Kpalimé, carrefour de l’espoir : un dialogue interjeunes pour contrer l’extrémisme violent

Hier, la ville de Kpalimé, située au milieu des collines luxuriantes du Togo, est devenue un emblème d’espoir et de ténacité. Sous l’égide des Nations Unies, via le Fonds pour la consolidation de la paix (UN Peace building), un dialogue inédit a réuni des jeunes issus des zones transfrontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo. Ces régions, marquées par les stigmates de conflits ou menacées par la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent, ont vu leurs fils et leurs filles se rassembler pour esquisser un avenir plus apaisé.

En présence de figures clés, le Secrétaire général du Ministère chargé du Développement à la base, de l’inclusion financière, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes (Devbase Togo), le préfet de Kloto et la représentante onusienne Coumba D. Sow, cette initiative ambitionne de poser les jalons d’une prévention durable face à des fléaux qui ébranlent le Sahel et ses voisins.

À Kpalimé, un dialogue réunissant des jeunes du Bénin, du Burkina Faso et du Togo,  s’attaque à la prévention du terrorisme Une jeunesse au cœur des enjeux transfrontaliers

Kpalimé, située dans la région des Plateaux, n’a pas été choisie au hasard. À proximité des frontières poreuses qui relient le Togo au Bénin et au Burkina Faso, cette ville incarne un point de convergence stratégique. Les zones transfrontalières, souvent laissées en marge des politiques nationales, sont devenues des terreaux vulnérables où prospèrent les groupes armés et les idéologies radicales. Le Burkina Faso, en proie à une crise sécuritaire sans précédent depuis 2015, voit son instabilité déborder vers ses voisins côtiers, tandis que le nord du Bénin et du Togo enregistrent une recrudescence d’attaques attribuées à des factions liées à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Face à cette menace grandissante, les jeunes, fréquemment perçus comme des proies faciles pour les recruteurs extrémistes, ont été placés au centre de ce dialogue.

Coumba D. Sow, figure éminente de l’ONU, a ouvert les échanges avec une conviction affirmée : « La jeunesse n’est pas seulement l’avenir, elle est aussi le présent. En lui donnant la parole, nous brisons le cycle de la violence avant qu’il ne s’enracine. » Aux côtés du secrétaire général du ministère Devbase Togo, chargé des questions de développement de base, et du préfet de Kloto, garant de l’ordre local, elle a insisté sur la nécessité d’une approche inclusive et transnationale pour endiguer un fléau qui ne connaît pas de frontières.

À Kpalimé, un dialogue réunissant des jeunes du Bénin, du Burkina Faso et du Togo,  s’attaque à la prévention du terrorisme Des voix pour panser les plaies et prévenir les fractures à  Kpalimé,

Les participants, venus des confins du Bénin, des provinces burkinabè déchirées par la guerre et des villages togolais en alerte, ont partagé des récits aussi bouleversants que révélateurs. Certains ont évoqué la perte de proches dans des attaques, d’autres la destruction de leurs moyens de subsistance par des groupes armés qui exploitent les ressources locales: or, bétail, ou encore voies de trafic. Mais au-delà des traumatismes, une volonté commune a émergé : celle de transformer leur vulnérabilité en force collective. « Nous ne voulons pas être les instruments de la haine, mais les artisans de la paix », a déclaré un jeune Burkinabè, dont la famille a fui les violences dans la région du Sahel.

Ce dialogue, soutenu par le Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies, s’inscrit dans une dynamique plus large de prévention de l’extrémisme violent. En février 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avaient déjà lancé la phase 2 du programme PEV (Prévention de l’Extrémisme Violent) dans cette même zone tri-frontalière. À Kpalimé, on met l’accent sur l’écoute et l’autonomisation : des ateliers de formation à l’entrepreneuriat, des espaces de médiation communautaire et des campagnes de sensibilisation doivent aider les jeunes à résister aux sirènes de la radicalisation.

