Forum de Rabat: le Togo appelle à des solutions innovantes pour réduire les coûts des transferts de la diaspora africaine

L’importance des envois de la diaspora africaine dans l’économie de leurs pays et dans le quotidien des ménages n’est plus à démontrer. Cependant, les coûts de ces transferts demeurent exorbitants au niveau du continent. Un forum est organisé à Rabat pour débattre des solutions innovantes en vue de la réduction des coûts des transferts de la diaspora africaine.Un forum sur la « réduction des coûts de transferts de la diaspora africaine » s’est ouvert, jeudi à Rabat, sous la coprésidence du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue togolais, Robert Dussey.

Dans son allocution d’ouverture de ce conclave, marqué par la présence de directeurs de banques centrales africaines et d’experts africains, le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, a mis l’accent sur l’importance des envois de la diaspora africaine dans l’économie de leurs pays et dans le quotidien des ménages, rappelant que les transferts monétaires vers le continent se sont élevés à 85 milliards de dollars en 2019 et 78,4 milliards de dollars en 2020 et représentent une contribution moyenne comprise entre 7 et 10% du PIB de les différents pays africains.

Ces transferts, fait savoir le chef de la diplomatie togolaise, représentent plus de 20% du PIB de certains pays comme le Cap Vert, la Gambie et le Lesotho. Au Togo les transferts financiers représentent entre 8% et 10% du PIB.

Selon le dernier rapport de la banque mondiale, les envois des fonds des migrants africains vers leurs pays d’origine ont connu une augmentation de 6,2%. Les principaux pays bénéficiaires sont le Nigeria, le Ghana, le Kenya et le Sénégal.

En dépit des différentes actions menées et des mesures prises par la communauté internationale sur la question à l’instar du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qui réaffirme, entre autres, l’importance des transferts de fonds des migrants et recommande de ce fait aux Etats à travers son objectif 20 de « rendre les envois de fonds plus rapides, plus sûrs et moins coûteux de manière à favoriser l’inclusion financière des migrants », certaines régions du monde notamment le continent africain demeurent toujours victimes de coûts de transferts très élevés par rapport à la moyenne, constate M. Dussey.

Selon lui, ces transferts sont astreints à des taux exorbitants et les retenues pratiquées par les organismes de transfert peuvent, selon certaines études, atteindre 15% représentant ainsi quelque 1,6 milliard d’euros de manque à gagner pour le continent africain.

« Cette situation est déplorable et va à l’encontre des objectifs de développement durable et de l’agenda 2063 de l’Union africaine », a-t-il relevé.

Pour y remédier, le ministre togolais recommande de mener des réflexions approfondies pour trouver des approches de solutions innovantes à même de répondre au besoin d’optimisation des transferts de fonds de la diaspora.

Pour lui, il est impératif de mettre en place des infrastructures adéquates et renforcer les cadres réglementaires favorables à ces actions. « Nous devons aussi agir en synergie et nous inspirer des bonnes pratiques existantes en la matière sur le continent ou ailleurs, pour plus d’efficacité », a plaidé le ministre togolais.

M. Dussey a en effet lancé, au nom de son pays, un appel aux Etats africains pour qu’ils conviennent « d’un cadre et d’une procédure pour engager très rapidement des négociations formelles avec les principales agences de transfert de fonds afin de les amener à réduire les coûts de leurs prestations ».

Par ailleurs, le développement de solutions technologiques innovantes pour les envois de fonds permettrait, selon le ministre, de réduire les frais, d’accélérer les transactions, de renforcer la sécurité et de lier les envois de fonds à une gamme complète de services financiers afin d’inciter les migrants et les membres de leurs familles à investir dans les économies africaines.

Il a aussi appelé à renforcer le partenariat entre les institutions financières africaines, les centres de recherches, les incubateurs de talents et les organisations des diasporas africaines afin « d’explorer toutes les options technologiques, opérationnelles et stratégiques en vue non seulement d’infléchir les coûts des transferts mais aussi d’accroître les possibilités des migrants à contribuer au financement des projets de développement dans leurs pays d’origine notamment par l’utilisation des nouveaux instruments pour capter les placements ».

