Un conclave historique s’ouvre à Rome : Le Monde attend le nouveau pape

CONCLAVE VATICAN 2025 : LES CARDINAUX SONT ENTRÉS DANS LA SIXTINE POUR ÉLIRE LE NOUVEAU PAPE

Rome, 7 mai 2025 – Sous les voûtes séculaires de la chapelle Sixtine, un silence solennel enveloppe 133 cardinaux électeurs, réunis depuis cet après-midi pour élire le successeur du pape François, décédé le 21 avril dernier à l’âge de 88 ans. en effet, ce conclave, débuté après une messe matinale à la basilique Saint-Pierre, marque un tournant pour l’Église catholique, confrontée à des défis modernes dans un monde en mutation. Prévu pour durer entre deux et cinq jours, cet événement d’une portée universelle captive les regards, de la place Saint-Pierre aux confins du globe.

Sous le sceau du secret : l’entrée solennelle des cardinaux dans la Sixtine

À 9 h 00 ce matin, les cardinaux ont célébré la messe Pro Eligendo Papa, implorant la guidance divine pour leur lourde tâche. Puis une procession solennelle les a conduits de la basilique à la chapelle Sixtine, où le maître des cérémonies pontificales a prononcé l’Extra Omnes, scellant les portes et plongeant les électeurs dans une réclusion sacrée. Ce rituel, inchangé depuis des siècles, incarne la gravité d’un choix qui façonnera l’avenir des 1,4 milliard de catholiques. Le conclave, dont le nom dérive du latin cum clave (« avec une clé »), est un huis clos impénétrable. Les cardinaux, coupés du monde – sans téléphones, journaux ni contacts extérieurs – jurent le secret sous peine d’excommunication. La chapelle, scrutée pour écarter tout dispositif d’écoute, devient un sanctuaire où la prière et la réflexion guident les votes.

Le conclave pour élire le successeur du pape François a débuté aujourd'hui dans la chapelle Sixtine, le monde entier retenant son souffleDans la Sixtine : bulletin, urne et fumée pour un vote crucial

Dès 15 h 00 aujourd’hui, un premier scrutin aura lieu, suivi d’un second si nécessaire. À partir de demain, quatre votes quotidiens – deux le matin, deux l’après-midi – rythmeront les journées jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité des deux tiers, soit 89 voix. Après chaque session, vers 12 h 00 et 19 h 00, les scrutateurs brûlent les bulletins : une fumée noire proclame un vote sans succès, tandis qu’une fumée blanche, ardemment espérée, révèle l’élection du 267ᵉ pontife.

Rythme et règles : le compte à rebours vers la majorité des deux tiers

Si les cardinaux n’élisent pas de pape d’ici le 10 mai à 12 h 00, ils observeront une pause d’une journée pour prier et dialoguer, conformément à l’Universi Dominici Gregis. Historiquement, les conclaves modernes s’achèvent rapidement : ceux de 2005 et de 2013 n’ont duré que deux jours. Pourtant, des délibérations prolongées ne sont pas exclues, le record historique s’étendant sur près de trois ans au XIIIe siècle.

Une Église mondiale face à ses défis : les grands enjeux du Conclave 2025

Ce conclave, le premier depuis 2013, se distingue par sa diversité : 53 cardinaux européens, 23 asiatiques, 18 africains, 17 sud-américains, 16 nord-américains, 4 centraméricains et 4 océaniens reflètent une Église globalisée. Parmi eux, 108 furent nommés par François, suggérant une inclination pour un successeur partageant sa vision d’ouverture et d’inclusivité. Des noms comme celui du cardinal philippin Luis Antonio Tagle ou de l’Italien Pietro Parolin circulent, bien que l’issue reste incertaine. Les enjeux sont immenses : évangélisation, dialogue interreligieux, scandales financiers et débats sur l’inclusion des femmes ou des minorités sexuelles divisent l’Église. « Nous cherchons un pasteur proche du peuple, un pont entre les peuples », a déclaré un cardinal anonyme avant l’entrée en conclave, cité par Reuters.

Le monde retient son souffle : l’attente de la fumée blanche sur Rome

À 17 h 00 aujourd’hui, les premières volutes de fumée pourraient apparaître au-dessus de la Sixtine, scrutées par des milliers de fidèles massés place Saint-Pierre. L’annonce tant attendue, Habemus Papam, retentira depuis le balcon de la basilique dès l’élection confirmée, probablement d’ici au 12 mai au plus tard. Le nouveau pape, vêtu d’une soutane blanche taillée par le légendaire Raniero Mancinelli, offrira alors sa bénédiction Urbi et Orbi, marquant le début d’un pontificat sous les yeux du monde.

Au-delà du vote : espoir et avenir pour l’Église catholique

Ce conclave, alliant mysticisme et rigueur, est plus qu’une élection : il est un acte de foi, un dialogue avec l’histoire et un pari sur l’avenir. Alors que Rome retient son souffle, l’Église s’apprête à écrire un nouveau chapitre, porté par l’espérance d’un guide à la hauteur des tempêtes contemporaines.

Le Conclave : une chorégraphie sacrée pour l’élection du pape

CONCLAVE : LE RITUEL MILLÉNAIRE QUI ÉLIT LE PAPE, ENTRE SECRET ET SOLENNITÉ

L’élection d’un nouveau pape, événement d’une rare solennité, captive l’attention des fidèles et intrigue le monde entier. En effet, ce rituel, baptisé conclave, fusionne des traditions ancestrales avec une rigueur implacable pour désigner le guide spirituel de plus d’un milliard de catholiques.

Des racines millénaires : comment le Conclave a évolué

Par ailleurs, le processus d’élection pontificale plonge ses racines dans les premiers temps du christianisme, où le choix du pape revenait aux clercs et aux habitants de Rome. Ce système, souvent perturbé par des luttes de pouvoir, fut réformé au XIIIe siècle pour donner naissance au conclave moderne. Le terme, issu du latin cum clave (« avec une clé »), évoque l’enfermement des cardinaux, une pratique instaurée pour accélérer les délibérations. Ainsi, en 1271, après près de trois ans d’indécision, la ville de Viterbe confina les électeurs, marquant un tournant décisif dans l’histoire de cette institution.

Dans l’Antichambre du Vote : les préparatifs secrets du conclave

Quand le trône de Saint-Pierre se trouve vacant, une mécanique précise se met en branle. Le cardinal camerlingue, gardien temporaire de l’Église, orchestre cette transition délicate. Il scelle les appartements pontificaux, convoque les cardinaux et veille à la préparation de la chapelle Sixtine, théâtre des votes. Ce délai, généralement fixé entre 15 et 20 jours, offre aux prélats du monde entier le temps de rallier la cité éternelle, tandis que le Vatican se mue en une forteresse impénétrable.

