Macron salue « la décision historique » de Ouattara de ne pas se représenter

Emmanuel Macron a salué jeudi la « décision historique » du président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas se présenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle en octobre.

« Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », a réagi le président français dans un tweet.

Le chef de l’Etat ivoirien, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a créé la surprise jeudi en annonçant son intention de ne pas être candidat et « de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

La Constitution ivoirienne n’autorise que deux mandats, mais M. Ouattara, 78 ans, élu en 2010, puis réélu en 2015, estimait avoir le droit de se représenter en raison du changement de Constitution en 2016, ce que contestait l’opposition.

Au cours de la visite d’Emmanuel Macron à Abidjan en décembre, la question du contexte délicat de la prochaine élection présidentielle avait été évoquée. Le président français s’était déclaré « confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne ».

Ce scrutin se déroulera dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président en place, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.

Jill Biden, atout et garde du corps improvisé de « Joe » dans la présidentielle américaine

Sans hésiter, l’air déterminé, Jill Biden a repoussé une militante qui se précipitait vers son époux lors d’un meeting. Une image forte qui traduit bien le rôle central qu’elle occupe dans la campagne de l’ancien vice-président démocrate Joe Biden pour la présidentielle américaine.

A 68 ans, l’élégante silhouette de cette enseignante souriante ne semblait pas la prédisposer à tacler des manifestantes, lors de ce discours à Los Angeles après les victoires spectaculaires de l’ancien vice-président dans les primaires démocrates

Mais son geste n’a pas eu l’air de surprendre Joe Biden, 77 ans, qui a ensuite plaisanté sur le fait qu’il ne valait mieux pas « chercher des noises » à sa compagne depuis plus de quarante ans.

« Je suis sûrement le seul candidat à la présidentielle dont la femme est du +Service secret+ », le nom du service de protection des personnalités aux Etats-Unis, s’est-il amusé au lendemain de l’incident.

A son entrée en campagne au printemps dernier, Joe Biden avait donné le ton, en démarrant son premier discours avec cette phrase rendant hommage à la popularité de son épouse.

« Je m’appelle Joe Biden et je suis le mari de Jill Biden ».

Il la répète depuis sans relâche et Jill Biden a pris une place centrale dans sa campagne.

Rendue célèbre par ses huit ans passés à ses côtés quand il était le bras droit de Barack Obama, elle sillonne les Etats-Unis pour ses propres évènements avec une vigueur qui semble parfois dépasser celle de son époux.

Dans ces rencontres, elle présente Joe Biden comme le candidat le plus à même de rassembler non seulement les démocrates modérés mais aussi des indépendants et républicains déçus par le président Donald Trump.

C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle a commis un rare faux pas, en août 2019, en appelant des électeurs démocrates à « avaler un peu » la pilule pour voter pour lui.

« Alors d’accord, votre candidat est peut-être meilleur sur, par exemple, la santé que Joe mais vous devez penser surtout à qui peut gagner cette élection » présidentielle en novembre, avait-elle déclaré dans des commentaires controversés.

Mais sa pétulante présence en campagne est surtout un avantage, selon Katherine Jellison, professeur spécialiste en histoire des femmes américaines à l’université de l’Ohio.

« Le fait qu’elle ait accompli des choses impressionnantes sur le plan professionnel tout en présentant une personnalité très chaleureuse et amicale en fait une épouse politique idéale au 21e siècle », dans un pays où il est habituel que les conjoints soient impliqués dans les campagnes, souligne-t-elle.

Jill Biden avait interrompu sa carrière lorsqu’elle avait eu leur fille, Ashley, en 1981, mais avait ensuite repris les études pour décrocher un doctorat en éducation. Elle enseigne toujours dans une université.

« Hillary Clinton et Michelle Obama aussi avaient occupé un rôle de premier plan dans la campagne de leurs époux, mais il est difficile de trouver un conjoint qui ait été plus au coeur d’une campagne présidentielle », ajoute Katherine Jellison.

– « Redonné la vie » –

Après des premiers résultats décevants qui, pour beaucoup, signaient sa mort politique, Joe Biden vient d’opérer un spectaculaire retour lors du « Super Tuesday » vers le statut de favori des primaires démocrates.