Ce forum constitue l’un des projets prioritaires du plan d’action de la décennie des racines africaines et de la diaspora africaine. Cette décision, qui intervient sur proposition du Togo, a pour objectif de replacer les diasporas africaines et les afro-descendants au cœur des priorités des instances de l’organisation continentale et de ses États membres, vise à mobiliser et à canaliser les contributions des Africains vivant à l’extérieur en vue de la réalisation des programmes de développement du continent.

En réduisant de manière substantielle les frais de transferts, d’importantes ressources financières pourraient être dégagées chaque année au profit des ménages les plus vulnérables et orientées vers des investissements productifs créateurs d’emplois.

Sénégal : décès du financier Pathé Dione, patron de Sunu et Bicis

Le financier sénégalais Pathé Dione, 81 ans, est décédé jeudi 12 janvier à Paris, en France, a appris APA de sources médiatiques.Très célèbre dans le monde des finances en Afrique, le fondateur du groupe d’assurances Sunu est mort ce jeudi en France où il a découvert le métier d’assureur il y a plus de 40 ans. Il a tiré sa révérence à l’âge de 81 ans laissant derrière lui une œuvre colossale pour le secteur des assurances et bancaire.

Ancien professeur de mathématiques, ce docteur en sciences économiques a fondé le groupe Sunu fin 1990 après avoir occupé les fonctions de directeur Afrique de l’Union des Assurances de Paris (UAP). Sunu Group a évolué jusqu’à coiffer aujourd’hui une quinzaine de sociétés d’assurances réparties dans neuf pays d’Afrique francophone.

Six mois avant son décès, M. Dione avait racheté plus de 54% des parts du français BNP Paribas au sein de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis), faisant de lui l’actionnaire majoritaire de cette filiale bancaire sénégalaise. Pour cette acquisition, il « était en compétition avec Vista Bank Holding, propriété de l’homme d’affaires burkinabè Simon Tiemtoré », rappelle le site d’informations sénégalais IGFM.

TLS Contact Maroc épinglé pour transfert illégal d’images vers des institutions gouvernementales étrangères

La société TLS Contact, prestataire de collecte de demandes de visa pour le compte des ambassades de quelques pays au Maroc se trouve dans la tourmente. Et pour cause, le transfert régulier (chaque 5 mn) d’images extraites des enregistrements de vidéo surveillance vers deux institutions gouvernementales à l’étranger. Chose qui constitue une infraction au regard de la loi.La Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP) au Maroc a déclaré avoir reçu, pour audition en ses locaux, le 6 janvier 2023, la société TLS Contact, prestataire de collecte de demandes de visa pour le compte des ambassades de quelques pays au Maroc. Cette convocation fait suite à l’existence d’un transfert régulier (chaque 5 mn) d’images extraites des enregistrements de vidéo surveillance vers deux institutions gouvernementales à l’étranger.

“La non notification de ce transfert à la CNDP constitue en soi une infraction au regard des dispositions du chapitre VII de la loi n° 09-08 et expose son auteur aux sanctions prévues par celle-ci”, a précisé dans un communiqué le CNDP.

Faisant suite aux faits constatés et « sans préjuger des sanctions qui seront notifiées », la CNDP décide de poursuivre « l’instruction de ce dossier tout en ayant signifié au responsable de traitement l’obligation de mettre en conformité tous ses traitements de données à caractère personnel dans un délai ne dépassant pas le 28 février 2023 et d’aviser les autorités compétentes concernés ».

Autres mesures prises par la CNDP : « Malgré le fait que la législation en vigueur n’impose rien en la matière, pour des raisons de transparence et pour contribuer au mieux au climat de confiance numérique sur le territoire national, nécessaire au déploiement du digital, la CNDP mettra en place un Registre National pour le suivi des plaintes et des contrôles. Il sera rendu public le 31 mars 2023. En attendant, une page dédiée sur le site web de la CNDP permettra, à compter du jeudi 12 janvier 2023, aux personnes concernées de suivre les événements significatifs de contrôle”.

