Coronavirus: un premier cas à l’intérieur du Vatican

Un premier cas d’un patient positif au coronavirus a été détecté jeudi dans le centre médical situé dans l’enceinte du Vatican, a annoncé vendredi le petit Etat, qui compte moins d’un millier d’habitants.

Tous les services de consultation de ce centre ont été fermés provisoirement « pour assainir les locaux après la découverte hier d’un cas positif de Covid-19 sur un patient », a indiqué dans un communiqué le Vatican, en précisant que la petite unité de premier secours reste ouverte.

Le porte-parole du Vatican Matteo Bruni a précisé à l’AFP que « tous les patients passés dans le centre médical sont en train d’être avertis ». Il n’a pas voulu donner d’indications sur l’état du patient, la date de sa venue dans le centre médical ou son transfert probable vers un autre établissement.

Une fois désinfecté, le centre médical sera rouvert au public, mais M. Bruni a souligné que « l’affluence est très réduite en ce moment » dans ce centre, fréquenté « par les citoyens (de l’Etat du Vatican, ndlr), les salariés (des différents services, ndlr) et leurs familles ». Parmi les salariés à la retraite figurent des prêtres ou cardinaux continuant de résider à Rome.

Pour retracer les personnes ayant pu être contaminées, le Vatican « suivra les protocoles sanitaires en vigueur », a précisé Matteo Bruni. Sur le territoire italien, où se trouve enclavé le Vatican, les autorités médicales procèdent à des tests par cercles concentriques autour de chaque malade testé positif au nouveau coronavirus.

Sur les 32.362 tests effectués dans la péninsule depuis deux semaines, 3.858 se sont avérés positifs et 148 personnes sont décédées en lien avec le virus, ce qui fait de l’Italie le deuxième pays au monde pour le nombre de morts et le troisième en terme de contaminations.

Depuis plus d’une semaine, le pape n’a pas quitté la résidence hôtelière Sainte-Marthe, son lieu de résidence à quelques pas de la basilique Saint-Pierre.

Le Vatican a annoncé jeudi que de nouvelles mesures de précaution étaient à l’étude, concernant en particulier les activités du pape François, en vue d’éviter la diffusion du nouveau coronavirus.

« Des mesures sont à l’étude pour éviter la diffusion du Covid-19, à mettre en œuvre en coordination avec celles adoptées par les autorités italiennes », a déclaré le Vatican, soulignant qu’elles concerneront « l’activité du Saint-Père, du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican des prochains jours ».

Ces mesures pourraient concerner dès dimanche l’Angélus, que le pape célèbre habituellement depuis une fenêtre du Palais apostolique surplombant la place Saint-Pierre, où il s’adresse à la foule massée en contrebas à une distance considérable.

Le porte-parole n’a pas précisé si le souverain pontife de 83 ans serait provisoirement tenu à distance de la foule des audiences du mercredi ou s’il devrait éviter de serrer les mains de ses visiteurs.

L’Argentin Jorge Bergoglio est connu pour apprécier les poignées de mains et les baisers sur la joue ou le front, un contact avec des milliers de microbes potentiels qui ne semble pas l’effrayer.

L’Italie a elle aussi édicté mercredi de nouvelles mesures, notamment la fermeture des écoles et universités, tout en recommandant d’éviter les rassemblements et de maintenir une distance de sécurité d’un mètre entre les personnes.

Syrie: le calme prévaut à Idleb, au premier jour d’une trêve turco-russe

La province d’Idleb, région du nord-ouest de la Syrie théâtre d’une bataille acharnée et d’une crise humanitaire, bénéficie vendredi d’une rare période de calme, aucun avion ne sillonnant le ciel pour la première fois depuis des mois, au lendemain d’un accord de cessez-le-feu russo-turc.

Cette trêve, entrée en vigueur à minuit (22H00 GMT) après des semaines de combats entre forces pro-régime d’un côté et groupes jihadistes et rebelles de l’autre, semblait tenir en matinée, malgré des violences nocturnes intermittentes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des correspondants de l’AFP.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a signalé « l’absence totale d’avions de guerre russes et du régime dans l’espace aérien d’Idleb », une aubaine pour la population civile, qui paie un lourd tribut lors des bombardements.

Dans la nuit, durant les trois premières heures de vendredi, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu, avant de s’interrompre », a précisé M. Abdel Rahmane.

Six soldats syriens et au moins neuf jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) –dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine– ont été tués dans ces accrochages, selon l’OSDH.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, dont le pays appuie militairement Damas, et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient des groupes rebelles, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu au terme d’une réunion marathon à Moscou.

Cette trêve doit mettre fin à des semaines de violences ayant provoqué un drame humanitaire, avec près de 500 civils tués, selon l’OSDH, et près d’un million de déplacées, d’après l’ONU. En toile de fond figure en outre une potentielle crise migratoire en Europe, après la décision d’Ankara de laisser passer les réfugiés.

– « Aucune confiance » –

Selon l’accord de jeudi, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour le régime reliant Alep (nord) à Lattaquié (ouest) en passant par la région d’Idleb.

Ces patrouilles conjointes, une première dans cette zone, auront lieu entre le village de Tronba, à Idleb, et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime.

M. Poutine a dit espérer que cet accord serve de « base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb » et pour « stopper les souffrances de la population civile ».

