Syrie: 9 combattants prorégime tués par des bombardements turcs à Idleb

Neuf combattants du régime syrien ont été tués lundi par des bombardements turcs à Idleb où les forces de Damas avancent dans le cadre de l’offensive qu’elles mènent contre ce dernier bastion jihadiste et rebelle de Syrie avec le soutien de la Russie.

Des rebelles soutenus par la Turquie voisine sont parvenus à récupérer la localité de Nayrab, au sud-est de la ville d’Idleb, alors que l’artillerie turque tuait neuf combattants des forces du régime dans le secteur, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Un total de 94 combattants ont été tuées sur plusieurs fronts lundi dans la région d’Idleb, a d’autre part indiqué l’Observatoire. Parmi eux figurent 41 prorégime ainsi que 53 combattants jihadistes et rebelles alliés, selon la même source.

Plus tôt, l’Observatoire avait fait état de la mort de cinq civils, tués dans le secteur de Jabal al-Zawia par des frappes aériennes de l’allié russe du régime dans le sud de la province d’Idleb, où les combats se concentrent notamment à l’ouest de la grande ville de Maaret al-Noomane, a précisé l’OSDH.

La progression du régime a lieu au sud de l’autoroute stratégique M4, qui relie la grande ville d’Alep à la province côtière de Lattaquié, deux bastions du pouvoir de Bachar al-Assad, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

A terme, l’objectif est de reconquérir les tronçons de cette autoroute qui traversent Idleb, pour l’instant tenus par les jihadistes et les rebelles, selon M. Abdel Rahmane.

« Ces dernières 24 heures, les forces du régime ont progressé et conquis 10 localités et villages » au sud de la M4, a-t-il affirmé.

« Les unités de l’armée syrienne poursuivent leur progression dans le sud d’Idleb », a confirmé l’agence de presse officielle Sana, rapportant la conquête dimanche et lundi d’au moins sept villages et localités.

Le régime a lancé son offensive en décembre dans le nord-ouest et près de 900.000 personnes ont été déplacées par les violences, d’après l’ONU, qui a prévenu lundi que les combats se rapprochaient « dangereusement » de leurs campements, risquant de provoquer un « bain de sang ».

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent encore plus de la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.

La reprise des combats à Idleb intervient alors que ces dernières semaines les opérations se concentraient sur l’ouest de la province d’Alep.

Les forces gouvernementales ont reconquis tous les secteurs insurgés autour de la ville d’Alep. Elles ont également repris dans son intégralité une autre autoroute reliant la deuxième ville du pays à Damas.

Pour reconquérir l’autoroute M4, le régime devra « lancer des opérations contre Ariha et Jisr al-Choughour », deux villes qui se trouvent sur cette voie, prévient M. Abdel Rahmane.

Pour des experts, la bataille de Jisr al-Choughour risque de s’avérer particulièrement ardue pour le régime. La ville est dominée par les jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP), dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.

Le Sénégal en avance pour la part de l’éolien dans son mix énergétique

L’éolien devrait représenter plus tôt que prévu une part significative du mix énergétique du Sénégal, avec la production à plein régime prévue en mai du premier parc de turbines à dimension industrielle du pays, a-t-on appris lundi auprès de l’entreprise qui mène le projet.

Le parc éolien de Taïba Ndiaye (ouest), présenté par ses promoteurs comme le plus grand projet du genre en Afrique de l’Ouest, a été officiellement inauguré lundi par le président sénégalais Macky Sall. En réalité, 16 éoliennes injectent déjà depuis décembre 50 mégawatts dans le réseau national de la société nationale d’électricité, la Senelec, a-t-on appris auprès de l’entreprise britannique Lekela.

A terme, 158,7 mégawatts seront livrés par 46 turbines s’élevant jusqu’à 180 mètres de haut, l’équivalent d’un immeuble de 60 étages, dans cette zone rurale proche de l’Atlantique.

Or le projet est en avance sur le calendrier « et la totalité des 158 mégawatts sera sur le réseau au mois de mai », a affirmé dans un message transmis à l’AFP le directeur général de Lekela Senegal, Massaer Cissé. En octobre, Lekela se fixait 2020 pour horizon.

