Togo : la mine de manganèse de Nayéga démarre sa production, une révolution économique en marche !
Dans la région des Savanes, là où le sol noirâtre murmure la promesse de richesses enfouies, le Togo s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire économique. Après une décennie d’attente, la mine de manganèse de Nayéga, nichée dans la préfecture de Kpendjal Ouest, s’éveille enfin. Dès la fin juin 2025, les premières tonnes de ce métal stratégique, prisé pour ses applications dans l’acier, les alliages et les batteries de la mobilité électrique, seront extraites, marquant ainsi l’avènement d’un pôle minier d’envergure. Par ailleurs, Ce projet, porté par la Société Togolaise de Manganèse (STM), incarne une ambition audacieuse : faire du Togo un acteur incontournable dans la chaîne mondiale des métaux critiques.
Une Genèse patiente, une ambition affirmée : Nayéga, l’essor d’une nouvelle ère minière
L’histoire de Nayéga est celle d’une gestation longue, mais résolue. Découvert il y a plus de dix ans, ce gisement de manganèse, dont les réserves sont estimées à 8,5 millions de tonnes, promet une exploitation sur plus d’une décennie. En effet, Longtemps freiné par des contraintes logistiques et des négociations complexes, le projet a pris un tournant décisif avec l’accord de coopération signé en 2023 entre l’État togolais et Keras Resources, une société britannique spécialisée dans l’exploration minière. Cet accord, loin d’être un simple contrat, scelle une vision claire : celle d’une souveraineté renforcée sur les ressources nationales, conjuguée à une expertise internationale.
Dès son lancement, Nayéga ambitionne de produire 4 000 tonnes de manganèse par mois, avec une montée en puissance prévue à 8 000 tonnes à moyen terme. D’ailleurs, cette cadence progressive reflète une stratégie pragmatique, visant à optimiser les infrastructures tout en répondant à une demande mondiale croissante. En effet, le manganèse, souvent méconnu, est un pilier discret, mais essentiel de l’industrie moderne. Des aciéries aux batteries des véhicules électriques, ce métal de transition s’impose comme un rouage clé de la transition énergétique mondiale.
Une manne économique pour le Togo : diversification et indépendance minière
Nayéga n’est pas qu’une mine ; c’est un levier de transformation majeur. Dans un pays où le secteur minier, dominé par les phosphates, contribue déjà à plus de 40 % du budget national, l’exploitation du manganèse ouvre des perspectives inédites. Ainsi, en diversifiant son portefeuille extractif, le Togo cherche à s’affranchir de sa dépendance historique aux phosphates tout en s’inscrivant dans les dynamiques globales de la transition énergétique. Les batteries lithium-ion, qui alimentent les véhicules électriques et les systèmes de stockage d’énergie, placent le manganèse au cœur des enjeux de demain.
La STM, entité étatique à 100 %, incarne cette volonté de maîtrise nationale. En s’appuyant sur l’expertise technique de Keras Resources, qui recevra des honoraires de conseil et de courtage (1,5 % et 6 % des revenus bruts respectivement, sur des périodes définies), le Togo conjugue autonomie et partenariat stratégique. Ce modèle, qui associe valorisation locale et transfert de compétences, vise à maximiser les retombées économiques tout en renforçant les capacités nationales.
Un élan pour les savanes et au-delà : Nayéga, moteur de développement local
Au-delà des chiffres, Nayéga porte une ambition plus large : celle d’un développement inclusif pour la région des Savanes, l’une des plus rurales du Togo. Les routes d’accès rénovées, les pipelines d’eau installés et les infrastructures logistiques mobilisées pour le projet témoignent d’un effort concret pour ancrer le développement dans le tissu local. Si les populations de Kpendjal Ouest, marquées par des années d’attente et d’incertitude, nourrissent encore des interrogations sur les bénéfices concrets pour leur quotidien, l’espoir d’emplois, de formations et d’améliorations infrastructurelles commence à poindre.
Le manganèse de Nayéga, par sa couleur sombre et ses promesses lumineuses, pourrait redessiner le visage économique de la région. Les retombées attendues – création d’emplois directs et indirects, dynamisation du commerce local, investissements dans les infrastructures – s’inscrivent dans une vision plus large de montée en gamme des chaînes de valeur. À terme, le Togo aspire non seulement à extraire, mais aussi à transformer et à valoriser ses ressources, réduisant ainsi sa dépendance aux exportations brutes.
Un positionnement stratégique dans un monde en transition : le Togo, nouvel acteur minier
Dans un contexte mondial où la course aux métaux critiques s’intensifie, Nayéga positionne le Togo comme un acteur émergent. Alors que des géants comme l’Afrique du Sud et le Gabon dominent la production mondiale de manganèse, le Togo, avec ses réserves modestes, mais stratégiques, mise sur l’agilité et la durabilité. La demande mondiale, portée par l’essor des énergies renouvelables et des technologies vertes, offre à Nayéga une fenêtre d’opportunité unique. Les analystes, qui notent une reprise des prix du manganèse après une période de stagnation, soulignent le timing favorable de ce lancement.
Nayéga, le pari audacieux d’un Togo qui regarde vers l’avenir !
Nayéga, c’est aussi un symbole puissant : celui d’un Togo qui, loin de se contenter de ses acquis, ose se projeter dans l’avenir avec audace. En conjuguant souveraineté, innovation et ambition, le pays trace une nouvelle voie, où les richesses du sous-sol deviennent les fondations d’un développement durable et inclusif. À l’aube de cette nouvelle ère, Nayéga n’est pas seulement une mine ; c’est également un pari sur l’avenir, un défi relevé avec détermination par une nation décidée à faire entendre sa voix sur la scène mondiale des métaux critiques.