Côte d’Ivoire : plus de 900 millions F CFA d’amendes forfaitaires recouvrés en 2021

En trois ans, le Trésor public ivoirien a triplé le montant des recettes forfaitaires, soit un taux d’accroissement de 184,93 %.C’est un considérable bond en avant dont se félicite Jacques Assahoré Konan, le Directeur Général du Trésor public ivoirien, lors d’un séminaire tenu à Abidjan jeudi dernier. Le recouvrement des amendes forfaitaires est passé de 322.151.560 F CFA en 2018 à 917.928.456 F CFA en 2021.

Dans son discours, M. Konan a déclaré qu’en dépit des efforts de mobilisation, « force est de constater que le niveau de captation de ces recettes budgétaires demeure encore insuffisant au regard des potentialités offertes par la multiplication des contrôles routiers et l’accroissement du parc automobile ivoirien ».

Ainsi, avec tous les principaux acteurs du processus de recouvrement et de paiement des amendes forfaitaires, il a été élaboré une nouvelle approche reposant sur les leviers de transparence et de redevabilité de l’action publique. La règlementation et la motivation des forces de sécurité ont été au cœur des discussions pour permettre au Trésor public de relever ses défis en termes d’amendes forfaitaires.

Vingt-huit recommandations ont été retenues au terme des travaux. Il s’agit notamment de l’application des dispositions légales et règlementaires relatives aux poursuites judiciaires en cas de non-paiement des amendes forfaitaires par les contrevenants dans les délais impartis et l’automatisation du recouvrement par le déploiement de la plateforme électronique dénommée TresorPay/TresorMoney.

En outre, il est prévu des campagnes de sensibilisation des populations sur des thématiques en lien avec le recouvrement de l’amende forfaitaire, la culture de son paiement, les infractions au Code de la route et le rôle de l’agent verbalisateur.

Dans le cadre du Comité interministériel de suivi des amendes judiciaires et forfaitaires, les acteurs entendent poursuivre les rencontres de concertation avec les parties prenantes intéressées (le Trésor public, Quipux Afrique, la police nationale, la gendarmerie nationale…) afin de clarifier les différents rôles, de préciser la répartition des compétences en matière de fourrière administrative et de coordonner les actions.

« Au demeurant, toute difficulté dans la mise en œuvre des recommandations de cet atelier devra être remontée pour que nous trouvions ensemble les moyens d’aboutir à la concrétisation des mesures adoptées d’un commun accord. C’est à cette condition que nous réussirons à optimiser le recouvrement des amendes forfaitaires », a soutenu Jacques Assahoré Assahoré, le Directeur Général du Trésor public ivoirien.

Côte d’Ivoire : vers un sit-in de souscripteurs immobiliers

Un collectif, se sentant « grugé », prévoit de se faire entendre, du 18 au 20 juillet, devant les locaux de l’Agence de gestion foncière (Agef) à Abidjan.Ils en ont ras-le-bol ! Les souscripteurs immobiliers de l’opération Bingerville-Blanchon, un site situé à l’Est d’Abidjan, la capitale ivoirienne, réclament leurs terrains. L’Agence de gestion foncière (Agef) a lotissé en 2015 une superficie de dix hectares pour 178 parcelles. La livraison des lots était prévue en 2017 « aux souscripteurs ayant quasiment tous soldé les échéances dues », a reconnu l’Agef dans un communiqué reçu à APA.

Poursuivant, l’Agence de gestion foncière a expliqué que « le blocage actuel résulte du non remboursement d’un prêt qu’elle a consenti auprès d’une banque avec une hypothèque prise sur le site de Blanchon ».

En effet, a précisé le document, le délai convenu pour le remboursement de la dette n’ayant pu être respecté, la banque a été contrainte de réaliser l’hypothèque conventionnelle. Depuis sa prise de fonction en août 2021, Anipko Melei, la nouvelle Directrice Générale de l’Agef, s’emploie à décanter la situation.

