Victoire Dogbé  : l’étoile filante de la Cinquième République

Togo : naissance d’une cinquième république controversée, fin de mandat pour la première ministre

Ce 3 mai 2025, Lomé s’apprête à tourner une page d’histoire avec une solennité qui frôle la mise en scène. L’Assemblée nationale, docile comme à son habitude, se réunira pour introniser le premier président de la République et le président du Conseil des ministres de la toute neuve Cinquième République. Exit le suffrage universel, place au vote feutré des parlementaires, dans une chorégraphie constitutionnelle où chaque pas semble écrit d’avance. Et au centre de ce théâtre politique, une figure capte tous les regards : Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, Première ministre sortante, dont la démission imminente marquera la fin d’un acte et, peut-être, le début d’un autre. Ironie du sort : celle qui fut la première femme à gravir ce sommet pourrait bien redescendre l’escalier pour mieux remonter, sous un nouveau costume taillé sur mesure.

Une démission qui interroge : Victoire Tomégah-Dogbé quitte la Primature, quel avenir dans le jeu du pouvoir ?

Au cœur de ce bouleversement, une démission en trompe-l’œil se profile. Victoire Tomégah-Dogbé, fidèle lieutenant de Faure Gnassingbé, annoncera sa démission avec la grâce d’une actrice rompue aux rôles tragiques. En poste depuis septembre 2020, elle a navigué avec une habileté remarquable à travers les tempêtes d’une transition constitutionnelle controversée. Sa gestion des affaires courantes, entre crises sociales et réformes opaques, lui a valu des éloges mesurés, mais aussi des critiques acerbes. Car au Togo, où la pauvreté touche 45 % de la population et où les libertés publiques s’effilochent, gouverner sous l’ombre du clan Gnassingbé relève moins du leadership que de la haute voltige. Et pourtant, Mme Dogbé, avec son parcours impeccable – de l’UNDP au ministère du Développement à la base, puis à la primature – a su incarner une modernité de façade, celle d’une femme au sommet dans un pays où le pouvoir reste un privilège dynastique.

Sa démission, attendue ce 2 ou 3 mai, n’est pas une sortie de scène, mais une pirouette. La nouvelle Constitution, promulguée le 6 mai 2024, abolit le poste de Premier ministre au profit d’un président du Conseil des ministres, véritable maître du jeu exécutif. Et qui mieux que Faure Gnassingbé, chef de l’UNIR et architecte de ce bouleversement, pour s’emparer de ce trône ? L’opposition, réduite à cinq sièges face aux 108 de l’UNIR, crie au « coup d’État constitutionnel », mais ses clameurs se perdent dans le silence d’un peuple muselé par des années de répression. Quant à Victoire, son prochain rôle reste une énigme savamment entretenue. Certains murmurent qu’elle pourrait conserver une place de choix, peut-être comme présidente d’une institution symbolique, ou même – suprême ironie – être rappelée pour un poste clé dans l’ombre de son mentor.

La Cinquième République sur mesure : un vote parlementaire qui assure la pérennité dynastique

Cette transition s’inscrit dans la naissance d’une Cinquième République cousue de fil d’or, mais qui peine à convaincre de sa légitimité démocratique. Le Togo, ce samedi historique, s’offrira un lifting politique qui a tout d’un ravalement dynastique. La présidence, jadis convoitée par le suffrage universel, devient une coquille vide, un titre honorifique attribué pour six ans par un Congrès aux ordres. Le président du Conseil des ministres, en revanche, hérite d’un pouvoir quasi absolu, renouvelable à l’infini tant que l’UNIR domine le Parlement. Faure Gnassingbé, dont la famille règne sans partage depuis 1967, s’assure ainsi une pérennité que bien des monarques envieraient. Et dans ce jeu de chaises musicales, Victoire Tomégah-Dogbé apparaît comme la partenaire idéale, celle qui sait danser au rythme des ambitions présidentielles sans jamais voler la vedette.

N’allez pas croire que cette transition est un élan démocratique. Les consultations publiques, vantées par le pouvoir, n’ont été qu’un simulacre, ciblant des chefs traditionnels et des groupes triés sur le volet. Les manifestations, interdites depuis 2022, ont cédé la place à une résignation étouffée, tandis que la presse indépendante, à l’image de L’Alternative ou Liberté, subit suspensions et intimidations. L’opposition, menée par l’ANC et la DMP, boycotte les sénatoriales et dénonce une « mascarade », mais ses appels s’évanouissent face à un rouleau compresseur politique huilé par des décennies de patronage.

Victoire Tomégah-Dogbé, L’Énigme : un symbole féminin au service d’un régime qui se réinvente ?

Et pourtant, au milieu de ce ballet d’ombres, Victoire Tomégah-Dogbé reste une figure fascinante. Première femme, première Ministre, elle a porté avec élégance le fardeau d’un poste dans lequel l’autonomie est une illusion. Son bilan, fait de projets sociaux comme « Rentrée solidaire » ou de plaidoyers internationaux pour l’inclusion, brille d’un éclat terni par le contexte. Car comment réformer un système qui ne veut pas changer ? Son départ, loin d’être une rupture, pourrait bien être une réinvention. Réintégrée dans un rôle de premier plan – pourquoi pas à la tête d’une institution de la Cinquième République ? – elle incarnerait la continuité d’un régime qui sait se parer des atours du renouveau.

Le Togo et le HCR main dans la main pour les réfugiés

Togo-HCR : un partenariat vital pour l’accueil et l’inclusion des réfugiés à Lomé

Le 30 avril, Lomé a été le théâtre d’une rencontre empreinte de gravité et d’espérance. La ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou a accueilli M. Abdouraouf Gnon-Kondé, directeur régional du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ensemble, ils ont passé en revue un partenariat vital, centré sur l’accueil, l’éducation et l’inclusion des réfugiés au Togo. Dans un contexte régional marqué par des crises persistantes, cette collaboration incarne une lueur d’humanité, malgré des défis aussi tenaces que les vents du Sahel.

Togo-HCR: havre de stabilité pour les réfugiés, le défi de l’inclusion durable en ligne de mire

En effet, un refuge est nécessaire dans la tourmente régionale. Le Togo, bien que relativement épargné par les conflits armés, n’échappe pas aux secousses d’une région en ébullition. Avec plus de 7 millions de déplacés internes et près de 5 millions de réfugiés en Afrique de l’Ouest et du Centre, les crises au Burkina Faso, au Mali, au Nigeria et en République centrafricaine projettent de longues ombres.

Le Togo, qui accueille environ 25 000 réfugiés et demandeurs d’asile selon les données du HCR (2024), se positionne comme un havre de stabilité. La majorité de ces exilés, originaires de la Côte d’Ivoire, du Ghana ou de la République centrafricaine, vivent dans des situations prolongées, intégrés dans des communautés hôtes, mais souvent en marge des opportunités économiques et sociales.

La rencontre entre Zinsou-Klassou et Gnon-Kondé a permis de réaffirmer l’engagement du Togo à offrir un refuge digne. Depuis des années, le pays travaille avec le HCR pour garantir l’accès à des services essentiels : santé, abris, documentation civile. Mais le véritable défi réside dans l’inclusion durable, un horizon dans lequel les réfugiés ne sont plus des ombres en transit, mais des acteurs à part entière de la société togolaise.

