Guinée : sur les traces de « Toumba » Diakité

Ancien chef de la garde présidentielle en Guinée, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, qui a longtemps cultivé l’image d’un personnage sulfureux et craint, est devenu en l’espace de trois mois le chouchou de plusieurs observateurs du procès des massacres du 28 septembre 2009.Au tribunal spécial de Conakry, le président Ibrahima Sory 2 Tounkara appelle Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé Toumba, à la barre. L’ancien aide de camp du capitaine Moussa  Dadis Camara descend du box des onze accusés de la boucherie du 28-Septembre. 150 personnes parmi des milliers qui manifestaient contre la présence de la junte militaire (2008-2009), à l’approche de la présidentielle de 2010, avaient été massacrées au stade de Conakry en plus de dizaines de femmes violées. Vêtu d’un élégant trois-pièces africain, Toumba, 54 ans, s’avance lentement vers le prétoire et semble ne pas ressentir le poids des accusations contre lui.

Considéré à tort ou à raison comme le cerveau des événements tragiques de 2009, ce lieutenant de l’armée guinéenne, médecin de formation, tient en haleine les spectateurs du procès du 28-Septembre tant ses prises de parole amusent parfois grandement son auditoire. Il nie en bloc d’avoir joué un rôle dans ce carnage, mettant tout sur le dos de son ancien patron, le capitaine Moussa Dadis Camara, parmi les accusés présents dans ledit procès historique retransmis en direct par la télévision nationale. Les petits extraits des réparties du natif de Conakry entre les avocats adverses et le chef du parquet égayent les journées de plus d’un internaute sur les réseaux sociaux.

Pur produit du système éducatif guinéen, Toumba Diakité a été longtemps médecin interne au service cardiologie du centre hospitalier et universitaire Ignace Deen de Conakry avant d’intégrer par pur hasard l’armée, en 1993. « J’étais médecin interne affecté au service cardiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace-Deen de Conakry. J’ai fait sept ans là-bas. Mais un jour, ma voiture est restée garée dehors. Un fou (sic) est venu caillasser toutes mes vitres, et le matin, ils ont trouvé que je l’avais attaché. Tout le monde parlait de moi. Vu que l’armée manquait d’effectif, le Professeur Condé (un médecin) m’a dit : +Toumba, il faut prendre la tenue+ », une manière de lui dire de troquer sa blouse blanche contre la tenue militaire, se souvient-il.

De la médecine aux armes

Aidé par un certain colonel Nabé, ancien médecin chef, et d’autres hauts gradés de l’armée, Toumba fait ses débuts en tant qu’élève militaire au sein du camp Kémé Birama de Kindia, situé à 135 kilomètres de Conakry. Après la formation commune de base, il bénéficie d’un autre stage aux côtés des Américains pour une spécialisation en embuscade et en raid. Il obtient son diplôme à l’issue de cette formation, auréolé du titre de ranger. 

Il fait son bonhomme de chemin et sera muté au camp Soronkoni de Kankan, à plus de 700 kilomètres de Conakry où il est nommé médecin chef. Lors des attaques rebelles le long des frontières guinéennes avec le Libéria au début du 21e siècle, il est envoyé sur le théâtre d’opération au sein du détachement des rangers, à la quatrième région militaire. « Je reviens encore à Soronkoni pour besoin de services. Dr Abdoulaye Chérif Diaby, ex-ministre de la Santé sous l’ex-junte, le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui était médecin chef de l’armée, m’a ramené à Conakry en me nommant chef de service cardiologie à la direction générale. C’est là-bas où je suis resté, mais on m’a ensuite envoyé à la gendarmerie de Sonfonia. C’est là-bas ou nous sommes restés jusqu’à la prise du pouvoir le 22 décembre 2008 », raconte-t-il, se rappelant avoir été surnommé « Toumba » par un « grand frère militaire » alors « j’étudiais au camp Alpha Yaya ».

A l’époque, poursuit Toumba, feu général Mamadouba Toto Camara, aidé par d’autres officiers de l’armée, était sur le point de prendre le pouvoir après le décès du président Lansana Conté (1984-2008). Mais contre toute attente, un jeune capitaine, en l’occurrence Moussa Dadis Camara, réussit à se porter en décembre 2008 à la tête d’une junte au nez et à la barbe du général Camara. Aboubacar Sidiki Diakité affirme avoir contribué grandement à cette prise de pouvoir.

