Procès pro-Soro: Alain Lobognon clame avoir été « arrêté de façon arbitraire »

Le procès visant Guillaume Soro et ses proches, accusés d’atteinte contre la sûreté de l’Etat ivoirien, se poursuivaient jeudi au tribunal criminel d’Abidjan, où l’ex-député Alain Lobognon a estimé avoir « été arrêté de façon arbitraire ».

« J’ai été arrêté de façon arbitraire le 23 décembre 2019 », a déclaré à la barre l’ancien député Alain Lobognon.

Il a soutenu que la conférence de presse tenue le 23 décembre 2019 était « une initiative personnelle et unilatérale », jugeant que son interpellation est un « traquenard », car « il n’y  a pas de complot (contre l’autorité de l’Etat) ni hier, ni aujourd’hui ».

Pour lui, « c’est une erreur de communication et de positionnement des proches » du chef de l’Etat Alassane Ouattara. Ensuite, « en quittant Paris, l’intention de Soro était d’atterrir à Abidjan par tous les moyens ».

« Mes relations avec les autorités actuelles sont énormes. Attenter à leur intégrité physique, c’est attenter à ma vie », a-t-il lâché. La défense a par ailleurs demandé la comparution de Méïté Sindou, un ex-collaborateur de Soro, qui a démissionné de GPS (mouvement citoyen créé par Soro).

Trois avocats de la défense dont Me Diallo, se sont retirés du prétoire, soutenant avoir été empêchés de poser assez de questions. Le président du tribunal criminel a suspendu l’audience qui devrait reprendre mercredi prochain. 

Candidat à la députation de la circonscription de Fresco (sud-Ouest ivoirien), depuis son lieu de détention, Alain Lobognon a été battu. L’ancien ministre ivoirien des Sports, ne jouit plus de l’immunité parlementaire. 

Le secteur privé ivoirien présente un recueil RSE au gouvernement

Le secteur privé ivoirien a présenté jeudi à des représentants du gouvernement un recueil de bonnes pratiques de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en Côte d’Ivoire, lors d’une cérémonie à Abidjan.Ce projet porté par la Chambre de commerce européenne de Côte d’Ivoire (Eurocham), associe plusieurs entreprises locales qui se sont engagées à travers ce recueil intitulé « Cap sur la RSE », qui invite toutes les personnes morales pour « une économie plus responsable ».

M. Marc Alberola, président de Eurocham, a exhorté l’Etat ivoirien à accompagner les entreprises dans cet élan. Trois membres du gouvernement étaient présents: le ministre du Commerce et de l’industrie, Souleymane Diarrassouba, le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi.

Le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, chargé de l’Intégration africaine, Alcide Djédjé, a également pris part au lancement du recueil RSE, qui prend progressivement place dans la stratégie des entreprises. 

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, a dit être convaincu que la RSE « va devenir la norme dans l’avenir »; et la Côte d’Ivoire qui exporte 40% de ses produits vers l’UE, doit motiver les entreprises vers la RSE.

M. Alcide Djédjé a fait observer qu’en réalité cela est une déclinaison des ODD (Objectifs de développement durable), révélant que cette norme à l’avenir sera exigée pour opérer sur le marché européen, c’est pourquoi les entreprises devraient s’en « approprier ».

Le ministre ivoirien du Commerce et de l’industrie,  Souleymane Diarrassouba, a rappelé que cette conception n’est pas nouvelle, toutefois elle ouvre la voie de la compétitivité à travers la traçabilité et « les entreprises n’ont d’autres choix que de s’engager dans cela ».

« Ca devient une obligation », a-t-il lancé, avant d’ajouter que « ce sont des sujets importants que nous avons intégré dans la Conception de la stratégie de développement industriel durable et inclusive ». 

La RSE peut à première vue sembler générer un coût, mais cela est « un facteur de création de valeurs et le gouvernement va accompagner cela », a rassuré le ministre du Commerce et de l’industrie devant les dirigeants d’entreprises.