Éducation : clé de l’intégration, des initiatives concrètes face aux obstacles persistants

Dans cette optique, l’éducation, clé de l’avenir, a occupé une place centrale. L’éducation, pilier de cette ambition, a occupé une place centrale dans les discussions. Le Togo, en partenariat avec le HCR, a multiplié les initiatives pour scolariser les enfants réfugiés. Des programmes comme l’opération « Rentrée solidaire » 2024, lancée par la ministre à Tindjassi, illustrent cet effort, en fournissant des kits scolaires et alimentaires à des milliers d’élèves vulnérables, y compris des réfugiés. En 2023, le HCR notait que près de 400 000 enfants réfugiés en Afrique de l’Ouest et du Centre étaient déscolarisés. Au Togo, des progrès sont palpables : des écoles communautaires accueillent des enfants exilés et des bourses, comme le programme « Leadership for Africa », ouvrent des portes aux jeunes talents pour des études supérieures à l’étranger, notamment en Allemagne.

Pourtant, les obstacles persistent. Les différences de programmes scolaires, les barrières linguistiques et le manque de ressources freinent l’accès à une éducation de qualité. Zinsou-Klassou, avec sa vision d’un Togo inclusif, a plaidé pour des investissements accrus, soulignant que « chaque enfant, qu’il soit togolais ou réfugié, porte en lui les germes d’un meilleur avenir ».

Inclusion socio-économique : un pari audacieux freiné par les défis géopolitiques et climatiques

Outre l’éducation, l’inclusion socio-économique constitue un pari audacieux. L’inclusion socio-économique, autre axe du partenariat, vise à briser le cycle de la dépendance. Le HCR, en collaboration avec le gouvernement togolais, promeut des solutions comme la naturalisation ou l’octroi de permis de résidence pour les réfugiés de longue date. Des initiatives d’autonomisation, notamment pour les femmes et les jeunes, fleurissent : formations professionnelles, microcrédits, accès à l’agriculture. À Dapaong, dans la région des Savanes, des projets pilotes soutenus par le HCR permettent à des réfugiés de cultiver des terres aux côtés des communautés hôtes, tissant des liens de solidarité et de résilience face aux aléas climatiques.

Mais ces efforts se heurtent à des vents contraires. L’insécurité croissante aux frontières, alimentée par les violences au Burkina Faso et au Niger, menace de provoquer de nouveaux afflux. L’inflation mondiale, exacerbée par la guerre en Ukraine, étrangle les budgets humanitaires, tandis que les effets du changement climatique fragilisent les moyens de subsistance. Comme l’a souligné Gnon-Kondé, « la solidarité des pays comme le Togo est exemplaire, mais elle doit être soutenue par un financement adéquat ».

Prof. Zinsou-Klassou : au cœur d’un élan humanitaire qui fait du refuge un tremplin vers l’avenir

Dans ce contexte, une ministre au cœur de l’action incarne cet engagement. Depuis sa nomination en août 2024, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou s’est imposée comme une figure de proue de l’action sociale togolaise. Sa rencontre avec le HCR s’inscrit dans une série d’initiatives audacieuses : lancement du projet AVANCE-Togo pour l’autonomisation des personnes handicapées, distribution d’aide aux sinistrés d’Aguiakomé, plaidoyer à l’ONU pour l’égalité des genres. Avec le HCR, elle réaffirme une conviction : « La dignité des réfugiés est une cause qui nous unit tous. »

En somme, La rencontre du 30 avril n’a pas seulement dressé un bilan ; elle a tracé une feuille de route. Le Togo et le HCR, conscients des défis, redoublent d’efforts pour faire de l’accueil un acte de foi en l’humanité. Chaque enfant scolarisé, chaque famille intégrée, chaque vie reconstruite est une victoire contre l’oubli. Dans un monde dans lequel les crises se multiplient, le Togo, modeste, mais résolu, montre qu’un refuge peut aussi être un tremplin vers demain.

Une flamme d’espoir  : le Togo secourt les sinistrés d’Aguiakomé

Togo : incendie chimique à Aguiakomé, L’État se mobilise après le drame

Le 14 avril dernier, une tragédie a frappé Aguiakomé, quartier vibrant de la commune Golfe 4 au Togo. Un incendie, aussi soudain que ravageur, a dévoré un bâtiment abritant des substances chimiques, dont l’acide nitrique, libérant ainsi une menace invisible, mais redoutable sur les foyers alentour. Cinquante-sept ménages, soit 155 âmes, ont vu leur quotidien basculer dans l’incertitude, leurs biens réduits en cendres et l’air qu’ils respiraient chargé de danger. Mais dans l’ombre de ce drame, une lueur d’humanité a surgi : le 29 avril, le gouvernement togolais a tendu une main salvatrice aux victimes, orchestrant une réponse empreinte de cœur et de dignité.

Un incendie impliquant des substances chimiques a frappé Aguiakomé au Togo le 14 avril 2025, causant le déplacement de 155 personnes ;Le péril acide d’Aguiakomé : un sinistre qui révèle les fragilités urbaines

En effet, ce sinistre aux contours acides a eu des conséquences dévastatrices. L’incendie, dont les origines demeurent encore voilées, a transformé une journée ordinaire en cauchemar. La présence d’acide nitrique dans l’entrepôt sinistré a amplifié la catastrophe : au-delà des flammes, c’est une pollution insidieuse qui a chassé les familles de leurs demeures, les exposant à des risques sanitaires graves. Maisons calcinées, souvenirs envolés, moyens de subsistance anéantis – le bilan est lourd pour ces 155 sinistrés, dont la vie s’est figée dans un nuage âcre. Ce drame, bien plus qu’un simple fait divers, révèle la fragilité des zones urbaines face aux périls industriels et invite à une réflexion collective sur la sécurité des lieux de vie.

Un incendie impliquant des substances chimiques a frappé Aguiakomé au Togo le 14 avril 2025, causant le déplacement de 155 personnes ;Solidarité gouvernementale : des kits pour rebâtir les vies et redonner dignité aux sinistrés

Face à une telle détresse, une cérémonie de solidarité a été organisée. Deux semaines après la catastrophe, Aguiakomé s’est drapée d’une solennité émouvante. Le 29 avril , une cérémonie de remise d’assistance a réuni les âmes blessées et les figures d’autorité dans un élan commun. Sous la houlette de la Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Pr Akossiwa Zinsou-Klassou, l’événement a vu défiler le préfet du Golfe, le maire de Golfe 4, Jean-Pierre Fabre, et le directeur général de l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC). Ensemble, ils ont incarné la promesse d’un État attentif, décidé à panser les plaies de ses citoyens. « Face à une telle détresse, l’indifférence n’a pas sa place », a martelé la ministre, saluant au passage la réactivité des équipes techniques qui ont contenu le pire.

L’aide déployée n’a pas seulement un poids matériel, elle porte une symbolique profonde. Des kits alimentaires – maïs et riz, piliers de la survie – ont été offerts pour nourrir les corps éprouvés. À cela s’ajoutent des kits non alimentaires : nattes pour reposer des âmes fatiguées, habits pour redonner dignité, seaux et ustensiles pour esquisser un retour à la normalité. Ces dons, bien que modestes face à l’ampleur des pertes, sont une bouée jetée à ces 57 ménages naufragés. « C’est un souffle d’espoir, une preuve que nous ne sommes pas oubliés », confie une mère de famille, les yeux brillants d’une gratitude contenue.

