Ethiopie : Un éboulement fait une dizaine de morts

Au moins douze personnes ont péri dans un glissement de terrain suite à des pluies torrentielles qui se sont abattues ces derniers jours à Ale, une localité située dans le sud-ouest du pays.L’administrateur d’Ale dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS) a indiqué que des recherches étaient en cours pour retrouver les corps de cinq personnes ensevelis dans les décombres.

Le glissement de terrain est survenu ce weekend suite à de fortes pluies qui ont balayé au moins six maisons et déplacé des centaines de familles.

L’absence de précision de la topographie a rendu difficiles les opérations de recherche, a expliqué l’autorité en chef de la Région des nations, Ristu Yirdaw

Il a précisé que le gouvernement régional avait aménagé des sites de recasement pour les sinistrés avec toutes les commodités de base.

Des opérations de secours sont en cours pour extraire d’autres corps qui seraient encore piégés dans la boue.

De fortes pluies se sont abattues sans cesse dans la région ces derniers jours. Une situation qui expose la zone à des éboulements mortels. Le dernier glissement de terrain est survenu en mi-octobre avec une vingtaine de morts.

L’Etat ivoirien compte tenir la présidentielle d’octobre 2020 malgré l’impact du Covid-19

Le gouvernement ivoirien travaille dans la perspective d’organiser la présidentielle du 31 octobre 2020, comme fixé par la Constitution, malgré l’impact du Covid-19 sur le processus électoral, a dit dimanche son porte-parole, Sidi Touré, à la RIT 1, la télévision nationale.La crise sanitaire continue, certes, mais « le gouvernement travaille à l’effet de pouvoir rendre toutes ces élections réalisables pour octobre 2020 et c’est la perspective ; pour ce qui concerne le gouvernement, les élections auront lieu en octobre 2020 », a dit M. Touré au journal télévisé de 13h.

« Pour ce qui est du gouvernement, nous prenons toutes les dispositions pour la bonne tenue à bonne date de cette élection qui devra s’organiser dans les conditions de transparence et d’équité pour tout le monde », a-t-il poursuivi.

Il a toutefois fait savoir que « le véritable maître d’œuvre de ces élections, c’est la Commission électorale indépendante qui dans son rôle a un temps opportun, donnera (au gouvernement) le calendrier opérationnel après avoir apprécié le contexte de déroulement de ces élections ».  

Interrogé sur l’état de santé du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, qui s’est rendu à Paris pour un « contrôle sanitaire » selon l’Etat, il a répondu que le candidat du Rhdp (pouvoir) « va très  bien », ajoutant à avoir eu « le privilège de lui parler ».

M. Coulibaly « est allé en France pour faire un contrôle régulier de son état de santé », a-t-il insisté, rapportant qu’il a subi un examen de la coronarographie (relative au cœur) qui est une technique courante en matière médical. 

A la suite de cet examen, dira-t-il, « il se repose pour pouvoir reprendre des forces et revenir…il sera parmi nous dans quelques jours ». 

Dans un communiqué sur sa page Facebook, le Premier ministre, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly, avait indiqué s’être rendu à Paris et que dans quelques semaines, il serait de retour.

Candidat du Rhdp, cette intervention sur son cœur pourrait réduire son activité politique à environ six mois de l’élection présidentielle. M. Gon Coulibaly appelé « Le lion », devra trouver les ressources et l’énergie nécessaire au plan physique pour rebondir dans la course à la présidentielle. 

Maroc/Covid-19 : Le Raja de  Casablanca réduit de moitié les salaires de son staff technique

Le Raja de Casablanca, l’un des plus grands clubs de football au Maroc et en Afrique, a annoncé samedi avoir parvenu à un accord avec son staff technique pour réduire de moitié son salaire.« En application des recommandations de la FiFA et de la Fédération royale marocaine de football relatives aux impacts du coronavirus sur les engagements financiers des clubs, le Raja club sportif, est parvenu à un accord avec le staff technique de l’équipe première en vertu duquel il sera procédé à une réduction de moitié de son salaire », indique le club sur sa page facebook.