Outre les questions d’environnement et de durabilité, les enjeux liés à la santé et au bien-être sont pris en compte par la RSE. Cependant, elle résulte d’une prise de conscience du secteur privé: plus de 55 entreprises et associations ont pris part à ce recueil. 

A travers ce recueil de près de 160 pages, Eurocham veut mettre en valeur les actions RSE en entreprise en Côte d’Ivoire et inciter celles qui n’ont pas encore adopté cette démarche à s’engager.  

L’Egypte et le Soudan « profondément préoccupés » par les dommages potentiels du remplissage du barrage de la Renaissance

Par Mohamed Fayed — L’Egypte et le Soudan se sont déclarés profondément préoccupés par les effets et les dommages potentiels du remplissage et de l’exploitation du barrage de la « Renaissance » par l’Ethiopie, de façon unilatéralement et sans accord juridiquement contraignant régissant les travaux de cet immense ouvrage.Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue d’une rencontre de haut niveau entre les ministres égyptiens des Affaires étrangères et de l’irrigation respectivement Sameh Choukri et Mohamed Abdelatti et leurs homologues soudanais à savoir Mme Meryam Al- Sadiq Al-Mahdi, ministre des Affaires étrangères, et Yasser Abbas, ministre de l’Irrigation et des Ressources en eau, les deux parties ont souligné l’importance d’efforts internationaux concertés pour parvenir à un règlement de la crise du barrage de la Renaissance, en tenant compte des intérêts des trois pays et en garantissant leurs intérêts communs.

Les deux parties se sont également accordées sur la nécessité d’une coordination afin de protéger la sécurité, la paix et la stabilité dans la région et le continent africain en général, ce qui nécessite une intervention agissante de la communauté internationale pour parer aux risques liés à la poursuite par l’Éthiopie de sa politique d’imposer le fait accompli aux pays en aval et la volonté unilatérale que continue de suivre Addid-Abeba, qui s’acharne dans son annonce d’ intention de remplir le barrage de la Renaissance lors de la prochaine saison des crues sans tenir compte des intérêts du Soudan et de l’Égypte.

Les efforts continentaux et internationaux doivent se poursuivre pour pousser l’Éthiopie à négocier sérieusement, de bonne foi et avec une réelle volonté politique, afin de parvenir à un accord global, juste et accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance, après que les négociations parrainées par l’Union africaine aient abouti à une impasse en raison de l’intransigeance éthiopienne, souligne la Déclaration conjointe.

Les entretiens entre les deux parties ont également porté sur les relations bilatérales entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans l’intérêt des peuples des deux pays.

Avec une capacité de production hydroélectrique de 6.450 MW, soit trois fois celle du barrage d’Assouan, le Grand barrage de la Renaissance n’aura d’équivalent sur le continent qu’Inga III, une fois ce projet réalisé sur le fleuve Congo. Grâce à cet ouvrage, l’Éthiopie assurera son indépendance énergétique, tout en exportant pour près de 800 millions de dollars d’électricité chaque année chez ses voisins soudanais, kényans et djiboutiens.

Pour dompter les eaux du Nil Bleu, qui contribue à lui seul à près des deux tiers du débit du fleuve, les Éthiopiens ont investi officiellement près de 6 milliards de dollars, soit près de la moitié du budget annuel de l’État.

Pour démarrer au plus vite sa production d’énergie, l’Éthiopie veut le remplir en sept ans, quand l’Égypte demande d’y parvenir en douze à vingt ans. Selon certains experts, le barrage de la Renaissance pourrait diminuer de 25 % le débit annuel du fleuve. Depuis 1959, un traité de répartition des eaux accorde 55,5 milliards de m3 à l’Égypte et 18,5 milliards de m3 au Soudan, soit près de 90 % du débit annuel du fleuve. Les eaux qui descendent des hauts plateaux éthiopiens représentent 85 % de l’eau douce consommée par l’Égypte.

L’Égypte estime que le remplissage de ce barrage pourrait réduire sa part d’eau de 20 milliards de mètres cubes d’eau du Nil, ce qui provoquera une véritable catastrophe puisque ce pays est presque entièrement dépendant de l’eau du Nil. Cette part pourrait diminuer pour atteindre 34 milliards de mètres cubes par an, ce qui constitue un vrai désastre pour l’Egypte.