Toutefois, elle a rappelé que le règlement d’une telle affaire est soumis au respect de procédures administratives et financières dont les délais de traitement peuvent s’étendre dans le temps. C’est pourquoi, Anipko Melei dialogue avec les acquéreurs en vue de leur assurer que tout sera fait pour « trouver une issue heureuse » au problème.

Compte tenu de ses actions, l’Agence de gestion foncière a considéré que le projet de sit-in est de nature à exacerber la crispation et à compromettre le processus de sortie de crise en cours. Malgré l’impatience normale, elle a prôné l’apaisement. De son côté, le collectif de souscripteurs de terrains a justifié son plan d’actions par « l’absence de solutions et le refus d’être reçu par la direction générale de l’Agef ».

L’opération Bingerville-Blanchon, une zone en plein essor urbanistique, entre dans le cadre d’un programme du gouvernement ivoirien visant à offrir aux citoyens des parcelles viabilisées à coûts réduits.

Développement, économie et migration au menu des quotidiens et hebdomadaires marocains

La problématique du développement en Afrique, l’importance des événements artistiques et culturelles dans la reprise économique et la migration sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires et quotidiens marocains parus ce samedi.+La Vie Eco+ écrit que dans le message du Roi Mohammed VI adressé cette semaine au groupe africain des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales réunis à Marrakech, le souverain a mis le doigt sur un paramètre décisif qui constitue le cœur même de l’équation de développement, à savoir la productivité des facteurs censés générer la valeur et les richesses.

L’investissement réalisé par un Etat dans des infrastructures est censé générer de la valeur dans le sens où il doit drainer de l’investissement privé qui, lui, est créateur de valeur et d’emploi, explique le journal, ajoutant que dans cette lettre, le Souverain a soulevé, à juste titre, l’efficience de l’investissement public.

Au regard de ses ressources naturelles, malheureusement pas toujours valorisées à la faveur du continent, et de sa puissance démographique, l’Afrique a besoin plus que jamais d’unir ses forces et de revoir son modèle, fait-il observer.

Sous le titre “Festivals, la critique est aisée mais l’art est difficile”, +La Nouvelle Tribune+ écrit qu’« alors que la saison des Festivals culturels bat son plein, après deux longues années au chômage technique, et qu’enfin les Marocains sortent de chez eux, voilà que cela ne plaît pas à certains ».

Si des concerts de premier plan international sont organisés à grand renfort de sponsors privés, les critiques dénoncent le coût trop élevé de la culture face aux grands chantiers jugés prioritaires pour le pays, poursuit la publication, notant que le secteur événementiel, en réalité, est pourvoyeur d’emplois, souvent peu stables, qui dépendent ardemment de ces événements culturels, qu’ils soient destinés aux riches ou aux pauvres.

Les Festivals sont nombreux au Maroc et couvrent une diversité culturelle incroyablement riche qui touche tous les Marocains sans exception, fait savoir l’éditorialiste, ajoutant qu”il n’est pas interdit de préférer la musique gnaoua habituée des grandes scènes populaires à l’électro qui réunit des happy few.

Les moussems ou les festivals populaires n’ont pas moins de valeur culturelle parce que leurs spectateurs ne sont pas les plus riches, conclut-il.

+Assabah+ rapporte que les capacités du Royaume en matière de lutte contre le terrorisme et les crimes organisés transfrontaliers se renforcent par une nouvelle loi permettant la création d’un «centre national de traitement des informations relatives aux passagers et aux vols aériens». Il s’agit du projet de décret N° 2.21.624 portant application de l’article 212 de la loi portant code de l’aviation civile.

Dans le cadre de la mise en application de cette nouvelle législation, «les autorités marocaines ont entamé la mise en œuvre d’un projet relatif à la création d’un système de traitement préalable des données des passagers transitant par les aéroports marocains (API/PNR)», font savoir les deux publications.

