Togo : 44 conteneurs saisis à déballer en enchères explosives demain !

L’Office Togolais des Recettes met à l’adjudication quarante-quatre conteneurs de marchandises saisies ou abandonnées dès le 8 octobre au Port de Lomé, transformant ainsi les ventes aux enchères en levier stratégique.

 

Lomé, 7 octobre 2025 – Et si la liquidation d’actifs dormants devenait un levier de croissance pour l’entrepreneuriat ? L’Office Togolais des Recettes (OTR) annonce la tenue d’une vente aux enchères publiques, axée sur la transparence, à la Direction des Opérations Douanières du Port Autonome de Lomé. L’événement débute le mercredi 8 octobre et se poursuivra les jours suivants. En effet, l’OTR proposera à l’adjudication quarante-quatre conteneurs renfermant des marchandises saisies ou abandonnées, offrant ainsi une opportunité significative aux opérateurs économiques avertis et aux particuliers en quête d’acquisitions avantageuses. Par conséquent, cette initiative a pour objectifs majeurs de désengorger les infrastructures portuaires, de renforcer la transparence des procédures et, fondamentalement, de mobiliser des recettes publiques.

 

Fluidité et rentabilité : Le double impératif stratégique

 

L’OTR ne transige pas sur ses objectifs : en premier lieu, ces ventes aux enchères, organisées de manière récurrente, portent sur les biens en souffrance sous douane ou confisqués pour irrégularités. Du textile exotique aux équipements de haute technologie, et même des denrées susceptibles de relancer certaines filières locales, un large éventail de lots est présenté.

La stratégie poursuivie est triple :

  • Premièrement, fluidifier le trafic portuaire en libérant l’espace occupé par les biens non dédouanés.
  • Deuxièmement, renforcer la confiance des acteurs économiques, car la transparence est un gage de bonne gouvernance des affaires.
  • Enfin, mobiliser des recettes fiscales qui sont essentielles à l’irrigation de l’économie togolaise.

C’est pourquoi dans un pays où le Port de Lomé s’affirme comme un hub ouest-africain en pleine expansion, cette démarche constitue une manœuvre stratégique conjuguant efficacité logistique et rentabilité fiscale.

44 Conteneurs  :  Modalités de participation et rigueur du processus

 

Les modalités de participation sont formelles : tout d’abord, les participants doivent acquérir une quittance non remboursable de   FCFA pour accéder à la vente, laquelle fait office de droit d’entrée.

Ensuite, une fois l’adjudication prononcée, l’adjudicataire doit effectuer le règlement au comptant sur place, incluant une majoration de des frais légaux, et doit procéder à l’enlèvement immédiat des lots adjugés. Toutefois, l’OTR insiste sur la rigueur du calendrier : ainsi, tout retard au-delà de le jour de l’adjudication entraînera l’annulation de la vente et la perte des droits. La position de l’OTR est sans équivoque : « Aucune réclamation ne sera prise en compte après l’adjudication. » Cette procédure, qui se veut rapide et implacable, s’aligne sur la volonté du Togo d’accélérer la digitalisation et la fluidité des affaires.

De surcroît, ces ventes aux enchères ne constituent pas un acte isolé ; au contraire, l’OTR les inscrit dans un rituel visant à assainir les stocks dormants et à injecter des liquidités dans le circuit économique. Le résultat escompté est qu’elles rendent le port plus aéré, permettent aux entrepreneurs de réaliser des acquisitions inattendues, et apportent plus de vitalité à l’économie. Que l’on soit un importateur-exportateur en quête d’opportunités ou bien un particulier à la recherche d’un lot intéressant, le Port de Lomé représente, à cette date, un lieu d’investissement majeur.

Êtes-vous prêt à saisir votre part de ces opportunités économiques au Togo ?

Togo : L’Activiste Grâce Bikoyi placé sous mandat de dépôt

Une vidéo, un mandat de dépôt : Grâce Bikoyi, sage-femme et militante, paie le prix fort pour avoir dénoncé la gouvernance togolaise.

 

Lomé, 7 octobre 2025 – La rapidité avec laquelle une critique publique, formulée via une vidéo en ligne, peut entraîner une incarcération, révèle la brutalité de la situation pour les voix dissidentes au Togo. C’est dans ce contexte que Grâce Koumayi Bikoyi, sage-femme de 35 ans, mère de deux enfants et militante reconnue pour son franc-parler, a été placée sous mandat de dépôt.

Les forces de sécurité l’ont interpellée le vendredi 3 octobre 2025 à son domicile d’Agoè-Nyivé, devant ses enfants, avant de la placer en garde à vue au Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC). Puis, dans l’après-midi du lundi 6 octobre, présentée au procureur de la République, elle s’est vu notifier un mandat de dépôt pour des charges extrêmement lourdes : appel à la révolte et tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Par conséquent, ces accusations, qui sont dignes d’une procédure d’exception, ont conduit à sa reconduite au SCRIC en attendant son transfert à la prison civile de Lomé.

 

Grâce Bikoyi : la répression d’une voix critique

 

D’ailleurs, cette interpellation n’est pas un événement isolé ; elle marque la deuxième fois que l’expression de Grâce Bikoyi est muselée par l’appareil sécuritaire togolais. En effet, les forces de l’ordre l’avaient déjà interpellée le 6 juin 2025 lors d’une manifestation du Mouvement du 6 juin (M66) contre le régime, où elle aurait subi des traitements « cruels, inhumains et dégradants » avant qu’elles ne la relâchent.

Sur les réseaux sociaux, où elle jouit d’une large audience en tant qu’influenceuse engagée, ses publications et vidéos critiquent sans concession la mauvaise gouvernance : de l’absence de réaction face aux déclarations du ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, à l’ONU, aux appels en faveur d’une véritable alternance politique. « Silence does not protect us » (Le silence ne nous protège pas), a-t-elle lancé dans une vidéo devenue virale sur la plateforme X juste avant son arrestation – un réquisitoire direct contre l’illusion d’un régime qui étouffe les critiques sous couvert de « sûreté nationale ».