Une académie internationale de lutte contre le terrorisme inaugurée en Côte d’Ivoire

Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, Jean-Yves Le Drian, ont inauguré officiellement jeudi à Jacqueville, dans le Sud ivoirien, l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme.

Le ministre d’Etat, ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, qui a ouvert les discours, a rendu un vibrant hommage à feu Hamed Bakayoko, ex-Premier ministre, qui a porté à bras le corps ce projet, dont la première tranche des travaux d’infrastructures a été inaugurée.

Cet ouvrage permettra le démarrage des activités d’entraînement, de formation des cadres et de réflexion stratégique sur un site adapté, a indiqué M. Téné Birahima Ouattara, précisant que ce site a une superficie de 1.100 hectares avec des réalisations d’environ 15 milliards de Fcfa.

Il permettra notamment d’accueillir une structure de direction, d’assurer simultanément trois stages de formation de 25 stagiaires, d’héberger 25 stagiaires et d’entraîner des unités de contre-terrorisme en milieu urbain et rural, de tirs et de la protection rapprochée, a-t-il souligné.

L’académie se veut un pôle d’expertise et d’entrainement des unités spécialisées et de formation des cadres acteurs de la lutte anti-terroriste issus des ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur et d’autres ministères ainsi que le creuset de la recherche stratégique sur la menace terroriste.    

Près de 500 acteurs de la lutte anti-terroriste provenant d’une quinzaine de pays africains ont déjà été formés dans cette académie. Selon M. Ouattara, les travaux restant à réaliser sont estimés à 25 milliards Fcfa et des recherches de ressources devraient être lancées bientôt.  

« Nous protégeons nos peuples et leur avenir » dans un environnement de paix et de sécurité auquel ils aspirent tant, a déclaré le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi. Pour lui, « il se dessine là le futur de la paix sur le continent » africain.

Ce camp d’entraînement est certifié par les unités de corps d’élite françaises et son institut de recherche. « Veillez en permanence à son organisation avec les Etats frères et tous les partenaires de la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé.

M. Patrick Achi a présidé à Abidjan, peu avant l’inauguration de cette académie, une signature de convention entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la République française portant sur la gestion de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville.

Le protocole a été paraphé par le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara représentant la partie ivoirienne et le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.  

M. Jean-Yves Le Drian, dans un discours, à l’inauguration, a déclaré que «le fléau du terrorisme n’est pas une fatalité ni en Afrique ni ailleurs, c’est une menace qu’il nous faut combattre, comme nous continuerons à le faire au Sahel et comme nous le ferons ici ensemble».

«Nous savons que notre responsabilité, c’est de combattre ensemble cet ennemi commun dont les exactions au Sahel nous concernent directement, car sur la carte des menaces, le Sahel est la frontière Sud de l’Europe et la frontière Nord des Etats du Golfe de Guinée», a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française a été reçu par le président ivoirien Alassane Ouattara.

La Côte d’Ivoire est la cible des terroristes depuis quelques années. Le pays a été plusieurs fois attaqué par des terroristes qui ont aussitôt été repoussés notamment dans l’extrême nord, où il fait frontière avec le Mali et le Burkina Faso.

Logements « abordables »: 40.000 unités bientôt construites à Abidjan

Quelque 40.000 logements sociaux devraient être construits à Songon-Kassemblé, à l’Ouest d’Abidjan, au terme du Projet d’Assistance technique du don IDA sur le financement du logement abordable, porté par l’Uemoa et financé par la Banque mondiale.

Le Projet d’Assistance technique du don IDA sur le financement du logement abordable (PFLA-Uemoa) a pour objectif d’appuyer les politiques de l’habitat et les politiques foncières entreprises par les États membres de l’Uemoa, a dit M. Papa Madiaw Seck, coordonnateur du PFLA-Uemoa.

