Togo : la jeunesse entre révolte et sagesse, un avenir à construire

Lomé, le 19 juin 2025 –  Un vent de frustration et d’espoir souffle sur la capitale togolaise, porté par une jeunesse ardente. Aux carrefours de la colère légitime et de la quête d’un meilleur avenir, des voix juvéniles, amplifiées par les réseaux sociaux, ont récemment décrié la conférence MANSSAH, prévue du 26 au 28 juin à Lomé. Elles la qualifient de simple « mascarade » au service d’un pouvoir contesté. Pourtant, ce forum, dédié à l’entrepreneuriat et à la création d’emplois, pourrait représenter une véritable lucarne d’opportunité pour une génération asphyxiée par le chômage. Face à ce paradoxe, une question cruciale se pose : comment transformer cette ferveur revendicatrice en une force constructive, sans tomber dans le piège du suivisme ni les chimères d’un changement illusoire ?

Jeunesse togolaise : entre révolte et opportunités manquées, le défi du chômage

La jeunesse togolaise, animée par un désir profond de dignité, exprime haut et fort son exaspération face à un chômage endémique. Selon les récentes estimations de l’Organisation internationale du travail, près de 30 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi. Cette détresse, exacerbée par une réforme constitutionnelle controversée et une cherté de la vie galopante, a provoqué une révolte spontanée, notamment lors des manifestations des 5 et 6 juin, dispersées à coups de gaz lacrymogènes.

Cependant, en s’opposant à la conférence MANSSAH, accusée d’être un instrument de légitimation pour le président Faure Gnassingbé, cette même jeunesse risque paradoxalement de fermer une porte qui pourrait lui être salutaire. En effet, ce forum, porté par l’organisation panafricaine MANSSAH, a pour ambition de stimuler l’entrepreneuriat, un potentiel vecteur de milliers d’emplois. Par conséquent, saboter cette initiative pourrait signifier se priver d’un levier essentiel pour briser les chaînes de la précarité.

Défiance et désillusion : la jeunesse togolaise face aux manipulations et aux promesses vides

La colère est noble lorsqu’elle est guidée par la raison, mais elle devient stérile dès lors qu’elle est manipulée par des instigateurs agissant dans l’ombre, parfois à des milliers de kilomètres. Des appels à la marche le jour de l’événement, lancés depuis la diaspora, résonnent comme une injonction paradoxale : pourquoi priver Lomé d’une plateforme qui pourrait catalyser des investissements locaux et générer des opportunités concrètes ? De plus, ces voix, bien que souvent sincères, frôlent parfois une rhétorique opportuniste, exploitant le désespoir d’une jeunesse en quête de repères. Pis encore, l’illusion d’un changement radical par le seul départ de Faure Gnassingbé occulte une vérité amère : les lendemains ne sont pas toujours synonymes de progrès. Les successeurs, souvent mus par des intérêts similaires, pourraient perpétuer un cycle de désenchantement. Hélas, l’histoire africaine regorge de tels mirages.

De la colère à l’action : l’appel à la sagesse pour des togolais proactive

Jeunesse togolaise, ton ardeur est un trésor inestimable, mais elle doit s’accompagner de discernement. Revendiquer est un droit inaliénable, mais détruire les ponts vers l’avenir est une erreur. Plutôt que de boycotter MANSSAH, je t’invite à infiltrer ce forum, à en saisir toutes les opportunités et à le transformer en une tribune puissante pour tes idées. Les dirigeants, qu’ils soient actuels ou futurs, ne céderont jamais leur pouvoir par pur altruisme ; c’est par ton ingéniosité, ton audace entrepreneuriale et ta solidarité que tu imposeras un changement durable. Le chômage ne se combat pas par des barricades, mais par des projets concrets, des innovations locales et des réseaux solidement tissés dans l’unité.

Réinventer l’espoir : l’avenir du Togo entre les mains de sa jeunesse engagée

En ce moment charnière, la jeunesse togolaise doit se réapproprier son destin. Que la conférence MANSSAH, malgré ses imperfections, devienne un creuset fertile où naissent des solutions tangibles : des start-ups qui valorisent le cacao togolais, des coopératives qui irriguent les campagnes et des initiatives numériques qui connectent Lomé au monde. En d’autres termes, l’avenir ne se gagne pas en criant « dehors », mais en bâtissant « ici et maintenant ». À toi, jeune Togolais, de transcender la révolte pour incarner une révolution silencieuse, celle de l’intelligence collective et de la persévérance.