Mais les habitants d’Idleb sont pour le moins sceptiques.

Ahmad Qaddour, qui vit dans un camp de déplacés avec sa femme et ses deux enfants, affirme s’attendre au pire.

« Nous n’avons aucune confiance dans le régime et la Russie », affirme ce père de famille de 29 ans.

La première grande offensive lancée par Damas contre la région d’Idleb remonte à fin 2017. Elle a été suivie de deux autres opérations, dont la dernière lancée en décembre 2019, ponctuées de trêves ayant toutes volé en éclat.

Un accord conclu entre Ankara et Moscou en septembre 2018 prévoyant l’instauration d’une zone « démilitarisée » pour éviter une offensive de Damas est resté lettre morte.

Cet accord prévoyait également la réouverture, avant fin 2018, de deux autoroutes stratégiques dans le collimateur de Damas: la M4 ainsi que la M5, tout aussi stratégique car reliant la capitale Damas à la grande ville d’Alep (nord).

Entretemps, le régime a continué de progresser sur le terrain jusqu’à s’emparer désormais de la moitié de la province d’Idleb, et est parvenu à sécuriser par la force la quasi-totalité de la M5.

– « Bonne nouvelle » –

L’offensive lancée en décembre par Damas, avec l’appui de l’aviation russe, a par ailleurs entraîné une poussée de fièvre inédite avec la Turquie.

L’armée turque est déployée dans le nord syrien depuis 2016, et elle soutient certains groupes rebelles à Idleb.

Plus de 50 soldats turcs ont été tués depuis février dans des affrontements directs avec l’armée syrienne ou dans des bombardements attribués au régime.

Des frappes turques de représailles ont abattu plusieurs avions du régime et fait des dizaines de morts parmi les soldats syriens.

Cette escalade a suscité des craintes d’affrontements directs entre Moscou et Ankara, et entraîné des secousses en Europe, via le dossier migratoire.

Vendredi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est réjoui de l’accord de Moscou, tout en appelant à la prudence et à un accès pour l’aide humanitaire.

Depuis vendredi dernier, des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce après que M. Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Déclenché le 15 mars 2011 par des manifestations prodémocratie, le conflit syrien a fait plus de 380.000 morts et n’a eu de cesse de se complexifier au cours des années, avec l’implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

Cameroun: un premier cas de coronavirus confirmé

Un premier cas du nouveau coronavirus a été confirmé au Cameroun, a annoncé vendredi le ministre camerounais de la Santé, précisant que le malade est un Français arrivé le 24 février à Yaoundé.

Le Cameroun est donc le premier pays d’Afrique centrale et le huitième pays du continent à annoncer un cas du nouveau coronavirus.

« Le ministre de la Santé publique annonce la confirmation d’un cas de Covid-19 (coronavirus) sur le territoire camerounais », écrit Manaouda Malachie dans un communiqué de presse.

Le porteur du virus est « un citoyen français, âgé de 58 ans, arrivé à Yaoundé le 24 février », précise-t-il.

Le patient a été placé « en isolement dans un centre de prise en charge » de l’hôpital central de Yaoundé, l’un des principaux hôpitaux publics, selon M. Malachie qui assure que c’est « la surveillance active » mise en place par le Cameroun qui « a permis de détecter ce cas ».

« Au Cameroun, le laboratoire du Centre pasteur dispose d’outils et de capacités pour un diagnostic rapide des cas », avait affirmé fin février à l’AFP Clavère Nken, responsable de la communication au ministère de la Santé.

Par ailleurs, des contrôles ont été établis aux points d’entrée aériens et maritimes dans le pays, avait-il précisé.

A l’échelle mondiale, près de 100.000 cas connus ou avérés de nouveau coronavirus ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 3.300 décès, dans plus de 80 pays et territoires, selon un décompte de l’AFP.

« Macho »: duel féministe au sein de la coalition de gauche espagnole

A quelques jours de la Journée des femmes, la bataille autour du féminisme a créé des tensions entre les socialistes et la gauche radicale, alliés au sein du gouvernement espagnol et qui cherchent tous deux à dominer le puissant mouvement féministe.

La pomme de discorde a été la présentation mardi du projet de loi sur les violences sexuelles baptisé « seul un oui est un oui » et introduisant la notion de consentement explicite.

Défendu par la ministre de l’Egalité et numéro deux de Podemos, Irene Montero, ce texte a été retoqué par le ministère de la Justice, dirigé par le socialiste Juan Carlos Campo.

Dans un rapport interne, ce ministère a déploré « les doublons inutiles » avec d’autres lois d’un texte qui ne prévoit pas « les mécanismes nécessaires pour assurer son application » et empiète sur la loi pionnière contre les violences de genre de 2004.

De quoi causer la fureur du chef de Podemos et vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias, qui est également … le compagnon d’Irene Montero.

« Derrière les excuses techniques, je crois qu’il y a beaucoup de machistes frustrés », a-t-il lancé avant que le chef de ce parti au Parlement, Pablo Echenique, ne surenchérisse en affirmant que « lorsque des femmes prestigieuses rédigent une loi, il faut qu’un macho vienne dire +ne t’inquiète pas, je vais t’expliquer comment faire les choses ».

