Lomé, 10 décembre 2025 – L’Université de Lomé s’est transformée mercredi en cellule de crise économique. En réunissant enseignants, doctorants et hauts responsables dans la salle Coworking de l’UniPod, pour débattre des nouvelles politiques tarifaires américaines, la Direction de la Recherche et de l’Innovation (DRI) a sonné l’alarme : le retour du protectionnisme à Washington menace directement la compétitivité des exportations togolaises et de l’Afrique subsaharienne, forçant ainsi la région à repenser d’urgence sa diplomatie commerciale.

Nouvelles taxes US : un virage commercial qui change la donne
Depuis plusieurs mois, Washington a engagé une révision musclée de ses règles douanières : relèvement ciblé des tarifs sur des produits stratégiques, durcissement des normes sanitaires et environnementales, et remise en cause progressive de certains avantages accordés aux pays en développement.
Concrètement, si les États-Unis n’ont pas encore formellement abrogé l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) – cette loi américaine adoptée en mai 2000 sous la présidence de Bill Clinton et renouvelée depuis, qui accorde des exemptions de droits de douane à de nombreux produits africains –, Washington a déjà gelé ou est en train de renégocier plusieurs de ses mécanismes. Cependant , elle constitue le pilier central des relations commerciales préférentielles entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.
Pour le Togo, dont les exportations de coton, de phosphates et de produits transformés bénéficient encore (pour combien de temps ?) de préférences sur le marché américain, ces évolutions ne sont pas neutres. « Nous risquons de perdre plusieurs points de compétitivité d’un seul coup », a alerté le professeur Akilou Amadou, économiste et conférencier principal de la journée.

Diversifier ou périr : les solutions proposées
Face à ce constat, les échanges ont rapidement porté sur les réponses possibles. Ainsi, l’Afrique subsaharienne est appelée à adopter une diplomatie commerciale offensive, reposant notamment sur :
- L’accélération de la transformation locale des matières premières pour exporter davantage vers l’Europe, l’Asie ou au sein même de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ;
- L’investissement massif dans la conformité aux nouvelles normes américaines pour les acteurs qui souhaitent conserver l’accès au marché ;
- Le renforcement des partenariats avec d’autres grandes puissances moins protectionnistes (Chine, Inde, Turquie).
« Le temps de la dépendance passive aux préférences unilatérales est révolu », a résumé un doctorant en économie internationale. « Il nous faut une diplomatie commerciale offensive et une industrie qui monte en gamme. »

Une mobilisation institutionnelle et académique
Par ailleurs, la conférence a bénéficié d’une forte présence officielle :
- Dr. Ama Gameti, directrice de cabinet du ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche ;
- Prof. Essohanam Boko, directeur de la Recherche et de l’Innovation, représentant le président de l’Université de Lomé ;
- Prof. Akoete Éga Agbodji, directeur de l’École doctorale en sciences économiques et gestion.
« Ce qui se joue ici dépasse le cadre universitaire », a déclaré le Dr. Gameti. « Les analyses et recommandations issues de cette journée seront transmises directement aux équipes gouvernementales chargées des négociations commerciales. »
Nouvelles taxes US : l’Université, boîte à idées et vigie
À l’issue des débats, plusieurs participants ont proposé la création d’un « observatoire des politiques commerciales des grandes puissances » rattaché à l’Université de Lomé, afin de fournir en temps réel des alertes et des scénarios aux décideurs publics et aux entreprises.
En somme, dans un monde où les règles du commerce international se réécrivent à grande vitesse, l’Université de Lomé montre qu’elle entend jouer pleinement son rôle de vigie et de boîte à idées pour le pays. Par conséquent, cet observatoire pourrait devenir un outil stratégique indispensable face aux turbulences économiques mondiales.



























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