Une mission de la FIFA installe le Comité de normalisation de la FIF à Abidjan

Une mission de la FIFA a procédé jeudi, à Abidjan, à l’installation du Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (FIF), sensée assainir les textes statutaires et organiser l’élection du président de l’organisation, selon une note du ministère des Sports.

Cette mission de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), comprenant M. Veron Mosengo Omba et Mme Solémalé Sarah, qui est arrivée la veille à Abidjan pour un séjour de deux jours, a rencontré jeudi le ministre ivoirien des Sports, Paul Claude Danho, à son Cabinet.

Elle a installé le Comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (FIF), composé de la femme d’Affaires ivoirienne Dao Gabala, l’ex-ministre ivoirien de la Sécurité Martin Bléou et Me Simon Abé.    

Le directeur des associations membres de la FIFA pour l’Afrique et les Caraïbes et la Senior Manager, a au cours d’une rencontre de la mission avec M. Danho, annoncé « l’installation ce jeudi  du Comité de normalisation », rapporte une note officielle postée sur la page Facebook du ministère des Sports.

Ce Comité est mis en place conformément à une décision de la FIFA prise le 24 décembre 2020 suite au blocage du processus de renouvellement des instances dirigeantes de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

Cette mise sous tutelle « résulte du fait que les instances dirigeantes du football ivoirien ne sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres de la Fifa », a justifié l’organisation internationale du football.

Avec la mise sous normalisation, le Comité exécutif de la FIF qui est l’organe de gestion, « est relevé de ses fonctions ». De ce fait, le Comité de normalisation gère l’organisation, notamment les affaires courantes (l’administration et les charges courantes).   

Selon M. Veron, le Comité de normalisation a pour mandat la gestion des affaires courantes de la FIF, la mise « à plat des textes (règlement, statut et code électoral) afin d’y corriger les contradictions et dysfonctionnements relevés par la Commission d’enquête conjointe FIFA/CAF (Septembre-octobre 2020) et d’organiser l’élection du nouveau Comité exécutif ».  

Il a en outre précisé que « le Comité de normalisation n’aura pas à charge la gestion des projets de développement ». Le ministre des Sports a toutefois souhaité que le Comité accompagne la reprise du championnat national et la participation des équipes ivoiriennes aux compétitions continentales et internationales afin de soulager les clubs et les sportifs.

M. Danho a exprimé le vœu de l’Etat de Côte d’Ivoire, à savoir « le retour rapide à la normalité » de la FIF, tout en les rassurant, en ce qui le concerne, de sa disponibilité à tout mettre en œuvre afin que la normalisation se déroule le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions.

Il a rappelé le cadre légal qui lie l’Etat ivoirien à la FIF, à qui un mandat appuyé par une convention d’objectifs pluriannuelle a été donné pour le développement du football en Côte d’Ivoire. Ce cadre fait d’ailleurs « obligation » à la tutelle d’avoir un regard privilégié sur les activités de la fédération.

Concernant la reprise des compétitions nationales, la mission a non seulement salué ce vœu, mais rappelé que la FIFA n’a jamais demandé l’arrêt de celles-ci malgré la crise, insinuant qu’elle a annoncé un soutien spécial Covid-19 pour aider les clubs.

« Sans club, il n’y a pas de FIFA, sans club, il n’y a pas de FIF », a déclaré M. Veron. Il a soutenu que les membres de cette administration provisoire sont choisis selon des critères de probité.

Législatives ivoiriennes: la CEI dévoile le chronogramme du processus électoral

Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a présenté jeudi à Abidjan le chronogramme des élections législatives ivoiriennes du 6 mars 2021, lors d’une rencontre avec les représentants des partis et groupements politiques.

« Nous allons publier la liste définitive des candidats le 31 janvier et ensuite transmettre cette liste au Conseil constitutionnel le 1er février 2021 », a indiqué M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, annonçant que la campagne est ouverte du 26 février au 04 mars 2021.

