Le Maroc et le Sénégal signent un accord sur la protection des données personnelles

La Commission de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) au Maroc et son homologue au Sénégal ont signé, mercredi à Rabat, un protocole d’accord visant à promouvoir la coopération bilatérale dans ce domaine.Signé par le président de la CNDP-Maroc, Omar Seghrouchni, et le directeur des affaires juridiques du contentieux et de la conformité de la CDP au Sénégal, Mohamed Diop, ce protocole formalise les relations déjà existantes entre les deux commissions, en mettant en place des dispositions de collaboration, d’échange d’informations, de partage de procédures ou encore de traitement de problématiques communes.

M. Diop a mis en exergue la multiplicité des transferts de données entre les entreprises sénégalaises et marocaines, notamment dans le secteur financier et bancaire, relevant que la signature de ce protocole vient, entre autres, encadrer ces transferts et accompagner les entreprises dans ce domaine.

Le Maroc, à l’instar du Sénégal, fait partie de plusieurs instances internationales, telles que le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP) dont la CNDP Maroc assure le secrétariat permanent et l’Association francophone des autorités de protection des données personnelles, d’où la nécessité de concrétiser la coopération bilatérale dans ce sens, a-t-il conclu.

Maroc : Plus de 38.300 individus en détention préventive

La population carcérale au Maroc est au nombre de 86.233 détenus, dont 38.373 personnes sont en détention préventive, soit 44,5% sont en détention préventive, soit pratiquement la moitié de la population dans le milieu carcéral.Selon le ministre de la justice, Mohamed Benabdelkader, le recours important à la détention préventive est dû à des facteurs judiciaires, sociaux et économiques.

La rationalisation du recours à la détention provisoire n’est plus une demande de la société civile, mais une revendication de la part du parquet général lui-même.

Face à cette situation, le gouvernement semble miser sur la réforme des textes juridiques encadrant le recours à cette option par les magistrats compétents.

Madagascar : résurgence de la poliomyélite

De nouveaux cas de poliomyélite ont été détectés à Madagascar dans trois localités du pays.En 2018, Madagascar pensait vaincre la maladie paralysante avec cette fanfaronnade un « Pays libéré de la polio ». Trois ans plus tard, le pays subit un retour de bâton avec l’apparition de plusieurs cas à l’est du pays précisément dans les communautés urbaines de Vangaindrano et Mitsinjo et dans le sud-est d’Ampa­nihy.

La direction du Programme élargi de vaccination (DPEV) n’a pas donné le nombre exact de personnes atteintes mais justifie cette réapparition par l’absence d’une campagne de vaccination pour les enfants touchés, selon Dr Rivomalala Rakotonavalona, coordonnateur du DPEV.

Après la détection de plusieurs cas en 2015, le pays avait lancé plusieurs campagnes de vaccination pour éradiquer la maladie et pensait y parvenir en 2018. Des performances qui avaient valu à Madagascar le label de « Polio Free » de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Mais l’Oms avait rappelé « l’importance du maintien des efforts pour aller vers l’éradication de la polio à l’échelle mondiale » à l’époque.

L’apparition de la pandémie de la Covid-19 a chamboulé l’immunisation des enfants. Le taux de couverture vaccinale a diminué avec les efforts réalisés par le gouvernement pour stopper la propagation du coronavirus, exposant le pays à une recrudescence de la « paralysie infantile » pourtant évitable par la vaccination.

Social, santé et migration au menu des quotidiens marocains

L’intervention de l’Etat dans la vie nationale, l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie du Covid-19, l’attitude des Marocains vis-à-vis des migrants et la campagne de vaccination, sont les principaux sujets traités par les éditorialistes des quotidiens parus jeudi.+Aujourd’hui le Maroc+, qui aborde l’intervention de l’Etat dans la vie nationale, écrit que l’administration publique et les fonctionnaires ont été « incontestablement les chevilles ouvrières » du dispositif exceptionnel qui a permis au Maroc de lutter et surmonter la crise sanitaire avec succès.

