Togo : une trêve audacieuse pour sauver ses trésors marins 

Dans une démarche résolue et visionnaire, le Togo se dote d’une initiative sans précédent : la suspension temporaire de toute activité de pêche à l’échelle nationale. Annoncée par le Général Yark Damehame, Ministre d’État chargé des Ressources halieutiques, cette mesure audacieuse s’inscrit dans une quête impérieuse de durabilité, offrant un répit essentiel à des écosystèmes marins et lagunaires fragilisés par des décennies de surpêche et de pratiques illicites. C’est un pari audacieux pour l’avenir, une main tendue vers la régénération de ses eaux et un modèle potentiel pour toute la sous-région.

La mer en détresse : un cri d’alarme !

À compter du 1ᵉʳ juillet 2025, les chalutiers industriels jetteront l’ancre pour deux mois, soit jusqu’au 31 août. Parallèlement, les pêcheurs artisanaux, véritable colonne vertébrale de l’économie côtière, observeront une pause d’un mois, prenant fin le 31 juillet. Cette décision, englobant aussi bien les eaux maritimes que lagunaires, reflète une volonté inébranlable de restaurer l’équilibre écologique. En effet, les ressources halieutiques constituent le pilier de la sécurité alimentaire et de la subsistance de milliers de foyers togolais.

Surexploitation et pêche illégale : les ennemis de la biodiversité

Le Togo, avec ses 50 kilomètres de façade maritime et ses multiples plans d’eau intérieurs, dépend étroitement de la pêche. Ce secteur vital emploie plus de 22 000 personnes et représente environ 4,5 % du PIB national. Pourtant, la surexploitation et la pêche illicite, souvent à l’œuvre de navires étrangers, ont considérablement affaibli les stocks de poissons, menaçant ainsi la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés côtières. « Nos mers sont un patrimoine commun, mais elles s’épuisent sous la pression d’une exploitation effrénée », a déclaré le Ministre Damehame, soulignant l’urgence d’agir.

Le succès de Nangbéto : une lueur d’espoir

Cette trêve nationale s’inspire directement du succès retentissant observé au lac Nangbéto. Là-bas, une suspension similaire, couplée à des restrictions sur les techniques de pêche destructrices, a conduit à une régénération spectaculaire des populations aquatiques. Ainsi, fort de ces résultats probants, le Togo aspire à répliquer ce modèle à l’échelle nationale. De surcroît, cette initiative s’inscrit dans une stratégie régionale concertée, en collaboration avec les pays du Comité des Pêches du Centre-Ouest du Golfe de Guinée (CPCO), incluant le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria et le Nigeria. Ensemble, ces nations s’efforcent d’harmoniser leurs efforts pour protéger un écosystème marin, l’un des plus riches d’Afrique de l’Ouest.

Suspension de la pêche : une vision régionale pour la pérennité des océans

La suspension togolaise ne constitue pas un acte isolé. Au contraire, elle est le fruit d’une réflexion collective visant à instaurer des périodes de repos biologique synchronisées dans le golfe de Guinée. Cette coordination régionale, discutée lors d’une récente réunion à Lomé, est essentielle pour contrer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), qui prive la sous-région de milliards de francs CFA chaque année. En complément, des mesures telles que la création d’un registre régional des navires autorisés et l’intensification des patrouilles maritimes conjointes renforcent cette lutte cruciale pour une gestion durable des ressources marines.

Un défi pour les pêcheurs, un Engagement du Ministère

Cette pause halieutique, bien que temporaire, représente un défi non négligeable pour les pêcheurs artisanaux, dont les revenus dépendent directement de leurs sorties en mer. Cependant, conscient de cet enjeu majeur, le ministère des Ressources halieutiques a promis un accompagnement concret, notamment par le biais de formations et de soutiens financiers, afin d’atténuer l’impact économique de cette mesure. Par ailleurs, des investissements stratégiques dans l’aquaculture, comme ceux réalisés à la Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo, visent à diversifier les sources de production piscicole et à réduire la pression sur les stocks sauvages.

Togo : un pari sur l’avenir de ses eaux

En imposant cette trêve, le Togo fait un pari audacieux : sacrifier une partie de l’activité économique à court terme pour garantir la pérennité des ressources marines à long terme. Cette décision, vivement saluée par les défenseurs de l’environnement, pourrait servir de modèle pour d’autres nations côtières confrontées à des défis similaires. « Protéger nos mers, c’est préserver notre avenir », a conclu le Ministre Damehame, lançant un appel vibrant à une mobilisation collective pour faire de cette initiative un succès retentissant.

Dans un monde dans lequel les océans sont de plus en plus sous pression, le Togo trace une voie courageuse, celle d’une harmonie retrouvée entre l’homme et la mer. Dès lors, il ne reste plus qu’à espérer que cette pause, bien que brève, porte les fruits escomptés, pour que les eaux togolaises continuent de murmurer des promesses d’abondance pour les générations futures.

Le Togo renforce son secteur aquacole : Un tournant majeur pour la pisciculture durable

Agbodrafo, 20 février 2025 – Dans une démonstration forte de son engagement envers une agriculture moderne et durable, le Ministère d’État togolais a inauguré une nouvelle ère pour l’aquaculture nationale en visitant hier matin la Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo. Ce centre, devenu le fer de lance de la pisciculture durable, est au cœur d’un ambitieux projet de développement visant à booster l’ensemble du secteur aquacole togolais.

