Jean-Lucien Savi de Tové  : un vétéran devenu président symbolique

Jean-Lucien Savi de Tové  : de l’opposant farouche au président de parade, un destin togolais cousu d’ironie

Lomé, 5 mai 2025 – À 86 ans, Jean-Lucien Kwassi Lanyo Savi de Tové, juriste érudit et vétéran des combats politiques togolais, a gravi le 3 mai l’estrade symbolique de la présidence de la République, dans le cadre de la Vᵉ République. Élu à l’unanimité par un Parlement aux ordres, il succède à Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres, véritable maître des horloges d’un Togo où la dynastie familiale, en place depuis 1967, réinvente les règles pour mieux les contourner. Mais qui est cet homme, passé de la rébellion à la respectabilité, de l’opposition radicale à une toge honorifique taillée pour apaiser les consciences ? Portrait d’un sage coopté, dont le destin illustre l’étrange alchimie d’un pays où tout change pour que rien ne bouge.

De la Sorbonne à la prison : les débuts en lutte du nouveau président

Né le 7 mai 1939 à Lomé, Jean-Lucien Savi de Tové aurait pu n’être qu’un brillant technocrate. Formé à l’université de Bordeaux, puis couronné d’un doctorat en sciences politiques à la Sorbonne, ce fils d’une famille éwé de la capitale s’est d’abord illustré par sa plume acérée et son éloquence. De retour au Togo, il intègre l’administration post-indépendance, devenant, après le coup d’État de 1967, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Une position stratégique qu’il occupe jusqu’en 1974, avant que les vents contraires du régime d’Eyadéma Gnassingbé ne le propulsent dans l’arène de l’opposition. Emprisonné pour ses prises de position critiques, il incarne alors la résistance intellectuelle face à l’autocratie.

1991 : L’appel modéré à refonder la République

Libéré, Savi de Tové ne plie pas. En 1991, lors de la Conférence nationale souveraine, il s’impose comme une voix modérée, mais ferme, plaidant pour une refondation des institutions et une réconciliation nationale. Son discours, apaisé, mais visionnaire, fait de lui une figure respectée, un pont entre les radicaux et les pragmatiques. « Refonder l’État, c’est réconcilier les âmes », déclare-t-il alors, une phrase qui, des décennies plus tard, résonne comme un vœu pieux dans un Togo toujours fracturé.

Les années de dialogue : quand l’opposant tente le compromis… Et s’épuise

En 1999, aux côtés d’Edem Kodjo, il cofonde la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), un parti d’opposition modéré prônant le dialogue plutôt que la confrontation. Vice-président de cette formation, il participe aux laborieux processus de concertation nationale, notamment au sein du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), qu’il préside en 2009. Ses efforts pour des réformes électorales et institutionnelles, salués pour leur rigueur, se heurtent toutefois à l’inertie du régime. Ministre du Commerce de 2007 à 2009 sous Faure Gnassingbé, il tente, sans grand succès, de concilier ouverture économique et justice sociale, avant de s’éloigner de la politique partisane, lassé des jeux de pouvoir où l’opposition, souvent, s’épuise en vain.

Hors partis : Jean-Lucien Savi bâtit son aura… Avant l’ironie finale

Hors des arènes partisanes, Savi de Tové trouve refuge dans la société civile. Secrétaire général du Comité National Olympique du Togo, il promeut le sport comme vecteur de cohésion, une mission qui lui vaut une aura de neutralité. Ses engagements culturels, discrets, mais constants, renforcent son image de sage, consulté par tous, mais allié de personne. Pourtant, cette aura de détachement n’échappe pas à l’ironie : celui qui jadis dénonçait l’hégémonie des Gnassingbé se retrouve, en 2025, couronné par leur système, incarnation d’une opposition domestiquée.

Jean-Lucien Savi de Tové  : de l’opposant farouche au président de parade, un destin togolais cousu d’ironie

Président unanime, pouvoir absent : les mécanismes de la Vᵉ République

L’élection de Savi de Tové à la présidence, le 3 mai, n’a surpris personne. Seul candidat, plébiscité par les 150 voix d’un Congrès dominé par l’Union pour la République (UNIR), il endosse un rôle vidé de substance par la Constitution de 2024. « Garant de l’unité nationale », proclame le texte, mais dans les faits, il n’est qu’un ornement, un patriarche décoratif chargé de bénir les décisions du véritable souverain, Faure Gnassingbé. Ce dernier, à la tête du Conseil des ministres, concentre tous les pouvoirs exécutifs, sans limite de mandat, dans un Togo où le suffrage universel a été relégué aux oubliettes. « Une farce », s’indigne l’opposition, qui voit dans cette nomination une ultime pirouette pour légitimer un régime inamovible.

Le serment du président : l’ironie amère d’un opposant couronné par le fils

Savi de Tové, lui, prête serment avec la gravité d’un homme conscient de son rôle : symbolique, mais lourd de sens. À 86 ans, il incarne une mémoire vive des luttes togolaises, mais aussi leur échec. Jadis emprisonné pour avoir défié le père, il est aujourd’hui couronné par le fils, une ironie que l’Histoire ne manquera pas de retenir. « Le Togo choisit la maturité politique », vantent les officiels, mais dans les ruelles de Lomé, on murmure que cette maturité ressemble à une résignation dorée.

Sage ou pion ? Jean-Lucien Savi de Tové sans sceptre, symbole du Togo d’aujourd’hui

Que reste-t-il de l’opposant d’antan ? Un homme d’État, assurément, dont la trajectoire épouse les méandres d’un Togo en quête d’équilibre. Mais aussi un paradoxe vivant : celui qui appelait à refonder la République se retrouve à cautionner, par sa seule présence, une dynastie qui en a réécrit les règles. Dans un pays où l’opposition s’essouffle face à un pouvoir maître de l’échiquier, Jean-Lucien Savi de Tové, président sans sceptre, symbolise à la fois la sagesse et la capitulation. Sous les ors de la Vᵉ République, il préside, impassible, un théâtre où la démocratie, reléguée en coulisses, attend un dénouement qui tarde à venir.

Togo : l’opposition hurle dans le vide, Gnassingbé savoure son trône

Lomé, 5 mai 2025 Dans les ruelles poussiéreuses d’Akassimé, à Lomé, l’opposition togolaise s’est époumonée ce dimanche, criant à la «  dérive monarchique  » et au «  coup d’État anticonstitutionnel  ». Réunie sous la bannière de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), des Forces démocratiques pour la République (FDR) et de Novation Internationale, la coalition a dénoncé, avec une ferveur quasi théâtrale, la transition du Togo vers une Ve République taillée sur mesure pour Faure Gnassingbé. Mais dans ce pays où le pouvoir s’écrit en lettres dynastiques depuis 1967, les protestations, aussi vibrantes soient-elles, résonnent comme un écho dans une cathédrale déserte. Pendant ce temps, Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres, ajuste son sceptre, tandis que Jean-Lucien Savi de Tové, 86 ans, endosse le costume d’un président décoratif, prêt à couper les rubans que le véritable maître du jeu lui tendra.

