Côte d’Ivoire : Blé Goudé opposé à la « forme actuelle » de la CEI

Charles Blé Goudé, le président du Cojep, un parti politique de l’opposition ivoirienne, donne sa position et sa vision sur la Commission électorale indépendante (CEI).« La CEI qui est là, c’est un organe de crise » et à deux niveaux, a dit M. Blé Goudé, expliquant que « la CEI dans sa forme actuelle a été conçue à Marcoussis, (en France, à la suite de la crise politico-militaire de 2002) pour contenter les différents acteurs en son temps ».

Ensuite, fera-t-il observer, qu’au sein de la Commission électorale indépendante, organe chargé d’organiser les élections en Côte d’Ivoire, « on a tous ceux qui compétissent », car « chaque parti politique envoie son représentant au sein de la Commission qui est censée les départager ».

Pour lui, « chaque représentant est en mission pour son mandant » à la CEI parce qu’on demande à chaque parti politique qui veut d’ailleurs diriger le pays d’y désigner son représentant. De ce fait, les partis positionnent des partisans « pour les faire gagner et non pour faire gagner la Côte d’Ivoire ».

« Je suis surpris que lorsqu’on tend le micro aux opposants, ils disent moi aussi je veux une place » en vue d’un équilibre de la Commission électorale, s’est insurgé le président du Cojep, estimant qu’il ne s’agit pas de chercher une place, « il faut changer cette CEI ». 

Il a soutenu que s’il n’y a pas de personnes neutres à la CEI, à l’élection présidentielle de 2025, « on aura les mêmes actes » et le « même conflit » lors des précédentes élections, parce que les ambitions des partis politiques seront au centre de ces joutes électorales.

« On peut conquérir le pouvoir autrement, par notre offre politique ; et on peut également le conserver par rapport à ce que nous réalisons » dans l’espace d’un mandat, a-t-il poursuivi, tout en s’interrogeant « pourquoi on ne peut pas tirer les leçons de ce qui nous envoie les crises ? ».

La Commission électorale indépendante est un organe qui engage la vie des Ivoiriens et il faudrait le repenser au mieux « parce qu’en Côte d’Ivoire les élections tuent plus que le coronavirus », a-t-il ironisé, tout en notant que « ce n’est pas la CEI qui donne le pouvoir ». 

« Il faut revoir la CEI pour pouvoir donner aux Ivoiriens leur choix dans les urnes », a insisté M. Charles Blé Goudé pour qui « il faut donner à la Côte d’Ivoire des institutions fortes, mais pas des institutions qui fonctionnent comme une météo selon celui qui est au pouvoir ». 

M. Blé Goudé a martelé que « ce n’est pas une histoire d’être représenté à la CEI (qui importe), les partis politiques peuvent être représentés à la CEI, mais avec une position d’observateurs, seulement pour voir ce qui se passe ». Il milite pour qu’on « confie la Commission électorale à des techniciens qui ne sont d’aucun parti politique ».

« Cette Commission est une Commission qui nous enverra toujours des problèmes. On doit mettre de côté nos ambitions pour mettre en avant les intérêts de la Côte d’Ivoire qui enfin doit gagner pour qu’un jour il y ait un président sortant qui passe la main à un président élu », a-t-il renchéri.

Toutefois, il ne se qualifie pas d’« ivoiro-pessimiste », mais croit dans les chances de la Côte d’Ivoire qui est un pays solide. Pour lui, « la Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’un homme riche pour être dirigée ; elle est déjà riche elle-même, la Côte d’Ivoire a juste besoin de quelqu’un d’honnête, de quelqu’un qui aime ce pays et qui peut répartir ses richesses ».

Il a lancé un appel aux différents leaders politiques afin de « faire en sorte que d’abord en 2023, les élections municipales (et régionales) qui arrivent, la vraie victoire soit zéro mort et zéro blessé ». N’étant pas candidat parce que condamné à 20 ans de prison, il compte donner de la voix pour un scrutin apaisé.

Le président du Cojep a, par ailleurs, dit être « contre les troisièmes mandats » en Afrique, mais quand il en parle, il ne personnalise pas les débats, parce que concédant cela aux pays dont la Constitution le permet. Il a déclaré vouloir un jour « gouverner la Côte d’Ivoire ».

