Togo : le baccalauréat blanc national, une innovation pédagogique structurante

Alors que les systèmes éducatifs africains cherchent à s’affranchir des modèles hérités de l’ère coloniale, le Togo opère une mue audacieuse. Sous l’impulsion du ministre Dodzi Komla Kokoroko, le pays instaure un « baccalauréat blanc national » (BAC 2), prévu du 24 au 27 mars 2025. Cette initiative, bien plus qu’une simple répétition générale, se veut un levier stratégique pour redéfinir les contours de l’évaluation scolaire.

Baccalauréat blanc : Un simulacre pédagogique à grande échelle

Le BAC 2 togolais n’est pas un énième galop d’essai. Conçu comme un reflet académique, il reproduit scrupuleusement les conditions du baccalauréat officiel, de la distribution des sujets à la rigueur des corrections. Les élèves de terminale, plongés dans un environnement d’examen authentique, doivent affronter des épreuves calibrées pour refléter le niveau d’exigence cardinal attendu. L’objectif est d’éradiquer la psychologie de la surprise, souvent responsable des contre-performances.

Mais l’innovation ne s’arrête pas aux candidats. Les enseignants, transformés en archéologues des lacunes, sont invités à décortiquer les copies pour identifier les failles cognitives récurrentes. Ces données, compilées en cartographies de compétences, serviront à ajuster les méthodes pédagogiques, passant d’un enseignement frontal à une approche corrective-proactive.

Une réforme curriculaire en mode satellite

Ce bac blanc s’inscrit dans une refonte plus large des programmes scolaires visant à substituer aux savoirs encyclopédiques des compétences transférables. Le gouvernement togolais mise sur une évaluation formative plutôt que sommative, où chaque erreur devient un tremplin pour l’apprentissage. Une philosophie résumée par un adage local revisité : « Ce n’est pas la chute qui compte, mais la manière de redresser le pas. »

Si l’expérience porte ses fruits, le dispositif pourrait s’étendre aux classes de première dès 2026, créant ainsi un continuum évaluatif sur deux ans. Une perspective saluée par les acteurs éducatifs, qui y voient un antidote au bachotage intensif, souvent synonyme de savoirs évanescents.

Un laboratoire éducatif pour la sous-région

Le Togo, petit par la taille mais ambitieux par la vision, entend ainsi préfigurer une mutation éducative ouest-africaine. En transformant l’évaluation en outil de progression plutôt qu’en sanction, le pays défie les modèles traditionnels où le baccalauréat fonctionne comme un filtre social impitoyable.

Si cette transformation prometteuse suscite l’enthousiasme, il convient de rester prudent quant à sa capacité à surmonter les défis logistiques, la formation des correcteurs, l’harmonisation des barèmes et les résistances culturelles. Il est toutefois indéniable que l’initiative inspire d’autres démarches analogues.

L’école comme chantier d’avenir

En instaurant ce bac blanc national, le Togo ne se contente pas de préparer des élèves à un examen. Il esquisse une école où l’échec n’est plus une fatalité, mais une étape vers la maîtrise. Une leçon qui, au-delà des salles de classe, rappelle que l’éducation est moins une course qu’un art de bâtir des fondations solides. Et dans ce domaine, le pays montre qu’il a plus que jamais la main pédagogique.

 

Insectes dans l’assiette : L’entomophagie légiférée ou la farce crunch des élites

Alors que l’Europe et le Royaume-Uni, en quête perpétuelle de vertu alimentaire, viennent d’inscrire dans le marbre législatif l’apothéose des protéines du futur, à savoir : insectes et autres invertébrés, une question se pose : s’agit-il d’une réelle avancée écologique ou d’une simple opération marketing ? Décryptage d’une tendance qui suscite autant le scepticisme que l’enthousiasme .

Insectes à gogo : enquête sur un marché en plein essor

Exit le bœuf bourguignon, place au cricket crunch ! Longtemps répulsifs, les insectes sont désormais présentés comme la solution miracle pour nourrir la planète. Une révolution marketing orchestrée par les géants de la foodtech. Armés de leurs chaînes de production et de leur jargon marketing, ils ont converti l’humble insecte en or comestible. Exo Protein et Chapul, pionniers états-uniens, vendent des barres protéinées à base de grillons comme s’il s’agissait de reliques sacrées. En Europe, Jimini’s (France) et Cricket Flours transforment les assiettes en terrariums gourmands, tandis qu’Entomo Farms (Canada) inonde le marché de farine d’arthropodes, présentée comme la panacée nutritionnelle.

Mais derrière ce vernis durable, une réalité moins appétissante : l’entomophagie industrielle, nouveau champ de bataille pour les géants de l’agroalimentaire, avides de surfer sur la vague woke des ODD (Objectifs de Développement Durable). Car qui dit alternative écologique dit aussi marges juteuses. Certaines entreprises n’hésitent pas à mettre en avant des arguments écologiques parfois peu crédibles, tandis que d’autres misent sur le marketing de la « nouveauté » pour attirer les consommateurs.

L’entomophagie industrielle est-elle la solution miracle pour nourrir la planète, ou un simple mode passager ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, il est essentiel de rester vigilant quant aux motivations réelles des acteurs de ce marché en plein essor et d’approfondir la réflexion sur les enjeux environnementaux, sanitaires et socio-économiques liés à cette nouvelle forme d’alimentation.