 

Indignation et mobilisation de la société civile

 

Les sources judiciaires restent évasives, affirmant que ces accusations, brandies comme un bouclier anti-dissidence, visent à « protéger l’ordre public ». Cependant, pour les observateurs, il s’agit d’une tentative manifeste de mise sous silence.

C’est pourquoi sur X, l’indignation a généré une vague de réactions virales. « Ce n’est plus de la justice, c’est de l’intimidation », a tweeté Marthe Fare, présidente de PEN International au Togo, appelant instamment à la libération de l’activiste. De même, Nathaniel Olympio, du front « Touche Pas à Ma Constitution », a dénoncé la « criminalisation de la contestation » et exigé sa libération immédiate et inconditionnelle.

Zeus Komi Aziadouvo a repris cet écho en déclarant : « La courageuse Grâce Bikoni Koumayi de nouveau arrêtée », avec des interpellations d’Amnesty International et de l’ONU pour alerter sur les violations des droits humains. Ainsi, en quelques heures, les hashtags ont connu un pic, transformant son cas en symbole de la jeunesse togolaise qui refuse le mutisme face à un système verrouillé.

Néanmoins, au-delà de l’agitation numérique, c’est une professionnelle de la santé publique, une sage-femme qui œuvre en première ligne, qui paie un prix élevé. La personne qui sauve des vies en salle d’accouchement se retrouve désormais à lutter pour sa propre liberté. Par conséquent, placée sous mandat de dépôt, elle attend dans l’incertitude.

Dans un Togo où le gouvernement met en avant les réformes économiques, cette affaire jette une ombre crue sur l’état de la liberté d’expression. Dès lors, la question demeure : peut-on innover et critiquer sans risquer l’incarcération ? Jusqu’où s’étendra cette spirale de la répression ?

Fiscalité 2026 : le Nigéria taxe le travail du sexe

Le Nigéria franchit un cap inédit : à partir de janvier 2026, les revenus issus du travail du sexe seront soumis à l’impôt. Une réforme controversée qui élargit l’assiette fiscale aux secteurs informels, tout en soulevant des débats éthiques sur la reconnaissance économique et la criminalisation persistante.

 

Lagos, 6 octobre 2025 – Le gouvernement nigérian franchit une étape novatrice en matière de politique fiscale, en imposant la déclaration et la taxation des revenus issus du travail du sexe à compter du 1ᵉʳ janvier 2026. Taiwo Oyedele, président du Comité présidentiel sur la politique et les réformes fiscales, a annoncé cette mesure lors d’une session de sensibilisation tenue à Lagos. Celle-ci s’inscrit dans une vaste refonte des lois fiscales visant à élargir l’assiette imposable sans distinction d’activité professionnelle. Il a affirmé que l’État doit imposer tout revenu, quelle que soit la nature du service fourni, et a souligné que les nouvelles dispositions n’excluent aucun secteur informel, y compris les « runs girls » ou travailleuses du sexe.

 

Un élargissement de l’assiette imposable pour tous les secteurs

 

Cette initiative repose sur le principe fondamental d’une fiscalité inclusive, où tous les gains monétaires générés sur le territoire national sont assujettis à l’impôt, à l’instar des professions formelles comme le commerce ou les services numériques. Les autorités précisent que cette mesure ne saurait légaliser la prostitution, qui demeure illégale au Nigéria, mais cible uniquement les revenus afin qu’ils contribuent au budget de l’État.

Par ailleurs, cette taxation s’applique également à d’autres acteurs informels, tels que les influenceurs sur les réseaux sociaux ou les collecteurs de déchets (« agberos »), illustrant une volonté de rationaliser le système fiscal dans un pays où l’économie informelle représente une part substantielle du PIB.

Un rapport de 2024 met en lumière l’ampleur économique de ce secteur : à Lagos seulement, les dépenses liées aux relations sexuelles transactionnelles ont atteint environ 661 milliards de nairas, dont près de la moitié a directement bénéficié aux travailleuses du sexe. Ces fonds servent souvent à soutenir des familles, à financer l’éducation des enfants ou à couvrir des frais médicaux, dans un contexte de chômage élevé et de pauvreté touchant particulièrement les femmes. De ce fait, cette activité constitue pour de nombreuses Nigérianes un moyen de survie économique face à des opportunités limitées.

 

Implications sociales et éthiques d’une mesure controversée

 

Au-delà de son volet strictement fiscal, cette réforme soulève des débats profonds sur les plans social et moral. Des défenseurs des droits des travailleuses du sexe y voient une reconnaissance implicite de leur contribution à l’économie, ce qui pourrait potentiellement ouvrir la voie à une meilleure visibilité et à une protection accrue contre les abus et l’exclusion. Cependant, elle interroge l’hypocrisie perçue d’un État qui criminalise la prostitution tout en la taxant, comme l’illustre l’ironie soulevée par certains observateurs : « On peut aller en prison pour prostitution le matin et recevoir un avis d’imposition l’après-midi. »

Le public réagit de manière contrastée : certains saluent cette mesure comme équitable pour combler les déficits budgétaires, tandis que d’autres la dénoncent comme hypocrite ou stigmatisante, et craignent qu’elle expose davantage ces femmes à des poursuites judiciaires. À cet égard, le Nigéria se distingue comme pionnier en Afrique, où aucun pays n’a encore mis en place un système formel de taxation du travail du sexe en tant qu’activité économique.

 

Le Nigéria : Perspectives pour une fiscalité plus inclusive

 

Signées récemment par le président Bola Tinubu, ces réformes fiscales entreront en vigueur en janvier 2026 et visent à moderniser un système souvent critiqué pour son opacité. Elles pourraient générer des recettes supplémentaires substantielles, tout en posant les bases d’un dialogue national sur les droits des travailleurs informels.

Les autorités appellent à une sensibilisation accrue pour assurer une mise en œuvre fluide, tandis que les organisations de la société civile plaident pour des mesures complémentaires en matière de protection sociale. En définitive, cette décision inédite pourrait redéfinir les contours de l’économie nigériane, en intégrant ses marges les plus vulnérables au tissu fiscal national.