La Chine déploie sa diplomatie sanitaire à l’UA

L’Union africaine et la Chine ont inauguré mercredi à Addis Abeba, la première phase du siège du Centre africain de contrôle des maladies (CDC Afrique ) financé par la Chine.La Chine encore au chevet de l’Afrique. Après avoir offert à l’Union africaine un nouveau siège en 2012, le pays de l’empire du Milieu continue de cimenter ses relations avec le continent africain. La dernière réalisation en date est l’érection de la première phase du Centre africain de contrôle des maladies (CDC Afrique) financé par la Chine.

A terme, ce centre de prévention des maladies financé par la Chine, sera érigé sur une surface de 40 000 m2 à Addis Abeba, la capitale éthiopienne pour un coût global de 80 millions de dollars (65 millions d’euros). Cinq centres régionaux du CDC Afrique seront construits dans cinq autres pays africains (Égypte, Gabon, Kenya, Nigéria et Zambie).

L’initiative est née lors de la seconde vague de la Covid-19 en Afrique en 2021. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) est présenté par Pékin comme le nouveau symbole d’une « communauté de destin sino-africaine plus forte ».

Lors de l’inauguration ce mercredi 11 janvier 2022 en compagnie du nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang., le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, a salué la réalisation du siège du CDC Afrique, affirmant que cette installation est « une manifestation du partenariat croissant entre la Chine et le continent.»

Selon lui, le CDC Afrique aura « une importance capitale dans le renforcement des services de santé publique, des capacités de diagnostic, de la préparation à l’atténuation des principaux problèmes de santé en Afrique ».

Le président de la commission de l’UA, a ajouté que les deux parties ont signé des protocoles d’accord de collaboration dans les secteurs de la paix et de la sécurité, de la suffisance alimentaire et de la santé. Doté d’installations de pointe, le siège du CDC Afrique devrait permettre d’améliorer et de renforcer les services de santé sur le continent.

S’ériger en défenseur de l’Afrique

L’érection de ce centre est un nouveau pied de nez de la Chine à ses rivaux européens. En pleine pandémie, l’empire du Milieu avait déployé une diplomatie sanitaire en Afrique marquée par un don important de masques et de matériel médical dans des pays comme la République démocratique du Congo. Le géant chinois avait aussi profité de la pandémie coronavirus pour effacer plusieurs prêts privés consentis à des pays africains.

Pour le ministre chinois des Affaires étrangères, le CDC Afrique, qui a été construit avec le soutien financier du gouvernement chinois, est un exemple de la coopération florissante sino-africaine. Il a en outre réaffirmé l’engagement de la Chine en faveur d’une solidarité et d’une coopération forte dans des domaines multiples. Une générosité loin d’être désintéressée, puisque la Chine en profite pour renforcer sa coopération avec les pays africains.

A ce titre, le chef de la diplomatie chinoise a déclaré que 52 pays africains et l’Union africaine ont jusqu’à présent signé l’accord de coopération de l’initiative « Nouvelle route de la soie » avec la Chine dont objectif d’améliorer les voies de communication et la coopération à l’échelle transcontinentale. Il a aussi noté les réalisations historiques des sociétés Chine-Afrique sur le continent au cours de la dernière décennie.

La Chine va poursuivre son plaidoyer pour que l’Afrique décroche un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres plateformes internationales. Elle s’engage à soutenir les efforts de l’Afrique pour développer les infrastructures routières et ferroviaires en vue de soutenir l’initiative de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), a déclaré le chef de la diplomatie chinoise.

Maroc: Rabat abrite jeudi un forum sur la communauté africaine établie à l’étranger

Le Maroc et le Togo co-présideront, jeudi 12 janvier à Rabat, un forum sur la communauté africaine établie à l’étranger. Le thème retenu pour cet événement est « la réduction des coûts de transferts de la diaspora africaine ».Le Forum sur les communautés africaines établies à l’étranger sera présidée conjointement par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue togolais, Robert Dussey, apprend-on auprès du ministère marocain des Affaires étrangères.