Les départements de la santé, de l’éducation, de l’intérieur, de l’agriculture, de l’industrie, des finances, ainsi que les agents d’autorité et les forces de l’ordre toutes catégories confondues, en première ligne depuis mars 2020, ont pu relever le défi « malgré son envergure, son caractère inédit et sa complexité », relève le journal.

De plus, le Maroc s’apprête à lancer des chantiers encore « plus complexes », et « déterminants » qui devront « impérativement » être mis sur les rails dès cette année, ajoute-t-il, soulignant que dans tout cet « enchevêtrement » de processus et de réformes, la principale locomotive « ne sera autre que l’Etat et donc les fonctionnaires ».

+L’Opinion+, qui revient sur les enjeux de l’assouplissement des restrictions liées à l’épidémie de coronavirus, estime que le paysage d’après la bataille contre le Covid « devrait être sinistré ».

La reprise est « lente » et « rien ne semble indiquer qu’elle devrait s’accélérer à court terme”, d’autant plus que les signes de la pandémie “sont toujours présents » et des foyers apparaissent sans prévenir, sous des formes diverses, explique la publication.

L’assouplissement des mesures de l’état d’urgence sanitaire tend à rendre une normalité à la vie en société, mais la crainte n’a pas disparu pour autant et les barrières psychologiques sont certainement « les plus difficiles à lever », estime-t-il.

+Le Matin+ note que plus des deux tiers des migrants au Maroc (67,3%) estiment que les Marocains ont une attitude plutôt positive envers les migrants, indique une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), réalisée au cours du premier trimestre de l’année 2021.

Les nationalités, qui ont le plus exprimé cette opinion, sont les yéménites (87,5%), les syriens (86,8%), les sénégalais (78,7%) et les guinéens (66,9%), précise le HCP dans une note sur les résultats de l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021, laquelle a couvert un échantillon de 3.000 migrants répartis en 2.200 migrants régularisés ou en situation irrégulière et 800 réfugiés ou demandeurs d’asile.

+Al Massae+ croit savoir que le Maroc attend l’arrivée de deux livraisons supplémentaires de vaccins contenant 950 000 doses, la première en provenance de Chine, contenant 300 000 doses, et une autre transportant 650 000 doses du vaccin « AstraZeneca » que le Maroc réceptionnera dans le cadre du programme « Covax », selon des sources du journal.

La quantité des doses de Sinopharm, le vaccin chinois, vient s’ajouter aux 9,700 millions de doses que le Maroc avait précédemment reçues au cours des mois d’avril et mai. La situation épidémiologique au Maroc est toujours stable et ne connaît pas d’évolutions inquiétantes, selon ces sources.

Les cas critiques dans les services de réanimation et de soins intensifs sont toujours situés à des niveaux peu préoccupants. Il en est de même pour les décès, dont le nombre est aussi faible. Des indicateurs qui permettent de classer le Maroc parmi les pays en zone verte.

La presse sénégalaise célèbre le 10e anniversaire du 23 juin

Les journaux sénégalais, reçus jeudi à APA, font la part belle aux activités de commémoration de cette date ayant sonné le glas de la présidence d’Abdoulaye Wade (2000-2012).Sud Quotidien note une « célébration à double vitesse ». Ce journal souligne que « la majorité présidentielle enflamme la Place de la nation » (ex-Place de l’Obélisque) tandis que le « Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) mobilise (aux HLM Grand-Yoff) contre le 3e mandat ».

En fait, rapporte Vox Populi, il y avait « deux mobilisations (et) deux états d’esprit ».  A en croire journal, voici le condensé des discours prononcés par les membres de l’opposition : « Ce qui se passe à la Place de la Nation est une farce. Bon nombre de leaders qui étaient dans la lutte il y a 10 ans ont trahi le peuple ».

De son côté, le Mouvement du 23 juin (M23) originel surligne, dans ce journal, « des acquis démocratiques » sous le magistère du président Macky Sall. Mais ce dernier, informe Le Quotidien, était « dans tous les discours » de l’opposition.