Étiquetage : transparence à géométrie variable

Par ailleurs, les régulateurs, dans un élan de magnanimité bureaucratique, exigent désormais que les paquets de pâtes aux ténébrions arborent un avertissement : « Peut contenir des traces de crustacés… ou de cousins ​​évolutifs à six pattes ». Une précaution qui souligne la parenté inattendue entre ces petites bêtes et nos fruits de mer préférés et qui rappelle que les allergies ne connaissent pas les frontières taxonomiques. Une précaution salutaire, certes, mais qui soulève aussi des questions sur la manière dont sont produits ces aliments.

Mais gageons que cette transparence s’arrêtera là où commencent les profits. Rappelons-nous le scandale de la viande de cheval en 2013 : des lasagnes au bœuf qui n’en avaient que l’étiquette… jusqu’à ce que des lanceurs d’alerte fassent hennir la vérité. Des lasagnes au bœuf qui n’en avaient que l’étiquette, tout comme ces pâtes aux insectes qui pourraient bien cacher d’autres surprises… Les insectes, nouveaux chevaux de Troie de l’industrie, seront-ils mieux traqués ? On peut en douter, tant ils offrent aux industriels un moyen de réduire leurs coûts de production tout en se donnant une image d’entreprise soucieuse de l’environnement. L’avenir nous le dira, à moins que les audits ne se transforment en chasse aux drosophiles… ou à d’autres insectes moins « nobles » que ceux mis en avant par l’industrie.

L’étiquetage des aliments est-il un outil suffisant pour garantir la transparence et informer les consommateurs ? Sans doute que non. Il est essentiel de s’intéresser à l’ensemble de la chaîne de production, de la fourche à l’assiette, pour comprendre les enjeux réels de l’alimentation de demain.

L’Afrique en ligne de mire : gastronomie ou colonialisme alimentaire ?  

« Nous, Africains, sommes les prochains sur la liste », s’alarment certains observateurs. Et pour cause : le continent, déjà laboratoire des OGM et dépotoir de poulets congelés, pourrait bien devenir le réceptacle des surplus d’insectes « made in Europe ».

Sous couvert de « sécurité alimentaire »,un argument qui mérite d’être pris au sérieux, se profile une nouvelle forme de paternalisme culinaire : « Mangez des criquets, pauvres gens, pendant que nous gardons le filet mignon ! » Une stratégie habile : présenter l’entomophagie comme un privilège éthique pour les Occidentaux éclairés, soucieux de l’impact environnemental de leur alimentation… et une nécessité frugale pour les autres, condamnés à se nourrir de ce qui est disponible.

À quand des ONG, bras armés de cette nouvelle forme de colonialisme alimentaire, distribuant des barres de grillons dans les écoles africaines, sous couvert de lutte contre la malnutrition et de réduction de l’empreinte carbone ?

S’agira-t-il d’une nouvelle forme d’exploitation qui ne ferait qu’aggraver les inégalités et la dépendance du continent ? Il est essentiel de poser ces questions et d’écouter la voix des Africains eux-mêmes, avant de tirer des conclusions hâtives.

Consommateurs, reprenez le contrôle de vos assiettes !

Face à cette invasion rampante, un mot d’ordre : la rébellion par le caddie. Les « grands détaillants », ces évangélistes du profit vert, comptent sur notre passivité pour écouler leurs sachets de poudre de mouches noires. Mais nous, consommateur avisé, détenons une arme : notre droit de dire non, en achetant… littéralement autre chose.

Car ne nous y trompons pas : si les insectes deviennent un pilier de nos régimes, ce ne sera ni par altruisme écologique ni par gourmandise, mais parce que quelques actionnaires auront flairé le filon. Alors, avant de mordre dans une barre énergétique protéinée aux grillons, souvenez-vous : chaque bouchée est un vote. Et peut-être, un aveu de complicité dans cette mascarade nutritionnelle.

Alors, la prochaine fois que vous ferez vos courses, posez-vous la question : suis-je un consommateur passif ou un acteur de ma propre alimentation ?

Attention, insectes à risques !

D’ailleurs, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (FAO) elle-même le reconnaît : les insectes peuvent être de véritables nids à microbes. Des cas de botulisme liés à la consommation d’insectes ont été signalés en Afrique. Si le risque de transmission du virus semble faible – ou prétendument faible, car on peut légitimement douter de la transparence de ces études -, d’autres dangers sont bien réels.

En Asie, certains insectes sont porteurs de parasites, même si le phénomène reste encore mal documenté. Et que dire des substances toxiques sécrétées par certains insectes, comme le ténébrion meunier adulte et sa benzoquinone ?

Mais le risque le plus insidieux est sans doute celui des allergies. Les protéines de grillon sont étonnamment similaires à celles des crustacés, nos crabes, crevettes et homards. Allergiques à ces derniers, attention aux réactions en chaîne avec les insectes ! Même topo pour les personnes sensibles aux acariens et aux blattes. Et gare aux allergies croisées : la FAO souligne que des patients allergiques aux fruits de mer ont enregistré de graves réactions au ver de farine. Alors, prêts à croquer ?

Le criquet dans la machine

En 2023, l’humanité découvre que son salut passe par l’ingestion d’insectes. Ironie suprême : après avoir exterminé les nuées de criquets pour sauver les récoltes, la voilà qui les élève en batterie pour sauver… son bilan carbone. Reste à savoir si cette farce entomologique résistera au prochain scandale sanitaire ou à la première grève des éleveurs de ténébrions. En attendant, gardez vos éprouvettes loin de nos assiettes : L’avenir gastronomique devient-il un laboratoire à ciel ouvert ? L’entomophagie industrielle : une solution miracle, une future crise sanitaire ou une nouvelle illusion ?