Ce forum, qui verra également la présence d’autres ministres, de directeurs de banques centrales africaines, ainsi que d’experts africains, discutera du thème «la réduction les coûts de transferts de la diaspora africaine», ajoute-t-on de même source.

Les deux ministres tiendront une conférence de presse à l’issue de la cérémonie de clôture.

Fin d’Ebola en Ouganda

Kampala est arrivé à bout de la septième épidémie d’Ebola qui sévissait dans le pays depuis le 20 septembre 2022.Depuis le 27 novembre 2022, quarante-deux jours se sont écoulés sans aucun cas d’Ebola ne soit confirmé en Ouganda, soit le double de la période d’incubation du virus. Partant de ce constat, le ministère de la Santé a déclaré mercredi 11 janvier la fin de la septième épidémie d’Ebola qui a commencé le 20 septembre 2022.

Selon Médecins Sans Frontières (MSF), au total, 142 personnes ont été confirmées comme étant atteintes d’Ebola. Quatre-vingt-sept personnes se sont remises de la maladie, tandis que 55 sont décédées. Le taux de létalité (CFR) chez les patients confirmés était de 39 %. Ces cas étaient répartis sur neuf districts, dont la majorité se trouvaient à Mubende (centre) et Kassanda (centre).

Pendant l’épidémie, MSF affirme avoir apporté un soutien important au ministère de la Santé pour réduire la mortalité grâce à la gestion des cas, pour prévenir la propagation de l’épidémie grâce à des projets de proximité et pour fournir une expertise épidémiologique dans cinq districts (Mubende, Kassanda, Kampala, Masaka et Jinja).

Au total, MSF dit avoir soigné 107 patients confirmés et 1 125 patients suspects dans deux centres de traitement Ebola (CTE) que l’organisation a construits à Mubende, l’épicentre initial de l’épidémie. À Kampala, la capitale ougandaise, MSF a participé au traitement de 11 cas confirmés d’Ebola et de 91 cas suspects au centre d’isolement national de Mulago. À la fin de l’épidémie, 118 des 142 cas confirmés (83 %) de cette épidémie étaient traités dans des structures soutenues par MSF.

Au total, les équipes de MSF ont construit six CTE pendant l’épidémie et ont fait don de fournitures médicales et d’autres équipements tels que de l’eau et du matériel sanitaire. « Nous avons également fourni une formation et des équipements à 212 centres de santé et mené des activités de promotion de la santé dans les zones touchées », affirme l’ONG médicale.

Suite à cette épidémie, MSF reste déterminée à renforcer les capacités des équipes ougandaises d’intervention d’urgence afin d’assurer une bonne préparation à toute future épidémie. Elle soutient former actuellement des agents de santé dans le nouveau centre de formation ETC à Kampala.

Blé Goudé ambitionne de « gouverner la Côte d’Ivoire demain »

L’ex-leader des « Jeunes patriotes », Charles Blé Goudé, condamné à 20 ans de prison, invite les observateurs de la vie politique à « lire la chronique de l’imprévu ».« Je souhaite que soient annulés les 20 ans contre moi, je suis jeune encore, j’ai 51 ans, j’ai encore de la vigueur et la Côte d’Ivoire a besoin de moi et j’aimerais participer aux joutes locales prochaines, 2023 comme 2025 », a dit mercredi Charles Blé Goudé lors d’une conférence de presse.

M. Charles Blé Goudé a été condamné par la justice ivoirienne à « 20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques, 200 millions de F CFA » pour « actes de torture, viols, assassinats » commis par lui-même et ses partisans en 2010 et 2011, lors de la crise postélectorale qui a fait plus de 3.000 morts.

Il entend « pouvoir aider la Côte d’Ivoire un jour », nuançant qu’il « ne déclare pas de candidature », mais (il) veut participer aux joutes électorales prochaines », notamment aux élections locales, les municipales et les régionales prévues en « octobre-novembre 2023 » et à la présidentielle de 2025.

« Est-ce qu’en 2025 je serais président ou candidat ; moi je ne participe pas à une élection ou à une compétition pour perdre, le mot échec n’est pas dans mon dictionnaire. Peut-être que je serais le plus jeune candidat face aux trois grands, je ne sais pas », a-t-il poursuivi.

