Togo–Algérie : vers un partenariat économique sud-sud renforcé

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo a accueilli une délégation de haut niveau du patronat algérien, dans une démarche discrète mais stratégique de coopération économique . Portée par les présidents José Kwassi Symenouh et Abderrahmane Sidi Saïd, cette rencontre ouvre la voie à des partenariats concrets dans l’agro-industrie, les énergies renouvelables et la logistique, dans un contexte continental marqué par la montée en puissance de la ZLECAf.

 

 

 Lomé, 4 novembre 2025—  Dans un élan diplomatique discret mais porteur d’ambitions, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo), le Dr José Kwassi Symenouh, a reçu ce mardi une délégation de haut niveau du patronat algérien, conduite par Abderrahmane Sidi Saïd, président de l’Organisation du Patronat Algérien (OPA). Cette rencontre marque une étape stratégique dans le renforcement des relations économiques sud-sud, à l’heure où l’Afrique cherche à bâtir des réseaux d’affaires plus résilients face aux turbulences mondiales.

À Lomé, la CCI-Togo et le patronat algérien ont exploré des pistes de coopération économique. Objectif : créer des synergies industrielles et logistiques dans le cadre de la ZLECAf.

Deux figures, deux visions convergentes

 

Expert en assurance et ancien cadre de l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET), Symenouh incarne une CCI tournée vers l’innovation et l’attractivité. Depuis sa prise de fonction, il multiplie les initiatives pour fluidifier les démarches administratives et dynamiser l’écosystème entrepreneurial, comme en témoigne le lancement du magazine « Entrepreneurs Mag ».

Face à lui, Sidi Saïd, enseignant de formation et président de l’OPA depuis 2019, représente un patronat algérien en pleine mutation, engagé dans une diversification post-hydrocarbures et une ouverture vers le continent.

 

Des échanges concrets et des pistes de coopération

 

Dans les salons feutrés de la CCI à Lomé, les discussions ont rapidement pris une tournure opérationnelle. En effet, les deux délégations ont exploré les circuits de création d’entreprise au Togo, les guichets uniques, les incitations fiscales et les mécanismes d’accompagnement pour les investisseurs maghrébins.

L’attention s’est portée sur les zones industrielles du sud togolais, propices à des implantations agroalimentaires ou manufacturières, et sur les corridors logistiques reliant Lomé au port d’Alger. Des secteurs comme l’agro-industrie, les énergies renouvelables ou l’ingénierie ont été identifiés comme terrains de joint-ventures à fort potentiel.

« C’est l’occasion de créer des synergies mutuellement bénéfiques, où chaque partenaire apporte sa pierre à un édifice continental », a résumé Symenouh dans un communiqué.

 

 Une ambition continentale partagée

 

Au-delà des aspects techniques, cette rencontre réaffirme une ambition commune : ériger le Togo et l’Algérie en piliers d’une coopération économique sud-sud renforcée. Dans le sillage de la Zone de Libre-Échange Continentale (ZLECAf), les deux parties plaident également pour un maillage plus dense entre acteurs privés, avec des forums d’affaires et des campagnes de promotion déjà inscrits à l’agenda.

Sidi Saïd a salué « un climat d’affaires togolais accueillant, prêt à accueillir des idées neuves », soulignant l’intérêt croissant du patronat algérien pour les marchés ouest-africains.

Coopération économique : vers des retombées concrètes

 

Finalement, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large portée par Symenouh, qui a déjà noué des partenariats avec des universités et des chambres consulaires régionales pour stimuler l’innovation. Pour l’Algérie, elle prolonge une stratégie d’expansion africaine, après des accords structurants avec le Maroc et la Tunisie.

À terme, ces « ponts solides », comme les qualifient les observateurs, pourraient irriguer l’économie togolaise de capitaux frais, générer également des emplois et favoriser les transferts technologiques.

Il reste à voir si ces intentions ambitieuses se traduiront en chantiers concrets, dans un Togo qui mise sur son positionnement géostratégique pour rayonner en Afrique de l’Ouest.