L’opposition : une mascarade en deux actes

Le 3 mai, l’hémicycle du pavillon annexe de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une pièce en deux actes, aussi prévisible qu’un vaudeville usé. Premier acte  : Faure Gnassingbé, porté par son parti UNIR, qui truste 108 des 113 sièges parlementaires, s’arroge le titre de président du Conseil des ministres, un poste sans limite de mandat, où convergent tous les leviers du pouvoir exécutif. Deuxième acte  : Jean-Lucien Savi de Tové, vétéran de l’opposition reconverti en figurant docile, est propulsé président de la République, un rôle vidé de substance, simple vernis honorifique pour une Constitution adoptée en catimini le 25 mars 2024. «  Une farce parlementaire  », s’étrangle Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC, qui voit dans cette mise en scène l’enterrement définitif du suffrage universel. Et pour cause  : le peuple, jadis convié aux urnes, n’a plus voix au chapitre, relégué au rang de spectateur d’une démocratie en toc.

L’article 150, un talisman usé

Face à ce qu’elle qualifie de «  haute trahison  », l’opposition brandit l’article 150 de la Constitution de 1992, une relique qui enjoint à résister contre toute prise de pouvoir inconstitutionnelle. « Le peuple togolais doit se lever ! » clament les orateurs d’Akassimé, invoquant syndicats, jeunesse et diaspora pour une mobilisation nationale. Mais ce cri, aussi ardent soit-il, peine à franchir les murs de la répression. Depuis 2022, les manifestations sont interdites, et les tentatives de rassemblement, comme celles d’avril 2024, se sont soldées par des gaz lacrymogènes et des arrestations musclées. La police et l’armée, fidèles au régime et dominées par l’ethnie Kabye de Gnassingbé, veillent au grain, tandis que la Cour constitutionnelle, docile, entérine chaque décret du pouvoir. Dans ce contexte, l’appel à la résistance ressemble moins à un plan qu’à une incantation, un vœu pieux lancé dans l’espoir d’un miracle.

Une communauté internationale qui détourne le regard

L’opposition, dans un élan désespéré, conjure la communauté internationale de condamner ce «  crime contre la nation  », espérant rééditer le sursaut de 2005, lorsque la CEDEAO et l’Union africaine avaient forcé Gnassingbé à lâcher du lest après une succession controversée. Mais les temps ont changé. En avril 2024, une mission de la CEDEAO s’est contentée d’une visite de courtoisie à Lomé, évitant soigneusement de critiquer la réforme constitutionnelle. La France, accusée par certains de parrainer le régime, préfère les poignées de main discrètes à l’Élysée aux remontrances publiques. Quant à l’Union africaine, elle semble trop occupée à nommer Gnassingbé médiateur dans le conflit congolais pour lui reprocher ses acrobaties constitutionnelles. Dans ce silence assourdissant, l’opposition togolaise découvre, à ses dépens, que le monde a d’autres chats à fouetter.

Une dynastie inoxydable

Au cœur de l’indignation, une vérité cruelle  : la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis le coup d’État de 1967, a perfectionné l’art de la pérennité. Faure, successeur de son père Eyadéma, navigue avec aisance dans les eaux troubles de la politique togolaise, fort d’un parlement à ses ordres et d’une économie – dopée par le phosphate et le port de Lomé – qui lui assure des alliés précieux. En plus, la nomination de Savi de Tové, jadis opposant farouche, illustre cette capacité à coopter les voix dissidentes, transformant les rebelles d’hier en courtisans d’aujourd’hui. «  Cette Ve République n’est qu’une monarchie grimée  », raille un militant de la FDR, qui voit dans chaque réforme un nouveau verrou posé sur l’espoir d’alternance.

L’opposition : un cri qui s’éteint

Le rassemblement d’Akassimé, vibrant de colère et de slogans, n’a pourtant pas fait trembler les fondations du palais présidentiel. L’opposition, divisée et affaiblie par des décennies de répression, peine à transformer ses discours en actes. Les Togolais, lassés par des années de promesses brisées et de violences, hésitent à descendre dans la rue, conscients que le prix de la révolte – sang, arrestations, exil – est souvent plus lourd que l’espoir qu’elle porte. Gnassingbé, lui, savoure son triomphe, drapé dans l’illusion d’un «  renouveau démocratique  » qu’il vantait dans ses vœux de janvier 2025. Pendant que l’opposition s’égosille, le maître de Lomé, tel un chef d’orchestre imperturbable, dirige une symphonie où les notes de la contestation s’évanouissent dans l’indifférence. Le Togo, sous son regard placide, s’enfonce un peu plus dans l’ombre d’un trône éternel.

 

Togo  : une marche pour défier l’ombre d’un trône

Lomé, 5 mai 2025 – Dans un Togo où la démocratie semble avoir troqué son manteau d’espérance pour une cape de résignation, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), fer de lance d’une opposition aussi bruyante qu’esseulée, appelle à une grande marche de protestation le 17 mai à Lomé. Ce n’est pas une simple promenade dominicale, non : c’est un cri, un poing levé contre ce que la coalition qualifie de « coup d’État constitutionnel », orchestré par Faure Gnassingbé et ses acolytes pour transformer la République en une monarchie déguisée.

Avec l’élection, le 3 mai, de Jean-Lucien Savi de Tové comme président honorifique et la nomination de Gnassingbé à la tête du Conseil des ministres, le pouvoir a achevé sa mue, reléguant le peuple à un rôle de spectateur muet. Mais la DMP, avec l’ardeur d’un Don Quichotte défiant des moulins à vent, veut croire que la rue peut encore renverser la table.

L’Hémicycle : acte final d’une prise de pouvoir critique

Tout a commencé dans l’hémicycle du pavillon annexe de l’Assemblée nationale, où, le 3 mai, les parlementaires ont joué une pièce bien rodée. D’un côté, une séance plénière pour désigner Gnassingbé, chef du parti majoritaire UNIR, comme président du Conseil des ministres, détenteur des véritables rênes du pouvoir. De l’autre, un Congrès pour élire Savi de Tové, octogénaire respectable, mais dépouillé de toute autorité, à la présidence de la République.

Le tout, sous les auspices d’une Constitution adoptée en catimini le 25 mars 2024, qui a fait basculer le Togo dans un régime parlementaire où le suffrage universel n’est plus qu’un souvenir. « Trop, c’est trop ! » tonne la DMP, invoquant l’article 150 de la Constitution de 1992, qui enjoint tout citoyen à résister face à un « coup de force ». Mais face à une Assemblée et un Sénat aux ordres, où UNIR règne en maître avec 108 des 113 sièges, la résistance ressemble à une goutte d’eau dans l’océan.

