Coronavirus: 435 morts en 24 heures en Espagne, 2e jour de léger rebond

L’Espagne a recensé mercredi 435 morts du nouveau coronavirus en 24 heures, un chiffre qui a augmenté légèrement pour le deuxième jour consécutif et qui porte le total de décès à 21.717, a annoncé le ministère de la Santé.

430 morts avaient été notifiées mardi et 399 lundi, ce qui constituait un plus bas depuis quatre semaines.

Le pays, qui compte par ailleurs au total plus de 208.000 cas confirmés après une hausse de plus de 4.200 en 24 heures, est le troisième le plus endeuillé du monde derrière les États-Unis et l’Italie.

Le confinement très strict auquel est soumis l’Espagne depuis le 14 mars doit être prolongé mercredi par les députés jusqu’au 9 mai inclus.

Le gouvernement, qui aborde le déconfinement avec une extrême prudence, va toutefois assouplir légèrement ses mesures de lutte contre le virus en permettant aux enfants de sortir prendre l’air à partir de dimanche.

Après les avoir initialement autorisés à sortir avec un de leur parent uniquement pour aller au supermarché ou à la pharmacie, il a fait volte-face mardi soir face à l’avalanche de critiques de tous bords en autorisant de courtes promenades comme dans d’autres pays européens comme la France.

« La désescalade (dans les mesures de confinement) va être lente et progressive précisément car elle doit être sûre », a insisté le Premier ministre Pedro Sanchez mercredi devant les députés.

« Le confinement ne sera levé que lorsque nous y serons préparés car nous n’allons courir aucun risque », a-t-il martelé en évoquant la « deuxième moitié du mois de mai ».

Malgré un nombre de morts toujours élevé, l’Espagne a dépassé le pic de l’épidémie début avril, quand le coronavirus avait tué jusqu’à 950 personnes le 2 avril.

Signe de l’amélioration, les hôpitaux ne sont plus saturés et la région de Madrid devait fermer mercredi la morgue installée dans la patinoire d’un centre commercial madrilène, symbole du lourd bilan humain de la pandémie dans la capitale espagnole.

Confinée à Wuhan: un journal intime fait hurler les nationalistes

« Traîtresse »: une écrivaine chinoise qui a tenu un journal de confinée à Wuhan, à l’épicentre du Covid-19, est accusée de donner du grain à moudre aux critiques de la Chine en publiant son récit à l’étranger.

Âgée de 64 ans, issue d’une famille aisée d’intellectuels, Fang Fang est une romancière connue dans son pays. Intégrée au système, elle a remporté le plus prestigieux prix littéraire chinois en 2010.

Wuhanaise, elle entame un journal peu après le confinement de la métropole le 23 janvier, qu’elle publie en ligne. Achevé fin mars après 60 entrées, il raconte la peur, la colère et l’espoir des 11 millions d’habitants.

Son contenu? Récit d’hôpitaux saturés qui refusent les malades, de son quotidien de confinée, du décès de proches, de l’entraide entre habitants, ou encore du plaisir simple de voir le soleil illuminer sa chambre.

« Un ami docteur m’a dit: nous les médecins savons tous depuis un moment qu’il y a une transmission interhumaine de la maladie, nous avons rapporté ça à nos supérieurs, mais pourtant personne n’a averti les gens », écrit-elle au 38e jour de confinement.

Sa chronique subjective d’écrivaine, présentée comme non-journalistique, a été suivie par des millions de Chinois intéressés par un point de vue différent sur l’actualité, face à des médias très contrôlés.

Mais Fang Fang est devenue controversée.

Car son journal sera publié dans les prochains mois dans plusieurs langues étrangères, dont l’anglais, l’allemand et le français. En France, il sortira le 9 septembre chez Stock sous le titre « Wuhan, ville close ».

– Prétexte –

Principal reproche: offrir avec cette traduction un prétexte aux étrangers pour critiquer le gouvernement chinois. Notamment aux Etats-Unis, qui accusent Pékin de réaction tardive face à l’épidémie.

« Un média américain dit déjà vouloir se servir du livre pour demander des comptes à la Chine. Bravo Fang Fang, tu donnes aux pays occidentaux des armes pour tirer sur la Chine », ironise un internaute sur le réseau social Weibo.

« Tu révèles ainsi ta nature de traîtresse », conclut-il.

« Pour combien as-tu vendu ton journal? », s’interroge un autre commentateur, qui l’accuse de s’enrichir sur les quelque 3.900 morts de Wuhan.

Autre élément qui a enflammé le web: la présentation politisée de l’ouvrage faite par son éditeur américain HarperCollins.

Saluant un récit « mélangeant l’étrange et le dystopique », il vante une écrivaine qui s’élève contre les « problèmes politiques systémiques » d’un « pays autoritaire ».

La traduction du livre en pleine confrontation avec Washington « n’est pas vraiment de très bon goût », a déploré Hu Xijin, influent rédacteur en chef du tabloïd nationaliste Global Times.