Lomé : l’UA muscle l’alerte précoce par les droits humains

Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants, l’Union africaine (UA) et ses partenaires internationaux ont franchi une étape stratégique visant à perfectionner les mécanismes de prévention des conflits. Du 29 septembre au 3 octobre 2025, un atelier de renforcement des capacités, intitulé « Renforcement des capacités des parties prenantes régionales sur l’intégration des droits de l’homme dans l’alerte précoce », s’est tenu à Lomé, au Togo.

Le Département des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité (PAPS) de la Commission de l’Union Africaine (CUA) a organisé cet événement de cinq jours, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Par ailleurs, l’initiative a bénéficié de l’appui du Bureau de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) auprès de l’Union africaine et a vu la participation active du Réseau d’alerte précoce et d’intervention de la CEDEAO (ECOWARN).

À Lomé, l’Union africaine et ses partenaires ont formé des acteurs régionaux à l’intégration des droits humains dans l’alerte précoce. Une initiative clé pour renforcer la prévention des conflits et consolider la paix en Afrique de l’Ouest.

Un rassemblement stratégique pour une approche proactive

 

Ce forum régional, qui réunit des acteurs de premier plan, vise à remodeler les systèmes d’alerte précoce en intégrant systématiquement une approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA). Les participants, issus d’un large spectre de parties prenantes, comprenaient des représentants des infrastructures nationales de paix, des institutions nationales des droits de l’homme (INDH), des organisations de la société civile (OSC) spécialisées dans la collecte de données, ainsi que des experts régionaux en alerte précoce. Cette diversité garantit une perspective holistique, alignée sur les impératifs de l’Agenda 2063 de l’UA, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et des autres instruments normatifs partagés.

Face à des menaces telles que l’extrémisme violent, l’instabilité politique et les conflits intercommunautaires, l’Afrique de l’Ouest bénéficie de cette initiative comme d’une riposte directe et préventive. En plaçant les violations des droits de l’homme – telles que la discrimination, la répression politique ou l’accès inéquitable aux ressources – au cœur des indicateurs prédictifs, l’atelier dépasse les réponses réactives pour promouvoir une prévention plus efficace et légitime.

Objectifs clés et activités pratiques

 

Les objectifs de cette formation étaient rigoureusement définis pour un impact mesurable :

  • Approfondir la compréhension du lien intrinsèque entre les violations des droits de l’homme et les dynamiques conflictuelles.
  • Doter les participants de compétences avancées pour identifier, analyser et rapporter les indicateurs liés aux droits humains.
  • Encourager l’apprentissage par les pairs et la collaboration interinstitutionnelle, afin de bâtir un réseau d’alerte précoce cohérent à l’échelle continentale.
  • Institutionnaliser l’approche HRBA dans les cadres nationaux et régionaux, assurant ainsi une durabilité à long terme.

Au cours de la semaine, les échanges ont privilégié des exercices pratiques : élaboration d’indicateurs spécifiques aux droits humains, analyse de méthodologies de collecte de données et affinage de modèles d’alerte précoce pour une plus grande sensibilité aux violations. De plus, une composante dédiée à la Formation des Formateurs (ToT) a permis aux participants de se préparer à diffuser ces acquis en cascade dans leurs pays respectifs, amplifiant l’effet multiplicateur à travers la région.

À Lomé, l’Union africaine et ses partenaires ont formé des acteurs régionaux à l’intégration des droits humains dans l’alerte précoce. Une initiative clé pour renforcer la prévention des conflits et consolider la paix en Afrique de l’Ouest.

Droits humains : clôture et perspectives d’action

 

Lors de la cérémonie de clôture, M. Issaka Garba Abdou, Chef de la Division de la gouvernance et des droits de l’homme au sein de la Direction de la gouvernance et de la prévention des conflits du PAPS, a souligné l’importance cruciale de cette initiative :

« La formation a permis de renforcer les capacités et de créer une communauté d’acteurs régionaux engagés dans l’intégration des droits de l’homme dans la prévention. L’Union africaine, à travers son cadre d’analyse et le plan décennal de l’Agenda 2063, se tient prête à soutenir les États membres et les parties prenantes dans cet engagement. Le véritable succès de la formation se mesurera à la mise en œuvre des connaissances acquises dans les pays respectifs des participants. »

Cette collaboration interinstitutionnelle renforce non seulement les capacités opérationnelles, mais aussi l’engagement collectif de l’UA envers une paix durable en Afrique. Les acquis de Lomé jettent les bases d’une intégration accrue des droits de l’homme dans les stratégies régionales, contribuant ainsi à une stabilité renforcée face aux défis contemporains.

Sanae Takaichi, Première Femme à la tête du Japon

Le Japon s’apprête à franchir un cap historique : Sanae Takaichi, figure conservatrice du PLD, devient la première femme à diriger le gouvernement. Entre fermeté sécuritaire, relance économique et leadership féminin, son investiture marque un tournant politique majeur dans l’archipel.

 

Tokyo, 6 octobre 2025 – La politique japonaise vient de franchir un cap historique. Sanae Takaichi, figure de proue du conservatisme au sein du Parti libéral-démocrate (PLD), a été élue à la tête de la formation majoritaire le 4 octobre dernier. Cette victoire pave la voie à son investiture imminente en tant que Première ministre du Japon. Âgée de 64 ans, elle est en passe de devenir la première femme à accéder à cette fonction suprême dans l’histoire de l’archipel, marquant une étape institutionnelle majeure dans un pays traditionnellement dominé par des dirigeants masculins.