Et de préciser qu’en vertu des nouvelles dispositions, «le transporteur aérien sera obligé d’envoyer aux autorités publiques les données API/PNR relatives aux vols commerciaux nationaux et internationaux et de soumettre tous les vols à ces procédures». Ces données seront ainsi soumises à un nouveau système de pointage, explique le quotidien, citant le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement.

Le nouveau centre national de traitement des informations relatives aux passagers et aux vols aériens, qui sera placé sous l’autorité du Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), aura principalement pour missions la mise en place et la gestion d’un nouveau système informatique.

Drame de Melilla : « Si on changeait de politique ? » (Migrants)

Au sein de la communauté africaine au Maroc, on réclame un changement dans la gestion du problème des migrants en transit vers l’Europe.La bousculade mortelle survenue le 24 juin dernier entre la ville marocaine de Nador et l’enclave espagnole de Melilla, située au Nord du Maroc, a provoqué l’émoi dans le monde entier. 23 migrants, parmi plus d’un millier de ressortissants de divers pays africains ont trouvé la mort après avoir pris part à un assaut contre la clôture séparant la cité marocaine de l’enclave espagnole.
Deux semaines environ après l’incident, la communauté africaine installée dans le royaume chérifien, reste encore sous le choc. Comme le reste des habitants du pays.
Emmanuel le pasteur, Souleymane l’artiste, Marcel le juriste, ou encore Franck l’activiste, confient à APA news leur effroi, leur interrogation sur les causes réelles de ce drame, mais aussi leur espoir que la mortelle bousculade serve de leçon pour tous: le Maroc, l’Espagne, l’Union européenne pour qu’ils revoient leurs politiques de gestion des migrations. Mais aussi les migrants, eux-mêmes, qui ne sont pas souvent exempts de responsabilité, selon eux.

Marcel, juriste, militant des droits de l’Homme et consultant, consultant en droit de la migration : 

« De toute l’actualité qui se chevauche ces derniers jours. Il y a des versions qui sont dites et d’autres qui viennent les contredire. J’estime qu’il y a une évidence qui a été ignorée et qui devait être prise en compte, à savoir que ces incidents sont le fait d’un mouvement de foule qui est un tueur en puissance. Il faut garantir la dignité des migrants et œuvrer à les intégrer et à leur garantir une vie décente ».
Emmanuel Bamadu, pasteur et président l’Association pour l’intégration des migrants, du Nigeria : 
Personne ne sait exactement ce qui s’est passé. Si je dois m’adresser aux migrants, je leur dirai que l’Europe n’est pas une finalité. Mourir sur les frontières est triste. Tous les risquent ne valent pas l’Europe. Pourquoi d’ailleurs ne pas rester au Maroc et construire son avenir ici au lieu d’aller mourir sur les frontières ». 

Franck Nama, président du réseau Afrique-Migration-Intégration : 
«  Je pense qu’une réaction à chaud  sur ce qui s’est passé entre Nador et Melillia, est difficile. Nous sommes des migrants. Nous voyons d’autres migrants mourir de cette façon, comme des combattants tombés sur le champ d’honneur les armes à la main. Nous sommes sous le choc. Nous ne savons pas tout ce qui s’est passé. Des hommes sont morts. Certains étaient des migrants. Mais d’autres étaient dee éléments de forces de l’ordre. Notre douleur est la même dans les deux cas, l’Union européenne et le Maroc doivent être interpellés pour résoudre la question de la migration. J’espère qu’après ce drame, ce problème des migrants africains en route pour l’Europe à partir du Maroc, les différents acteurs concernés vont se mettre au travail pour trouver une solution à cette question. Il faut un changement de politiques de gestion de la question migratoire ».

 Souleymane, artiste : 
« C’est une vraie catastrophe. La communauté internationale doit réagir pour que les migrants ne meurent plus de cette manière. Le Maroc qui a adopté ces dernières années une politique de régularisation des migrants doit accorder davantage de titres de séjour. Nous voulons juste trouver une vie meilleure ». 