Sécurité routière : Macky Sall veut appliquer « sans délais » les mesures

La volonté du président Macky Sall à faire appliquer les dernières décisions du gouvernement sur la sécurité routière est le principal sujet traité par les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA.Le Soleil estime que « le gouvernement (est) déterminé » à mettre en œuvre, « sans délais », les « mesures arrêtées lors du conseil interministériel sur la sécurité routière » après l’accident de deux bus au centre du pays qui a tué plus de 40 personnes et fait près de 100 blessés.

« Ainsi, le président de la République a demandé au Premier ministre et aux ministres impliqués (Forces armées, Intérieur, Finances et Budget, Transports terrestres) de mettre en œuvre sans délais, avec l’implication de toutes les parties prenantes, les mesures arrêtées lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière. L’application des décisions retenues fera l’objet, en conseil des ministres, d’un suivi et d’une évaluation hebdomadaire », note le communiqué du Conseil des ministres de mercredi repris par le quotidien national, ajoutant qu’un « 41ème décès (a) été enregistré » dans cette tragédie à la suite de laquelle, « le Pape François présente ses condoléances au Sénégal ».

Le Quotidien estime que c’est « l’heure de départ » puisque sept parmi les vingt-deux nouvelles mesures adoptées par le gouvernement pour renforcer la sécurité routière au Sénégal « entrent en vigueur dès aujourd’hui ». « Lors de cette rencontre, instruction a été donnée au ministre de l’Intérieur et à celui des Transports +de prendre dans les 72 heures, un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et rappelant les horaires de circulation des véhicules de transport de marchandises dans Dakar+ », note le journal.

Sur le rapport de la Cour des comptes, EnQuête note que le gouvernement s’est lancé dans une « opération déminage ». Il « multiplie les sorties pour calmer l’opinion et rassurer les partenaires » après que ce rapport a épinglé de supposées malversations dans la gestion des fonds dédiés à la lutte contre la Covid-19 avant de demander l’ouverture de douze informations judiciaires, rappelle le journal. « La bataille de l’opinion publique ne faiblit pas aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Après les félicitations des bailleurs, la Cour des comptes peut compter sur le Premier ministre » Amadou Ba, ajoute le journal.

En football, Stades se demande si Iliman Ndiaye, jeune prodige sénégalais évoluant en deuxième division anglaise, n’est pas « le futur grand de la Tanière ». L’attaquant de 22 ans qui a ébloui par son talent la dernière Coupe du monde avec le Sénégal « a tout pour l’être (…) vu son âge, son talent », encense El Hadji Diouf, ancien leader technique de l’équipe nationale qui a conduit le Sénégal à sa première Coupe du monde, en 2002.

Mali : l’Onu constate une détérioration de la sécurité

Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) a dévoilé récemment son rapport semestriel couvrant la période allant du 23 juin 2022 au 30 décembre 2022.Ces six derniers mois, la situation sécuritaire au Mali ne s’est pas améliorée, selon le rapport du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) présenté mardi 10 janvier par sa cheffe par Intérim, Giovanie Biha. Selon le document consulté à APA, la sécurité s’est détériorée dans ce pays sahélien surtout après le départ de Barkhane, précipité par la brouille diplomatique entre Paris et Bamako, sur fond de rapprochement des autorités de la transition malienne avec Moscou et un supposé recours aux mercenaires de Wagner.

Dans des zones comme celle dite des « trois frontières », les affrontements entre groupes jihadistes rivaux, l’Etat islamique et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ainsi que des mouvements impliqués dans le processus de paix ont fait monter le niveau d’insécurité, constate l’Onu. Cette situation a causé de nombreux morts et des blessés parmi les civils ainsi qu’un mouvement sans précédent des populations fuyant vers des zones relativement plus sécurisées au niveau des régions de Gao et Ménaka.