La Station de Recherche Halieutique d'Agbodrafo au Togo est positionnée comme un pôle d'excellence, inaugurant ainsi une nouvelle ère Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo : Un centre d’excellence pour l’innovation et la formation

En effet, la Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo est reconnue comme une infrastructure de pointe où se conjuguent recherche, production et diffusion d’alevins de qualité, formation des acteurs locaux et développement de solutions innovantes pour une pisciculture respectueuse de l’environnement. « Notre objectif est de créer un modèle de production aquacole durable qui puisse répondre aux défis de sécurité alimentaire et générer des emplois dans les zones côtières », a expliqué le Ministre d’État lors de sa visite.

Des partenariats à l’international et un soutien diplomatique accru

La visite, qui a coïncidé avec celle d’intervenants internationaux, a également vu la présence de personnalités telles que S.E.M. Igor Evdokimov, Ambassadeur de Russie, venu rendre une visite de courtoisie. Ce geste symbolise l’ouverture du Togo à des partenariats internationaux forts, consolidant ainsi sa stratégie de modernisation du secteur aquacole et favorisant l’échange de savoir-faire technologique.

Des objectifs clairs pour une croissance durable

Par ailleurs, la station s’articule autour de cinq axes prioritaires qui guideront la stratégie de développement du secteur :

  • Recherche : mener des études pointues afin d’optimiser la production et d’adapter les techniques aux conditions locales.
  • Production et diffusion d’alevins : fournir aux pisciculteurs des alevins de haute qualité pour garantir une croissance saine des élevages.
  • Formation : renforcer les compétences techniques des acteurs du secteur par des programmes de formation spécialisés.
  • Développement : encourager l’innovation pour moderniser les infrastructures existantes et favoriser la privatisation de certaines stations.
  • Innovation : intégrer les technologies modernes pour améliorer le suivi et la gestion de la production aquacole.

Un impact socio-économique prometteur

Le Ministre d’État a souligné que cette initiative permettra de créer de nouvelles opportunités économiques pour les communautés locales, en renforçant notamment les capacités des jeunes et des femmes dans le secteur. « En investissant dans la pisciculture durable, nous investissons dans l’avenir de nos populations et dans la sécurité alimentaire de notre pays », a-t-il affirmé.

La Station de Recherche Halieutique d'Agbodrafo au Togo est positionnée comme un pôle d'excellence, inaugurant ainsi une nouvelle ère Une dynamique qui se propage

Au-delà de la visite officielle, la mobilisation des acteurs étatiques, des chercheurs et des partenaires internationaux témoigne d’une volonté collective de transformer l’aquaculture togolaise en un secteur compétitif et résilient. La Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo se positionne ainsi comme un véritable catalyseur de changement, capable de promouvoir des pratiques agricoles innovantes et de moderniser la filière aquacole tout en respectant les exigences environnementales.

La Station de Recherche Halieutique d'Agbodrafo au Togo est positionnée comme un pôle d'excellence, inaugurant ainsi une nouvelle ère Perspectives

Alors que le Togo poursuit sa stratégie de diversification de son économie, l’accent mis sur l’aquaculture durable est perçu comme une réponse aux enjeux contemporains de développement rural et de sécurité alimentaire. La visite d’hier marque le début d’une série d’initiatives susceptibles de redessiner le paysage économique et social du pays, en s’appuyant sur l’innovation, la formation et une gestion responsable des ressources aquatiques.

En définitive, cette visite symbolise bien plus qu’un simple déplacement ministériel : elle incarne la vision d’un Togo tourné vers l’avenir, où la modernisation et la durabilité se conjuguent pour offrir des nouvelles perspectives aux générations futures.

L’essor de l’aquaculture togolaise : un plan ambitieux pour l’avenir

Le Togo, face à une demande croissante en produits halieutiques, a élaboré un plan d’investissement quinquennal pour dynamiser sa filière poisson.  Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Togo se confronte à un défi de taille : répondre à une demande en poissons qui a grimpé de 86 905 tonnes en 2012 à 105 235 tonnes en 2022. Pour relever ce défi, le gouvernement togolais a lancé le « Plan d’action d’investissement de la filière poisson 2024-2028 », un projet de 20 milliards FCFA destiné à accroître la production nationale de 25 % d’ici à 2028.

Innovation et développement : les piliers du plan d’action

En effet, ce plan d’action, structuré autour de cinq axes majeurs, vise à moderniser la filière poisson. Il s’articule autour de l’amélioration des conditions de production, de transformation et de commercialisation, avec un accent particulier sur la formation des acteurs et le soutien à la recherche halieutique. L’objectif est de valoriser les produits de la mer et d’optimiser leur contribution à l’économie nationale.

Financement et perspectives d’avenir

Par ailleurs, le financement de ce plan ambitieux sera partagé entre l’État togolais, le Conseil Interprofessionnel de la Filière Poisson (CIFP), et surtout, les partenaires techniques et financiers (PTF), qui joueront un rôle prépondérant avec une contribution de 18,69 milliards de francs CFA. Cette initiative est un pas en avant vers l’autosuffisance alimentaire et la prospérité économique, dans un contexte où la production actuelle ne suffit pas à satisfaire les besoins grandissants de la population togolaise.

En résumé, le Togo se positionne en précurseur dans la valorisation de ses ressources maritimes, en adoptant une approche proactive pour garantir la sécurité alimentaire et stimuler le développement économique du pays.