Et c’est main dans la main que Jill et Joe Biden étaient montés mardi soir sur scène pour fêter ces victoires.

« C’est comme cela que nous avons toujours fonctionné. J’ai fait campagne dans toutes ses élections », avait-elle récemment confié à CNN.

Sénateur pendant 36 ans, puis vice-président de 2009 à 2017, Joe Biden en est à sa troisième campagne présidentielle.

Jill Biden se montre particulièrement protectrice cette fois, peut-être en réaction à l’avalanche de critiques déversées par Donald Trump contre son époux.

Dès février, Jill Biden avait démontré qu’elle était prête à défendre physiquement son époux, en repoussant un manifestant qui s’approchait du candidat, dans le New Hampshire.

Joe et Jill Biden se sont mariés en 1977, cinq ans après l’accident tragique qui avait emporté la première épouse du sénateur et leur fillette.

Encore petits, ses deux fils survivants, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d’épouser Jill quelques années plus tard, a raconté Joe Biden dans des mémoires, où il avait écrit:

« Elle m’a redonné la vie ».

Macron salue « la décision historique » de Ouattara de ne pas se représenter

Emmanuel Macron a salué jeudi la « décision historique » du président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas se présenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle en octobre.

« Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », a réagi le président français dans un tweet.

Le chef de l’Etat ivoirien, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a créé la surprise jeudi en annonçant son intention de ne pas être candidat et « de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

La Constitution ivoirienne n’autorise que deux mandats, mais M. Ouattara, 78 ans, élu en 2010, puis réélu en 2015, estimait avoir le droit de se représenter en raison du changement de Constitution en 2016, ce que contestait l’opposition.

Au cours de la visite d’Emmanuel Macron à Abidjan en décembre, la question du contexte délicat de la prochaine élection présidentielle avait été évoquée. Le président français s’était déclaré « confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne ».

Ce scrutin se déroulera dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président en place, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.

USA: plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars contre le coronavirus

Le Congrès américain a approuvé jeudi un plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus qui se propage aux Etats-Unis, notamment dans l’ouest du pays, alors que le gouvernement se dit confiant dans sa capacité à endiguer l’épidémie.

Le Sénat s’est prononcé pratiquement à l’unanimité (une seule voix contre) en faveur de ce financement exceptionnel, issu d’un accord entre élus républicains et démocrates, qui avait été voté la veille par la Chambre des représentants.

« Le Congrès a montré une capacité de direction forte et décisive face au nouveau coronavirus », a affirmé le sénateur démocrate Patrick Leahy, saluant un texte préparé et approuvé par les deux camps « en neuf jours en raison de l’urgence ».

Le plan vise à améliorer l’action des pouvoirs publics dans « la prévention, la préparation et la réponse » face à l’épidémie, a-t-il ajouté. Il prévoit notamment de financer la recherche et le développement de vaccins, de traitements médicaux et en matière de diagnostic, ainsi que les services médicaux à distance ou des prêts à taux réduits pour les petites entreprises.

Plus de 180 personnes ont été contaminées par le Covid-19 qui a fait 11 morts, selon un bilan établi jeudi par l’AFP à partir des sources officielles américaines.

L’Etat de Washington (nord-ouest), où 10 morts ont été enregistrées, a indiqué que le nombre de contaminations avait plus que doublé en 24 heures, passant de 39 à 70.

En l’absence de directives des autorités de l’Etat, quelques écoles ont décidé de fermer pour faire des cours à distance.

A Seattle, plusieurs entreprises technologiques ont demandé à leurs salariés de passer au télétravail pour éviter la contamination.

– L' »intuition » de Trump –

Plus au sud, un paquebot de croisière était bloqué au large de la Californie, après la décision des autorités de cet Etat de procéder à des tests à bord où une vingtaine de cas suspects de coronavirus ont été détectés.

Le Grand Princess rentrait à San Francisco, venant de Hawaï après avoir interrompu son circuit suite à la découverte de symptômes chez certains de ses plus de 3.500 passagers et membres d’équipage.