Le Souverain Pontife face à une épreuve pathogène

Alors que les cloches de Saint-Pierre résonnent dans une Rome assoupie, le Vatican dévoile un diagnostic inédit pour le Souverain Pontife : une « colonisation respiratoire polymicrobienne », nécessitant une réorientation thérapeutique urgente. À 88 ans, le chef spirituel de l’Église catholique, l’un des plus âgés de l’histoire, affronte un paysage médical labyrinthique, selon les termes officiels, où virus, bactéries et autres agents pathogènes convergent en une symphonie invasive.

Une convalescence sous le sceau de la complexité 

Les bulletins sanitaires, publiés avec une sobriété calculée, révèlent une infection d’origine plurielle, un consortium microbiologique rare exigeant une prise en charge hospitalière approfondie. Bien que son état soit qualifié de stable et apyrétique, les médecins insistent sur la nécessité d’adapter son protocole curatif, mêlant pharmacopée ciblée et surveillance accrue. Malgré cela, le pontife maintient une routine ascétique : communion matinale, lecture assidue de la presse et travaux administratifs, ponctués de moments dédiés aux condoléances reçues, notamment des patients hospitalisés dont il salue les offrandes picturales et vocales.

Le Souverain Pontife : Résonances d’une spiritualité en résilience

L’homme, connu pour son humilité franciscaine, a exprimé une gratitude ciselée envers les fidèles, tout en invoquant une réciprocité de prières. Il prie pour eux et leur demande de prier pour lui : une dialectique spirituelle où le donneur et le receveur s’effacent devant une mutualité sacrée. Cette dialectique s’étend jusqu’à Gaza, où le père Gabriel Romanelli décrit des échanges téléphoniques empreints de lassitude, mais de clarté cognitive. Sa voix, bien que teintée de fatigue, gardait sa lucidité pastorale, relate-t-il, soulignant l’engagement du pape envers les victimes de conflits.

Étiologie et antécédents : un corps éprouvé par les ans 

Par ailleurs, les infections polymicrobiennes, ces entités nosologiques où cohabitent pathogènes hétéroclites, trouvent un terrain propice dans les fragilités pulmonaires historiques du souverain. Jeune, une pneumonie sévère lui coûta une lobectomie partielle. Aujourd’hui, diverticulite, chutes répétées et mobilité réduite alourdissent un pronostic déjà délicat. En 2021, une résection colique ajouta une cicatrice à un corps martyrisé par le temps.

Ferveur populaire et inquiétudes canoniques  

Devant les colonnades berniniennes, pèlerins et curieux psalmodient des requiem improvisés. Le révérend Tyler Carter, prêtre américain, résume cet élan : il est notre patriarche ; sa vigoureuse bénédiction nous est vitale. Manuel Rossi, 18 ans, incarne une jeune génération attachée à ce pape réformateur, seul souverain qu’elle ait connu.

Absences liturgiques et symboles d’une temporalité suspendue 

L’annulation de l’Angélus dominical, deuxième occurrence en douze ans et des audiences hebdomadaires, signale une rupture dans le rituel immuable du Vatican. Confiné à la polyclinique Gemelli, François observe unrepos intégral, prescription paradoxale pour un homme dont l’agenda résonnait, jusqu’alors, d’une activité trépidante.

Pendant que le Souverain Pontife continue son traitement. Comme un phare dans la tempête, l’Église espère revoir bientôt son guide, portant haut la flamme de la foi et de l’espérance, éclairant le chemin vers un avenir de paix. Dans cette attente, c’est toute l’Église qui, à l’unisson, scande une prière universelle : « Ad multos annos. »

L’INPIT en quête d’un sphinx graphique : L’appel aux alchimistes de l’image

Lomé, le 17 février 2025 – Le Ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements a lancé une odyssée créative sans précédent : doter l’Institut national de la propriété intellectuelle et de la technologie (INPIT) d’un logo capable d’incarner sa métamorphose. Ce concours, ouvert jusqu’au 10 mars à 18 H GMT, n’est pas une simple quête esthétique, mais un rituel symbolique où chaque courbe et chaque pixel devra traduire la dualité protection-innovation, pilier de l’institution.

L’INPIT : du scribe juridique au gardien de l’immatériel

Fondé en 2001 sous l’égide de la loi N° 2001-015, l’INPIT se mue aujourd’hui en phare de la lutte contre la contrefaçon et de la promotion des brevets. En effet, structuré comme un pont herméneutique entre le Togo, l’OAPI et l’OMPI, il orchestre depuis deux décennies une symphonie juridico-technique pour protéger les idées, ces semences invisibles de l’économie. Sa nouvelle identité visuelle devra être un kaléidoscope reflétant à la fois :

– La vigilance (protection des titres industriels)

– L’Élan (développement technologique)

– L’éclosion (émergence nationale)

… Le tout interdit de recourir aux armoiries républicaines, un interdit créatif qui pousse les participants à puiser dans l’abstraction.

Mécaniques du défi : entre palettes et contraintes

Par ailleurs, le concours, véritable laboratoire démocratique du design, impose un cadastre précis :

  1. Éligibilité : ouverte à tout Togolais, sans distinction de genre, une ouverture rare dans un secteur souvent élitiste.
  2. Technicalités :

– Logo lisible en couleur et noir-blanc, apte à une existence autonome (sans texte d’appui).