Lomé, sous ton ciel parfois tourmenté, attend ton réveil. Que ta colère devienne lumière, que ton rêve devienne réalité. Car, au bout du compte, c’est toi, et toi seul, qui écriras l’histoire d’un Togo libre et prospère.

Togo : scrutin municipal sous haute tension, la jeunesse en colère

Togo au bord du précipice : élections municipales sous tension, la jeunesse en colère, grondante

Lomé, le 17 juin 2025 – À l’approche des élections municipales du 17 juillet, le Togo se retrouve à un carrefour critique. Tandis que la Cour suprême a entériné, le 13 juin, la validation de 494 listes de candidats, une vague de fronde juvénile déferle sur Lomé et d’autres villes. Cette effervescence, qui a vu des milliers de jeunes investir les rues le 6 juin, jour de l’anniversaire du président Faure Gnassingbé, est le signe d’une exaspération profonde face à la cherté de la vie, à une gouvernance jugée autoritaire et aux récentes répressions.

Cette mobilisation sans précédent soulève une question fondamentale : est-il pertinent d’organiser un scrutin municipal sans apaiser au préalable les revendications d’une génération en quête de justice sociale et de liberté ? L’opposition, souvent reléguée aux marges, saura-t-elle saisir cette ardeur populaire ou persistera-t-elle dans son mutisme ? Dans ce climat incandescent, le Togo s’avance vers des élections qui pourraient soit apaiser les tensions, soit les exacerber de manière dangereuse.  Le pays est-il à l’aube d’un soulèvement majeur ou d’une réconciliation inattendue ?

Lomé en flammes : la jeunesse togolaise se soulève contre la mauvaise gouvernance et la répression

Le 6 juin 2025, Lomé s’est littéralement embrasée sous les klaxons retentissants, les concerts assourdissants de casseroles et les barricades improvisées. Des milliers de jeunes, galvanisés par les réseaux sociaux, ont défié courageusement les gaz lacrymogènes et les barrages policiers. Cette révolte spontanée, initialement déclenchée par l’arrestation du rappeur engagé Aamron, est le reflet d’un ras-le-bol profond face à une inflation galopante, un chômage endémique et une gouvernance perçue comme autocratique.

En effet, selon l’Institut national de la statistique, plus de 60 % des Togolais de moins de 25 ans peinent à trouver un emploi stable, tandis que le coût du carburant et des denrées de base, comme le maïs, a bondi de 25 % depuis 2023. Par conséquent, ces griefs, amplifiés par une réforme constitutionnelle controversée de 2024 qui a supprimé l’élection présidentielle au suffrage direct, ont transformé la jeunesse en fer de lance d’une contestation inédite, s’exprimant hors des cadres politiques traditionnels.

L’opposition face à son destin : saisir l’élan de la jeunesse ou s’enfoncer dans le mutisme ? 

Face à cette colère juvénile et bouillonnante, l’opposition, souvent fragmentée et affaiblie, pourrait pourtant en tirer un grand parti. La question demeure : saura-t-elle saisir cette chance historique ? Les principaux partis, tels que l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), ont boycotté les sénatoriales de février 2025, dénonçant un « coup d’État constitutionnel » orchestré par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR).

Cependant, pour les municipales, la participation de l’opposition demeure incertaine. Bien que plusieurs des 494 listes validées émanent de partis d’opposition, leur poids face à l’hégémonie d’UNIR, qui contrôle 108 des 113 sièges à l’Assemblée nationale, reste malheureusement limité. De surcroît, la répression des manifestations, combinée à l’interdiction des rassemblements politiques depuis 2022, a muselé les voix dissidentes, rendant leur mobilisation d’autant plus hasardeuse.

Certains observateurs espèrent vivement que les partis d’opposition ne resteront pas en retrait en boycottant une fois de plus ces élections. Après tout, le coup d’État constitutionnel est déjà consommé : le Togo est déjà dans une nouvelle république. Dès lors, l’heure n’est plus à l’errance ou à la passivité, mais à trouver des voies et des moyens pour obtenir un poids significatif dans cette nouvelle configuration politique et ne plus laisser la jeunesse porter seule le flambeau de la contestation populaire.