Les cardinaux électeurs : qui sont ces princes qui choisissent le Pape ?

Les protagonistes du conclave sont les cardinaux électeurs, ces figures éminentes limitées à ceux de moins de 80 ans. En 2023, leur nombre oscillait autour de 130, un reflet de la diversité planétaire de l’Église catholique. Nommés par le pape, ces « princes de l’Église » incarnent à la fois la continuité et aussi l’universalité de la foi. Par ailleurs, leur mission est de scruter les candidats et, dans un élan de discernement, d’élire celui qui portera la tiare.

Fumée blanche ou fumée noire ? Le rituel intense du scrutin dans la Sixtine

Le cœur du conclave bat au rythme des scrutins, déroulés dans une atmosphère empreinte de gravité. Réunis sous les fresques de Michel-Ange, les cardinaux prêtent serment de silence avant de consigner leur choix sur un bulletin déposé dans une urne sacrée. Ainsi , trois scrutateurs dépouillent les votes : si aucun nom n’atteint les deux tiers requis, une fumée noire s’élève, fruit de la combustion des bulletins agrémentée de substances chimiques. Ce ballet se répète jusqu’à ce qu’une fumée blanche annonce enfin l’élection, un signal scruté par des milliers d’yeux depuis la place Saint-Pierre.

Sous haute sécurité et secret absolu : le Conclave, coupé du monde

Le mystère enveloppant le conclave n’est pas un simple héritage : il garantit l’autonomie des délibérations. Les cardinaux, retranchés dans l’enceinte vaticane, sont coupés du monde : pas de missives, pas d’échos extérieurs, pas de téléphone ni d’ordinateur. La chapelle Sixtine est également  passée au crible pour déjouer toute intrusion technologique et les échanges sont surveillés avec une vigilance monastique. Cette claustration, loin d’être une contrainte, est un écrin propice à la méditation et à l’inspiration divine.

Les secrets et le rituel millénaire du conclave, ce processus solennel et rigoureux au cœur du Vatican pour élire le nouveau pape.Habemus Papam ! Le moment où le Nouveau Pape est révélé au monde

Lorsqu’un candidat triomphe, un dialogue intime scelle son destin : accepte-t-il la charge ? S’il acquiesce, il choisit un nom pontifical, puis revêt les habits blancs de sa nouvelle vocation. Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le cardinal protodiacre clame alors « Habemus Papam », révélant l’élu à une foule en liesse. Le pape offre sa première bénédiction, Urbi et Orbi, un geste qui ouvre son ministère sous les regards du monde.

Un écho éternel : pourquoi le Conclave continue de fasciner le monde ?

En somme, le conclave, par sa minutie et Sa Majesté, transcende le simple choix d’un leader. Il incarne la pérennité d’une Église millénaire, unissant foi et discipline dans une danse intemporelle. Chaque élection redessine les contours de l’avenir catholique, portée par la conviction que l’Esprit-Saint souffle sur ces murs pour guider les mains des électeurs. Ainsi, tandis que la fumée s’élève et que les cloches résonnent, le conclave rappelle au monde la puissance d’une tradition qui défie le temps.

Lomé 2025 : CETEF Fête 40 Ans et Lance Foires Majeures Avec e-FIL

Foire de Lomé 2025 : le CETEF fête ses 40 ans et se lance dans l’ère numérique avec e-FIL

Lomé, 07 mai 2025 – Cette année, la capitale togolaise s’apprête à vibrer au rythme de deux événements économiques majeurs : la 20ᵉ Foire Internationale de Lomé (FIL), prévue du 28 novembre au 14 décembre, et la 6ᵉ Foire Made in Togo, qui se tiendra du 1ᵉʳ au 10 août. Le coup d’envoi de leur promotion a été donné le 6 mai dernier au Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF), lors d’une cérémonie empreinte de célébration et d’ambition. En effet, cette édition s’annonce mémorable, marquant les 40 ans d’existence du CETEF, tout en inaugurant une plateforme numérique novatrice, e-FIL, destinée à transformer l’expérience des participants.

Lomé, capitale économique : La FIL et le « Made in Togo » En point de mire

La FIL, vitrine internationale prisée, réunira une mosaïque d’exposants et de visiteurs venus des quatre coins du monde. Parallèlement, la Foire Made in Togo mettra en lumière le génie créatif et les produits locaux, véritables fers de lance de la politique nationale de valorisation des entreprises togolaises. Ces manifestations, ancrées au CETEF, témoignent de la vitalité économique du pays et de son rayonnement croissant en tant que carrefour régional.

40 ans de succès : le CETEF, pilier de l’économie togolaise, célèbre son anniversaire

En plus, cette année, le 40ᵉ anniversaire du CETEF ajoute une note solennelle à l’événement. Jadis biennal, ce rendez-vous est devenu un pilier annuel, reflet de l’essor commercial du Togo. Des festivités spéciales viendront saluer quatre décennies d’engagement indéfectible au service du développement économique national.

e-FIL : la plateforme qui réinvente l’expérience Foire – adieu paperasse, bonjour Digital !

Au cœur de cette édition, la plateforme e-FIL (accessible sur www.e-fil.cetef.tg) incarne une avancée audacieuse. Exposants et visiteurs pourront, d’un simple clic, s’inscrire, réserver leur emplacement grâce à une carte interactive, régler leurs transactions en ligne et même planifier des rencontres professionnelles. Fini les longues files d’attente : les badges s’obtiendront sur place après une démarche dématérialisée, et les billets d’entrée seront également disponibles virtuellement.

« La FIL se mue en un étendard de l’innovation togolaise. » « Le numérique devient notre allié pour une participation fluide et sécurisée », a déclaré Alexandre de Souza, directeur général du CETEF. en plus, Cette initiative, qui limite les risques de fraude et les contacts physiques, s’inscrit dans une ère de modernité saluée par les observateurs. Le sénateur Innocent Kagbara a applaudi : « À l’heure de la digitalisation, e-FIL place le CETEF parmi les institutions pionnières. » Les inscriptions, ouvertes jusqu’au 30 septembre 2025, feront l’objet de bilans réguliers pour mobiliser les acteurs.

Lancement ambitieux : résilience et détermination inébranlables malgré les défis

Présidant la cérémonie, Franck Mensah, directeur de cabinet du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation Locale, a lancé un appel vibrant : « Cet anniversaire est une célébration de la ténacité des opérateurs économiques togolais et internationaux. » Il a ajouté : « Que cette édition soit un triomphe collectif ! » Il a souligné les réformes menées sous l’égide des autorités, offrant un environnement propice aux affaires et à la compétitivité.