L’opposition sort les griffes et appelle à la mobilisation pour une marche de contestation .

Lors d’une conférence de presse tenue le 3 mai, la DMP a déversé sa fureur, dénonçant un « stratagème machiavélique » visant à pérenniser la dynastie Gnassingbé, au pouvoir depuis 1967. Brigitte  Kafui Adjamagbo-Johnson, figure de proue de la coalition, a pris soin de préciser que sa formation n’a pas cautionné les « actes illégitimes » du jour, préférant brandir l’étendard de la souveraineté populaire bafouée. Le clou du spectacle ? Une salve d’applaudissements pour Essozimna Marguerite Gnakadé, ancienne ministre et membre du clan Gnassingbé, qui, dans un rare accès de courage, a appelé à un « nouveau départ sans Faure ». Un pavé dans la mare familiale, salué par la DMP comme un acte de bravoure, mais qui, dans les cercles du pouvoir, doit à peine faire frémir les dorures.

Togo : le monde détourne le regard sur le changement constitutionnel 

La DMP en appelle à la communauté internationale, espérant une réprobation aussi ferme qu’en février 2005, lorsque la succession précipitée de Faure Gnassingbé avait suscité un tollé régional. Mais les espoirs d’une intervention de la CEDEAO ou de l’Union africaine semblent chimériques. En avril 2024, une mission de la CEDEAO à Lomé s’est contentée d’une « évaluation préélectorale », évitant soigneusement de condamner la réforme constitutionnelle. Quant aux partenaires occidentaux, à l’image de la France, ils semblent plus enclins à recevoir Gnassingbé en catimini à l’Élysée qu’à sermonner un allié stratégique dans une région secouée par le djihadisme et les coups d’État.

La marche du 17 mai : la rue, dernier recours pour l’opposition affaiblie ?

La marche du 17 mai sera-t-elle le sursaut tant attendu ou un énième baroud d’honneur ? L’opposition, fragmentée et affaiblie par des années de répression, peine à fédérer ses forces. L’ANC et le FDR, alliés de circonstance, se joignent à la DMP pour le meeting du 4 mai, mais l’absence d’une stratégie unitaire limite leur impact. Pendant ce temps, le régime, fort de sa mainmise sur les institutions et d’une armée loyale, avance avec l’assurance d’un joueur d’échecs qui connaît déjà l’issue de la partie.

La Constitution de 1992, brandie comme un talisman par la DMP, n’est plus qu’un vestige, supplantée par un texte taillé sur mesure pour un pouvoir qui ne rend de comptes qu’à lui-même. Dans ce Togo où l’espoir s’effrite comme un mur sous la pluie, la DMP veut croire que la rue peut encore écrire l’Histoire.

Mais face à un régime qui a fait de la longévité une forme d’art, la marche du 17 mai risque de n’être qu’un éclat de voix dans le silence d’une nation lassée. Le peuple togolais, « debout jusqu’à la restauration de sa souveraineté », comme le clame la DMP, attendra-t-il un miracle, ou se contentera-t-il de contempler, une fois encore, le triomphe d’une dynastie qui rit sous cape ?

Togo intronise un président décoratif  : une démocratie en costume d’apparat

Le Togo s’offre un président de parade : Jean-Lucien Savi de Tové, monarque symbolique d’une république réinventée

Lomé,05 mai 2025 – Dans une mise en scène aussi solennelle que savamment orchestrée, le Togo a couronné samedi 03 mai son nouveau président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové, lors d’une séance plénière du Congrès réunissant députés et sénateurs dans l’hémicycle rutilant du pavillon annexe de l’Assemblée nationale. Élu à l’unanimité des 150 votants – un plébiscite qui fleure bon les grandes heures des scrutins sans suspense –, cet octogénaire érudit devient le premier locataire d’une présidence désormais vidée de toute substance exécutive, joyau honorifique d’un régime parlementaire flambant neuf, instauré par la Constitution du 6 mai 2024.

Sous la houlette de Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale et maître de cérémonie, l’événement a déroulé son faste devant un parterre de diplomates, chefs traditionnels et figures religieuses, tous témoins d’une transition qui se veut historique, mais qui, à bien des égards, résonne comme une farce subtilement chorégraphiée.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUn scrutin sans sueur, une victoire sans éclat

Le rituel était réglé comme une horloge suisse  : vérification du quorum, vote à bulletins secrets – comme le veut la tradition constitutionnelle – et proclamation triomphale d’un résultat qui n’a surpris personne. Jean-Lucien Savi de Tové, seul prétendant au trône symbolique, porté par l’Union pour la République (UNIR), parti hégémonique, a raflé 100 % des suffrages. Un score parfait, presque trop beau pour être vrai, mais qui s’explique aisément dans un système dans lequel l’opposition, réduite à l’état de figurant, n’a eu d’autre choix que d’assister, impuissante, à ce couronnement sans couronne.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaire

À 86 ans, ce docteur en sciences politiques, natif de Lomé et pur produit de la Sorbonne, coche toutes les cases d’une candidature taillée sur mesure  : togolais de naissance, résident de longue date, en pleine possession de ses moyens – du moins selon les certificats médicaux dûment brandis –, et surtout, disponible pour endosser une toge protocolaire dépourvue de leviers réels.

Devant le Congrès, il a prêté serment avec la gravité d’un patriarche  : «  Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi, Jean-Lucien Savi de Tové, jure solennellement fidélité à la Constitution et nous engageons à consacrer nos efforts au bien-être du peuple togolais et à la consolidation de l’unité nationale.  » Des mots vibrants, ciselés pour l’Histoire, mais qui sonnent creux quand on sait que ses prérogatives se limiteront à serrer des mains, couper des rubans et, à l’occasion, gracier quelques condamnés en mal de rédemption. Car le véritable maître du jeu, Faure Gnassingbé, président du Conseil et héritier d’une dynastie politique inoxydable, conserve les rênes d’un pouvoir exécutif soigneusement transféré loin de la présidence.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireL’ironie d’un destin  : de l’opposant au pantin

L’ascension de Jean-Lucien Savi de Tové au sommet de l’État a de quoi faire sourire les amateurs de paradoxes. Jadis figure de proue de l’opposition, emprisonné sous Gnassingbé Eyadéma pour sédition, cet intellectuel éwé a traversé les tempêtes politiques togolaises avec la ténacité d’un roseau. Ministre éphémère, artisan du dialogue national dans les années 2000, il incarne aujourd’hui une réconciliation de façade, un trophée que le pouvoir exhibe pour mieux masquer la continuité de son emprise. Le voici promu gardien de l’unité nationale, mais privé de tout moyen d’agir – un roi sans sceptre, un sage réduit à bénir les décisions d’un autre.  N’est-ce pas là le comble de l’élégance politique  : offrir à un ancien rebelle une estrade dorée où il ne peut que saluer la foule  ?