Depuis le 4 janvier 2021, la CEI, institution chargée d’organiser ces élections, réceptionne les candidatures. Le dépôt des candidatures qui s’achève le 20 janvier, est jugé court par l’opposition, mais les autorités avancent le respect des délais fixés par la Constitution.

Selon le calendrier, la campagne électorale, prévue sur une semaine, s’ouvre le 26 février et prend fin le 4 mars, après la phase de formation des commissaires locaux et des agents électoraux, qui a lieu sur trois semaines.     

« Nous proclamons les résultats provisoires le 09 mars », a-t-il fait savoir, soulignant qu’en cas d’éventuelles égalités parfaites entre les candidats, un nouveau scrutin aura lieu le 24 mars et le résultat sera proclamé le 25 mars 2021.  

En vue d’éviter l’homonymie, il est requis qu’on mette le numéro de la carte d’électeur dans le dossier de candidature, toutefois « ce n’est pas une condition de recevabilité mais des modalités pratiques d’exécution d’une tâche », a-t-il expliqué.

« Quand j’entends que c’est seulement aux militants du FPI (Front populaire ivoirien, parti fondé par Laurent Gbagbo) qu’on demande cela, ce n’est pas ça l’objectif », a-t-il dit, avant d’ajouter que « si tel est le cas on a dévié « .

« On a voulu faciliter la tâche à ceux qui payent, (car) le numéro de la carte est unique pour chacun. C’est pour cette raison que les agents ont demandé cela, ce n’est pas pour éliminer quelqu’un. Mais, si tel est le cas, portez les faits avec l’identité des personnes ayant posé cela à notre connaissance à l’effet pour nous d’en tirer toutes les conséquences », a-t-il rassuré.  

Interrogé par la presse en marge de la rencontre, Jean Gervais Tchéidé, représentant de EDS, coalition dont le référent politique est Laurent Gbagbo, a appelé à l’examen d’un report du scrutin, une révision du découpage électoral en raison des « disparités trop criardes », ainsi qu’un audit de la liste électorale.   

Pour ces élections législatives, il est fait obligation à chaque parti ou groupement politique de respecter le taux de 30% de sièges au profit des femmes selon les dispositions légales. L’opposition dans son ensemble a décidé d’aller pour ce scrutin en rang serré avec une stratégie commune.    

Signature d’un accord pour fournir des engrais spécialisés aux riziculteurs ivoiriens

Le ministère ivoirien de la promotion de la riziculture a signé jeudi à Abidjan lors d’une cérémonie, une convention tripartite avec Yara Côte d’Ivoire et Bayer West central Africa, deux géants internationaux exerçant dans le domaine de l’agriculture, pour approvisionner les riziculteurs ivoiriens en engrais spécialisés et en produits phytosanitaires.

«Cette signature de partenariat est très importante pour la Côte d’Ivoire. Ce partenariat va permettre de résoudre le problème d’approvisionnement des riziculteurs en engrais et en produits phytosanitaires », a souligné Gaoussou Touré, le ministre ivoirien de la promotion de la riziculture dans un discours prononcé à cette occasion.

Poursuivant, il a indiqué que l’autosuffisance alimentaire est un  « enjeu fort » pour la Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être l’un des plus grands exportateurs africains de riz à l’horizon 2030.

 « Ces deux entreprises maîtrisent parfaitement tout ce qu’il faut pour le développement de l’agriculture », a-t-il estimé réaffirmant l’un des objectifs de son département ministériel qui est de passer d’une riziculture traditionnelle à une riziculture moderne en Côte d’Ivoire.

Avant lui, Kanigui Yéo, le directeur général de Yara Côte d’Ivoire, a assuré de la volonté de son entreprise à contribuer au développement économique de la Côte d’Ivoire.  «Nous venons avec des engrais spécialisés et des semences pour les riziculteurs ivoiriens. Nous venons également pour les former», a dit M. Yéo.