Cette décision intervient après que le président de la fédération marocaine de football, Fouzi Lekjaa ait proposé, jeudi, lors d’une réunion technique, de réduire les salaires de 20 à 50% de tous les entraîneurs qui ont approuvé cette décision.

Pour rappel, le Raja de Casablanca est engagé cette année sur les fronts africain et arabe. Il est qualifié aux demi-finales de la ligue des champions d’Afrique où il devra affrontera le club égyptien du Zamalek.

Au niveau arabe, il doit jouer la demi-finale retour à Casablanca contre un autre égyptien, celui d’Al Ismaili qui a remporté le match-aller sur le score étriqué d’un but à zéro (1-0).

Maroc : Les réserves internationales estimées à plus de 26 milliards d’euros

Les réserves internationales au Maroc se sont établies à 26,2 milliards d’euros (280,4 milliards de dirhams) au 30 avril dernier, soit une hausse de 0,1% d’une semaine à l’autre et de 20,7% en glissement annuel, a fait savoir la banque centrale marocaine dans son dernier bulletin des indicateurs hebdomadaires

 Dans son bulletin, la banque centrale a indique que le dirham (monnaie locale) s’est apprécié de 0,54% par rapport à l’euro et de 0,19% vis-à-vis du dollar, au cours de la période allant du 30 avril au 06 mai.

Le bulletin fait également ressortir un encours global des interventions de la banque centrale de 96,3 milliards DH (1 euro = 10,7 DH), dont 29,5 milliards DH sous forme d’avances à 7 jours sur appel d’offres, 49,9 milliards DH sous forme d’opérations de pension livrée, 14 milliards DH dans le cadre du programme de soutien au financement de la très petites et moyennes entreprises et 2,8 milliards DH au titre des opérations de swap de change.

Sur le marché boursier, le Masi (Moroccan All Shares Index), principal indice boursier de la Bourse de Casablanca, s’est apprécié de 3,4%, ramenant ainsi sa contre-performance depuis le début de l’année à 21%. Cette évolution hebdomadaire reflète une hausse quasi-généralisée de l’ensemble des indices sectoriels, avec notamment des taux de 6,9% pour celui des « bâtiments et matériaux de construction » et de 2,3% pour celui des « télécommunications ».

Pour ce qui est du volume global des échanges, il s’est établi à 712,7 millions DH contre 721,5 millions DH une semaine auparavant.

Grand Abidjan/Covid-19: des propriétaires de restaurants plaident pour la réouverture de leurs espaces

Le président de la Plateforme des propriétaires de maquis, bars et restaurants de Côte d’Ivoire (PPMBRCI), Josué Gnawa, a dévoilé samedi un protocole visant à éviter la propagation du Covid-19, invitant l’Etat ivoirien à rouvrir les buvettes et espaces gastronomiques.M. Gnawa qui a salué la décision de réouverture des maquis, bars et restaurants à l’intérieur du pays, où l’on a enregistré aucun cas de Covid-19 depuis le 21 avril 2020, a félicité le chef de l’Etat Alassane Ouattara pour cette option, encourageant le gouvernement à en faire de même pour le Grand Abidjan.

Selon lui, même si Abidjan constitue l’épicentre de la pandémie du Covid-19 dans le pays, « c’est possible » de rouvrir les maquis, bars et restaurants, en suivant un protocole sanitaire visant à empêcher la propagation du virus. 

Après deux mois de réflexion, des experts commis par l’organisation, ont produit un document qui montre que les espaces des maquis, bars et restaurants peuvent rouvrir dans le respect des mesures sanitaires, a-t-il fait savoir.   

Ce protocole dénommé « ML2D », dira-t-il, est « le port obligatoire du masque, le lavage des mains, la distanciation de deux mètres (contre un mètre édicté par l’Etat) et la désinfection ». Il a été soumis au préfet du District d’Abidjan afin d’en être le porte-parole de la PPMBRCI auprès du gouvernement. 