Le président sénégalais a présenté le parc comme un moyen d’atteindre l’objectif de fournir l’électricité à tous dans le pays et de combattre le réchauffement climatique.

Taïba Ndiaye « permettra d’éviter le rejet de 300.000 tonnes de gaz carbonique par an. Avec la dynamique que nous avons lancée depuis 2014, nous en sommes désormais à 22% d’énergie renouvelable disponible sur l’ensemble de notre réseau national », a-t-il déclaré.

Le parc alimentera avec 450.000 mégawattheures par an près de deux millions de Sénégalais, sur une population de 15 millions. M. Sall a évoqué la possibilité d’un nouveau contrat pour augmenter encore ces capacités.

Le mégawattheure correspond à la quantité d’énergie produite en une heure par un mégawatt.

Le développement énergétique est un chapitre capital du Plan Sénégal Emergent (PSE) élaboré par le pouvoir et qui vise à transformer l’économie du pays en croissance pour le mettre sur la voie de l’émergence d’ici à 2025.

Dans un pays où la pauvreté affecte environ 40% de la population, la part de ceux qui ont accès à l’électricité est chiffrée à plus de 60%, mais avec une forte disparité aux dépens des campagnes. Le pouvoir compte élargir l’accès à une électricité bon marché, augmenter les capacités de production et rééquilibrer le mix, où le pétrole et le charbon importés prédominent lourdement.

Avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte, le Sénégal dispose d’un potentiel d’énergie propre appréciable. Avec le fonctionnement à plein régime de Taïba Ndiaye, l’éolien représentera la moitié de l’énergie renouvelable disponible au Sénégal, à côté du solaire.

Lekela a par ailleurs des projets éoliens en opération en Afrique du Sud, et à différents stades d’avancement, également en Afrique du Sud en Egypte et au Ghana.

Une tempête de sable et de poussière recouvre la Mauritanie et le Sénégal

Visibilité de moins de 100 m, voitures au ralenti roulant avec leurs phares anti-brouillard allumés et des silhouettes fantomatiques circulant dans des rues quasi désertes: la capitale mauritanienne Nouakchott a été recouverte lundi d’un épais nuage de sable et de poussière, qui s’est étendu jusqu’au Sénégal.

« C’était une ambiance fin du monde, avec des silhouettes noyées dans la poussière », a constaté une journaliste de l’AFP, selon qui les vendeurs de rue étaient notamment nettement moins nombreux que d’habitude dans la capitale de ce vaste pays sahélien.

« La prudence est requise, surtout chez les transporteurs qui empruntent les grands axes routiers en raison de la possibilité de formation de petites dunes de sable provoquées par les tempêtes », a déclaré à l’AFP le directeur des prévisions de l’Office national de la météorologie, Sidi Ould Mohamed Lemine.

Ces conditions, provoquées par une zone de basse pression sur Nouakchott, le Sud et l’Est de la Mauritanie, perdureront jusqu’à mercredi, a-t-il ajouté, en recommandant la prudence aux personnes atteintes de maladies respiratoires, aux enfants et aux personnes âgées.

Une « couche dense de poussière » est également apparue lundi après-midi sur le nord du Sénégal, voisin de la Mauritanie, selon les services météorologiques sénégalais, qui prévoient à partir de mardi une « densification de la poussière » et une « visibilité fortement réduite ». Elle va progressivement toucher l’ensemble du territoire sénégalais jusqu’à jeudi, selon les même sources.

Les huit aéroports de l’archipel espagnol des Canaries, au large du Maroc, ont en revanche rouvert lundi, après avoir été fermés dimanche en raison d’une tempête de sable d’une ampleur exceptionnelle.

Le chef du gouvernement régional des Canaries, Angel Victor Torres, a évoqué un « week-end cauchemardesque », en assurant que cela avait été la pire tempête de sable ayant frappé les Canaries en quatre décennies.

Cameroun: la présidence rejette des « propos surprenants » d’Emmanuel Macron

La présidence camerounaise s’est offusquée lundi soir des « propos surprenants » du chef d’Etat français Emmanuel Macron, qui a promis samedi de mettre la « pression » sur son homologue camerounais Paul Biya.