« Au final, ce seront les Chinois, y compris ceux qui soutenaient Fang Fang au départ, qui devront payer le prix de sa renommée en Occident », souligne-t-il sur Weibo, s’attirant plus de 190.000 « j’aime ».

– « Partial » –

Le Global Times évoque un récit « partial » qui « n’expose que le côté sombre de Wuhan ».

Critiquée voire insultée, Fang Fang se dit victime de la « cyberviolence » de nationalistes – même si un certain nombre d’internautes lambda la critiquent également.

Conséquence: plusieurs éditeurs chinois intéressés à l’origine par la publication du texte de Fang Fang hésitent devant la polémique, affirme l’écrivaine.

« Pourquoi on ne sortirait pas ce livre? Juste parce que certains risquent de nous utiliser? (…) Si les gens lisent vraiment mon journal, ils découvriront toutes les mesures efficaces que la Chine a prises contre l’épidémie », argumente-t-elle dans une réponse publiée sur le site internet du magazine Caixin.

Elle promet par ailleurs de verser toutes ses royalties « aux familles des soignants décédés ».

Interrogé par l’AFP, son éditeur français Stock a justifié mardi la publication du journal par son « intérêt documentaire » à propos d’un événement « qui s’annonce comme peut-être une page de l’histoire de l’humanité ».

Face à cette lapidation en ligne, beaucoup d’internautes ont volé au secours de l’autrice sur Weibo, jugeant les attaques « disproportionnées ».

« Fang Fang ne doit rien à personne », souligne une commentatrice. « Libre à vous d’écrire un journal qui va à l’encontre de ce qu’elle raconte, de le traduire et de le publier à l’étranger! »

L’Iran annonce le lancement d’un satellite militaire en pleines tensions avec Washington

L’Iran a annoncé le lancement « avec succès » mercredi d’un premier satellite militaire, deux mois après l’échec de la mise en orbite d’un satellite scientifique et dans un contexte de tensions avec Washington qui perdurent malgré la pandémie de coronavirus.

L’annonce a été faite par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique qui a salué sur son site internet « une grande réussite et un nouveau développement dans le domaine de l’espace pour l’Iran islamique ».

Le satellite, baptisé Nour, a été « lancé avec succès ce matin, mercredi 22 mai, à partir du lanceur à deux étages Qassed depuis le désert de Markazi (centre) en Iran », a indiqué le site Sepahnews, organe des Gardiens.

Le satellite Nour (Lumière en persan) a « orbité autour de la Terre à 425 km », selon la même source.

Ce lancement survient plus de deux mois après l’échec le 9 février de la mise en orbite d’un satellite d’observation scientifique, baptisé Zafar (Victoire en persan).

Le lancement du Zafar avait été condamné par la France et les Etats-Unis qui ont accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.

Téhéran maintient que son programme spatial est « pacifique » et réfute les affirmations selon lesquelles il a une dimension militaire.

Les Etats-Unis avaient déjà mis en garde contre le programme spatial iranien, qualifiant notamment le tir par Téhéran d’une fusée chargée du lancement d’un satellite en janvier 2019 de « provocation » et de violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Cette résolution appelle l’Iran à « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».

Affirmant n’avoir aucun projet de se doter de l’arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial sont licites et ne violent pas la résolution.

– En pleine pandémie –

L’hostilité de longue date entre Téhéran et Washington a été exacerbée depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.

Les tensions ont atteint un nouveau pic après l’élimination du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier.

L’annonce du lancement du satellite militaire mercredi intervient sur fond de grave crise sanitaire en Iran, pays parmi les plus touchés par la pandémie du nouveau coronavirus.

La République islamique accuse les États-Unis de « terrorisme économique », Téhéran devant faire face à la fois à l’épidémie et aux sanctions américaines qui étouffent son économie depuis leur retour en 2018.

Depuis plusieurs semaines, l’Iran estime que les sanctions américaines contre Téhéran affaiblissent sa capacité à lutter contre la pandémie.

Celles-ci asphyxient financièrement le pays et restreignent ses capacités à emprunter sur le marché international.

Sur le papier, les biens humanitaires (médicaments, équipements médicaux notamment) échappent aux sanctions, mais en réalité, les banques internationales préfèrent généralement refuser une transaction impliquant l’Iran, quel que soit le produit concerné, plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles des Etats-Unis.

Téhéan a annoncé en mars avoir demandé au Fonds monétaire international (FMI) une ligne de crédit d’urgence pour un montant pouvant s’élever à environ 5 milliards de dollars.

Mais Washington, qui dispose d’un droit de veto au sein de cette institution et mène une campagne de « pression maximale » contre l’Iran, a jusqu’à présent indiqué n’avoir aucune intention d’autoriser un tel prêt, accusant Téhéran d’utiliser ses ressources pour financer « le terrorisme à l’étranger ».

L’Iran a enregistré officiellement près de 5.300 morts du nouveau coronavirus et environ 85.000 cas de contamination, soit le bilan le plus lourd du Moyen-Orient.