Pour M. Josué Gnawa, si ce protocole de sécurité sanitaire est strictement appliqué, il peut permettre d’éviter que les maquis, bars et restaurants soient des vecteurs de la pandémie à Coronavirus. Le pays enregistre à ce jour, 1 667 cas confirmés dont 769 personnes guéries et 21 décès.  

Les experts ont implémenté ce protocole dans tous les types d’espace, a soutenu M. Gnawa, qui a assuré que l’organisation s’engage à sensibiliser tous les acteurs du secteur pour son respect scrupuleux, et à faire la police pour dénoncer tous les contrevenants.  

Le client, de façon pratique, élève son masque pour manger, mais est tenu de le porter avant tout déplacement. Pour M. Gnawa, ce dispositif vise pour les acteurs du secteur à « faire ce sacrifice pour ne pas mourir », en dépit de quelques pertes pouvant impacter leurs activités.    

Le président de la PPMBRCI estime que si les clients se relaient, cela minimiserait ces pertes. Il a fait observer que les prix ne seront pas toutefois revus à la hausse bien que cette situation affecte le chiffre d’Affaires des acteurs du secteur.  

L’organisation dénombre 43 000 maquis, bas et restaurants dans le Grand Abidjan. Le Covid-19 a été un prétexte pour les acteurs du secteur de se rassembler ; et en deux semaines, quelque 500 opérateurs ont adhéré à cette cause contre 2 000 attendus.  

Pour freiner la propagation du Covid-19, le gouvernement ivoirien a décidé le 24 mars 2020 de la fermeture des maquis, bars et restaurants, et imposé un couvre-feu. Ces mesures ont été levées pour l’intérieur du pays qui ne compte plus de cas, cependant elles demeurent dans le Grand Abidjan. 

Dans le Grand Abidjan, le couvre-feu a été réaménagé de 23h à 4h du matin, alors qu’il était fixé auparavant de 21h à 5h du matin. Pour les propriétaires de maquis, bars et restaurants, deux mois de fermeture est « énorme» en termes de perte de chiffres d’Affaires. 

Lourdement impacté par le Covid-19,  le PIB du continent pourrait s’affaisser de 2,8% (BAD)

Les lourdes conséquences de la crise sanitaire que traverse l’Afrique à l’instar d’autres régions dans le monde, entraînerait une baisse de 2,8% en 2020, soit entre 22 et 88 milliards de dollars, selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD).Aussi, le choc du Covid-19 réduira davantage la marge de manœuvre budgétaire de l’Afrique, étant donné que les déficits budgétaires se creuseraient de 3,5 à 4,9 points de pourcentage, aggravant ainsi le déficit de financement de la région de 110 à 154 milliards de dollars supplémentaires en 2020.

« Les économies des pays en développement, malgré des années de grands progrès, restent extrêmement fragiles et mal préparées pour affronter cette pandémie. Elles risquent davantage de sombrer sous les lourdes pressions budgétaires qu’elles subissent aujourd’hui avec le coronavirus », explique Akinwumi Adesina, président de la Banque panafricaine, dans une tribune libre publiée par CNN.

Selon la BAD, la pandémie a déjà entraîné la baisse des recettes d’exportations des matières premières comme le pétrole et le gaz ainsi que la chute des activités des secteurs du tourisme et des transports aériens. «Le choc du Covid-19 réduira davantage la marge de manœuvre budgétaire du continent, étant donné que les déficits budgétaires devraient se creuser de 3,5 à 4,9 points de pourcentage et augmenter le déficit de financement de l’Afrique de 110 à 154 milliards de dollars supplémentaires en 2020», alerte le président de la BAD.

Afin d’éviter l’effondrement pur et simple des économies africaines, la Banque rappelle avoir engagé un train de mesures «audacieuses» incluant une facilité de réponse rapide au Covid-19 de 10 milliards de dollars ainsi qu’un emprunt social obligataire de 3 milliards de dollars dénommé «Combattre le Covid-19» levé sur les marchés financiers internationaux.