Un homme de 71 ans qui voyageait à bord de ce paquebot durant une précédente croisière au Mexique est mort du Covid-19.

Le Grand Princess appartient à la compagnie Princess Cruises, qui possède également le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon avec plus de 700 contaminations, dont six mortelles.

Comme ailleurs dans le monde, le virus a eu raison de grands rassemblements. Une conférence sur la santé qui devait réunir plus de 40.000 personnes à Orlando, en Floride, a été annulée jeudi, quatre jours avant son ouverture prévue en présence du président Donald Trump.

Le gouvernement américain a pour sa part répété que le risque épidémique dans le pays restait « faible ».

Le ministre-adjoint de la Santé, Brett Giroir, a estimé le taux de mortalité du coronavirus entre 0,1 et 1% au maximum, en se basant sur les nombreux cas non détectés au niveau mondial.

La veille, Donald Trump avait critiqué le chiffre de 3,4% donné par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), affirmant que selon son « intuition », il était « faux ».

L’OMS base toutefois son estimation uniquement sur le nombre de cas confirmés.

« De nombreuses personnes ne tombent pas malades et ne se font pas tester (…) donc pour chaque cas, il y en a au moins deux ou trois qui ne sont pas répertoriés », a expliqué M. Giroir.

Le taux de mortalité « est probablement plus élevé que celui de la grippe saisonnière », qui est d’environ 0,1% selon les services de santé américains, « mais il n’est vraisemblablement pas autour de 2 à 3% », a affirmé le ministre-adjoint.

Dans le monde, l’épidémie a fait au moins 97.616 cas connus depuis le début de l’épidémie, dont 3.347 décès, dans 85 pays et territoires, selon le comptage de l’AFP.

Ouattara, un économiste au coeur des convulsions ivoiriennes

Alassane Dramane Ouattara entend laisser l’image d’un économiste bâtisseur, qui a pacifié la Côte d’Ivoire après une longue crise meurtrière, en annonçant son départ du pouvoir à l’issue de son second mandat fin 2020.

« Je n’ai certainement pas tout réussi, mais les résultats sont là (…). J’ai donné le meilleur de moi-même », a affirmé Alassane Ouattara jeudi, dans le cadre solennel de la réunion du Sénat et de l’Assemblée nationale en congrès à Yamoussoukro.

Lors de son discours, véritable bilan de ses dix années au pouvoir, « Ado », 78 ans, a assuré avoir hérité d’un pays « en lambeaux », et s’est targué d’avoir « ramené la paix et la sécurité » et « remis le pays au travail ».

Le président Laurent Gbagbo ayant refusé de reconnaître sa défaite dans les urnes, Alassane Ouattara était arrivé au pouvoir par les armes, grâce au soutien de l’armée française, ancienne puissance coloniale, et de la rébellion du Nord.

Il avait hérité d’un pays scindé en deux depuis 2002, aux tensions intercommunautaires à fleur de peau, à l’économie minée par les violences et les sanctions internationales.

Cet ancien haut dirigeant du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a su pendant ses dix ans à la présidence jouer de ses relations avec les Occidentaux et les bailleurs de fonds pour attirer à nouveau capitaux et investisseurs.

Alassane Ouattara a ainsi transformé la Côte d’Ivoire, menant notamment une ambitieuse politique de grands travaux.

« 80% de la population a accès à l’eau potable contre 55% en 2011 », a souligné jeudi le chef d’Etat, égrenant ses réalisations: « 40.000 km de route, 22 ponts, 7 universités 33.000 classes, 27 collèges et lycées, 10 nouveaux hôpitaux… ».

– Image de technocrate –

Mais ses détracteurs critiquent un « technocrate international sans âme », sans volonté sociale et ayant instrumentalisé la justice contre ses opposants.

Si la croissance économique est au rendez-vous, avec une moyenne de 8% depuis 2012, l’émigration clandestine vers l’Europe connaît ces dernières années une ampleur jamais vue.

Alassane Ouattara est aussi loin d’avoir jugulé la corruption, pourtant l’une de ses promesses de campagne.

