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Différend maritime Kenya/Somalie : une source de conflit ?

La zone maritime faisant l'objet du litige entre les deux pays s'étend sur 160.000 km².Le Kenya et la Somalie pourraient…

La zone maritime faisant l’objet du litige entre les deux pays s’étend sur 160.000 km².Le Kenya et la Somalie pourraient s’engager dans un nouveau conflit après que la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un arrêt largement favorable àMogadiscio dans leur différend maritime de longue date.

La zone conflictuelle se trouve dans l’océan Indien et recèle d’importantes réserves de poissons, de pétrole et de gaz.

Après l’échec d’une série de pourparlers visant à résoudre le différend, la Somalie a pris l’initiative de traîner un Kenya réticent devant la CIJ en 2014, affirmant que la démarcation de la frontière maritime séparant les deux voisins devait s’inspirer de leur frontière terrestre longue de 681 km.

De son côté, le Kenya insiste pour que la ligne maritime soit horizontale et commence là où leurs côtes se rejoignent.

Le panel de 14 juges de la CIJ a attribué, mardi dernier, la part du lion du territoire contesté à la Somalie, dont les responsables ont « célébré cette victoire ».

La rhétorique contradictoire de Nairobi et de Mogadiscio prépare déjà le terrain pour une collision frontale entre les deux voisins d’Afrique de l’Est, dont les relations ont été turbulentes ces dernières années.

« D’emblée, le Kenya souhaite indiquer qu’il rejette en totalité et ne reconnaît pas les conclusions de la décision. Cette décision perpétue l’excès de compétence de la CIJ et soulève une question fondamentale sur le respect de la souveraineté et le consentement aux processus judiciaires internationaux. Les tribunaux internationaux ne sont compétents que dans la mesure où un Etat y consent », a déclaré un communiqué attribué au président Uhuru Kenyatta, quelques heures après l’arrêt de la Cour.

« Cette décision est un jeu à somme nulle qui va mettre à mal les relations entre les deux pays. Elle annulera également les acquis sociaux, politiques et économiques et risque d’aggraver la situation en matière de paix et de sécurité dans la fragile région de la Corne de l’Afrique », a-t-il mis en garde.

Le président somalien, Mohamed Abdullahi Farmaajo, a réitéré sa vieille accusation contre le Kenya, affirmant que depuis le jour où son administration a pris ses fonctions, le gouvernement kenyan a essayé de la miner.

« Depuis mon élection, nous avons subi des pressions politiques, diplomatiques, sécuritaires et économiques de la part des dirigeants kenyans », a-t-il déclaré, tout en exhortant Nairobi à accepter le verdict de la CIJ.

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