L’événement a également dévoilé ses emblèmes : des affiches éclatantes et une mascotte, un lionceau paré de jaune et de vert, incarnation de la force et de l’élan vital du Togo. Malgré un récent revers au Marché International de l’Artisanat (Miato), les organisateurs affichent une détermination inébranlable. « Rien ne nous arrêtera », a martelé Alexandre de Souza. « Ces foires auront lieu, et elles brilleront. »

Appel à l’action : saisissez votre chance, connectez-vous à l’avenir économique du Togo !

Le mot d’ordre est clair : exposants, investisseurs et visiteurs sont invités à adopter e-FIL dès maintenant pour faire de 2025 une année d’exception. Ces foires s’annoncent comme un hymne à l’ingéniosité togolaise et une tribune ouverte au commerce mondial. Lomé est prête à écrire une nouvelle page de son histoire économique.

Ecobank-Togo : Un flambeau d’excellence aux African Banker Awards 2025

African Banker Awards 2025 : triple nomination éclatante pour Ecobank-Togo à Abidjan, symbole d’audace et de performance !

Le 28 mai 2025, Abidjan, perle économique de la Côte d’Ivoire, s’apprête à accueillir un rendez-vous d’exception : les African Banker Awards. En effet,  dans ce creuset où se croisent les titans de la finance africaine, Ecobank-Togo émerge avec éclat, auréolée de trois nominations majeures : Banque de l’année, Banquier de l’année et Banque des PME de l’année. Loin d’être une simple consécration, cette triple distinction scelle l’engagement d’une institution qui, par son audace et sa vision, redessine les contours du secteur bancaire au Togo et au-delà.

Une trajectoire de Lauriers : la constante excellence financière reconnue par The Banker

Ecobank-Togo n’est pas novice sous les feux de la rampe. En 2024, le prestigieux magazine The Banker l’a une fois encore sacrée Banque de l’année au Togo. Elle avait notamment déjà remporté ce titre en 2022, marquant sa troisième victoire consécutive à l’époque. Cette constance trahit une résilience hors pair, portée par une gestion affûtée. En 2023, malgré un léger fléchissement du retour sur fonds propres – de 21,5 % à 18,3 % –, la banque a brillé par son efficience, ramenant son ratio coûts-revenus de 53,4 % à 50 % et ses créances douteuses de 5,3 % à 3,7 %. Mais réduire Ecobank-Togo à ses chiffres serait méconnaître l’âme qui l’anime.

Au cœur de l’impact social : inclusion financière et innovation au service de tous

Au cœur de sa mission, l’institution togolaise tisse un récit d’impact sociétal. En 2023, elle a tendu une main décisive aux agriculteurs via un partenariat pionnier avec le Mécanisme incitatif de financement agricole, distribuant ainsi des microcrédits à 96 exploitants pour doper leurs récoltes. Ce geste, qui irrigue les campagnes d’espoir et de ressources, s’inscrit dans une lutte plus vaste pour la sécurité alimentaire face aux caprices du climat. Par ailleurs, Ecobank-Togo se fait héraut des femmes et des jeunes entrepreneurs, leur offrant une tribune lors de quatre foires d’exposition-vente organisées à Lomé. Ces initiatives, vibrantes d’inclusion, font écho aux priorités des African Banker Awards – finance verte, égalité des genres et digitalisation –, ancrant la banque dans une modernité éclairée.

Leadership et soutien aux PME : deux nominations qui révèlent une vision et un engagement forts

La nomination au titre de Banquier de l’année met en lumière une figure – encore anonyme – dont le gouvernail guide Ecobank-Togo avec une rare maestria. Ce leader, par sa clairvoyance, a su conjuguer rigueur financière et audace stratégique, propulsant l’institution vers des sommets d’innovation. Quant à la catégorie Banque des PME de l’année, elle célèbre un engagement indéfectible envers les petites et moyennes entreprises, ces poumons de l’économie africaine. Lors de la pandémie de COVID-19, Ecobank a déployé des lignes de crédit accrues et une assistance technique, un soutien qui lui avait valu ce même prix en 2021. Cette récurrence dans l’excellence atteste d’une constance rare.

Un phare pour l’avenir : l’ambition d’Ecobank-Togo pour redéfinir la Banque africaine

À l’approche des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, où se tiendra cette remise des prix, Ecobank-Togo ne se contente pas de briguer des trophées : elle incarne aussi une ambition. Dans un continent en quête de transformation, ses trois nominations – Banque de l’année, Banquier de l’année et Banque des PME de l’année – esquissent une promesse d’avenir. Par sa capacité à marier performance et humanité, Ecobank-Togo ne se borne pas à suivre le courant : elle trace la voie, tel un fleuve qui, malgré les méandres, atteint toujours l’océan. Le 28 mai 2025, sous le ciel d’Abidjan, son éclat pourrait bien redéfinir les horizons de la banque africaine.

Dapaong : Lancement du programme FIFA « Football for Schools »

Togo : un jalon majeur posé dans les savanes, lancement du programme « Football for Schools » pour marier sport et éducation 

Hier, 5 mai, sous le soleil ardent de Dapaong, chef-lieu de la région des Savanes, une brise d’espoir a soufflé sur les terres du nord togolais. Le programme international « Football for Schools », porté par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), y a été officiellement lancé, marquant un jalon audacieux dans l’ambition du Togo de marier sport et éducation. En effet, Orchestrée par la Fédération Togolaise de Football (FTF), en synergie avec le ministère des Enseignements primaire et secondaire et le ministère des Sports et des Loisirs, cette initiative vise à sculpter l’avenir des enfants de 4 à 12 ans en faisant du football un vecteur de valeurs et de compétences essentielles. Dans une région où le ballon rond résonne comme un langage universel, ce projet promet d’éveiller les talents et d’unir les cœurs.

1000 ballons, première passe décisive : un geste concret pour lancer le rêve dans 200 écoles

La cérémonie de lancement, vibrante de promesses, s’est tenue à Dapaong, à 600 km de Lomé, en présence d’autorités locales et éducatives. M. BOGRAH Badjaglana Fontou, directeur régional de l’Éducation des Savanes, a dévoilé l’ampleur de cette première phase : la distribution de 1 000 ballons à environ 200 établissements scolaires, répartis entre les huit inspections pédagogiques de la région. Par ailleurs, cette dotation, équitablement partagée entre filles et garçons, incarne un engagement fort pour l’inclusion sociale. « Ce geste est une lumière pour nos enfants, un tremplin pour leurs rêves », a déclaré M. Fontou, exprimant la gratitude de la communauté éducative envers le gouvernement togolais et la FIFA.