Féru des arts martiaux dont il se vante d’avoir la maîtrise- il est ceinture noire en karaté-, le lieutenant Diakité est nommé aide de camp et patron de la garde présidentielle par Dadis Camara. Les deux hommes s’entendaient bien pendant une dizaine de mois. Le chef de la junte ne cache pas ses envies de vouloir rester au pouvoir en déclarant sa candidature à l’élection présidentielle de 2010. La société civile et l’opposition, irritées, appellent sans autorisation, le 28 septembre 2009, une date symbolique pour les Guinéens, à un rassemblement au stade éponyme, à Conakry. L’édifice était à son comble et il s’en est suivi ce qui s’en est suivi après l’arrivée des éléments armés de la junte militaire. Plus d’une centaine de personnes ont été massacrées, des femmes violées pendant que plusieurs autres victimes gardent encore les séquelles de leurs blessures. 

Devant le tribunal criminel de Dixinn, chargé de juger cette affaire, Toumba  ne nie pas avoir été au « stade » le jour du massacre. Il argue avoir été sur les lieux du crime pour « protéger les leaders de l’opposition », mais aussi pour rechercher le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, sur qui il n’a pas hésité, le 3 décembre 2009 au camp Alpha Yaya, à braquer son arme et ouvrir le feu. Le capitaine Joseph Loua dit Makambo qui a tenté de s’interposer a été tué par Toumba Diakité qui reconnaît devant le tribunal de Dixinn avoir « exécuté » ce membre de la garde présidentielle d’alors. « C’était une attaque injustifiée et une réponse proportionnelle », justifie-t-il, imperturbable. Blessé grièvement, Dadis appelle le Sénégal à la rescousse. Le président Wade (2000-2012) lui envoie des urgentistes en service dans un hôpital de Dakar où l’ancien chef de la junte transite avant d’être évacué au Maroc. 

Échange de fugitifs 

Après cet incident, il réussit à s’exfiltrer de la Guinée pour se réfugier au Sénégal. Il choisit une vie incognito, mais les regards inquisiteurs parviennent à le débusquer de son refuge le 16 décembre 2016. Arrêté le même jour par la gendarmerie sénégalaise, il est extradé trois mois plus tard, le 13 mars 2017 exactement, dans son pays. Toutefois, son rapatriement ne s’est pas fait sans contrepartie. Selon des sources sécuritaires, Dakar et Conakry ont convenu d’un échange de personnes recherchées de part et d’autre.

A l’époque, le Sénégal traquait ardemment ses ressortissants revenus du Nigéria, d’anciens combattants du groupe jihadiste Boko Haram. L’un d’eux, Mouhamed Lamine Mballo, était un jeune aventurier embrigadé par l’un des recruteurs sénégalais des insurgés islamistes qui sont à l’origine de plus de 500 attaques en 2022, selon l’agence de propagande du groupe jihadiste l’Etat islamique (EI). A son retour du Nigeria, il vivait en Guinée jusqu’à son rapatriement au Sénégal. Jugé en 2018, M. Mballo a été condamné à Dakar à cinq ans de prison ferme pour activités terroristes par association de malfaiteurs. 

Présenté comme le cerveau des événements du 28 septembre 2009, Toumba Diakité a quant à lui attendu six ans pour que son procès s’ouvre en Guinée. Au début de son interrogatoire, le 19 octobre 2022, il dit avoir été caricaturé dans le but de faire de lui le principal responsable de cette tragédie. Il accuse l’ex-chef de la junte, également traduit devant le tribunal criminel de Dixinn après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, de vouloir lui faire porter le chapeau.

Dans sa ligne de défense, l’ancien chef de la garde présidentielle, qui vient souvent au palais de justice avec une tenue de sport, n’hésite pas à faire recours au Coran, agaçant parfois les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara. L’un d’eux, Me Péné Antoine Lamah, est convaincu que Toumba n’a livré « qu’une partie de sa part de vérité truffée de contrevérités, de contradictions et d’incohérences ». Il déplore le fait que l’ancien aide de camp de son client cherche à « jouer sur la fibre communautariste pour se faire une image dans l’opinion », en omettant « les questions pour lesquelles le tribunal a été saisi ».