Certains, à l’étranger comme à l’intérieur du pays, estiment que ces chiffres sont sous-estimés, évoquant quatre à cinq fois plus de morts.

Covid-19: gare à une pénurie d’oxygène dans les pays les plus pauvres

Dans les pays pauvres d’Afrique ou d’Asie du Sud, les médecins manquent de l’élément le plus crucial pour sauver les malades les plus graves du Covid-19: l’oxygène lui-même, alertent les experts.

La crise sanitaire actuelle a mis sous tension même les systèmes hospitaliers les plus avancés, qui peinent notamment à s’approvisionner en respirateurs artificiels.

Mais les experts craignent que cette attention portée au maillon high-tech de l’assistance respiratoire ne masque un besoin encore plus criant et prioritaire, pour les systèmes de santé les plus vulnérables: l’oxygène médical, composante clé des soins intensifs.

« La réalité c’est que l’oxygène est la seule thérapie qui va sauver des vies en Afrique et en Asie-Pacifique à ce stade », commente Hamish Graham, pédiatre et chercheur à l’hôpital universitaire de Melbourne.

« J’ai peur que la focalisation excessive sur les respirateurs ne tue, si on ne résout pas les problèmes d’oxygène », explique-t-il à l’AFP.

Selon un rapport publié en février sur plusieurs milliers de cas en Chine, près de 20% des malades du Covid-19 ont eu besoin d’oxygène.

Le nouveau coronavirus attaque les poumons, causant des formes aiguës de détresse respiratoire et entraînant une baisse dangereuse du niveau d’oxygène dans le sang.

« Dans les hôpitaux des pays riches, l’oxygène va de soi », explique le Dr Graham. Mais ailleurs, « les soignants sont parfaitement conscients du problème: ils se battent chaque jour pour pouvoir fournir de l’oxygène à leurs patients ».

De nombreux gros hôpitaux de pays en développement disposent de bouteilles d’oxygène dans les blocs opératoires et les services, ainsi que de « concentrateurs », des équipements portatifs qui permettent de filtrer et de purifier l’air ambiant.

Mais des études montrent que moins de la moitié des établissements hospitaliers d’Afrique et d’Asie-Pacifique disposent d’oxygène à tout moment, insiste le Dr Graham. Et ils sont bien moins nombreux à être équipés d’oxymètres de pouls, ce petit appareil qu’on met au bout du doigt du patient pour mesurer son taux d’oxygène dans le sang.

Cette inquiétude n’est pas nouvelle parmi ceux qui soignent les patients atteints de pneumonie, maladie infectieuse la plus meurtrière chez les enfants de moins de 5 ans.

Malgré des politiques nationales en place, au Nigeria, un des pays les plus touchés, la situation dans certaines régions est « très très inquiétante », estime Adamu Isah, de l’ONG Save the Children.

Il est courant de voir des enfants « souffrir et suffoquer », raconte l’ancien médecin à l’AFP. « On se sent inutile. Il n’y a pas grand chose à faire sans oxygène ».

– « A l’aveuglette » –

« Les systèmes de santé en Afrique et en Asie du Sud ne pouvaient pas être plus exposés à une telle pandémie, ils n’ont pas investi dans les thérapies respiratoires », constate de son côté Leith Greenslade, coordinatrice de la coalition Every Breath Counts.

« C’est terrifiant », ajoute-t-elle.

Malgré la mort de 800.000 enfants victimes de pneumonie chaque année, la maladie ne reçoit pas la même attention que le sida, le paludisme ou la tuberculose.

Et les autorités sanitaires mondiales ont « complètement négligé » la question de l’oxygène, estime Leith Greenslade.

« L’absence de données mondiales (sur les approvisionnements en oxygène) va être un problème majeur pour répondre au Covid-19 parce qu’on navigue à l’aveuglette, on ne sait pas quels pays en ont le plus besoin », ajoute-t-elle.

L’épidémie étant encore relativement peu développée en Afrique et dans certaines parties de l’Asie, il reste malgré tout « probablement une fenêtre de deux mois » pour agir, insiste-t-elle.

Même s’il est difficile de prédire comment le nouveau virus se répandra dans cette partie du monde, les experts appellent à renforcer les systèmes de soins en urgence.

« Comme partout, il faut aplatir la courbe, mais si les établissements n’ont pas de lits de soins intensifs – ou peu comme au Malawi où il y en a 25 pour 17 millions d’habitants -, ça ne marchera pas », souligne Gwen Hines, de Save the Children.

Son organisation travaille justement au Malawi, où quelques cas ont été confirmés, pour alimenter des concentrateurs d’oxygène en énergie solaire, alors que le réseau électrique est intermittent et qu’il n’y a pas de site de production d’oxygène.

Mais en pleine crise mondiale, les experts craignent que la communauté internationale ne puisse pas agir suffisamment rapidement pour pallier ce manque d’oxygène et d’autres équipements de base dans les pays les plus pauvres.

Au Nigeria, l’aide devrait commencer par l’envoi d’oxymètres de pouls, puis de concentrateurs utilisables dans des dispensaires modestes, et après seulement des respirateurs, plaide Adamu Isah.