Tentant d’éteindre la polémique, la numéro deux du parti socialiste (PSOE) Adriana Lastra est montée au créneau pour démentir l’existence de « ministres machistes ». « Il y a un gouvernement féministe, du premier au dernier » ministre, a-t-elle assuré.

Le ministre de la Justice Juan Carlos Campo a dû se défendre en justifiant les retouches par sa volonté que les projets de loi « soient les plus parfaits possibles » tandis que Pablo Iglesias a assuré que ses critiques ne visaient pas M. Campo.

– Divergences –

Cette controverse est un nouvel exemple des divergences entre les socialistes et Podemos qui avaient pourtant promis de les mettre de côté avant de former en janvier le premier gouvernement de coalition du pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Dans ce contexte tendu, les deux partis ont d’ailleurs convoqué la semaine prochaine une commission de suivi créée lors de la formation du gouvernement pour s’assurer du respect de leur accord de coalition.

Mais cette polémique révèle surtout le fait que les socialistes et Podemos « se disputent pour avoir l’hégémonie » au sein du puissant mouvement féministe espagnol, analyse Cristina Monge, politologue à l’Université de Saragosse.

« Le PSOE s’affiche comme un parti de gouvernement, un parti qui sait légiférer, et présente les membres de Podemos comme des novices », alors que le parti de Pablo Iglesias « accuse le PSOE d’avoir moins d’ambition réformatrice », explique l’universitaire.

Considérée comme pionnière depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les violences de genre, l’Espagne compte un puissant mouvement féministe qui a fait descendre des centaines de milliers de femmes dans la rue depuis deux ans pour la Journée des droits des femmes le 8 mars.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Pedro Sanchez a fait du féminisme un des piliers de son action, nommant en 2018 le gouvernement le plus féminin de l’histoire du pays. Il a depuis promu récemment des femmes à la tête des services secrets, de la Garde civile et de trois des quatre vice-présidences de son exécutif.

L’opposition de droite du Parti populaire (PP) n’a pas manqué de se moquer de la cacophonie gouvernementale.

« Si j’étais ministre de l’Égalité aujourd’hui et que mon mari, vice-président du gouvernement, montait au créneau pour me défendre des critiques d’un collègue au gouvernement comme un mâle alpha, je l’enverrais dormir sur le canapé », a raillé la présidente des députés du PP, Cayetana Álvarez de Toledo.

Le virus progresse, l’OMS appelle à lutter « à fond »

« Inexorable », le coronavirus poursuit vendredi sa progression à travers le monde, l’OMS accusant certains pays de ne pas prendre la menace suffisamment au sérieux.

Si l’épidémie, avec ses conséquences économiques, angoisse chaque jour un peu plus les marchés financiers, elle tend aussi les relations entre Etats, à commencer par le Japon et la Corée du Sud.

« Il y a un moment où, nous le savons tous (…) une épidémie est de toutes façons inexorable », a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron.

Pourtant, une « longue liste » de pays n’en font pas assez pour combattre le coronavirus, a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Ce n’est pas un exercice, ce n’est pas le moment d’abandonner, ce n’est pas le moment de trouver des excuses, c’est le moment d’y aller à fond », a plaidé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sans nommer les pays visés.

Mais aux Etats-Unis, le principal syndicat infirmier a dénoncé l’état d’impréparation de nombreux hôpitaux, s’inquiétant du manque d’équipement et d’information pour les professionnels de santé.

Le Congrès a approuvé à la quasi-unanimité un plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus, qui a contaminé plus de 180 personnes et fait au moins 12 morts dans le pays.

Le président Donald Trump avait proposé un premier budget de 2,5 milliards de dollars, jugé insuffisant par l’opposition.

Le vice-président Mike Pence, chargé de coordonner la réponse à l’épidémie, a reconnu que le pays ne disposait pas d’assez de tests pour satisfaire la demande attendue.

Au large de la Californie, les autorités ont commencé jeudi à procéder à des tests à bord d’un paquebot pour déterminer si des passagers avaient contracté la maladie.

Le Grand Princess, qui compte environ 3.500 personnes à bord, appartient à la même compagnie que le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon et où plus de 700 contaminations ont été recensées, dont six mortelles.

– Grogne à Wuhan –

Dans le monde entier, le nombre de cas de contaminations flirte avec les 100.000: 85 pays et territoires ont relevé au moins 97.510 personnes infectées, et parmi elles, 3.346 en sont mortes, selon un bilan établi par l’AFP jeudi à 17H00 GMT.

Le gouvernement italien, premier foyer européen de contamination, a mis en place un plan de 7,5 milliards d’euros pour faire face à l’épidémie et ses conséquences.

En Chine, pays le plus touché, la stabilisation se confirme: Pékin a fait état vendredi de 30 nouveaux décès, soit le chiffre le plus bas depuis le 27 février.

Mais le pays s’inquiète des risques de recontamination via l’étranger: il dénombre désormais 36 cas de contamination importés, sur un total de 80.552.

La crise s’accompagne d’une contestation inhabituelle à l’encontre du régime communiste: une des plus hautes responsables du pays a été conspuée lors d’une visite à Wuhan, berceau de l’épidémie, par des habitants confinés apparemment mécontents d’un manque de vivres.