En revanche, Me Paul Yomba Kourouma se réjouit de la posture de son client. « Entre Toumba et moi, c’est le pasteur qui rencontre l’imam. Les deux sommités religieuses convergent vers un Dieu unique qui ne peut qu’exposer la vérité. C’est pourquoi nous avons dit que Toumba pouvait se défendre sans avocat. Nous l’assistons pour des formalités. Nous n’avons pas voulu organiser des conférences de presse parce que nous ne voulions pas parler de Toumba lui-même. C’est un homme qui a été préparé dans la solitude, dans sa cellule. C’est un bon étudiant, mais c’est aussi un grand érudit. C’est quelqu’un qui assimile et il véhicule le langage de la vérité », s’extasie Me Yomba Kourouma. 

Pour lui, le tableau dépeint de son client par l’accusation est pourtant antinomique de l’homme dont la seule évocation du surnom « Toumba » inspirait « la crainte, la terreur et Lucifer  ou encore le Satan déguisé en humain ». Selon l’avocat, Toumba Diakité avait à cœur de prouver qu’il était humain et dispensateur de grâce ». La justice décidera. En attendant, Toumba Diakité du fond de sa cellule, garde une certaine popularité auprès de l’opinion publique guinéenne. Il a remporté haut la main le vote de la personnalité de l’année 2022, une distinction qui est régulièrement organisée par un média privé guinéen de la place.

Côte d’Ivoire : l’Armée de l’air lance un test de présélection

Le test, également ouvert au sexe féminin, débute par un tri des candidats aptes qui ensuite prendront part au concours avant la formation des meilleurs profils au métier de l’aviation.Dans un communiqué officiel, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) annoncent des tests de présélection en vue de créer un vivier de potentiels personnels de l’armée de l’air. Ces tests sont prévus du 16 au 21 janvier 2023 à la Base aérienne d’Abidjan.

Peuvent faire acte de candidature, les Ivoiriens des deux sexes remplissant certaines conditions requises : Etre titulaire d‘un Baccalauréat scientifique (C, D, E) et être âgé de 21 ans au plus au 31 décembre 2022.

En outre, peuvent postuler, les jeunes titulaires d’un BAC+3 (Baccalauréat scientifique : C, D, E) et âgés de 23 ans au plus tard au 31 décembre 2022. Les dossiers de candidature, eux, sont reçus à la Base aérienne d’Abidjan du 9 au 12 janvier 2023, à 12h.

Les tests de sélection comprennent des épreuves académiques, notamment en mathématiques, en sciences physiques, en électricité et en français. Le communiqué prévient que, seulement, les candidats retenus à l’issue des épreuves académiques subiront des tests psychotechniques complémentaires.

Du fait de la complexité à organiser en un temps record un test de sélection pour la formation aux métiers de l’aviation, l’Armée de l’Air sélectionne chaque année sur concours des jeunes Ivoiriens aptes intellectuellement après une présélection en vue de les ssoumettre à des formations très pointues.

Après la présélection, lorsque le concours est lancé, ces jeunes préalablement identifiés au regard de leurs cursus académiques sont convoqués pour entrer en compétition afin d’honorer les places qui sont généralement offertes par l’extérieur.

Gabon : Alain Claude Bilié-By-Nze nommé Premier ministre

Vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques du gouvernement sortant, il remplace Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée vice-présidente de la République.Depuis 2006, Alain-Claude Bilie By Nze, 55 ans, a occupé plusieurs portefeuilles ministériels. Mais jamais il n’avait été nommé Premier ministre. C’est désormais chose faite. « Le plus doué politiquement » parmi les collaborateurs du président Ali Bongo selon le journaliste gabonais, Louis Philippe, a été désigné chef du gouvernement ce lundi 9 janvier en remplacement de Rose Christiane Ossouka Raponda. 

« Sa nomination n’est pas une surprise. En réalité, il était attendu à ce poste depuis plusieurs années », confie M. Philippe. 

Mme Raponda, désormais ex chef du gouvernement, a été désignée vice-présidente du Gabon, poste vacant depuis mai 2019 et dont l’influence reste très limitée puisque son rôle se résume à assister le chef de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions. Le vice-président ne peut pas non plus assurer l’intérim en cas de vacances du pouvoir. 