Au-delà de l’épreuve : Aguiakomé appelle à la vigilance pour un avenir plus sûr

Cet acte de solidarité dépasse d’ailleurs les frontières d’Aguiakomé ; c’est un élan national et une leçon à tirer. Il révèle la force d’une nation qui, dans l’épreuve, sait se rassembler. Le maire Jean-Pierre Fabre l’a exprimé avec éloquence : « Ces vivres sont plus qu’une aide, ils sont un pont vers la reconstruction, un témoignage de notre unité. » Pourtant, derrière ce geste salutaire, une question persiste : comment éviter que le feu ne frappe à nouveau ? La gestion des substances dangereuses et la sécurisation des infrastructures exigent une vigilance accrue, un défi que le Togo doit relever pour protéger ses enfants.

En somme, vers un avenir forgé dans l’épreuve, Aguiakomé se projette. Ainsi, l’intervention du gouvernement togolais à Aguiakomé n’est pas qu’une réponse ponctuelle ; elle est un engagement, un serment murmuré aux oubliés des flammes. Elle rappelle que la vraie grandeur d’un peuple se mesure dans sa capacité à se relever, main dans la main. Alors que les sinistrés reprennent pied, un appel résonne : que cette tragédie devienne le terreau d’un futur plus sûr, où la vigilance l’emporte sur le hasard. Car, dans les cendres d’Aguiakomé, germe déjà la promesse d’une communauté plus forte, unie par le feu et la fraternité.

Togo  : vers un sacre de Faure Gnassingbé

Le couronnement de Faure Gnassingbé  : une royauté masquée sous les lambris d’une république essoufflée

Ce 3 mai 2025, l’Assemblée nationale togolaise se prépare à un spectacle qui, sous d’autres cieux, passerait pour une cérémonie empreinte de gravité. Mais au Togo, où le régime et le peuple semblent vivre sur des planètes distinctes, la convocation des «  élus  » pour sacrer Faure Gnassingbé résonne comme une comédie aux accents amers. Couronnement, dites-vous  ? Le mot est lâché, savoureux dans son audace, presque trop honnête pour un pouvoir qui préfère les euphémismes. Car ici, point de sceptre ni de couronne, mais une Assemblée docile, prête à entériner une dynastie qui, depuis 1967, règne sans partage sur une nation à bout de souffle.

3 mai 2025  : La Constitution, ultime acte de la dynastie togolaise  ?

Pendant que les Togolais ploient sous un quotidien impitoyable — coût de la vie exorbitant, libertés publiques en lambeaux, détenus politiques derrière les barreaux, hôpitaux en ruine, routes défoncées, coupures d’électricité à répétition, eau potable devenue mirage, éducation en friche, corruption galopante, justice à deux vitesses —, le régime, lui, n’a qu’une obsession  : parachever en fanfare l’édifice de la Ve République. Autrement dit, une république taillée sur mesure, où le suffrage universel direct, autrefois boussole d’une démocratie fragile, cède la place à un Parlement docile, entièrement soumis aux ordres. Ainsi, quelle ingénieuse pirouette pour garantir à Faure Gnassingbé, héritier d’un trône bâti par son père Gnassingbé Eyadéma, un règne sans fin  !

Sous les dorures de l’Assemblée, la souffrance d’un peuple  : Togo, acte II de la monarchie déguisée

Le tableau est presque trop parfait dans son absurdité. D’un côté, un peuple qui rêve d’élire son président, de respirer librement, de voir ses enfants grandir sans la morsure de la misère. De l’autre, une élite retranchée dans ses palais, sourde aux clameurs, occupée à polir les dorures d’un système qui ne profite qu’à elle. De plus, la nouvelle Constitution, adoptée dans une précipitation suspecte et dénoncée comme un «  coup d’État constitutionnel  » par l’opposition, a scellé ce divorce. Désormais, le chef de l’État ne sera plus choisi par les citoyens, mais par des parlementaires dont le mandat, murmure-t-on, frôle déjà l’illégitimité. Une démocratie, vraiment  ? Plutôt une monarchie déguisée, où le roi change de titre, mais jamais de visage.

Togo  : Quand le palais célèbre son éternité, ignorant les rues brisées

Et pourtant, Faure Gnassingbé sait jouer les virtuoses sur la scène internationale. À l’ONU, lors du récent Sommet de l’Avenir, il discourait avec aisance sur la nécessité d’un monde plus juste, d’institutions réformées, d’un Togo en marche vers le progrès. Admirable aplomb pour un dirigeant dont le pays, vu de l’intérieur, ressemble davantage à une fresque d’espoirs brisés qu’à une vitrine de développement. Pendant ce temps, à Lomé, les citoyens scrutent l’horizon, guettant en vain l’électricité, l’eau, ou simplement un signe que leur voix compte encore.

Faure Gnassingbé  : Sacre constitutionnel ou mascarade démocratique au Togo  ?

Ce 3 mai, l’Assemblée nationale offrira donc son théâtre à cette étrange célébration, où le pouvoir s’autocélèbre tandis que le peuple, figurant muet, assiste à l’érosion de ses derniers rêves. Fascinant, en effet, ce ballet d’indifférence où un régime s’arroge l’éternité, laissant à ses sujets le privilège douteux d’applaudir leur propre effacement.

Jérusalem sous la menace des flammes

Israël : des incendies colossaux ravagent les collines autour de Jérusalem, une nation en alerte maximum

Ce 30 avril, Israël s’est réveillé sous un ciel de cendres. Des incendies de forêt d’une ampleur colossale, attisés par une vague de chaleur et des vents impétueux, ont embrasé les collines verdoyantes entourant Jérusalem, semant l’effroi et la désolation. Des communautés entières, arrachées à leurs foyers, ont fui sous des panaches de fumée opaque, tandis que les routes se muaient en pièges et que la liaison ferroviaire entre Jérusalem et Tel-Aviv, artère vitale du pays, s’interrompait.

Dans ce chaos, 120 pompiers, épaulés par l’unité d’élite de secours 669 de Tsahal, luttent sans relâche, alors que l’appel à l’aide internationale lancé par le ministère des Affaires étrangères trouve écho auprès de l’Italie, de la Grèce, de la Croatie et de Chypre. Mais au cœur de cette tragédie, des voix extrémistes, attribuées à des partisans du Hamas, jettent de l’huile sur le feu, appelant à des actes incendiaires, défiant la résilience d’une nation en état d’urgence.

Le brasier s’étend, les secours luttent sans répit : scènes de chaos et état d’urgence

Concrètement, la nature s’est déchaînée, mettant la nation en alerte. Dès l’aube, les flammes ont surgi avec une voracité implacable, dévorant les forêts d’Eshta’ol et de Latroun, jusqu’aux abords de Jérusalem. Le musée du Corps blindé, niché dans le parc de Latroun, a vu ses environs léchés par des langues de feu, menaçant un symbole de l’histoire militaire israélienne. À Beit Shemesh, des habitants ont abandonné leurs véhicules sur l’autoroute 1, bloquée par des fumées suffocantes, tandis que neuf personnes, piégées dans des voitures cernées par les flammes, ont été sauvées par des hélicoptères de l’unité 669. « C’était comme si le ciel s’effondrait », raconte Miriam, une résidente évacuée, les yeux encore hantés par l’éclat des brasiers.