Municipales : le Togo sur un fil, un scrutin à haut risque 

Lancer les municipales dans ce climat de défiance généralisée constitue un pari extrêmement audacieux pour le gouvernement togolais. La CENI, malgré des efforts loués par l’Union africaine pour sa logistique – comme la distribution d’encre indélébile et le tirage au sort des bulletins le 14 juin – fait face à un déficit criant de crédibilité auprès d’une partie de la population. Les nombreuses irrégularités dénoncées lors des législatives de 2024, où l’UNIR a raflé un impressionnant 96 % des sièges, alimentent de vives craintes d’un scrutin potentiellement biaisé.

En conséquence, la campagne, qui s’ouvrira le 1ᵉʳ juillet, risque fort d’être éclipsée par des manifestations, surtout si les revendications pressantes des jeunes – qu’il s’agisse d’emploi, de justice sociale ou de libertés publiques – restent lettre morte. Le gouvernement, qui a alloué une somme conséquente de 500 millions de FCFA pour financer la campagne, mise sur une participation massive pour légitimer le processus électoral. Cependant, l’absence persistante de dialogue constructif avec la jeunesse pourrait malheureusement transformer les urnes en un catalyseur de tensions explosives.

L’avenir du Togo en jeu : réconciliation ou fracture profonde ?

La prudence ne commanderait-elle pas de surseoir à ce scrutin pour ouvrir, au préalable, un dialogue national inclusif ? Les appels de la société civile, relayés avec force par des organisations comme AfricTivistes, plaident unanimement pour une concertation approfondie afin de répondre enfin aux aspirations légitimes des jeunes et de rétablir une confiance érodée. Pourtant, le pouvoir en place, fort de son emprise institutionnelle, semble inébranlable et déterminé à maintenir le cap, au risque d’attiser davantage la grogne populaire.

L’opposition, quant à elle, si elle choisit finalement de s’engager dans ce processus, devra impérativement transcender ses divisions pour canaliser efficacement l’énergie juvénile, sous peine de céder encore plus de terrain à l’UNIR. À Lomé, où les stigmates des récentes répressions persistent encore, les Togolais attendent un signe fort d’apaisement. Le 17 juillet prochain, les urnes togolaises diront si le pays emprunte enfin la voie de la réconciliation nationale ou si, au contraire, il s’enfonce dans une fracture plus profonde, où la jeunesse, indomptable et déterminée, pourrait bien redessiner les contours de la lutte démocratique au Togo. Le Togo parviendra-t-il à surmonter cette période de forte instabilité et à trouver un chemin vers la paix sociale ?

Victoire Tomegah-Dogbé a exercé son droit de vote à Badougbé

Les centres électoraux ont entamé le processus de vote pour les scrutins législatifs et régionaux en ce jour, le 29 avril 2024. Mme Victoire Tomegah-Dogbé, en lice pour les législatives sous la bannière du parti UNIR, a exercé son droit de vote à Badougbé, son bastion électoral.  Par ailleurs, elle a exprimé son admiration pour l’engagement pacifique des votants.

« J’ai été témoin d’une remarquable affluence ce matin, suite à l’exercice de mon droit de vote. La foule s’est déplacée en masse pour participer au vote. L’atmosphère est paisible, empreinte de tranquillité et de sérénité. La démocratie togolaise progresse », a-t-elle partagé avec les médias après avoir quitté le bureau de vote.

Mme Victoire Tomegah-Dogbé, en lice pour les législatives sous la bannière du parti UNIR, a exercé son droit de vote à BadougbéMme Dogbé a également loué l’atmosphère sereine prévalant dans les centres de vote qu’elle a visités.

« Je tiens à remercier le Seigneur pour ces instants exceptionnels de campagne que nous avons vécus, deux semaines d’échanges avec nos concitoyens. Ce fut une mobilisation impressionnante, emblématique de l’esprit civique et républicain », a souligné Mme Dogbé.

Mme Victoire Tomegah-Dogbé, en lice pour les législatives sous la bannière du parti UNIR, a exercé son droit de vote à BadougbéLes élections actuelles visent à désigner 113 parlementaires pour la nouvelle législature de l’Assemblée nationale ainsi que 179 conseillers régionaux, marquant la première occurrence d’élections régionales au Togo.

En outre, Les conseillers régionaux, conjointement avec les conseillers municipaux, nommeront les membres du Sénat récemment institué.

Ce vote simultané fait suite à la ratification d’une nouvelle Constitution par l’Assemblée nationale le 19 avril, transitionnant le Togo d’un système présidentiel vers un système parlementaire.

D’après cette réforme, unanimement approuvée par les parlementaires, le président sera désormais élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois, et ce, par les parlementaires plutôt que directement par la population.