Dans la Facilité mise en place, 5,5 milliards de dollars seront consacrés aux opérations souveraines dans les pays membres de la Banque, 3,1 milliards de dollars pour les opérations souveraines et régionales via les pays du Fonds africain de développement et le guichet de prêt à taux concessionnels du groupe dédiés aux pays fragiles.

Par ailleurs, une enveloppe de 1,35 milliard de dollars sera affectée aux opérations du secteur privé. À ces mesures économiques, viennent s’ajoutent un appui «significatif» aux systèmes sanitaires africains à travers un don exceptionnel de 2 millions de dollars de la Banque au Bureau pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Covid-19: la Côte d’Ivoire enregistre 1667 cas confirmés, 769 guéris et 21 décès (officiel)

La pandémie de Covid-19 en Côte d’Ivoire, qui évolue à un rythme soutenu, a enregistré samedi 65 nouveaux cas, portant le nombre de cas confirmés à 1 667 dont 769 personnes guéries et 21 décès, selon un bilan du ministère de la Santé et de l’hygiène publique.« Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a enregistré ce jour samedi 9 mai 2020, 65 nouveaux cas de Covid-19 sur 573 échantillons prélevés soit 11,3 de cas positifs, 15 guéris et 1 décès », indique une note officielle. 

La Côte d’Ivoire compte, à ce jour, 1 667 cas confirmés dont 769 personnes guéries, 21 décès et 877 cas actifs, précise le document qui relève que « le nombre total d’échantillons à la date du 9 mai 2020 est 13 341 ». Le Grand Abidjan constitue aujourd’hui le foyer de la pandémie dans le pays.

Depuis le 21 avril 2020, aucun cas de Covid 19 n’a été notifié à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Selon les statistiques, tous les nouveaux cas positifs le sont dans le Grand Abidjan, qui circonscrit la capitale économique et ses banlieues. 

De ce fait, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de lever le couvre-feu à l’intérieur du pays et autorisé la réouverture des écoles dans cette partie du pays. Cette mesure vient alléger les mesures de restrictions sanitaires imposées pour casser la chaîne de propagation du Covid-19.  

Cependant, les mesures barrières édictées par le gouvernement restent en vigueur dans le Grand Abidjan, où les écoles pourraient rouvrir dès le 15 mai selon l’évolution de la pandémie. En outre, toute sortie ou entrée d’Abidjan est soumise à la délivrance d’une attestation de non infection au Covid-19. 

Dans le Grand Abidjan, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique juge indispensable pour les populations d’intégrer dans leurs habitudes quotidiennes les mesures barrières et de porter un masque lors des déplacements, pour se protéger et protéger les autres.

Côte d’Ivoire/Covid-19: entre 15 et 20 000 familles visées par une caravane de solidarité

Entre 15 et 20 000 familles sont visées par une caravane de solidarité en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, impliquant les Fondations Magic System et Didier Drogba avec l’appui de l’Union Européenne (UE) et d’autres partenaires.Cette caravane de solidarité Covid-19, ciblant les quartiers précaires d’Abidjan et de l’intérieur du pays, a fait des heureux samedi à Alépé, dans le Sud ivoirien. Le préfet du département, Benjamin Nanou, s’est réjoui de cette chaîne de solidarité, tout en remerciant les donateurs.

Alépé, à l’instar de plusieurs villes du pays, a été touchée par les mesures sanitaires visant à freiner l’impact de la pandémie. Au cours de cette caravane, l’on a enregistré la présence de l’ambassadeur de l’Allemagne en Côte d’Ivoire Michaël Grau, celui de l’UE, A’Salfo pour la Fondation Magic System,  Mariam Breka de la Fondation Didier Drogba et IHS, un partenaire.

L’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, a fait savoir que cette cérémonie de remise de vivres et de non-vivres à Alépé coïncide avec la Journée de l’Europe qui repose sur les fondements de l’UE, entre autres, la paix, le développement, la protection de l’environnement,  l’éducation et la solidarité.