Au Gabon, où la Constitution ne limite pas les mandats présidentiels, le président Ali Bongo, à la tête du pays depuis 2009, devrait sans doute briguer un troisième septennat lors des élections générales (présidentielle, législatives, locales et sénatoriales) prévues au second semestre de 2023. Il a récolté ces dernières semaines des motions de soutien à sa probable candidature lors des conseils provinciaux du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).

Pour l’heure, les responsables du pouvoir et de l’opposition ne sont pas d’accord sur des questions liées à la révision des listes électorales. Ces querelles rappellent les violentes contestations qui avaient écorné la victoire d’Ali Bongo en 2016 après que Jean Ping, principal opposant à l’époque, a rejeté les résultats du scrutin présidentiel.

Pour ne pas réveiller le spectre, le chef de l’Etat gabonais s’est adressé particulièrement, à l’occasion de son discours du nouvel an, à l’opposition. Dans son message, il dit accepter de s’asseoir avec ses adversaires dans les meilleurs délais en vue de discuter de la transparence électorale lors des élections générales de 2023.

Gambie : un des cerveaux du putsch déjoué activement recherché

Les autorités gambiennes recherchent un fugitif lié au coup d’État déjoué de décembre dernier contre le président de la République Adama Barrow.Le gouvernement gambien est à la recherche de l’adjudant de deuxième classe, Lamin Jadama, considéré comme un « traître ». Il a fui la juridiction du pays après avoir échappé à l’arrestation quelques heures après la tentative de putsch, selon les autorités.

Selon une déclaration du porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, Jadama faisait partie d’un groupe de soldats et de civils qui avaient comploté pour renverser un gouvernement démocratiquement élu d’Adama Barrow. Un acte assimilé à une « haute trahison » devant la loi gambienne.

Des photos du suspect en cavale ont largement circulé depuis quelques semaines. Jadama faisait partie des huit suspects inculpés et présentés devant un tribunal le vendredi 6 janvier 2023 pour deux chefs d’accusation de « haute trahison » et de « conspiration » en vue de commettre un crime. Huit des accusés, tous des soldats, ont nié faire partie d’un complot contre l’État.

Mali : le Général de division, Mamadou Gaye, prend la tête de la Minusma

Le haut gradé de l’armée sénégalaise va assurer l’intérim à compter de ce 9 janvier jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force.Fin de mission pour le Général C.J. Kees Matthijssen. L’officier militaire néerlandais qui assurait le commandement de la force de mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a cédé sa place à son adjoint sénégalais, le Général de division, Mamadou Gaye.

« Le Général Gaye va assurer l’intérim à compter du 09 janvier et pour la période à venir, jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force. Il me plait donc de vous remercier chaleureusement pour votre présence parmi nous cet après-midi afin de rendre hommage au Général Matthijssen et exprimer notre ferme soutien au nouveau Commandant par intérim de la Force, le Général Mamadou Gaye », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de passation de commandement tenue vendredi 6 janvier à Bamako, M. Wane a indiqué que cette cérémonie de passation se passe dans un contexte sécuritaire difficile.

Il en veut pour preuves les multiples atrocités commises dans les régions de Gao et Ménaka contre les populations civiles, les représentants de l’Etat, les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM), contre les forces internationales ainsi que d’autres acteurs y compris les acteurs humanitaires. Le Centre du Mali continue lui aussi, malheureusement, de connaître une situation difficile, a-t-il ajouté.

L’agent onusien a rappelé que rien qu’en 2022, la Minusma a comptabilisé 26 Casques bleus tombés au champ d’honneur et 125 autres blessés. A l’en croire, 276 Casques bleus ont perdu la vie depuis le déploiement de la mission en 2013. La Minusma a ainsi « le triste privilège d’être l’opération onusienne de maintien de la paix la plus meurtrière au monde ».

Face à ce décor sombre et aux multiples défis qui attendent le nouveau Commandant par intérim, El-Ghassim Wane a réitéré son soutien total ainsi que celui de l’ensemble de la Mission.

Avant d’intégrer la mission onusienne, le Général de division, Mamadou Gaye, a occupé de très hautes responsabilités dans son pays. Il a entre autres été Commandant de l’École Nationale des Officiers et de l’École des sous-officiers ; Directeur Général de l’Agence Nationale de Réinsertion sociale des militaires retraités et plus récemment Chef d’État-Major adjoint des forces armées sénégalaises.