– Les Bourses redévissent –

La crise faisait à nouveau baisser les places financières asiatiques vendredi, au lendemain d’une dégringolade des Bourses européennes puis de Wall Street. Tokyo a fini en forte baisse, à -2,72%.

La chute brutale du trafic aérien dans le monde pourrait faire perdre jusqu’à 113 milliards de dollars de revenus aux compagnies, a alerté l’association internationale du transport aérien (Iata).

La britannique Flybe, qui emploie 2.000 salariés, a cessé ses activités et a été placée en redressement judiciaire, tandis que la Portugaise TAP a annoncé la suppression de près de 1.000 vols.

Nombre de pays prennent des mesures d’interdiction de territoire ou de quarantaine pour des voyageurs provenant de pays touchés. Trente-six pays ont déjà imposé une interdiction totale d’entrée aux personnes arrivant de Corée du Sud, selon Séoul, et 22 autres ont pris des mesures de quarantaine.

Séoul doit convoquer l’ambassadeur du Japon pour protester contre les mesures « irrationnelles » de quarantaine imposées par ce pays aux personnes arrivant de Corée du Sud.

Le virus touche chaque jour de nouveaux pays: le royaume himalayen isolé du Bhoutan a annoncé vendredi son premier cas, un touriste américain.

En quelques semaines, les masques, désinfectants, gants ou combinaisons de protection sont devenus des denrées rares. Nombreux sont les Etats à prendre des décrets pour interdire l’exportation du matériel médical.

En France, trois hommes ont été arrêtés pour avoir tenté de vendre 40.000 masques périmés.

Le monde du sport est lui aussi affecté: le match de rugby du Tournoi des six nations Italie-Angleterre, prévu à Rome le 14 mars, a été reporté sine die. Le marathon de Paris, prévu le 5 avril, l’a été au 18 octobre.

burs-bar/phv

Un an après le crash, la solidarité renforcée des pilotes de ligne éthiopiens

Quelques heures à peine après le crash du vol ET302 d’Ethiopian Airlines au sud-ouest d’Addis Abeba, le 10 mars 2019, des personnes en deuil ont afflué dans un bâtiment situé non loin de la piste où il avait pris son envol: le siège national de l’association des pilotes de ligne.

Par un jour normal, le site ressemble à un country club, avec ses membres jouant au tennis ou au basket tandis que des familles sont attablées en terrasse.

Mais le 10 mars 2019, alors que les détails de la tragédie commençaient à émerger, les responsables ont organisé une veillée funèbre impromptue dans le hall d’entrée, où des bougies et des fleurs sont venues progressivement entourer les portraits du capitaine et de son équipage.

Très vite, le lieu attira à la fois des employés d’Ethiopian Airlines qui, en pleurs, vinrent se recueillir pendant leur pause déjeuner mais aussi des citoyens lambdas sans lien direct avec le crash qui fit 157 morts.

« Cette semaine-là, il n’y avait plus aucune place de parking libre ici. Les gens venaient de tout Addis Abeba », se remémore Yeshiwas Fentahun, qui présidait alors l’association.

« Le fait que nous avions cette installation ici était très important, non seulement pour nous mais pour toute personne touchée par l’accident ».

Depuis, l’association a continué de jouer un rôle central dans le travail de deuil de ses quelque 800 membres.

Des pilotes sont ainsi venus sur place pour y trouver un soutien psychologique, organiser des collectes pour les familles des victimes ou encore rebaptiser le terrain de football du nom du capitaine du vol ET302 et grand amateur de ballon rond, Yared Getachew.

Ce type de réconfort sera très important pour les membres de l’association au moment de l’anniversaire du crash, qui va sûrement raviver les traumatismes de la tragédie, explique son ex-président.

« Oui, les gens vont de l’avant mais ce n’est pas toujours facile de passer à autre chose. Ce n’est pas quelque chose qui va forcément de soi », ajoute Yeshiwas.

– Soutien psychologique –

L’Association des pilotes de ligne d’Éthiopie fut fondée en 1964, presque 20 ans après le lancement d’Ethiopian Airlines.

Son siège a de tout temps offert un lieu de détente aux pilotes de retour d’un vol en provenance d’une des 120 destinations désormais desservies par la compagnie, la plus grande du continent avec plus de 110 appareils.

Le capitaine Yared du vol ET302 venait régulièrement les mardis et jeudis soir participer au matchs de football de l’association.

L’ancien président de l’association désormais responsable syndical au sein de la compagnie aérienne se souvient d’un Yared enjoué, qui n’hésitait pas à taquiner les autres joueurs dans un amharique approximatif, lui qui avait la double nationalité éthiopienne et kényane.

Mais l’association dépasse le cadre du simple club de loisirs. Quand un de ses membres tombe malade ou perd un proche, les autres mettent la main à la poche dans le cadre de collectes organisées par le « Comité humanitaire » de l’organisation.

C’est ce comité qui se chargea très rapidement de répertorier et localiser les familles des huit membres d’équipage du vol 302.

« Après que le gouvernement a informé ces gens de la mort (de leur proche), nous les avons contactés et avons entamé ce qui pouvait être fait pour soulager les préoccupations immédiates », explique Yegzeru Belete, qui a piloté pendant 40 ans des appareils d’Ethiopian Airlines avant de prendre sa retraite l’année dernière.