 

Un contexte de renouvellement au sein du PLD

 

L’élection de Mme Takaichi s’inscrit dans le cadre du scrutin interne de 2025, organisé le 4 octobre pour désigner le successeur de Fumio Kishida, dont le mandat s’achève dans un climat de défis tant domestiques qu’internationaux. Le PLD, parti qui a gouverné le Japon de manière quasi-ininterrompue depuis l’après-guerre, a manifestement privilégié cette dirigeante de ligne dure dans l’espoir de restaurer la confiance d’un électorat éprouvé par les scandales de financement et les tensions géopolitiques. D’ailleurs, le Parlement entérinera son accession au pouvoir exécutif dans les jours à venir, fort d’une majorité confortable à la Chambre des représentants, et aucune opposition significative ne s’y opposera.

 

Sanae Takaichi : portrait d’une leader à la fermeté inébranlable

 

Élue pour la première fois à la Chambre des représentants en 1993, initialement en tant qu’indépendante avant de rallier le PLD, Sanae Takaichi incarne une vision résolument conservatrice et nationaliste. Ancienne ministre de la Sécurité économique, elle est aussi reconnue pour ses positions intransigeantes concernant la défense nationale et ses critiques acerbes envers la Chine, ce qui lui vaut le surnom de « faucon de Pékin ».

Son élection, accueillie par une ovation lors du congrès du parti, reflète le désir d’une posture ferme face aux impératifs sécuritaires en Asie-Pacifique. Parallèlement, elle s’est engagée à mener une gouvernance axée sur la revitalisation économique et le renforcement de la cohésion sociale.

 

Défis et perspectives pour la nouvelle administration

 

Par ailleurs, la nouvelle Première ministre héritera d’une feuille de route particulièrement chargée : une population vieillissante qui exerce une pression croissante sur les systèmes de retraite et le marché du travail, une immigration en progression suscitant d’importants débats sociétaux, et des relations délicates avec les puissances régionales voisines.

Mme Takaichi a d’ores et déjà défini ses priorités, qui se concentrent sur la sécurité économique et la promotion accrue du rôle international du Japon, tout en insistant sur l’impératif d’unité nationale. Son mandat, qui s’étendra jusqu’aux élections législatives de 2027, fera l’objet d’un examen minutieux de la part des alliés, notamment les États-Unis, ainsi que de la communauté internationale.

Au-delà de son caractère pionnier, cette nomination met en lumière l’évolution progressive des institutions japonaises vers une plus grande inclusion. Le Japon, puissance économique mondiale, inaugure ainsi une ère de leadership féminin susceptible d’influencer durablement sa trajectoire politique. Tous les regards convergent désormais vers la première allocution de Mme Takaichi, attendue sous peu, afin d’esquisser les contours de sa vision pour l’archipel.

14 h 26 de règne fantôme : Lecornu, le PM Éclair qui s’effondre plus vite qu’un château de cartes

Ah, la belle France ! Celle où les gouvernements naissent dans l’euphorie d’un tweet présidentiel et meurent avant le premier café du matin. Sébastien Lecornu, ce fidèle soldat de l’Élysée passé de ministre des Armées à Premier ministre en un claquement de doigts, aura tenu… 14 heures et 26 minutes. Record du monde de longévité politique ?

 

Paris , 6 octobre 2025 –  La scène politique française s’est une fois de plus muée en un spectacle d’une intensité et d’une brièveté déconcertantes. Si la République a souvent été dépeinte comme le théâtre des grands hommes, elle ressemble aujourd’hui à une tragi-comédie dont les actes se consomment en quelques heures. Sébastien Lecornu, fidèle lieutenant de l’Élysée, a vu son mandat de Premier ministre s’achever après seulement quatorze heures et vingt-six minutes.

Ce laps de temps, plus proche du record éphémère que de la longévité politique, confère à l’événement une tonalité d’absurdité shakespearienne. Nommé la veille pour tenter d’apporter une solution à la crise de gouvernance, il a présenté sa démission ce lundi 6 octobre 2025, immédiatement acceptée par le Président Emmanuel Macron. Derrière l’aspect burlesque de cette séquence, c’est aussi la fragilité du système institutionnel français qui se trouve brutalement exposée.

 

L’Aube d’un Mirage : nomination éphémère et chaos stratégique

 

La nomination de M. Lecornu, 43 ans, figure emblématique de la mouvance macroniste, intervenait après un interrègne de vingt-sept jours suivant la démission de son prédécesseur. Son gouvernement, rapidement constitué, a été perçu comme un remaniement opportuniste des équipes sortantes, agrémenté de quelques figures de la droite dans une tentative d’« élargissement majoritaire ».

Cependant, cette stratégie s’est effondrée instantanément. Les signaux envoyés à l’allié potentiel, Les Républicains (LR), ont été mal interprétés ou jugés insuffisants. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a immédiatement fustigé un « manque de confiance » et une « rupture totale », allant jusqu’à convoquer une réunion d’urgence. L’ambition de « rassemblement » professée par l’Élysée s’est ainsi heurtée à une réalité amère : l’absence d’un consensus véritable. Le Conseil des ministres prévu a été annulé, scellant le destin d’une équipe qui n’a même pas eu le temps d’entrer en fonction.

Le Ministre des Armées propulsé à Matignon n’aura pu qu’assister à l’implosion de son équipe. La droite s’est sentie lésée, tandis que l’extrême droite, par la voix de Marine Le Pen, a promptement réclamé une dissolution de l’Assemblée nationale, arguant qu’« au bout du chemin, il n’y a pas de solution. La seule décision sage, c’est de revenir aux urnes ! » Simultanément, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a surenchéri, suggérant que la « destitution de Macron est souhaitable, donc possible ». Ces prises de position, si elles peuvent prêter à sourire par leur rapidité, témoignent d’une polarisation extrême qui obère toute perspective de stabilité.

 

Réactions en chaîne : l’implosion sous le regard national et européen

 

La communication de l’Élysée est restée d’une sobriété glaciale : « Le Premier ministre a remis la démission, acceptée », a indiqué un bref communiqué, cherchant à minimiser l’ampleur de la déroute. Tandis que la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, tentait l’exercice de la prudence en évoquant la possibilité d’un « dialogue encore possible », d’autres voix, comme celle d’Agnès Pannier-Runacher, ont exprimé une vérité plus crue : « Nul ne pourra gouverner sans la gauche. »

L’émoi a d’ailleurs franchi les frontières. En Allemagne, voisin et partenaire majeur, le gouvernement a exprimé son inquiétude quant à la « stabilité de la France en Europe », soulignant l’importance de la situation pour l’ensemble de l’Union européenne.