– Dossier incluant formulaire, pièce d’identité et œuvre en haute définition (formats vectoriels privilégiés).

  1. Récompenses : une bourse créative de 800 000 FCFA pour le lauréat et 200 000 FCFA pour le finaliste, des sommes symboliques reflétant ainsi la valeur accordée à la propriété intellectuelle.

Enjeux subliminaires : au-delà du pictogramme

En plus, ce logo n’est pas un simple emblème, mais un sésame géopolitique. En modernisant son image, l’INPIT cherche à :

  • Séduire les investisseurs : une identité visuelle dynamique pour incarner le Togo des réformes, 15ᵉ mondial en création d’entreprises (Doing Business 2020).
  • Lutter contre l’obsolescence symbolique : remplacer l’iconographie datée par une grammaire graphique en phase avec l’ère numérique.
  • Fédérer les créateurs locaux : offrir une tribune aux designers togolais, souvent invisibilisés au profit de consultants internationaux.

Processus : une alchimie sous surveillance

Un comité de suivi, composé des directeurs de la coopération des deux entités (INPIT et ministère), veillera également à la transparence du processus. Leur mandat :

  • Décrypter les intentions : évaluer comment chaque proposition traduit les ADN institutionnels (protection, technologie, émergence).
  • Déjouer les pièges : vérifier l’absence de plagiat ou d’usage détourné de symboles nationaux.
  • Garantir l’équité : appliquer une grille de critères objectifs mêlant originalité, adaptabilité technique et pertinence sémantique.

Perspectives : quand le logo devient manifeste ?

D’ailleurs, ce concours transcende le design : c’est un acte politique. En confiant aux citoyens le soin de redessiner une institution clé, le Togo réactive une tradition participative souvent éclipsée par les sphères bureaucratiques. Le futur logo deviendra un drapeau silencieux brandi dans les couloirs de l’OMPI, les rapports économiques, et peut-être… les tribunaux anti-contrefaçon.

L’appel des pixels engagés

En somme, alors que la date limite approche, Lomé bruisse de potentiels : étudiants en art ajustant leurs palettes graphiques, ingénieurs reconvertis en virtuoses du vectoriel, collectifs urbains mêlant symboles ewé et futurisme digital. Dans chaque esquisse, c’est une vision du Togo de demain qui s’écrit en courbes, en contrastes, en idéaux encapsulés.

Pour plus de précisions, veuillez consulter le lien.

Érudite alliance entre Lomé et Kindia : quand les savoirs traversent les frontières

Sous les auspices d’une diplomatie intellectuelle inédite, l’Université de Lomé et son homologue guinéenne de Kindia ont scellé, vendredi dernier à Lomé, un pacte pédagogique aux ramifications prometteuses. En effet, paraphée par Adama Mawulé Kpodar, figure tutélaire de l’enseignement supérieur togolais, et Akoye Massa Zoumanigui, pilier académique guinéen, cette convention quinquennale dessine les contours d’une transhumance des savoirs entre deux pôles éducatifs d’Afrique de l’Ouest.

Lomé et Kindia : Les architectes de la connaissance transfrontalière

Par ailleurs, Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, incarne une génération réformatrice. Ancien doyen de la faculté des Sciences Économiques, il a insufflé une dynamique d’excellence disruptive depuis sa prise de fonction en 2020 : numérisation des bibliothèques, création de laboratoires interdisciplinaires et partenariats avec 12 universités européennes. Son credo est que l’éducation est un écosystème, non un cloître.

Face à lui, Akoye Massa Zoumanigui, recteur de Kindia, porte l’héritage d’une institution née en 2015 pour répondre à l’explosion démographique estudiantine guinéenne. Géographe de renom, il a piloté la création de filières en agroécologie et gestion des ressources minières, alignées sur les défis locaux.

Les quatre piliers de l’accord : au-delà des mots

En plus, la convention paraphée par Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, et Akoye Massa Zoumanigui, recteur de l’Université de Kindia, est loin de se limiter à un simple échange protocolaire. Elle déploie une feuille de route ambitieuse, structurée autour de plusieurs axes :

  1. Mobilité circulaire : un programme Erasmus sahélien permettant à enseignants, chercheurs et étudiants de migrer temporairement entre les deux institutions, avec validation mutuelle des crédits.
  2. Laboratoires jumelés : des unités de recherche verront le jour en biotechnologie et en sciences sociales, grâce à un financement binational.
  3. Archivage numérique collaboratif : une plateforme bilingue (français-anglais) sera mise en place pour faciliter l’accès aux publications des deux universités, y compris les thèses inédites portant sur les migrations en Afrique de l’Ouest.
  4. Événements hybrides : un cycle de conférences intitulé « Savoirs Décloisonnés » sera organisé en alternance à Lomé et à Kindia, avec une diffusion en réalité virtuelle pour un public élargi.

Mécanismes opératoires : le souffle derrière les engagements entre Lomé et Kindia 

D’ailleurs, pour transcender les vœux pieux, les signataires ont institué un comité de vigilance académique. Composé des directeurs de la coopération des deux universités, ce corps veillera à :

  • Désamorcer les lourdeurs bureaucratiques : visa académique accéléré, reconnaissance automatique des diplômes.
  • Évaluer par indices tangibles : nombre de co-publications indexées, taux de réussite des étudiants mobiles.
  • Adapter les axes : révision annuelle des priorités via des états généraux impliquant étudiants et société civile.