À Kpalimé, un dialogue réunissant des jeunes du Bénin, du Burkina Faso et du Togo,  s’attaque à la prévention du terrorisme Une réponse régionale face à un défi global

Les autorités présentes n’ont pas manqué de souligner l’urgence d’une coopération renforcée. Le préfet de Kloto, représentant l’État togolais, a rappelé que « la sécurité d’un pays ne peut être garantie sans celle de ses voisins ». Un écho aux appels répétés de l’Union africaine et de la CEDEAO pour une réponse régionale coordonnée face à l’expansion des groupes extrémistes depuis le Liptako-Gourma – cette zone charnière entre Burkina Faso, Mali et Niger – vers les États côtiers. Le secrétaire général du Ministère chargé du Développement à la base, de l’inclusion financière, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes (Devbase Togo) a, quant à lui, plaidé pour des investissements massifs dans l’éducation et l’emploi, considérant que « la pauvreté et l’oisiveté sont les meilleurs alliés des recruteurs ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le Global Terrorism Index 2023, le Burkina Faso est devenu le pays le plus touché par le terrorisme au monde, avec des violences qui ont déplacé plus de deux millions de personnes. Le Togo, jusqu’alors épargné, a subi ses premières attaques en 2021, tandis que le Bénin voit ses parcs nationaux du nord, comme la Pendjari, devenir des refuges pour les insurgés. Dans ce contexte, le dialogue de Kpalimé apparaît comme une lueur d’optimisme, un pari sur la capacité des jeunes à inverser la spirale de la désolation.

Vers un horizon prometteur à Kpalimé,

Kpalimé a été le théâtre de promesses audacieuses, portées par la voix de sa jeunesse. Mais les défis, les ressources limitées, les tensions, l’extrémisme sont bien réels. Ce dialogue n’est qu’un début, une graine plantée dans un sol difficile. Il appartient maintenant à tous de s’engager, de soutenir ces jeunes artisans de paix, pour que l’histoire de Kpalimé s’écrive sous le signe de l’espoir.

Une immersion au cœur du renouveau sanitaire : la visite du Professeur Tchin Darré au chantier du CHU Campus

 Lomé, 25 mars 2025 –  Hier, lundi, une silhouette déterminée a arpenté les travées poussiéreuses du chantier de l’Ellipse Project, au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Campus de Lomé. Le professeur Tchin Darré, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique du Togo, n’a pas ménagé ses pas pour s’imprégner de l’avancée d’un projet qui porte en son sein les espoirs d’une nation en quête d’un système de santé modernisé.  En effet, cette descente sur le terrain, loin d’être une simple formalité, s’est révélée une plongée méticuleuse dans les méandres d’une ambition colossale : redonner au CHU Campus ses lettres de noblesse, au bénéfice des Togolais.

Le  Professeur Tchin Darré, ministre de la Santé, a visité le chantier de l’Ellipse Project au CHU Campus de Lomé, scrutant l’avancée CHU Campus : un regard acéré sur l’édifice en gestation

Les actions du professeur Darré depuis sa nomination incarnent une volonté de rupture avec les inerties du passé. Sa visite au chantier, orchestrée avec une précision quasi chirurgicale, avait pour dessein de jauger l’état d’avancement des travaux, mais aussi de palper du bout des doigts la réalité d’une entreprise titanesque. Accompagné d’une délégation restreinte, il a exploré chaque recoin du site, des fondations encore frémissantes aux structures qui s’élèvent timidement vers le ciel loméen. Les compartiments prévus (blocs opératoires flambant neufs, salles de réveil, espaces d’hospitalisation) ont été scrutés avec une attention qui trahit son passé de clinicien et d’universitaire.

D’ailleurs, les échanges avec les ouvriers et les ingénieurs n’ont pas été de simples politesses protocolaires. Le ministre, dans un élan de ferveur contenue, a galvanisé les équipes, leur insufflant une ardeur renouvelée face à l’ampleur de la tâche. « Il a tout vu, tout entendu », confie un chef de chantier, encore marqué par la minutie avec laquelle le professeur a passé en revue les plans, s’assurant que chaque détail, chaque prévision, trouvait son écho dans le béton et l’acier. Cette inspection n’était pas une quête de perfection illusoire, mais une affirmation d’un engagement : celui de livrer un outil de soin digne des aspirations du peuple togolais.