Citée par ce journal, Aminata Lô Dieng, ancienne ministre en charge des Relations avec les Institutions, affirme que « le peuple a forcé Wade à reculer. Dix ans après, on retrouve les mêmes revendications. Cela traduit l’échec de Macky Sall ».

WalfQuotidien se fait l’écho de « la bataille de l’héritage » autour du 23 juin 2011. Dans ses colonnes, ce journal mentionne que le rassemblement à la Place de la nation « ressemblait plus à un meeting du parti au pouvoir » avec « un folklore et une désorganisation indescriptible » à l’opposé du M2D constant dans le « rejet du troisième mandat ».

Pour sa part, Libération indique que les deux camps se sont livrés à une « bataille de la mobilisation ». En guise d’illustration du fossé qui les sépare, ce quotidien ouvre ses colonnes à Ousmane Sonko et Mor Ngom.

Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, opposition) demande aux jeunes de se préparer « au combat » alors que le ministre-conseiller du chef de l’Etat estime qu’on ne doit pas accepter « qu’un seul individu prenne en otage tout le pays ».

Dans L’AS, Mor Ngom déclare que le Sénégal doit veiller à « la consolidation de (son) modèle démocratique, à l’expression plurielle, à la vitalité des règles garantissant l’équilibre de (sa) société ».

Sur un tout autre sujet, Professeur Souleymane Mboup, président-fondateur de l’Institut de formation en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), pense dans L’Observateur que le Sénégal gagnerait à « se préparer à une éventuelle 3e vague » du nouveau coronavirus.

En tout cas, si un tel scénario advenait, fait savoir dans ce quotidien Docteur Alioune Badara Ly, Directeur adjoint du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), « les capacités de lits de réanimation ont été augmentées avec une disponibilité accrue en oxygène ».

Le Soleil, quant à lui, s’intéresse au Stade du Sénégal en construction à Diamniadio (périphérie de Dakar) et dont « les travaux avancent à grands pas ». En effet, le quotidien national révèle que « le niveau d’exécution est à 66 % ».

Record se demande s’il n’y a pas « du plomb dans l’aile du consensus » pour l’élection du président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) car Mady Touré, le fondateur de l’Académie Génération Foot, « dépose sa candidature ce jeudi ».

Enfin, Stades évoque « le sprint final pour le titre » dans le championnat d’élite de football avec quatre prétendants au sacre : Teungueth FC, AS Pikine, Génération Foot et Diambars.

Gbagbo saisira Facebook et Twitter pour fermer des comptes portant son nom

Me Habiba Touré, avocat de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a annoncé mercredi que Facebook et Twitter seront saisis pour fermer des comptes portant le nom de l’ex-chef d’Etat.

« Depuis quelques temps, des propos sont attribués à M. Laurent Gbagbo sur des comptes Facebook, Twitter et autres. Nous tenons à rappeler que M. Gbagbo ne dispose d’aucun compte sur les réseaux sociaux », écrit Me Habiba Touré dans une note de presse.

« Pour l’heure, nous saisissons Facebook et Twitter pour faire fermer tous les comptes usant abusivement du nom de M. Laurent Gbagbo « , mentionne le texte signé de Me Habiba Touré. 

Selon Me Habiba Touré, l’ancien président ivoirien « ne disposait que d’une page Internet qui est actuellement en maintenance » et  » au moment opportun, il lui sera créé des comptes officiels sur les réseaux sociaux ».  

M. Gbagbo est rentré jeudi à Abidjan après dix ans d’absence dans le pays. Il a été définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021 dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011. 

ZLECAF: la Côte d’Ivoire dotée d’une stratégie pour encadrer le secteur privé

La Côte d’Ivoire s’est dotée d’une stratégie nationale sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) en vue de mieux encadrer le secteur privé dans cette aventure sur ce marché, a dit mercredi le directeur général du Commerce extérieur, Fadiga Kaladji.