Les autorités, confrontées à une crise d’une rare intensité, ont décrété l’état d’urgence nationale. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a mobilisé Tsahal pour épauler les pompiers, dont onze avions et deux hélicoptères bombardiers d’eau sillonnent le ciel dans une lutte acharnée contre l’avancée des flammes. En effet, les vents, capricieux et puissants, compliquent la tâche, transformant chaque étincelle en menace. La suspension des festivités de Yom Ha’atzmaut, jour de l’Indépendance, témoigne de la gravité de la situation, une décision inédite qui a même contraint le commissaire de police à quitter la cérémonie nationale pour rejoindre le poste de commandement.

Entre solidarité internationale et soupçons criminels : la double face de la crise

Face à une telle ampleur, une solidarité internationale se dessine, même si un spectre criminel plane. Face à l’ampleur du désastre, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a lancé un appel vibrant à l’aide internationale. La réponse ne s’est pas fait attendre : la Grèce, la Croatie, l’Italie et Chypre ont dépêché des avions de lutte contre les incendies, un élan de solidarité salué par les autorités israéliennes. Ce soutien, conjugué à la mobilisation intérieure, incarne l’espoir d’une maîtrise rapide des flammes, bien que les experts estiment que des jours seront nécessaires pour circonscrire les foyers les plus virulents.

Pourtant, un nuage sombre plane sur cette crise. Des messages circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des partisans du Hamas, appellent à des actes incendiaires, ravivant le spectre de violences orchestrées. Si aucune preuve ne confirme leur implication directe dans les incendies actuels, ces déclarations rappellent les tensions de 2019, lorsque des ballons incendiaires lancés depuis Gaza avaient déclenché des feux près de la frontière. Le gouvernement israélien, déjà engagé dans une lutte contre les résurgences du Hamas après l’effondrement du cessez-le-feu en mars 2025, a promis une enquête approfondie pour déterminer si des actes criminels ont amplifié la catastrophe. « Toute tentative de profiter de cette tragédie sera sévèrement punie », a averti un porte-parole du ministère de la Sécurité publique.

De gigantesques incendies de forêt ont ravagé les environs de Jérusalem, entraînant des évacuations massives et un état d'urgence faceFace au risque climatique accru, la résilience israélienne s’affirme dans l’épreuve

Ces événements tragiques s’inscrivent dans un contexte climatique alarmant, mais un peuple à l’épreuve demeure indomptable. Ces incendies, exacerbés par une vague de chaleur atteignant 38 °C, s’inscrivent dans un contexte de vulnérabilité croissante face au changement climatique. Des rapports de 2024 avaient déjà alerté sur l’augmentation des feux de forêt en Israël, où les étés prolongés et les sécheresses fragilisent les écosystèmes. À Jérusalem, les collines, jadis havres de verdure, deviennent des poudrières, un défi environnemental qui s’ajoute aux tensions sécuritaires.

Mais dans l’épreuve, Israël révèle sa résilience. À Beit Shemesh, des bénévoles ont distribué eau et vivres aux évacués, tandis que des synagogues ouvraient leurs portes pour offrir refuge. Les récits de courage, comme celui des pompiers risquant leur vie pour sauver des Torahs dans une synagogue menacée, incarnent cette détermination collective.

Au-delà des flammes : Israël, habitué à l’adversité, prêt à rebâtir et à prévenir

Alors que les flammes continuent de défier les efforts des secours en Israël, la bataille est plus immédiate, mais tout aussi cruciale. Les incendies de cette journée ne sont pas qu’une catastrophe naturelle ; ils sont un test pour une nation habituée à surmonter l’adversité. Avec l’appui international et la ténacité de ses citoyens, Israël relèvera le défi, un pas à la fois, sous un ciel où la fumée, peu à peu, cède la place à l’espoir. Dans les collines de Jérusalem, où les cendres recouvriront bientôt des terres prêtes à reverdir, un peuple écrit, une fois encore, une page de son histoire indomptable.

Ouagadougou en ébullition : une marée humaine défend la souveraineté du Burkina Faso

Ouagadougou : une marée humaine en soutien à Traoré et contre l’ingérence étrangère

Ce 30 avril, la Place de la Révolution à Ouagadougou s’est métamorphosée en un océan de ferveur patriotique. Des milliers de Burkinabè, venus des quatre coins du pays, ont convergé vers ce lieu emblématique pour un meeting grandiose, vibrant d’une seule voix en soutien au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et aux autorités de la révolution progressiste. Ce rassemblement, orchestré par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), répondait avec éclat aux déclarations jugées outrageantes du général américain Michael Langley, chef de l’US AFRICOM. Dans un Burkina Faso résolu à affirmer son émancipation au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), cette puissante démonstration de force populaire a résonné comme un cri d’indépendance, un refus catégorique de toute tutelle étrangère.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso L’affront américain enflamme la place de la Révolution : le peuple dit non !

En effet, l’étincelle de cette mobilisation a été allumée le 3 avril 2025, lorsque Michael Langley, lors d’une audition devant la Commission sénatoriale des forces armées des États-Unis, a accusé le régime burkinabè de détourner les ressources minières, notamment l’or, et les fonds de la coopération chinoise pour protéger le pouvoir en place, au détriment du peuple. Ces propos, qualifiés de « mensongers » et de « regrettables » par le ministre des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré, ont suscité une indignation nationale. En réponse, le 15 avril, Ouagadougou a officiellement dénoncé une « tentative flagrante d’atteinte à la souveraineté », affirmant que les recettes minières sont gérées avec « rigueur et transparence » dans le budget national.

À la place de la Révolution, les pancartes brandies par la foule clamaient : « Burkina d’abord ! » et « Non à l’impérialisme ! ». Les discours, portés par des leaders comme Honoré Samandoulougou de la CNAVC, ont fustigé les « manipulations impérialistes » et rendu un vibrant tribute à la mémoire des héros panafricains, de Thomas Sankara à Patrice Lumumba, victimes des ingérences occidentales. « Le général Langley a cru pouvoir salir notre révolution, mais il ignore la force d’un peuple uni », a lancé un orateur, sous les ovations d’une foule où se mêlaient jeunes, femmes et anciens, les drapeaux burkinabè et de l’AES flottant au vent.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Au-delà de la réponse : un soutien massif à la rupture stratégique du capitaine Traoré

Mais ce meeting dépassait la simple riposte ; il incarnait le soutien indéfectible à la transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, dont la popularité reste ancrée dans sa quête d’une souveraineté totale. Effectivement, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Traoré a rompu les amarres avec les anciens partenaires occidentaux, expulsant les troupes françaises et réévaluant les accords militaires avec les États-Unis. Le Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger au sein de l’AES, s’est tourné vers des alliés comme la Russie et la Chine, perçus comme respectueux de sa volonté d’autonomie.

Cette dynamique s’est reflétée dans l’enthousiasme des manifestants. « Nous ne sommes plus un État vassal ! » a proclamé Ghislain Dabiré, membre de la CNAVC, promettant de montrer au monde que le Burkina décide librement de son destin. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont capturé l’ampleur de l’événement : une marée humaine, des chants révolutionnaires et des appels à soutenir Traoré face aux « tentatives de déstabilisation », notamment après une récente vague d’arrestations de gradés soupçonnés de complot. À Ouagadougou, la foule a également dénoncé les « manipulations via les réseaux sociaux » et les « menaces contre nos dirigeants », preuve d’une vigilance populaire face aux défis internes et externes.