Enjeux sous-jacents : un pont au-dessus des stéréotypes

Derrière l’enthousiasme officiel entourant cet accord, des défis structurels importants se profilent :

  • Asymétrie des moyens : l’université de Lomé, qui bénéficie de 23 % du budget alloué à l’éducation au Togo, dispose de laboratoires à la pointe de la technologie. Ces équipements font défaut à l’Université de Kindia, ce qui pourrait créer un déséquilibre dans la mise en œuvre des projets de recherche.
  • Barrière linguistique : si le français demeure la langue véhiculaire dans les deux institutions, l’intégration des langues locales, telles que l’éwé au Togo et le soussou en Guinée, dans les échanges académiques et de recherche reste une question en suspens. Cette dimension pourrait entraver la participation de certains acteurs et limiter la portée des travaux.
  • Pressions politiques : des observateurs expriment des inquiétudes quant à une possible instrumentalisation politique des recherches entreprises en commun, particulièrement dans le domaine des sciences politiques. Ils soulignent la nécessité de garantir l’indépendance et l’intégrité des travaux pour préserver la crédibilité de cette collaboration.

Les universités de Lomé et de Kindia ont scellé un pacte pédagogique ambitieux, établissant une collaboration quinquennale pour renforcerPerspectives : vers un hub francophone ?

Ce partenariat pourrait catalyser une nouvelle géopolitique académique. En connectant Lomé, plaque tournante de l’UEMOA à Kindia, porte d’entrée de la CEDEAO anglophone, il esquisse ainsi un corridor de connaissances panafricain. Déjà, l’Université Félix-Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire a exprimé son intérêt à rejoindre ce réseau.

L’audace des semeurs d’idées

En somme, alors que le comité de suivi tiendra sa première réunion le mois prochain, cet accord rappelle une évidence trop souvent oubliée : les universités africaines, longtemps en rivalité mimétique avec l’Occident, détiennent les clés d’une renaissance par l’intelligence collective. Reste à voir si cette alliance saura résister aux vents contraires, bureaucratie, sous-financement, agendas politiques, pour incarner une nouvelle ère de pédagogie libérée.

 

Hôtel Sarakawa : Quand l’uniforme épouse l’hôtellerie

Dans un mouvement qui confirme la tendance croissante des militaires aux commandes d’institutions clés, le Commissaire Lieutenant-Colonel Komlan Edem Agbenyega Gumedzoe des Forces Armées Togolaises (FAT) vient d’être nommé administrateur provisoire de l’hôtel Sarakawa. Ce joyau balnéaire de Lomé, symbole de l’hospitalité togolaise depuis les années 1980, passe ainsi des mains expertes de Nathalie Bitho à celles d’un officier chevronné, marquant une transition audacieuse entre gestion civile et rigueur militaire.

Le Sarakawa : un phœnix sous gestion éclairée

L’hôtel Sarakawa, niché face à l’océan Atlantique, renaît régulièrement de ses cendres. Sous la direction de Nathalie Bitho, l’établissement avait subi une métamorphose totale en 2020 : rénovation des 100 chambres, modernisation des cuisines, installation d’une piscine olympique unique au Togo et adoption de systèmes écologiques. Ces travaux, financés par une gestion rigoureuse, ont permis à l’hôtel de générer des bénéfices réinvestis dans la restauration de l’hôtel-école Lébénè, autre fleuron réhabilité sous son égide.

Komlan Edem Agbenyega Gumedzoe : un soldat à la croisée des chemins

Diplômé des académies militaires et formé aux enjeux logistiques, le Commissaire Lieutenant-Colonel incarne un profil hybride. Son parcours, marqué par des missions de coordination sécuritaire et des responsabilités administratives au sein des FAT, le destine à pérenniser l’héritage du Sarakawa. « Son arrivée n’est pas un hasard », confie une source proche du ministère de l’Économie et des Finances. « Il s’agit d’insuffler une discipline stratégique tout en préservant l’âme de ce lieu. »

Nathalie Bitho : L’architecte discrète d’une renaissance hôtelière

Avant de passer le relais, Nathalie Manzinèwè Bitho, experte-comptable de formation, a redéfini l’hôtellerie togolaise. Connue pour son pragmatisme et sa vision, elle a restructuré la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo), sauvé le Sarakawa de l’obsolescence et orchestré la rénovation de l’hôtel-école Lébénè avec un budget de 3,5 milliards de FCFA. Son mantra : « Transformer les défis en leviers économiques ». Un héritage qui plane désormais sur le Sarakawa, attendant son nouveau capitaine.

Défis et attentes : entre tradition et innovation 

Le Lieutenant-Colonel Gumedzoe hérite d’un établissement en pleine santé financière, mais face à des enjeux complexes :

  • Concurrence régionale : rivaliser avec les géants ouest-africains tout en gardant une identité togolaise.
  • Tourisme post-Covid : relancer l’attractivité dans un contexte de reprise fragile.
  • Formation continue : maintenir les partenariats avec les écoles hôtelières, comme Lébénè, pour former une main-d’œuvre qualifiée.

Son approche, mêlant ordre militaire et sens de l’accueil, sera scrutée. « Un hôtel n’est pas une caserne », rappelle un ancien collaborateur de Mme Bitho. « Mais la structure peut bénéficier d’une gestion méthodique. »

Une tendance nationale : L’uniforme au service de la gouvernance 

La nomination de Gumedzoe s’inscrit dans une dynamique plus large. Après le Colonel Ouro-Koura Agadazi, nommé ambassadeur en France, et d’autres officiers placés à des postes ministériels ou municipaux, le Togo semble privilégier une gouvernance par la discipline. Une stratégie saluée par certains pour son efficacité, critiquée par d’autres pour son manque de diversité.