M. Kaladji Fadiga s’exprimait à l’occasion d’une session d’information et de sensibilisation sur la Zone de libre échange continentale dans les administrations publiques et privées, à la Maison de l’entreprise, à Abidjan. 

« Nous nous sommes dotés d’une stratégie nationale ZLECAF au niveau de l’Etat pour mieux encadrer le secteur privé pour cette grande aventure continentale », a indiqué M. Kaladji Fadiga,  en marge de la rencontre.

Le directeur du Commerce extérieur a fait savoir qu’ il y a également des études sur les marchés spécifiques porteurs qui ont été menées afin de permettre une compétitivité des entreprises et des produits locaux.

La mise en oeuvre de cet accord,  dira-t-il,  est basée sur les communautés économiques régionales. La Côte d’Ivoire, elle, fait partie de la Cedeao, un marché régional où trois États n’ont pas encore ratifié l’accord de la ZLECAF. 

Mme Fatoumata Fofana, secrétaire exécutive du Comité national ZLECAF, a fait observer que pour une mise en oeuvre effective il faut que toutes les entreprises soient impliquées et surtout informées des contenus de cet accord afin d’y tirer profit. 

Le colonel Charles Gnakalé, chef du bureau des poursuites à la douane, a indiqué que sur ce marché, il existe trois catégories de produits: A; B et C. La Côte d’Ivoire a souscrit à la catégorie A correspondant aux produits non-sensibles. Les autres catégories sont encore non finalisées. 

La mise en oeuvre de la ZLECAF est entrée dans sa phase opérationnelle depuis le 1er janvier 2021 avec le démarrage effectif des échanges commerciaux. Il a pour but d’aboutir à la libéralisation du marché des biens et services en Afrique.

La stratégie nationale ZLECAF de l’Etat de Côte d’Ivoire devrait permettre d’accompagner les entreprises en termes de compétitivité sur les marchés régionaux et internationaux. 

Procès: Soro « rejette » les verdicts les qualifiant d' »ordre politique »

L’ex-Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, condamné mercredi à vie pour complot contre l’autorité Etat, a rejeté les verdicts impliquant aussi ses proches, les qualifiant d' »iniques » et d' »ordre politique », assurant ne pas renoncer à son combat politique, dans une note.

« Je rejette totalement ces verdicts iniques, prononcés en dehors de toutes les règles de droit et dictés uniquement par des considérations d’ordre politique », a réagi M. Guillaume Soro, condamné à vie par contumace par le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau.  

Pour lui, « il n’est caché à personne que le but ultime de ce procès est de porter un coup d’arrêt au projet politique dont je suis porteur et de m’écarter définitivement du jeu politique en Côte d’Ivoire. Ce procès aura démontré, une fois de plus, la compromission de l’appareil judiciaire ivoirien et sa soumission volontaire aux diktats de l’exécutif ».  

« Ces verdicts viennent renforcer ma conviction qu’il faut se battre courageusement et sans faiblesse contre la captation de l’État ivoirien et la mise sous tutelle de toutes ses institutions », a-t-il renchéri avant d’ajouter « je ne renoncerai pas à ce combat ». 

Selon M. Soro « la justice de Côte d’Ivoire vient de prendre devant l’histoire, la sinistre responsabilité » de prononcer contre ses compagnons, ses frères, certains membres de sa sécurité et lui-même, des condamnations allant de la perpétuité à 17 mois d’emprisonnement ferme.  

Le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau a prononcé également la dissolution de Générations et Peuples Solidaires (GPS), mouvement politique et citoyen, dont M. Guillaume Soro est le président. Il a en outre ordonné la confiscation du siège au profit de l’Etat.  

M. Soro a été condamné à vie pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ses frères cadets Simon et Rigobert, ont été condamnés à 17 mois de prison ferme, ainsi que l’ex-député Alain Lobognon et Félicien Sékongo. Le civil, Traoré Babou, a été  acquitté. 