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUn régime parlementaire en trompe-l’œil

Ce basculement vers un régime parlementaire, vanté comme une mue démocratique par les thuriféraires d’UNIR, laisse un goût amer aux sceptiques. Si le président de la République se cantonne désormais à un rôle de vitrine, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, s’arroge l’essentiel des commandes, fort d’une majorité parlementaire écrasante. L’opposition, elle, crie au subterfuge  : un lifting constitutionnel pour prolonger, sous un autre nom, la mainmise d’un clan au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. « On nous vend une démocratie relookée, mais le moteur reste le même », raille un député dissident, tandis qu’un analyste ose la métaphore  : «  C’est un théâtre d’ombres où le marionnettiste change de costume, pas de rôle.  »

président de parade : la mascarade du vote sans adversaire

L’ironie de cette journée historique éclabousse comme une encre indélébile. Dans un pays où les scrutins ont souvent rimé avec contestations et soupçons de fraude, cette élection immaculée, sans adversaire ni débat, a des allures de mascarade en costume trois-pièces. La «  maturité de la démocratie togolaise  », vantée par les officiels, prend ici la forme d’un unanimisme qui ferait rougir les plus fervents apôtres de la pluralité. Pendant ce temps, l’opposition, reléguée au rang de spectatrice, doit se contenter de grincer des dents face à une réforme qui, sous ses atours progressistes, prolonge le règne des Gnassingbé avec une finesse presque artistique.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUne page tournée ou un chapitre maquillé  ?

Sous les ors de la cérémonie, le Togo affiche une sérénité de façade. La Cinquième République, avec son bicamérisme et ses institutions rajeunies, se rêve en modèle de stabilité africaine. Mais derrière les applaudissements nourris et les discours policés plane une question lancinante  : cette métamorphose institutionnelle apaisera-t-elle les fractures d’un pays habitué aux soubresauts, ou n’est-elle qu’un habillage sophistiqué pour un statu quo bien rodé  ? Jean-Lucien Savi de Tové, investi dans ses fonctions avec la dignité d’un sage, incarne peut-être un espoir de concorde. Ou peut-être, plus prosaïquement, le dernier acte d’une comédie où le pouvoir, sous ses atours neufs, continue de rire en coulisses.

La Cinquième République togolaise est née, certes, mais elle porte encore les traits d’un passé qui refuse de s’effacer. Une transition apaisée, peut-être, mais surtout un tour de passe-passe qui laisse le peuple togolais face à une question lancinante  : démocratie ou dynastie déguisée  ? Le rideau est tombé, mais le spectacle, lui, ne fait que commencer.

Victoire Dogbé  : l’étoile filante de la Cinquième République

Togo : naissance d’une cinquième république controversée, fin de mandat pour la première ministre

Ce 3 mai 2025, Lomé s’apprête à tourner une page d’histoire avec une solennité qui frôle la mise en scène. L’Assemblée nationale, docile comme à son habitude, se réunira pour introniser le premier président de la République et le président du Conseil des ministres de la toute neuve Cinquième République. Exit le suffrage universel, place au vote feutré des parlementaires, dans une chorégraphie constitutionnelle où chaque pas semble écrit d’avance. Et au centre de ce théâtre politique, une figure capte tous les regards : Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, Première ministre sortante, dont la démission imminente marquera la fin d’un acte et, peut-être, le début d’un autre. Ironie du sort : celle qui fut la première femme à gravir ce sommet pourrait bien redescendre l’escalier pour mieux remonter, sous un nouveau costume taillé sur mesure.

Une démission qui interroge : Victoire Tomégah-Dogbé quitte la Primature, quel avenir dans le jeu du pouvoir ?

Au cœur de ce bouleversement, une démission en trompe-l’œil se profile. Victoire Tomégah-Dogbé, fidèle lieutenant de Faure Gnassingbé, annoncera sa démission avec la grâce d’une actrice rompue aux rôles tragiques. En poste depuis septembre 2020, elle a navigué avec une habileté remarquable à travers les tempêtes d’une transition constitutionnelle controversée. Sa gestion des affaires courantes, entre crises sociales et réformes opaques, lui a valu des éloges mesurés, mais aussi des critiques acerbes. Car au Togo, où la pauvreté touche 45 % de la population et où les libertés publiques s’effilochent, gouverner sous l’ombre du clan Gnassingbé relève moins du leadership que de la haute voltige. Et pourtant, Mme Dogbé, avec son parcours impeccable – de l’UNDP au ministère du Développement à la base, puis à la primature – a su incarner une modernité de façade, celle d’une femme au sommet dans un pays où le pouvoir reste un privilège dynastique.

Sa démission, attendue ce 2 ou 3 mai, n’est pas une sortie de scène, mais une pirouette. La nouvelle Constitution, promulguée le 6 mai 2024, abolit le poste de Premier ministre au profit d’un président du Conseil des ministres, véritable maître du jeu exécutif. Et qui mieux que Faure Gnassingbé, chef de l’UNIR et architecte de ce bouleversement, pour s’emparer de ce trône ? L’opposition, réduite à cinq sièges face aux 108 de l’UNIR, crie au « coup d’État constitutionnel », mais ses clameurs se perdent dans le silence d’un peuple muselé par des années de répression. Quant à Victoire, son prochain rôle reste une énigme savamment entretenue. Certains murmurent qu’elle pourrait conserver une place de choix, peut-être comme présidente d’une institution symbolique, ou même – suprême ironie – être rappelée pour un poste clé dans l’ombre de son mentor.

La Cinquième République sur mesure : un vote parlementaire qui assure la pérennité dynastique

Cette transition s’inscrit dans la naissance d’une Cinquième République cousue de fil d’or, mais qui peine à convaincre de sa légitimité démocratique. Le Togo, ce samedi historique, s’offrira un lifting politique qui a tout d’un ravalement dynastique. La présidence, jadis convoitée par le suffrage universel, devient une coquille vide, un titre honorifique attribué pour six ans par un Congrès aux ordres. Le président du Conseil des ministres, en revanche, hérite d’un pouvoir quasi absolu, renouvelable à l’infini tant que l’UNIR domine le Parlement. Faure Gnassingbé, dont la famille règne sans partage depuis 1967, s’assure ainsi une pérennité que bien des monarques envieraient. Et dans ce jeu de chaises musicales, Victoire Tomégah-Dogbé apparaît comme la partenaire idéale, celle qui sait danser au rythme des ambitions présidentielles sans jamais voler la vedette.

N’allez pas croire que cette transition est un élan démocratique. Les consultations publiques, vantées par le pouvoir, n’ont été qu’un simulacre, ciblant des chefs traditionnels et des groupes triés sur le volet. Les manifestations, interdites depuis 2022, ont cédé la place à une résignation étouffée, tandis que la presse indépendante, à l’image de L’Alternative ou Liberté, subit suspensions et intimidations. L’opposition, menée par l’ANC et la DMP, boycotte les sénatoriales et dénonce une « mascarade », mais ses appels s’évanouissent face à un rouleau compresseur politique huilé par des décennies de patronage.