« J’ai peur que si cette pandémie dure plus de deux mois, nous devions faire face à de très graves problèmes », s’alarme-t-il.

« En Europe ou aux Etats-Unis, ils ont peut-être les capacités de faire face aux besoins, mais pas en Afrique, même en temps de paix ».

Au Chili, la traque du castor, la plaie qui met en péril les forêts de Patagonie

Armé de son fusil, Miguel Gallardo fait face à une tâche colossale: traquer le castor, introduit dans la région dans les années 1940 et devenu depuis une plaie qui menace les forêts de la Patagonie chilienne.

A partir des 10 couples introduits en 1946, on compte aujourd’hui quelque 100.000 individus dans la zone de la Terre de feu, partagée entre le Chili et l’Argentine. Marcelo, lui, ne parvient à en abattre qu’une soixantaine à chaque saison.

« Le castor est très mignon, très intelligent, mais malheureusement, les dommages qu’il est en train de causer sur la végétation indigène et la faune sont énormes », déclare à l’AFP ce chasseur qui a 15 ans d’expérience et organise aussi des visites touristiques sur l’Ile Navarino, à proximité de Puerto Williams, à l’extrême sud du Chili.

Avec leurs puissantes dents et leurs talents de bâtisseurs, le castors se sont parfaitement acclimatés à ce nouvel habitat, totalement dépourvu de prédateurs.

« Il faut les éradiquer, mais il ne s’agit pas non plus d’arriver et de leur tirer dessus dans l’eau et qu’ils y pourrissent », ajoute ce chasseur, qui récupère les spécimens abattus pour utiliser leur fourrure « de très bonne qualité et assez chaude ».

En 1946, des militaires argentins ont rapporté d’Amérique du Nord dix couples de castors du Canada (castor canadensis) dans le but de monter une affaire de peaux et de fourrures en Terre de feu. Mais cela n’a finalement pas marché et ces castors ont été relâchés dans la nature.

Les deux pays voisins effectuent depuis les années 1980 des campagnes de contrôle pour tenter de réduire les populations de ces rongeurs, par des pièges ou des abattages. En face, les ONG de protection de l’environnement, comme l’Union de défense du droit animal de Punta Arenas, dénoncent la cruauté de ces méthodes ainsi que leur manque d’efficacité.

« Les défenseurs des animaux, je les comprends; je comprends que tuer un être vivant, un petit animal intelligent, c’est douloureux. Mais malheureusement, si nous ne prenons pas de mesures concernant le castor, nous allons nous retrouver sans forêt et sans végétation », met en garde Miguel Gallardo.

– 23.000 hectares dévastés –

« Penser à éradiquer le castor n’est en rien un combat contre le castor mais un besoin de protéger le patrimoine naturel de notre pays », abonde Charif Tala Gonzalez, responsable du département de conservation des espèces au ministère de l’Environnement.

En quelques années, ces rongeurs semi-aquatiques au pelage marron qui peuvent mesurer jusqu’à un mètre et peser 32 kilos ont fini par coloniser tout l’archipel de la Terre de feu.

Outre qu’il n’a pas de prédateurs naturels dans cette partie du globe, le castor vit en général longtemps, de 10 à 12 ans, durant lesquels il peut avoir 5 à 6 petits chaque année.

Cet animal est connu pour construire des barrages à partir de la végétation existante. Il installe ensuite sa tanière au milieu de la retenue qui se forme alors.

Cette montée des eaux fait mourir la végétation indigène et le peu d’arbres qui survivent sont abattus par les castors pour renforcer leur construction. Ils raffolent particulièrement des lengas centenaires, également appelés hêtres de la Terre de feu, et des coihues, connus sous le nom de hêtres de Magellan.

« La forêt ne peut pas se défendre (…) Tout ce qui reste au milieu de l’eau meurt, car nos forêts ne sont pas préparées à l’excès d’eau », explique Miguel, le chasseur.

Les autorités chiliennes estiment que depuis leur introduction, les castors ont dévasté plus de 23.000 hectares de végétation indigène, entraînant un manque à gagner évalué à 62,7 millions de dollars à cause de la destruction du bois.

Ils ont également eu un effet sur l’ensemble de la flore et la faune de la zone, leurs barrages provoquant des inondations qui ont coupé des routes, des zones de pâturage et de culture.

« Les écosystèmes de la Patagonie sont uniques (…) Pour qu’ils redeviennent pleinement des forêts, nous parlons en centaines d’années, si les conditions sont réunies », souligne Charif Tala Gonzalez.

Virus: dans le Golfe, les travailleurs immigrés « meurent seuls », loin des leurs

« Désormais, ils meurent seuls », soupire Ishwar Kumar, responsable d’un crématorium hindou dans le sud de Dubaï, devant une ambulance où repose temporairement la dépouille d’un immigré indien mort du nouveau coronavirus, au cas où un proche souhaiterait lui rendre un dernier hommage.