L’Alliance des États du Sahel : étendard populaire face aux tensions internationales

Au-delà des frontières nationales, le meeting a transcendé les frontières nationales pour célébrer l’Alliance des États du Sahel, symbole d’une émancipation régionale. Les drapeaux malien et nigérien, agités aux côtés de celui du Burkina, ont rappelé l’unité des trois nations face aux pressions de la CEDEAO et des puissances occidentales. Depuis sa création en 2023, l’AES a consolidé une coopération militaire et économique, avec des projets comme une force conjointe de 5 000 hommes et un système de défense aérienne intégré, visant à contrer le terrorisme sans dépendre de l’Occident. À Ouagadougou, les manifestants ont salué cette « révolution » qui, selon eux, prolonge l’héritage de Sankara en plaçant le peuple au cœur du pouvoir.

Ce rassemblement intervient d’ailleurs dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis, dont l’influence en Afrique s’amenuise. Le retrait des troupes américaines du Niger en septembre 2024, sous la pression de Niamey, a affaibli l’AFRICOM, rendant les déclarations de Langley d’autant plus sensibles. En parallèle, le Burkina intensifie ses partenariats avec les BRICS, une médaille décernée à Traoré en 2023 par cette coalition témoignant de son aura internationale.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Entre défis permanents et volonté d’indépendance : l’espoir burkinabè au cœur de Ouagadougou

Malgré cette démonstration de force, si la ferveur de la Place de la Révolution symbolise l’unité du peuple burkinabè, elle n’efface pas les défis colossaux auxquels le pays fait face. Les Forces de défense et de sécurité, appuyées par les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), enregistrent des avancées, mais la reconquête totale du territoire reste un objectif lointain. À cela s’ajoutent les tensions internes, comme les récentes tentatives de coup d’État, qui rappellent la fragilité de la transition.

Pourtant, à Ouagadougou, l’espoir prédomine. Les manifestants, en scandant le nom de Traoré, ont réaffirmé leur foi en une nation libre, prospère et maîtresse de ses ressources. « Pour atteindre Traoré, il faudra marcher sur nous ! » proclamait une banderole, écho d’une détermination collective. Ce 30 avril, le Burkina Faso a envoyé un message au monde : sa révolution, portée par un peuple debout, ne pliera pas. Dans les rues de la capitale, où l’esprit de Sankara semble planer, une nouvelle page de l’histoire s’écrit, audacieuse et indomptable.

1ᵉʳ Mai 2025 : le Togo mêle le « Made in Togo » à la fête

Togo  : le 1ᵉʳ mai sous le signe du «  consommer local  », un élan patriotique pour l’économie

À l’approche du 1ᵉʳ mai 2025, jour de célébration des travailleurs, le Togo s’apprête à revêtir ses habits de fête, mais avec une ambition singulière : faire rayonner le « Made in Togo ». Dans une déclaration vibrante, la ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, Rose Kayi Mivedor-Sambiani, a enjoint toutes les structures publiques – ministères, sociétés d’État, comités techniques et administratifs – à privilégier les biens et services locaux pour les événements entourant cette fête. En effet, pause-café savoureuses, déjeuners aux saveurs togolaises, dîners de gala ou ateliers, chaque moment doit devenir une vitrine du savoir-faire national. Bien plus qu’un simple mot d’ordre, cette initiative s’inscrit dans une vision audacieuse : ancrer la consommation locale au cœur du développement socio-économique du pays.

Des racines solides pour une consommation locale

Depuis L’appel en 2020 de la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé, qui exhortait déjà les institutions à valoriser les produits togolais, le Togo a fait de la promotion du « consommer local » un pilier stratégique, symbolisé par le « mois de consommer local », célébré chaque octobre. Cette initiative, portée par le ministère du Commerce et des acteurs comme l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL), vise à stimuler la production, la transformation et la consommation de biens issus du terroir. Ainsi, en 2021, la deuxième édition de cet événement a marqué les esprits, avec des campagnes incitant les administrations à intégrer des produits locaux dans leurs achats publics, une démarche saluée comme un « engagement pour un développement durable » par l’OADEL.

Les institutions montrent l’exemple : le « Made in Togo » à l’honneur.

Dans cette optique, pour le 1ᵉʳ mai, cet élan prend une dimension particulière. Les institutions publiques, souvent perçues comme des locomotives économiques, sont appelées à montrer l’exemple. En optant pour des jus de fruits issus des vergers togolais, des plats cuisinés avec des céréales locales ou des textiles tissés par des artisans du pays, elles envoient un message clair : la richesse du Togo réside dans ses talents et ses ressources. « Le respect de ces dispositions est la clé de réussite de notre politique de promotion de la consommation locale, indispensable au développement socio-économique », a martelé Kayi Mivedor-Sambiani, dont la détermination reflète l’ambition du gouvernement de faire du « Made in Togo » un label de fierté nationale.

Une stratégie au service de l’économie nationale

Plus largement, cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 2018-2022, prolongé par la feuille de route gouvernementale 2020-2025, qui vise une croissance économique de 7,5 % d’ici à 2025. Par conséquent, en favorisant les circuits locaux, le Togo cherche à réduire sa dépendance aux importations, à dynamiser les petites et moyennes entreprises (PME) et à créer des emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. Le secteur agricole, qui emploie une large part de la population, bénéficie directement de cette politique. Mais l’enjeu dépasse l’économie ; il s’agit aussi de valoriser les produits togolais, car le gouvernement entend ainsi insuffler un sentiment de fierté collective.

Citoyens : acteurs clés d’un pari social ambitieux

Quant aux citoyens, cette mobilisation autour du 1ᵉʳ mai est une invitation à repenser leurs choix de consommation. Dans un pays où la pauvreté rurale reste élevée (59 % contre 27 % en zone urbaine), consommer local, c’est donc aussi redistribuer les richesses et soutenir les communautés vulnérables. Les Togolais, attachés à leur identité, pourraient ainsi transformer cette fête des travailleurs en un véritable festival du « made in Togo ».

Un 1ᵉʳ mai porteur d’espoirs : vers un avenir plus autonome

En définitive, en plaçant le « consommer local » au cœur des célébrations du 1ᵉʳ mai, le Togo ne se contente pas de rendre hommage à ses travailleurs ; il pose les jalons d’une économie plus autonome et inclusive. Sous l’impulsion de Kayi Mivedor-Sambiani, cette initiative conjugue pragmatisme et idéalisme, faisant de chaque achat public un acte de patriotisme économique. À l’heure où Lomé ambitionne de devenir un hub régional, en effet, ce 1ᵉʳ mai pourrait marquer un tournant : celui d’un Togo qui, en célébrant ses travailleurs, célèbre aussi son avenir.

Togo : Datcha, le site de l’ancien TOGOTEX revient à la vie !