 

La Ve République togolaise sous le feu des critiques citoyennes

À Lomé, la Ve République togolaise, présentée comme une refondation institutionnelle, suscite une vague d’indignation populaire. Accusé de verrouiller le pouvoir autour d’un cercle restreint, le régime de Faure Gnassingbé fait face à une contestation croissante, entre cumul de mandats, dérives autoritaires et précarité sociale. Tandis que les autorités vantent une modernisation du système, la société civile et les observateurs internationaux dénoncent une démocratie en trompe-l’œil.

 

 

Lomé, 4 novembre 2025 – Dans les rues animées de Lomé, un vent de contestation souffle sur le régime de Faure Gnassingbé. Amplifiées par les réseaux sociaux et des rassemblements sporadiques, les voix citoyennes dénoncent un verrouillage du pouvoir orchestré par une élite politique jugée intouchable. Sous la bannière de la Ve République, présentée comme une refondation institutionnelle, beaucoup voient se consolider un système dans lequel les mêmes figures monopolisent les leviers de l’État, au mépris des aspirations populaires.

Depuis son accession au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé, fils du général Eyadéma, a vu son entourage se resserrer en une caste accusée de confisquer les postes clés. Des analystes pointent une gouvernance circulaire où les mandats se cumulent : des ministres siégeant à l’Assemblée, des élus locaux occupant des portefeuilles stratégiques, des sénateurs promus à des fonctions exécutives. Des cas emblématiques, comme Kodjo Adedze ou Sélom Klassou, illustrent cette rotation endogame qui, pour les critiques, frôle le scandale.

« Ce n’est pas de la gouvernance, c’est un jeu de chaises musicales pendant que le bas peuple trime pour un bol de riz », lâche un jeune commerçant de Lomé, dans un café bondé d’Adidogomé.

 

 Concentration des pouvoirs et paralysie institutionnelle

 

Cette accumulation de fonctions, théoriquement proscrite par les standards démocratiques, engendre des conflits d’intérêts flagrants et bloque toute émergence de nouveaux profils, y compris au sein du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR). Résultat : une paralysie administrative dénoncée par le World Justice Project, qui classe le Togo au 111ᵉ rang mondial en matière d’État de droit. Par ailleurs, les indicateurs sur la limitation du pouvoir exécutif et la lutte contre la corruption s’effondrent, révélant une érosion autoritaire des contre-pouvoirs.

 

 

Une réforme institutionnelle contestée

 

Face aux critiques, les autorités togolaises défendent la Ve République, entrée en vigueur en avril 2025, comme une modernisation salutaire. Le nouveau régime parlementaire, avec un président du Conseil des ministres élu par ses pairs – poste désormais occupé par Faure Gnassingbé sans limite de mandat –, est présenté comme garant de stabilité. En plus, des campagnes de sensibilisation vantent les mérites d’un système inspiré de modèles européens, censé favoriser une gouvernance plus fluide et inclusive.

Mais ces arguments peinent à convaincre. Les manifestations de juin, réprimées dans le sang, et les interdictions répétées de rassemblements civils dressent un tableau plus sombre. Une opposition fragmentée, souvent en exil, continue de dénoncer ce qu’elle qualifie de « coup d’État constitutionnel ».

 

Une dynastie sous surveillance internationale

 

La concentration du pouvoir autour de la famille Gnassingbé, au sommet depuis 1967, n’échappe pas aux observateurs internationaux. Des médias comme l’AP ou la BBC évoquent les signes d’un autoritarisme déguisé, où les proches du président – souvent issus de l’armée ou de cercles diplomatiques bienveillants – verrouillent l’accès aux ressources. D’ailleurs, le pillage présumé des fonds publics et une dette extérieure croissante maintiennent le pays en bas du classement régional en matière de développement humain.

« Les Togolais sont livrés sans défense à une répression qui ne dit pas son nom », alerte un rapport récent, dénonçant une justice instrumentalisée au profit de l’exécutif.

