Coronavirus: un Italien décédé, le nord de l’Italie se barricade

Un Italien de 78 ans est le premier Européen décédé après avoir été infecté par le nouveau coronavirus en Italie, où une partie du nord de pays s’est barricadé depuis vendredi après une quinzaine de cas de contaminations.

L’homme était hospitalisé depuis une dizaine de jours en Vénétie, dans le nord de l’Italie, pour une maladie non liée au coronavirus, selon le ministère de la Santé, mais un test a confirmé qu’il avait été contaminé.

Adriano Trevisan, maçon retraité, faisait partie de nouveaux cas répertoriés infectés en Vénétie qui sont devenus trois dans la nuit, selon les autorités locales. Tandis que cinq médecins et onze autres personnes ont été identifiés comme porteurs du nouveau coronavirus en Lombardie. A part les médecins, les autres personnes fréquentaient le même bar et le même groupe d’amis.

Sur les trois cas de Vénétie, le président de la région Luca Zaia, interrogé sur Rainews24 s’est dit perplexe samedi matin: « nous faisons faire des tests dans leur entourage, la grande question c’est l’origine (de ce foyer) car ces personnes n’avaient eu aucun contact avec des Chinois ni des contacts particuliers » avec des personnes de retour de Chine. A part le patient de 78 ans décédé dans la nuit, les deux autres cas suspects sont âgés de 66 et 67 ans.

Cette vague de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques.

Au total, 22 cas de contamination ont été recensés jusqu’à présent en Italie, pays le plus touché en Europe par l’épidémie de pneumonie virale qui a démarré en Chine en décembre.

Bars, écoles, églises ou encore stades: les lieux publics ont été fermés vendredi pour une semaine dans onze villes du nord de l’Italie. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, les magasins ainsi que les nombreux défilés de carnavals organisés en cette période de l’année. Les écoles étaient fermées samedi dans la grande ville proche de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce (Pouilles) vendredi soir le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux.

La décision de semi-confinement d’une dizaine de villes a été prise par le ministère de la Santé après qu’un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi, avec la contamination de 14 personnes dont un homme de 38 ans hospitalisé depuis mercredi.

Dans cette zone située à environ 60 km au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes sont priées de rester chez elles et d’éviter les lieux fermés. Au total, 40 stades et salles de sports seront fermées aux compétitions amateurs ainsi que les lieux de culte.

Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est toutefois voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ».

Le photographe de l’AFP a vu des rues désertes à Codogno, localité de 15.000 habitants proche de Lodi, où six nouveaux cas italiens ont été détectés et qui a été la première à tout fermer, y compris les magasins d’alimentation. Personne non plus aux urgences de l’hôpital local à part des infirmières masquées au changement de rotations. « Beaucoup de personnes en voiture à la recherche d’un magasin ouvert », a-t-il décrit, constatant qu’une boulangerie était tout de même ouverte ainsi qu’une pharmacie.

– « Incroyable » –

« C’est incroyable: maintenant la (situation de la) Chine que nous voyions à la télévision, c’est chez nous », a confié le propriétaire d’une boulangerie interrogé par l’agence Agi.

Environ 250 personnes dont 70 médecins et aide-soignants ont été placées à l’isolement, le temps de les soumettre à des tests, après qu’elles aient été en contact avec les 14 cas de Lombardie.

Le premier cas de Codogno, un Italien de 38 ans, cadre chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs en état grave. Son épouse enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au football et trois personnes qui fréquentaient un bar dans la petite ville proche de Castiglione d’Adda, font partie des cas avérés.

Au total 16 personnes ont été testées positives en Lombardie, toutes autour de Codogno, dont cinq médecins qui avaient soigné ce cadre.

Les autorités sanitaires de la Lombardie n’ont pas identifié avec certitude la personne à l’origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le manager de 38 ans.

Les 60 employés du siège local d’Unilever à Casalpusterlengo ont été également soumis à des tests de détection du virus.

L’Italie ne comptait jusqu’à présent que trois cas de coronavirus, tous contractés hors du pays et soignés à Rome, parmi lesquels deux touristes chinois placés à un moment en thérapie intensive mais dont l’état s’est nettement amélioré ces derniers jours.