Alors que le Commissaire Lieutenant-Colonel prend ses fonctions cet après-midi, Lomé retient son souffle. Entre les murs du Sarakawa se joue une partition subtile : celle d’un pays qui réinvente ses élites, mariant tradition militaire et ambitions économiques. Reste à voir si cette symbiose saura séduire autant les voyageurs que les investisseurs.

L’Unir scelle son hégémonie : Un Sénat reflet d’un panorama politique immuable

Lomé, 17 février 2025 – La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a rendu public, ce samedi, les résultats d’une consultation sénatoriale sans surprise, où l’Union pour la République (Unir) a accaparé 34 des 41 sièges en lice. Ce scrutin, premier du genre depuis l’avènement de la Vᵉ République, consacre une domination quasi-totale du parti présidentiel, laissant en marge une opposition éparpillée et symbolique. Yago Dabré, président de la Ceni, a présenté ces résultats sous un formalisme méthodique, soulignant une participation de 89 candidats pour séduire 1 706 grands électeurs, conseillers régionaux et municipaux durant une campagne atone, du 30 janvier au 13 février.

 L’opposition : une mosaïque d’ambitions individuelles

Si l’Unir assoit son emprise, les sept sièges résiduels illustrent un archipel d’intérêts divergents. L’Union des forces de changement (UFC), héritage symbolique de Gilchrist Olympio, ne parvient à sauver qu’un siège, tout comme l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) d’Aimé Gogue Addi et le Cercle des leaders émergents (CLE). Seul le parti Bâtir émerge avec deux sièges, tandis que deux indépendants, dont Robert Olympio, transfuge de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), défient les consignes de boycott de leurs anciennes formations pour s’ancrer dans l’hémicycle. Des voix discordantes dans un orchestre réglé au diapason du pouvoir.

Mécanismes d’un scrutin sous tension silencieuse 

Le processus électoral, bien que techniquement irréprochable selon la Ceni, s’est déroulé dans un climat de défiance latente. Les grands électeurs, issus des strates locales du pouvoir, ont opté pour un vote de continuité, reflétant moins une adhésion qu’une résignation à l’équation politique togolaise. La campagne, étouffée par l’ombre portée par la réforme constitutionnelle de mai 2024, a vu les candidats opposants lutter contre un plafond de verre médiatique et logistique.

La Constitution de 2024 : un levier pour une transition contrôlée

Avec ces résultats, la Cour suprême est désormais saisie pour une validation attendue comme une formalité. Subséquemment, le président Faure Gnassingbé nommera 20 sénateurs, complétant ainsi un Sénat de 61 membres. Cette prérogative, inscrite dans la nouvelle Constitution, conforte l’exécutif dans son rôle d’architecte des institutions.

Le futur Sénat et l’Assemblée nationale devront désigner conjointement le président de la République et le président du Conseil des ministres, scellant ainsi une transition vers un régime semi-parlementaire ou plutôt un « hyper-présidentialisme masqué », selon des constitutionnalistes critiques.

Perspectives : une Vᵉ République sous perfusion politique 

L’installation prochaine du Sénat acte une ère institutionnelle inédite, mais non sans ambigüités. Si l’Unir commémore une victoire prévisible, l’abstention larvée des électeurs ordinaires et la marginalisation programmée de l’opposition interrogent la légitimité populaire de cette nouvelle architecture.

« Un Sénat né sous X, conçu pour perpétuer une généalogie du pouvoir plutôt que pour incarner une rupture. »Observateur anonyme de la société civile.

Lomé, laboratoire d’un autoritarisme éclairé ?

Ces élections sénatoriales, bien que techniques, révèlent une stratégie de long terme : verrouiller les instances décisionnelles tout en offrant une vitrine pluraliste. Le Togo entre dans sa Vᵉ République avec un paradoxe : un système renouvelé dans la forme, mais immuable dans le fond.

Mahamoud Ali Youssouf : Un Phénix diplomatique à la tête de l’UA

Addis-Abeba/Éthiopie, 17 février 2025 — Dans un tourbillon de scrutins acharnés et de manœuvres géopolitiques, les dirigeants africains ont hissé ce samedi Mahamoud Ali Youssouf, 59 ans, à la présidence de la Commission de l’Union Africaine (UA). En effet, ce Djiboutien, dont le parcours épouse les contours d’une odyssée diplomatique, succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat, après deux mandats marqués par des défis continentaux persistants. Une consécration méritoire pour cet architecte de la coopération internationale, dont l’élection résonne comme un appel à la renaissance institutionnelle de l’UA.

Une ascension tissée d’érudition et de pragmatisme : biographie d’un visionnaire trinitaire

Né à Djibouti en 1966, Mahamoud Ali Youssouf incarne l’érudition polyglotte et l’agilité diplomatique. Formé dans les alcôves académiques prestigieuses de la Maîtrise en Langues Étrangères Appliquées (Lyon II) au Programme de Management Public de l’École Nationale d’Administration Publique du Canada, il maîtrise le français, l’anglais et l’arabe, une triade linguistique qui a forgé son aura sur la scène internationale.

Par ailleurs, son parcours gouvernemental, débuté en 1993 au ministère djiboutien des Affaires étrangères, culmine avec son rôle de Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale depuis 2005. Durant deux décennies, il a restructuré son ministère, fondé l’Institut des études diplomatiques de Djibouti et médié des conflits épineux, comme la réconciliation entre la Somalie et le Somaliland.