Balla Moussa, président de d’une association de défense des droits des migrants : 
« Il y a des responsables dans cette affaire. Il fallait laisser les migrants entrer tranquillement à Melilia, puis les expulser vers le Maroc. Pourquoi on en est arrivé à cela? Le gouvernement marocain doit nous faciliter l’obtention des titres de séjour. Si les migrants gagnent un salaire décent, ils n’ont pas besoin d’aller se jeter dans la mer ou tenter le passage en force vers l’Europe ».

Jean-Claude Kassi Brou prend la tête de la Bcéao

Le nouveau Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) a prêté serment ce vendredi.Jean-Claude Kassi Brou a officiellement pris fonction comme Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao).

La cérémonie de passation des services s’est déroulée aujourd’hui au siège de l’institut d’émission à Dakar (Sénégal) en présence de son prédécesseur Tiémoko Meyliet Koné, récemment nommé vice-président de Côte d’Ivoire, de membres du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) et des vice-gouverneurs.

En application des dispositions de l’article 57 des statuts de la Banque centrale, M. Kassi Brou a été installé devant le président du Conseil des ministres de l’Umoa, Sani Yaya, par ailleurs ministre de l’Economie et des Finances du Togo.

Avant sa nomination à la Bcéao, le 4 juin dernier, l’économiste ivoirien était depuis mars 2018 le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans son pays, il a notamment été ministre de l’Industrie et des Mines de novembre 2012 à mars 2018.

Ida-20 : Macky Sall plaide pour l’assouplissement des procédures de décaissement

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) trouve que le continent noir n’absorbe pas suffisamment les fonds de l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).À quoi sert une reconstitution des fonds si l’argent disponible ne parvient pas à temps aux bénéficiaires potentiels ? Une question valable pour l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).

Lors d’une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains, tenue hier jeudi à Dakar, le président sénégalais Macky Sall s’est longuement épanché sur la problématique de la mise à disposition des fonds de l’Ida.

« Je voudrais remercier les partenaires pour le succès historique de la reconstitution de l’Ida avec un niveau record de 93 milliards de dollars.
Mais des sommes considérables n’ont pas été absorbées précédemment. Parfois les Etats n’ont pas les capacités de travailler vite et parfois les procédures pour l’utilisation des ressources sont dépassées », a déclaré le successeur de Félix Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine (UA).

Pour ce dernier, l’Afrique et ses partenaires doivent sans tarder réfléchir « ensemble à des mécanismes » dans le but de résoudre les problèmes de décaissement. Macky Sall considère qu’il y a des projets communs pour lesquels « des études à n’en plus finir » ne se justifient pas. Car par exemple « ce qui se fait de mieux au Nigeria peut directement être reproduit au Sénégal » à condition de « mutualiser les expériences dans les différents pays africains ».

Au-delà de la célérité des financements, le président sénégalais a beaucoup insisté sur « l’urgence d’un changement profond dans la manière d’utiliser les ressources de l’Ida ». En d’autres termes, il veut que « les fonds contribuent à soutenir la transformation structurelle de l’Afrique à travers l’exécution de projets et programmes en soutien à une relance durable et inclusive ».

Une attente qui colle au thème de l’Ida-20 : « Mieux reconstruire après la crise pour un avenir vert, résilient et inclusif ». Dans ce sens, le président en exercice de l’UA a souligné la nécessité que « l’Ida revienne sur les infrastructures ». En outre, a-t-il indiqué, la création d’emplois surtout pour les jeunes et d’activités génératrices de revenus principalement pour les jeunes et les femmes, des segments majoritaires de la population africaine, font partie des priorités.

À ce moment de son discours, Macky Sall a affirmé que l’Afrique a compris qu’elle doit changer de paradigme en matière d’éducation. « L’arrivée des jeunes sur le marché du travail se fait à une cadence insoutenable pour les Etats. Il faut donc trouver des canaux dérivés pour absorber une bonne partie dans les formations professionnelles. Ce qui leur ouvre la porte à l’emploi. Il faut donner une employabilité à cette jeunesse et non pas rester dans les schémas traditionnels post-indépendance où l’on forme des élites, de grands théoriciens, qui ne savent pas faire grand-chose », a soutenu le dirigeant sénégalais.