« Mon Général, depuis votre prise de fonctions en qualité de Commandant adjoint de la Force en juillet 2022, vous avez insufflé une dynamique fort appréciée dans votre action. […] Votre engagement constant dans la gestion des questions de relèves, de coopération aérienne et bien d’autres domaines démontrent incontestablement que vous êtes à la hauteur de la mission qui vous est confiée ce jour. Je reste convaincu que vos décennies d’expérience de leadership au sein de l’armée sénégalaise, […] seront mis à profit dans le cadre de l’exécution efficace et efficiente du mandat de la Mission », a soutenu M. Wane.

L’année 2023 est une année charnière pour le Mali avec d’importants rendez-vous électoraux (référendum constitutionnel, élections législatives et présidentielles au début d’année 2024), mais aussi pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles engagées, le tout dans un contexte sécuritaire qui reste encore difficile.

Le chef de la Minusma a indiqué que la mission continuera à soutenir la mise en œuvre diligente de l’Accord de la paix et de la réconciliation de 2015 qui est un élément essentiel de la stabilisation du Mali, de sa refondation. « De même, nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation des régions du Centre adoptée par le gouvernement malien ainsi qu’au processus de Transition y compris les élections. Nous continuerons à accorder une attention particulière à la protection des populations civiles qui n’ont que trop souffert », a-t-il assuré.

Pour y arriver, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité de renforcer la coordination avec les forces armées maliennes, tout en réitérant sa solidarité avec le peuple et les autorités du Mali pour toutes les souffrances et toutes les tragédies que ce pays a connues au cours des 10 dernières années.

Par ailleurs, il a rappelé que la gravité de la crise qui prévaut au Sahel appelle à une mobilisation internationale toujours plus forte en appui aux pays de la région au titre de la sécurité collective. « Si les défis qui restent à relever sont de taille, ils n’ont rien d’insurmontable », a-t-il conclu.

Bamako – Abidjan : détente en vue après la libération des soldats ivoiriens ?

Un vent d’apaisement pourrait souffler sur les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Mali suite à la libération des 46 libérations des soldats ivoiriens.Suite à la médiation du président togolais Faure Gnassingbé, le colonel Assimi Goïta a accordé la grâce présidentielle aux soldats ivoiriens, malgré leur condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, par la justice malienne.

Pendant six, la Côte d’Ivoire et le Mali se sont affrontés sur le terrain diplomatique dans cette crise. Arrêté le 10 juillet par l’armée malienne, les 49 soldats ivoiriens dont trois femmes, sont accusés des « mercenaires » et des « saboteurs » de la sécurité de l’État

Bamako reproche aux soldats ivoiriens d’être entrés sur le territoire malien « sans autorisation ni ordre de mission » et d’avoir donné des versions contradictoires quant à la raison de leur présence.

Des accusations démenties par la partie ivoirienne qui soutiennent que ces soldats sont bel et bien des éléments nationaux de soutien (NSE) de la Minusma. Une version appuyée par l’Organisation des Nations unies (Onu).

Dans un passé récent, la Côte d’Ivoire a été l’un des principaux détracteurs du coup d’Etat de 2020 qui a renversé du pouvoir l’ancien président malien Ibrahim Boubabar Keïta. L’arrivée d’Assimi Goïta au pouvoir, marque le début de cette rupture puisque Abidjan s’était fait le champion des appels à sanctionner le régime militaire de Bamako. Selon Alassane Ouattara, les militaires devaient organiser la transition et retournaient dans les casernes, afin de céder le pouvoir aux civils.

Pour certains observateurs de la géopolitique de cette région, l’arrestation des soldats ivoiriens dans le cadre du contingent de maintien de la paix de la Minusma, était un moyen pour le régime de Bamako de se venger des positions ivoiriennes depuis la prise de pouvoir par les militaires.

La Côte d’Ivoire est ceinturée par trois régimes militaires à savoir la Guinée, le Burkina Faso et le Mali. Ce qui fait frémir Abidjan, où l’expérience qui a précédé l’accession de Ouattara à la présidence ivoirienne en 2010, est encore fraîche dans les esprits.

Tout en promettant de suivre une voie diplomatique pour une résolution à l’amiable de la crise, la rhétorique de Bamako sur la question a toujours été liée à son droit de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Et ce, face à de prétendus provocateurs qui étaient entrés dans le pays en se faisant passer pour des soldats de la paix.

