À Lomé, l’OTR passe au crible d’une mission internationale pour moderniser sa fiscalité. Une évaluation stratégique qui pourrait propulser le Togo au rang de modèle régional.
Cotonou, 18 septembre 2025 – À Lomé, l’Office Togolais des Recettes (OTR) est sous les feux des projecteurs. Depuis le 15 septembre et jusqu’au 30, une équipe d’experts du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale, de l’African Tax Administration Forum (ATAF) et de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) de France scrute les performances fiscales du Togo.
Par ailleurs, cette mission, menée sous l’égide de la méthodologie internationale TADAT (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool), promet de dessiner les contours d’une administration fiscale plus moderne et efficace. À l’heure où le Togo ambitionne de devenir un hub économique régional, ce check-up pourrait changer la donne.
Un diagnostic pour accélérer le progrès au Togo
Lancée il y a dix jours, cette évaluation n’a rien d’une formalité. En effet, le TADAT est un peu le scanner haute précision des systèmes fiscaux : il passe au crible la collecte des impôts, la gestion des contribuables, la lutte contre la fraude et la transparence des services. Pour l’OTR, c’est l’occasion de faire le point sur les réformes engagées depuis la première évaluation en 2019. L’objectif est d’identifier les forces, traquer les failles mais aussi de tracer une feuille de route pour optimiser les recettes publiques, essentielles pour financer routes, écoles et hôpitaux.
Sous la houlette d’experts internationaux, l’équipe examine tout, des processus numériques aux délais de traitement des déclarations fiscales.
« Cette mission est une chance de nous mesurer aux standards mondiaux », a déclaré le Dr Philippe Kokou Tchodié, Commissaire Général de l’OTR, lors de l’ouverture.
D’ailleurs, ses équipes, mobilisées à 100 %, jouent gros : les conclusions, attendues début octobre, orienteront les prochaines réformes pour une fiscalité plus juste et performante.
Un enjeu concret pour tous les citoyens togolais
Derrière les termes techniques, l’enjeu est concret : des impôts bien collectés, c’est plus d’argent pour les services publics. Au Togo, où l’OTR a déjà digitalisé une partie de ses services (paiements en ligne, télédéclarations), cette évaluation pourrait aussi accélérer la modernisation. Moins de paperasse, plus de transparence, meilleure traque des évadés fiscaux : les bénéfices touchent aussi bien les citoyens que les entreprises. De plus, en 2019, le premier diagnostic TADAT avait permis des avancées notables, comme la simplification des démarches pour les PME. Cette fois, l’OTR vise encore plus haut.
L’ambition régionale du Togo en ligne de mire
Le Togo ne se contente pas de suivre les standards : il veut briller. En accueillant cette mission, le pays se positionne comme un acteur sérieux dans la course à l’efficacité fiscale en Afrique de l’Ouest. Grâce au soutien du FMI, de la Banque Mondiale et de partenaires comme l’ATAF, Lomé pourrait aussi inspirer ses voisins.
« Nous voulons une administration fiscale moderne, au service du développement », insiste le Dr Tchodié.
Le défi de la mise en œuvre des réformes futures au Togo
En somme, les Togolais attendent avec impatience les résultats. Ce diagnostic, loin d’être achevé, sera une boussole pour un Togo plus prospère. D’ici le 30 septembre, les experts livreront leurs premières observations. Le véritable défi, cependant, sera de transformer les recommandations en actions concrètes et de surmonter les obstacles politiques et logistiques pour faire de l’OTR un modèle d’efficacité fiscale au service du développement durable du pays.