Le  Professeur Tchin Darré, ministre de la Santé, a visité le chantier de l’Ellipse Project au CHU Campus de Lomé, scrutant l’avancée L’Ellipse Project : un pari audacieux pour la santé publique

Par ailleurs, lancé sous l’impulsion du président Faure Gnassingbé et inscrit dans la feuille de route gouvernementale, l’Ellipse Project n’est pas qu’un amas de grues et de matériaux. C’est un souffle de modernité porté par un financement de 104 millions d’euros, conjuguant un crédit de Natixis et un prêt du Trésor français. Prévu pour s’étendre sur 36 mois, ce chantier vise à métamorphoser le CHU Campus en un établissement de référence, avec une capacité d’hospitalisation portée à plus de 330 lits – un bond de 50 % par rapport à l’existant. Réhabilitation des infrastructures vétustes, renforcement du plateau technique, formation du personnel : autant de promesses qui, sous le regard vigilant du ministre, commencent à prendre forme.

Le professeur Darré, dont la tournée nationale entamée en septembre 2024 témoigne d’une proximité avec les réalités du terrain, voit dans ce projet un levier pour répondre aux attentes pressantes des Togolais. Une enquête Afrobaromètre récente soulignait l’exigence croissante des citoyens pour des services de santé de base accessibles et de qualité. À Lomé, où le CHU Campus constitue un poumon essentiel du système sanitaire, chaque avancée compte, chaque délai respecté devient une victoire.

Une présence qui transcende les murs du CHU Campus

Au fil de sa déambulation, le ministre n’a pas seulement observé ; il a insufflé une dynamique. Ses mots, distillés avec une sobriété empreinte de gravité, ont résonné comme un appel à la responsabilité collective. « Nous serons attentifs à la qualité et au respect des délais », avait déclaré la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé lors de sa propre visite en octobre 2024. Le professeur Darré, en écho à cette exigence, a réaffirmé que l’Ellipse Project ne saurait souffrir de demi-mesures. Les équipes sur place, galvanisées par cette présence, savent désormais que leur labeur est scruté par un homme qui refuse de transiger avec l’excellence.

Le  Professeur Tchin Darré, ministre de la Santé, a visité le chantier de l’Ellipse Project au CHU Campus de Lomé, scrutant l’avancée Cette visite, au-delà de son caractère opérationnel, revêt une portée symbolique. Elle incarne la détermination d’un gouvernement à faire de la santé un pilier de la dignité nationale. Mais elle rappelle aussi la fragilité de tels desseins : un chantier n’est qu’une promesse tant que les murs ne résonnent pas, des pas des soignants et des soupirs des patients soulagés.

Le chantier du CHU s’est tu, laissant Lomé dans la pénombre. Mais une question, lancinante, demeure : ce projet, symbole d’ambition, marquera-t-il le début d’une nouvelle ère ou restera-t-il une simple trace du passé ? L’histoire, muette pour l’instant, nous invite à réfléchir.

 

Le Togo s’illustre à la Francophonie Mela 2025 : une ode à la culture et à l’élan diplomatique

Samedi dernier, Delhi s’est parée des couleurs chatoyantes de la francophonie à l’occasion de la Francophonie Mela 2025, un rendez-vous d’exception orchestré par l’Alliance Française de Delhi et l’Ambassade de France en Inde. Dans cette agora où les nations unies par la langue française ont déployé leurs âmes, le Haut-Commissariat du Togo en Inde s’est distingué par une participation empreinte de cœur et de stratégie. En effet, À travers un écrin savamment composé de mets, d’objets d’art et de tableaux évocateurs, le Togo a convié les visiteurs à une traversée immersive de son patrimoine, tout en esquissant les contours d’une ambition plus vaste : faire rayonner son identité bien au-delà des rivages de l’océan Indien.