Au bout d’une heure d’attente sans l’ombre d’un visiteur, quatre employés en combinaison de protection déplacent le corps enveloppé dans un sac en plastique blanc vers un des trois fours de crémation.

Dans un silence assourdissant, l’homme qui travaillait pour une agence de tourisme de Dubaï est réduit en cendres avant d’être placé dans une boîte argentée.

Aux Emirats arabes unis, fédération dont Dubaï est l’un des sept membres, hôpitaux, banques, chantiers de construction et usines tournent grâce aux millions de travailleurs étrangers venus, pour la plupart, d’Asie ou du Moyen-Orient.

Comme ailleurs dans les Etats riches du Golfe, beaucoup y sont employés depuis plusieurs décennies, ce qui leur permet de soutenir leur famille restée au pays, avec l’espoir de les rejoindre un jour pour ouvrir un commerce ou construire une maison.

La majorité des 166 décès dus au nouveau coronavirus dans ces pays du Golfe, qui ont officiellement enregistré 26.600 cas, sont des immigrés originaires d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh, des Philippines et du Népal.

Avec la suspension des vols, l’une des mesures de précaution prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les dépouilles ne peuvent pas être rapatriées. Elles sont incinérées ou enterrées au plus vite sur place.

« Le monde entier change. Plus personne ne vient, ni ne touche, ni ne dit au revoir » aux défunts, se désole M. Kumar. Avant la pandémie, « entre 200 et 250 personnes venaient ici pour faire le deuil et apporter des fleurs », se souvient-il.

– « Pas de famille » –

Quelques heures avant la crémation du travailleur indien, le corps d’une esthéticienne philippine de 40 ans a lui aussi été incinéré. Sur les certificats de décès, une même cause inscrite: « pneumonie Covid-19 ».

Les boîtes argentées, achetées dans un supermarché, sont remises à un proche, s’il en existe à Dubaï, ou à l’ambassade du pays de la personne décédée.

« Ils sont venus pour travailler, donc la plupart d’entre eux n’ont pas de famille sur place. Parfois, des collègues se déplacent », souligne Suresh Galani, un autre responsable du crématorium.

Tous ne sont pas morts du virus, certains ont été indirectement frappés par la pandémie. C’est le cas du frère de Vijay, Ram, mort d’une crise cardiaque à 45 ans, après une quarantaine imposée pour avoir été au contact d’une personne infectée.

« Ram a été testé négatif après être resté confiné pendant deux semaines. Il a souffert mentalement et est tombé en dépression du fait de la solitude », avance Vijay.

Employé dans une laverie, Ram, père de trois enfants, est mort dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital. Au crématorium, quatre de ses collègues répandent des fleurs sur sa dépouille avant qu’elle soit incinérée.

« Nous reviendrons demain pour récupérer les cendres. Nous les enverrons à la maison quand les vols reprendront », dit Vijay.

– Enterrés sur place –

Certains travailleurs étrangers, frappés par la paralysie économique provoquée par la pandémie, ont pu rentrer via les rares avions de rapatriement mis en place par les autorités du Golfe.

En Arabie saoudite, « jusqu’à présent, toutes les familles ont demandé d’enterrer les corps sur place », indique une source au sein du ministère de la Santé ayant requis l’anonymat.

Parmi eux, Wazir Mohammed Saleh, un Afghan de 57 ans qui vivait et travaillait à Médine (ouest) depuis les années 1980 après avoir fui son pays. Gérant d’une boutique de fournitures de bureau, il est mort du coronavirus la semaine dernière.

Seuls ses quatre fils ont assisté à son enterrement dans la ville sainte qui abrite le tombeau du prophète Mahomet. Son neveu Amed Khan, un commercial né dans le royaume, a dû se contenter de voir les images des funérailles sur son smartphone.

« Son rêve était d’être enterré à Médine et ce rêve s’est réalisé », confie-t-il à l’AFP. « Aucune personne qui meurt à Médine ne souhaiterait être enterrée ailleurs. Cette terre est connue pour faire partie du paradis ».

Virus: en Israël, sur les rives de la mer Rouge, une station balnéaire sans touristes

A Eilat, ville israélienne ultratouristique de la mer Rouge, la musique d’un manège tourne en boucle dans un parc d’attraction fermé. La comptine « Il était un petit navire » résonne dans le vide d’une ville confinée, que le nouveau coronavirus a plombé d’un chômage accablant.

Environ 2,5 millions de touristes gagnent chaque année Eilat, dans la pointe sud d’Israël coincée entre la Jordanie et l’Egypte, pour bronzer sur ses plages, plonger dans ses eaux cristallines et se balader sur la promenade faite de magasins de tongs et de barres d’hôtels avec piscines.

Et le printemps y est d’ordinaire délicieux, entre la fraîcheur hivernale et la canicule estivale.

Mais, à l’heure de la pandémie du Covid-19, les autorités israéliennes ont ordonné le confinement de la population et la fermeture des frontières et des lieux de loisirs pour éviter toute propagation. Alors les transats prennent la poussière.