Renaissance de Benart Afrique à Datcha  : une leçon de résurrection industrielle

Sous le ciel éclatant de Datcha, le 25 avril dernier, à 160 kilomètres au nord de Lomé, le Togo a célébré un acte de renouveau industriel d’une portée rare et symbolique : l’inauguration de l’usine Benart Afrique par la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé. Jadis berceau de TOGOTEX, géant textile des années fastes, ce site, naguère assoupi par des décennies de silence, s’éveille désormais avec une nouvelle énergie sous l’égide de la société canadienne Logistik Unicorp. Transformée en une fabrique moderne d’uniformes militaires, de tenues professionnelles et civiles, cette entreprise incarne une ambition audacieuse et stratégique : faire du Togo un phare régional incontournable de l’industrie textile.

À Datcha, la nouvelle usine textile Benart Afrique, inaugurée par la Première Ministre, incarne la renaissance industrielle du Togo,Le Phénix de Datcha : L’Ex-TOGOTEX renait de ses cendres avec Benart Afrique

L’histoire de Datcha est, en effet, celle d’une gloire passée, mais surtout d’une renaissance aujourd’hui espérée et concrète. Dans les années 1970, TOGOTEX, véritable fleuron de l’industrialisation togolaise naissante, faisait vibrer cette localité rurale, exportant ses étoffes jusqu’en Europe. Cependant, les affres de la crise économique mondiale et des privatisations maladroites des années 1990 ont réduit l’usine à un spectre silencieux, laissant derrière elle des bâtiments vides et une population en attente.

En 2023, un vent nouveau et prometteur souffle : Logistik Unicorp, via sa filiale locale Benart Afrique, investit massivement 6 milliards de FCFA pour ressusciter le site, le dotant d’équipements ultramodernes capables de produire un volume impressionnant de 100 000 articles par an. Depuis octobre 2023, l’usine, sise sur un vaste domaine de 10 hectares, tisse à nouveau le fil de l’espoir pour la communauté locale, confectionnant déjà 30 000 uniformes militaires et 60 000 pièces diverses, allant des tenues de police aux vêtements corporatifs pour diverses entreprises.

Lors de l’inauguration, Victoire Tomégah-Dogbé, avec une éloquence empreinte de fierté, a salué cette « résurrection prodigieuse qui témoigne de la vitalité retrouvée de notre industrie ». « Benart Afrique n’est pas qu’une simple usine ; c’est un symbole fort de notre volonté inébranlable de raviver l’industrie togolaise et de créer des emplois décents pour notre jeunesse », a-t-elle proclamé avec force, devant un parterre attentif de dignitaires nationaux et locaux, d’ouvriers et de chefs traditionnels.

Ce constat initial est, donc, limpide : l’industrialisation, lorsqu’elle s’appuie sur des partenariats stratégiques solides et une vision étatique claire et soutenue, peut véritablement transformer les vestiges du passé en puissants leviers d’avenir économique et social.

Benart Afrique tisse l’avenir régional : des uniformes made in Togo et 85% d’emplois pour les femmes

Sous la férule dynamique de Dominique Kokou Zotoglo, directeur général de Benart Afrique, l’usine aspire, désormais, à transcender les frontières nationales. « Notre visée claire est d’ériger Datcha en un cénacle d’excellence textile pour l’Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré avec détermination, évoquant des contrats potentiels importants avec des pays voisins comme le Ghana, le Burkina Faso et le Mali.

Cette ambition régionale s’ancre dans une réalité concrète et rassurante : l’usine répond aux normes internationales les plus strictes (ISO 9001), garantissant une qualité irréprochable de ses produits, et s’aligne parfaitement sur la demande croissante d’uniformes dans une région où les forces de sécurité s’équipent massivement face aux défis sécuritaires grandissants.

Mais l’impact de Benart Afrique dépasse largement la simple production de textile. Avec la création de 300 emplois directs stables, dont un chiffre remarquable de 85 % occupés par des femmes, et la génération d’environ 600 emplois indirects (impliquant tisserands, transporteurs, fournisseurs de matières premières), l’usine insuffle une vitalité économique nouvelle et indispensable à Datcha et à ses environs.

Les femmes, en particulier, formées aux métiers de la coupe et de la confection, deviennent des artisanes qualifiées de ce renouveau industriel, brisant les stéréotypes dans un secteur traditionnellement perçu comme masculin. Cette inclusion forte, comme l’a souligné avec fierté Manuella Santos Modukpè, ministre de l’Industrie, illustre l’émergence d’une « industrie togolaise qui marie avec succès progrès technologique, performance économique et équité sociale ».

Derrière la Renaissance : la Zone Franche Textile, moteur stratégique du « Made in Togo »

La renaissance spectaculaire de Benart Afrique n’est, en aucun cas, le fruit du hasard, mais le résultat concret d’une politique industrielle mûrement réfléchie et portée avec détermination sous l’égide éclairée du président Faure Essozimna Gnassingbé. En décembre 2022, le Togo a, en effet, lancé une zone franche spécifiquement dédiée au textile et à l’habillement, offrant des incitations majeures telles que des exonérations fiscales attractives et la mise à disposition d’infrastructures modernes adaptées aux besoins des industriels.

Benart Afrique, en tant que pionnière de ce dispositif stratégique, bénéficie pleinement d’allègements douaniers significatifs et d’un accès privilégié à la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA), un hub logistique régional de premier plan. Cette stratégie proactive et intégrée, clairement inscrite dans la Feuille de route Togo 2025, vise à faire du secteur textile un pilier majeur de la diversification économique du pays, dans un contexte dans lequel l’agriculture (production de coton, karité, etc.) reste, pour l’instant, prédominante.

À Datcha, cette alchimie se concrétise magnifiquement : l’usine, idéalement connectée au port de Lomé via une logistique optimisée, exporte déjà près de 10 % de sa production vers le Sénégal, démontrant sa capacité à s’insérer dans les chaînes de valeur régionales.

Ce principe est, par conséquent, crucial pour les décideurs économiques africains : une politique industrielle volontariste, lorsqu’elle conjugue judicieusement incitations à l’investissement et développement d’infrastructures de soutien, peut véritablement ressusciter des secteurs économiques autrefois moribonds et créer une nouvelle dynamique.

Datcha, symbole de souveraineté : quand le travail et l’industrie redonnent dignité et ambition au Togo.

L’inauguration de Benart Afrique n’est, ainsi, pas qu’un simple jalon économique dans l’histoire récente du Togo ; elle est, plus profondément, une exhortation inspirante à repenser le travail non pas comme une simple nécessité, mais comme un vecteur puissant de dignité et d’épanouissement humain. L’usine représente bien plus qu’un simple lieu de production pour ses 300 employés directs, parmi lesquels figurent de nombreuses mères célibataires et jeunes diplômés en quête d’un avenir professionnel. Elle leur garantit un revenu stable, des conditions de travail dignes et une formation continue, contribuant ainsi à briser le cycle de la précarité.

À Datcha, elle ravive une fierté collective et renforce le sentiment d’appartenance, comme en témoignent les danses traditionnelles enthousiastes qui ont animé la cérémonie officielle. Pour le Togo, elle symbolise une ambition nationale forte et affirmée : faire du pays un pôle textile régional d’ici 2030, à l’instar de nations comme l’Éthiopie qui ont déjà amorcé cette transformation.

Cette renaissance industrielle et humaine enseigne, en définitive, une vérité intemporelle et essentielle : l’industrie, lorsqu’elle est bien pensée et qu’elle s’enracine dans les aspirations profondes d’un peuple, devient un acte de souveraineté nationale fort et un moteur de progrès social.