L’UE, dira-t-il, veut être solidaire avec la Côte d’Ivoire dans cette situation de crise et ces moments très difficiles pour le pays. Il a relevé que le soutien aux populations les plus démunies, traduit la volonté de l’Union à être aux côtés de ceux qui ont le plus besoin d’aide et de solidarité. 

M. Michaël Grau, ambassadeur de l’Allemagne, a relaté la longue tradition de solidarité avec la Côte d’Ivoire. Une coopération qui a commencé en 1962, et qui actuellement vise à mettre cette coopération au profit de la réponse du gouvernement contre la crise du Covid-19.

 « On travaille au rétablissement du tissu économique du pays », a-t-il rassuré, avant d’ajouter « nous sommes en train de préparer avec le ministère des Finances des projets pour rétablir ce tissu économique, ensemble avec l’UE ».

Pour sa part A’Salfo s’est dit « content » d’être à la troisième phase de cette caravane qui commence par Alépé et qui va s’étendre sur d’autres communes, notamment dans les quartiers démunis, parce que la spécificité de cette phase est d’être dans la proximité avec les populations.

« Nous allons parcourir des quartiers avec des ONG et des personnes qui viendront nous aider à toucher des familles vulnérables », a-t-il indiqué,  expliquant que le téléthon qui avait été annoncé pour venir en aide aux gens démunis, allait être fait après cette caravane.

« Aujourd’hui, on voit que la priorité est de pouvoir aller au bout de nos actions avec ce que nous avons entrepris avant de mettre en place ce téléthon », a précisé A’Salfo, soulignant que cela sera «lancé à une date ultérieure ».

C’est « entre 15 et 20 000 familles qui sont dans des quartiers précaires à Abidjan et à l’intérieur du pays » qui seront touchées par ces dons, a-t-il poursuivi. La priorité reste aux populations du Grand Abidjan, encore isolé, toutefois, les villes de l’intérieur programmées seront toutefois visitées.

Mme Mariam Breka, directrice exécutive de la Fondation Didier Drogba, dont l’organisation a intégré cette chaîne de solidarité depuis avril aux côtés de la Fondation Magic System, de l’UE et de l’ambassade de l’Allemagne, s’est félicitée de cette initiative visant à soutenir les gens démunis.  

« Dès que nous avons intégré la chaîne, nous avons fait un apport de 5 000 kits en vivres et non vivres qui ont été ajoutés aux 5 000 que Magic System et l’UE avaient déjà en stock et les autres partenaires se sont joints à nous », a-t-elle dit. 

Ces kits offerts aux populations vulnérables en Côte d’Ivoire comprennent entre autres du sucre, du riz, du savon, de l’huile et des gels hydro-alcooliques. L’objectif étant de soutenir le maximum de familles impactées par la crise liée à la pandémie du Covid-19.  

Côte d’Ivoire: reprise progressive de l’école à l’intérieur du pays à partir du 18 mai prochain (Ministre)

Les cours reprendront progressivement dans les établissements primaires et secondaires de l’enseignement général et technique de l’intérieur de la Côte d’Ivoire à partir du 18 mai prochain avec un réaménagement du calendrier scolaire jusqu’au 14 août prochain, a annoncé samedi Kandia Camara, la ministre ivoirienne de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Cette décision intervient après les mesures d’allègement des restrictions liées à la maladie à Coronavirus à l’intérieur du pays annoncées jeudi dernier par le président ivoirien Alassane Ouattara.

« Au niveau de l’enseignement primaire, le démarrage effectif des cours dans les écoles primaires publiques et privées sur toute l’étendue du territoire national à partir du lundi du 18 mai 2020 à l’exception des directions régionales d’Abidjan, de Dabou, d’Aboisso et de Grand-Bassam.  Au titre de l’enseignement général et technique, dans les établissements à faibles effectifs, les cours reprennent normalement dès le 18 mai 2020», a fait savoir Mme Camara à la conférence de presse du gouvernement sur la situation du Covid-19.