Outre ces personnalités, les autres accusés ont écopé de 20 ans d’emprisonnement parmi lesquels, l’ex-ministre de la Communication, Affoussy Bamba, et le chef du protocole de Guillaume Soro Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul. 

Maroc : Lancement du premier consortium pour les droits à la santé sexuelle et reproductive

Le premier consortium pour les droits à la santé sexuelle et reproductive a été lancé, mercredi à Rabat, avec la participation de la société civile et du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFP).Ce nouveau groupement constitue une alliance d’organisations non gouvernementales, de la société civile, des associations de défense des droits des femmes et des réseaux de jeunes qui vise à renforcer le plaidoyer à ce sujet, accentuer la disponibilité des informations et des soins de santé sexuelle et reproductive et accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) 3 et 5, portant respectivement sur la santé et l’égalité des sexes, a indiqué la porte-parole du consortium, Mme Latifa Jamai.

Cette alliance s’assigne pour objectifs le renforcement de la concertation, l’échange, la complémentarité et les synergies d’actions sur le terrain, a-t-elle indiqué, ajoutant qu’elle permettra de fournir des solutions, des propositions et des recommandations pour répondre aux besoins de la population dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive ainsi que l’égalité des sexes.

De son côté, le représentant de l’UNFPA, Luis Mora, a souligné que la création du consortium fait suite à la participation marocaine en 2019 au sommet de Nairobi sur la population et le développement, qui a réuni plus de 9.500 participants provenant de plus de 170 pays.

Lors de ce sommet, un agenda a été établi pour transformer le monde en mettant un terme, d’ici 2030, aux décès maternels évitables, aux besoins non satisfaits en planification familiale et aux violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes envers les femmes et les filles, a-t-il rappelé.

Première au Maroc et en Afrique, cette alliance trouve ses racines dans les pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, ratifiés par le Royaume et dans la constitution, qui stipule la garantie des droits à la santé avec les droits au développement, à l’équité et à l’égalité des chances, a noté M. Mora.

Le Consortium compte sept organisations de la société civile agissant pour les droits reproductifs et l’égalité des sexes au Maroc.

Inclusif, innovant et ouvert sur son environnement, il vise à contribuer au suivi de la mise en œuvre des politiques publiques en matière de santé au Maroc, en particulier la réalisation de la stratégie nationale de la santé sexuelle et reproductive 2021-2030.

Covid-19: 145 à 190 milliards dollars de pertes cumulées du PIB en Afrique (BAD)

L’Afrique enregistre entre 145 et 190 milliards de dollars de pertes cumulées du Produit intérieur brut (PIB) en raison de la Covid-19, a dit mercredi le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Adesina Akinwumi, à l’ouverture des Assemblées annuelles de l’institution.

« Les effets de la pandémie sur l’économie du continent ont été considérables. Les pertes cumulées du PIB de l’Afrique sont estimées à entre 145 et 190 milliards de dollars », a déclaré M. Adesina Akinwumi.

L’édition 2021 des Assemblées annuelles de la BAD, abritée par le Ghana, s’est ouverte en mode virtuel, en présence du président ghanéen Nana Akuffo-Addo et de Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine.

M. Adesina a fait observer qu’en raison de la pandémie de Covid-19, l’Afrique aura besoin de beaucoup de ressources pour soutenir son redressement en vue de la relance économique du continent.

« Les pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu auront besoin à eux seuls de 245 milliards de dollars d’ici à 2030, tandis que l’ensemble de l’Afrique subsaharienne aura besoin de 425 milliards de dollars d’ici à 2030 », a-t-il souligné.

La pandémie a rendu le défi du développement encore plus ardu. De ce fait, 30 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté et, selon les estimations, 39 millions de personnes pourraient sombrer dans la pauvreté d’ici fin 2021.