D’ailleurs, Les ballons, confiés aux inspections selon une clé de répartition établie par le ministère de l’Éducation, seront acheminés sans tarder vers les écoles bénéficiaires. Dès les prochaines semaines, les cours d’écoles vibreront au rythme des dribbles et des rires, offrant aux élèves un espace pour s’épanouir à travers le sport. Cette initiative s’inscrit dans une vision globale de la FIFA, qui, depuis le lancement de « Football for Schools » en 2019, a touché plus de 23 millions d’enfants dans 70 pays, selon le site officiel de l’organisation.

Plus qu’un jeu : le football, école de vie pour forger les leaders de demain

Au-delà des terrains poussiéreux, ce programme ambitionne de forger les leaders de demain. M. KOMBATE Sanwogou Soukipieba, secrétaire général de la préfecture de Tône, représentant le préfet, a capturé l’essence de cette ambition : « Ce n’est pas seulement du football. » « C’est aussi une école de vie, où la solidarité, la discipline et la cohésion sociale s’apprennent dès le plus jeune âge. » En effet, « Football for Schools » ne se limite pas à enseigner les règles du jeu. À travers des activités ludiques et éducatives, il inculque des compétences transversales – travail d’équipe, respect, résilience – tout en promouvant l’égalité des genres et l’inclusion.

Les Savanes, terre de potentiels : le programme vient révéler et développer les talents locaux

La région des Savanes, souvent éclipsée par les dynamiques urbaines de Lomé, trouve dans cette initiative une opportunité de rayonner. Déjà, des projets comme le Talent Development Scheme (TDS) de la FIFA, lancé en 2023 à Dapaong, ont permis de détecter 133 garçons U13 et 41 filles U15, prouvant ainsi le vivier de talents de la région. « Football for Schools » prolonge cet élan, en touchant un public plus jeune et plus large, avec un accent sur les écoles primaires.

Une alliance exemplaire : quand FTF, ministères et FIFA unissent leurs forces.

Le succès de ce lancement repose sur une alliance fructueuse entre la FTF, les ministères impliqués et la FIFA. La FTF, dirigée par son président Guy Akpovy, s’appuie sur son expérience dans la promotion du football de base, notamment à travers des partenariats avec la Direction des Sports Scolaires et Universitaires (DISSU). Depuis 2020, cette collaboration a renforcé les championnats scolaires, avec des dotations de matériel et des formations pour les enseignants d’EPS.

Le ministère des Sports, sous la houlette du Dr Lidi Bessi Kama, voit dans ce programme un écho à sa vision de professionnalisation du sport, amorcée en 2021. La FIFA, de son côté, apporte une expertise mondiale et des ressources concrètes. Outre les ballons, le programme inclut des outils pédagogiques numériques, accessibles via une application et des formations pour les éducateurs. Au Togo, ces formations débuteront prochainement, renforçant les capacités des instituteurs à intégrer le football dans leurs cours.

Horizon prometteur : le football comme moteur de changement et symbole d’espoir

Dans les Savanes, où la culture de la tomate prospère grâce à un climat favorable, le football pourrait devenir un autre « or rouge », cultivant non pas des champs, mais des esprits. Les 200 écoles bénéficiaires, disséminées à travers la région, notamment dans des localités comme Tône, Cinkassé et Kpendjal, deviendront des foyers d’apprentissage et de joie. Pour les filles, en particulier, ce programme est une révolution silencieuse, brisant les barrières culturelles qui limitent leur accès au sport. Comme le souligne un proverbe éwé : « Un ballon partagé unit plus qu’un mur dressé. »

À Dapaong, le lancement de « Football for Schools » n’est pas qu’un événement : c’est une promesse. Celle d’un Togo où chaque enfant, quel que soit son horizon, peut rêver grand, un ballon au pied. En semant ces 1 000 ballons, la FIFA, la FTF et le gouvernement togolais plantent les graines d’une génération solidaire, disciplinée et audacieuse. Reste à les arroser, pour que les Savanes, et tout le Togo, récoltent les fruits d’un avenir radieux.

Togo : municipales 2025, le renouveau local en jeu

Togo : le 10 juillet 2025, un rendez-vous pour réinventer la démocratie locale

Lomé, 5 mai 2025 – Le 10 juillet 2025, les Togolais se rendront aux urnes pour un scrutin municipal qui promet de redessiner les contours du pouvoir communal. Par une salve de décrets promulgués le 28 avril, le gouvernement a fixé le cap de ces élections locales, les troisièmes depuis l’indépendance en 1960, dans un élan à la fois solennel et tactique. En effet, Sous l’égide de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ce rendez-vous s’annonce comme un moment charnière, où les 117 communes du pays vibreront au rythme des ambitions politiques et des aspirations citoyennes. Entre soutien financier audacieux, incitations à la parité et défis logistiques, ces élections ne sont pas qu’un exercice démocratique : elles sont une promesse de renouveau pour une gouvernance de proximité.

Compte à rebours lancé : la course aux mairies est ouverte !

La campagne électorale, véritable arène des idées, s’ouvrira le 24 juin à minuit pour s’achever le 8 juillet à 23 h 59. Deux semaines intenses où les candidats, des figures locales aux outsiders audacieux, devront captiver un électorat de 4,2 millions d’inscrits, selon les chiffres de la CENI pour les scrutins de 2024. Ce sprint politique précédera un vote anticipé, le 7 juillet, réservé aux forces de l’ordre, garantissant leur disponibilité pour sécuriser les 6 585 centres de vote le jour J. Depuis avril, la CENI, dirigée par Yabré Dago, a lancé une révision minutieuse des listes électorales, mobilisant 6 424 comités locaux pour assurer un fichier fiable, fort de 53,8 % de femmes, un record salué par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Cette mécanique bien huilée, fruit d’un audit rigoureux en 2023, vise à maximiser la participation, qui avait atteint 61 % lors des législatives et régionales de 2024.

500 millions pour séduire les électeurs : L’État ouvre les vannes pour les municipales

Pour galvaniser cette dynamique, l’État déploie une enveloppe de 500 millions de FCFA, une manne inédite pour des élections municipales. Cette subvention, dévoilée lors du Conseil des ministres du 30 avril, se répartit avec une finesse stratégique : 65 % soutiennent équitablement tous les candidats, offrant aux novices une chance face aux ténors politiques ; les 35 % restants récompensent ceux qui obtiennent plus de 10 % des suffrages, primant ainsi l’audace électorale. Ce dispositif, inspiré des recommandations de l’Union Africaine pour des scrutins inclusifs, vise à briser les barrières financières qui freinent les candidatures indépendantes, souvent éclipsées par l’Union pour la République (UNIR), dominante avec 108 sièges à l’Assemblée.