Il intervient dans un contexte où la Commission de l’Uemoa a décidé d’apporter un appui consistant à améliorer les instruments de politique foncière et de logement notamment institutionnels, financiers et réglementaires afin de promouvoir un marché du logement efficace.

L’objectif étant de permettre « l’accès à toutes les catégories de population » à un toit, a fait savoir M. Papa Seck. Ce projet, dans la commune de Songon-Kassemblé, devrait s’étendre sur près de 500 hectares et accueillera d’ici quelques années 40.000 ménages. 

M. Clément Fourchy, directeur adjoint du Cabinet Espelia, a présenté les résultats d’une Mission d’appui-conseil aux programmes de logements sociaux Songon-Kassemblé, lors d’une cérémonie jeudi à Abidjan.

Cette mission d’appui-conseil qui a duré 18 mois a permis de travailler sur l’opération de Songon-Kassemblé afin d’identifier des pistes d’accélération de la poursuite du projet en vue de permettre la « mise à disposition plus rapide de logements pour les populations », a-t-il souligné.

Pour M. Fourchy, outre ces habitations, il faut aménager d’autres espaces pour créer une ville avec des zones industrielles, des infrastructures sociaux-économiques et éducatives, afin que les populations aient tous les services et commodités d’une cité moderne.

Il a conseillé la création d’une société d’aménagement, la valorisation de la fonction d’aménageur, mettre les promoteurs immobiliers en compétition, la mis en place de véritables équipes de projets au niveau des maîtrises d’ouvrage.

Le ministère de la Construction devra disposer d’une meilleure vision de l’équilibre économique des opérations du point de vue des aménageurs que des promoteurs pour identifier les leviers d’optimisation potentiels des prix de sortie et les modalités de financement de l’aménagement,  a-t-il poursuivi.

Le directeur de Cabinet adjoint, Jean Michel Gba Tean, représentant du ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme, a assuré qu’ au moment où cet appui prend fin, le ministère et les partenaires se sentent outillés pour « booster le programme ».

M. Gba Tean a fait savoir d’ailleurs qu’ « une équipe projet dédiée au pilotage de l’opération de Songon-Kassemblé est en cours de recrutement », avant d’ajouter que les consultations devraient être achevés d’ici à mi-juillet 2021.

Le représentant de la Banque mondiale, Adama Touré, a indiqué que l’appui proposé vise à renforcer les capacités des acteurs immobiliers en vue d’un foncier sécurisé et aménagé, dans la commune de Songon. 

En Côte d’Ivoire, l’accès au logement est fortement contraint. Dans la capitale économique, Abidjan, l’on estime que plus de la moitié des ménages vie dans des conditions de surpeuplement et où 15% des habitants se trouve dans des quartiers précaires. 

Le déficit de logements en Côte d’Ivoire est estimé entre 400 et 600.000 unités. Dans ce contexte, l’Etat s’est engagé dans un programme ambitieux en faveur de logements décents, sûrs et abordables. 

La diaspora africaine contribue aux économies nationales du continent

La diaspora africaine est une contribution considérable aux économies nationales du continent, a souligné jeudi le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Lors d’une réunion virtuelle de consultation, de concertation et d’échange en vue de préparer la mise en place du Haut comité de la décennie des racines et diasporas africaines, le ministre a ajouté que la diaspora africaine est « l’agent d’une mission économique à double vocation : d’investissement et de co-développement ».

La diaspora est une des premières sources de financement du continent, si ce n’est la première, a-t-il rappelé relevant que les transferts de fonds de la diaspora représentent plus de trois fois les niveaux de l’aide publique au développement et des investissements directs à l’étranger à destination de l’Afrique subsaharienne.

Ces transferts ont par ailleurs déjoué les prédictions en résistant remarquablement aux effets économiques de la pandémie avec, en général, une baisse plus faible que prévu en Afrique, a-t-il poursuivi notant que ces transferts ont même augmenté en 2020 dans de nombreux pays. « Forte de ses 150 millions d’âmes dans le monde, la diaspora africaine est d’abord une chance pour le continent. Elle est cimentée autour d’un sentiment d’appartenance culturelle et humaine et apporte une addition à l’identité africaine, qu’elle fait rayonner dans les sociétés où elle évolue », a indiqué le ministre.