Il a ajouté que cette signature de partenariat n’est que le début d’une collaboration afin d’œuvrer à ce que la Côte d’Ivoire devienne autosuffisante en riz d’ici quelques années.

De son côté, Olivier Gierlichs, L’administrateur général de Bayer West central Africa a affirmé  que  « nous souhaitons fournir des produits de protection des plantes et également former les riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles ». 

« Notre objectif est d’investir sur le long terme en Côte d’Ivoire. Nous sommes convaincus du potentiel de la Côte d’Ivoire car tout est là pour réussir  », a soutenu M. Gierlichs.

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être autosuffisant en riz de bonne qualité avant 2025, a mis en place une stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR) sur la période 2020-2030. Le pays importe près de 1,5 million de tonnes de riz par an d’un coût d’environ 350 milliards FCFA.

Impôts ivoiriens: 2346,5 milliards Fcfa collectés en 2020, soit un taux de 102%

Les services des impôts en Côte d’Ivoire ont collecté au cours de l’année 2020 un montant de 2346,5 milliards de Fcfa sur un objectif de 2295,9 milliards Fcfa, soit un taux de réalisation de 102%.

Ce résultat, obtenu en dépit de la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, a été dévoilé par le directeur général des impôts, Sié Abou Ouattara, lors d’une présentation jeudi, aux journalistes, de l’annexe fiscale portant budget de l’année 2021.

En valeur absolue, il ressort « un excédent de 50,6 milliards Fcfa, a-t-il relevé, avant d’ajouter que la crise sanitaire de Covid-19 a causé une perte de 525 milliards Fcfa au niveau des services des impôts et de la douane.

M. Ouattara a toutefois souligné que « ces chiffres sont provisoires parce qu’il y a un certain nombre d’informations qui doivent se faire, (notamment) des opérations en écriture au niveau du trésor et qui devraient venir bonifier ces données ».

Cette performance « aurait pu être meilleure si on n’avait pas connu une situation difficile avec la pandémie de Covid-19 », mentionnant que l’agrégation de ce facteur n’a pas permis à l’administration fiscale d’exercer pleinement ses prérogatives.

Des services, dira-t-il, n’ont pratiquement pas travaillé dans des secteurs qui étaient les leurs, compte tenu de la pandémie. En outre, le gouvernement avait pris des mesures d’exonération et de suppression de certaines taxes.

Sur un exercice de 12 mois, « tous les services des impôts ont travaillé peut-être quatre à cinq mois », a-t-il poursuivi. Pour soutenir le budget-programme, les autorités ont réintroduit l’Impôt minimum forfaitaire (IMF), suspendu l’année précédente dans le cadre d’une réforme fiscale.  

Les prévisions pour l’exercice 2021 en termes de mobilisation des impôts ont été arrêtées par l’Etat. La direction générale des impôts devra mobiliser 2738,9 milliards de Fcfa pour le compte du budget-programme estimé à  8 621,1 milliards de Fcfa.

Trois chefs de cantons suspendus pour une durée de 6 mois

En conseil des ministres, mercredi 13 janvier 2021, le gouvernement togolais a décidé de la suspension pour six mois de trois chefs cantons.

Les chefs cantons Vo koutimé (préfecture de Vo), de Djama et de Glei (préfecture Ogou) sont accusés d’organisation illégale de chefferie traditionnelle. Par conséquent, le ministre togolais de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires a suspendu ces derniers pour une durée de six (6) mois.

« Le Gouvernement a saisi cette occasion pour les féliciter pour le rôle essentiel qu’ils jouent dans la préservation de la cohésion nationale et l’adhésion des populations aux politiques publiques. Il les encourage à maintenir ce sens de responsabilité, notamment dans cette période de pandémie », indique le communiqué du Conseil des ministres.