Femmes en campagne : le coût réduit pour booster la parité

Dans un pays où la représentativité féminine progresse à pas mesurés, le scrutin municipal de 2025 envoie un signal clair. Le cautionnement, fixé à 50 000 FCFA, est réduit de moitié, pour les candidates, à 25 000 FCFA, conformément à l’article 176 du Code électoral. Ce coup de pouce, déjà appliqué lors des sénatoriales de février 2025, où 6 des 41 sénateurs élus étaient des femmes, ambitionne de rééquilibrer une scène politique historiquement masculine. Si la mesure est saluée, elle suscite aussi des attentes : les partis, tenus à la parité sur leurs listes pour les législatives, devront prouver leur engagement dans les communes, où les femmes représentaient 20 % des conseillers en 2019.

Opposition contre pouvoir : les municipales, nouveau front politique ?

Ces élections, les premières locales depuis 2019, s’inscrivent dans un contexte politique tendu. La réforme constitutionnelle de 2024, qui a instauré un régime parlementaire et relégué la présidence à un rôle symbolique, a ravivé les critiques de l’opposition. L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), reléguées à 5 sièges face à l’UNIR, condamnent la mainmise du pouvoir sur les institutions, y compris la CENI, dont elles contestent parfois la neutralité. Pourtant, des voix  sur X signalent un « retour en force de l’opposition », galvanisée par le mécontentement face à la cherté de la vie et aux restrictions des libertés publiques. Les municipales, avec leurs 1 527 sièges de conseillers et 117 mairies, offrent une arène dans laquelle l’opposition pourrait reconquérir du terrain, à condition de surmonter ses divisions.

Au-delà des votes : les vrais enjeux du développement local

Au-delà des luttes partisanes, ces élections sont un laboratoire pour le développement local. Les maires et conseillers, élus pour 6 ans, piloteront des budgets communaux cruciaux pour l’accès à l’eau, l’éducation et les infrastructures. Dans un pays où 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque Mondiale, les communes sont les premiers remparts contre la précarité. La CENI, forte de son expérience des régionales de 2024, devra garantir un scrutin transparent, malgré les critiques passées sur l’opacité des résultats par bureau de vote. L’absence d’observateurs indépendants, comme lors du scrutin présidentiel de 2020, reste un point de vigilance pour les organisations comme l’ECOWAS.

10 juillet 2025 : le Togo face à son avenir  municipales

En somme, le 10 juillet 2025, les Togolais ne voteront pas seulement pour des maires ; ils dessineront l’avenir de leurs communautés. De Lomé à Dapaong, ces élections sont une chance de réconcilier la politique avec le quotidien, de donner une voix aux femmes et aux jeunes, et de tester la résilience d’une démocratie sous tension. Sous le regard attentif de la CENI et malgré les ombres d’un système dominé par l’UNIR, ce scrutin pourrait être le creuset d’un Togo plus inclusif. Comme le murmure un proverbe éwé : « Le chemin se trace en marchant. » À Diffa comme à Lomé, chaque bulletin sera un pas vers cet horizon.

Jean-Lucien Savi de Tové  : un vétéran devenu président symbolique

Jean-Lucien Savi de Tové  : de l’opposant farouche au président de parade, un destin togolais cousu d’ironie

Lomé, 5 mai 2025 – À 86 ans, Jean-Lucien Kwassi Lanyo Savi de Tové, juriste érudit et vétéran des combats politiques togolais, a gravi le 3 mai l’estrade symbolique de la présidence de la République, dans le cadre de la Vᵉ République. Élu à l’unanimité par un Parlement aux ordres, il succède à Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres, véritable maître des horloges d’un Togo où la dynastie familiale, en place depuis 1967, réinvente les règles pour mieux les contourner. Mais qui est cet homme, passé de la rébellion à la respectabilité, de l’opposition radicale à une toge honorifique taillée pour apaiser les consciences ? Portrait d’un sage coopté, dont le destin illustre l’étrange alchimie d’un pays où tout change pour que rien ne bouge.

De la Sorbonne à la prison : les débuts en lutte du nouveau président

Né le 7 mai 1939 à Lomé, Jean-Lucien Savi de Tové aurait pu n’être qu’un brillant technocrate. Formé à l’université de Bordeaux, puis couronné d’un doctorat en sciences politiques à la Sorbonne, ce fils d’une famille éwé de la capitale s’est d’abord illustré par sa plume acérée et son éloquence. De retour au Togo, il intègre l’administration post-indépendance, devenant, après le coup d’État de 1967, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Une position stratégique qu’il occupe jusqu’en 1974, avant que les vents contraires du régime d’Eyadéma Gnassingbé ne le propulsent dans l’arène de l’opposition. Emprisonné pour ses prises de position critiques, il incarne alors la résistance intellectuelle face à l’autocratie.

1991 : L’appel modéré à refonder la République

Libéré, Savi de Tové ne plie pas. En 1991, lors de la Conférence nationale souveraine, il s’impose comme une voix modérée, mais ferme, plaidant pour une refondation des institutions et une réconciliation nationale. Son discours, apaisé, mais visionnaire, fait de lui une figure respectée, un pont entre les radicaux et les pragmatiques. « Refonder l’État, c’est réconcilier les âmes », déclare-t-il alors, une phrase qui, des décennies plus tard, résonne comme un vœu pieux dans un Togo toujours fracturé.

Les années de dialogue : quand l’opposant tente le compromis… Et s’épuise

En 1999, aux côtés d’Edem Kodjo, il cofonde la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), un parti d’opposition modéré prônant le dialogue plutôt que la confrontation. Vice-président de cette formation, il participe aux laborieux processus de concertation nationale, notamment au sein du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), qu’il préside en 2009. Ses efforts pour des réformes électorales et institutionnelles, salués pour leur rigueur, se heurtent toutefois à l’inertie du régime. Ministre du Commerce de 2007 à 2009 sous Faure Gnassingbé, il tente, sans grand succès, de concilier ouverture économique et justice sociale, avant de s’éloigner de la politique partisane, lassé des jeux de pouvoir où l’opposition, souvent, s’épuise en vain.

Hors partis : Jean-Lucien Savi bâtit son aura… Avant l’ironie finale

Hors des arènes partisanes, Savi de Tové trouve refuge dans la société civile. Secrétaire général du Comité National Olympique du Togo, il promeut le sport comme vecteur de cohésion, une mission qui lui vaut une aura de neutralité. Ses engagements culturels, discrets, mais constants, renforcent son image de sage, consulté par tous, mais allié de personne. Pourtant, cette aura de détachement n’échappe pas à l’ironie : celui qui jadis dénonçait l’hégémonie des Gnassingbé se retrouve, en 2025, couronné par leur système, incarnation d’une opposition domestiquée.