En outre, un Italien contaminé par le nouveau coronavirus et qui se trouvait sur le bateau de croisière Diamond Princess au Japon a été rapatrié samedi matin avec une trentaine de passagers italiens qui ont été placés en quarantaine.

Le Togo vote à une présidentielle sans grand suspense

Les bureaux de vote ont ouvert samedi matin au Togo où les électeurs choisiront leur président, lors d’un scrutin sans grand suspense qui devrait assurer au sortant Faure Gnassingbé un quatrième mandat face à une opposition divisée.

Quelque 3,6 millions d’électeurs sont appelés aux urnes jusqu’à 16 heures (1600 GMT) dans les quelque 9.000 bureaux de vote du pays, mais un grand nombre d’entre eux ont déjà annoncé vouloir boycotter un scrutin qu’ils ne jugent ni libre ni transparent.

A Lomé, dans la cour ensablée du lycée Kodjoviakope où Jean-Pierre Fabre, leader historique de l’opposition est attendu pour voter dans la journée, Éric, la trentaine, chauffeur, est arrivé avant 7h (locales et GMT) pour être sûr de mettre son bulletin dans l’urne avant de partir travailler.

« On souffre trop au Togo, cette fois il faut que ça change. Je ne vous dirais pas pour qui je vais voter mais cette fois on ne veut pas se faire voler la victoire », a-t-il expliqué à l’AFP, ajoutant qu’il reviendrait pour « veiller au dépouillement » dans la soirée.

Dans un autre bureau de la capitale, Balakébawi Agbang, partisan d’Unir, le parti au pouvoir, invitait ses concitoyens à « sortir massivement pour faire le bon choix ». « J’ai voté pour la continuité, afin de permettre à Faure de poursuivre le travail entamé », a-t-il confié.

« Un coup K.O.! »: dans les rues de Lomé ces derniers jours, les supporters du chef de l’Etat, reconnaissables à leur tee-shirt et casquette bleu ciel, ont continué de scander leur principal slogan pour remporter le scrutin dès le premier tour.

Les résultats sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

– Six candidats face à Faure –

Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 53 ans, ne devrait pas rencontrer d’obstacle majeur à sa réélection, après avoir déjà remporté trois scrutins contestés par l’opposition et la société civile, en 2005, 2010 et 2015.

Il affronte six autres candidats, dont le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui pourrait faire figure d’outsider malgré son profil d’homme du sérail.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

Le Togo a d’ailleurs connu une grave crise politique en 2017 et 2018 avec des manifestations monstres pour demander la démission du président, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et c’est donc en un front divisé que se présentent ses leaders pour le vote.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour, mais ce scénario paraît plutôt improbable.

– « Déçus » par l’opposition –

Dans les rues de Lomé, à Sokodé (centre) ou encore à Dapaong (nord), beaucoup se sont dits « déçus » par l’opposition et ont prévenu qu’ils n’iraient pas voter.

Plusieurs partis de l’opposition ont d’ailleurs décidé de boycotter le scrutin, et l’absence d’engouement populaire a dominé toute la campagne.

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral, s’ajoutant aux 9.000 observateurs du conseil épiscopal Justice et Paix qui n’ont pas non plus été autorisés à surveiller le vote.

David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD), qui a accusé le pouvoir d’organiser une élection à « huis clos ».

Le président de la Ceni, Tchambakou Ayassor, a en outre annoncé jeudi « l’annulation du système de sécurisation électronique des résultats de vote » qui devrait se faire via un logiciel baptisé « SINCERE », alimentant doutes et spéculations sur la tenue d’un scrutin libre et transparent.

Quelque 315 observateurs internationaux issus majoritairement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) seront toutefois présents, même si le président sortant est soutenu par nombre de ses pairs africains.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

En Arabie saoudite, l’ombre du coronavirus plane sur une réunion du G20

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 entament samedi une réunion de deux jours à Ryad consacrée à l’état de l’économie mondiale et aux retombées de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Outre un plan d’action visant à protéger l’économie mondiale de l’impact de l’épidémie, les dirigeants financiers des 20 premières économies du monde devraient discuter des moyens de parvenir à un système de taxation mondial sur le numérique plus équitable.

« Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales discuteront des perspectives économiques mondiales et des réponses politiques possibles pour soutenir la croissance et se prémunir contre les risques de récession », ont déclaré les organisateurs dans un communiqué.