« La présidence de la République du Cameroun rejette (…) les propos surprenants du président de la République française », a écrit son secrétaire général, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans un communiqué.

Le président camerounais « est comptable de son action devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fut-ce un ami », a-t-il assuré, indiquant que pour accomplir sa mission, le chef de l’Etat camerounais « n’a pas besoin, pour ce faire, de pression extérieure ».

Samedi, M. Macron avait promis à un activiste camerounais qui l’avait interpellé à Paris, en marge d’une visite au Salon de l’agriculture, de mettre « le maximum de pression » sur M. Biya pour que cessent « des violences au Cameroun qui sont intolérables ».

Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.

Selon l’ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.

L’armée camerounaise qui évoque « cinq victimes » a assuré que le drame était le résultat d’un « malheureux accident », après l’explosion de plusieurs contenants de carburant au cours d’échanges de tirs entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.

Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.

Brésil: 150 meurtres en cinq jours dans un Etat sans police militaire

L’Etat brésilien de Ceara (nord-est), où la police militaire s’est mutinée pour obtenir de meilleurs salaires, a enregistré 147 assassinats en cinq jours, soit cinq fois plus que la moyenne quotidienne, ont annoncé lundi les autorités.

Ces homicides ont eu lieu entre mercredi et dimanche, en pleine période de Carnaval au Brésil. Ils sont cinq fois plus nombreux que la moyenne de six meurtres par jour, enregistrés dans cet Etat depuis le début de l’année, selon le secrétariat pour la sécurité de Ceara.

Les policiers militaires (PM), un corps de maintien de l’ordre qui dépend des autorités de chaque Etat, ont interdiction de faire grève.

Mais après deux mois de négociations salariales infructueuses, des groupes de mutins ont lancé mardi l’occupation de casernes, ont attaqué plusieurs patrouilles et se sont mis en grève. Des voitures de police ont été volées et des installations ont été détruites.

Conséquence, le nombre d’assassinats sur la voie publique a grimpé en flèche.

Mercredi, le sénateur de centre-gauche Cid Gomes a été blessé par balles après avoir tenté, aux commandes d’une pelleteuse, de briser un piquet de grève de policiers mutinés à Sobral, ville située à 230 km de Fortaleza, la capitale de cet Etat.

Après avoir été hospitalisé, l’ex-ministre de l’Education du gouvernement de l’ancienne présidente Dilma Rousseff (2011-2016) est chez lui en convalescence.

Face à cette situation, le président Jair Bolsonaro a décidé vendredi l’envoi de 2.500 militaires et effectifs de la Garde nationale pour renforcer la sécurité à Ceara.

Lors d’une visite dans l’Etat, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Sergio Moro, a dit souhaiter que « la situation se résolve le plus vite possible ».

Selon les médias locaux, 200 policiers militaires ont été suspendus pour leur participation à la mutinerie et 37 ont été incarcérés pour désertion.

Avec une population de quelque 8,8 millions d’habitants, l’Etat de Ceara avait été paralysé il y a un an par plus de 200 attaques de la part de factions criminelles, mécontentes du durcissement des conditions de détention dans les prisons de l’Etat.

Libye: les deux camps rivaux annoncent « suspendre » leur participation aux pourparlers de Genève

Les deux camps rivaux libyens invités par l’ONU à des pourparlers politiques mercredi à Genève ont annoncé séparément avoir suspendu leur participation au dialogue, invoquant des raisons différentes.

Le Parlement basé dans l’Est du pays qui appuie le maréchal Khalifa Haftar a annoncé qu’il ne participerait pas à la réunion parce que la mission de l’ONU en Libye (Manul) n’a pas approuvé la totalité de ses 13 représentants.

Son rival, le Haut conseil d’Etat (équivalent d’un sénat) qui soutient le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli a indiqué de son côté qu’il préférait attendre qu’un progrès soit réalisé dans les négociations militaires.

« C’est à la lumière des conclusions (des discussions militaires) que le Haut conseil d’Etat décidera s’il prend part ou non au dialogue politique ».

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la Manul a indiqué néanmoins que la date du lancement du dialogue politique sera maintenue.