Poursuivant, il a mis l’accent sur le renforcement des capacités de réponses aux crises alimentaires et sanitaires puisque les assises de l’Ida-20 se sont tenues « dans un contexte marqué par le double impact de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine » alors que « les dépenses liées à la riposte sanitaire et à la résilience économique et sociale ont connu une hausse exponentielle ».

L’autre défi que l’Afrique doit relever, à en croire le président du Sénégal, c’est l’exploitation de ses ressources pour une transition énergétique juste et équitable afin d’y assurer l’accès universel à l’électricité et de soutenir l’industrialisation d’un continent où 600 millions de personnes vivent encore sans courant.  

« Nous nous battons pour qu’il ait une transition énergétique juste et équitable et pour que le gaz soit frappé du label vert. L’Afrique est engagée de manière très forte sur les énergies renouvelables, mais dans un pays le seul renouvelable ne saurait assurer le développement. Il nous faut alors une énergie de base », a fait savoir Macky Sall. Et selon lui, « elle ne peut venir actuellement que du fossile, du nucléaire ou du gaz » comme dans le reste du monde.

Concluant son propos, le chef de l’Etat sénégalais a invité ses pairs « à poursuivre la mise en place des politiques de bonne gouvernance des affaires publiques y compris par l’amélioration des recettes fiscales et la promotion du partenariat public-privé susceptible d’alléger la part de l’Etat dans certains investissements ».   

Les présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Denis Sassou-Nguesso (Congo), George Weah (Libéria), Julius Maada Bio (Sierra Leone), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et Samia Suluhu Hassan (Tanzanie) ont participé au Sommet Ida-20 constituant « une éclaircie dans la grisaille » aux yeux de leur hôte qui a tenu à les remercier pour avoir donné à la rencontre une empreinte solennelle.

Burkina : Damiba a tenu sa rencontre de « haut niveau »

Le président de la transition burkinabè a rencontré ce vendredi certains de ses prédécesseurs.Une réunion à trois. C’est le schéma qui s’est imposé au président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait prévu ce vendredi 8 juillet de rencontrer ses quatre prédécesseurs, Jean Baptiste Ouedraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré.

Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement population pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), étaient absents.

Selon le lieutenant-colonel Damiba, Michel Kafando, s’est absenté pour des raisons de santé, Isaac Zida pour des raisons administratives alors que Roch Kaboré a été empêché par ses partisans de participer à la réunion.

Du coup, seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, ont rencontré le locataire du palais de Kosyam dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays.

Au terme du huis-clos, le lieutenant-colonel Damiba a déclaré que « l’initiative de la rencontre avec les anciens chefs d’État poursuit un et unique objectif : la recherche de la cohésion sociale au regard de la situation difficile que traverse le Burkina Faso ».

« En plus des efforts fournis par les forces engagées et l’ensemble des populations contre le terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner avec nos prédécesseurs les meilleures conditions qui pourront créer et forger une solide cohésion entre burkinabè », a ajouté l’actuel homme fort de Ouagadougou.

Des propos qui sonnent comme une justification de la présence très controversée de Blaise Compaoré à ce processus. L’ancien président du Burkina Faso a été condamné en avril 2022 à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

Interviewée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabè estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara.

Les syndicats des magistrats ont, quant à eux, demandé à ce que les décisions de justice soient exécutées.

« Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de notre démarche, nous leur disons que le processus ne vise pas à cautionner l’impunité mais à contribuer à la recherche de solutions pour un Burkina Faso de paix et de cohésion », a répondu le président Damiba.