« Ils examineront aussi les priorités de la présidence saoudienne du G20 (…) y compris les défis fiscaux découlant de la numérisation de l’économie », est-il ajouté dans le communiqué. Un symposium de niveau ministériel a débuté samedi matin sur ces questions. Les ministres doivent ensuite se réunir a huis clos dans l’après-midi.

La réunion en Arabie saoudite, première nation arabe à prendre la présidence du G20, sera présidée par le ministre des Finances du royaume, Mohammed al-Jadaan, et le gouverneur de la banque centrale, Ahmed al-Kholifey.

Elle a lieu alors que l’inquiétude grandit face au nouveau coronavirus qui a poussé les autorités chinoises à isoler des millions de personnes pour empêcher sa propagation, ce qui entraîne des répercussions majeures sur l’économie mondiale.

L’impact de l’épidémie, qui a fait plus de 2.300 morts, pourrait être de courte durée, mais celle-ci survient à un moment où l’état de l’économie mondiale est « fragile », a déclaré la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, lors d’une réunion à Ryad vendredi.

Mme Georgieva a rappelé que le FMI tablait sur une forte baisse des activités en Chine suivie d’une reprise rapide, mais a averti que la situation pourrait empirer et avoir des conséquences plus désastreuses pour d’autres pays.

Pékin a décidé de ne pas envoyer de responsables à la réunion de Ryad où elle est représentée par l’ambassadeur chinois en Arabie saoudite.

« Nous suivons de près l’évolution du virus et évaluons ses effets potentiels sur la croissance économique », a déclaré à la presse un haut fonctionnaire du Trésor américain.

L’Arabie saoudite, qui a succédé au Japon à la tête du G20, accueillera un sommet des dirigeants du groupe les 21 et 22 novembre prochains.

Des groupes de défense des droits humains ont exhorté les États membres du G20 à faire pression sur le royaume qui a intensifié la répression de toute voix dissidente, emprisonnant des militantes, des journalistes et des opposants.

Chili: des milliers de manifestants à Santiago pour des réformes

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi dans la capitale chilienne Santiago pour protester contre le gouvernement de droite de Sebastian Piñera et pour réclamer de vastes réformes.

Comme depuis plus de quatre mois, plusieurs milliers de manifestants ont gagné à la tombée de la nuit la plaza Italia –rebaptisée par leurs soins « Place de la dignité »–.

Munis de pancartes, de drapeaux chiliens et de clubs de football, certains portant des cagoules, les manifestants ont bloqué ce point de passage important qui connecte le centre à l’est de la capitale. Une initiative qui se répète chaque vendredi depuis le début de la mobilisation le 18 octobre.

« Tout cela va durer jusqu’à ce que tout change; jusqu’à ce que tout s’améliore, la santé, l’éducation, jusqu’à ce que le Chili change », a déclaré à l’AFP Leandra Verardi, une travailleuse indépendante de 28 ans, qui a l’habitude de venir manifester sur cette place qui est l’épicentre de la protestation.

Les affrontements sont fréquents dans ce quartier de Santiago, où la police détourne la circulation routière bien en amont et où les quelques commerces encore en activité ferment leurs portes plus tôt pour éviter les violences et les abondants gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Après quatre mois de heurts, les rues et les trottoirs de la place sont très endommagés.

Selon les journalistes de l’AFP, des manifestants ont lancé vendredi des pierres et des bâtons tandis que les policiers anti-émeutes ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont incendié des barricades, tandis qu’au moins un véhicule a brûlé.

C’est la hausse du prix du métro qui a provoqué les manifestations mais les exigences se sont faites plus larges au fil des semaines, réclamant des réformes sociales en profondeur.

Le président Piñera, qui aura passé deux ans à la tête du Chili le 11 mars, est crédité du taux de popularité le plus bas (6%) depuis que cet indice existe.

Son gouvernement a accepté quelques réformes qui n’étaient pas prévues dans son programme, en particulier en matière de retraite et de santé.