Jean-Lucien Savi de Tové  : de l’opposant farouche au président de parade, un destin togolais cousu d’ironie

Président unanime, pouvoir absent : les mécanismes de la Vᵉ République

L’élection de Savi de Tové à la présidence, le 3 mai, n’a surpris personne. Seul candidat, plébiscité par les 150 voix d’un Congrès dominé par l’Union pour la République (UNIR), il endosse un rôle vidé de substance par la Constitution de 2024. « Garant de l’unité nationale », proclame le texte, mais dans les faits, il n’est qu’un ornement, un patriarche décoratif chargé de bénir les décisions du véritable souverain, Faure Gnassingbé. Ce dernier, à la tête du Conseil des ministres, concentre tous les pouvoirs exécutifs, sans limite de mandat, dans un Togo où le suffrage universel a été relégué aux oubliettes. « Une farce », s’indigne l’opposition, qui voit dans cette nomination une ultime pirouette pour légitimer un régime inamovible.

Le serment du président : l’ironie amère d’un opposant couronné par le fils

Savi de Tové, lui, prête serment avec la gravité d’un homme conscient de son rôle : symbolique, mais lourd de sens. À 86 ans, il incarne une mémoire vive des luttes togolaises, mais aussi leur échec. Jadis emprisonné pour avoir défié le père, il est aujourd’hui couronné par le fils, une ironie que l’Histoire ne manquera pas de retenir. « Le Togo choisit la maturité politique », vantent les officiels, mais dans les ruelles de Lomé, on murmure que cette maturité ressemble à une résignation dorée.

Sage ou pion ? Jean-Lucien Savi de Tové sans sceptre, symbole du Togo d’aujourd’hui

Que reste-t-il de l’opposant d’antan ? Un homme d’État, assurément, dont la trajectoire épouse les méandres d’un Togo en quête d’équilibre. Mais aussi un paradoxe vivant : celui qui appelait à refonder la République se retrouve à cautionner, par sa seule présence, une dynastie qui en a réécrit les règles. Dans un pays où l’opposition s’essouffle face à un pouvoir maître de l’échiquier, Jean-Lucien Savi de Tové, président sans sceptre, symbolise à la fois la sagesse et la capitulation. Sous les ors de la Vᵉ République, il préside, impassible, un théâtre où la démocratie, reléguée en coulisses, attend un dénouement qui tarde à venir.

Togo : l’opposition hurle dans le vide, Gnassingbé savoure son trône

Lomé, 5 mai 2025 Dans les ruelles poussiéreuses d’Akassimé, à Lomé, l’opposition togolaise s’est époumonée ce dimanche, criant à la «  dérive monarchique  » et au «  coup d’État anticonstitutionnel  ». Réunie sous la bannière de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), des Forces démocratiques pour la République (FDR) et de Novation Internationale, la coalition a dénoncé, avec une ferveur quasi théâtrale, la transition du Togo vers une Ve République taillée sur mesure pour Faure Gnassingbé. Mais dans ce pays où le pouvoir s’écrit en lettres dynastiques depuis 1967, les protestations, aussi vibrantes soient-elles, résonnent comme un écho dans une cathédrale déserte. Pendant ce temps, Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres, ajuste son sceptre, tandis que Jean-Lucien Savi de Tové, 86 ans, endosse le costume d’un président décoratif, prêt à couper les rubans que le véritable maître du jeu lui tendra.

L’opposition : une mascarade en deux actes

Le 3 mai, l’hémicycle du pavillon annexe de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une pièce en deux actes, aussi prévisible qu’un vaudeville usé. Premier acte  : Faure Gnassingbé, porté par son parti UNIR, qui truste 108 des 113 sièges parlementaires, s’arroge le titre de président du Conseil des ministres, un poste sans limite de mandat, où convergent tous les leviers du pouvoir exécutif. Deuxième acte  : Jean-Lucien Savi de Tové, vétéran de l’opposition reconverti en figurant docile, est propulsé président de la République, un rôle vidé de substance, simple vernis honorifique pour une Constitution adoptée en catimini le 25 mars 2024. «  Une farce parlementaire  », s’étrangle Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC, qui voit dans cette mise en scène l’enterrement définitif du suffrage universel. Et pour cause  : le peuple, jadis convié aux urnes, n’a plus voix au chapitre, relégué au rang de spectateur d’une démocratie en toc.

L’article 150, un talisman usé

Face à ce qu’elle qualifie de «  haute trahison  », l’opposition brandit l’article 150 de la Constitution de 1992, une relique qui enjoint à résister contre toute prise de pouvoir inconstitutionnelle. « Le peuple togolais doit se lever ! » clament les orateurs d’Akassimé, invoquant syndicats, jeunesse et diaspora pour une mobilisation nationale. Mais ce cri, aussi ardent soit-il, peine à franchir les murs de la répression. Depuis 2022, les manifestations sont interdites, et les tentatives de rassemblement, comme celles d’avril 2024, se sont soldées par des gaz lacrymogènes et des arrestations musclées. La police et l’armée, fidèles au régime et dominées par l’ethnie Kabye de Gnassingbé, veillent au grain, tandis que la Cour constitutionnelle, docile, entérine chaque décret du pouvoir. Dans ce contexte, l’appel à la résistance ressemble moins à un plan qu’à une incantation, un vœu pieux lancé dans l’espoir d’un miracle.

Une communauté internationale qui détourne le regard

L’opposition, dans un élan désespéré, conjure la communauté internationale de condamner ce «  crime contre la nation  », espérant rééditer le sursaut de 2005, lorsque la CEDEAO et l’Union africaine avaient forcé Gnassingbé à lâcher du lest après une succession controversée. Mais les temps ont changé. En avril 2024, une mission de la CEDEAO s’est contentée d’une visite de courtoisie à Lomé, évitant soigneusement de critiquer la réforme constitutionnelle. La France, accusée par certains de parrainer le régime, préfère les poignées de main discrètes à l’Élysée aux remontrances publiques. Quant à l’Union africaine, elle semble trop occupée à nommer Gnassingbé médiateur dans le conflit congolais pour lui reprocher ses acrobaties constitutionnelles. Dans ce silence assourdissant, l’opposition togolaise découvre, à ses dépens, que le monde a d’autres chats à fouetter.