Par ailleurs, des décrets de reconnaissance ont été accordés à 4 chefs canton dont 3 sont désignés par voie coutumière à Pagouda (préfecture de la Binah), Pessare (préfecture de la Binah) et Sessaro (préfecture de Sotouboua).

Pour rappel,  le gouvernement a récemment revalorisé le traitement des chefs canton.

 

La ZLECAF est opérationnelle (responsable)

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est entrée dans sa phase opérationnelle.Son Secrétaire général, Wamkele Mene, a affirmé que « le voyage de l’Afrique vers l’intégration des marchés a commencé sérieusement avec le début des échanges commerciaux » depuis le 1er janvier 2021.

Au cours d’une conférence de presse virtuelle, hier mercredi, M. Mene a rejeté l’idée selon laquelle l’accord la ZLECAF est précipité, affirmant qu’il n’existe pas d’accord commercial où tous les membres sont prêts en même temps.

« Des pays comme le Ghana, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont en fait prêts avec des infrastructures douanières requises pour assurer le démarrage d’échanges commerciaux significatifs », a-t-il déclaré, ajoutant que le Ghana a officiellement annoncé le 4 janvier dernier la première expédition de marchandises à exporter dans le cadre de la ZLECAF, un événement que d’autres pays reproduiront bientôt pour marquer l’étape.

« Le point le plus important que je veux souligner est que l’Afrique fait maintenant du commerce selon de nouvelles règles, de nouvelles préférences, parce que nous voulons construire un marché unique intégré sur le continent africain. Il faudra peut-être un certain temps avant que chacun d’entre nous en perçoive les avantages directs. Nous ne nous laisserons pas dissuader par nos détracteurs qui disent ne pas voir la preuve que les échanges commerciaux ont réellement commencé », a expliqué Mene.

Selon lui, l’intégration des marchés n’est pas un événement, mais un processus qui prend du temps, soulignant qu’il a fallu à l’Union européenne près de 60 ans pour atteindre son niveau d’intégration actuel.

« Je n’ai jamais entendu parler d’un accord commercial où tous les pays étaient prêts dès le premier jour […]. L’intégration des marchés africains prendra du temps, mais il faut bien commencer quelque part », a-t-il déclaré.

L’accord commercial continental devait officiellement entrer en vigueur le 1er juillet 2020, mais il a été reporté de six mois en raison de la pandémie de Covid-19.

La ZLECAF offre à l’Afrique la possibilité de créer la plus grande zone de libre-échange du monde, avec le potentiel de réunir plus de 1,2 milliard de personnes et d’ouvrir une nouvelle ère de développement. Elle a également le potentiel de générer toute une série d’avantages en favorisant la création d’échanges commerciaux, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté.

Sur les 55 pays du continent, seule l’Érythrée doit encore signer l’accord, qui a déjà été ratifié par 34 États membres.

Par l’intermédiaire de son Centre africain pour la politique commerciale (ATPC), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a travaillé avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et les États membres afin d’approfondir l’intégration commerciale de l’Afrique et de mettre en œuvre efficacement l’accord par le biais de la promotion des politiques et de l’élaboration de stratégies nationales.

La CEA travaille également avec le Centre du commerce international (ITC), la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et des experts commerciaux indépendants, avec le soutien financier de l’Union européenne, pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de libre-échange africain sur tout le continent.

Covid-19 : L’UA obtient 270 millions de doses de vaccin

L’Union africaine (UA) a acquis 270 millions de vaccin contre la Covid-19.L’équipe spéciale de l’UA qui a fait l’acquisition, confirme le président en exercice de l’organisation continentale, Cyril Ramaphosa.

Il a rappelé que cette structure de l’UA, dénommée « AVATT », a été créée en août dernier  pour acquérir les vaccins dans le cadre de la lutte contre la pandémie dont le premier patient a été identifié en Égypte en février 2020.

Selon le président sud-africain, au moins 50 millions des 270 millions de doses seront disponibles entre avril et juin 2021.