Difficile d’imaginer que dans cette ville de 67.000 habitants baignée par le soleil, les 12.000 chambres d’hôtel sont toutes occupées la majeure partie de l’année.

Dans le hall d’un immense hôtel cinq étoiles défraîchi, les meubles ont été recouverts de draps blancs et les fontaines mises à l’arrêt. Le vaste escalier en colimaçon n’est plus foulé que par quelques employés veillant à la sécurité de l’établissement, qui compte normalement 500 salariés.

Lior Mucznik, qui dirige trois hôtels dont celui-ci, estime perdre des dizaines de millions de shekels par mois -soit des millions d’euros.

Sur son téléphone, il montre des photos des dégâts causés par des vents violents ayant balayé la côte mi-mars: fleurs arrachées, sable incrusté sur les terrasses. « Après la tempête; le coronavirus! », se désole-t-il, regrettant de ne pas avoir reçu d’aide des autorités jusqu’ici.

– « Sparadrap » –

La municipalité a reçu un soutien financier du gouvernement pour répondre à la crise, mais ce n’est pour l’instant qu’un « sparadrap sur une large plaie », explique le maire Meir Yitzhak Halevi.

Trois personnes sur quatre sont désormais au chômage, dit-il à l’AFP.

Samedi, le gouvernement a annoncé l’assouplissement de certaines restrictions, dont la réouverture de certains commerces, en réaction à une baisse du nombre de nouveaux cas de malades.

Mais « l’apport à la ville d’Eilat est très minime », regrette le maire, qui considère qu’il s’agit tout de même d’un « premier pas ».

Israël a annoncé son premier cas de nouveau coronavirus le 21 février et a depuis officiellement enregistré plus de 14.300 cas dont environ 190 décès. A Eilat, une vingtaine de cas ont été recensés.

Parce que la pandémie y constitue davantage une crise économique que sanitaire, la mairie appelle le gouvernement à formuler une réponse sur mesure pour la ville, explique Nora Bitton, employée municipale.

Sans tourisme, ce « petit coin de paradis » a vu son « tuyau d’oxygène coupé », déplore-t-elle.

– Paralysie –

Pour Josef Gez, qui se balade malgré le confinement –ce qui peut en théorie lui valoir une amende–, « c’est comme si la ville était paralysée ».

« D’habitude, je déteste marcher mais je suis venu de l’autre bout de la ville histoire de prendre l’air, profiter du soleil et être en bord de mer », explique ce quinquagénaire sur le pont qui enjambe la marina. « En 32 ans de vie ici, je n’ai jamais vu ça », souffle-t-il. « On dirait qu’une bombe a été lâchée et que tout le monde a disparu ».

Un peu plus loin sur la plage, un couple de Français tente une expédition baignade. Mais à peine leurs pieds ont-ils effleuré le sable qu’une patrouille de police les interpelle.

Retour à la maison obligatoire pour les deux retraités, fâchés de devoir faire demi-tour et « attristés » de voir la ville vide à une période de l’année où il est habituellement difficile de se faire une place au soleil.

Accoudé à la barrière qui entoure l’une des trois piscines de son hôtel, Lior Mucznik explique que la saison de Pessah, la Pâque juive qui vient de se terminer, est l’une des plus importantes pour l’économie locale.

Pendant cette fête, les 375 chambres de son établissement sont d’ordinaire occupées, majoritairement par des Israéliens, et les prix en forte hausse. « Si nous ratons la deuxième haute saison haute, de juillet à septembre, alors ce sera une année catastrophique », dit-il.

Avant de se reprendre: « en fait, c’est déjà une année catastrophique ».

Covid-19: gare à une pénurie d’oxygène dans les pays les plus pauvres

Dans les pays pauvres d’Afrique ou d’Asie du Sud, les médecins manquent de l’élément le plus crucial pour sauver les malades les plus graves du Covid-19: l’oxygène lui-même, alertent les experts.

La crise sanitaire actuelle a mis sous tension même les systèmes hospitaliers les plus avancés, qui peinent notamment à s’approvisionner en respirateurs artificiels.

Mais les experts craignent que cette attention portée au maillon high-tech de l’assistance respiratoire ne masque un besoin encore plus criant et prioritaire, pour les systèmes de santé les plus vulnérables: l’oxygène médical, composante clé des soins intensifs.

« La réalité c’est que l’oxygène est la seule thérapie qui va sauver des vies en Afrique et en Asie-Pacifique à ce stade », commente Hamish Graham, pédiatre et chercheur à l’hôpital universitaire de Melbourne.

« J’ai peur que la focalisation excessive sur les respirateurs ne tue, si on ne résout pas les problèmes d’oxygène », explique-t-il à l’AFP.

Selon un rapport publié en février sur plusieurs milliers de cas en Chine, près de 20% des malades du Covid-19 ont eu besoin d’oxygène.

Le nouveau coronavirus attaque les poumons, causant des formes aiguës de détresse respiratoire et entraînant une baisse dangereuse du niveau d’oxygène dans le sang.