Sur les plateformes de réseaux sociaux, l’agitation a atteint son paroxysme : LFI a déposé une motion de destitution contre le Président, le RN a réitéré son appel à la dissolution. Quant à M. Retailleau, il s’est défendu de toute responsabilité dans cet échec, malgré les rumeurs persistantes d’une tentative avortée de rapprochement avec l’exécutif.

 

Les options à venir : Épilogue ou Nouveau Prélude ?

 

Le Président Macron se retrouve désormais face à un dilemme institutionnel de taille, avec quatre issues principales :

  1. Nommer un nouveau Chef de Gouvernement : une option qui pose la question de la personnalité capable de débloquer une majorité introuvable.
  2. Dissoudre l’Assemblée Nationale : une voie extrêmement risquée qui pourrait offrir une majorité absolue au Rassemblement National.
  3. Continuer en l’état : laisser le pays en pilotage automatique jusqu’à la fin du quinquennat en 2027.
  4. Une initiative institutionnelle majeure : tenter un référendum ou une démarche de réforme profonde des institutions.

Cette République, marquée par un exécutif fort mais incapable de composer avec un corps législatif fragmenté, donne le sentiment d’atteindre ses limites. Le « réformateur » autoproclamé récolte les fruits de son isolement politique : une Assemblée hostile, une droite revancharde et une opposition radicalisée. Le mandat de 14 heures et 26 minutes de M. Lecornu n’est pas une simple anecdote ; il est le symptôme manifeste d’un système qui se fissure.

Le Matignon est redevenu un bureau vacant, suscitant une question ironique et légitime : combien de temps s’écoulera avant l’annonce du prochain « sauveur » ? L’horloge constitutionnelle tourne, et cette crise éprouve désormais la patience de l’opinion publique.

Fiscalité et Développement : Le Dr ADOYI Défend une Stratégie Hybride pour l’Afrique de l’Ouest

À Freetown, le 7ᵉ Dialogue Politique du FAFOA réunit experts et décideurs pour repenser la fiscalité comme levier de développement. Le Dr ADOYI y défend une vision stratégique : mobiliser les ressources intérieures tout en attirant les investissements durables.

Freetown, 3 octobre 2025 –Dans un contexte où les déficits budgétaires chroniques et la dépendance aux aides extérieures freinent l’essor économique ouest-africain, le 7ᵉ Dialogue Politique de Haut Niveau du Forum des Administrations Fiscales de l’Afrique de l’Ouest (FAFOA/WATAF) a jeté un pont entre théorie et pratique. Du 15 au 19 septembre, sous le thème « Financer le développement par des systèmes fiscaux efficaces », cet aréna de haut vol a réuni fiscalistes chevronnés pour décortiquer les leviers de la Mobilisation des Ressources Intérieures (MRI).

Au cœur des débats se trouvaient les leçons tirées des réformes fiscales réussies en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, qui ont su conjuguer attractivité pour les Investissements Directs Étrangers (IDE) et avancement des Objectifs de Développement Durable (ODD). Le Dr Esso-Wavana Ahmed ADOYI, conseiller du Président de la République togolaise, député à l’Assemblée nationale et expert émérite en fiscalité et budgétisation, y a brillé en tant que panéliste, offrant ainsi un éclairage stratégique sur ces dynamiques transrégionales.

Le 7ᵉ Dialogue du FAFOA explore les réformes fiscales pour financer le développement en Afrique de l’Ouest. Le Dr ADOYI plaide pour une fiscalité incitative, verte et inclusive, au service des ODD et de l’Agenda 2063.

Un forum pour repenser la fiscalité comme catalyseur d’IDE

 

Invité par Jules Tapsoba, Secrétaire exécutif du FAFOA/WATAF, le Dr ADOYI a animé les discussions sur le sous-thème : « Quelles leçons l’Afrique de l’Ouest peut-elle tirer des réformes réussies de la politique fiscale dans d’autres régions qui ont attiré des investissements du secteur privé tout en faisant progresser les objectifs de développement durable ? »

Face à une galerie d’administrateurs fiscaux, d’économistes et de représentants du privé, il a plaidé pour une fiscalité incitative : des incitations ciblées comme les crédits d’impôt pour les énergies renouvelables (inspirées du modèle vietnamien) ou des régimes simplifiés pour les PME. Ces mesures ont, par exemple, propulsé les IDE en Indonésie de 20 milliards à plus de 40 milliards de dollars annuels entre 2010 et 2020.

« Ces réformes ne sont pas qu’un ajustement technique ; elles redessinent les flux de capitaux vers des secteurs alignés sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine », a-t-il souligné, liant habilement MRI et ODD 8 (travail décent et croissance économique) ainsi qu’à l’ODD 13 (lutte contre le changement climatique).

Pour les experts en finance, ce dialogue transcende le cadre bilatéral : il met en lumière les faiblesses structurelles de la sous-région, où la pression fiscale effective avoisine les 15 % du PIB contre 25 % en moyenne émergente, limitant les investissements dans les infrastructures critiques. Les échanges ont également  mis en exergue une collaboration « in-in » renforcée entre administrations fiscales ouest-africaines – de la NRA sierra-léonaise à la DGI burkinabè – intégrant le secteur privé et la société civile comme co-architectes de réformes.

Des cas concrets, comme la numérisation des déclarations fiscales au Chili qui a boosté la conformité de 30 %, ont été disséqués pour leur potentiel d’adaptation à la CEDEAO, où les pertes liées à l’évasion fiscale s’élèvent à 50 milliards de dollars par an.