Surtout, la question de la réconciliation reste posée, alors que la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté Laurent Gbagbo, ouvrant la voie à un possible retour en Côte d’Ivoire si l’appel du parquet est rejeté.

« Entre les arrestations politiques des derniers mois et la possibilité qu’il se représente, les Occidentaux lui ont reproché de dériver vers la dictature…. Il a été surpris, vexé même. Persuadé que toutes ses décisions sont bonnes », soulignait fin janvier une source proche du pouvoir.

Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (centre), Alassane Ouattara a accompli la majorité de sa scolarité au Burkina Faso voisin.

Issu du nord du pays majoritairement musulman, il a longtemps été le symbole de la crise identitaire qui a déchiré la Côte d’Ivoire.

– « Ivoirité » –

Marié à une Française, il entre en 1968 au FMI et devient en 1983 vice-gouverneur de la BCEAO, dont il sera plus tard gouverneur.

En 1990, il est nommé Premier ministre par le président Félix Houphouët-Boigny, fonction qu’il exerce jusqu’à la mort du « Vieux » en 1993.

Redoutant ses ambitions, le camp du nouveau président Henri Konan Bédié tente de prouver l’inéligibilité de Ouattara, accusé d’être d’origine burkinabè. Commence ainsi un débat empoisonné sur l' »ivoirité », un concept nationaliste qui a participé à la montée des tensions communautaires.

Lors de la présidentielle de 2000, la candidature de Ouattara est ainsi rejetée pour « nationalité douteuse ».

Après un putsch manqué en 2002, la partition de la Côte d’Ivoire s’impose avec un sud tenu par le camp du président Laurent Gbagbo et un nord rebelle pro-Ouattara.

Sous la pression internationale, Laurent Gbagbo valide en 2005 la candidature Ouattara à la présidentielle, scrutin reporté jusqu’en novembre 2010 et suivi d’une crise qui fera plus de 3.000 morts.

Une offensive finale permet à « Ado » d’accéder au pouvoir le 11 avril 2011. Sa réélection triomphale en 2015 – plus de 83% des voix au premier tour – met fin à l’incessant débat sur sa légitimité.

En annonçant qu’il ne briguerait pas un troisième mandat controversé en 2020, il veut laisser l’image de l’homme qui a permis au pays de tourner la page de la crise. Son souhait ne sera exaucé que si la présidentielle d’octobre se déroule sans heurt, alors que des tensions demeurent dans le pays.

Migrants: la Grèce accusée de recourir à la manière forte

Refoulement en Turquie, utilisation de gaz lacrymogènes, confiscation de biens: la Grèce est accusée de recourir à la manière forte avec les migrants qui tentent d’entrer en Europe, et Ankara lui attribue même la mort de trois personnes.

« Des soldats grecs (…) nous ont pris notre argent, nos téléphones. Il est arrivé la même chose à nos amis », raconte Resul,un jeune Afghan, rencontré par l’AFP le long de la longue frontière terrestre qui sépare la Turquie et la Grèce sur plus de 200 km.

D’autres candidats malheureux à l’exil rencontrés sur les routes affirment qu’ils ont été rossés par les forces de l’ordre grecques, déjà montrées du doigt pour avoir utilisé des gaz lacrymogènes aux ogives potentiellement mortelles en cas de tir tendu sur une personne.

Depuis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières pour laisser passer les migrants désireux de se rendre dans l’Union européenne, Athènes a complètement fermé sa frontière terrestre tout en déployant des forces le long du fleuve Evros.

Les pratiques présumées de « push-back », qui consistent à repousser les personnes qui voudraient entrer sur un territoire sont dénoncées par plusieurs organisations internationales et des ONG, qui reprochent également au gouvernement grec de contrevenir au droit international et européen en décidant de suspendre les demandes d’asile pendant un mois.

– Etat de siège –

De source gouvernementale grecque, on assure qu' »il n’y a pas de refoulements ». Le gouvernement « empêche l’entrée (sur son territoire ndlr), c’est tout à fait différent », a déclaré cette source à l’AFP.

Parmi les mesures décidées par le conseil gouvernemental de sécurité nationale détaillées dans un acte législatif, figurent « l’arrestation, le transfert dans des centres de détention et le retour immédiat, si c’est possible dans leur pays d’origine, de tous ceux qui entrent illégalement dans le territoire grec ».