Parcours académique en mosaïque   

– 1989 : Certificat d’anglais de l’Université d’Oxford.

– 1990 : maîtrise en langues étrangères appliquées (Lyon II).

– 1995 : Magistère en Management public (ENAP, Canada).

– 1988 : Études en gestion d’entreprise (Liverpool Business School).

L’élection : un chemin semé d’embûches 

Lors du 38ᵉ Sommet Ordinaire de l’UA, tenu du 15 au 16 février 2025 à Addis-Abeba, Youssouf a triomphé après sept tours de scrutin, face à des rivaux de poids : l’ex-Premier ministre kényan Raila Odinga et l’ancien ministre malgache Richard Randriamandrato. Grâce à une campagne axée sur le consensus et au soutien des blocs francophones et musulmans, il a recueilli 33 voix sur 49, scellant ainsi son destin à la tête de l’institution.

Stratégie gagnante :  

– Alliances ciblées : soutien de l’Organisation de la coopération islamique et de la Ligue Arabe.

– Discours unificateur : priorisation du dialogue technocratique sur le charisme personnel, contrastant avec l’approche d’Odinga, perçu comme trop « personnalisé ».

Priorités stratégiques : une feuille de route audacieuse

Dans son allocution post-électorale, Youssouf a esquissé une vision où « l’Afrique rayonne par son intégrité et son unité ». Ses engagements clés incluent :

  1. Renforcement du Conseil de Paix et de Sécurité : optimiser la prévention des conflits, notamment au Soudan et en RDC, où l’UA peine à imposer son autorité.
  2. Opérationnalisation de la Force africaine en attente : une ambition vieille de deux décennies, cruciale pour l’autonomie sécuritaire du continent.
  3. Financement autonome de l’UA : réduire la dépendance aux bailleurs extérieurs, en exploitant la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), dont il fut un artisan.
  4. Libre circulation transcontinentale : briser les barrières économiques et humaines pour une intégration tangible.

Défis et attentes : le poids d’un héritage fragile

Si son élection est saluée comme un « souffle nouveau » par ses pairs, Youssouf hérite d’une institution en quête de légitimité. En 2023, 93 % des résolutions de l’UA sont restées lettre morte, illustrant ainsi un déficit criant d’efficacité. Les défis immédiats incluent :

– Crises géopolitiques : conflits au Sahel, tensions en RDC et instabilité au Soudan.

– Influence des puissances étrangères : contrecarrer l’ingérence croissante d’acteurs extérieurs dans les affaires africaines.

– Réformes structurelles : moderniser la bureaucratie de l’UA et restaurer la confiance des États membres.

Un homme au carrefour des cultures  

Au-delà de la politique, Youssouf incarne une synthèse rare entre tradition et modernité. Fondateur du village de Sourat (65 logements, école, mosquée), il marie également engagement communautaire et passion pour l’histoire et la pêche. Décoré Commandeur de l’Ordre National de djiboutien en 2012, son humanisme transcende les frontières.

L’aube d’une nouvelle ère ?  

Mahamoud Ali Youssouf incarne l’espoir d’une UA recentrée sur ses missions fondamentales : paix, intégration et souveraineté. Alors que Djibouti, petit État stratégique de la Corne de l’Afrique, célèbre cette ascension, le continent observe, sceptique, mais curieux, si ce « phénix diplomatique » saura renaître des cendres des échecs passés. Comme il l’a déclaré : « L’Afrique que nous voulons n’est pas une utopie, mais un projet collectif à portée de main. »

FInAB 2025, Cotonou s’illumine au rythme de la créativité africaine

Cotonou, 13 février 2025 – La ville de Cotonou s’apprête à accueillir la troisième édition du Festival International des Arts du Bénin (FInAB) sous le thème « Tisser les liens : le narratif africain à travers l’art ». Pendant dix jours, du 21 février au 2 mars 2025, la capitale béninoise se transformera en une plateforme vibrante pour célébrer la richesse et la diversité des arts africains.

Une immersion artistique multidisciplinaire

Le FInAB célèbre la richesse et la diversité des arts africains à travers le théâtre, la danse, la musique, le cinéma, la mode, la littérature et les arts visuels. Cette diversité permet non seulement de toucher un public varié, des amateurs aux professionnels, mais aussi de stimuler des collaborations entre créateurs venus du monde entier.

Cette édition est une invitation à explorer la manière dont les artistes africains racontent leur histoire, leur identité et leurs aspirations à travers leurs œuvres.

Une expérience culturelle à travers tout le Bénin

Si Cotonou reste le cœur battant du festival, Porto-Novo et Ouidah accueilleront également des événements, expositions et spectacles. Cette expansion géographique est l’occasion de faire rayonner la culture béninoise et de dynamiser le secteur touristique local, tout en mettant en valeur le patrimoine culturel unique de chaque région

 

« Le FInAB n’est pas seulement un festival, c’est une véritable célébration de l’âme créative africaine. En ancrant l’événement dans plusieurs villes du Bénin, nous renforçons le lien entre les artistes, les territoires et les communautés. L’art est un vecteur de transformation, et notre ambition est de faire du FInAB un moteur de rayonnement culturel pour tout le pays. » souligne Ulrich Adjovi, Fondateur du Groupe Empire et initiateur du FInAB.