Victoire Tomégah-Dogbé, L’Énigme : un symbole féminin au service d’un régime qui se réinvente ?

Et pourtant, au milieu de ce ballet d’ombres, Victoire Tomégah-Dogbé reste une figure fascinante. Première femme, première Ministre, elle a porté avec élégance le fardeau d’un poste dans lequel l’autonomie est une illusion. Son bilan, fait de projets sociaux comme « Rentrée solidaire » ou de plaidoyers internationaux pour l’inclusion, brille d’un éclat terni par le contexte. Car comment réformer un système qui ne veut pas changer ? Son départ, loin d’être une rupture, pourrait bien être une réinvention. Réintégrée dans un rôle de premier plan – pourquoi pas à la tête d’une institution de la Cinquième République ? – elle incarnerait la continuité d’un régime qui sait se parer des atours du renouveau.

Le Togo et le HCR main dans la main pour les réfugiés

Togo-HCR : un partenariat vital pour l’accueil et l’inclusion des réfugiés à Lomé

Le 30 avril, Lomé a été le théâtre d’une rencontre empreinte de gravité et d’espérance. La ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou a accueilli M. Abdouraouf Gnon-Kondé, directeur régional du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ensemble, ils ont passé en revue un partenariat vital, centré sur l’accueil, l’éducation et l’inclusion des réfugiés au Togo. Dans un contexte régional marqué par des crises persistantes, cette collaboration incarne une lueur d’humanité, malgré des défis aussi tenaces que les vents du Sahel.

Togo-HCR: havre de stabilité pour les réfugiés, le défi de l’inclusion durable en ligne de mire

En effet, un refuge est nécessaire dans la tourmente régionale. Le Togo, bien que relativement épargné par les conflits armés, n’échappe pas aux secousses d’une région en ébullition. Avec plus de 7 millions de déplacés internes et près de 5 millions de réfugiés en Afrique de l’Ouest et du Centre, les crises au Burkina Faso, au Mali, au Nigeria et en République centrafricaine projettent de longues ombres.

Le Togo, qui accueille environ 25 000 réfugiés et demandeurs d’asile selon les données du HCR (2024), se positionne comme un havre de stabilité. La majorité de ces exilés, originaires de la Côte d’Ivoire, du Ghana ou de la République centrafricaine, vivent dans des situations prolongées, intégrés dans des communautés hôtes, mais souvent en marge des opportunités économiques et sociales.

La rencontre entre Zinsou-Klassou et Gnon-Kondé a permis de réaffirmer l’engagement du Togo à offrir un refuge digne. Depuis des années, le pays travaille avec le HCR pour garantir l’accès à des services essentiels : santé, abris, documentation civile. Mais le véritable défi réside dans l’inclusion durable, un horizon dans lequel les réfugiés ne sont plus des ombres en transit, mais des acteurs à part entière de la société togolaise.

Éducation : clé de l’intégration, des initiatives concrètes face aux obstacles persistants

Dans cette optique, l’éducation, clé de l’avenir, a occupé une place centrale. L’éducation, pilier de cette ambition, a occupé une place centrale dans les discussions. Le Togo, en partenariat avec le HCR, a multiplié les initiatives pour scolariser les enfants réfugiés. Des programmes comme l’opération « Rentrée solidaire » 2024, lancée par la ministre à Tindjassi, illustrent cet effort, en fournissant des kits scolaires et alimentaires à des milliers d’élèves vulnérables, y compris des réfugiés. En 2023, le HCR notait que près de 400 000 enfants réfugiés en Afrique de l’Ouest et du Centre étaient déscolarisés. Au Togo, des progrès sont palpables : des écoles communautaires accueillent des enfants exilés et des bourses, comme le programme « Leadership for Africa », ouvrent des portes aux jeunes talents pour des études supérieures à l’étranger, notamment en Allemagne.

Pourtant, les obstacles persistent. Les différences de programmes scolaires, les barrières linguistiques et le manque de ressources freinent l’accès à une éducation de qualité. Zinsou-Klassou, avec sa vision d’un Togo inclusif, a plaidé pour des investissements accrus, soulignant que « chaque enfant, qu’il soit togolais ou réfugié, porte en lui les germes d’un meilleur avenir ».

Inclusion socio-économique : un pari audacieux freiné par les défis géopolitiques et climatiques

Outre l’éducation, l’inclusion socio-économique constitue un pari audacieux. L’inclusion socio-économique, autre axe du partenariat, vise à briser le cycle de la dépendance. Le HCR, en collaboration avec le gouvernement togolais, promeut des solutions comme la naturalisation ou l’octroi de permis de résidence pour les réfugiés de longue date. Des initiatives d’autonomisation, notamment pour les femmes et les jeunes, fleurissent : formations professionnelles, microcrédits, accès à l’agriculture. À Dapaong, dans la région des Savanes, des projets pilotes soutenus par le HCR permettent à des réfugiés de cultiver des terres aux côtés des communautés hôtes, tissant des liens de solidarité et de résilience face aux aléas climatiques.

Mais ces efforts se heurtent à des vents contraires. L’insécurité croissante aux frontières, alimentée par les violences au Burkina Faso et au Niger, menace de provoquer de nouveaux afflux. L’inflation mondiale, exacerbée par la guerre en Ukraine, étrangle les budgets humanitaires, tandis que les effets du changement climatique fragilisent les moyens de subsistance. Comme l’a souligné Gnon-Kondé, « la solidarité des pays comme le Togo est exemplaire, mais elle doit être soutenue par un financement adéquat ».

Prof. Zinsou-Klassou : au cœur d’un élan humanitaire qui fait du refuge un tremplin vers l’avenir

Dans ce contexte, une ministre au cœur de l’action incarne cet engagement. Depuis sa nomination en août 2024, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou s’est imposée comme une figure de proue de l’action sociale togolaise. Sa rencontre avec le HCR s’inscrit dans une série d’initiatives audacieuses : lancement du projet AVANCE-Togo pour l’autonomisation des personnes handicapées, distribution d’aide aux sinistrés d’Aguiakomé, plaidoyer à l’ONU pour l’égalité des genres. Avec le HCR, elle réaffirme une conviction : « La dignité des réfugiés est une cause qui nous unit tous. »

En somme, La rencontre du 30 avril n’a pas seulement dressé un bilan ; elle a tracé une feuille de route. Le Togo et le HCR, conscients des défis, redoublent d’efforts pour faire de l’accueil un acte de foi en l’humanité. Chaque enfant scolarisé, chaque famille intégrée, chaque vie reconstruite est une victoire contre l’oubli. Dans un monde dans lequel les crises se multiplient, le Togo, modeste, mais résolu, montre qu’un refuge peut aussi être un tremplin vers demain.