En quelques mois, l’association avait réuni 600.000 birr – plus de 18.000 dollars – pour chaque famille, une somme qui fut remise en mains propres, à Addis Abeba et, dans le cas du copilote Ahmednur Mohammed, à Dire Dawa, à environ 350 km à l’est de la capitale.

L’association a également organisé des sessions de soutien psychologique pour les pilotes, ce que la compagnie a négligé de faire selon Yeshiwas.

« J’aurais préféré qu’Ethiopian Airlines ait une approche plus volontariste pour apporter (…) un meilleur soutien à ses pilotes et membres d’équipage après le crash », déplore le responsable syndical. Mais « ça n’est pas arrivé ». Sollicitée, la compagnie n’a pas souhaité commenter.

– Tragiques réminiscences –

En apparence, la vie quotidienne au siège de l’association a repris son cours normal mais, de par son ampleur, la tragédie du vol ET302 n’est jamais bien loin dans l’esprit des pilotes.

Les articles de presse sur telle avancée de l’enquête, notamment sur le rôle joué par le logiciel anti-décrochage MCAS du Boeing 787 MAX, ou les spéculations sur la remise en service de cet appareil phare de l’avionneur américain, continuent de raviver de très douloureux souvenirs.

L’enquête menée par Ethiopian Airlines n’est pas encore terminée mais son responsable Amdye Ayalew a indiqué cette semaine à l’AFP qu’un rapport d’étape pourrait être divulgué juste avant le premier anniversaire du 10 mars.

Ces rappels permanents de l’accident rendent d’autant plus essentiel le soutien offert par l’association de pilotes à ses membres, selon Yeshiwas.

« Ce n’est pas une chose facile » de continuer de voler après un crash, souligne-t-il.

« Vous vous demandez sans cesse ce que les pilotes ont pu penser, quels ont été leurs sentiments juste avant le crash. Votre esprit n’arrête pas de poser ces questions ».

Des vues aériennes de sites célèbres désertés montrent l’impact du coronavirus

Des esplanades vides, une gare fantomatique et des lieux saints désertés – une série d’images satellite saisissantes révèle l’impact de l’épidémie de coronavirus sur certains des sites les plus fréquentés du monde.

Ces photos aériennes, publiées par la société américaine d’imagerie spatiale Maxar, montrent des villes normalement bondées, de La Mecque à Pékin, aujourd’hui clairsemées.

Une des images montre une poignée de fidèles tournant autour de la Kaaba, le lieu le plus sacré de l’Islam, à La mecque, un site habituellement noir de monde.

Les autorités saoudiennes ont suspendu temporairement le pèlerinage de la Omra – le petit pèlerinage -, une mesure inédite pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui a déjà tué 3.000 personnes dans le monde.

En Iran, une image au-dessus du sanctuaire Fatima Ma’sumeh à Qom montre l’un des endroits les plus sacrés du pays sans visiteur alors que ses célèbres dômes dorés scintillent au soleil.

Les cours intérieurs et les rues adjacentes sont également désertes.

Des photos au-dessus de Wuhan, en Chine – l’épicentre de l’épidémie mondiale – montrent des dizaines de trains stationnés à la gare déserte de Dongdamen.

Dans la ville sous quarantaine et pratiquement coupée du monde depuis le 23 janvier, la gare généralement animée a été transformée en dépôt de fortune.

A Pékin, la place Tiananmen porte bien son nom de « porte de la paix céleste », avec seulement quelques dizaines de voitures en circulation et aucun piéton à l’horizon.

Coronavirus: les touristes interdits d’entrer à Bethléem

Les autorités israéliennes ont empêché vendredi l’entrée de touristes à Bethléem, principale ville touristique en Territoires palestiniens, en raison de découvertes de cas de coronavirus qui ont poussé les autorités locales à décréter un état d’urgence sanitaire.

Selon un journaliste de l’AFP sur place, une vingtaine de cars de touristes étaient bloqués au checkpoint à l’entrée de Bethléem, ville située à moins d’une dizaine de kilomètres de Jérusalem.

« Je confirme que les bus de touristes ne peuvent plus entrer à Bethléem », a déclaré à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, entité qui contrôle ce point d’entrée à l’entrée de cette ville palestinienne.

« A la suite de découverte de coronavirus à Bethléem, une décision a été prise hier par le ministère israélien de la Défense en coordination avec l’Autorité palestinienne pour empêcher tout mouvement, vers et depuis, cette ville par les touristes et les habitants », a précisé ce responsable.

Sept personnes ont contracté le nouveau coronavirus en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes qui ont décrété jeudi l’état d’urgence de 30 jours, la fermeture de la basilique de la Nativité à Bethléem, et l’interdiction pendant deux semaines les séjours de touristes dans ce territoire occupé par Israël.

Or c’est dans le secteur de Bethléem qu’ont été identifiés les premiers cas de Covid-19 en Cisjordanie.

« Des personnes contaminées ont visité la basilique » de la Nativité, a indiqué à l’AFP le Père Asbed Balian, de l’Eglise arménienne, l’une des trois qui gèrent cette église, l’une des plus vieilles et les plus connues au monde érigée sur le lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne.