Dans les établissements secondaires à gros effectif,  a cependant précisé la ministre, l’option d’une rentrée progressive est prise en commençant par les classes d’examen.

Il s’agit notamment de «la répartition spatiale des élèves dans les salles de classe en tenant compte des mesures et gestes barrières. L’observation méthodique de cette option sur une période de deux semaines avant d’envisager la rentrée des classes intermédiaires».

 S’agissant de l’enseignement préscolaire, la première responsable de l’éducation nationale en Côte d’Ivoire, a annoncé la mise en vacances des élèves de la maternelle « dont le programme était presque achevé» lorsque la fermeture des écoles est intervenue.

Au nombre des mesures prises par son département ministériel, Mme Camara a également annoncé l’organisation du concours d’entrée dans les Centres d’animation et de formation pédagogique (CAFOP) « dans les meilleurs délais » et l’ouverture de ces institutions de formation des enseignants sauf celles d’Abidjan, de Dabou, de Bassam et d’Aboisso.

« Le calendrier général des examens à grand tirage et les opérations d’affectation en sixième et d’orientation en seconde fera l’objet d’un aménagement dès la semaine prochaine », a-t-elle en outre, souligné précisant que le calendrier scolaire est lui-aussi réaménagé du 18 mai au 14 août 2020.

 Jeudi dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé l’allègement des restrictions liées à la maladie à Covid-19 à l’intérieur du pays dont la réouverture des écoles. C’est depuis le 16 mars dernier  que les autorités ivoiriennes ont décidé de fermer les établissements préscolaires, primaires, secondaires et supérieurs pour lutter contre la propagation du Covid-19 dans le pays. A la date du 08 mai 2020, la Côte d’Ivoire a enregistré 1602 cas de maladie à Covid-19 dont 754 guéris et 20  décès.

Harry Mensah, un artiste togolais qui s’est fait un nom à Bamako

Originaire du Togo, l’artiste peintre Harry Mensah, 29 ans, vit et travaille à Bamako depuis 2016. Tatoueur, il s’est intéressé à la peinture dès qu’il a foulé le sol de la capitale malienne où il a finalement trouvé son chemin. Sa nouvelle passion qu’il combine désormais avec le tatouage dans un style unique lui permet de créer des toiles pleines de sens. Artiste autodidacte, les œuvres d’Harry Mensah parlent essentiellement de son vécu, notamment son enfance qui n’a pas été un long fleuve tranquille.

Après deux années passées à Ouagadougou au Burkina Faso en tant que tatoueur, Harry Mensah Dotsevi Dodji passe la frontière sur les conseils d’un ami burkinabé du nom de Patrick Agbowapan, artiste peintre, qui lui prédit qu’il trouvera son chemin d’artiste dans la capitale malienne où le métier des arts est en pleine mutation, avec l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes parfois constitués en collectif. C’est ainsi qu’Harry a atterri en 2016 au célèbre atelier Badialan 1 de Bamako (l’un des plus grands ateliers d’arts de la capitale) avec sur son carnet d’adresses le nom d’Ibrahima Konaté, le chef d’atelier et l’une des figures remarquables de la peinture au Mali.

Coiffé de dreadlocks courts, teint clair, le corps tatoué, Harry Mensah, du haut de son 1.70 m donne plutôt l’apparence d’un jeune rappeur du ghetto. Assez timide et peu bavard, il nous accueille dans une villa grise nouvellement construite dans le quartier de Sébenicoro qui abrite la résidence du président malien Ibrahim Boubacar Keita. Un quartier qui longe le fleuve Niger.

