La cooptation de Martine Moni Sankaredja, issue de l’ADDI, à un poste ministériel stratégique exacerbe les dissensions internes au sein de son parti d’origine.
Lomé, 10 octobre 2025 – À peine constitué, le tout premier exécutif issu de la Vᵉ République suscite déjà de profondes dissensions. En effet, une nomination focalise particulièrement l’attention : celle d’une personnalité emblématique d’un mouvement contestataire, propulsée à une fonction ministérielle stratégique. Il en résulte une réprobation marquée au sein de sa formation politique d’origine, laquelle menace d’altérer la cohésion des partis d’opposition. Dans un contexte de transition nationale fragile, une telle exacerbation des tensions est susceptible de compromettre la stabilité institutionnelle.
L’ascension de Sankaredja ébranle les fondations de l’ADDI
Au centre de cette tourmente se trouve l’ascension de Mme Martine Moni Sankaredja (Fille du regretté Martin Sankaredja, premier ministre de l’Éducation nationale sous la présidence de Sylvanus Olympio)au rang de Ministre des dynamiques d’inclusion sociale, de l’équité des genres, de la cohésion familiale et de la sauvegarde des jeunes générations.
En conséquence, cette désignation, annoncée dans la foulée de la constitution du gouvernement, a instantanément allumé une étincelle de discorde au sein de son parti d’origine : l’Alliance des Démocrates pour l’Intégration Holistique (ADDI), dirigée par le Professeur Aimé Tchabouré Gogué.
À cet égard, dans une déclaration rendue publique en fin de journée du 9 octobre, la direction de cette entité affirme n’avoir subi aucune forme de sollicitation, que ce soit de près ou de loin, concernant cette intégration. Le document, authentifié par le secrétaire exécutif, le Professeur Aimé Tchabouré Gogué, insiste sur le fait que ni les cadres dirigeants, ni les sympathisants n’ont fait l’objet d’une quelconque approche pour sonder une implication dans l’appareil étatique.
« Notre organisation n’entretient aucune présence au sein de cette configuration ministérielle », assène le texte avec fermeté, avant d’évoquer des sanctions internes rigoureuses à l’encontre de quiconque aurait outrepassé les directives collectives.
Une critique virulente d’une approche politique jugée superficielle
Au-delà de cette rupture interne, l’ADDI dépeint cette évolution comme le symptôme d’une gouvernance cosmétique, qui privilégierait la dispersion des énergies politiques au détriment d’une réponse authentique aux revendications populaires.
Plutôt que de canaliser les efforts vers une refondation inclusive, cette approche serait accusée de semer la discorde au sein des regroupements citoyens, affaiblissant ainsi le tissu démocratique. « La nation traverse une épreuve collective ; l’heure est venue d’envisager, avec sincérité, un relèvement unifié », martèle le communiqué, en exhortant à une convergence patriotique qui transcende les enjeux factionnels.
Cette controverse, qui cristallise les failles d’une cohabitation entre pouvoir et opposition, interroge la viabilité d’un équilibre institutionnel naissant. Alors que l’exécutif s’apprête à déployer ses premières mesures, cette brèche partisane pourrait bien préfigurer des remous plus vastes, appelant à une vigilance accrue pour préserver l’unité nationale dans cette phase charnière de l’histoire togolaise.
Outre, un simple désaccord partisan, cette controverse révèle les limites d’une cohabitation politique encore balbutiante. Si l’inclusion est affichée comme principe, sa mise en œuvre semble déjà diviser. Dans ce climat de recomposition institutionnelle, chaque nomination devient aussi un test de cohésion nationale. Et Cette fracture, si le gouvernement ne la résorbe pas, pourrait bien compromettre l’élan républicain qu’il prétend incarner.