Le Togo brille à la Francophonie Mela 2025 à Delhi, mettant en avant sa culture, sa cuisine et ses trésors cachés tout en tissant des liensLa Francophonie Mela 2025 : un patrimoine dévoilé avec panache

Sous les voûtes de cet événement, le stand togolais s’est érigé en véritable sanctuaire culturel, où chaque détail semblait murmurer une histoire. Les arômes envoûtants de la cuisine togolaise – ayimolou accompagné de sauces tomate épicées aux accents herbacés, ablo, botokoin beignets – ont titillé les sens, offrant une initiation gustative aux curieux. À leurs côtés, des sculptures finement ouvragées et des peintures aux teintes vibrantes dépeignant les merveilles du pays, telles que les eaux miroitantes du lac Togo ou les vertigineuses cascades de Kpalimé, ont capturé les imaginations. Ces témoignages d’un artisanat séculaire et d’une nature prodigue n’étaient pas de simples ornements : ils incarnaient l’essence d’une nation résolue à se faire connaître.

Cette mise en lumière répondait à un dessein clair, porté par l’agenda du Haut-Commissariat togolais en Inde : ériger la culture en étendard pour promouvoir le Togo. Au-delà des plaisirs des sens, les représentants togolais ont saisi cette tribune pour distiller des informations précieuses sur les attraits touristiques et les opportunités que recèle leur terre. Le public, mêlant diplomates des missions francophones, membres de la mosaïque indienne et visiteurs avides de découvertes, s’est vu offrir une clé d’entrée vers un Togo méconnu, loin des clichés réducteurs.

Une diplomatie qui s’épanouit dans l’échange

 

La Francophonie Mela 2025 n’a pas seulement été une célébration de la diversité ; elle a aussi servi de théâtre à une diplomatie feutrée, où le Togo a brillamment tiré son épingle du jeu. En conviant les regards à s’attarder sur ses richesses, le pays a subtilement pavé la voie à des dialogues plus profonds. Les interactions avec les autres missions francophones présentes ont esquissé des promesses de coopération, tandis que les échanges avec la communauté indienne ont semé les graines d’un intérêt naissant. Cette approche, où la culture se mue en levier d’influence, révèle une vision audacieuse : celle d’un Togo qui, par la douceur de son hospitalité, aspire à tisser des alliances durables.

Loin de se cantonner à une vitrine éphémère, cette participation s’inscrit dans une trame plus ample, où chaque sourire partagé, chaque question posée au stand togolais, devient un fil tendu vers l’avenir. Elle illustre avec éloquence que la grandeur d’une nation ne se mesure pas seulement à ses ressources, mais à sa capacité à enchanter et à inspirer.

Le Togo brille à la Francophonie Mela 2025 à Delhi, mettant en avant sa culture, sa cuisine et ses trésors cachés tout en tissant des liensFrancophonie Mela 2025 : un sillage aux horizons indéfinis

Alors que les lumières de la Francophonie Mela s’éteignent sur cette édition 2025, le Togo laisse derrière lui une empreinte délicate, mais tenace. Quel écho cette parenthèse culturelle trouvera-t-elle dans les mémoires ? Difficile de le prédire avec certitude. Pourtant, une évidence s’impose : en dévoilant ainsi ses trésors, le Togo a planté une graine d’intrigue dans l’esprit des visiteurs. En Inde, terre de contrastes et de curiosités, cette étincelle pourrait bien s’épanouir en un désir d’explorer davantage – un voyage vers Lomé, une collaboration artistique ou une rêverie inspirée par ces terres lointaines.

Et si l’histoire ne s’arrêtait pas là ? Car au-delà de cette journée, c’est une porte entrebâillée que le Togo offre au monde : celle d’un pays qui, fort de son passé, se tient prêt à écrire, avec ceux qui oseront s’en approcher, les chapitres d’un avenir aux contours encore insoupçonnés.