L’une des conséquences de cette insécurité est l’accroissement du nombre de personnes déplacées internes au Mali qui s’établit à plus de 400 000 individus. Ce, alors que les besoins humanitaires vont crescendo, les financements pour y faire face ne sont pas à hauteur de souhait.

Selon l’ONU, en 2022, 7,5 millions de personnes ont eu besoin d’assistance humanitaire dans le pays, contre 5,9 millions en 2021. Toujours l’année dernière, elles étaient 12,9 millions de personnes (contre 11,7 millions en 2021) à être affectées dont 52% de femmes et 56% d’enfants, parmi lesquelles, 7,5 millions (contre 5,9 millions en 2021) sont considérés en besoins d’assistance humanitaire dont 2,4 millions présentent des besoins aiguës. Ainsi, 36% de la population totale, soit plus d’une personne sur trois, a besoin d’une assistance humanitaire.

Football: Le Maroc ne participera pas au CHAN prévu en Algérie

Le Maroc ne prendra pas part à l’édition 2023 du CHAN qui se déroulera en Algérie du 13 janvier au 4 février. Un communiqué de la FRMF vient de trancher sur cette question après que l’autorisation définitive du vol Royal Air Maroc (RAM), de Rabat vers Constantine n’ait pas été confirmée.La sélection marocaine de Football n’est pas en mesure de faire le déplacement à Constantine (Algérie) pour y disputer la 7ème édition du Championnat d’Afrique des Nations de Football (CHAN) qui sera organisée en Algérie du 13 janvier au 4 février 2023  et défendre son titre. L’autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des Sélections Marocaines de Football, de Rabat vers Constantine n’a pas été confirmée, annonce la Fédération Royale marocaine de Football (FRMF) dans un communiqué.

La FRMF indique que « suite à sa demande d’autorisation d’un vol RAM de Rabat vers Constantine, la fédération a été informée en date du 22 décembre 2022 par la Confédération Africaine de Football (CAF), en tant qu’instance en charge de l’organisation du CHAN 2022, qu’une autorisation de principe avait été obtenue », souligne-t-on.

Sur la base de cette autorisation de principe, la FRMF a « communiqué les détails du plan et des coordonnés de vols de la sélection marocaine afin d’obtenir l’autorisation définitive du vol RAM de Rabat vers Constantine et poursuivi la préparation du voyage et de la participation de la sélection marocaine au CHAN 2022, notamment le stage de préparation au Complexe Mohammed VI de Football à Salé du 6 au 10 janvier 2023 au cours duquel deux matchs amicaux contre l’Ethiopie ont été disputés », précise la même source.

« Alors que le déplacement de la sélection marocaine de Rabat vers Constantine est organisé par la FRMF et que le coup d’envoi du CHAN 2022 est prévu le 13 janvier 2023, soit dans 24 heures, la FRMF prend note avec regret que l’obtention de l’autorisation définitive du vol RAM de Rabat vers Constantine n’a malheureusement toujours pas été confirmée par la CAF », conclut la FRMF.

Pour rappel, le Comité Directeur de la Fédération Royale  Marocaine de Football (FRMF), réuni le 27 décembre 2022, avait pris une  décision relative à la participation du Maroc au CHAN 2022, visant à  assurer le déplacement de la Sélection Marocaine de Rabat vers  Constantine à bord d’un vol RAM.

Le Maroc est le tenant du titre des deux précédentes éditions du CHAN, une compétition destinée aux joueurs locaux.

Pour rappel, les avions marocains sont interdits de survoler l’espace aérien algérien depuis septembre 2021, une mesure prise par l’Algérie après la suspension de ses relations diplomatiques avec le Maroc en août de la même année.

Ethiopie : Le TPLF restitue des armes lourdes à l’armée

Un accord signé entre le gouvernement et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) prévoit la restitution des armes à l’armée régulière.Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), groupe rebelle basé dans le nord de l’Ethiopie, a commencé à restituer des armes lourdes à la Force de défense nationale éthiopienne (ENDF), ont confirmé les autorités mercredi.