« Dans les hôpitaux des pays riches, l’oxygène va de soi », explique le Dr Graham. Mais ailleurs, « les soignants sont parfaitement conscients du problème: ils se battent chaque jour pour pouvoir fournir de l’oxygène à leurs patients ».

De nombreux gros hôpitaux de pays en développement disposent de bouteilles d’oxygène dans les blocs opératoires et les services, ainsi que de « concentrateurs », des équipements portatifs qui permettent de filtrer et de purifier l’air ambiant.

Mais des études montrent que moins de la moitié des établissements hospitaliers d’Afrique et d’Asie-Pacifique disposent d’oxygène à tout moment, insiste le Dr Graham. Et ils sont bien moins nombreux à être équipés d’oxymètres de pouls, ce petit appareil qu’on met au bout du doigt du patient pour mesurer son taux d’oxygène dans le sang.

Cette inquiétude n’est pas nouvelle parmi ceux qui soignent les patients atteints de pneumonie, maladie infectieuse la plus meurtrière chez les enfants de moins de 5 ans.

Malgré des politiques nationales en place, au Nigeria, un des pays les plus touchés, la situation dans certaines régions est « très très inquiétante », estime Adamu Isah, de l’ONG Save the Children.

Il est courant de voir des enfants « souffrir et suffoquer », raconte l’ancien médecin à l’AFP. « On se sent inutile. Il n’y a pas grand chose à faire sans oxygène ».

– « A l’aveuglette » –

« Les systèmes de santé en Afrique et en Asie du Sud ne pouvaient pas être plus exposés à une telle pandémie, ils n’ont pas investi dans les thérapies respiratoires », constate de son côté Leith Greenslade, coordinatrice de la coalition Every Breath Counts.

« C’est terrifiant », ajoute-t-elle.

Malgré la mort de 800.000 enfants victimes de pneumonie chaque année, la maladie ne reçoit pas la même attention que le sida, le paludisme ou la tuberculose.

Et les autorités sanitaires mondiales ont « complètement négligé » la question de l’oxygène, estime Leith Greenslade.

« L’absence de données mondiales (sur les approvisionnements en oxygène) va être un problème majeur pour répondre au Covid-19 parce qu’on navigue à l’aveuglette, on ne sait pas quels pays en ont le plus besoin », ajoute-t-elle.

L’épidémie étant encore relativement peu développée en Afrique et dans certaines parties de l’Asie, il reste malgré tout « probablement une fenêtre de deux mois » pour agir, insiste-t-elle.

Même s’il est difficile de prédire comment le nouveau virus se répandra dans cette partie du monde, les experts appellent à renforcer les systèmes de soins en urgence.

« Comme partout, il faut aplatir la courbe, mais si les établissements n’ont pas de lits de soins intensifs – ou peu comme au Malawi où il y en a 25 pour 17 millions d’habitants -, ça ne marchera pas », souligne Gwen Hines, de Save the Children.

Son organisation travaille justement au Malawi, où quelques cas ont été confirmés, pour alimenter des concentrateurs d’oxygène en énergie solaire, alors que le réseau électrique est intermittent et qu’il n’y a pas de site de production d’oxygène.

Mais en pleine crise mondiale, les experts craignent que la communauté internationale ne puisse pas agir suffisamment rapidement pour pallier ce manque d’oxygène et d’autres équipements de base dans les pays les plus pauvres.

Au Nigeria, l’aide devrait commencer par l’envoi d’oxymètres de pouls, puis de concentrateurs utilisables dans des dispensaires modestes, et après seulement des respirateurs, plaide Adamu Isah.

« J’ai peur que si cette pandémie dure plus de deux mois, nous devions faire face à de très graves problèmes », s’alarme-t-il.

« En Europe ou aux Etats-Unis, ils ont peut-être les capacités de faire face aux besoins, mais pas en Afrique, même en temps de paix ».

Coronavirus: une mosquée d’Istanbul devient une supérette gratuite

Les étagères d’habitude réservées aux chaussures des fidèles sont garnies de pâtes, biscuits et bouteilles d’huile. Fermée aux prières pour cause de coronavirus, une mosquée d’Istanbul s’est transformée en supérette gratuite pour les plus démunis.

Des affiches collées sur les fenêtres de la mosquée invitent les mécènes potentiels à y déposer leur aide et ceux dans le besoin à s’y servir.

Située dans le district de Sariyer à Istanbul, la mosquée Dedeman, fermée aux prières collectives comme le reste des lieux de culte en Turquie pour éviter la propagation de l’épidémie de Covid-19, a été transformée en centre de distribution d’aide à l’initiative de son jeune imam, Abdulsamet Cakir, 33 ans.

« Après la suspension des prières, j’ai eu cette idée de faire revivre la mosquée en donnant aux gens aisés l’opportunité d’aider les nécessiteux », explique le religieux.

Lesté de provisions, l’imam fait la navette entre la salle de prière, dans laquelle s’empilent produits alimentaires et détergents, et le vestibule de la mosquée où il les range sur les étagères.

