Tollé après la mise en liberté d’un artiste accusé de viols de jeunes filles au Togo

L’artiste Papson Moutité incarcéré en avril pour viol de jeunes filles membres d’une association dont il est le président a été mis en liberté. Une «liberté provisoire» qui suscite la colère des organisations de défense des droits de la femme.

Quelques heures après la mise en liberté de l’artiste, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer des manèges visant à arrêter les poursuites retenues contre lui. Selon les informations, Papson n’est pas à sa première affaires de viol . Il a été poursuivi il y a quelques années pour des faits similaires. Ses victimes, selon celles  qui ont récemment porté plainte seraient nombreuses, mais n’osent pas en parler par craintes de représailles de leur violeur qui les auraient menacé de mort en cas de dénonciation.

 

Pour le Collectif « NON c’est NON », un mouvement de la société civile visant à lutter contre les viols et autres abus sexuels sur les femmes, cette remise en liberté « met en danger les plaignantes de cette affaire ». Le mouvement qui se dit indigné par cette nouvelle compte « recourir à toutes les voies légales pour que justice soit faite ».

Des acteurs politiques se sont également saisis du dossier. Le président du Nouvel Engagement togolais (NET) l’honorable Gerry Taama n’apprécie pas non plus la remise en liberté de l’artiste. « Le viol est un crime, comme l’assassinat ou l’enlèvement, par conséquent, cette libération me pose un problème éthique… je ne vois aucune justice dans cette libération », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

 

Il n'y a aucune justice dans ça.Je n'ai pas l'habitude de discuter des discussions judiciaires, surtout pour respecter…

Publiée par Gerry Komandega Taama sur Vendredi 15 mai 2020

L’affaire intéresse également Mme Yawa Kouigan, la directrice adjointe de la communication de la présidence de la République togolaise. Dans un tweet, Mme Kouigan écrit : « En raison de la sensibilité des crimes à caractère sexuel, les victimes devraient avoir droit à une protection particulière. Tout harcèlement doit être porté à la connaissance du juge des libertés qui devra tirer toutes les conséquences de la violation des conditions de la mesure ».

Pour ce qui est des raisons de la mise ne liberté de l’artiste, l’on apprend qu’il aurait payé une caution de 300 000 f CFA afin d’obtenir une mise en liberté provisoire.  « Je suis très malade. D’ailleurs, j’étais malade avant que cette histoire ne commence. Le ministère de la Santé, compte tenu de mes raisons de santé, a décidé de me permettre d’aller me soigner. Ils estiment que je dois être en bonne santé pour répondre et faire face à ce que les plaignants disent « , a-t-il expliqué à globalactu.com, un site d’information qui a lui demandé les raisons de sa libération.