« On nous a convaincu que le meilleur est ailleurs, ce n’est pas vrai, le meilleur est aussi ici. Soyons fiers de cela sans rejeter les autres. Tel est le message pour lequel je veux être un jour président de ce pays », a-t-il expliqué, après avoir raconté qu’il lui a été proposé des avocats étrangers à la Cour pénale internationale (CPI), mais il a choisi un Conseil composé d’Ivoiriens. 

« Ca me prendra tout le temps. On dit qu’on a besoin de beaucoup d’argent pour le faire, mais je serais le seul politicien qui n’aura pas besoin d’argent pour aller vers les Ivoiriens », a laissé entendre M. Blé Goudé, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep, opposition).  

Des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo lui reprochent notamment d’avoir trahi la lutte. M. Charles Blé Goudé estime qu’il n’a « pas de conflit avec le président Gbagbo », à qui il a d’ailleurs demandé une audience et attend de le rencontrer selon son agenda.

« A La Haye, j’étais un fils, j’ai servi mon père (Laurent Gbagbo), j’ai été cireur, cuisinier, blanchisseur, à La Haye j’étais tout pour Gbagbo et je l’ai fait avec fierté », a-t-il fait savoir, soutenant avoir apporté toutes les preuves de sa fidélité en tant que son co-accusé à la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire de crimes contre l’humanité dans la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.

En outre, dira-t-il, « je n’ai pas d’accord politique avec le Rhdp », le parti du président de la République Alassane Ouattara, et « je n’ai pas fait un deal avec l’Etat ». Il indique également n’avoir pas reçu du gouvernement ivoirien une subvention, mais avoir été financé par son parti à l’occasion de son retour au pays.   

« Ne me mettez pas en conflit avec le président Laurent Gbagbo pour vos petites ambitions. Je veux gouverner ce pays un jour et je prendrais mon temps pour aller vers les Ivoiriens, j’irai du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest », a-t-il martelé. Pour le président du Cojep, « il n’y a pas de rupture » entre lui et l’ancien président ivoirien.

« Je n’ai jamais rien fait pour heurter Laurent Gbagbo, mais la seule discorde, je ne suis pas membre du PPA-CI (son parti), je suis président du Cojep et pour me recevoir, ça peut être différent », a-t-il relevé, attendant que son « père » le reçoive, car il voudrait « rencontrer le président Gbagbo ».

Pour lui, M. Gbagbo doit user de stratégies pour récupérer ses lieutenants, en allusion à ses proches collaborateurs qui ne font pas partie de son parti, aujourd’hui. M. Charles Blé Goudé qui veut faire son propre lit et s’assumer désormais, entend « faire la politique autrement ». 

Le président du Cojep a mentionné qu’il lui reste une dernière tournée et ce jeudi 12 janvier 2023, une visite à la famille de feu Hamed Bakayoko, l’ancien Premier ministre ivoirien, pour saluer son épouse, avant d’engager sa campagne pour la paix en Côte d’Ivoire.

Pendant les heures chaudes de la grave crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire de décembre 2010 à mi-avril 2011, M. Charles Blé Goudé a trouvé refuge au Ghana, où il a été arrêté le 17 janvier 2013 et extradé à Abidjan. Dans la capitale économique ivoirienne, il passe 14 mois à la Direction de la surveillance du territoire (DST) avant son transfèrement à la prison de Scheveningen à La Haye, devant la CPI le 22 mars 2014.

Après six ans de procès, MM. Blé Goudé et Laurent Gbagbo sont acquittés en première instance par la CPI, le 15 janvier 2019. L’acquittement définitif des co-accusés sera prononcé le 31 mars 2021, mais le chef du Cojep regagnera sa terre natale le 26 novembre 2022 à la suite de l’obtention de son passeport.

Mali : le GSIM assure s’installer dans la « banlieue » de Bamako

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne cache plus son objectif d’encercler la capitale du Mali.Le GSIM a revendiqué mardi 10 janvier deux assauts contre des checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébékoro. La coalition jihadiste sahélienne liée à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme s’installer progressivement « dans les faubourgs de Bamako ».