Une flamme d’espoir  : le Togo secourt les sinistrés d’Aguiakomé

Togo : incendie chimique à Aguiakomé, L’État se mobilise après le drame

Le 14 avril dernier, une tragédie a frappé Aguiakomé, quartier vibrant de la commune Golfe 4 au Togo. Un incendie, aussi soudain que ravageur, a dévoré un bâtiment abritant des substances chimiques, dont l’acide nitrique, libérant ainsi une menace invisible, mais redoutable sur les foyers alentour. Cinquante-sept ménages, soit 155 âmes, ont vu leur quotidien basculer dans l’incertitude, leurs biens réduits en cendres et l’air qu’ils respiraient chargé de danger. Mais dans l’ombre de ce drame, une lueur d’humanité a surgi : le 29 avril, le gouvernement togolais a tendu une main salvatrice aux victimes, orchestrant une réponse empreinte de cœur et de dignité.

Un incendie impliquant des substances chimiques a frappé Aguiakomé au Togo le 14 avril 2025, causant le déplacement de 155 personnes ;Le péril acide d’Aguiakomé : un sinistre qui révèle les fragilités urbaines

En effet, ce sinistre aux contours acides a eu des conséquences dévastatrices. L’incendie, dont les origines demeurent encore voilées, a transformé une journée ordinaire en cauchemar. La présence d’acide nitrique dans l’entrepôt sinistré a amplifié la catastrophe : au-delà des flammes, c’est une pollution insidieuse qui a chassé les familles de leurs demeures, les exposant à des risques sanitaires graves. Maisons calcinées, souvenirs envolés, moyens de subsistance anéantis – le bilan est lourd pour ces 155 sinistrés, dont la vie s’est figée dans un nuage âcre. Ce drame, bien plus qu’un simple fait divers, révèle la fragilité des zones urbaines face aux périls industriels et invite à une réflexion collective sur la sécurité des lieux de vie.

Un incendie impliquant des substances chimiques a frappé Aguiakomé au Togo le 14 avril 2025, causant le déplacement de 155 personnes ;Solidarité gouvernementale : des kits pour rebâtir les vies et redonner dignité aux sinistrés

Face à une telle détresse, une cérémonie de solidarité a été organisée. Deux semaines après la catastrophe, Aguiakomé s’est drapée d’une solennité émouvante. Le 29 avril , une cérémonie de remise d’assistance a réuni les âmes blessées et les figures d’autorité dans un élan commun. Sous la houlette de la Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Pr Akossiwa Zinsou-Klassou, l’événement a vu défiler le préfet du Golfe, le maire de Golfe 4, Jean-Pierre Fabre, et le directeur général de l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC). Ensemble, ils ont incarné la promesse d’un État attentif, décidé à panser les plaies de ses citoyens. « Face à une telle détresse, l’indifférence n’a pas sa place », a martelé la ministre, saluant au passage la réactivité des équipes techniques qui ont contenu le pire.

L’aide déployée n’a pas seulement un poids matériel, elle porte une symbolique profonde. Des kits alimentaires – maïs et riz, piliers de la survie – ont été offerts pour nourrir les corps éprouvés. À cela s’ajoutent des kits non alimentaires : nattes pour reposer des âmes fatiguées, habits pour redonner dignité, seaux et ustensiles pour esquisser un retour à la normalité. Ces dons, bien que modestes face à l’ampleur des pertes, sont une bouée jetée à ces 57 ménages naufragés. « C’est un souffle d’espoir, une preuve que nous ne sommes pas oubliés », confie une mère de famille, les yeux brillants d’une gratitude contenue.

Au-delà de l’épreuve : Aguiakomé appelle à la vigilance pour un avenir plus sûr

Cet acte de solidarité dépasse d’ailleurs les frontières d’Aguiakomé ; c’est un élan national et une leçon à tirer. Il révèle la force d’une nation qui, dans l’épreuve, sait se rassembler. Le maire Jean-Pierre Fabre l’a exprimé avec éloquence : « Ces vivres sont plus qu’une aide, ils sont un pont vers la reconstruction, un témoignage de notre unité. » Pourtant, derrière ce geste salutaire, une question persiste : comment éviter que le feu ne frappe à nouveau ? La gestion des substances dangereuses et la sécurisation des infrastructures exigent une vigilance accrue, un défi que le Togo doit relever pour protéger ses enfants.

En somme, vers un avenir forgé dans l’épreuve, Aguiakomé se projette. Ainsi, l’intervention du gouvernement togolais à Aguiakomé n’est pas qu’une réponse ponctuelle ; elle est un engagement, un serment murmuré aux oubliés des flammes. Elle rappelle que la vraie grandeur d’un peuple se mesure dans sa capacité à se relever, main dans la main. Alors que les sinistrés reprennent pied, un appel résonne : que cette tragédie devienne le terreau d’un futur plus sûr, où la vigilance l’emporte sur le hasard. Car, dans les cendres d’Aguiakomé, germe déjà la promesse d’une communauté plus forte, unie par le feu et la fraternité.

Togo  : vers un sacre de Faure Gnassingbé

Le couronnement de Faure Gnassingbé  : une royauté masquée sous les lambris d’une république essoufflée

Ce 3 mai 2025, l’Assemblée nationale togolaise se prépare à un spectacle qui, sous d’autres cieux, passerait pour une cérémonie empreinte de gravité. Mais au Togo, où le régime et le peuple semblent vivre sur des planètes distinctes, la convocation des «  élus  » pour sacrer Faure Gnassingbé résonne comme une comédie aux accents amers. Couronnement, dites-vous  ? Le mot est lâché, savoureux dans son audace, presque trop honnête pour un pouvoir qui préfère les euphémismes. Car ici, point de sceptre ni de couronne, mais une Assemblée docile, prête à entériner une dynastie qui, depuis 1967, règne sans partage sur une nation à bout de souffle.

3 mai 2025  : La Constitution, ultime acte de la dynastie togolaise  ?

Pendant que les Togolais ploient sous un quotidien impitoyable — coût de la vie exorbitant, libertés publiques en lambeaux, détenus politiques derrière les barreaux, hôpitaux en ruine, routes défoncées, coupures d’électricité à répétition, eau potable devenue mirage, éducation en friche, corruption galopante, justice à deux vitesses —, le régime, lui, n’a qu’une obsession  : parachever en fanfare l’édifice de la Ve République. Autrement dit, une république taillée sur mesure, où le suffrage universel direct, autrefois boussole d’une démocratie fragile, cède la place à un Parlement docile, entièrement soumis aux ordres. Ainsi, quelle ingénieuse pirouette pour garantir à Faure Gnassingbé, héritier d’un trône bâti par son père Gnassingbé Eyadéma, un règne sans fin  !