Harry partage la petite villa avec un de ses amis peintres qu’il a rencontré à l’atelier Badialan 1. Ils viennent d’y aménager. Le salon n’est pas encore meublé. A l’entrée, une table en bois est juste-là, en face, vers le côté gauche, deux chaises de fabrication artisanale. Sur cette table, sont rangés quelques bouquins, un ordinateur, des paquets de cigarettes, du matériel de tatouage et un matelas posé à même le sol carrelé. Dans un autre coin du salon, des pinceaux, un seau d’eau, des boites de peinture ouvertes et un tableau en gestation sur une bâche en plastique noir.  Dehors, on entend des bruits d’enfants du voisinage jouant sous un arbre. Il est environ 11 heures du matin et un soleil de plomb (environ 40°) pèse sur la capitale en cette période de canicule. Ici, Harry a enfin trouvé un endroit idéal où dormir et travailler. Un logement qui lui fait désormais oublier ses nuits difficiles passées à l’atelier Badialan 1.

L’artiste marqué par l’humanisme malien envisage de demander la nationalité malienne. Ce qui ne lui fera pas pourtant oublier son pays d’origine, le Togo, où vivent ses parents et qui vivent dans son cœur.

La toile sur laquelle l’artiste a bossé la veille et dont la peinture est encore fraîche fait partie de sa série “Le regard des autres”“Je porte moi-même de nombreux tatouages sur mon corps et je me suis accepté, même si j’ai dû subir le regard des autres. Je me suis affranchi de cela et je m’accepte tel que je suis. C’est le plus important pour moi”, nous confie le jeune artiste qui dit avoir appris à tatouer dans la rue avec un gars du quartier. “Un gars peu fréquentable. Il était assez louche au premier regard. Le genre de personnes dont tout le monde se méfie dans le quartier”, ajoute Harry, qui dit pourtant trouver en lui un excellent compagnon, même son père se méfiait de l’homme. Un homme en qui Harry découvre un grand cœur et un état d’esprit qui dévie tous les préjugés dont il fait l’objet. L’apprentissage du métier de tatoueur ne prendra que quatre mois pour Harry qui était déjà un excellent dessinateur à l’école.

Une enfance difficile

Natif de Notsé, une petite ville de Togo située à 96 km de la capitale Lomé, Harry Mensah (29 ans) est issu d’une famille modeste dont le père est cultivateur et la mère vendeuse de légumes. Très jeune, poussé par la précarité, il abandonne l’école en classe de 2e année du lycée pour exercer des petits métiers comme celui de tatoueur et coiffeur. N’arrivant pas à joindre les deux bouts dans sa ville natale, Harry plie bagages et met le cap sur la capitale, Lomé, espérant s’en sortir. Là, en plus de ces deux métiers habituels, il travaille dans un maquis comme gérant. Harry n’arrivait toujours à voir le bout du tunnel. Finalement, il quitte la capitale pour Dapaong, une ville située au nord de Lomé où il passe quelques mois avant de se lancer dans l’aventure qui le conduit à Ouagadougou au Burkina.

Durant son séjour au pays des hommes intègres, Harry, qui est proche des artistes peintres, finit par nourrir une certaine passion pour cet art qui n’est pas assez différent du sien, le tatouage. Après deux ans à Ouaga, il rejoint Bamako (comme le lui a conseillé son ami peintre) où il atterrit à l’atelier Badialan 1. “C’était la première fois que je me trouvais dans un milieu purement artistique et comme je n’avais pas d’endroit où dormir ils m’ont même permis de rester”, ajoute Harry, qui a désormais pour maître le chef d’atelier de Badialan 1, Ibrahima Konaté.

Le tatouage reste le point d’ancrage pour le jeune artiste. Toutefois, ses débuts dans la peinture n’ont pas été chose aisée car, dit-il, il a beaucoup douté de lui, de ses capacités à faire son chemin dans la peinture.

“Le fait d’être tatoueur m’a permis d’affirmer ma personnalité, de revendiquer ma liberté et d’être ce que je suis de même que mon appartenance à un clan un peu rebelle comme par exemple celui des rappeurs”, revendique Harry qui affirme n’avoir jamais suivi les codes qui régissent la société. “Mais je reconnais également que j’étais souvent dans l’instabilité et l’indécision et ce mode de vie ne me rendait pas fier de moi-même”, regrette l’artiste. Ainsi, sur ses œuvres, on aperçoit des tatouages sur des personnages. Une façon pour l’artiste de rester fidèle à ce métier qui l’a conduit à l’art et qu’il continue toujours de pratiquer par occasion.