 

 Une société civile en résistance

 

Face à ce mur institutionnel, la société civile togolaise ne baisse pas les bras. Entre harcèlement judiciaire et exils forcés, des coalitions comme le Front « Touche pas à ma Constitution » appellent à une refondation par le bas. Des voix anonymes, relayées par les ondes pirates, insistent : le changement ne viendra pas d’un recyclage au sommet, mais d’une mobilisation populaire.

Alors que Faure Gnassingbé consolide son pouvoir sous un nouveau titre, une question hante Lomé : combien de temps encore cette minorité intouchable pourra-t-elle défier les aspirations d’un peuple épuisé ? Les élections législatives de 2026 pourraient bien être le baromètre d’un tournant… ou le signal d’une nouvelle boucle infernale.

À Pya, l’EFOFAT célèbre 30 ans d’excellence militaire

À l’occasion des 30 ans de l’École de Formation des Officiers des Forces Armées Togolaises (EFOFAT) et des 20 ans du décès du général Gnassingbé Eyadéma, Pya s’apprête à vivre deux journées de célébrations mêlant mémoire, sport et réflexion stratégique. Placé sous le haut patronage du président Faure Gnassingbé, l’événement ambitionne de raviver l’esprit de cohésion nationale et de valoriser l’excellence militaire togolaise.

 

 

Lomé, 3 novembre 2025 – À l’aube d’un week-end placé sous le sceau du patriotisme et de l’excellence militaire, l’École de Formation des Officiers des Forces Armées Togolaises (EFOFAT), située à Pya, s’apprête à accueillir deux journées d’événements mêlant science, sport et mémoire. Placées sous l’égide du président Faure Essozimna Gnassingbé, chef suprême des armées, les 6 et 7 novembre s’annoncent comme un rendez-vous emblématique pour célébrer les valeurs fondatrices de la Nation.

Mémoire et leadership au cœur des célébrations de l’EFOFAT

Intitulées « Compétence et leadership au service de la Nation », ces manifestations commémorent deux jalons majeurs de l’histoire togolaise : les vingt ans du décès du général Gnassingbé Eyadéma, père fondateur de la République, et les trente ans de l’implantation de l’EFOFAT. Ainsi, ce double hommage vise à honorer un héritage militaire structurant, tout en soulignant le rôle stratégique de l’école dans la formation des élites nationales et régionales.

Fondée sous l’impulsion du général Eyadéma, l’EFOFAT s’est imposée comme un centre d’excellence, reconnu pour la rigueur de son enseignement et la qualité de ses cadres. En plus, les célébrations offriront au grand public une immersion rare dans les coulisses de la formation militaire, de la stratégie à la discipline opérationnelle. Néanmoins, l’événement ne se limite pas à la réflexion.

 

Panels, sport et cohésion sociale

 

Le programme s’annonce dense et équilibré. Des panels de haut niveau revisiteront l’héritage du bâtisseur des armées togolaises et les standards pédagogiques de l’institution. En parallèle, des compétitions sportives – dont un tournoi de volley-ball opposant militaires et civils – viendront renforcer les liens entre les forces armées et la société.

Les populations de la préfecture de Kozah et des environs sont invitées à participer à ces animations, conçues pour dépasser le cadre strictement militaire et favoriser une dynamique de proximité. En effet, l’événement ambitionne de consolider l’unité nationale en célébrant une figure et une école qui incarnent la résilience et le dévouement au service du Togo. Malgré tout, un enjeu stratégique demeure.

 

 L’EFOFAT : Une école, une vision, une Nation

 

Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires croissants, ces journées pourraient bien inspirer une nouvelle génération de serviteurs de la patrie. Ainsi, elles rappellent que la force d’une nation repose autant sur ses traditions que sur sa capacité à innover.

En somme, les organisateurs espèrent une affluence massive, transformant Pya en un épicentre de cohésion, de transmission et de fierté partagée.