Une programmation riche et exceptionnelle

Pour cette troisième édition, le FInAB revient avec une programmation exceptionnelle qui promet de ravir les passionnés de culture. Des expositions d’art contemporain aux spectacles de danse et de théâtre, en passant par des concerts de musique et des projections de films captivants, le festival offre une multitude d’événements à ne pas manquer. Il s’agit d’un véritable carrefour artistique où se croisent les genres et les formes d’expression. Le FInAB ne se résume pas à de simple festivités ; c’est aussi un espace de réflexion et de transmission. Les ateliers, conférences et masterclass permettront aux professionnels des arts de se perfectionner, de se rencontrer et de puiser de nouvelles inspirations.

Un levier de développement pour les industries culturelles africaines

Au-delà de son aspect festif, le FInAB ambitionne de structurer et professionnaliser les industries culturelles en Afrique. Il constitue une plateforme de réseautage incontournable pour les divers acteurs et offre également aux jeunes créateurs une visibilité accrue, favorisant leur promotion nationale et internationale.

À propos du FInAB

Le FInAB est une initiative du Groupe Empire du serial entrepreneur béninois, Ulrich Adjovi. Avec le soutien du gouvernement et des partenaires nationaux et internationaux, Le festival s’inscrit dans une politique de promotion de la culture et des arts, comme vecteurs de développement et de rayonnement du Bénin.

Le FInAB est bien plus qu’un simple festival. C’est un espace de rencontres, de dialogues et de partages, où les cultures se croisent et les passions se révèlent. C’est une invitation à découvrir la richesse et la vitalité de l’art africain, et à soutenir les acteurs de la scène culturelle du continent.

Plus d’informations sur nos réseaux sociaux : https://linktr.ee/FInAB2025 (Facebook, Instagram, Twitter/X, TikTok, Youtube)

Contact presse : +229 9143 6363

Mail: welcome@finab.bj

 

Ramadan 2025 : Une expédition spirituelle entre la lune et la conscience

Par une concordance céleste scellée dans le calendrier hégirien, le mois sacré du Ramadan s’amorcera le samedi 1ᵉʳ mars 2025, déployant son tapis de dévotion pour près d’un milliard de fidèles. Bien plus qu’un jeûne, cette neuvième lune islamique incarne une odyssée introspective, où l’abstinence se mue en miroir de l’âme.

Les cinq fondations cardinales dans le Ramadan : un pilier nommé sobriété

Parmi les cinq colonnes de l’islam, aumône, pèlerinage, prière, profession de foi, le Ramadan se distingue par son ascèse diurne. De l’aube, marquée par l’énigmatique distinction coranique entre « fil blanc et fil noir », au crépuscule, le croyant s’astreint à une diète intégrale : ni nourriture, ni breuvage, ni fumée, ni intimité charnelle. Une privation sensorielle qui, loin de se réduire au ventre vide, vise à épurer l’intention, filtrer les actes et sublimer l’éthique.

Iftar : quand le soleil cède au partage. 

Chaque soir, l’astre solaire dessine un arc de trêve. L’iftar, repas de rupture, sonne l’heure d’une convivialité calculée au quintal de photons. L’horaire, variant selon les latitudes et les jours, transforme les tables en observatoires astronomiques domestiques. Dattes, lait, soupes : ces mets traditionnels ne sont que prétextes à un festin bien plus substantiel, celui de la solidarité.

L’Éphéméride lunaire : une danse de nuances

Prévu pour s’achever entre le 29 et le 30 mars, le Ramadan reste tributaire du ballet capricieux de la lune. La nuit du doute, probablement le 28 février, verra les autorités religieuses scruter l’horizon, chercheuses de ce croissant naissant qui clôturera le jeûne. Une incertitude rituelle, rappelant que la foi s’écrit parfois au conditionnel céleste.

Jeûner pour voir : le paradoxe de la privation éclairante

Le Coran érige ce mois en miroir grossissant de la conscience. En s’abstenant de ce qui est permis (eau, pain, amour conjugal), le musulman est invité à rejeter l’interdit avec une vigueur redoublée. Calomnies, colères, indifférences : autant de brèches dans l’édifice spirituel. « Le jeûne est une armure », disait le Prophète. Mais une armure qui, paradoxalement, rend vulnérable à la faim de l’autre, à sa solitude.

Empathie : la faim comme langue universelle

En mimant la précarité, le croyant ne se contente pas de ressentir : il transpose. L’estomac creux devient un alphabet, déchiffrant les silences des démunis. Cette pédagogie de la privation, maintes fois saluée par des études sociologiques, révèle un islam moins dogmatique qu’expérientiel : et si le paradis commençait dans un corps affamé, mais un cœur comblé ?

Entre calculs et contemplation : L’homme, ce pont cosmique 

À l’ère des applications prédisant l’imsak (moment de début du jeûne) à la seconde près, le Ramadan demeure un dialogue entre précision et abandon. Les fidèles, suspendus entre algorithmes et étoiles, incarnent une humanité hybride : technophile, mais mystique, rationnelle, mais en quête d’invisible.

Un mois, des éternités

Qu’il dure 29 ou 30 jours, le Ramadan 2025 ne se mesurera pas en cycles lunaires, mais en métamorphoses intimes. Dans un monde saturé de bruits et de surplus, ce jeûne millénaire offre une cure de désencombrement : vider pour mieux accueillir, taire pour mieux écouter, souffrir pour mieux unir. Une leçon simple, mais à l’amertume salutaire : parfois, c’est en renonçant qu’on se retrouve.