« Il y a un long chemin à parcourir. Mais, nous constatons maintenant des progrès dans notre effort commun pour vaincre cette maladie », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je tiens à féliciter les membres de l’équipe spéciale de l’Union africaine pour l’acquisition de vaccins en Afrique, Afreximbank, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies et tous ceux qui ont travaillé sans relâche pour obtenir ces vaccins pour les populations africaines ».

Attaque contre les casques bleus ivoiriens: le bilan s’alourdit à quatre morts

Le bilan provisoire de trois morts de l’attaque terroriste perpétrée à 95 km au sud de Tombouctou au Mali contre un détachement des casques bleus ivoiriens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali ( MINUSMA), s’est alourdit à quatre morts avec le décès du sergent-chef Doumbia Yacouba de l’armée de terre qui a succombé pendant son transfert à l’hôpital.

L’information a été donnée jeudi dans un communiqué par l’Etat-major général des Forces armées de Côte d’Ivoire ( FACI).  « Le sergent-chef Doumbia Yacouba de l’Armée de Terre, blessé au cours de cette attaque, a succombé à ses blessures pendant son transfert à l’hôpital. Le bilan s’établit désormais à quatre casques bleus décédés et trois blessés», a fait savoir le communiqué signé par le chef d’Etat-général des armées, le général de corps d’armée  Lassina Doumbia. 

Mercredi, aux environs de 12h30 ( heure locale et GMT), un détachement de casques bleus ivoiriens engagés au sein de la MINUSMA en mission de reconnaissance, a été l’objet d’une attaque d’un groupe armée terroriste à 95 km environ au Sud de Tombouctou.

Sénégal : baisse du chiffre d’affaires dans l’industrie

Le chiffre d’affaires dans l’industrie au Sénégal a fléchi de 7,2% au troisième trimestre 2020, comparativement à celui de la même période de 2019.Cette évolution fait suite à la baisse du chiffre d’affaires dans la quasi-totalité des sous-secteurs de l’industrie, rapporte une note de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), parvenu jeudi à APA.

Cependant, souligne le document, il est noté un relèvement du chiffre d’affaires dans les industries textiles et d’habillement, du papier et carton, de production d’électricité, gaz et eau, ainsi que celui des industries extractives.

Par ailleurs, informe l’ANSD, le chiffre d’affaires est demeuré quasi stable sur les trois premiers trimestres de 2020, relativement à celui de la période correspondante en 2019.

Elections ougandaises, une question générationnelle

L’enjeu est énorme à un moment où des millions d’Ougandais sur les 18.103.603 électeurs inscrits font la queue pour voter aux élections générales historiques de jeudi.Il y a eu des tensions avant le vote avec des partisans de l’opposition qui se sont affrontés avec les forces de sécurité, après que la commission électorale a interdit les rassemblements, en raison de nouvelles craintes concernant la propagation du coronavirus.

Le vote pour la présidence qui oppose le vétéran Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et Robert Kyagulanyi Ssentamu, également connu sous son nom d’artiste Bobi Wine, est un enjeu important.

Le fossé entre Museveni, 76 ans et Wine, 38 ans, a transformé ces joutes électorales en une compétition générationnelle entre la vieille garde et une jeune génération de nouveaux politiciens qui étaient des tout-petits la dernière fois que le changement est arrivé en Ouganda.

De nombreux analystes estiment que Museveni représente tout ce qui est vieux en Ouganda, un pays qu’il domine depuis son arrivée au pouvoir après une « guerre de brousse » qui a renversé le leader indépendantiste Milton Obote.

Avant l’ascension de Museveni à la présidence, l’Ouganda avait été embourbé dans un cycle apparemment sans fin de bouleversements politiques, notamment les huit années chaotiques sous le dictateur militaire Idi Amin, qui avait renversé Obote en 1971.