« Le dialogue politique libyen sera maintenu comme prévu, le 26 février. De nombreux participants sont déjà arrivés à Genève et nous espérons que tous les (autres) participants invités emboîteront le pas », a déclaré Jean El Alam.

« Si la mission onusienne insiste pour organiser la réunion politique à la date prévue avant de connaître les conclusions du dialogue militaire, le Haut conseil d’Etat ne se considère pas tenu par les conclusions du dialogue politique », a par ailleurs déclaré lundi lors d’une conférence de presse le président du Conseil Khaled el-Mechri.

Une Commission militaire conjointe constituée de dix hauts responsables militaires – cinq pour chaque camp – s’est réunie jusqu’à dimanche à Genève et elle est parvenue à un « projet d’accord de cessez-le-feu » qui doit être finalisé en mars, selon la Manul.

« Les deux parties ont convenu de présenter le projet d’accord à leurs dirigeants respectifs pour de nouvelles consultations et de se réunir à nouveau le mois prochain pour reprendre les discussions », a indiqué la Manul dans un communiqué.

Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le GNA reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est, qui a lancé en avril 2019 une offensive pour s’emparer de Tripoli.

Cameroun: des centaines de jeunes manifestent devant l’ambassade de France contre des propos de Macron

Des centaines de jeunes Camerounais ont manifesté dans le calme lundi devant l’ambassade de France à Yaoundé, s’indignant de propos du président français Emmanuel Macron, qui a promis samedi de mettre la « pression » à son homologue camerounais Paul Biya, a constaté un journaliste de l’AFP.

Entre 400 et 600 jeunes, selon une estimation de la police et de la gendarmerie, s’étaient mobilisés à l’entrée de l’ambassade de France, chantant et dansant à la gloire de M. Biya, tout en s’insurgeant contre l’attitude de M. Macron.

De nombreux gendarmes et policiers étaient également présents pour éviter tout débordement, et la foule s’est dispersée vers 14H00 (13H00 GMT), selon un journaliste de l’AFP présent sur place.

La plupart des manifestants portaient des drapeaux du Cameroun tandis que d’autres brandissaient des pancartes hostiles au président français.

« M. Macron, le Cameroun n’est pas un Dom-Tom » (départements et territoires français d’Outre-Mer), « M. Macron mêle-toi de tes oignons », pouvait-on lire sur certaines pancartes.

« Nous sommes ici pour riposter aux propos de Macron parce qu’il a manqué de respect à notre patriarche (Paul Biya) », a expliqué un manifestant, Souley Aboubakar, président d’une des associations des jeunes partisans de M. Biya, à l’origine de ce rassemblement.

« Il (M. Macron) est un président de la République. Il doit être respecté, mais il doit respecter notre président », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas une province de la France. Le Cameroun est un Etat souverain, indépendant depuis 1960 », a-t-il poursuivi, invitant M. Macron à présenter « des excuses ».

Samedi, M. Macron avait promis à un activiste camerounais qui l’avait interpellé à Paris, en marge d’une visite au Salon de l’agriculture, de mettre « le maximum de pression » sur M. Biya pour que cessent « des violences au Cameroun qui sont intolérables ».

Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.

Selon l’ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.

L’armée camerounaise qui évoque « cinq victimes » a assuré que le drame était le résultat d’un « malheureux accident », après l’explosion de plusieurs contenants de carburant au cours d’échanges de tirs entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.

Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.

Sollicitée, l’ambassade de France n’a pas réagi.

Nigeria: enquête sur une vidéo montrant un lamantin traîné dans la rue

Le ministère nigérian de l’Environnement a ordonné une enquête à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant un lamentin – gros mammifère aquatique herbivore appartenant à une espèce protégée -, trainé dans une rue, qui a suscité l’indignation des organisations protectrices de l’environnement.

Sur cette vidéo dont la date n’est pas connue, mais partagée sur Twitter samedi, un groupe de jeunes hommes trainent le mammifère ligoté et gigotant dans une rue poussiéreuse.