 

Le Soudan : Un conflit dévastateur au cœur de l’Afrique

Malgré des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une famine imminente, la crise humanitaire au Soudan reste largement ignorée par la communauté internationale. Un drame silencieux, nourri par des rivalités internes, des ingérences étrangères et une économie de guerre.

 

Soudan, 31 octobre 2025 Dans les vastes étendues du Soudan, deuxième plus grand pays d’Afrique, une guerre fratricide oppose depuis avril 2023 l’armée régulière (SAF) aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire. Ce conflit, qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et fait plus de 10 millions de déplacés, s’intensifie jour après jour. La ville stratégique d’El Fasher, dans le Darfour, est désormais plongée dans le chaos, théâtre de violences extrêmes et d’un exode massif. En effet, des milliers de civils fuient les combats, exposés à des attaques indiscriminées et à une famine imminente. Pourtant, cette tragédie, l’une des plus graves de notre époque, peine à mobiliser l’attention internationale.

Les racines d’une fracture historique

 

Le Soudan n’en est pas à son premier soulèvement. En 2019, une vague de contestation populaire a renversé Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies. Mais, en octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhan a mené un coup d’État militaire qui a brisé les espoirs de transition démocratique. Ce putsch a fracturé les alliances au sein des forces armées, opposant l’armée régulière aux FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, ancien chef des milices janjawid, accusé de crimes au Darfour dans les années 2000.

Ce qui n’était qu’une lutte de pouvoir s’est transformé en guerre ouverte en avril 2023, après des affrontements dans la capitale Khartoum. Aujourd’hui, le conflit entre dans sa troisième année avec des avancées territoriales alternées qui redessinent la carte du pays sans perspective de résolution.  Par ailleurs, des sources locales rapportent que l’armée soudanaise s’est retirée d’El Fasher, laissant la ville aux mains des FSR, au prix d’une escalade de violences et d’un déplacement massif de population.  Des sources locales rapportent que l’armée soudanaise s’est retirée d’El Fasher, laissant la ville aux mains des FSR, au prix d’une escalade de violences et d’un déplacement massif de population.

Une rivalité militaire aux conséquences civiles

 

D’un côté, l’armée soudanaise (SAF), fidèle à al-Burhan, contrôle le nord et l’est du pays, s’appuyant sur une hiérarchie classique et des alliances étatiques.  De l’autre, les FSR, issues des milices arabes du Darfour, dominent l’ouest et le Sahel, usant de tactiques asymétriques et d’une mobilité redoutable. Les deux camps sont accusés de graves exactions : bombardements indiscriminés pour l’armée, violences ciblées contre les populations non arabes pour les FSR.

À El Fasher, bastion historique des rebelles non arabes, des exécutions sommaires, des attaques contre des hôpitaux et des enlèvements de personnel médical ont marqué la chute de la ville. Le Réseau des médecins soudanais dénombre plus de 1 500 victimes civiles en quelques semaines. L’OMS a condamné l’attaque de l’hôpital de maternité saoudien, dernier centre partiellement fonctionnel de la région. Hemedti a promis une enquête, mais les doutes sur sa crédibilité demeurent.

Une guerre amplifiée par les influences extérieures

 

Le conflit soudanais est un véritable nœud géopolitique. Ce conflit interne est inextricablement lié à des dynamiques régionales et mondiales. Les Émirats arabes unis (EAU) soutiennent activement les FSR, leur fournissant armes, financements et logistique, notamment par le biais de Port Soudan. Des enquêtes ont tracé des livraisons d’équipements militaires émiratis sur les théâtres d’opérations, motivées par des intérêts économiques dans l’or et les minerais.

En face, l’Égypte appuie l’armée régulière, soucieuse de préserver sa sécurité frontalière et ses intérêts sur le Nil. La Russie, par le biais du groupe Wagner (désormais Africa Corps), et la Chine apportent un soutien logistique à Khartoum, en échange d’accès à des bases navales et de contrats miniers. La Turquie et l’Arabie saoudite, quant à eux, jouent des rôles plus ambigus, oscillant entre médiation et livraisons d’armement.