Dans ces deux localités situées respectivement dans les régions de Kayes (ouest) et de Koulikoro (centre), les insurgés islamistes affirment avoir tué au moins un gendarme, détruit plusieurs véhicules et emporté des armes.

Le 2 janvier dernier, le même groupe s’était attaqué au poste de contrôle de Kassela, à une quarantaine de kilomètres, à l’est de Bamako, tuant un agent de la protection de l’environnement et des forêts. Dans la foulée, les jihadistes affiliés à AQMI ont lancé une offensive contre le poste de secours de la protection civile de Markacoungo, faisant au moins trois morts parmi les sapeurs-pompiers maliens.

Au mois de juillet, la filiale sahélienne d’AQMI avait, à travers sa branche la plus active, la Katiba du Macina dont la zone d’action se situe principalement dans le centre, revendiqué un assaut à la voiture piégée contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins de vingt kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée « d’audacieuse » par plusieurs observateurs en raison de la cible considérée comme le cœur du pouvoir, incarné depuis mai 2021 par des militaires. À travers ces attaques, le GSIM vise à « isoler » Bamako à l’heure où « le gouvernement prétend avoir pris le dessus » sur le groupe jihadiste.

À la faveur d’une brouille avec Paris, Bamako s’est davantage rapprochée de Moscou et a fait appel à des « instructeurs » russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des « mercenaires » du groupe paramilitaire controversé Wagner. Irritées, les autorités françaises ont accéléré le départ définitif de Barkhane, dix ans après l’intervention Serval pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali et contenir une éventuelle progression vers Bamako.

Burkina : rehaussement des taxes sur la boisson et les cigarettes

Selon les experts, le gouvernement scrute des niches pour financer la lutte contre le terrorisme.Les autorités de la Transition ont décidé de taxer « conséquemment » les boissons très alcoolisées et/ou énergisantes, pour compter du 1er janvier 2023.

Il est désormais imposé aux vins, une taxe de 70% ; aux bières et autres boissons alcoolisées, un impôt de 30 ou 70% en fonction de la teneur en alcool. Une taxe de 50% est imposée aux boissons non alcoolisées énergisantes.

Le gouvernement a expliqué cette augmentation par sa volonté de lutter contre la prolifération desdites boissons, « nuisible à la santé des populations ».

Les nouvelles mesures fiscales concernent également les tabacs. Le taux de la taxe sur le cigare, la cigarette et le cigarillo est passé de 50% à 55%, conformément à la directive de l’UEMOA.

Fiscaliste, Nissa Traoré a estimé que ces « fortes » taxation pourraient décourager la consommation excessive et accroitre les recettes fiscales. Toutefois, il a dit craindre « un risque de la contrebande notamment la fraude aux cordons douaniers ».

Selon des spécialistes joints par APA, ils ont fait savoir qu’en réalité, le gouvernement scrute des niches de financement de la lutte contre le terrorisme.

Début décembre 2022, les autorités ont exprimé un besoin de 100 milliards FCFA pour la prise en charge des volontaires pour la défense de la patrie. A cet effet, elles ont annoncé une série de mesures pour participer à l’effort de guerre. Parmi ces mesures, la taxation de certains produits de grande consommation comme la boisson, le tabac…

Législatives au Bénin : l’opposition l’emporte à Cotonou, le pouvoir garde sa majorité

La Commission Électorale Nationale Autonome (Céna) a proclamé ce mercredi 11 janvier 2023, les résultats provisoires des législatives de dimanche au Bénin.Selon le décompte de la Cena, Les Démocrates de l’ancien président de la République Boni Yayi remportent six des neuf sièges en jeu à Cotonou, la capitale économique du Bénin.

Cotonou, plus gros réservoir électoral du pays, offre le plus de députés. Le parti LD (opposition radicale) est suivi à Cotonou par l’Union Progressiste le renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), tous des formations de la coalition au pouvoir. Ils obtiennent respectivement deux sièges et un siège.