Une dynastie inoxydable

Au cœur de l’indignation, une vérité cruelle  : la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis le coup d’État de 1967, a perfectionné l’art de la pérennité. Faure, successeur de son père Eyadéma, navigue avec aisance dans les eaux troubles de la politique togolaise, fort d’un parlement à ses ordres et d’une économie – dopée par le phosphate et le port de Lomé – qui lui assure des alliés précieux. En plus, la nomination de Savi de Tové, jadis opposant farouche, illustre cette capacité à coopter les voix dissidentes, transformant les rebelles d’hier en courtisans d’aujourd’hui. «  Cette Ve République n’est qu’une monarchie grimée  », raille un militant de la FDR, qui voit dans chaque réforme un nouveau verrou posé sur l’espoir d’alternance.

L’opposition : un cri qui s’éteint

Le rassemblement d’Akassimé, vibrant de colère et de slogans, n’a pourtant pas fait trembler les fondations du palais présidentiel. L’opposition, divisée et affaiblie par des décennies de répression, peine à transformer ses discours en actes. Les Togolais, lassés par des années de promesses brisées et de violences, hésitent à descendre dans la rue, conscients que le prix de la révolte – sang, arrestations, exil – est souvent plus lourd que l’espoir qu’elle porte. Gnassingbé, lui, savoure son triomphe, drapé dans l’illusion d’un «  renouveau démocratique  » qu’il vantait dans ses vœux de janvier 2025. Pendant que l’opposition s’égosille, le maître de Lomé, tel un chef d’orchestre imperturbable, dirige une symphonie où les notes de la contestation s’évanouissent dans l’indifférence. Le Togo, sous son regard placide, s’enfonce un peu plus dans l’ombre d’un trône éternel.

 

Togo  : une marche pour défier l’ombre d’un trône

Lomé, 5 mai 2025 – Dans un Togo où la démocratie semble avoir troqué son manteau d’espérance pour une cape de résignation, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), fer de lance d’une opposition aussi bruyante qu’esseulée, appelle à une grande marche de protestation le 17 mai à Lomé. Ce n’est pas une simple promenade dominicale, non : c’est un cri, un poing levé contre ce que la coalition qualifie de « coup d’État constitutionnel », orchestré par Faure Gnassingbé et ses acolytes pour transformer la République en une monarchie déguisée.

Avec l’élection, le 3 mai, de Jean-Lucien Savi de Tové comme président honorifique et la nomination de Gnassingbé à la tête du Conseil des ministres, le pouvoir a achevé sa mue, reléguant le peuple à un rôle de spectateur muet. Mais la DMP, avec l’ardeur d’un Don Quichotte défiant des moulins à vent, veut croire que la rue peut encore renverser la table.

L’Hémicycle : acte final d’une prise de pouvoir critique

Tout a commencé dans l’hémicycle du pavillon annexe de l’Assemblée nationale, où, le 3 mai, les parlementaires ont joué une pièce bien rodée. D’un côté, une séance plénière pour désigner Gnassingbé, chef du parti majoritaire UNIR, comme président du Conseil des ministres, détenteur des véritables rênes du pouvoir. De l’autre, un Congrès pour élire Savi de Tové, octogénaire respectable, mais dépouillé de toute autorité, à la présidence de la République.

Le tout, sous les auspices d’une Constitution adoptée en catimini le 25 mars 2024, qui a fait basculer le Togo dans un régime parlementaire où le suffrage universel n’est plus qu’un souvenir. « Trop, c’est trop ! » tonne la DMP, invoquant l’article 150 de la Constitution de 1992, qui enjoint tout citoyen à résister face à un « coup de force ». Mais face à une Assemblée et un Sénat aux ordres, où UNIR règne en maître avec 108 des 113 sièges, la résistance ressemble à une goutte d’eau dans l’océan.

L’opposition sort les griffes et appelle à la mobilisation pour une marche de contestation .

Lors d’une conférence de presse tenue le 3 mai, la DMP a déversé sa fureur, dénonçant un « stratagème machiavélique » visant à pérenniser la dynastie Gnassingbé, au pouvoir depuis 1967. Brigitte  Kafui Adjamagbo-Johnson, figure de proue de la coalition, a pris soin de préciser que sa formation n’a pas cautionné les « actes illégitimes » du jour, préférant brandir l’étendard de la souveraineté populaire bafouée. Le clou du spectacle ? Une salve d’applaudissements pour Essozimna Marguerite Gnakadé, ancienne ministre et membre du clan Gnassingbé, qui, dans un rare accès de courage, a appelé à un « nouveau départ sans Faure ». Un pavé dans la mare familiale, salué par la DMP comme un acte de bravoure, mais qui, dans les cercles du pouvoir, doit à peine faire frémir les dorures.

Togo : le monde détourne le regard sur le changement constitutionnel 

La DMP en appelle à la communauté internationale, espérant une réprobation aussi ferme qu’en février 2005, lorsque la succession précipitée de Faure Gnassingbé avait suscité un tollé régional. Mais les espoirs d’une intervention de la CEDEAO ou de l’Union africaine semblent chimériques. En avril 2024, une mission de la CEDEAO à Lomé s’est contentée d’une « évaluation préélectorale », évitant soigneusement de condamner la réforme constitutionnelle. Quant aux partenaires occidentaux, à l’image de la France, ils semblent plus enclins à recevoir Gnassingbé en catimini à l’Élysée qu’à sermonner un allié stratégique dans une région secouée par le djihadisme et les coups d’État.

La marche du 17 mai : la rue, dernier recours pour l’opposition affaiblie ?

La marche du 17 mai sera-t-elle le sursaut tant attendu ou un énième baroud d’honneur ? L’opposition, fragmentée et affaiblie par des années de répression, peine à fédérer ses forces. L’ANC et le FDR, alliés de circonstance, se joignent à la DMP pour le meeting du 4 mai, mais l’absence d’une stratégie unitaire limite leur impact. Pendant ce temps, le régime, fort de sa mainmise sur les institutions et d’une armée loyale, avance avec l’assurance d’un joueur d’échecs qui connaît déjà l’issue de la partie.

La Constitution de 1992, brandie comme un talisman par la DMP, n’est plus qu’un vestige, supplantée par un texte taillé sur mesure pour un pouvoir qui ne rend de comptes qu’à lui-même. Dans ce Togo où l’espoir s’effrite comme un mur sous la pluie, la DMP veut croire que la rue peut encore écrire l’Histoire.

Mais face à un régime qui a fait de la longévité une forme d’art, la marche du 17 mai risque de n’être qu’un éclat de voix dans le silence d’une nation lassée. Le peuple togolais, « debout jusqu’à la restauration de sa souveraineté », comme le clame la DMP, attendra-t-il un miracle, ou se contentera-t-il de contempler, une fois encore, le triomphe d’une dynastie qui rit sous cape ?