La première phase de désarmement fait partie de l’accord de cessation des hostilités que les deux parties ont signé il y a deux mois pour mettre fin au conflit qui a éclaté en novembre 2020.

Cet accord prévoit le désarmement, la démobilisation et la réintégration des combattants du TPLF.

La restitution des armes lourdes par le TPLF a eu lieu au camp d’Agula, en présence de représentants de l’équipe de surveillance de l’Union africaine (UA) déployée dans la région la semaine dernière.

A cette occasion, le lieutenant-colonel Aleme Tadele de la Force de défense nationale éthiopienne (ENDF) a confirmé avoir reçu différentes armes lourdes provenant des environs du camp situé à 36 kilomètres au nord-est de Mekellé,  dans la région du Tigré. « Conformément à l’accord de paix, nous avons compté et reçu les armes lourdes dans l’Agula où elles étaient stockées », a déclaré le lieutenant-colonel Aleme.

Les armes rendues par les rebelles du TPLF à l’armée éthiopienne sont constituées de chars blindés, de diverses pièces d’artillerie, de roquettes, de mortiers et d’autres armes lourdes.

Le brigadier général Adwa Peter, observateur de l’Union africaine, a déclaré que le début du désarmement est une étape cruciale pour aider à soutenir l’accord de paix.

Il donne une assurance pour une paix durable en maintenant le constitutionnalisme, a ajouté le général de brigade.

Le représentant du TPLF, Mulugeta Gebrekristos, a déclaré que la remise des armes se poursuivrait dans les zones où elles sont rassemblées.

Burkina : Création d’un Fonds de 100 milliards FCFA pour financer les VDP

Les syndicats ayant refusé le prélèvement de 1% sur les salaires, la contribution à l’effort de guerre sera volontaire.Le gouvernement a annoncé, ce mercredi 11 janvier 2023, la création du Fonds de soutien patriotique ou fonds de soutien aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), a rapporté son porte-parole, Jean Emmanuel Ouédraogo à l’issue du Conseil des ministres.

Les autorités de la Transition ont besoin de près de 100 milliards de francs CFA pour son alimentation.

Le Ministre chargé des Finances, Aboubakar Nacanabo a expliqué qu’il s’agit de la contribution des Burkinabè à la lutte contre le terrorisme, notamment par le soutien des supplétifs de l’armée qui a plusieurs composantes.

Il a soutenu que la première composante est relative à la contribution des fonctionnaires et des travailleurs du privé. « Pour cette composante, nous avons voulu qu’elle soit volontaire, dans la mesure où on n’a pas pu dégager un consensus avec les partenaires sociaux », a indiqué le Ministre Nacanabo. Les syndicats se sont en effet, opposés au prélèvement de 1% sur les salaires au titre d’effort de guerre.

Les membres du gouvernement veulent montrer l’exemple. Ils ont décidé de façon unanime de céder chacun 5% de son salaire mensuel comme contribution à ce fonds, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

« La Transition a affirmé de façon claire la volonté de pouvoir mener cette guerre de façon souveraine. Il faut que les Burkinabè eux même soient les acteurs de la reconquête de notre territoire et de la refondation de notre pays », a-t-il affirmé.

La seconde composante à l’effort de guerre concerne les taxes sur la consommation des boissons, du tabac et une contribution sur la consommation en matière de télécommunication et sur les jeux de hasard.

En octobre, les autorités militaires ont lancé le recrutement de 50 000 VDP et ont reçu plus de 90.000 candidatures. Ils vont pallier le manque d’effectifs au sein de l’armée pour assurer un meilleur maillage du territoire national.

« Il n’y aura pas de guerre ethnique au Burkina » (Capitaine Traoré)

Le gouvernement de Transition a recruté 50 000 volontaires pour la défense de la patrie, des auxiliaires civils armés des Forces de défense et de sécurité.C’est en chef de guerre, toujours en tenue d’officier de l’armée Burkinabè, que le capitaine Ibrahim Traoré s’est rendu, dans le plus grand secret, dans l’un des centres d’initiation au maniement des armes des supplétifs, en fin de semaine dernière. C’est ce mercredi 11 janvier 2023 que l’information a été rendue publique.