La vice-ministre de l’Environnement a condamné dimanche sur Twitter cette « vidéo très dérangeante et désagréable » tournée dans le delta du Niger (sud), selon elle, appelant à une « campagne de sensibilisation dans les régions côtières pour protéger les lamantins ».

« Il est triste que les lamantins restent l’un des mammifères marins les plus intensément chassés », a-t-elle déploré, ajoutant que les autorités locales avaient été mobilisées pour tenter de retrouver le lamantin de la vidéo.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il y a quelque 10.000 lamantins sur les côtes ouest-africaines, mais leur population décline rapidement.

Bien que la chasse au lamantin soit interdite au Nigeria, elle demeure pratiquée, ce mammifère étant recherché pour sa viande, son huile et ses organes, utilisés dans la médecine traditionnelle.

La pauvreté généralisée dans le delta du Niger, où les populations locales sont largement exclues des bénéfices des immenses richesses pétrolières de leur région, alimente la criminalité et la chasse illégale.

De plus, les fuites d’hydrocarbures y ont endommagé le milieu naturel de la faune aquatique, dont les lamantins.

Selon la Société nigériane de préservation de la Nature, les agences gouvernementales font rarement respecter la législation sur les espèces protégées.

Canada: la police démantèle un premier barrage ferroviaire en terre autochtone

La police canadienne a démantelé lundi un barrage autochtone qui paralyse depuis des semaines un axe ferroviaire crucial, alors que Justin Trudeau tente de mettre fin à une crise provoquée par la protestation contre un projet de gazoduc.

Les barrages qui ont essaimé dans tout le pays, en soutien à la nation Wet’suwet’en de Colombie-Britannique opposée à la construction d’un gazoduc sur son territoire ancestral, « doivent être levés maintenant », avait prévenu vendredi le Premier ministre. Il avait alors laissé la porte ouverte à une intervention policière faute de déblocage rapide.

Plusieurs dizaines de policiers sont intervenus lundi matin sans violence sur l’un des principaux barrages du pays: celui situé sur la réserve mohawk de Tyendinaga, près de Belleville (Ontario), à environ 200 km au nord-est de la métropole Toronto.

Le barrage de Tyendinaga est situé sur un axe stratégique pour le trafic ferroviaire entre l’est et l’ouest du Canada, ainsi qu’avec le nord des Etats-Unis.

Après une brève échauffourée avec quelques manifestants, filmée par l’un d’eux et diffusée sur les réseaux sociaux, la police a interpelé plusieurs personnes.

La police de l’Ontario « a la responsabilité légale de faire respecter l’injonction et nous avons commencé à le faire ce matin », a-t-elle indiqué dans un communiqué, alors qu’un ultimatum aux manifestants avait expiré dimanche à minuit.

« Tous les manifestants sont encouragés à quitter le site de façon pacifique », a ajouté la police, précisant que « le recours à la force ne se fera qu’en dernier recours ».

Les chefs héréditaires de la nation Wet’suwet’en à l’origine du mouvement devaient se réunir dans la journée en Colombie-Britannique pour décider de la suite à lui donner.

– Le spectre d’Oka –

Samedi, alors qu’ils visitaient un autre barrage en territoire mohawk, à Kahnawake, près de Montréal, plusieurs d’entre eux avaient réitéré leurs demandes, préalables à toute négociation avec le gouvernement: retrait complet de la police fédérale de leur territoire ancestral en Colombie-Britannique et suspension des travaux du gazoduc par la compagnie Coastal GasLink.

La mise en garde de Justin Trudeau n’a pas semblé dissuader les manifestants: si un barrage au sud de Montréal a été levé par la police vendredi soir, d’autres ont fleuri depuis pendant le weekend en Saskatchewan ou à Vancouver, dans l’ouest) du pays.

Lundi matin, quelques heures après l’intervention policière à Tyendinaga, des membres de la communauté mohawk de Kahnawake, qui bloquent également des voies sur leur territoire depuis plusieurs semaines, ont brièvement perturbé la circulation sur un pont menant à Montréal.

Dans la capitale Ottawa, plusieurs centaines de personnes ont défilé et dansé dans les rues lors d’une manifestation spontanée, a constaté l’AFP.