Côté israélien, 17 cas du nouveau coronavirus ont été confirmés jusqu’à présent poussant les autorités à interdire l’entrée au pays, sauf rares exceptions, aux voyageurs en provenance de nombreux pays asiatiques et européens, notamment la France et l’Allemagne.

Ces mesures d’interdiction entrent en vigueur vendredi matin menant ainsi à l’annulation de plusieurs vols à destination de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv.

La compagnie allemande Lufthansa avait annoncé jeudi l’annulation de tous ses vols à destination d’Israël.

Vendredi matin, les vols de la compagnie israélienne El Al en provenance de Zurich, Barcelone et Berlin ont aussi été annulés, ainsi que les trois vols d’Air France en provenance de Paris, et les vols des compagnies américaines United Airlines et Delta au départ de France et d’Allemagne.

Syrie: calme rare à Idleb au premier jour de la trêve turco-russe

La province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, s’est réveillée vendredi dans un calme relatif, aucun avion ne sillonnant son espace aérien pour la première fois depuis des mois après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu russo-turc.

La trêve, entrée en vigueur à minuit (22H00 GMT) semblait tenir vendredi matin après des violences intermittentes durant la nuit, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des correspondants de l’AFP sur place.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a signalé vendredi matin « l’absence totale d’avions de guerre russes dans l’espace aérien d’Idleb ».

Plut tôt dans la nuit, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu durant les trois premières heures de vendredi puis se sont arrêtés », a précisé M. Abdel Rahmane.

Six soldats syriens et au moins neuf jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) –dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine– ont été tués, selon l’OSDH.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sont parvenus jeudi à un accord de cessez-le-feu au terme d’une réunion marathon à Moscou.

L’accord doit mettre fin à des semaines de violences ayant provoqué une catastrophe humanitaire, avec près de 500 civils tués, selon l’OSDH, et près d’un million de déplacées, d’après l’ONU.

Selon le texte de l’accord, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour le régime traversant la région d’Idleb.

Ces patrouilles conjointes, une première dans cette zone, auront lieu entre la ville de Tronba à Idleb et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime situé plus au sud.

M. Poutine a dit espérer que cet accord serve de « base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb » et pour « stopper les souffrances de la population civile ».

L’offensive lancée en décembre par Damas, avec l’appui de l’aviation russe, pour reprendre ce dernier grand bastion jihadiste et rebelle avait par ailleurs entraîné une poussée de fièvre inédite entre la Syrie et la Turquie.

L’armée turque est déployée dans le nord syrien depuis 2016 et soutient certains groupes rebelles à Idleb.

La situation a dégénéré ces dernières semaines, plus de 50 soldats turcs ayant été tué depuis février dans des affrontements directs avec l’armée syrienne ou dans des bombardements attribués au régime.

Des frappes turques de représailles ont abattu plusieurs avions du régime et fait des dizaines de morts parmi les soldats syriens.

Cette escalade a suscité des craintes sur d’éventuels affrontements directs entre Moscou et Ankara.

Déclenché le 15 mars 2011 par des manifestations prodémocratie, le conflit syrien a fait plus de 380.000 morts et n’a eu de cesse de se complexifier au cours des neuf dernières années, avec l’implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

Ce qu’il faut retenir du 1er Conseil des ministres après l’élection présidentielle

Le Conseil des ministres s’est réuni hier jeudi, en présence du chef de l’Etat élu et du Premier ministre. C’est le tout premier organisé après la réélection de Faure Gnassingbé. Voici ici diffusée, l’intégralité du communiqué ayant sanctionné le Conseils et les décisions qui ont été prises. 

 

COMMUNIQUE SANCTIONNANT LE CONSEIL DES MINISTRES

 

« …A l’entame des travaux, le Premier ministre a présenté au Chef de l’Etat, les admirations du Gouvernement suite à sa brillante réélection lors du scrutin présidentiel du 22 février 2020 dont les résultats définitifs sont proclamés par la Cour constitutionnelle le mardi 3 mars 2020.

Pour le Chef du gouvernement, il s’agit en réalité d’un plébiscite qui traduit la grande confiance que le peuple togolais place en la personne du Président de la République et l’adhésion à sa vision politique.

Le vote, qui s’est déroulé dans la paix, la sécurité, la transparence et l’équité, est salué par tous les observateurs nationaux comme internationaux. Il est indéniable que les bons résultats enregistrés par le Président de la République prouvent que le Togo est sur une bonne trajectoire et doit maintenir le cap vers son émergence.

Le Premier ministre a relevé qu’outre les nombreuses réformes courageuses initiées, le Président de la République a fait organiser, en l’espace de quatorze (14) mois, trois (3) grands types d’élections à savoir :

 

– les élections législatives en décembre 2018,

– les élections municipales en juin 2019 et

– l’élection présidentielle du 22 février 2020, marquant ainsi sa détermination de doter notre pays d’institutions fortes.

Enfin, le Premier ministre a réaffirmé qu’avec le Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, le Togo ira loin.

Dans sa réponse, le Président de la République a remercié et félicité tout le Peuple togolais pour la réussite du processus électoral. Il a tenu à féliciter particulièrement les vaillantes populations qui ont porté leur choix sur sa personne pour lui donner cette victoire remarquable. Il est conscient que malgré les résultats significatifs obtenus, les exigences et attentes sont grandes mais il sait compter sur le travail de tous pour relever les défis.