« Le principe fondamental de non-refoulement » stipule que « personne ne peut être renvoyé dans un pays où sa vie ou sa liberté seraient en péril », a souligné mardi Stella Nanou, la responsable de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Grèce, lors d’une visite au poste-frontière de Kastanies (Pazarkule côté turc).

L’ONG allemande de défense des droits des réfugiés Pro Asyl a elle aussi tancé les autorités grecques, jugeant « illégaux » les renvois vers la Turquie « sans que les procédures d’asile n’aient été enclenchées ».

A la frontière, la région reculée de terres agricoles et de villages assoupis offre le spectacle d’une zone en état de siège: camions militaires et véhicules de police quadrillent la zone du nord au sud et d’est en ouest.

La Turquie accuse aussi les gardes-frontières grecs d’avoir tué trois migrants lors de heurts à la frontière, ce qu’Athènes a fermement démenti, rejetant des « fausses informations ».

– Chaussures et téléphones portables –

Des journalistes de l’AFP ont vu le long de la frontière des soldats grecs cagoulés embarquant des migrants dans des véhicules militaires. Certains réfugiés se trouvaient aussi à bord de fourgonnettes sans plaques d’immatriculation.

Les policiers et les militaires ont systématiquement refusé d’indiquer la destination de ces personnes interpellées.

« On les livre à la justice pour entrée illégale sur le territoire », se contente d’indiquer à l’AFP un policier qui refuse de décliner son identité, à Tychero, un bourg collé à la frontière.

Des forces de l’ordre grecques sont également soupçonnées d’avoir dépouillé des réfugiés de leurs effets personnels.

A Tychero, des paires de chaussures souillées de boue sont entassées à côté de l’entrée du poste de police, ainsi que des téléphones portables. De l’autre côté de la frontière, des migrants marchent pieds nus et affirment que les policiers grecs leur ont pris leurs chaussures.

Quand ils parviennent à entrer en Grèce, les migrants sont livrés à eux-mêmes. A la différence des îles de la mer Egée, aucune organisation humanitaire n’est déployée dans cette vaste région.

Virus: à La Mecque, le lieu le plus saint de l’islam déserté par les fidèles après sa fermeture

L’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam situé au coeur de la Grande mosquée de La Mecque, était vide jeudi après avoir été désertée par les fidèles suite à la décision des autorités saoudiennes de la fermer « temporairement », une mesure inédite pour lutter contre le nouveau coranavirus.

Le royaume avait déjà décidé cette semaine de suspendre « temporairement » la Omra, le petit pèlerinage que les fidèles peuvent effectuer à tout moment de l’année, dans les villes saintes de La Mecque et Médine. Les fidèles étaient néanmoins toujours autorisés à s’y rendre pour leurs prières quotidiennes.

Ces décisions sont intervenues dans le cadre des mesures prises dans les pays du Golfe, qui ont annulé plusieurs rassemblements, festivals ou événements sportifs. Plus de 150 cas ont été enregistrés dans la région, dont cinq en Arabie saoudite.

« L’esplanade (de la Kaaba) est fermée temporairement par mesure de précaution afin d’empêcher la propagation du nouveau coronavirus », a déclaré à l’AFP un responsable au sein de l’organisme qui gère les lieux saints, qualifiant la décision de « sans précédent »

Les chaînes de télévision saoudiennes et des internautes ont diffusé des images d’un sol blanc immaculé autour de la Kaaba, structure cubique drapée dans une étoffe noire brodée d’or, un lieu généralement noir de fidèles.

« Il est étrange de voir l’esplanade de la Kaaba vide, mais l’islam a fait de l’auto-préservation l’un des objectifs de la charia », commente un internaute sur Twitter. Pour un autre, la décision des autorités est « triste mais nécessaire ».

Des millions de fidèles musulmans, venus du monde entier, se rendent à la Grande mosquée pour prier ou effectuer le pèlerinage, notamment en tournant autour de la Kaaba.