Le parti d’opposition gagne à Cotonou mais perd largement au plan national. Les résultats provisoires de la Céna donnet 28 sièges à l’opposition contre 53 pour l’Union Progressiste le Renouveau et 28 pour le Bloc Républicain, les deux principales formations politiques de la coalition au pouvoir. Au total, la coalition présidentielle s’en sort avec 81 sièges contre 28 pour l’opposition.

C’est la première élection à laquelle participe le parti de Boni Yayi depuis sa création en 2019. La formation n’a pas pris part aux élections locales de 2020 et sa candidature a été rejetée pour la présidentielle de 2021 pour défaut de parrainage.

Selon les résultats provisoires proclamés par la commission électorale, sur les sept partis politiques en compétition, seuls trois ont pu passer la barre des 10%. La loi électorale béninoise dispose qu’il faut avoir au moins 10% des suffrages exprimés lors d’une élection, pour avoir des élus. L’UPR, le BR et LD se partagent les 109 députés qui vont composer la neuvième législature de l’Assemblée nationale du Bénin.

D’après la Céna, le taux de participation aux législatives du 08 janvier s’élève à 38,66%. Un peu plus de 2 500 000 électeurs ont voté sur une population électorale de 6.600. 572.

Un faible taux de participation qui est quand même supérieur aux législatives controversées de 2019 qui était de 27% selon la Cour Constitutionnelle.

Après la publication des résultats provisoires par la Céna mercredi, la Cour Constitutionnelle dispose de quelques jours pour examiner les recours éventuels et proclamer les résultats définitifs.

Politique, sport et tourisme au menu des quotidiens marocains

La célébration du 79e anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance, la participation de l’équipe nationale de football au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) et le secteur du tourisme sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+Le Matin+ souligne que le peuple marocain et la famille du mouvement national, de la résistance et de l’Armée de libération célèbrent, ce mercredi, le 79e anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance, un événement historique marquant l’épopée de la lutte pour recouvrer la liberté et l’indépendance, la souveraineté nationale et parachever l’intégrité territoriale du Royaume.

« Cet anniversaire, qui interpelle les jeunes générations de par les significations profondes qu’il incarne, symbolise les hautes valeurs de l’éveil national et la forte symbiose entre le Trône et le peuple pour défendre les constantes de la nation et entrevoir l’avenir avec confiance et sérénité. Il offre l’occasion de rendre hommage à la vaillance des hommes de la résistance nationale et des membres de l’Armée de libération qui se sont sacrifiés pour libérer la patrie du joug du colonialisme et préserver la dignité et la fierté du peuple marocain », écrit-il.

Le Manifeste de l’Indépendance comprenait un ensemble de revendications politiques, dont celles qui ont trait à la politique générale et qui prévoient, entre autres, l’indépendance du Maroc sous le règne du Souverain légitime du Royaume Sidi Mohammed Ben Youssef et l’adhésion du Maroc à la Charte atlantique, rappelle le quotidien. Le second volet des revendications porte sur la politique interne incarnée par la détermination du Sultan à mener une large dynamique de réformes, appuyée sur un système politique de la Choura similaire à celui des pays arabes et islamiques, de nature à préserver les droits et devoirs de toutes les franges de la société marocaine, enchaine-t-il.

+L’Opinion+, qui aborde la participation de l’équipe nationale de football à la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), prévu du 13 janvier au 4 février 2023 en Algérie, écrit que l’avion marocain qui devait rallier Constantine depuis Rabat pour acheminer l’équipe nationale des joueurs locaux devant participer au CHAN, n’a pas encore reçu l’autorisation d’entrée dans l’espace aérien algérien comme demandé par la Fédération Royale Marocaine de Football à la Confédération africaine de football.

Les autorités algériennes, qui refusent d’ouvrir l’espace aérien à l’avion marocain, auraient officieusement proposé aux Marocains d’emprunter un avion tunisien pour pouvoir atterrir chez eux via un vol direct, mais cette proposition ne peut certainement pas être acceptée par le Maroc.

Car, le cas échéant, cela équivaudrait à une renonciation humiliante et donc malvenue à un symbole fort de souveraineté qui est le pavillon national en faveur de celui d’un pays tiers, la Tunisie, avec lequel les relations sont actuellement loin d’être un fleuve tranquille, explique le journal.