Togo intronise un président décoratif  : une démocratie en costume d’apparat

Le Togo s’offre un président de parade : Jean-Lucien Savi de Tové, monarque symbolique d’une république réinventée

Lomé,05 mai 2025 – Dans une mise en scène aussi solennelle que savamment orchestrée, le Togo a couronné samedi 03 mai son nouveau président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové, lors d’une séance plénière du Congrès réunissant députés et sénateurs dans l’hémicycle rutilant du pavillon annexe de l’Assemblée nationale. Élu à l’unanimité des 150 votants – un plébiscite qui fleure bon les grandes heures des scrutins sans suspense –, cet octogénaire érudit devient le premier locataire d’une présidence désormais vidée de toute substance exécutive, joyau honorifique d’un régime parlementaire flambant neuf, instauré par la Constitution du 6 mai 2024.

Sous la houlette de Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale et maître de cérémonie, l’événement a déroulé son faste devant un parterre de diplomates, chefs traditionnels et figures religieuses, tous témoins d’une transition qui se veut historique, mais qui, à bien des égards, résonne comme une farce subtilement chorégraphiée.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUn scrutin sans sueur, une victoire sans éclat

Le rituel était réglé comme une horloge suisse  : vérification du quorum, vote à bulletins secrets – comme le veut la tradition constitutionnelle – et proclamation triomphale d’un résultat qui n’a surpris personne. Jean-Lucien Savi de Tové, seul prétendant au trône symbolique, porté par l’Union pour la République (UNIR), parti hégémonique, a raflé 100 % des suffrages. Un score parfait, presque trop beau pour être vrai, mais qui s’explique aisément dans un système dans lequel l’opposition, réduite à l’état de figurant, n’a eu d’autre choix que d’assister, impuissante, à ce couronnement sans couronne.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaire

À 86 ans, ce docteur en sciences politiques, natif de Lomé et pur produit de la Sorbonne, coche toutes les cases d’une candidature taillée sur mesure  : togolais de naissance, résident de longue date, en pleine possession de ses moyens – du moins selon les certificats médicaux dûment brandis –, et surtout, disponible pour endosser une toge protocolaire dépourvue de leviers réels.

Devant le Congrès, il a prêté serment avec la gravité d’un patriarche  : «  Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi, Jean-Lucien Savi de Tové, jure solennellement fidélité à la Constitution et nous engageons à consacrer nos efforts au bien-être du peuple togolais et à la consolidation de l’unité nationale.  » Des mots vibrants, ciselés pour l’Histoire, mais qui sonnent creux quand on sait que ses prérogatives se limiteront à serrer des mains, couper des rubans et, à l’occasion, gracier quelques condamnés en mal de rédemption. Car le véritable maître du jeu, Faure Gnassingbé, président du Conseil et héritier d’une dynastie politique inoxydable, conserve les rênes d’un pouvoir exécutif soigneusement transféré loin de la présidence.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireL’ironie d’un destin  : de l’opposant au pantin

L’ascension de Jean-Lucien Savi de Tové au sommet de l’État a de quoi faire sourire les amateurs de paradoxes. Jadis figure de proue de l’opposition, emprisonné sous Gnassingbé Eyadéma pour sédition, cet intellectuel éwé a traversé les tempêtes politiques togolaises avec la ténacité d’un roseau. Ministre éphémère, artisan du dialogue national dans les années 2000, il incarne aujourd’hui une réconciliation de façade, un trophée que le pouvoir exhibe pour mieux masquer la continuité de son emprise. Le voici promu gardien de l’unité nationale, mais privé de tout moyen d’agir – un roi sans sceptre, un sage réduit à bénir les décisions d’un autre.  N’est-ce pas là le comble de l’élégance politique  : offrir à un ancien rebelle une estrade dorée où il ne peut que saluer la foule  ?

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUn régime parlementaire en trompe-l’œil

Ce basculement vers un régime parlementaire, vanté comme une mue démocratique par les thuriféraires d’UNIR, laisse un goût amer aux sceptiques. Si le président de la République se cantonne désormais à un rôle de vitrine, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, s’arroge l’essentiel des commandes, fort d’une majorité parlementaire écrasante. L’opposition, elle, crie au subterfuge  : un lifting constitutionnel pour prolonger, sous un autre nom, la mainmise d’un clan au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. « On nous vend une démocratie relookée, mais le moteur reste le même », raille un député dissident, tandis qu’un analyste ose la métaphore  : «  C’est un théâtre d’ombres où le marionnettiste change de costume, pas de rôle.  »

président de parade : la mascarade du vote sans adversaire

L’ironie de cette journée historique éclabousse comme une encre indélébile. Dans un pays où les scrutins ont souvent rimé avec contestations et soupçons de fraude, cette élection immaculée, sans adversaire ni débat, a des allures de mascarade en costume trois-pièces. La «  maturité de la démocratie togolaise  », vantée par les officiels, prend ici la forme d’un unanimisme qui ferait rougir les plus fervents apôtres de la pluralité. Pendant ce temps, l’opposition, reléguée au rang de spectatrice, doit se contenter de grincer des dents face à une réforme qui, sous ses atours progressistes, prolonge le règne des Gnassingbé avec une finesse presque artistique.

Samedi, une élection sans surprise a désigné Jean-Lucien Savi de Tové comme président, un rôle honorifique au sein d'un régime parlementaireUne page tournée ou un chapitre maquillé  ?

Sous les ors de la cérémonie, le Togo affiche une sérénité de façade. La Cinquième République, avec son bicamérisme et ses institutions rajeunies, se rêve en modèle de stabilité africaine. Mais derrière les applaudissements nourris et les discours policés plane une question lancinante  : cette métamorphose institutionnelle apaisera-t-elle les fractures d’un pays habitué aux soubresauts, ou n’est-elle qu’un habillage sophistiqué pour un statu quo bien rodé  ? Jean-Lucien Savi de Tové, investi dans ses fonctions avec la dignité d’un sage, incarne peut-être un espoir de concorde. Ou peut-être, plus prosaïquement, le dernier acte d’une comédie où le pouvoir, sous ses atours neufs, continue de rire en coulisses.

La Cinquième République togolaise est née, certes, mais elle porte encore les traits d’un passé qui refuse de s’effacer. Une transition apaisée, peut-être, mais surtout un tour de passe-passe qui laisse le peuple togolais face à une question lancinante  : démocratie ou dynastie déguisée  ? Le rideau est tombé, mais le spectacle, lui, ne fait que commencer.