L’esplanade restera fermée pour les prières « durant tout le temps de la suspension de la Omra », a indiqué un autre responsable cité par l’agence officielle SPA.

Les autres parties de la Grande mosquée seront fermées « uniquement en dehors des heures de prière dans le but de mener des opérations de nettoyage et de stérilisation », a-t-il précisé.

Quelque 18,3 millions de personnes ont effectué le petit pèlerinage en 2018, selon les derniers chiffres officiels.

Le Hajj, ou le grand pèlerinage qui se déroule à une période déterminée, a attiré environ 2,5 millions de personnes en 2019.

Les autorités s’attendaient, avant la propagation du Covid-19, à accueillir 2,7 millions de fidèles en 2020, le Hajj devant se dérouler entre fin juillet et début août.

Un temps favorite, Elizabeth Warren abandonne la course à la Maison Blanche

Elle était la dernière femme pouvant encore peser dans la course à l’investiture démocrate. La sénatrice Elizabeth Warren a décidé d’abandonner la course à la Maison Blanche après une série de défaites cuisantes dans les premières étapes des primaires, confirmant le grand duel entre Bernie Sanders et Joe Biden.

« Je veux que vous l’entendiez de moi: je suspends aujourd’hui ma campagne présidentielle », a-t-elle indiqué jeudi par téléphone à son équipe de campagne selon un texte publié en ligne, sans indiquer si elle avait décidé de soutenir un autre candidat.

A 70 ans, la progressiste avait grimpé jusqu’au sommet des sondages à l’automne avant de retomber.

Elle n’a pas réussi à arriver en tête dans une seule de la vingtaine de primaires démocrates organisées à ce jour, essuyant des défaites particulièrement humiliantes dans l’Etat du Massachusetts qu’elle représente au Sénat et dans celui où elle a grandi, l’Oklahoma.

Elizabeth Warren doit s’exprimer devant la presse depuis le Massachusetts à 12H30 (17H30 GMT).

La sénatrice d’ordinaire combative était restée très silencieuse depuis la « super » journée électorale de mardi.

– Soutien courtisé –

« Le combat va peut-être prendre une nouvelle forme aujourd’hui, mais je ferai partie de ce combat, et je vous veux dans ce combat avec moi », a-t-elle indiqué jeudi à son équipe de campagne.

Le soutien de cette ancienne professeure en droit, pourfendeuse de Wall Street, qui dispose d’un grand réseau de volontaires et partisans très motivés, est désormais très courtisé.

La question est de savoir si elle donnera ou non ce soutien à l’un des deux candidats restants en mesure de remporter l’investiture: Bernie Sanders, avec lequel elle partage beaucoup d’idées marquées très à gauche, ou l’ex-président modéré Joe Biden, qui a récupéré sa position de favori ces derniers jours.

« La sénatrice Elizabeth Warren est la combattante la plus farouche pour les familles de la classe moyenne », a salué Joe Biden sur Twitter après l’annonce de son retrait. « Son travail à Washington, dans le Massachusetts, et sur le terrain de campagne a fait une réelle différence dans la vie des gens. Nous avions besoin de sa voix dans cette course. »

Elizabeth Warren avait été la première des grands candidats à entrer dans la course à la Maison Blanche, dès décembre 2018.

« Rêvons en grand, battons-nous fort, à nous de gagner! »: la foule, d’abord quelques centaines, puis des milliers, reprenait en coeur son cri de ralliement à travers les Etats-Unis.

Combative, très disciplinée dans sa campagne, elle se targuait d’avoir « un projet » pour toutes les grandes questions et espérait pouvoir rassembler les ailes gauche et plus centriste du parti.

Ancienne électrice républicaine, née de parents modestes, Elizabeth Warren a été visée sans relâche par les piques de républicains, Donald Trump en tête, sur les origines amérindiennes qu’elle a longtemps revendiquées et qui se sont révélées être en fait très diluées.

Le président républicain a d’ailleurs commenté rapidement son départ en employant de nouveau les sobriquets qu’il aime distribuer.

« Elizabeth +Pocahontas+ Warren, qui n’allait nulle part (…), vient juste de quitter la primaire démocrate… trois jours trop tard », a-t-il tweeté en affirmant qu’elle avait empêché ainsi Bernie Sanders de remporter plusieurs Etats.