Togo: une symphonie de fierté pour le 65 ans d’indépendance

Jour de fierté nationale : le Togo commémore ses 65 ans par un grand défilé à Lomé, sous le regard du Président

Lomé s’est parée hier de mille feux pour célébrer, dans une exultation collective, les 65 ans d’Indépendance du Togo. Soixante-cinq ans après que Sylvanus Olympio eut proclamé la souveraineté de la nation, le peuple togolais a renoué avec cette ferveur originelle, transformant la Place des Fêtes de Lomé en un théâtre vibrant d’unité et de patriotisme. Sous le regard inspiré du président Faure Essozimna Gnassingbé, un défilé militaire, paramilitaire et civil d’une majesté rare a incarné l’âme d’un pays résolu à honorer son passé tout en sculptant un avenir radieux. Cette célébration, véritable ode à la cohésion nationale, a en effet fait palpiter les cœurs et éveillé une soif d’appartenance, invitant chaque Togolais à danser au rythme de sa propre histoire.

Togo : 65 ans d'Indépendance (27 avril 2025). Revivez le grand défilé à Lomé, la ferveur populaire et l'unité qui ont marqué la nation Ouverture majestueuse : du salut au drapeau à la revue des troupes, le défilé commence en grande pompe

Point d’orgue de cette journée de célébration nationale, une parade éblouissante sous le signe de l’unité s’est déroulée. Dès les premières lueurs du matin, la capitale s’est drapée des couleurs nationales – vert, jaune, rouge, frappées de l’étoile blanche – tandis qu’une foule immense convergeait vers la place des Fêtes. En outre, à l’arrivée du président Gnassingbé, accueilli par les honneurs militaires et la solennité de l’hymne Terre de nos aïeux, un frisson d’émotion a parcouru l’assemblée. Entouré des membres du gouvernement, des présidents des institutions, des dignitaires diplomatiques, militaires, traditionnels et religieux, le chef des armées a présidé une revue des troupes, symbole de la loyauté indéfectible des Forces armées togolaises (FAT) et des corps de sécurité.

Fière armée togolaise : discipline et détermination affichées pour la fête de l’Indépendance

D’ailleurs, une fois les honneurs rendus et les troupes passées en revue, le défilé militaire et paramilitaire a véritablement pris son envol. Le défilé, véritable fresque vivante, a vu défiler les régiments de terre, d’air et de mer, suivis par la gendarmerie, la police, les douanes, les eaux et forêts, les sapeurs-pompiers et les écoles de formation militaire. Chaque pas cadencé, chaque uniforme rutilant, chaque mouvement précis semblait ainsi  scander un serment de fidélité à la nation. Les ovations de la foule, portées par un vent de fierté, ont salué cette démonstration de discipline et d’élégance, que le président a chaleureusement félicitée, louant «  la parfaite organisation et la tenue irréprochable  » des troupes.

Togo : 65 ans d'Indépendance (27 avril 2025). Revivez le grand défilé à Lomé, la ferveur populaire et l'unité qui ont marqué la nation L’âme du Togo défile : des écoliers aux groupes folkloriques, la nation s’anime dans un spectacle de diversité

Passé le tableau de force et de discipline des corps constitués, la magie du 65ᵉ anniversaire ne s’est pas arrêtée aux corps armés. Au contraire, les groupes civils, représentant les cinq régions du Togo, ont offert un spectacle d’une richesse inouïe. Des artisans de Tandjouaré aux pêcheurs de Zio, des étudiants des universités de Lomé et de Kara aux élèves des écoles primaires, en passant par les formations folkloriques aux costumes chamarrés, chaque délégation a également incarné une facette de l’âme togolaise. Les danses traditionnelles, rythmées par les tambours et les balafons, ont transformé la Place des Fêtes en un creuset dans lequel se fondaient les identités ewé, kabyè, tem et moba, célébrant une diversité harmonieuse.

Une fête nationale totale : l’indépendance se célèbre de Lomé aux villages, symbole d’une nation mobilisée

Si la Place des Fêtes de Lomé était le cœur battant de l’événement central, une nation en fête, des régions aux capitales, a vibré au même diapason. À Kara, un défilé régional a réuni des milliers de citoyens autour des valeurs républicaines, tandis qu’à Dapaong, la pose de la première pierre d’une centrale solaire de 25 MWp, financée par la Banque mondiale, a marqué un pas audacieux vers l’autonomie énergétique. À Tsévié, Sokodé et Atakpamé, des manifestations culturelles et sportives ont enflammé les cœurs, des concours de danses traditionnelles aux matchs de football communautaires, tissant ainsi des liens indéfectibles entre générations.

Togo : 65 ans d'Indépendance (27 avril 2025). Revivez le grand défilé à Lomé, la ferveur populaire et l'unité qui ont marqué la nation L’Élan citoyen : la fête des 65 ans d’Indépendance, catalyseur de fierté et d’engagement pour la jeunesse togolaise

Au-delà des manifestations officielles en régions, l’adhésion populaire était manifeste. Cette mobilisation nationale, reflet d’une adhésion profonde aux idéaux de paix et de progrès portés par le président Gnassingbé, a transcendé les frontières géographiques. Comme l’a twitté un citoyen enthousiaste  : «  65 ans d’indépendance, 65 ans de fierté  !  » « Togolais, bâtissons la cité  ! » Cette exhortation, reprise par des milliers de voix sur les réseaux sociaux, a donné à la célébration une résonance moderne, où la jeunesse s’empare de l’héritage pour rêver plus grand.

La Flamme éternelle : le 27 avril, symbole d’unité, d’ambition et de l’engagement du Togo pour un avenir radieux

Ainsi s’est exprimée la fierté d’un peuple, manifestant un engagement envers la nation. En cette journée mémorable, le Togo a célébré bien plus qu’une date  : il a exalté un esprit, celui d’un peuple uni par son histoire et galvanisé par ses ambitions. Par ailleurs, le défilé du 27 avril, avec ses régiments impeccables et ses groupes folkloriques enflammés, a été un miroir tendu à la nation, reflétant sa force et sa diversité. Comme l’a proclamé un message présidentiel  : «  65 ans jour pour jour, le Togo accède à la souveraineté internationale.  » « Que cette fête soit un catalyseur de progrès ! »

Dans les rues de Lomé, où les drapeaux flottaient au vent et les rires fusaient, une vérité s’est imposée  : l’indépendance du Togo n’est pas un simple jalon historique, mais une flamme vivante, entretenue par chaque citoyen. En cette année, la flamme brûle plus fort que jamais, éclairant le chemin d’un Togo prospère, uni et résolument tourné vers l’avenir. Par conséquent, à l’aube de nouveaux horizons, la nation invite le monde à contempler sa grandeur et à danser, elle aussi, au rythme de sa liberté retrouvée.

Le FESNAD 2025  : un hymne à la culture togolaise

Couleurs et rythmes du Togo : le 8ᵉ FESNAD, explosion culturelle au cœur des célébrations du 65ᵉ anniversaire

Sous les feux éclatants du Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF) à Lomé, la 8ᵉ édition du Festival National des Danses Traditionnelles (FESNAD) s’est déployée le 26 avril, avec une explosion de rythmes, de couleurs et d’émotions. En effet, sept ambassadeurs venants des diverses régions du Togo, ont transformé la scène en un sanctuaire d’héritage culturel, où chaque mouvement, chaque chant, chaque étoffe traditionnelle semblait murmurer les secrets d’une nation riche de son passé. Intégré aux célébrations du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance togolaise, ce rendez-vous n’a pas seulement été une vitrine artistique : il a aussi incarné un acte de foi en la pérennité d’une identité plurielle et fière.

