les deux prochaines semaines pour nos enfants! Nos enfants ont le droit de jouer! »

– Une économie en souffrance –

La pression est forte pour faire redémarrer la troisième économie européenne, en grande souffrance.

La maison de luxe Gucci relance lundi son centre de recherche près de Florence, avec un nombre limité d’employés. Fincantieri rouvre lui tous ses chantiers navals, « de manière très graduelle », avec dans un premier temps, un maximum de 10% des salariés dont la température sera prise à l’entrée.

Selon une étude publiée samedi par la Confindustria, la première organisation patronale, la quasi-totalité des entreprises italiennes (97,2%) a souffert de la pandémie, près de la moitié de manière « très grave »; leur chiffre d’affaires a baissé d’un tiers par rapport à mars 2019 (32,6%).

Selon le quotidien La Repubblica, la moitié des 23 millions de salariés et travailleurs indépendants devra être aidé par l’Etat, une proportion appelée à augmenter.

« Dans le plein respect des protocoles sanitaires (…), il faut regarder vers l’avant. Le mot d’ordre est de repartir », a déclaré Marco Marsilio, gouverneur des Abruzzes (centre).

Adversaire du confinement depuis le début, l’ex-Premier ministre Matteo Renzi a même appelé à une réouverture des écoles, condition selon lui du redémarrage économique, quand le gouvernement semble privilégier septembre.

Sur Facebook, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a insisté sur l’importance d’un programme « bien articulé, qui concilie protection de la santé et exigences de la production » pour une reprise « qui garde sous contrôle la courbe épidémiologique et la capacité de réaction de nos structures hospitalières ».

Si le gros de cette première vague pandémique semble passé, « la vraie question est le retour du virus à l’automne », met en garde Luca Zaia, gouverneur de Vénétie.

« Cohabiter avec le virus signifie repenser les journées. Non aux heures de pointe dans toutes les phases du quotidien. Il faut oublier les rues et les transports publics bondés », exhorte le patron de l’Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.

– Divergences Nord-Sud –

Ce rythme de reprise suscite des divergences entre le Nord, moteur économique du pays très touché par la maladie, et le Sud, pauvre et relativement épargné, dont le système sanitaire apparaît mal armé pour affronter un éventuel rebond de la pandémie.

La Lombardie et la Vénétie (Nord) veulent rouvrir rapidement? « Peut-être qu’ils sont plus optimistes que nous. Ici on fera les choses par étapes, on ne peut pas prendre de risques », prévient la présidente de la Calabre (Sud) Jole Santelli.

Son homologue de Campanie (Sud), la région de Naples, Vincenzo de Luca souhaite qu’une fois le confinement levé, les déplacements d’une région à l’autre restent prohibés et que les visiteurs du Nord puissent être placés en quarantaine.

Dans sa stratégie pour prévenir tout regain pandémique, l’Italie a augmenté le rythme des tests salivaires (entre 50.000 et 60.000 par jour), et la Lombardie compte commencer cette semaine les tests sérologiques sur le personnel médical des villes les plus touchées.

L’application de traçage Immuni sera expérimentée dans certaines régions mais ne sera effective partout que durant la deuxième quinzaine de mai, selon les autorités.