Sous les dorures de l’Assemblée, la souffrance d’un peuple  : Togo, acte II de la monarchie déguisée

Le tableau est presque trop parfait dans son absurdité. D’un côté, un peuple qui rêve d’élire son président, de respirer librement, de voir ses enfants grandir sans la morsure de la misère. De l’autre, une élite retranchée dans ses palais, sourde aux clameurs, occupée à polir les dorures d’un système qui ne profite qu’à elle. De plus, la nouvelle Constitution, adoptée dans une précipitation suspecte et dénoncée comme un «  coup d’État constitutionnel  » par l’opposition, a scellé ce divorce. Désormais, le chef de l’État ne sera plus choisi par les citoyens, mais par des parlementaires dont le mandat, murmure-t-on, frôle déjà l’illégitimité. Une démocratie, vraiment  ? Plutôt une monarchie déguisée, où le roi change de titre, mais jamais de visage.

Togo  : Quand le palais célèbre son éternité, ignorant les rues brisées

Et pourtant, Faure Gnassingbé sait jouer les virtuoses sur la scène internationale. À l’ONU, lors du récent Sommet de l’Avenir, il discourait avec aisance sur la nécessité d’un monde plus juste, d’institutions réformées, d’un Togo en marche vers le progrès. Admirable aplomb pour un dirigeant dont le pays, vu de l’intérieur, ressemble davantage à une fresque d’espoirs brisés qu’à une vitrine de développement. Pendant ce temps, à Lomé, les citoyens scrutent l’horizon, guettant en vain l’électricité, l’eau, ou simplement un signe que leur voix compte encore.

Faure Gnassingbé  : Sacre constitutionnel ou mascarade démocratique au Togo  ?

Ce 3 mai, l’Assemblée nationale offrira donc son théâtre à cette étrange célébration, où le pouvoir s’autocélèbre tandis que le peuple, figurant muet, assiste à l’érosion de ses derniers rêves. Fascinant, en effet, ce ballet d’indifférence où un régime s’arroge l’éternité, laissant à ses sujets le privilège douteux d’applaudir leur propre effacement.

Jérusalem sous la menace des flammes

Israël : des incendies colossaux ravagent les collines autour de Jérusalem, une nation en alerte maximum

Ce 30 avril, Israël s’est réveillé sous un ciel de cendres. Des incendies de forêt d’une ampleur colossale, attisés par une vague de chaleur et des vents impétueux, ont embrasé les collines verdoyantes entourant Jérusalem, semant l’effroi et la désolation. Des communautés entières, arrachées à leurs foyers, ont fui sous des panaches de fumée opaque, tandis que les routes se muaient en pièges et que la liaison ferroviaire entre Jérusalem et Tel-Aviv, artère vitale du pays, s’interrompait.

Dans ce chaos, 120 pompiers, épaulés par l’unité d’élite de secours 669 de Tsahal, luttent sans relâche, alors que l’appel à l’aide internationale lancé par le ministère des Affaires étrangères trouve écho auprès de l’Italie, de la Grèce, de la Croatie et de Chypre. Mais au cœur de cette tragédie, des voix extrémistes, attribuées à des partisans du Hamas, jettent de l’huile sur le feu, appelant à des actes incendiaires, défiant la résilience d’une nation en état d’urgence.

Le brasier s’étend, les secours luttent sans répit : scènes de chaos et état d’urgence

Concrètement, la nature s’est déchaînée, mettant la nation en alerte. Dès l’aube, les flammes ont surgi avec une voracité implacable, dévorant les forêts d’Eshta’ol et de Latroun, jusqu’aux abords de Jérusalem. Le musée du Corps blindé, niché dans le parc de Latroun, a vu ses environs léchés par des langues de feu, menaçant un symbole de l’histoire militaire israélienne. À Beit Shemesh, des habitants ont abandonné leurs véhicules sur l’autoroute 1, bloquée par des fumées suffocantes, tandis que neuf personnes, piégées dans des voitures cernées par les flammes, ont été sauvées par des hélicoptères de l’unité 669. « C’était comme si le ciel s’effondrait », raconte Miriam, une résidente évacuée, les yeux encore hantés par l’éclat des brasiers.

Les autorités, confrontées à une crise d’une rare intensité, ont décrété l’état d’urgence nationale. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a mobilisé Tsahal pour épauler les pompiers, dont onze avions et deux hélicoptères bombardiers d’eau sillonnent le ciel dans une lutte acharnée contre l’avancée des flammes. En effet, les vents, capricieux et puissants, compliquent la tâche, transformant chaque étincelle en menace. La suspension des festivités de Yom Ha’atzmaut, jour de l’Indépendance, témoigne de la gravité de la situation, une décision inédite qui a même contraint le commissaire de police à quitter la cérémonie nationale pour rejoindre le poste de commandement.

Entre solidarité internationale et soupçons criminels : la double face de la crise

Face à une telle ampleur, une solidarité internationale se dessine, même si un spectre criminel plane. Face à l’ampleur du désastre, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a lancé un appel vibrant à l’aide internationale. La réponse ne s’est pas fait attendre : la Grèce, la Croatie, l’Italie et Chypre ont dépêché des avions de lutte contre les incendies, un élan de solidarité salué par les autorités israéliennes. Ce soutien, conjugué à la mobilisation intérieure, incarne l’espoir d’une maîtrise rapide des flammes, bien que les experts estiment que des jours seront nécessaires pour circonscrire les foyers les plus virulents.

Pourtant, un nuage sombre plane sur cette crise. Des messages circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des partisans du Hamas, appellent à des actes incendiaires, ravivant le spectre de violences orchestrées. Si aucune preuve ne confirme leur implication directe dans les incendies actuels, ces déclarations rappellent les tensions de 2019, lorsque des ballons incendiaires lancés depuis Gaza avaient déclenché des feux près de la frontière. Le gouvernement israélien, déjà engagé dans une lutte contre les résurgences du Hamas après l’effondrement du cessez-le-feu en mars 2025, a promis une enquête approfondie pour déterminer si des actes criminels ont amplifié la catastrophe. « Toute tentative de profiter de cette tragédie sera sévèrement punie », a averti un porte-parole du ministère de la Sécurité publique.

De gigantesques incendies de forêt ont ravagé les environs de Jérusalem, entraînant des évacuations massives et un état d'urgence faceFace au risque climatique accru, la résilience israélienne s’affirme dans l’épreuve

Ces événements tragiques s’inscrivent dans un contexte climatique alarmant, mais un peuple à l’épreuve demeure indomptable. Ces incendies, exacerbés par une vague de chaleur atteignant 38 °C, s’inscrivent dans un contexte de vulnérabilité croissante face au changement climatique. Des rapports de 2024 avaient déjà alerté sur l’augmentation des feux de forêt en Israël, où les étés prolongés et les sécheresses fragilisent les écosystèmes. À Jérusalem, les collines, jadis havres de verdure, deviennent des poudrières, un défi environnemental qui s’ajoute aux tensions sécuritaires.