Par conséquent, le Royaume n’a d’autre choix que de boycotter le CHAN, alors que l’Algérie devra répondre devant les instances sportives continentales et internationales de son obstination irresponsable à vouloir mêler la politique au sport, note-t-il.

Cette attitude antisportive pèsera certainement très lourd lors de la prochaine désignation du pays hôte de la CAN 2025 à l’organisation de laquelle le Maroc comme l’Algérie sont de sérieux prétendants, ajoute-t-il.

+Al Bayane+, qui s’attarde sur le secteur du tourisme, se demande s’il faut dire que le tourisme a repris du poil de la bête, après une dramatique période de crise pandémique, estimant que le satisfecit des décideurs centraux du secteur, qui s’affiche par-ci par-là, semble « trop hâtif ».

En effet, le sursaut qualitatif qui émaille à présent la ville des lumières, est en passe de placer Rabat parmi les nouvelles destinations prisées du Royaume, avec surtout l’émergence des structures hôtelières de haut standing.

Même son de cloche à la capitale du détroit qui poursuit son embellie dans tous les domaines de la vie active, notamment celui de l’industrie touristique, à grandes enjambées, relève la publication

Par contre, le Hollywood marocain, peine en cet-après épidémie, à recouvrer ses lettres de noblesse d’il y a quelques années, fait-il remarquer.

Quant aux destinations Agadir et Marrakech qui constituent déjà depuis des lustres deux locomotives respectivement du balnéaire et de la culture, elles se démènent pour sortir la tête de l’eau, en particulier la capitale du Souss, relève-t-il.

Il va sans dire que pour cette dernière a battu de l’aile ces derniers temps, aggravés par la crise virale, de par le rétrécissement du volume capacitaire causé par le verrouillage de pas moins d’une vingtaine d’hôtels sur les lignes de prédilection du site littoral.

Une situation à laquelle il est urgent de trouver une solution, car il est tout de même question de plus de la moitié de lits dont dispose le produit local en termes d’hébergement, soutient-il.

Démantèlement d’une cellule terroriste en Espagne et au Maroc

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a réussi, mercredi, dans le cadre d’une opération sécuritaire conjointe avec le Commissariat Général de l’information espagnole, à démanteler une cellule terroriste affiliée à Daech, composée de trois individus s’activant en Espagne et au Maroc.Les interventions sécuritaires menées par les éléments des forces spéciales de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) ont permis l’interpellation de l’un des éléments extrémistes à Chtouka Ait Baha au sud du Maroc, simultanément avec l’arrestation par les autorités espagnoles de deux autres membres de la même cellule à Almeria, indique le BCIJ dans un communiqué.

Les investigations ont montré que les personnes arrêtées ont prêté allégeance à « Daech » et s’activaient dans la diffusion et la promotion des idées extrémistes pour les besoins de recrutement et d’embrigadement, ajoute la même source. Les mises en cause ont montré leur disposition à s’impliquer dans des opérations terroristes faute de pouvoir rejoindre les fiefs de « Daech » dans la région du Sahel et ils entretenaient des liens avec des combattants chargés de recruter et de faciliter l’accès des volontaires pour combattre dans cette zone, relève le communiqué.

La perquisition menée au domicile du mis en cause arrêté à Chtouka Ait Baha a permis la saisie des équipements et supports numériques qui seront soumis à l’expertise technique nécessaire, ainsi qu’une cagoule, une pièce métallique tranchante et des manuscrits faisant l’apologie de « Daech ».

L’individu interpellé au Maroc a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête judiciaire menée sous la supervision du parquet en charge des affaires de terrorisme et d’extrémisme, tandis que les autorités espagnoles compétentes mèneront les enquêtes et les investigations nécessaires avec les deux membres de cette cellule arrêtés en Espagne.

Cette opération sécuritaire conjointe s’inscrit dans le cadre de la coordination continue et remarquable entres les services de sécurités marocains et leurs homologues espagnols en vue de neutraliser toutes les menaces terroristes qui guettent les deux pays ainsi que dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale en vue d’identifier les ramifications et les liens existant entre les cellules terroristes actives dans les deux pays, conclut la même source.