Elle était la dernière femme figurant parmi les candidats favoris dans les primaires démocrates, dans une course qui avait pourtant débuté avec une diversité record chez les candidats.

-Sexisme? –

« Ce cycle électoral en particulier a soulevé des questions très légitimes sur les défis auxquels sont confrontés les femmes qui se présentent à la présidence des États-Unis », n’a pas manqué de pointer la sénatrice Kamala Harris, elle aussi ex-candidate à l’investiture démocrate.

Le sexisme a pesé sur la candidature de Mme Warren, estime aussi Jessica Valenti, une auteure féministe.

La première explication des commentateurs pour ses défaites va « probablement porter sur les craintes concernant sa capacité à être élue » face à M. Trump, écrivait-elle mercredi sur le site Medium. « Ne me dites pas que cela n’a rien à voir avec du sexisme. J’ai passé l’âge ».

D’autres affirment que ses attaques contre le milliardaire Michael Bloomberg lors des débats ont aussi pu lui coûter, certains la percevant comme « agressive » ou « méchante », ce qui n’aurait pas été le cas avec un homme.

« Je peux citer un milliardaire qui a été empêché d’acheter cette élection », s’est-elle pourtant targuée jeudi à ce sujet auprès de son équipe de campagne.

Afghanistan: Washington tente de maintenir le processus de paix sur les rails

Les Etats-Unis ont appelé jeudi à mettre fin « immédiatement » au « regain de violence » en Afghanistan qui a suivi la signature d’un accord historique avec les talibans, et à surmonter les obstacles pour l’ouverture de négociations de paix interafghanes.

Malgré la détérioration de la situation, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a réaffirmé sa confiance dans les chefs du groupe islamiste chassé du pouvoir à Kaboul en 2001 par Washington pour avoir refusé de rompre avec Al-Qaïda après les attentats du 11-Septembre.

« Nous pensons toujours que les dirigeants des talibans travaillent pour tenir leurs engagements », a-t-il dit lors d’une conférence de presse au département d’Etat, quatre jours après avoir assisté à la signature de l’accord de Doha et à cinq jours du début théorique de négociations directes inédites entre les rebelles et le gouvernement afghan.

Ce texte prévoit que les forces américaines et étrangères entament immédiatement leur retrait progressif, et que le dernier soldat quitte l’Afghanistan dans les 14 mois — à condition que les talibans tiennent leurs engagements en matière contreterroriste et que le dialogue interafghan progresse.

Pour autant, Mike Pompeo n’a pas nié la multiplication des attaques talibanes, qui ont poussé les Etats-Unis à mener une frappe aérienne contre les insurgés.

« Le regain de violence dans certaines parties de l’Afghanistan ces derniers jours est inacceptable », a protesté le secrétaire d’Etat. « La violence doit être réduite immédiatement pour que le processus de paix puisse aller de l’avant », a-t-il martelé.

Après une semaine de « réduction de la violence » globalement respectée préalablement à l’accord finalement signé samedi, les talibans ont repris leurs attaques contre les forces afghanes.

Les diplomates américains espéraient pourtant que cette trêve partielle perdurerait dans l’attente de l’ouverture, prévue le 10 mars probablement à Oslo, des négociations interafghanes, censées permettre de la transformer en cessez-le-feu permanent.

– « Echanges de prisonniers » –

Entre la signature et le 10 mars, « la réduction de la violence reste en vigueur », assurait ainsi un haut responsable américain la semaine dernière.

Mais dès lundi, les talibans ont annoncé la reprise des offensives contre les forces afghanes, tout en confirmant la trêve partielle avec l’armée américaine. Kaboul a ainsi dénombré mercredi 30 attaques talibanes sur les 24 heures précédentes, qui ont tué quatre civils et onze membres de forces de sécurité.

Les Etats-Unis savaient à l’avance « que le chemin serait semé embûches », a tenté de relativiser Mike Pompeo. Il a fait écho au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg qui avait prévenu mercredi dans un entretien avec l’AFP que le processus serait « long et difficile », ponctué par des « déceptions ».