« Nous allons nous battre, nous allons nous défendre et nous n’allons plus faire cette défense passive parce que nous allons attaquer… Vous allez vous combattre avec nous dans les rangs de l’armée et nous allons libérer nos terres, nous allons donner espoir de vie à ces populations meurtries » a indiqué le président de la Transition ajoutant qu’ils seront dotés de matériels de guerre pour faire face à l’ « ennemi ».

Pour lui, les supplétifs civils de l’armée font partie intégrante de la stratégie de lutte contre les groupes jihadistes. Il a dit être convaincu qu’avec leur mobilisation, le peuple vaincra. A en croire le Chef de l’Etat burkinabé, le moment est historique et cette lutte sera inscrite dans les annales de l’histoire du pays.

« Vous irez [au front] et vous reviendrez très souvent à l’arrière pour raconter vos batailles, pour raconter vos exploits et à un moment donné de l’histoire, vous pourrez dire à vos enfants à telle période, il y a eu ceci et nous nous sommes levés et nous avons défendu les terres sur lesquelles vous vivez aujourd’hui », a expliqué le Président de la Transition.

C’est pourquoi, le capitaine Ibrahim Traoré a appelé les « nouvelles recrues » de l’armée à se départir de ceux qui « sont entrain de tirer sur la fibre ethnique pour espérer une guerre ethnique. Ça n’existe pas et ça n’existera pas au Burkina Faso ». « Vous êtes l’espoir et ne vous laissez pas démoraliser par des apatrides qui sont là pour décourager cet élan patriotique », a-t-il rappelé.

Après sa prise du pouvoir en septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a lancé le recrutement de 50 000 volontaires dont 15 000, à vocation nationale et 35 000, dans les communes. Selon nos informations, la formation des VDP nationaux a débuté, par tranche, dans plusieurs centres de formation depuis décembre 2022.

Selon plusieurs analystes, ils viendront combler le déficit d’effectifs au sein de l’armée, en difficulté face aux groupes djihadistes qui écument le pays depuis 2015.

A Ouagadougou, Embaló salue «une bonne conduite» de la transition

L’Organisation sous-regionale soutient le processus de transition en cours au Burkina Faso.Le Président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a effectué, une brève visite, à Ouagadougou, mercredi 11 janvier 2023 dans la matinée, ont rapporté des sources concordantes.

Umaro Sissoco Embalo a été accueilli par le Président Ibrahim Traoré avec qui il s’est entretenu par la suite, en compagnie de certains membres du gouvernement. Il est accompagné par plusieurs personnalités dont l’ancien président du Niger, Mahamoudou Issoufou, médiateur de la Cédéao pour le Burkina.

Le Bissau-Guinéen a dit être venu s’enquérir du processus de Transition en cours dans le pays et s’est réjoui de sa « bonne conduite », selon la Présidence du Faso, tout en affirmant la disponibilité de l’organisation ouest africaine à soutenir et à accompagner le pays dans la lutte engagée contre le terrorisme.

A cet effet, « lors du sommet de la Cédéao, le 4 décembre dernier, tous les Chefs d’Etat étaient unanimes pour soutenir les doléances et les requêtes que le Président de la Transition avait formulées à la Cédéao » en matière de lutte contre les groupes jihadistes, a indiqué le président Embalo.

A en croire la Présidence du Faso, Umaro Sissoco Embalo a fait savoir que la Cédéao est dans une posture de soutien, son « esprit n’est pas de sanctionner ni d’imposer. Nous sommes là pour aider et accompagner tous les pays qui sont en transition ».

C’est sa première visite officielle au Burkina, depuis l’accession du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, en fin septembre 2022. Il a déclaré avoir « compris beaucoup choses qui se passent » dans le pays et a promis de plaider pour que « des décisions urgentes puissent être prises pour l’accompagner ».