Une plateforme d’échanges pour une MRI optimisée

 

Organisé à Freetown sous l’égide de la National Revenue Authority (NRA) sierra-léonaise, cet événement a démontré que la fiscalité ouest-africaine peut s’appuyer sur des partenariats public-privé pour financer des initiatives phares comme l’Agenda 2063 ou les ODD. Par ailleurs, le Dr ADOYI, dont l’expertise en budgétisation prospective est reconnue au Togo, a salué cette « véritable occasion d’échanges d’expériences », soulignant comment une fiscalité verte – taxes carbone recyclées en subventions pour l’agroforesterie – pourrait attirer des fonds ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) des investisseurs institutionnels.

« Les administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest peuvent compter sur une collaboration renforcée, en y intégrant le privé pour une MRI optimale », a-t-il martelé, évoquant des modèles où les PPP ont multiplié par trois les recettes fiscales non pétrolières au Nigeria.

Le Secrétariat exécutif du FAFOA, dirigé par M. Tapsoba, mérite les éloges pour avoir orchestré ces débats, de même que la NRA sierra-léonaise, sous la houlette de sa Commissaire générale, pour sa logistique irréprochable. Un clin d’œil spécial à la Directrice Générale des Impôts du Burkina Faso, présidente en exercice du FAFOA, pour avoir piloté ces travaux avec maestria. Ces remerciements, exprimés par le Dr ADOYI, résonnent comme un appel à l’action : transformer ces insights en politiques concrètes pour une sous-région résiliente.

Le 7ᵉ Dialogue du FAFOA explore les réformes fiscales pour financer le développement en Afrique de l’Ouest. Le Dr ADOYI plaide pour une fiscalité incitative, verte et inclusive, au service des ODD et de l’Agenda 2063.

Perspectives : vers une fiscalité ouest-africaine 2.0

 

Pour les analystes financiers, ce 7ᵉ Dialogue n’est pas qu’un colloque : c’est un véritable blueprint pour une fiscalité hybride qui aligne attractivité des IDE sur les impératifs durables. En tirant des leçons d’ailleurs – simplification administrative au Mexique, fiscalité numérique en Corée du Sud –, l’Afrique de l’Ouest pourrait aussi viser une hausse de 5 points de la MRI d’ici 2030, libérant des milliards pour des projets comme le corridor Dakar-Lomé ou les hubs verts de la ZLECAf. Le Dr ADOYI, en tant que pont entre Lomé et ces arènes régionales, incarne cette ambition.

Reste à traduire ces leçons en réformes audacieuses : les marchés émergents attendent, et l’Afrique de l’Ouest a les cartes en main pour miser gros.

Lomé : le Sénat et l’Assemblée unis pour le budget 2026

À Lomé, l’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire du Sénat réunit les présidents des deux chambres. Une démonstration de cohésion institutionnelle qui annonce une session budgétaire stratégique pour le développement du Togo.

 

Lomé, 3 octobre 2025 – Dans un geste symbolique de cohésion institutionnelle, Sevon-Tépé Kodjo Adedze, président de l’Assemblée nationale togolaise, a pris part jeudi à la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2025 du Sénat, au Palais des Congrès de Lomé. Accompagné de Son Excellence Barry Moussa Barqué, président du Sénat, ainsi que de sénateurs et de députés membres du Bureau de la représentation nationale, cette participation réaffirme la synergie entre les deux chambres du Parlement, au service de l’intérêt supérieur de la Nation et du bien-être des citoyens.

Le président de l’Assemblée nationale participe à l’ouverture de la session ordinaire du Sénat. Cette synergie parlementaire marque le lancement des travaux sur le budget 2026 et renforce l’unité républicaine togolaise.

Une ouverture qui pose les jalons de la session budgétaire

 

La séance inaugurale, présidée par Barry Moussa Barqué, marque le coup d’envoi d’une période clé pour l’examen des affaires publiques. Comme l’a souligné Sevon-Tépé Kodjo Adedze dans une déclaration post-événement, « à travers notre présence, nous avons réaffirmé notre volonté de renforcer la collaboration entre les deux chambres et de promouvoir la synergie des institutions de la République ». Ce message d’unité intervient dans un contexte où le Sénat, chambre haute du bicamérisme togolais instauré par la Constitution de la Vᵉ République, joue un rôle essentiel dans l’équilibre des pouvoirs et la représentation territoriale.

Cette deuxième session ordinaire de 2025, axée sur les questions budgétaires, précède de peu l’ouverture de la session correspondante de l’Assemblée nationale, prévue le 7 octobre prochain. Conformément à l’article 12, alinéa 1ᵉʳ de la Constitution, les chambres du Parlement se réunissent de plein droit en deux sessions ordinaires par an, chacune durant trois mois. Cette navette parlementaire permettra également au Sénat d’examiner, dès sa transmission par l’Assemblée, le projet de loi de finances pour l’exercice 2026, un texte qui s’annonce comme un instrument stratégique pour la relance économique et la mise en œuvre des priorités nationales.

Synergie institutionnelle au cœur des enjeux nationaux

 

Cette deuxième session ordinaire incarne l’engagement des élus à transcender les clivages pour aborder les défis contemporains du Togo.  Dans un pays où la Vᵉ République vise à consolider la démocratie participative, cette collaboration interchambres est cruciale pour légiférer sur des dossiers majeurs : réforme fiscale, infrastructures durables, ou encore inclusion sociale.

Barry Moussa Barqué, en ouvrant les travaux, a quant à lui insisté sur l’importance de cette session pour « consolider les acquis démocratiques et répondre aux aspirations légitimes du peuple togolais ». La présence conjointe des bureaux des deux assemblées illustre une maturité institutionnelle qui, selon des observateurs, pourrait aussi inspirer d’autres parlements ouest-africains en quête de stabilité.

Le président de l’Assemblée nationale participe à l’ouverture de la session ordinaire du Sénat. Cette synergie parlementaire marque le lancement des travaux sur le budget 2026 et renforce l’unité républicaine togolaise.