M. Piñera a également promulgué en décembre une loi permettant l’organisation d’un référendum le 26 avril sur un changement de la Constitution, accédant à l’une des principales revendications. L’actuelle Constitution a été approuvée le 11 septembre 1980 lors d’un référendum controversé pendant la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Bernie Sanders, favori des primaires démocrates, joue gros dans le Nevada

Les électeurs démocrates du Nevada, où se trouvent les célèbres casinos de Las Vegas au milieu du désert, sont appelés samedi à choisir leur candidat pour défier Donald Trump, le grand favori Bernie Sanders se présentant fragilisé après des révélations embarrassantes sur un soutien de Moscou à sa candidature.

Troisième scrutin des primaires démocrates, le vote du Nevada pourrait encore accroître la dynamique du sénateur socialiste ou bien renforcer l’un des candidats plus modérés pour enrayer son ascension, avant l’avalanche du « Super Tuesday » le 3 mars lorsque quatorze Etats voteront.

Le course est encore longue jusqu’à l’investiture du candidat qui portera les couleurs démocrates face au républicain Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 3 novembre.

Mais l’élan pris dans le Nevada puis en Caroline du Sud (29 février) pourrait être déterminant.

Contrairement à l’Iowa et au New Hampshire, cet Etat désertique a une population cosmopolite, avec un tiers d’habitants hispaniques. Une différence qui pourrait affecter les candidats modérés Pete Buttigieg et Amy Klobuchar, qui arrivent avec le vent en poupe mais qui sont moins populaires chez les minorités.

L’ancien vice-président Joe Biden, deuxième dans les sondages du Nevada et à l’échelle nationale, espère bénéficier de son plus grand soutien chez les minorités, après deux résultats humiliants.

La sénatrice progressiste Elizabeth Warren a repris pied dans la course grâce à une bonne performance lors d’un débat mercredi à Las Vegas.

Comme l’Iowa, le Nevada organise des « caucus » pour ses primaires, des assemblées d’électeurs qui exprimeront publiquement leur choix de candidat à partir de midi (20H00 GMT) sur quelque 2.000 sites.

– Eviter le chaos –

Après le chaos dans la publication des résultats en Iowa début février, les démocrates du Nevada cherchent à tout prix à éviter un même fiasco en simplifiant le mode de recensement des scores.

Plus de 75.000 électeurs ont déjà voté lors de scrutins anticipés dans cet Etat, selon le parti démocrate, dont une majorité participait pour la première fois à ces primaires ce qui pourrait présager une forte mobilisation.

Mais à qui profiterait-elle?

Fort de ses deux excellents résultats dans l’Iowa et le New Hampshire, Bernie Sanders, très populaire chez les jeunes séduits par son programme résolument à gauche, martèle qu’une bonne mobilisation le favorise.

Pour le contrer cette fois, ses rivaux tentent de profiter de la controverse opposant le syndicat des employés de la restauration –très puissant dans les casinos de Las Vegas– aux partisans du socialiste.

Les révélations embarrassantes publiées vendredi soir sur une ingérence de la Russie en sa faveur pourraient aussi contrarier sa candidature.

« Mon message (au président russe Vladimir) Poutine est clair: restez à l’écart des élections américaines et lorsque je serai président, je m’en assurerai », a réagi le sénateur indépendant.

M. Sanders a confirmé avoir été informé par les services de renseignement américains d’une ingérence russe dans le processus électoral de novembre mais n’a pas fait allusion au soutien spécifique à sa candidature rapporté par le Washington Post.

De son côté, Donald Trump est furieux après d’autres informations selon lesquelles les Russes cherchaient spécifiquement à l’aider à remporter la présidentielle. Une « mascarade » alimentée par les démocrates « radicaux », a-t-il accusé vendredi.

– Bloomberg absent –

De son côté, le multi-milliardaire Michael Bloomberg fait l’impasse sur les premiers Etats pour entrer en lice lors du « Super Tuesday ».

Malgré cela, la fortune de l’ancien maire de New York lui a permis de se hisser à la troisième place dans la moyenne des sondages nationaux, à coups de spots publicitaires financés avec déjà plus de 360 millions de dollars depuis novembre.

Ses rivaux l’accusent sans relâche de vouloir « acheter » l’élection.

Déjà plombé par des accusations polémiques, cet ex-républicain essuie aussi des critiques nourries depuis sa piètre performance lors de son premier débat mercredi.

Celui dont la fortune est estimée à plus de 50 milliards de dollars s’est dit prêt vendredi à affranchir d’accords de confidentialité qu’elles ont signé plusieurs femmes l’accusant d’avoir tenu des propos sexistes.