Elle est, de ce fait, un pont avec les autres continents et cultures, si bien qu’elle est appelée la « 6-ème sous région » du continent : une région où le « territoire de vie » rejoint le « territoire d’origine », a relevé le ministre marocain, notant que les migrants africains sont souvent considérés comme des personnes vulnérables, victimes de discriminations de toutes sortes.

Pourtant, le ministre affirme que ces difficultés n’ont pas empêché la multiplication de « success stories » de figures africaines qui, partout dans le monde, se sont imposées, dans les différents domaines, notamment l’économie, la politique, les sciences et la culture.

Mais, si sa contribution est essentielle, Nasser Bourita fait savoir que la diaspora exprime, elle aussi, le désir d’être accompagnée. Or, l’Afrique a bien des efforts à faire à cet égard puisque seulement 10% des envois de fonds sont investis dans des projets ou produits d’épargne en Afrique, a-t-il avancé.

Au-delà de l’aspect financier, « nous avons la responsabilité de créer le cadre propice à un retour des compétences et à une meilleure redistribution au territoire d’origine », a-t-il souligné, appelant à accorder une visibilité accrue à cette diaspora en l’intégrant politiquement, administrativement, médiatiquement et culturellement. « C’est là le sens de notre engagement au Maroc », a-t-il dit.

Le Maroc compte plus de 5 millions de concitoyens résidant à l’étranger, présents dans 100 pays, sur les cinq continents et pour lesquels leur lien avec la mère patrie ne s’est jamais distendu, a-t-il assuré.

Dans ce sillage, il a noté que le Maroc a veillé à ce que le Pacte mondial pour des Migrations Sûres, ordonnées et régulières, adopté à Marrakech en 2018, prenne dument en considération l’apport important des diasporas dans le développement des pays à la fois d’origine et de destination. En effet, le Pacte de Marrakech a instauré, pour la première fois une méthodologie pour une coopération qualitative entre pays d’origine et de destination, en vue d’une gouvernance migratoire responsable et coordonnée, a-t-il relevé.

La cohérence entre les positions continentales et globales du Maroc, découle d’une politique constante du Royaume en la matière qui est reflétée dans deux stratégies nationales fondamentales, toutes les deux en convergence avec l’esprit de l’initiative du Togo, a-t-il révélé.

Le ministre a fait part de quelques éléments devant alimenter la feuille de route du Maroc pour faire de nos diasporas de puissants facteurs de développement. « Nous devons, à cet égard soutenir une réduction significative des coûts de transaction liés aux envois des fonds, un manque à gagner considérable », a-t-il indiqué, ajoutant que ces coûts doivent être impérativement ramenés à 3%, pour répondre à l’Aspiration 2 de l’agenda 2063 de l’UA et atteindre l’Objectif 10 des objectifs du développement durable à l’horizon de 2030.

Il faut en outre partager les « success stories » qui permettent de canaliser les flux financiers des diasporas vers l’économie formelle, être prospectif et faire appel à l’expertise pour élaborer des modèles d’implication financière innovants ainsi que de veiller à partager nos expériences sur les « Repats », ces personnes de la diaspora ou d’ascendance africaine qui souhaitent concrétiser leur projet de retour.

Maroc-Espagne: L’Europe doit rester neutre, selon le parlement africain

Le Parlement panafricain estime que le différend qui oppose Rabat à Madrid « est une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques ».Le Parlement panafricain (PAP) n’y est pas allé par quatre chemins pour rappeler à son homologue européen la posture à adopter dans la crise entre le Maroc et l’Espagne. Pour l’institution régionale africaine, le différend qui oppose Rabat à Madrid « est une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques ou à l’aide d’une négociation bilatérale directe ».