Perspectives : vers un budget 2026 au service du développement

 

À l’horizon de cette session, les regards se tournent vers l’examen imminent du budget 2026, qui devra intégrer les engagements togolais envers les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Avec l’Assemblée nationale appelée à emboîter le pas la semaine prochaine, le processus législatif s’annonce fluide et collaboratif, présageant aussi des réformes ambitieuses pour une croissance inclusive.

En conclusion, l’ouverture solennelle du Sénat  n’est pas seulement un rite parlementaire ; c’est un signal fort d’unité républicaine, où les voix de Lomé et des régions convergent pour forger l’avenir du Togo. Les citoyens attendent de voir comment cette synergie se traduira en politiques concrètes, au bénéfice de tous.

Lomé : le Sénégal renforce son ancrage diplomatique au Togo

À Lomé, l’arrivée de l’Ambassadeur Mamadou Moustapha Loum marque une nouvelle étape dans l’axe stratégique Dakar–Lomé. Coopération agricole, commerciale et culturelle : le Sénégal et le Togo affirment leur volonté commune de bâtir une Afrique de l’Ouest intégrée et résiliente.

 

Lomé, 3 octobre 2025 – Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest aspire à une intégration plus cohérente face aux défis sécuritaires et économiques, la remise des lettres de créance du nouvel ambassadeur du Sénégal au Togo marque un jalon stratégique. Ce jeudi 2 octobre, le Président de la République togolaise, Jean-Lucien Kwassi Lanyo Savi de Tové, a officiellement accueilli Mamadou Moustapha Loum, émissaire de Dakar.

Cette audience a transcendé le protocole afin d’incarner la continuité d’un partenariat bilatéral exemplaire. Avec un accent mis sur les volets économique, agricole, commercial et culturel, cette nomination s’inscrit dans la foulée de la visite officielle du Président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Lomé en juillet dernier, scellant ainsi un « axe Dakar-Lomé » ambitieux.

Le nouvel ambassadeur du Sénégal au Togo, Mamadou Moustapha Loum, remet ses lettres de créance. Cette nomination renforce l’axe Dakar–Lomé et relance les ambitions bilatérales en matière d’agriculture, commerce et diplomatie régionale.

Une continuité diplomatique ancrée dans l’Histoire

 

Les relations entre Lomé et Dakar, forgées dès 1964 par des accords fondateurs en matière juridique, diplomatique, commerciale et culturelle, ont toujours été un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat s’est enrichi au fil des décennies par des consultations de haut niveau, témoignant d’une amitié qui dépasse les contingences géopolitiques.

Comme l’a souligné l’Ambassadeur Loum lors de son audience inaugurale, « ma mission s’inscrit dans la continuité des relations bilatérales ». Il évoque explicitement la visite de travail de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye, survenue les 25 et 26 juillet 2025, au cours de laquelle les deux Chefs d’État – aux côtés du Président du Conseil togolais Faure Essozimna Gnassingbé – ont convenu de dynamiser cet axe stratégique.

Cette rencontre a non seulement salué le climat de paix et de stabilité togolais, mais a également plaidé pour une intensification de la coopération bilatérale et multilatérale, notamment face aux enjeux climatiques qui menacent les chaînes de valeur agricoles communes.

Dès lors, pour les diplomates chevronnés, cette séquence n’est pas anodine : elle reflète la volonté sénégalaise, sous l’impulsion du Président Faye, de repositionner Dakar comme un pivot ouest-africain, et ce, en s’appuyant sur le rôle clé du Togo au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA. L’Ambassadeur Loum, juriste et administrateur civil aguerri, porte cette vision car il dispose d’une expérience de près de trente ans au service de la diplomatie sénégalaise. Ancien Consul général à Madrid, Chargé d’affaires a.i. à New York, Premier Secrétaire à Kingston (Jamaïque) et deuxième Conseiller à Washington D.C., il apporte aussi un bagage multiculturel idéal pour naviguer dans les complexités des négociations bilatérales.

 

Priorités sectorielles : de l’agro-business à la diplomatie culturelle

 

Au cœur des échanges, l’Ambassadeur a tracé les contours de son mandat : « L’accent sera principalement mis sur les aspects économiques, le développement des échanges dans les secteurs agricoles, du commerce et de la culture. »

Dans un sous-continent où l’agriculture représente plus de 60 % de l’emploi et où les perturbations climatiques – sécheresses au Sahel, inondations côtières – exigent une résilience collective, ce focus est donc stratégique. Le Sénégal, avec ses exportations de riz et de produits halieutiques, tandis que le Togo est hub logistique pour le corridor Abidjan-Lagos, pourraient mutualiser leurs expertises pour des chaînes d’approvisionnement plus robustes, alignées sur les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.

Sur le plan commercial, l’opportunité d’un renforcement des échanges intra-CEDEAO est évidente : les deux pays, signataires de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), pourraient accélérer la mise en œuvre de protocoles douaniers facilitant les flux transfrontaliers. Culturellement, des initiatives conjointes – festivals, échanges universitaires – pourraient consolider le « soft power » ouest-africain, tout en contrebalançant les influences extérieures.

Comme l’a insisté M. Loum, « les relations entre le Togo et le Sénégal ont toujours été excellentes », et ainsi l’intégration sous-régionale reste une « priorité » partagée. Il prévoit à ce titre d’augmenter le nombre de contacts de haut niveau, un engagement qui pourrait catalyser des sommets bilatéraux ou trilatéraux impliquant des acteurs comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire.

Vers une sous-région unie : implications géopolitiques

 

Pour les observateurs diplomatiques, cette accréditation arrive à un moment pivotal. Le Togo, pilier de la médiation régionale – de la crise malienne à la transition guinéenne – et le Sénégal, qui a récemment annoncé le retrait des bases militaires étrangères d’ici 2025, partagent une vision souverainiste.

Par conséquent, ensemble, ils pourraient impulser une réforme de la CEDEAO, en faveur d’une monnaie commune ou d’une force de réaction rapide. L’arrivée de M. Loum, saluée sur les réseaux comme un « moment fort pour relancer les liens historiques », renforce cette dynamique unitaire.