Washington est donc à la manoeuvre pour lever les obstacles un à un et éviter que ce processus de paix déraille. Et pour cause: cela empêcherait à Donald Trump, déjà en campagne pour sa réélection à la présidentielle de novembre, de tenir une de ses promesses phares, le retrait des forces américaines et la fin de la plus longue guerre de l’histoire des Etats-Unis après 18 ans de combats.

Fait exceptionnel, et impensable encore récemment, le président des Etats-Unis s’est personnellement entretenu mardi au téléphone avec le chef politique des talibans, Abdul Ghani Baradar, et a même vanté sa « bonne relation avec le mollah ».

Au-delà de la violence, le principal obstacle au dialogue interaghan est, dans l’immédiat, la libération de prisonniers prévue par l’accord entre les Américains et les talibans. Le texte prévoit, d’ici au 10 mars, un échange de prisonniers pouvant concerner jusqu’à 5.000 rebelles détenus par Kaboul et jusqu’à 1.000 détenus du camp adverse aux mains des insurgés.

Mais le président afghan Ashraf Ghani, dont le gouvernement a été tenu à l’écart des pourparlers de Doha, a rejeté dès dimanche toute libération de prisonniers avant même de s’asseoir à la table des négociations avec les talibans.

« Ce sont des documents âprement négociés: toutes les parties savent qu’il est temps de procéder aux échanges de prisonniers », a répondu le secrétaire d’Etat américain, appelant « toutes les parties à cesser de gesticuler ».

Il a précisé que son émissaire pour l’Afghanistan Zalmay Khalilzad était jeudi à Kaboul pour tenter de surmonter ces obstacles.

Un premier cas de coronavirus confirmé en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud a annoncé jeudi avoir identifié un premier cas du nouveau coronavirus sur son territoire, un homme de 38 ans qui a récemment séjourné en Italie.

Cet homme et son épouse faisaient partie d’un groupe de dix personnes qui est rentré en Afrique du Sud dimanche, a précisé le ministre de la Santé Zweli Mkhize.

A son arrivée sur le territoire sud-africain, cet individu, dont la nationalité n’a pas été précisée, ne présentait pas de symptômes, selon le ministre. Mais mardi, il a consulté un médecin généraliste dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est) à cause de fièvre, maux de tête, maux de gorge et toux.

Les tests ont révélé qu’il était porteur du nouveau coronavirus. Il s’agit du premier cas connu en Afrique australe. Après le Nigeria et le Sénégal, le pays est le troisième en Afrique subsaharienne à enregistrer un cas sur son sol.

Actuellement hospitalisé, « le patient est à l’isolement depuis le 3 mars », a ajouté le ministre en précisant que son médecin l’était également.

« Nous ne sommes qu’au début de tout ça », a prévenu le président Cyril Ramaphosa, appelant cependant la population à « ne pas paniquer ».

« Cela va se transformer en crise nationale et nous avons besoin de continuer d’informer la population. Cela va avoir un énorme impact sur de nombreuses choses », notamment les transports et l’économie qui est « dans une situation très précaire », a-t-il ajouté devant la presse.

L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, vient de replonger dans la récession, la deuxième depuis 2018.

Le pays doit évacuer dans les prochains jours quelque 180 de ses ressortissants de la ville chinoise de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie de coronavirus.

Aucun d’entre eux n’a été officiellement contaminé mais ils seront placés en quarantaine pendant trois semaines à leur arrivée en Afrique du Sud, selon les autorités.

Avant l’annonce de ce premier cas local, seuls deux citoyens sud-africains, membres d’équipage du navire de croisière placés en quarantaine au Japon, ont été contaminés par le coronavirus, selon Pretoria. Ils sont désormais considérés comme guéris et doivent rentrer prochainement en Afrique du Sud.

A l’échelle mondiale, près de 100.000 cas connus ou avérés de nouveau coronavirus ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 3.300 décès, dans plus de 80 pays et territoires, selon un décompte de l’AFP.

Les principaux pays touchés sont la Chine continentale, la Corée du Sud, l’Italie et l’Iran.