« Si cela se passe comme ça pour un débat démocrate, il est assez probable que Trump n’en fera qu’une bouchée », a jugé Bernie Sanders sur la chaîne CBS.

Les Togolais aux urnes pour élire leur président, sans grand entrain ni suspense

Les Togolais élisent samedi leur président, lors d’un scrutin sans grand suspense qui devrait assurer au sortant Faure Gnassingbé un quatrième mandat face à une opposition divisée et dont nombre de partisans ont annoncé vouloir boycotter un scrutin qu’ils ne jugent ni libre ni transparent.

« Un coup K.O.! »: dans les rues de Lomé ces derniers jours, les supporters du chef de l’Etat, reconnaissables à leur tee-shirt et casquette bleu ciel, continuaient de scander ce qui est devenu au fil des semaines leur principal slogan.

« Nous, les partisans du grand parti UNIR, nous voulons que notre champion passe dès le premier tour, et c’est fini », expliquait l’un d’eux, Komi Ladjo, à l’AFP.

Quelque 3,6 millions d’électeurs togolais sont appelés aux urnes dans plus de 9.000 bureaux de vote de 7h à 16h. 10.000 policiers et gendarmes seront déployés dans tout le pays pour sécuriser le processus.

Les résultats sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui a assuré vendredi soir que tout était prêt pour le scrutin.

Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis 53 ans, ne devrait pas rencontrer d’obstacle majeur à sa réélection, après avoir déjà remporté trois scrutins contestés par l’opposition et la société civile, en 2005, 2010 et 2015.

Il affronte six autres candidats, dont le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui pourrait faire figure d’outsider malgré son profil d’homme du sérail.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

Le Togo a d’ailleurs connu une grave crise politique en 2017 et 2018 avec des manifestations monstres pour demander la démission du président, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et c’est donc en un front divisé que se présentent ses leaders pour le vote.

– Absence d’engouement –

Dans les rues de Lomé, à Sokodé (centre) ou encore à Dapaong (nord), beaucoup se sont dits « déçus » par l’opposition et ont prévenu qu’ils n’iraient pas voter.

Plusieurs partis de l’opposition ont d’ailleurs décidé de boycotter le scrutin, et l’absence d’engouement populaire a dominé toute la campagne.

Les affiches géantes « Faure, croire en notre futur », placardées partout, rappellent combien le rapport de forces est inégal avec ses principaux rivaux, bien moins visibles, comme « Fabre, la force du courage et de la détermination » et « Kodjo, la chance de l’alternance ».

« Faure a utilisé tout ce qui appartient à l’Etat. Les bus de l’Etat. Même la compagnie téléphonique de l’Etat nous envoie des messages : « Votez Faure ». C’est David contre Goliath », explique Clément, un militant de l’opposition.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour, mais ce scénario paraît plutôt improbable.

« Notre candidat a été plusieurs fois candidat, mais on lui a volé la victoire a chaque fois ! Cette fois-ci, on ne peut plus lui voler, c’est lui qui va remporter la victoire », voulait pourtant croire Nyagniko, une militante de l’ANC.

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral, s’ajoutant aux 9.000 observateurs du conseil épiscopal Justice et Paix qui n’ont pas non plus été autorisés à surveiller le vote.

« Cela nous laisse vraiment perplexes et dubitatifs sur l’issue de ce scrutin », a regretté David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD), qui a accusé le pouvoir d’organiser une élection à « huis clos ».

Le président de la Ceni, Tchambakou Ayassor, a en outre annoncé jeudi « l’annulation du système de sécurisation électronique des résultats de vote » qui devrait se faire via un logiciel baptisé « SINCERE », alimentant doutes et spéculations sur la tenue d’un scrutin libre et transparent.

Quelque 315 observateurs internationaux issus majoritairement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) seront toutefois présents, même si le président sortant est soutenu par nombre de ses pairs africains.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

Le Dalaï Lama fête, en exil, ses 80 ans de leader spirituel du Tibet

Le Dalaï Lama fête samedi ses 80 ans en tant que leader spirituel du Tibet, une fonction qu’il a presque entièrement occupée en exil, sous les attaques constantes de la Chine.