« Il est absolument essentiel que ces barricades soient levées », a réaffirmé lundi le ministre de la Sécurité publique Bill Blair, en marge d’une réunion d’urgence convoquée par Justin Trudeau à Ottawa.

Pour autant, « nous restons engagés à mettre en oeuvre le processus de réconciliation, mais ce sont deux questions distinctes », a-t-il ajouté.

Un Justin Trudeau à bout de patience avait durci le ton vendredi face aux manifestants. Il avait exigé la levée immédiate de tous ces barrages qui affectent l’économie canadienne, tout en appelant à une reprise du dialogue et une issue « pacifique » à cette crise.

M. Trudeau, qui a fait de la réconciliation avec les autochtones l’une des priorités de son deuxième mandat, marche sur des oeufs.

Pressé d’agir vite par l’opposition conservatrice, le dirigeant libéral veut éviter que la crise ne dégénère en cas d’incident lors d’une intervention policière, comme ce fut le cas à plusieurs reprises ces dernières décennies.

Il y a trente ans, la crise d’Oka au Québec, qui avait mobilisé les Mohawks en raison de l’agrandissement controversé d’un terrain de golf, avait fait un mort du côté des forces de l’ordre.

Cinq ans plus tard, c’est un militant autochtone qui avait été tué par balle par la police lors d’une intervention dans le parc provincial d’Ipperwash en Ontario.

Virus: l’OMS évoque un risque de « pandémie », mais recul de l’épidémie en Chine

Le directeur général de l’OMS a appelé lundi le monde à se préparer à une « éventuelle pandémie » du nouveau coronavirus, en jugeant « très préoccupante (…) l’augmentation soudaine » de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran.

L’épidémie a en revanche reculé en Chine, d’où a surgi le nouveau coronavirus fin décembre et où 77.000 personnes ont été contaminées depuis.

Les experts de la mission conjointe de l’OMS qui se sont rendus dans plusieurs provinces chinoises, dont à Wuhan, épicentre de l’épidémie, ont en effet constaté que l’épidémie du Covid-19 a atteint en Chine « un pic, suivi d’un plateau, entre le 23 janvier et le 2 février, et qu’elle n’a cessé de décliner depuis lors », a déclaré à la presse le chef de l’agence spécialisée des Nations unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Cela devrait donner aux pays l’espoir que ce virus peut être contenu », a-t-il insisté, saluant une fois de plus les mesures drastiques prises par la Chine où des dizaines de millions de personnes vivent confinées depuis des semaines.

Ailleurs dans le monde, l’épidémie de pneumonie virale s’est accélérée lundi, avec des bilans en forte hausse de la Corée du Sud à l’Iran, qui enregistrent désormais le plus grand nombre de cas de contamination et de décès en dehors de la Chine.

« Nous devons nous concentrer sur l’endiguement (de l’épidémie, ndlr), tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie », a assuré Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« L’augmentation soudaine du nombre de cas en Italie, en Iran et en Corée du Sud est très préoccupante », a ajouté le patron de l’OMS, qui doit se rendre mardi à Téhéran avec des experts.

En Europe, l’Italie, qui compte désormais cinq morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d’une dizaine de villes du Nord.

L’Italie, passée de 6 à 219 cas en quatre jours, est le pays le plus touché en Europe et le troisième dans le monde après la Corée du Sud et la Chine.

« Nous devons comprendre la dynamique de l’épidémie en Iran. Cela va prendre quelques jours, une équipe arrive en Iran demain », a expliqué aux médias le Dr Michael Ryan, directeur du Programme pour les urgences de l’OMS.

Scientifiquement parlant, la mission conjointe qui s’est rendue en Chine a également permis de montrer « qu’il n’y a pas eu de changement significatif dans l’ADN du coronavirus », a indiqué le Dr. Tedros.

Quant au taux de mortalité en Chine, il est de 0,7%, et se situe entre 2 et 4% à Wuhan, a-t-il détaillé.

Les experts ont également constaté que les personnes qui ont été contaminées mais ne souffrent pas de symptômes graves ont un temps de guérison d’environ deux semaines, tandis que ceux qui sont sévèrement atteints se rétablissent dans un délai de trois à six semaines, a-t-il expliqué.