En effet, rappelle le parlement africain citant des engagements pris par les deux institutions à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2017, « tous les problèmes opposant deux Etats relèvent des relations bilatérales entre ceux-ci et les deux parlements ne peuvent intervenir qu’au cas où ceux-ci ont débattu de ce problème au préalable. »

Partant de là, l’organisation panafricaine a demandé donc au « parlement européen à s’abstenir de toute prise de position susceptible d’exacerber les tensions et appelé les deux parties à résoudre la crise dans un cadre purement bilatéral ».

Le président sortant du PAP, et ambassadeur de bonne volonté, Roger Nkodo Dang s’est par ailleurs félicité de la décision du Roi Mohammed VI de faire revenir dans son pays tous les mineurs marocains non accompagnés, entrés illégalement dans l’Union européenne.

Il a en outre salué les différents efforts fournis par le Maroc, notamment dans la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, la traite des êtres humains dans le respect des principes et des exigences du partenariat qui l’unit avec l’Union européenne et à son environnement régional.

Enfin, le Parlement panafricain se réjouit de l’initiative prise par le Maroc d’abriter le premier centre africain dédié à l’étude et à l’examen de l’immigration clandestine, dénommé « Observatoire Africain des Migrations. »

Sahel: Macron annonce une «transformation profonde» de Barkhane

Le président Emmanuel Macron a annoncé, ce jeudi 10 juin 2021, la « transformation profonde » de sa force militaire Barkhane, qui opère au Sahel.Au cours d’une conférence de presse, le chef de l’Etat de la France a annoncé la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure ». « (…) nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a dit Emmanuel Macron.

Il a souligné que « la présence durable dans le cadre d’opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l’État et des services de l’État à la stabilité politique et au choix des États souverains ».

« La poursuite de notre engagement au Sahel ne se fera pas à cadre constant. Nous ne pouvons pas sécuriser des zones qui tombent dans l’anomie parce que les États ne prennent pas leurs responsabilités », a poursuivi le président Macron, annonçant du coup des consultations, avant fin juin, avec les pays du G5-Sahel, les Etats-Unis et les autres partenaires de Paris.

Forte de 5100 soldats, Barkhane qui a été lancée le 1ᵉʳ août 2014 sur les cendres des opérations Serval et Épervier, cédera à son tour la place à une alliance internationale contre le terrorisme qui va associer les Etats de la région du Sahel.

Après le deuxième coup d’Etat du colonel Assimi Goïta contre le président de la transition, Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane le 24 mai dernier, la France a suspendu ses opérations militaires conjointes avec le Mali dans le cadre de la force Barkhane.

Sénégal : centralisation des informations financières pour les PME

Le ministère du Commerce et des PME, en collaboration avec ses partenaires, met actuellement en place un guichet unique d’informations pour les PME/PMI.Après la mise en place d’un guichet unique pour la création d’une entreprise au Sénégal, place désormais au guichet unique de financement. Plusieurs petites et moyennes entreprises pointent du doigt en effet l’absence de financement pour booster leur envol. Mais ce qui est présenté comme une absence de liquidité n’est en réalité qu’un manque d’informations. Nombre de PME/PMI ignorent la pléthore d’organismes et de mécanismes de financement mise en place par l’Etat.

Et c’est pour pallier ce problème que le ministère du Commerce et des PME met en place un guichet unique d’informations au profit de ces jeunes entreprises. « La manne d’informations sur le financement des entreprises a besoin d’être centralisée autour d’un guichet unique. Le ministère a ainsi entrepris la réalisation, au profit des PME, d’un guide de financement », a déclaré la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta.

« Les initiatives sont nombreuses, mais parfois méconnues. Et ce nouveau guichet unique permettra aux chefs d’entreprises d’avoir à tout instant des éléments de base sur le financement et les opportunités d’investissement », a fait savoir Mme Diatta.

Elle s’exprimait à l’occasion de la première édition des « RENDEZ-VOUS DE L’ENTREPRISE : ACTIONS PME », une série de rencontres bimensuelles publiques inscrites dans le plan de travail annuel (PTA 2021), entre le ministre en charge des PME, les structures d’appui et d’encadrement des entreprises, les ministères sectoriels concernés et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), dans tous les secteurs d’activités économiques.