A des centaines de kilomètres de l’immense palais Potala de Lhassa, le leader bouddhiste s’adresse depuis 1959 à ses compagnons tibétains d’exil depuis Dharamsala, au pied de l’Himalaya indien.

Mais il reste contre vents et marées le visage universellement reconnu de l’autonomie du Tibet, devenu province chinoise à part entière depuis 1951. Lauréat du prix Nobel de la paix en 1989, le vieux leader bouddhiste est désormais moins en vue.

Le charismatique quatorzième dalaï lama a ralenti le rythme de ses déplacements, autrefois soutenu, et a été hospitalisé en avril pour une infection pulmonaire, mais son aura pâtit également de l’influence grandissante de la Chine, et des représailles qu’elle agite régulièrement envers tous ceux qui sont tentés par un rapprochement avec le vieux leader bouddhiste.

Pékin accuse le dalaï lama, âgé de 84 ans, de vouloir diviser la Chine et le considère comme un « loup en robe de moine ».

– Sans commémoration –

Son bureau a d’ores et déjà prévenu que cet anniversaire se ferait sans commémoration, après avoir annulé un rassemblement de ses fidèles, prévu en mars, pour cause de coronavirus.

Né le 6 juillet 1935 sous le nom de Lhamo Dhondup, fils d’un couple de modestes fermiers des collines du nord-est tibétain, l’enfant a deux ans quand arrive dans son village une expédition en quête du nouveau leader spirituel du Tibet.

Capable de désigner des objets ayant appartenu au treizième dalaï lama, décédé en 1933, le garçon est proclamé comme sa réincarnation. Séparé de sa famille, il est emmené dans un monastère puis à Lhassa, où il reçoit une austère éducation théologique et philosophique, avant d’être intronisé quatorzième dalaï lama en 1939.

En 1950, alors âgé de 15 ans, il est intronisé à la hâte chef de l’Etat tibétain après l’entrée de l’armée chinoise au Tibet. En dépit de ses efforts pour protéger les Tibétains, il est contraint de fuir en 1959 vers l’Inde voisine, après la répression sanglante lancée par l’armée chinoise contre des manifestants tibétains.

Depuis, à la tête d’un gouvernement en exil, il a cherché sans relâche un compromis avec Pékin sur le sort des Tibétains, basé d’abord sur une revendication d’indépendance qui a lentement évolué vers une demande de plus grande autonomie.

Les militants tibétains comme Pékin savent que la mort de Tenzin Gyatso, le plus célèbre moine bouddhiste de la planète, pourrait porter un coup d’arrêt à la quête d’autonomie de la région himalayenne.

La façon dont sera choisi son successeur reste également posée.

Les bouddhistes tibétains choisissent traditionnellement le dalaï lama à travers une quête rituelle, qui peut prendre plusieurs années, avec un comité itinérant qui recherche des signes qu’un jeune enfant puisse être la réincarnation du dernier chef spirituel.

Le quatorzième dalaï lama pourrait néanmoins décider d’un processus non traditionnel qui empêcherait la Chine d’avoir son mot à dire: il pourrait choisir lui-même, de son vivant, son successeur, peut-être une fille, ou décréter qu’il est le dernier dalaï lama.

Premier décès d’un Européen touché par le coronavirus

Un premier Européen infecté par le coronavirus est décédé vendredi soir en Italie, alors que le nombre de nouvelles contaminations chutait en Chine mais doublait presque en Corée du Sud.

Adriano Trevisan, maçon retraité de 78 ans, a succombé en Vénétie (nord de l’Italie) au bout d’une dizaine de jours d’hospitalisation pour une autre maladie que le Covid-19, selon le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza. Après son hospitalisation, il avait été testé positif au coronavirus.

L’annonce de sa mort s’est faite dans la foulée d’un vent de panique en Italie: une quinzaine de malades ont été répertoriés, portant à vingt le nombre total dans le pays, le plus touché en Europe. Les autorités ont alors fermé les lieux publics dans onze villes du nord de l’Italie.

Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ».

La première personne morte en Europe après avoir été infectée par cette épidémie, apparue en décembre à Wuhan (centre de la Chine), était un touriste chinois, originaire de la province du Hubei, dont Wuhan est la capitale. Arrivé en France le 23 janvier, cet homme de 80 ans avait péri à Paris le 14 février. Ce décès était alors « le premier hors d’Asie, le premier en Europe », comme l’avait souligné la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn.