En somme, cette audience n’est pas qu’un rituel protocolaire : elle pave la voie d’un partenariat renouvelé, où Lomé et Dakar, unis par l’histoire et l’ambition, pourraient redessiner les contours d’une Afrique de l’Ouest prospère et autonome. Les diplomates du continent y verront un appel à l’action – car dans les couloirs de la sous-région, les alliances d’aujourd’hui forgent les victoires de demain.

Alerte sur les pesticides – Un rapport choc pour sauver l’agriculture togolaise

À Lomé, le Togo franchit un cap décisif : un rapport alarmant sur les résidus de pesticides vient d’être validé. Objectif est de protéger la santé publique, restaurer les écosystèmes et amorcer une transition vers une agriculture durable.

 

Lomé, 3 octobre 2025 –Dans un pays où l’agriculture nourrit plus de 60 % de la population, l’usage effréné de pesticides chimiques menace non seulement la santé des consommateurs, mais aussi la fragile toile des écosystèmes togolais. Le 30 septembre dernier, le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) a clos un chapitre crucial avec l’atelier de validation d’un rapport final sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes. Ce document, fruit d’un projet pilote soutenu par la FAO, dresse un portrait alarmant de la contamination et ouvre la voie à une gestion plus rationnelle – un enjeu vital pour la résilience environnementale en Afrique de l’Ouest.

Le Togo valide un rapport national sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes. Soutenu par la FAO, ce projet pilote ouvre la voie à une agriculture plus saine et à une meilleure sécurité alimentaire.

Alerte sur les pesticides : une épidémie silencieuse au cœur des champs togolais

 

Le secteur agricole togolais, pilier économique et social, ploie sous le poids de défis multiples : invasions de ravageurs amplifiées par le changement climatique, dégradation accélérée des sols et une pression démographique qui pousse les fermiers à maximiser les rendements. Par conséquent, on observe une intensification spectaculaire de l’usage des pesticides au cours des deux dernières décennies.

Insecticides, herbicides, rodenticides et fongicides – ces armes chimiques contre les nuisibles sont devenus omniprésents, mais leur application souvent anarchique génère des retombées catastrophiques.

Des études locales soulignent déjà l’ampleur du problème : à Lomé, seuls 6,3 % des maraîchers sont conscients des risques de contamination des eaux et de l’environnement par ces substances. Pire encore, des enquêtes révèlent des concentrations de résidus de pesticides dans les légumes bien au-delà des limites acceptables, exposant ainsi agriculteurs, consommateurs et écosystèmes à un cocktail toxique. En effet, ces produits, en s’infiltrant dans les sols et les nappes phréatiques, altèrent la biodiversité, déciment la faune aquatique et contribuent à l’eutrophisation des rivières – un cercle vicieux qui exacerbe la vulnérabilité face au réchauffement global.

 

Le projet FAO : de l’évaluation à l’action

 

C’est dans ce contexte que le « Projet d’appui à la gestion efficiente des pesticides dans le secteur agricole au Togo » (décembre 2023-septembre 2025) a vu le jour, financé par la FAO.

Porté par le MERF, il a permis une étude approfondie sur le commerce et l’utilisation des pesticides, l’élaboration d’un plan de renforcement des capacités, ainsi que la formation des directeurs préfectoraux de l’environnement et de la santé à une gestion rationnelle de ces produits.

Lors de l’atelier de validation à Lomé, une quarantaine de spécialistes – toxicologues, écologues et agronomes – ont disséqué le rapport final. Présentations, débats et amendements ont abouti à un consensus : ce document deviendra la feuille de route pour mobiliser de nouveaux financements et contrer la contamination des produits agricoles. « L’utilisation des pesticides est une réalité qui cause beaucoup de problèmes de santé, entre autres les cancers et les empoisonnements dans le pays », a martelé DJIWA Oyétoundé, chef de bureau de la FAO au Togo, soulignant les liens directs entre ces expositions chroniques et l’épidémie de maladies non transmissibles.

Ouvert par le Colonel DIMIZOU Aoufoh Koffi, Secrétaire Général du MERF, l’événement a résonné comme un appel à l’urgence. « Au nom du ministre, je remercie la FAO pour son appui financier. Les travaux de cet atelier vont aider à améliorer la sécurité sanitaire des aliments et à protéger les populations togolaises contre les risques liés à l’utilisation des pesticides », a-t-il déclaré, insistant sur l’impératif d’une approche holistique qui intègre la préservation des écosystèmes.

Le Togo valide un rapport national sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes. Soutenu par la FAO, ce projet pilote ouvre la voie à une agriculture plus saine et à une meilleure sécurité alimentaire.

Au-delà de la santé : un bouclier pour la biodiversité

 

Pour un expert en environnement, ce rapport togolais transcende les frontières locales. Il met en effet en lumière un fléau continental : en Afrique subsaharienne, l’usage inadapté de pesticides – souvent importés sans évaluation rigoureuse des risques – érode la fertilité des sols, favorise la résistance des ravageurs et accélère la perte de biodiversité.

Des analyses récentes au Togo identifient des pesticides hautement dangereux, avec des impacts potentiels sur la santé humaine et l’environnement qui appellent à une régulation draconienne. Imaginez les conséquences : des chaînes alimentaires empoisonnées, des pollinisateurs en péril, et des aquifères contaminés qui compromettent l’accès à l’eau potable pour des générations.

Ce projet pilote pourrait inspirer une vague de réformes : promotion de l’agroécologie, surveillance satellitaire des zones à risque, et incitations à des alternatives biologiques. Par conséquent, en validant ce rapport, le Togo ne se contente pas de documenter un problème ; il pose les bases d’une transition vers une agriculture régénératrice, alignée sur les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.

Reste à transformer ces mots en actes. Avec le climat qui s’emballe et les ressources qui s’épuisent, ce rapport n’est pas qu’un diagnostic – c’est un manifeste pour un Togo vert, résilient et vivable. Les experts du monde entier devraient y voir un modèle replicable : car protéger les champs d’aujourd’hui, c’est sauvegarder les forêts et les océans de demain.