Cette première rencontre entre les entrepreneurs et la ministre du Commerce était axée sur la problématique de financement. A ce propos, Aminata Assome Diatta a indiqué que l’Etat du Sénégal a récemment adopté une loi d’orientation relative aux PME. Celle-ci vise à améliorer le cadre réglementaire et institutionnel des PME avec l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) comme agence d’exécution.

Par ailleurs, a informé la ministre, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a également mis en place un dispositif de financement des PME/PMI pour inciter les banques commerciales, à travers l’accompagnement des structures d’appui aux entreprises, à financer davantage ces petites pousses de l’économie.

« Tous ces efforts de l’Etat visent à combler les dysfonctionnements du système bancaire qui ne répondent pas toujours aux besoins des PME. En dépit de leur nombre important, soit 99,8% de notre tissu économique, les PME n’ont pu capter en 2020 que 10,5% du total des crédits accordés aux entreprises », a indiqué Aminata Assome Diatta.

Revenant sur la rencontre de ce matin, elle a indiqué que son objectif global est de créer un cadre dynamique et transversal qui va servir de lieu d’expression et d’échanges sur les besoins et problèmes quotidiens auxquels font face les PME sur toute l’étendue du territoire national. Cela, afin de permettre au gouvernement d’y apporter des solutions efficaces et diligentes.

De façon plus spécifique, ce rendez-vous bimensuel vise à permettre aux entreprenants de s’exprimer sur le quotidien et leurs difficultés ; offrir un cadre aux services de l’Etat d’avoir à temps réel les informations sur les problèmes des PME ; mettre en place un dispositif de suivi-évaluation qui va assurer le portage, le suivi des problèmes identifiés et des réponses proposées par l’Etat.

Les difficultés auxquelles sont confrontées les PME seront ainsi répertoriées à deux niveaux : les difficultés internes et les difficultés externes.

En ce qui concerne les relations extérieures, le focus sera mis sur les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il s’agira, pour chaque « Rendez-vous des PME » d’inviter un pays partenaire et de mettre en œuvre une stratégie d’accès au marché dudit pays. Pour cette première édition, c’est le Burkina Faso qui est le pays invité d’honneur.

Le premier « RENDEZ-VOUS DE L’ENTREPRISE : ACTIONS PME » a été l’occasion pour les entrepreneurs d’exposer les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Plusieurs d’entre eux ont ainsi plaidé pour un financement plus approprié aux différents secteurs, le suivi après formation, l’équipement en unités de transformation, des facilitations pour l’écoulement des produits transformés…

Nigeria: un train à large écartement pour relier Lagos-Ibadan

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a lancé ce jeudi le projet Lagos-Ibadan de voie ferrée à écartement standard.Au cours de la cérémonie tenue à Lagos, le chef de l’Etat nigérian a décrit le projet comme une autre étape importante dans la volonté de son administration de revitaliser le système ferroviaire et d’en faire un mode de transport de choix pour les passagers et le fret.

Il a promis que son administration continuerait à donner la priorité au système ferroviaire en tant qu’épine dorsale du transport, capable de transformer l’activité industrielle et économique au Nigeria.

« Cette ligne vitale établit une chaîne d’approvisionnement logistique de bout en bout dans le transport ferroviaire entre Lagos et Ibadan, car les marchandises destinées à l’arrière-pays seront désormais transportées par train directement du quai du port d’Apapa jusqu’au dépôt de conteneurs intérieurs situé à Ibadan, d’où elles pourront être distribuées dans d’autres parties du pays », a-t-il déclaré.

« Nous avons dans le secteur ferroviaire, en plus d’autres projets d’infrastructure ferroviaire en cours, entrepris l’achèvement de la portion restante Ibadan-Kano de la voie ferrée Lagos-Kano », a indiqué Buhari.

Il a assuré que le projet ferroviaire Lagos-Kano, une fois achevé, reliera la ligne Kano-Maradi (en République du Niger) et qu’une liaison ferroviaire entre Lagos, le port du sud du Nigeria et Maradi, sera réalisée.