– Expansion –

Si la crainte saisit un peu plus l’Europe, c’est aussi parce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète de la difficulté à contenir l’expansion de l’épidémie.

Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tiré la sonnette d’alarme vendredi à Genève: « Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie ». Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.

Il faut dire que les foyers de la maladie ont continué d’essaimer, avec vendredi un premier cas confirmé au Liban et en Israël, et deux morts supplémentaires en Iran (quatre au total).

En Corée du Sud, un deuxième mort a été déploré samedi, et le nombre d’infections a bondi pour la deuxième journée consécutive, passant à un total de 346 avec 142 nouveaux cas répertoriés, selon le bilan annoncé samedi matin par les autorités sanitaires sud-coréennes.

Parmi ces nouveaux 142 cas, 92 sont liés à un hôpital de Cheongdo, dans le sud du pays, où s’était effectué il y a trois semaines un acte religieux d’une secte chrétienne, l’Eglise de Shincheonji de Jésus.

Au total, plus de 150 membres de cette secte chrétienne ont été contaminées. La première de ces personnes à l’avoir été est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux.

– Ralentissement en Chine –

En Chine continentale en revanche, pays de très loin le plus meurtri par la pneumonie virale, l’heure est au ralentissement. Les autorités sanitaires ont annoncé samedi matin 109 nouveaux décès, contre 118 la veille, pour un total national de 2.345.

Le chiffre quotidien des nouveaux cas de contamination au coronavirus en Chine est en plus forte baisse encore, avec 397 nouveaux cas contre près de 900 vendredi.

Cette baisse intervient après que les responsables du Hubei ont reçu instruction de réviser certains de leurs chiffres de ces derniers jours pour dissiper des « doutes » sur les données concernant l’évolution de la maladie. Il s’agit de la dernière modification en date de la méthode de comptage après plusieurs autres, ce qui complique quelque peu le suivi de l’épidémie.

Officiellement, le nombre des contaminations sur l’ensemble de la Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) est de plus de 76.000.

En dehors de la Chine continentale et des deux cas en Europe, douze décès ont été recensés: 4 en Iran, 2 à Hong Kong, 2 en Corée du Sud, 2 à bord du paquebot Diamond Princess placé en quarantaine au Japon, et une personne dans trois autres pays asiatiques (Japon, Philippines et Taïwan).

Un peu plus de 1.300 contaminations ont par ailleurs été recensées dans le monde en dehors de la Chine continentale.

Soudan du Sud: le chef rebelle Riek Machar a été nommé vice-président

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a été nommé officiellement premier vice-président vendredi soir et prêtera serment samedi, selon un décret lu à la télévision.

Le président Salva Kiir et M. Machar sont convenus jeudi de former un gouvernement d’union nationale à la date butoir de samedi, pour tenter de mettre fin à six années d’une guerre civile dévastatrice.

M. Machar, qui a déjà été vice-président par deux fois entre 2011 et 2013, puis brièvement en 2016, devait initialement prêter serment vendredi. Mais la cérémonie a finalement été repoussée à samedi.

« Aujourd’hui (vendredi), son excellence le président publiera un décret présidentiel pour la nomination des vice-présidents et la dissolution des institutions à l’échelon national et régional », avait indiqué à l’AFP le ministre de l’Information, Michael Makuei.

Conformément à l’accord de paix signé en septembre 2018, M. Machar deviendra premier vice-président. Pour les quatre autres postes de vice-président, un consensus a été atteint seulement pour trois: un vice-président actuel et ancien allié de M. Machar, Taban Deng Gai, James Wani Igga du parti de M. Kiir, et Rebecca Nyandeng, ancienne ministre et ancienne alliée de M. Kiir devenue opposante.

« Les vice-présidents prêteront serment demain (samedi) et ensuite nous continuerons le processus pour la nomination du gouvernement, des gouverneurs des 10 États et des trois administrateurs en chef des zones administratives », a ajouté M. Makuei.

La formation d’un gouvernement d’union nationale était le point clé de l’accord de paix de 2018 et la date limite pour y parvenir avait été fixée au 22 février.