 

Le Président de la République a également rassuré qu’il tiendra compte de la minorité qui s’est exprimée et la convie à œuvrer au maintien de la paix et à la préservation de l’unité et de la cohésion nationales.

 

Enfin, le Chef de l’Etat a exhorté les membres du Gouvernement à travailler en synergie en vue de trouver des solutions judicieuses aux problèmes de plus en plus complexes auxquels l’Etat doit faire face. Il leur demande d’être proactifs et de se remettre au travail avec toute l’ardeur qui sied.

 

Au cours des travaux, le Conseil a examiné :

 

– deux (2) projets de loi ;

– un (1) projet de décret ;

– écouté trois (3) communications ;

– et abordé des divers.

 

Au titre des projets de loi :

 

Le premier projet de loi étudié en première lecture par le Conseil des ministres porte sur la loi d’orientation agricole.

 

Le deuxième projet de loi adopté par le Conseil des ministres est relatif à l’identification biométrique des personnes physiques au Togo.

 

Le processus de dématérialisation des services publics engagé depuis quelques années par le Gouvernement afin de faciliter la fourniture ciblée des services publics et sociaux et de renforcer l’inclusion des populations conformément à l’axe 3 du Plan national de développement, a rendu indispensable l’identification biométrique des personnes physiques. Dans le contexte actuel, l’analyse des mécanismes d’identification au Togo a permis de constater une diversité, voire une incohérence entre les multiples moyens de preuve utilisés pour établir l’identité des personnes physiques. Ainsi, les mécanismes d’identification en cours, tant sur le plan social que sécuritaire ou même en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, restent perfectibles. D’où la nécessité d’implémenter un système d’identification et d’authentification sûr et fiable des personnes physiques au Togo. Il s’agit de l’identification biométrique.

 

En effet, l’identification biométrique consiste à attribuer à toute personne physique de nationalité togolaise ou résidant au Togo, un numéro d’identification unique (NIU) sur la base de ses données démographiques et biométriques. Ces données ainsi que les NIU permettront de générer une base de données centrale, sécurisée qui servira de référence pour la vérification de l’identité des bénéficiaires des services publics, privés ou sociaux.

 

Elle est une étape fondamentale pour l’élaboration de projets nationaux structurants et facilitera, notamment la mise en place d’un registre social unique et la couverture maladie universelle.

 

A long terme, l’identification biométrique permettra entre autres, d’assurer le suivi administratif du citoyen, de simplifier la mise à jour du fichier électoral, de réduire les fraudes dans le secteur financier et de faciliter l’accès aux services de santé ainsi que le ciblage des bénéficiaires des aides dans le secteur social.

 

Le présent projet de loi a donc pour objet d’établir un système d’identification et d’authentification des personnes physiques et une méthodologie sûre et fiable permettant d’obtenir, de mettre à jour et de conserver les données sur l’identité des personnes physiques inscrites.

 

Au titre des décrets :

 

L’unique décret adopté par le Conseil des ministres fixe le régime financier des collectivités territoriales.

 

Dans le cadre de l’harmonisation des pratiques budgétaires et comptables des collectivités territoriales au sein de l’espace communautaire, le Conseil des ministres de l’UEMOA a adopté le 24 juin 2011 la directive portant régime financier des collectivités territoriales qui devrait être transposée dans l’ordonnancement juridique de tous les Etats membres au plus tard le 31 décembre 2012.

 

Le présent décret s’inscrit dans cette optique. Il permet de clarifier, de manière concise et précise, les rôles et responsabilités des acteurs de l’exécution du budget de la collectivité territoriale. Tout en indiquant les procédures d’élaboration, d’adoption et d’approbation du budget d’une collectivité territoriale, ce décret met un accent particulier sur les opérations d’exécution et de fin d’exercice. Il met également en exergue les différents contrôles de l’exécution du budget et l’obligation de reddition des comptes auxquels sont soumis les acteurs de la gestion des finances locales.

 

L’adoption de ce décret permet à notre pays de remplir son obligation de transposition et garantir les mesures de transparence dans la gestion des deniers publics s’agissant des collectivités locales.

 

Au titre des communications :

 

La première communication écoutée par le Conseil des ministres est présentée par le ministre chargé du développement du secteur privé.

 

Elle est relative à la première édition de la semaine du secteur privé. Placée sous le thème : « Secteur privé, moteur de croissance et du développement socioéconomique du Togo », la première édition de la semaine du secteur privé, tenue du 4 au 8 novembre 2019, s’inscrit dans le contexte du Plan national de développement (PND) dont la mise en œuvre requiert une forte implication du secteur privé.

 

L’évènement a eu pour objectif de mettre en lumière le rôle primordial du secteur privé togolais dans la croissance de notre pays, d’échanger sur les défis à relever pour faire du Togo un pays émergent, ainsi que sur les pistes de solutions à privilégier en capitalisant sur les atouts de notre économie.

 

En dehors des discussions de haut niveau tenues en présence de Monsieur le Premier ministre sur les opportunités et défis du secteur privé dans la mise en œuvre du PND ainsi que la promotion du secteur privé à travers la fiscalité, dix (10) panels de discussions ont eu lieu et porté notamment sur les stratégies de promotion du secteur privé et de la consommation locale.