Togo : Le 8ème FESNAD célèbre les danses traditionnelles à Lomé. Un événement clé pour le patrimoine, l'unité et les 65 ans de l'IndépendanceLa diversité en mouvement : le FESNAD, plateforme essentielle pour les trésors folkloriques togolais

Plus qu’une simple manifestation de la veille de l’indépendance, ce festival vibrant s’inscrit dans une histoire et une mission précises. Le FESNAD, né en 2018 sous l’égide du ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, s’est érigé au fil des ans en rempart contre l’oubli des danses traditionnelles togolaises. Par ailleurs, ce festival, qui puise ses racines dans une volonté de sauvegarder un patrimoine immatériel menacé par les vents de la modernité, convie chaque année les meilleurs groupes folkloriques des cinq régions administratives à rivaliser d’authenticité et de virtuosité. Si l’édition 2024, abritée par l’Université de Lomé sous le thème « Ensemble, portons le folklore national », avait déjà marqué les esprits avec douze formations, celle de 2025 a gagné en majesté en s’inscrivant dans le cadre des festivités nationales.

Émotion et virtuosité : des danses guerrières aux rites spirituels, le FESNAD, miroir de l’identité togolaise

D’ailleurs, Cette ambition de sauvegarde et de promotion du patrimoine s’est concrétisée spectaculairement cette année. Ce samedi soir, le CETEF s’est métamorphosé en une arène dans laquelle la diversité togolaise a pris vie avec une éloquence rare. Les sept finalistes – Talkoukt de Tandjouaré (Savanes), Kourgnima de Bassar (Kara), Kpadja de Sotouboua (Centrale), Tchebe de l’Ogou (Plateaux), Assafo Wu du Kloto (Plateaux), Sowu de Zio (Maritime) et Kikan du Golfe (Maritime) – ont eu chacun sept minutes pour captiver un public envoûté et un jury émerveillé.

Des danses guerrières comme le Tchebe, empreintes de bravoure et de puissance, aux danses spirituelles telles que le Sowu, ancrées dans les rites vaudous, en passant par les danses festives comme l’Assafo Wu, chaque prestation a dévoilé une facette unique du Togo. Les costumes, véritables tableaux vivants ornés de motifs symboliques, et les mélodies ancestrales ont également amplifié cette célébration, rappelant que ces danses sont bien plus que des spectacles : elles sont les battements de cœur d’une culture millénaire.

L’excellence partagée : récompenses et reconnaissances, signes d’un cœur à l’œuvre pour le patrimoine national

Au terme de ces prestations captivantes et chargées de sens, la ministre Yawa Kouigan, figure tutélaire de la culture togolaise, a présidé cette apothéose avec une ferveur communicative. « Votre amour pour la culture togolaise signifie pour nous tout simplement votre amour pour le Togo », a-t-elle lancé aux participants, saluant leur dévouement à faire vivre l’âme du pays. À l’issue de cette soirée mémorable, les organisateurs ont récompensé les sept groupes à parts égales, privilégiant l’excellence plutôt que la compétition. Chaque groupe a reçu une enveloppe de 1,5 million de francs CFA – dont un million offert par le Chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé –, ainsi qu’un trophée et une attestation de participation. Cette égalité dans l’honneur a souligné une vérité profonde : au FESNAD, chaque région, chaque danse, chaque tradition est un pilier essentiel de l’édifice togolais.

Togo : Le 8ème FESNAD célèbre les danses traditionnelles à Lomé. Un événement clé pour le patrimoine, l'unité et les 65 ans de l'IndépendanceLes Bâtisseurs du FESNAD : quand le festival honore ses pères fondateurs et ses mécènes passionnés.

Outre la célébration des groupes finalistes et l’hommage aux traditions, l’événement a également été un moment de mémoire et de reconnaissance. Des hommages poignants ont été rendus aux anciens ministres Guy Madjé Lorenzo et Komivi Egbetogno, dont la vision a donné naissance à ce festival. Abira Bonfoh, présidente de la fondation Assal et infatigable mécène des arts, a été distinguée par un certificat de mérite et un trophée. Dans des mots empreints de passion, elle a réaffirmé son engagement : « Faire vivre et rayonner notre culture togolaise reste ma mission. » Son rôle, autant que celui des pionniers, a été salué comme un ferment de cette réussite éclatante.

Un pont entre traditions et progrès : le FESNAD, levier d’unité et de développement national

Si ces personnalités ont contribué à sa forme actuelle, la portée du FESNAD va, elle, bien au-delà de sa dimension festive : c’est un instrument clé de l’ambition du président Gnassingbé d’utiliser la culture comme levier d’unité et de progrès. En valorisant les danses traditionnelles, il répond aux appels de l’UNESCO pour la préservation du patrimoine immatériel, tout en tissant des liens entre les ethnies togolaises – Moba, Bassar, Kpadja, Ewe et bien d’autres – dans une célébration de leur diversité harmonieuse.

Un phare pour la jeunesse : le FESNAD, gardien de l’identité togolaise face aux vents de la globalisation

Par ailleurs, cette démarche de valorisation du patrimoine revêt une importance capitale pour la jeunesse togolaise. À une époque où la jeunesse pourrait se détourner des racines au profit des mirages de la globalisation, le festival agit comme un phare, rallumant l’intérêt pour ces pratiques ancestrales et offrant aux nouvelles générations un héritage à chérir et à réinventer.

Passeport Culturel : le FESNAD, tremplin pour le rayonnement international du patrimoine togolais

En plus de son rôle interne crucial, cette 8ᵉ édition a aussi esquissé une ouverture sur l’international. Des délégations du Bénin et du Ghana, fascinées par la richesse des performances, ont assisté à la finale, laissant présager un avenir où le FESNAD pourrait devenir une ambassade culturelle du Togo sur la scène mondiale. Ce rayonnement naissant s’aligne parfaitement avec la stratégie touristique du pays, qui voit dans ses traditions une promesse d’attractivité et de prospérité.

L’Ode à la résilience : le FESNAD, preuve éclatante que la culture togolaise est une force vive tournée vers l’avenir.

En définitive, au-delà de la fête, des performances et du rayonnement potentiel, en cette veille de commémoration de l’indépendance, le FESNAD 2025 a résonné comme une ode à la résilience togolaise. Dans un monde dans lequel les identités s’effacent parfois sous le poids de l’uniformisation, le Togo a choisi de brandir haut ses danses, ses chants et ses rites comme autant de flambeaux d’authenticité. Le festival, par sa capacité à émouvoir, à rassembler et à inspirer, a prouvé que la culture n’est pas une relique figée, mais une force vive, un souffle qui porte une nation vers demain.

Lorsque les tambours se sont tus et que les lumières du CETEF se sont éteintes, une évidence s’est imposée : le FESNAD, par son éclat et sa profondeur, continuera d’écrire l’histoire d’un Togo ancré dans ses racines et tourné vers l’horizon.