Les deux précédents échéances pour former ce gouvernement n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La proposition de M. Kiir dimanche de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Les deux hommes « continueront à résoudre le problème » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Ce dernier vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, qui avait pris fin abruptement quand d’intenses combats avaient opposé ses troupes à celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Avec un retrait d’Afghanistan, Trump veut tenir une promesse électorale

Donald Trump est souvent accusé de se comporter sur la scène internationale comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais avec l’accord avec les talibans annoncé pour la semaine prochaine, il espère pouvoir tenir une importante promesse électorale, en pleine campagne présidentielle.

« C’est au président que revient le crédit » d’un accord, indiquait récemment un haut responsable de l’administration américaine, avant l’annonce vendredi d’une trêve partielle ouvrant la voie à des discussions inter-afghanes et un retrait des forces américaines du pays.

L’opinion américaine est très favorable à un retrait d’Afghanistan après plus de 18 ans d’un conflit meurtrier qui n’a pas permis d’infliger une défaite aux talibans mais qui continue de faire des victimes, en vain.

Les opposants à Donald Trump estiment que si la guerre prend fin, ce sera malgré la politique étrangère souvent imprévisible du président américain, et non grâce à elle.

Mais Donald Trump et ses partisans pourront argumenter avant les élections de novembre qu’il a tenu sa promesse de mettre fin à une guerre impopulaire.

« Le président appellera ça une victoire et retirera des forces américaines pour montrer qu’il a gagné et sa base applaudira », estime Robert Guttman, professeur à la Johns Hopkins University.

– Déstabilisateur en chef –

Comme il le fait dans son pays, le milliardaire républicain a cherché à déstabiliser ou tout simplement ignorer les dynamiques traditionnelles de la scène internationale. Il a couvert d’insultes les alliances les plus anciennes des Etats-Unis, avec les Européens et l’Otan, et a couvert de louanges les rivaux des Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Avec son bagou de promoteur immobilier new-yorkais, Donald Trump a tenté de remporter des victoires diplomatiques que ses prédécesseurs considéraient comme impossible, avec un succès très mitigé.

Il pensait que sa touche personnelle débloquerait l’impasse avec la Corée du Nord, mais après trois rencontres historiques avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Pyongyang n’a pas bougé sur son programme nucléaire.

Il pensait que sa campagne de « pression maximum » forcerait l’Iran à négocier: il a imposé des sanctions sévères au régime de Téhéran, s’est retiré d’un accord international qui avait permis de limiter les ambitions nucléaires du régime, et a même fait tuer le responsable militaire le plus influent du pays.

Mais là aussi, c’est l’impasse. Le président Trump a notamment avoué avoir envisager de bombarder des cibles iraniennes avant d’annuler l’opération à la dernière minute.

Il a promis de mettre un terme aux « guerres sans fin », sans succès jusque-là.

Une force réduite a reçu l’ordre de quitter la Syrie, pour ensuite se voir ordonner de rester, donnant un avantage stratégique énorme au régime syrien et à son allié russe.

Mais en Afghanistan, il pourrait enfin avoir trouvé ses marques.

– Des incertitudes –

L’annonce simultanée d’un accord par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et par les talibans est une étape importante.

Les deux parties espèrent signer un accord le 29 février, si la baisse des violences devant s’amorcer samedi et durer une semaine est concluante, ce qui constituerait un pas en avant historique en vue de pourparlers de paix en Afghanistan.

Les choses pourraient encore tourner mal, en partie à cause de la nature imprévisible de Donald Trump.

Pas plus tard qu’en septembre, Trump étonnait le monde entier en tweetant qu’il avait invité les talibans à Camp David. La rencontre avait été annulée.

Ses opposants l’avaient alors accusé d’avoir voulu réussir un coup politique en utilisant les pires ennemis des Etats-Unis.

Mais pour l’exécutif, c’est la décision brutale de M. Trump de suspendre les négociations qui a persuadé les talibans de faire plus d’efforts, pour convaincre les Etats-Unis qu’ils étaient sérieux.

« C’est le tweet du président et la décision qu’il a prise », a indiqué le haut responsable de l’administration.

Mais pour le professeur Guttman, « avec Trump, rien n’est jamais certain, ni 100% vrai ».

Cela constitue néanmoins une belle histoire pour la campagne électorale, ajoute-t-il. « Trump va appeler ça une grande victoire et un super accord diplomatique que personne d’autre que lui n’aurait pu obtenir ».