Ouattara « cette crise est derrière nous »

Malgré le sentiment de frustration ressenti à Abidjan, le président Ouattara a lui aussi tenu à insister sur la nécessité d’une solution diplomatique, en en rappelant le fait que, quel que soit le sort des soldats détenus, il y a toujours une bonne chance qu’un dialogue pacifique règle la question sans faire retentir le tambour de la guerre avec son voisin du nord.

Le président ivoirien s’en est tenu à ce ton diplomatique une fois que les soldats ont commencé à respirer l’air frais d’Abidjan où il était présent pour les accueillir dans une réunion émouvante avec leurs familles soulagées à l’aéroport.

Pour le dirigeant ivoirien, la crise doit être reléguée aux oubliettes par les deux « pays frères » qui doivent tourner la page. « Maintenant cette crise est derrière nous et nous devons reprendre des relations normales avec ce pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons aussi besoin », a déclaré le dirigeant ivoirien.

Les paroles conciliantes de Ouattara ont été bien accueillies par Bamako qui a salué la contribution d’Abidjan à la résolution à l’amiable de cette crise entre voisins. Si Bamako et Abidjan renouent le fil du dialogue, ceci pourrait-il marquer la fin de l’isolement international du Mali en l’Afrique de l’Ouest ?.

Les relations entre le Mali avec ses partenaires traditionnels, notamment la France et la Cedeao, se sont assombries depuis l’arrivée au pouvoir des militaires

Cette situation a été aggravée par les liens croissants de la junte avec la Russie et société privée militaire russe Wagner, qui aurait été engagé pour aider à faire face aux djihadistes qui mènent une insurrection dans le pays depuis 2012.

Guinée : l’ex-coordonnateur du FNDC édifié le 11 janvier

Le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Mafanco (Conakry), Kanfory Ibrahima Camara, a requis 18 mois de prison assortis de sursis contre Abdourahmane Sano.Abdourahmane Sano sera fixé sur son sort le 11 janvier prochain. Poursuivi pour « participation délictueuse à des réunions non déclarées », l’ex coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a comparu ce lundi 9 janvier devant le tribunal de première instance de Mafanco.

Devant le juge, le mis en cause a reconnu avoir participé à une réunion dont l’objectif est de faire la promotion de la citoyenneté, la bonne gouvernance, de l’Etat de droit. « J’ai participé à une réunion mais c’est dans le respect de tous les droits et principes. La réunion pour laquelle on m’a interrogée, on l’a tenue le jour de l’ouverture de la Coupe du Monde (18 novembre 2022 ndlr). On a tenu la réunion dans une école », a-t-il reconnu.

Avant d’ajouter : « Depuis les années 2016, 2017, nous sommes dans ces activités de rencontres avec les citoyens dans le but de créer une structure citoyenne qui s’appelle CPR (Citoyen pour la République) », a précisé Abdourahmane Sano.

Une version battue en brèche par le Procureur qui estime que c’est l’autorité de l’Etat qui était visé dans ses propos. « Quand on veut sensibiliser les citoyens, cela doit se faire selon les règles de l’État…Aucun de nous n’a intérêt à ce que l’État soit désobéi », a déclaré le parquetier lors des débats.

 Toutefois, si le juge suit la réquisition du Procureur, Abdourahmane Sano va échapper à la prison. L’avocat du mis en cause, maître Mohamed Traoré, a dénoncé l’incapacité du parquet général de démontrer les faits reprochés à client.

Accident tragique au Sénégal : Message de condoléances du Roi Mohammed VI au président Macky Sall

Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de sympathie au Président sénégalais, Macky Sall, suite au tragique accident de la route survenu, dans la nuit de samedi à dimanche, dans la région de Kaffrine. »En cette douloureuse circonstance, Je présente à votre Excellence et à l’ensemble du peuple sénégalais, mes sincères condoléances et l’expression de toute ma sympathie », lit-on dans le message royal.

Dans ce message, le Souverain souhaite également un prompt rétablissement aux blessés et exprime toute sa « compassion aux familles cruellement éprouvées ».

Pour rappel, l’accident, qui a eu lieu sur la route de Kaffrine à environ 250 km au centre-ouest de la capitale sénégalaise Dakar, a fait au moins 40 morts et 87 blessés.

Le drame s’est produit lorsqu’un bus est entré en collision avec un autre qui venait de Kédougou. Le président Macky Sall a décrété un deuil national de trois jours.