Mais dans l’épreuve, Israël révèle sa résilience. À Beit Shemesh, des bénévoles ont distribué eau et vivres aux évacués, tandis que des synagogues ouvraient leurs portes pour offrir refuge. Les récits de courage, comme celui des pompiers risquant leur vie pour sauver des Torahs dans une synagogue menacée, incarnent cette détermination collective.

Au-delà des flammes : Israël, habitué à l’adversité, prêt à rebâtir et à prévenir

Alors que les flammes continuent de défier les efforts des secours en Israël, la bataille est plus immédiate, mais tout aussi cruciale. Les incendies de cette journée ne sont pas qu’une catastrophe naturelle ; ils sont un test pour une nation habituée à surmonter l’adversité. Avec l’appui international et la ténacité de ses citoyens, Israël relèvera le défi, un pas à la fois, sous un ciel où la fumée, peu à peu, cède la place à l’espoir. Dans les collines de Jérusalem, où les cendres recouvriront bientôt des terres prêtes à reverdir, un peuple écrit, une fois encore, une page de son histoire indomptable.

Ouagadougou en ébullition : une marée humaine défend la souveraineté du Burkina Faso

Ouagadougou : une marée humaine en soutien à Traoré et contre l’ingérence étrangère

Ce 30 avril, la Place de la Révolution à Ouagadougou s’est métamorphosée en un océan de ferveur patriotique. Des milliers de Burkinabè, venus des quatre coins du pays, ont convergé vers ce lieu emblématique pour un meeting grandiose, vibrant d’une seule voix en soutien au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et aux autorités de la révolution progressiste. Ce rassemblement, orchestré par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), répondait avec éclat aux déclarations jugées outrageantes du général américain Michael Langley, chef de l’US AFRICOM. Dans un Burkina Faso résolu à affirmer son émancipation au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), cette puissante démonstration de force populaire a résonné comme un cri d’indépendance, un refus catégorique de toute tutelle étrangère.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso L’affront américain enflamme la place de la Révolution : le peuple dit non !

En effet, l’étincelle de cette mobilisation a été allumée le 3 avril 2025, lorsque Michael Langley, lors d’une audition devant la Commission sénatoriale des forces armées des États-Unis, a accusé le régime burkinabè de détourner les ressources minières, notamment l’or, et les fonds de la coopération chinoise pour protéger le pouvoir en place, au détriment du peuple. Ces propos, qualifiés de « mensongers » et de « regrettables » par le ministre des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré, ont suscité une indignation nationale. En réponse, le 15 avril, Ouagadougou a officiellement dénoncé une « tentative flagrante d’atteinte à la souveraineté », affirmant que les recettes minières sont gérées avec « rigueur et transparence » dans le budget national.

À la place de la Révolution, les pancartes brandies par la foule clamaient : « Burkina d’abord ! » et « Non à l’impérialisme ! ». Les discours, portés par des leaders comme Honoré Samandoulougou de la CNAVC, ont fustigé les « manipulations impérialistes » et rendu un vibrant tribute à la mémoire des héros panafricains, de Thomas Sankara à Patrice Lumumba, victimes des ingérences occidentales. « Le général Langley a cru pouvoir salir notre révolution, mais il ignore la force d’un peuple uni », a lancé un orateur, sous les ovations d’une foule où se mêlaient jeunes, femmes et anciens, les drapeaux burkinabè et de l’AES flottant au vent.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Au-delà de la réponse : un soutien massif à la rupture stratégique du capitaine Traoré

Mais ce meeting dépassait la simple riposte ; il incarnait le soutien indéfectible à la transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, dont la popularité reste ancrée dans sa quête d’une souveraineté totale. Effectivement, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Traoré a rompu les amarres avec les anciens partenaires occidentaux, expulsant les troupes françaises et réévaluant les accords militaires avec les États-Unis. Le Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger au sein de l’AES, s’est tourné vers des alliés comme la Russie et la Chine, perçus comme respectueux de sa volonté d’autonomie.

Cette dynamique s’est reflétée dans l’enthousiasme des manifestants. « Nous ne sommes plus un État vassal ! » a proclamé Ghislain Dabiré, membre de la CNAVC, promettant de montrer au monde que le Burkina décide librement de son destin. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont capturé l’ampleur de l’événement : une marée humaine, des chants révolutionnaires et des appels à soutenir Traoré face aux « tentatives de déstabilisation », notamment après une récente vague d’arrestations de gradés soupçonnés de complot. À Ouagadougou, la foule a également dénoncé les « manipulations via les réseaux sociaux » et les « menaces contre nos dirigeants », preuve d’une vigilance populaire face aux défis internes et externes.

L’Alliance des États du Sahel : étendard populaire face aux tensions internationales

Au-delà des frontières nationales, le meeting a transcendé les frontières nationales pour célébrer l’Alliance des États du Sahel, symbole d’une émancipation régionale. Les drapeaux malien et nigérien, agités aux côtés de celui du Burkina, ont rappelé l’unité des trois nations face aux pressions de la CEDEAO et des puissances occidentales. Depuis sa création en 2023, l’AES a consolidé une coopération militaire et économique, avec des projets comme une force conjointe de 5 000 hommes et un système de défense aérienne intégré, visant à contrer le terrorisme sans dépendre de l’Occident. À Ouagadougou, les manifestants ont salué cette « révolution » qui, selon eux, prolonge l’héritage de Sankara en plaçant le peuple au cœur du pouvoir.

Ce rassemblement intervient d’ailleurs dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis, dont l’influence en Afrique s’amenuise. Le retrait des troupes américaines du Niger en septembre 2024, sous la pression de Niamey, a affaibli l’AFRICOM, rendant les déclarations de Langley d’autant plus sensibles. En parallèle, le Burkina intensifie ses partenariats avec les BRICS, une médaille décernée à Traoré en 2023 par cette coalition témoignant de son aura internationale.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Entre défis permanents et volonté d’indépendance : l’espoir burkinabè au cœur de Ouagadougou

Malgré cette démonstration de force, si la ferveur de la Place de la Révolution symbolise l’unité du peuple burkinabè, elle n’efface pas les défis colossaux auxquels le pays fait face. Les Forces de défense et de sécurité, appuyées par les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), enregistrent des avancées, mais la reconquête totale du territoire reste un objectif lointain. À cela s’ajoutent les tensions internes, comme les récentes tentatives de coup d’État, qui rappellent la fragilité de la transition.

Pourtant, à Ouagadougou, l’espoir prédomine. Les manifestants, en scandant le nom de Traoré, ont réaffirmé leur foi en une nation libre, prospère et maîtresse de ses ressources. « Pour atteindre Traoré, il faudra marcher sur nous ! » proclamait une banderole, écho d’une détermination collective. Ce 30 avril, le Burkina Faso a envoyé un message au monde : sa révolution, portée par un peuple debout, ne pliera pas. Dans les rues de la capitale, où l’esprit de Sankara semble planer, une nouvelle page de l’histoire s’écrit, audacieuse et indomptable.