 

La France n’échappe pas à cette équation. Bien qu’indirectement impliquée, des critiques visent directement Paris pour ses exportations de composants militaires vers les EAU. On a d’ailleurs retrouvé certains de ces composants dans des armes que les FSR utilisent au Darfour. Amnesty International alerte sur ces flux indirects qui alimentent le cycle de violence. Ainsi, les puissances étrangères font du Soudan le terrain d’un bras de fer géopolitique, où la stabilité locale devient une variable négligée, sacrifiée au profit d’intérêts stratégiques et d’ambitions régionales.

Les richesses maudites : ressources au service de la guerre

 

Le Soudan regorge de richesses naturelles qui attirent les convoitises : des réserves d’or parmi les plus importantes d’Afrique, des gisements pétroliers dans le sud, et une production dominante de gomme arabique, ingrédient clé pour l’industrie agroalimentaire mondiale (représentant jusqu’à 80 % de l’offre globale avant le conflit). Ces ressources, qui pourraient financer le développement, sont aujourd’hui détournées pour alimenter la guerre.

Les FSR contrôlent une grande partie des mines d’or artisanales au Darfour, exportant illégalement vers l’étranger pour se procurer munitions et drones.  De même, le commerce de bétail et de gomme arabique, vital pour des millions de nomades, est également contrôlé par les groupes armés, perturbant les chaînes d’approvisionnement et aggravant la précarité économique. Cette « économie de guerre » prolonge les hostilités et transforme les ressources en armes plutôt qu’en levier pour la paix et le développement durable.

Une crise humanitaire d’une ampleur inédite

 

Plus de 10 millions de déplacés internes, 2 millions de réfugiés dans les pays voisins : le Soudan vit la plus grande crise de déplacement au monde. En avril 2025, les acteurs humanitaires ont déclaré une famine dans dix localités, notamment dans les camps comme Zamzam, où 400 000 personnes survivent dans des conditions extrêmes.

 

Près de 30 millions de Soudanais ont besoin d’une aide d’urgence, dont 15 millions d’enfants menacés par la malnutrition aiguë. Les belligérants ciblent les infrastructures médicales, les épidémies gagnent du terrain, et les bailleurs ne financent le Plan de réponse humanitaire 2025 qu’à hauteur de 27 % sur les 4,2 milliards de dollars requis.

 

Vers une mobilisation internationale ?

 

L’Union africaine et l’ONU enchaînent les condamnations, mais peinent à traduire leurs paroles en actes. Le 28 octobre, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a tenu une réunion d’urgence, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture d’enquêtes sur les atrocités commises.

Les experts des Nations unies évoquent des violations graves du droit international et appellent à un embargo sur les armes. Mais malgré ces efforts, le silence médiatique persiste, éclipsé par d’autres crises mondiales.

Des retours spontanés sont observés dans certaines zones apaisées, signe d’un espoir fragile. Pour briser le cycle, une pression accrue sur les fournisseurs d’armes et un soutien renforcé à l’aide humanitaire s’imposent. Le Soudan ne doit pas rester le « conflit oublié » de notre temps.

 

Un silence qui tue

Alors que le Soudan s’enfonce dans une guerre sans fin, les chiffres s’accumulent, les témoignages s’effacent, et l’indifférence mondiale persiste. Derrière les lignes de front, ce sont des millions de vies suspendues à l’inaction, des enfants privés d’avenir, des familles déracinées, des hôpitaux réduits au silence. Le conflit soudanais n’est pas seulement une tragédie humanitaire : il est le miroir d’un déséquilibre global, où les logiques de puissance étouffent les appels à la paix. Briser ce silence, c’est reconnaître l’urgence d’agir. Car tant que le monde détournera le regard, le Soudan restera l’épicentre d’un drame que l’histoire jugera sévèrement.