Le Bénin et le Togo unis contre la torture

À Lomé, la coopération régionale prend une dimension humaine et stratégique. La Commission Béninoise des Droits de l’Homme entame une mission d’apprentissage auprès de son homologue togolaise pour renforcer la prévention de la torture. Dans les coulisses des lieux de détention, une alliance se tisse pour bâtir une Afrique plus juste, plus digne, et plus respectueux des droits fondamentaux.

 

Lomé, 16 septembre 2025 – À Lomé, un vent de coopération régionale souffle pour protéger les droits humains. En effet, depuis lundi, une délégation de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH), menée par son président, Abou-Bakari Imorou, est en mission dans la capitale togolaise. Son objectif est clair : s’inspirer de l’expertise de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Togo pour renforcer le Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP). À l’heure où la lutte contre les mauvais traitements devient une priorité mondiale, cette visite marque un pas décisif pour le Bénin dans sa quête d’une justice plus humaine.

Une mission d’apprentissage au cœur de Lomé

 

Pendant cinq jours, du 15 au 19 septembre, les membres de la CBDH plongent dans l’expérience togolaise à travers des sessions de travail intensives et des visites de terrain dans des lieux de privation de liberté, comme les prisons ou les centres de détention. Ces échanges visent à approfondir les connaissances du Bénin sur la gouvernance institutionnelle, le cadre juridique et les méthodes concrètes de prévention de la torture.

« La CBDH, jeune institution démarrée le 21 juillet dernier, a tout à gagner à s’inspirer de la CNDH togolaise, qui a une expérience solide », a déclaré Abou-Bakari Imorou, président de la CBDH.

Le Togo, reconnu pour son engagement dans la mise en œuvre du MNP, offre un modèle inspirant. Ce mécanisme, instauré par le Protocole facultatif à la Convention contre la torture des Nations Unies, est un outil clé pour surveiller les lieux de détention, effectuer des visites inopinées, intervenir en urgence et formuler des recommandations afin de prévenir les abus. Il joue également un rôle crucial dans la sensibilisation des populations et des autorités au respect des droits fondamentaux.

La Commission Béninoise des Droits de l’Homme entame une mission à Lomé pour s’inspirer du modèle togolais de prévention de la torture.

Une coopération pour un impact régional durable

 

Cette mission illustre la volonté du Bénin de renforcer ses institutions dans un domaine aussi sensible que la prévention de la torture. La CBDH, dans sa deuxième mandature, cherche à établir des bases solides pour remplir sa mission.

« Pour réussir, il nous faut apprendre des meilleures pratiques, et le Togo est un exemple à suivre », a ajouté Imorou, soulignant l’importance de cette collaboration régionale.

Les visites de terrain, en particulier, offriront à la délégation béninoise une vision concrète du fonctionnement du MNP togolais. Des commissariats aux établissements pénitentiaires, les échanges permettront d’identifier des stratégies pour améliorer les conditions de détention et garantir la dignité des personnes privées de liberté.

Un combat universel pour la dignité humaine

 

En s’appuyant sur l’expertise togolaise, le Bénin envoie un message fort : la lutte contre la torture et les mauvais traitements est une priorité non négociable. Le MNP, par ses actions de contrôle et de sensibilisation, est un rempart contre les abus, mais aussi un levier pour promouvoir une culture des droits humains. Alors que les deux pays partagent des défis communs, comme la surpopulation carcérale ou la nécessité de réformer les cadres juridiques, cette coopération pourrait inspirer d’autres nations ouest-africaines.

Alors que Lomé accueille cette délégation béninoise, l’espoir d’un Sahel plus respectueux des droits humains prend forme. En apprenant du Togo, le Bénin se donne les moyens de bâtir un avenir où la torture n’a plus sa place.

Cette collaboration entre les deux nations sonne-t-elle le début d’un mouvement régional plus large en faveur de la protection des droits des détenus ?

Le Togo partage son expérience du volontariat avec le Bénin

Le Togo est un pays leader en matière de volontariat. Il a créé en 2011 l’Agence nationale du volontariat au Togo (ANVT), qui coordonne le programme national de volontariat, mobilisant des milliers de jeunes pour le développement du pays. Le Togo a également adopté en 2018 une loi spécifique sur le volontariat, qui définit le cadre juridique et institutionnel de cette activité.

Le Togo a su mobiliser des milliers de jeunes dans le but de favoriser le développement du pays

Pour partager son expérience avec le Bénin, le Togo a accueilli du 19 au 23 février 2023 une émissaire de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) du Bénin, chargée du volontariat. Il s’agit de Colombe Doyigbé, directrice des ressources humaines de l’ANPE, qui a effectué une mission d’immersion au sein de l’ANVT pour s’inspirer de ses bonnes pratiques et développer les compétences nécessaires à la mise en œuvre d’un programme innovant de volontariat au Bénin.

L’ANPE Bénin, qui est le guichet unique de promotion de l’emploi dans le pays, a reçu comme mission d’accompagner et de promouvoir des programmes innovants de volontariat de développement national et d’assurer la participation des demandeurs d’emploi aux programmes internationaux de volontariat. Le Bénin veut ainsi valoriser le potentiel des jeunes, favoriser leur insertion professionnelle et sociale et contribuer au développement du pays.

Les deux pays renforcent leur collaboration dans le domaine du volontariat

Au cours de sa mission, Colombe Doyigbé a travaillé avec les différentes directions de l’ANVT pour comprendre le fonctionnement de l’agence et les activités menées.  Elle a échangé avec un responsable d’une structure d’accueil et un volontaire pour apprécier l’intérêt et l’impact du volontariat sur le terrain. La directrice des ressources humaines de l’ANPE  a également visité le centre régional de volontariat de Lomé, pour appréhender la déconcentration de la gestion d’un programme de volontariat. Elle a enfin discuté avec le responsable de l’audit interne pour comprendre le processus d’élaboration de la loi sur le volontariat.

Colombe Doyigbé s’est dite très impressionnée par le parcours du Togo dans le domaine du volontariat et par la solidarité et la disponibilité des collègues de l’ANVT. Elle a affirmé avoir trouvé le contenu nécessaire pour mettre en œuvre un programme innovant de volontariat au Bénin, qu’elle a baptisé PIV. Elle a remercié son directeur général, le directeur général de l’ANVT, le directeur des opérations, ainsi que les partenaires de France Volontaires, pour leur soutien et leur accompagnement.

Le Togo a ainsi montré sa générosité et sa coopération en matière de volontariat, qui est un levier de développement qui permet de mobiliser les jeunes, de renforcer leurs compétences et de les impliquer dans la construction de leur pays.