Abdulsamet Cakir dit que son initiative s’inspire de la « sadaka tasi », une sorte de stèle avec une cavité dans laquelle étaient déposées des aumônes destinées au plus pauvres à l’époque de l’empire ottoman.

« Nous nous sommes inspirés de la tradition de +sadaka tasi+ de nos ancêtres, cette fois en faisant remplir les étagères de notre mosquée avec les aides offertes par ceux qui en ont les moyens », dit-il.

L’épidémie de Covid-19 a fait plus de 2.200 morts en Turquie sur plus de 95.000 cas recensés, dont près de la moitié à Istanbul.

– Dons en nature –

Ceux qui souhaitent bénéficier de l’aide doivent s’inscrire sur une feuille accrochée sur le mur extérieur de la mosquée en laissant un numéro de téléphone. Si leur demande est approuvée par les autorités locales, ils reçoivent un message les invitant à aller se servir à la mosquée où chaque bénéficiaire a droit à huit produits.

Guleser Ocak, 50 ans, s’est rendue à la mosquée dès qu’elle a reçu le message sur son téléphone.

« Je suis vraiment dans le besoin. Mon mari ne travaille pas. Moi je faisais le ménage dans les maisons mais en raison du virus on ne fait plus appel à moi », confie-t-elle à l’AFP.

L’imam a déjà 900 bénéficiaires inscrits sur sa liste et il en sert 120 par jour pour éviter les attroupements dans la mosquée, distanciation sociale par temps de coronavirus oblige.

Deux personnes seulement, portant obligatoirement un masque, peuvent entrer dans le vestibule en même temps, alors que les autres attendent à l’extérieur à bonne distance les unes des autres.

« On demande à 15 personnes de venir chaque demi-heure pour éviter qu’une longue file se forme », affirme l’imam. « On fait de notre mieux pour aider nos frères et soeurs dans le respect de leur dignité ».

Seuls les dons en nature de produits qui seront ensuite distribués aux nécessiteux sont acceptés par la mosquée, qu’ils soient offerts par des particuliers ou des entreprises qui les fabriquent.

Les étagères sont ainsi garnies de produits alimentaires ou de nettoyage offerts par des donateurs de Turquie mais aussi de l’étranger. « Un frère qui habite en France a fait une commande en ligne et l’a fait livrer à la mosquée », se félicite l’imam.

Pour Duygu Kesimoglu, 29 ans, l’aide offerte par la mosquée tombe à point nommé alors que le mois de jeûne musulman du ramadan commence cette semaine.

« Malheureusement je suis sans emploi et je n’arrive pas à en trouver en raison du virus. Pas de job, pas d’argent, donc cette aide est une très très bonne chose », dit-elle.

Liban: premier cas de nouveau coronavirus dans un camp de réfugiés palestiniens (ONU)

Un premier cas de nouveau coronavirus a été enregistré dans un camp de réfugiés palestiniens de la vallée de la Bekaa, dans l’est du Liban, a annoncé l’ONU, selon qui des tests vont être menés parmi la population locale.

La patiente a été transportée à Beyrouth, à l’hôpital public Rafic Hariri, a précisé tard mardi soir l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui n’a pas fourni d’indications sur son âge ou son état de santé.

D’après la même source, il s’agit d’une réfugiée palestinienne installée au Liban après avoir quitté la Syrie voisine, ravagée depuis près d’une décennie par un conflit meurtrier.

Elle vivait dans le camp de Wavel –plus communément appelé en arabe « camp de Galilée »-, près de Baalbek, dans la Bekaa.

Une équipe d’experts médicaux se rendra mercredi dans le camp « pour mener des tests » de dépistage du Covid-19, selon le communiqué de l’Unrwa.

L’agence onusienne va faire le nécessaire pour « aider la famille de la malade à s’isoler dans leur domicile », souligne le texte. La patiente sera soignée aux frais de l’Unrwa.

Dès mardi soir, le camp a été bouclé par les factions palestiniennes en charge de sa sécurité qui ont « interdit les entrées et les sorties », en coordination avec les forces de l’ordre libanaises, selon l’agence officielle ANI.

Le Liban a officiellement recensé 677 personnes atteintes du nouveau coronavirus dont 21 décès.

Début avril, Unrwa avait indiqué qu’un réfugié palestinien ne vivant pas dans les camps avait été atteint de la maladie de Covid-19. Il s’était isolé à son domicile.

La propagation du virus parmi les réfugiés syriens ou palestiniens vivant au Liban est une source d’inquiétude pour les ONG, qui pointent du doigt la densité de population élevée dans les camps où les familles nombreuses s’entassent dans des espaces exigus.

Le Liban, petit pays de 4,5 millions d’habitants, accueille plus de 174.000 réfugiés palestiniens, selon un recensement officiel. Un chiffre en deçà des estimations circulant dans le pays, qui vont jusqu’à 500.000.

Le pays dit également accueillir 1,5 million de Syriens, dont près d’un million de réfugiés inscrits auprès de l’ONU.