Côte d’Ivoire : ouverture du poste à péage de l’autoroute de Tiébissou

Cette autoroute, reliant la ville de Tiébissou à celle de Yamoussoukro, la capitale politique, devrait être prolongée dans « dans le premier semestre de 2023 » jusqu’à Bouaké, la métropole du Centre ivoirien.Le ministre ivoirien de l’Equipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, a procédé ce lundi 9 janvier 2023 à la mise en service officielle du poste à péage de l’autoroute de Tiébissou (centre), une « continuité » de l’autoroute de Yamoussoukro.  

Les usagers peuvent emprunter l’« ancienne route », a fait observer M. Amédé Kouakou, indiquant qu’ « avec cette autoroute, c’est une réduction du coût d’exploitation des véhicules, ce qui permettra à nos automobilistes de réaliser des économies sur l’usure de leurs véhicules et les temps passés sur la route ». 

« Quand vous passez sur l’ancienne voie (dont le bitume est dégradé par endroits), vous passez deux ou trois fois plus de temps, donc vous consommez plus de carburant », a-t-il renchéri. Cette autoroute vient accroître le réseau routier du pays estimé à plus de 7.500 Km de voies bitumées.  

Le tarif arrêté pour les véhicules légers (classe 1) est de 1.000 Fcfa, et celui des véhicules intermédiaires (classe 2) également à 1.000 Fcfa, tandis que pour les poids lourds, autocars, véhicules à deux essieux (classe 3) il est fixé à 1.500 Fcfa et les véhicules à trois essieux et plus (classe 4) à 2.000 Fcfa.

Dans l’optique d’assurer une mobilité aisée et de maintenir les routes en bon état, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place les postes à péage sur les autoroutes. Selon M. Amédé Kouakou, « ces prix ont été déterminés par le gouvernement et ce sont des prix qui ont été étudiés ».

Par ailleurs, le ministre Amédé Kouakou a souligné que pour l’autoroute de Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, « ceux qui habitent à proximité sont autorisés pour deux véhicules et ils paient 1.000 Fcfa par jour même s’ils passent 1.000 fois ».

Le directeur général du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire, M. Ibrahim Diaby, s’est félicité de cette infrastructure routière. Pour lui, « la bonne route est un outil de développement du transport routier », voire de l’économie d’un pays.

Sur les deux tronçons de l’autoroute de Tiébissou, sont positionnés deux gares de péage respectivement au PK 266 pour celui de Yamoussoukro-Tiébissou et la seconde gare à environ 14.5 Km de Bouaké, la deuxième plus grande ville du pays.

Burkina : L’ONU exige une enquête après la mort de 28 civiils à Nouna

Les tueries, attribuées à des supplétifs de l’armée, ont été condamnées par les gouvernement et des organisations de la société civile.Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé vendredi 6 janvier les autorités Burkinabè à diligenter les enquêtes sur le meurtre d’au moins 28 personnes dont les corps ont été découverts à Nouna, dans la province de Kossi, les 30 et 31 décembre.

« Il est encourageant que les autorités aient annoncé l’ouverture d’une enquête sur cet incident. Je leur demande de veiller à ce qu’elle soit rapide, approfondie, impartiale et transparente et de demander des comptes à tous les responsables, quel que soit leur poste ou leur rang », a-t-il déclaré tout en précisant qu’il a pris le soin d’adresser une lettre au ministre des Affaires étrangères à cet effet.

Selon le Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), des membres des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), auxiliaires de l’armée, s’en sont pris à des civils, tuant 28 personnes y compris des enfants, en représailles à une attaque antérieure contre la base des supplétifs la nuit précédente, commise par des membres Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Le porte-parole du gouvernement. Jean Emmanuel Ouédraogo, a déclaré dans un communiqué le 2 janvier qu’une enquête avait été ouverte, à la suite du procureur du Faso et que le gouvernement de transition était « fondamentalement opposé à toute forme d’abus ou de violation des droits humains pour quelque motif que ce soit » et a réitéré son engagement à protéger tous les civils sans aucune distinction.

Le gouvernement a déploré les « propos haineux ou aux relents ethnicistes constatés ces derniers temps sur les réseaux », qui se « amplifiées depuis la survenue du drame de Nouna ». Les autorités condamnent « sans détour l’apologie de la terreur d’où qu’elle vient et quels que soient ces auteurs ».