 

A l’issue des travaux de cette édition qui a connu une grande réussite avec la participation de plus de trois mille (3000) opérateurs économiques, des recommandations en lien avec le PND sont faites en vue d’une meilleure promotion du secteur privé, moteur de croissance et du développement socio-économique du Togo.

 

La deuxième communication relative au renforcement en ressources humaines du secteur de la santé a été présentée par le ministre de la santé et de l’hygiène publique.

 

L’un des objectifs de la politique nationale de santé est de mettre en place un système de base robuste et résilient, en ce qui concerne le renforcement en ressources humaines. Ce renforcement revêt deux (2) aspects :

 

– en amont, la construction et l’ouverture d’écoles paramédicales dans chacune des régions économiques, l’ouverture d’une faculté de sciences de la santé à l’Université de Kara, et l’ouverture d’une douzaine de spécialités post doctorales, ainsi que d’une filière d’odontostomatologie à la faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé. De ces structures de formation sortent annuellement un millier d’agents de santé ;

 

– en aval, le recrutement d’agents de santé sur la base de critères, en l’occurrence, la couverture sanitaire des trois niveaux de la pyramide du système sanitaire à savoir central, régional et périphérique, le ratio soignants/non soignants, le profil professionnel des soignants, devant respecter l’équilibre entre personnel médical et personnel paramédical et les projections, tenant compte des départs à la retraite et de la croissance démographique. Les critères ci-dessus ont servi d’ossature aux derniers concours de recrutement à la fonction publique des agents de santé (concours général de 2008, et concours sectoriels de 2008, 2009, 2013, 2016 et 2018). Ces concours ont permis de recruter 5147 agents marquant ainsi le caractère social de l’actuel mandat présidentiel qui tend vers son terme.

 

A ce jour, 11438 agents de l’Etat exercent dans le secteur de la santé.

 

Ainsi, l’on assiste au renforcement du secteur de la santé en ressources humaines, sur le double plan quantitatif et qualitatif. Afin d’atteindre pleinement ce double objectif, le Chef de l’Etat a autorisé l’organisation, le 24 avril 2020, d’un concours de recrutement au profit du secteur de la santé, afin d’espérer à moyen terme, le retour au respect des ratios, facteur indispensable à la qualité des prestations.

 

La troisième communication écoutée par le Conseil des ministres est relative à l’état d’avancement de la réforme de gestion des hôpitaux.

 

Présentée par le ministre de la santé et de l’hygiène publique, cette communication a pour objet de rendre compte au Conseil des ministres, de l’état d’avancement de la réforme basée sur l’approche contractuelle, enclenchée depuis juin 2017.

 

Les premiers résultats de la contractualisation ont déjà fait l’objet d’un séminaire gouvernemental à l’issue duquel le ministre de la santé a reçu des instructions de prendre des mesures visant à renforcer les acquis et à étendre l’approche aux autres formations sanitaires. Le bilan de cette approche au 31 janvier 2020 et les résultats de la mise en œuvre des instructions issues du séminaire gouvernemental de février 2019 se présentent ainsi qu’il suit :

 

En ce qui concerne le bilan, les résultats validés par les différents acteurs se traduisent entre autres par :

 

– une confirmation des tendances initiales, notamment l’augmentation des taux de fréquentation, de consultation, du nombre d’actes et des chiffres d’affaires ;

– une meilleure disponibilité des produits pharmaceutiques ;

– une réduction des pratiques non orthodoxes ;

– un meilleur respect des règles régissant l’administration publique.

 

S’agissant de la mise en œuvre des instructions issues du séminaire gouvernemental, trois points sont à noter :

 

– l’extension de la contractualisation à huit (8) centres à savoir les CHP Aného, de Kpalimé, de Notsè et de Sotouboua, les CHR de Tsévié et de Lomé-Commune, l’Hôpital de Bè et le CHU Campus. L’avis à manifestation d’intérêt, destiné au recrutement de sociétés contractantes, a été publié dans le quotidien Togo-Presse, le 28 février 2020 ;

– la mise en place d’un bonus proportionnel à la productivité au profit des agents dont la mise en œuvre est effective au CHU-Kara et sa réplication en cours dans les autres formations

– l’évaluation externe de la contractualisation dont la prise en charge financière sera assurée par l’Organisation Ouest-africaine de la santé.

 

Au total, la contractualisation a permis, aux structures qui en ont bénéficié, d’améliorer la gestion de leurs ressources financières et humaines, de réhabiliter et de relever le niveau des plateaux techniques et de créer un environnement propice à une meilleure prise en charge des patients et une qualité de soins prestés.

 

Au titre des divers :

 

Le ministre de la santé et de l’hygiène publique a fait le point au conseil des ministres sur les mesures prises par le Togo en vue de faire face à une éventuelle extension de la maladie du coronavirus. Il relève que le pays s’est conformé aux recommandations de l’OMS en la matière et a installé des dispositifs de surveillance dans les aéroports, au port et aux divers postes de contrôle des frontières.

 

Par ailleurs, le conseil a pris un (1) décret portant changement de noms de cantons et de chefs -lieux de cantons ainsi que neuf (9) décrets portant reconnaissance de la désignation de chef de cantons.

 

Fait à Lomé, le 5 mars 2020

 

Le Conseil des ministres