Les pèlerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj

Des centaines de milliers de musulmans ont prié vendredi sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj qui réunit le plus grand nombre de pèlerins depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.Les fidèles ont convergé depuis la vallée de Mina vers le Jabal al-Rahma (mont de la Miséricorde). Des milliers d’entre eux se sont ensuite retrouvés à la mosquée de Namirah, à proximité, pour la prière de midi.

Durant les deux années de pandémie, les autorités saoudiennes n’ont autorisé que quelques milliers d’habitants du royaume à effectuer le pèlerinage, contre 2,5 millions de musulmans du monde entier en 2019.

Cette année, un million de fidèles, dont 850.000 étrangers tirés au sort, ont été accueillis à La Mecque et Médine, les premiers lieux saints de l’islam dans l’ouest du royaume, à condition d’être vaccinés et de présenter un test PCR négatif.

Le pèlerinage ou le hajj est parmi les cinq piliers de l’Islam qui rassemble toutes les races et les nationalités du monde entier sur un seul niveau. Ici, il n’y a aucune différence entre le noir et le blanc, tous dans une seule tenue, et l’invocation est la même.

Les messages extérieurs et intérieurs du Hajj se rassemblent le jour d’Arafat, car c’est le jour de la supplication, et le jour d’affranchissement du feu, les mains ici sont dans une seule direction, le ciel pour demander le pardon et solliciter la miséricorde et la large magnanimité de Dieu.

Après le coucher du soleil, les pèlerins musulmans se rendent à Muzdalifah, arrivant parfois la nuit en raison de la surpopulation. Après leur arrivée à Muzdalifah, les pèlerins prient le Maghreb et Al-Ichaa conjointement. A Muzdalifah, les pèlerins ramassent des cailloux pour la lapidation du diable.

Le Hajj dans le contexte du Covid-19

L’époque des mesures draconiennes liées au Covid-19 est révolue, mais une certaine peur de la pandémie est toujours dans l’âme. Les autorités saoudiennes ont exigé que les pèlerins soient vaccinés contre la pandémie, ainsi qu’un test PCR.

Selon le porte-parole du ministère saoudien de la Santé, les pèlerins sont indemnes de toute maladie ou épidémie menaçant la santé publique, faisant savoir que l’Arabie saoudite a mis en place cette année plus de 4000 hôpitaux pour servir les pèlerins.

Sur un autre registre, les autorités saoudiennes oeuvrent pour la concrétisation d’un projet de numérisation du Hajj, dont les points les plus en vue sur le terrain jusqu’à présent, l’ambassade électronique et la pierre noire virtuelle.

Lancement du visa électronique « eVisa »

Le Maroc lance, à compter du 10 juillet 2022, la procédure d’octroi du visa électronique « eVisa » via la plateforme www.acces-maroc.ma, pour faciliter l’octroi de visa aux ressortissants étrangers soumis à cette formalité.Cette nouvelle mesure vise l’amélioration, la simplification et la modernisation des prestations consulaires. Elle s’inscrit dans la continuité des efforts consentis par le Maroc, aussi bien au niveau national qu’international, pour la digitalisation des prestations fournies par l’administration publique, indique vendredi un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.

Elle consacre la modernisation du travail consulaire au niveau des Missions Diplomatiques et Postes consulaires du Royaume, telle que préconisée par la stratégie du Ministère concernant la réforme de ce domaine. Le visa électronique est une autorisation unipersonnelle, dont la validité est de 180 jours maximum, à compter de sa date d’émission. Il permettra l’accès au territoire marocain pour un séjour de 30 jours maximum. T

Trois catégories de ressortissants étrangers bénéficieront du « eVisa » à savoir les ressortissants de certains pays, dont la liste est définie par les autorités marocaines compétentes (Thaïlande et Israël comme première étape), les ressortissants étrangers disposant d’un titre de résidence ou de séjour valide au moins 180 jours à la date de dépôt de la demande du visa électronique et résidant dans l’un des pays de l’Union Européenne, des Etats-Unis, d’Australie, du Canada, du Royaume-Uni, du Japon, de Norvège, de Nouvelle-Zélande et de Suisse ainsi que les ressortissants étrangers titulaires de l’un des visas non électroniques de pays Schengen, des Etats-Unis, d’Australie, du Canada, du Royaume-Uni, d’Irlande, et de Nouvelle-Zélande, à entrées multiples et valide au moins 90 jours à la date de dépôt de la demande du visa électronique.