Après l’éviction d’Amin en 1979, Obote était revenu à la présidence, mais les vestiges d’instabilité, de corruption et de mauvaise gouvernance étaient des « taches tenaces » que le système avait du mal à effacer.

Un vide politique était là, qui avait besoin d’être comblé lorsque le Mouvement de résistance nationale (NRM) de Museveni a pris le pouvoir, promettant une rupture radicale d’avec le passé.

Après avoir été élu pour quatre mandats de cinq ans depuis que l’Ouganda a adopté la démocratie au milieu des années 1990, Museveni se présente à nouveau à la présidence.

Au cours de son règne de près de 35 ans sur la politique ougandaise, Museveni a côtoyé six présidents des Etats-Unis et s’il remporte un cinquième mandat, il travaillera avec Joe Biden, le nouvel occupant de la Maison Blanche.

Il a promis d’accepter le résultat du vote, quelle qu’en soit l’orientation.

Museveni est largement reconnu pour avoir dirigé l’Ouganda pendant de longues périodes de stabilité, mais a été critiqué pour l’échec des politiques économiques, la répression des opposants politiques, la corruption et une culture de favoritisme politique.

Une étude récente de la société de protection de la vie privée Surfshark suggère que l’Ouganda est le 15ème pays africain à avoir restreint l’accès aux médias sociaux, en raison des élections depuis 2015.

Une panne d’Internet a été observée le jour du scrutin en Ouganda, où de longues files d’attente devant les bureaux de vote ont été notées tôt ce jeudi.

Au cours des cinq dernières années, le Burundi, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Gambie, la Guinée, le Togo, la Tanzanie, le Bénin, la RDC, le Malawi, le Mali, la Mauritanie et la Sierra Leone ont également restreint l’accès aux médias sociaux en raison d’élections, selon la même étude.

Le facteur « nouveau Vin » dans la politique ougandaise

Le principal challenger de Museveni à la présidence en 2021 a été présenté comme une bouffée d’air frais, « un vin nouveau dans la vieille bouteille de la politique ougandaise ».

Bobi Wine, une pop star devenu politicien et député est considéré comme l’antithèse directe de Museveni, non seulement sur le plan générationnel, mais aussi à bien des égards.

Le jeune homme qui présente au président en poste son défi électoral le plus dur depuis des décennies a une énergie brute qui s’identifie facilement à la jeunesse avec laquelle il partage la même génération.

C’est un Wine provoquant à souhait qui semble loin d’être intimidé, bien qu’il ait été victime de violentes répressions, de harcèlement, d’arrestations et de quasi-accidents signalés dans sa vie dans les mois et les semaines précédant le jour des élections.

20ème d’au moins 33 frères et sœurs dans une maison polygame, les débuts humbles de Wine semblent lui donner l’inspiration pour faire l’inimaginable – déraciner Museveni, un homme qui est arrivé au pouvoir, alors que Bobi n’avait que deux ans à peine.

« Cela suffit pour indiquer que Museveni est ici depuis plus longtemps que nécessaire. Les bébés des premières années du NRM sont tous devenus grands maintenant et peuvent gérer les affaires du pays, il est donc temps pour Museveni de quitter la scène », a déclaré un partisan du National Unity Platform, le parti dirigé par Wine.

Wine a promis du travail à l’armée de jeunes Ougandais sans emploi et à lutter contre la pauvreté, tandis que Museveni s’est engagé à lutter contre la corruption et à remettre en marche une économie en difficulté, s’il est élu.

Mais il y a dans cette élection, plus que de simples promesses et vœux – c’est une question générationnelle.

Selon les propres estimations du gouvernement, quatre jeunes sur six sont des chômeurs sans emploi, un chiffre élevé pour un pays dont la population est la plus jeune d’Afrique, les ¾ de la population ayant moins de 30 ans d’âge.

Cette donne peut être cruciale dans le résultat de cette compétition générationnelle.