 Covid-19 et relance de l’Afrique

Il faut des mesures fortes pour accompagner la relance de l’Afrique, a soutenu le président de la BAD, qui a indiqué que la banque a émis une obligation à impact social de 3 milliards de dollars sur les marchés financiers mondiaux, qui était à cette date la plus importante obligation sociale libellée en dollars américains qui ait existé dans le monde.

« Nous avons annoncé une Facilité de réponse à la crise dotée de 10 milliards de  dollars. Nous avons octroyé 28 millions de dollars aux Centres africains de contrôle et de prévention des maladies », a-t-il ajouté.

Il a relevé que la situation reste délicate, sans aucun doute, mais l’Afrique commence à nouveau à aller de l’avant. Et, progressivement, les vaccins deviennent disponibles, les restrictions sont assouplies. 

Le patron de la BAD s’est félicité de ce qu’un sentiment de normalité revient lentement. En outre, les économies du continent sont sur la voie de la reprise et les prévisions établissant la croissance moyenne du produit intérieur brut à 3,4 % pour 2021.

Cette reprise est conditionnée par l’accès aux vaccins et la résolution de la dette africaine, a-t-il fait remarquer, affirmant que l’Afrique produit moins de 1 % de ses vaccins et ne devrait pas avoir à mendier des vaccins.

 Il a rassuré que la Banque africaine de développement va aider l’Afrique à produire des vaccins. Elle prévoit également de consacrer 3 milliards de dollars au  développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique.

Gouvernance et résilience

La BAD prend des mesures pour faire face à la dette de l’Afrique. Dans cet élan, il a noté qu’elle a lancé un Plan d’action sur la dette et une nouvelle Stratégie pour la gouvernance économique en Afrique.

Ces deux initiatives devraient aider les pays africains à faire face au problème de la dette et à entreprendre des réformes plus audacieuses en matière de gouvernance économique pour éviter une crise de la dette.

« Nous saluons les efforts positifs déployés par le Fonds monétaire international et le G20 pour faire face à la situation de la dette, notamment des actions telles que  l’Initiative de suspension du service de la dette et le cadre commun du G20 », a-t -il ajouté.

La récente décision du FMI d’émettre 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) offre aujourd’hui, à l’en croire, une réelle opportunité de nous attaquer, de manière plus décisive, aux défis de la dette de l’Afrique.

Au cours des cinq dernières années, avant la pandémie, les High 5 de la banque ont contribué à améliorer la vie de 335 millions d’Africains. Grâce au soutien de la banque à la production de 3 000 mégawatts d’électricité, l’accès à l’électricité s’est accru pour environ 20 millions de personnes sur le continent, passant de 49 % à 56 % depuis que la Banque a lancé son « Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique ».

L’électricité permet aux hôpitaux et aux cliniques de fonctionner pendant la pandémie et de stocker les vaccins en toute sécurité.

Par ailleurs, la banque a lancé l’initiative « Du désert à l’électricité », un programme de 20 milliards de dollars, qui vise à générer 10 000 mégawatts d’énergie solaire dans le Sahel et à fournir de l’électricité à 250 millions de personnes. Il s’agira de la plus grande zone solaire au monde.

« Nous restons très attachés à la réussite de la Zone de libre-échange continentale africaine. C’est pourquoi la Banque a accordé 4,8 millions de dollars pour soutenir la création du secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine », a -t-il poursuivi.

À l’approche de l’édition 2021 du Forum pour l’investissement en Afrique, la BAD et ses partenaires ont déjà préparé une réserve de 230 projets évalués à 208 milliards de dollars, afin de favoriser les perspectives d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine.

« Je suis très optimiste pour l’Afrique. L’Afrique va se relever, l’Afrique va mieux se reconstruire, l’Afrique va prospérer et certains partagent mon optimisme », a lancé M. Adesina Akinwumi. 

Une enquête menée auprès des sociétés de capital-investissement par African Private Equity and Venture Capital Association en 2020 révèle que 60 % des investisseurs commanditaires envisagent d’augmenter leurs investissements en Afrique au cours des trois prochaines années.