Les demandes soumises en ligne par les ressortissants concernés, via www.acces-maroc.ma, et portant sur les visas « Tourisme » ou « Affaires », seront traitées dans un délai de 24h (Visa Express) et de 72h (Visa Standard).

Pour le lancement du « eVisa », le ministère a établi, en coordination avec les Départements concernés, un cadre juridique instituant le visa électronique et les moyens d’échange de données dans ce domaine. Le traitement des demandes de « eVisa », dans les délais arrêtés, sera assuré par des cadres, formés à cet effet, via la plateforme www.acces-maroc.ma, développée par les ingénieurs et techniciens de ce Département.

L’UE et le Maroc lancent un partenariat rénové en matière de migration

Dans le cadre du dialogue politique régulier entre le Maroc et l’Union Européenne (UE), la Commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson, et le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ont rencontré, vendredi à Rabat, le ministre marocain de l’Intérieur marocain, Abdelouafi Laftit.Tout en mettant en exergue les résultats probants de leur coopération basée sur la responsabilité partagée dans le domaine migratoire, ils ont convenu de rénover leur partenariat pour faire face, ensemble, aux réseaux de trafic des personnes, notamment suite à l’émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels, indique un communiqué du ministère marocain de l’Intérieur.

Ils ont aussi dénoncé les actions de ces réseaux de leurs complices et de tous ceux qui les aident.

La Commissaire et les ministres déplorent tous les décès des personnes qui essayent d’émigrer irrégulièrement, y inclus ceux qui ont eu lieu lors des derniers évènements douloureux du 24 juin 2022, regrettant également les blessés, y compris parmi les forces de l’ordre marocaines et espagnoles.

Ces évènements, outre leur dimension de tragédie humaine, démontrent l’extrême dangerosité et violence des réseaux de trafic de personnes qui sont prêts à tous les risques, souligne la même source.

Des enquêtes se poursuivent afin d’élucider les aspects en relation avec ces événements. Parallèlement, la Commissaire européenne et les deux ministres se sont félicités de la mission d’information effectuée par le Conseil National des Droits de l’Homme du Maroc en vue d’établir les faits, ajoute le communiqué, relevant que le respect des droits fondamentaux étant une valeur partagée par le Maroc et l’Union Européenne.

Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Commission et le Maroc pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union Européenne chargées des affaires intérieures.

Le Maroc est un partenaire stratégique et engagé de l’UE avec lequel le partenariat en matière de migration remonte à plusieurs années. La Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) constitue aujourd’hui un modèle de gestion migratoire des plus avancés, tant sur le plan législatif qu’institutionnel, ayant permis de régulariser la situation administrative de plusieurs milliers de migrants et de les intégrer dans la société marocaine.

Le Maroc est également l’un des États fondateurs du processus de Rabat et le Roi Mohammed VI est désigné par ces pairs Chefs d’États africains comme leader du Continent africain dans les questions migratoires, rappelle le communiqué.

Les efforts opérationnels du Maroc empêchent des dizaines de milliers de départs irréguliers vers l`Europe avec un nombre important secouru en mer. Le Maroc a également procédé, durant cette même période, au démantèlement d’une centaine de réseaux criminels de trafic de personnes.

Dans le cadre du nouveau pacte sur la migration et l’asile, la Commission met en place des partenariats en matière de migration avec les pays d’origine, de transit et de destination. Pour lutter contre les réseaux de trafic de personnes, mais aussi s’attaquer aux causes profondes de la migration et améliorer les possibilités de migration légale, de sorte que les personnes ne ressentent pas le besoin de risquer leur vie lors de voyages dangereux , conclut la même source.