“Le regard des autres” est le premier projet de Harry en tant que peintre. Dans cette série de créations, l’artiste parle de sa condition sociale (pauvre) et aussi de celle de ceux qu’il qualifie de hors du système, des codes et des normes de la société. “Quand les gens voient mes tatouages, il y a ceux qui les trouvent drôles et s’en amusent et puis il y a ceux qui me jugent et se méfient. C’est les regards des derniers qui m’intéressent parce qu’ils me permettent de connaître les opinions des gens sur ma personne et mes choix dans la vie”, ajoute Harry qui puise ses inspirations dans ses années de galères, dans ses hauts et ses bas, dans ce qu’il porte au plus profond de lui. Harry serait-il le porte-parole de la marge, des incompris ou autres parias de la société ? Son travail nous laisse croire cela. D’autres de ses séries de tableaux comme “l’Alliance”“Le Dialogue du corps” et “A qui la faute” ou encore “Entre nous” traitent du milieu des nécessiteux.

Il dit être influencé par des grands noms des arts, comme Solly Cissé qui est un artiste plasticien sénégalais, Bruce Clarke, artiste originaire d’Afrique du Sud, mais qui vit à Paris. Celui-ci a beaucoup travaillé sur le génocide au Rwanda et a participé à l’élaboration d’un mémorial auquel il a associé des populations. Et il admire Abdoulaye Konaté, l’une des figures majeures des arts plastiques du Mali et du continent.

Une rencontre déterminante

Cependant, l’une des rencontres déterminantes et ayant poussé l’artiste à mieux s’accepter et à s’affirmer est sans doute celle avec le français Floréal Duran, directeur artistique et agent d’artistes, en 2019, lors d’un de ses passages à l’atelier Badialan. “Son style semi figuratif cerne des personnages diffus, écrasés par un environnement hostile. Ce n’est pas un hasard si sa première série de toiles s’appelle “Le regard des autres”. Je pense que c’est le regard que son entourage ou de ceux qui l’ont croisé ont posé sur lui. Il y a dans son univers le poids des préjugés, celui de la stigmatisation. C’est le peintre des états d’âme, du subconscient. Mais il y a derrière cela un autre Harry qui sommeille et qui ne demande qu’à exprimer sa rage” nous confie M. Floréal Duran qui dit percevoir dans ce “Bad boy” (comme il le surnomme), un vécu qu’il cherche à exprimer, un trop plein d’histoires à faire découvrir. Pour lui, Harry Mensah a l’étoffe d’un artiste qui va “secouer” l’art africain.

Un an seulement après son arrivée et ses débuts dans la peinture, l’artiste a très vite imposé sa marque de fabrique à travers ses œuvres d’art. Cette montée fulgurante est due à la sincérité qu’il met dans son travail. “Harry est un jeune peintre dont l’univers est rempli de curiosité, il est courageux, attentif et observateur. Son travail est plein d’espoir.  Il se résume en deux temps : l’écoulement de la peinture et l’apparition des formes pour retracer son univers quotidien. La force d’Harry dans sa peinture est le mouvement”, confie Ibrahima Konaté.

Les œuvres d’Harry ont été exposées au cours de quelques grands rendez-vous des arts sur le plan national et international, notamment le festival Carrefour des arts plastiques à Ouagadougou (Burkina Faso) en 2019, la Biennale de la photographie de Bamako (2017 et 2019), Ségou’Art en (2018 2019) toujours en collectif avec l’Atelier Badialan1.

Harry ambitionne désormais de se faire un nom à l’international, notamment à travers son tout nouveau projet intitulé “African Psycho” dont il se garde d’entrer dans les détails, mais qui sera plein de surprises, à l’en croire.