 

Les Émirats arabes unis et les États-Unis : un pacte colossal pour façonner l’avenir

Washington, 24 mars 2025 Dans un élan qui conjugue audace et prescience, les Émirats arabes unis ont paraphé un engagement d’une envergure sidérante : un investissement de 1400 milliards de dollars sur la prochaine décennie pour irriguer les terres fertiles de l’économie américaine. En effet, ce flot de capitaux, destiné à « accroître considérablement les investissements existants » dans les infrastructures d’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’énergie et l’industrie manufacturière, s’apparente à une manne providentielle, annoncée par un communiqué de la Maison-Blanche. Une alliance qui, sous ses atours économiques, dessine les contours d’un monde dans lequel la technologie devient le socle d’une puissance partagée.

Les Émirats arabes unis s'engagent à investir 1 400 milliards de dollars sur dix ans dans l'intelligence artificielle, les semi-conducteurs,Washington : la rencontre des titans

Par ailleurs, ce dessein ambitieux a pris forme le vendredi dernier lors de la visite à Washington du conseiller à la sécurité nationale émirati, Cheikh Tahnoon bin Zayed. Accueilli dans l’antre du pouvoir américain, il a croisé le fer avec le président Donald Trump et une constellation de hauts dignitaires. Mais ce n’était pas seulement les arcanes politiques qui bruissaient de cette rencontre : les titans de l’industrie, Satya Nadella de Microsoft, Jensen Huang de Nvidia, Jeff Bezos d’Amazon et Larry Fink de BlackRock, ont également prêté leur concours à ce sommet. De ces conciliabules est né un pacte qui transcende les frontières, unissant le sable doré des Émirats aux rêves d’innovation de l’Oncle Sam.

Un trésor aux multiples facettes

En outre, les 1400 milliards de dollars promis ne sont pas une simple pluie d’or jetée au hasard. Ils s’écouleront avec une précision d’orfèvre dans des domaines qui redéfinissent notre époque. L’intelligence artificielle, cette alchimie moderne capable de métamorphoser les données en savoir, recevra une infusion massive pour ériger des infrastructures à la mesure des ambitions globales. Les semi-conducteurs, ces cœurs pulsants de la révolution numérique, verront leur production dopée, consolidant une chaîne d’approvisionnement cruciale. L’énergie, nerf vital de toute avancée, bénéficiera d’un nouveau souffle, tandis que l’industrie manufacturière américaine renaîtra sous cette impulsion, tel un phénix aux ailes d’acier.

Les Émirats arabes unis  : une symbiose entre deux visions

Cet engagement s’inscrit dans une histoire plus longue, celle d’une coopération déjà florissante entre Abu Dhabi et Washington. Les Émirats, jadis perçus comme un royaume pétrolier, se réinventent en mécènes d’un futur technologique. Leur fonds souverain Mubadala, par exemple, a déjà insufflé des milliards dans des entreprises comme GlobalFoundries, troisième géant mondial des puces électroniques. De son côté, l’Amérique, avec son appétit insatiable pour l’innovation, trouve dans ce partenariat une nouvelle sève pour maintenir son hégémonie. Ensemble, ils tricotent une toile dans laquelle l’économie et la géopolitique s’entrelacent avec une rare harmonie.

Un écho mondial

L’onde de choc de cet accord dépasse les rivages des deux nations. En injectant une telle somme dans l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs, les Émirats s’érigent en architectes d’un ordre technologique mondial, rivalisant avec des puissances comme la Chine ou l’Union européenne. Leur pari sur l’énergie et la manufacture américaines, quant à lui, promet de redessiner les flux commerciaux et de galvaniser des emplois par milliers. C’est une danse audacieuse sur la scène internationale, où chaque pas compte, chaque dollar pèse.

Les Émirats arabes unis s'engagent à investir 1 400 milliards de dollars sur dix ans dans l'intelligence artificielle, les semi-conducteurs,  En somme, cet investissement est une promesse, un serment prêté à l’avenir, où deux nations, l’une née du désert, l’autre des vastes plaines, se jurent de bâtir un monde plus audacieux. Dans ce ballet d’ambitions, nul ne sait encore si les étoiles s’aligneront ou si les vents du destin souffleront en sens contraire. Mais une chose est sûre : sous ces cieux croisés, l’histoire s’écrit déjà, et ses derniers mots nous appartiennent encore.

 

Singapour et Togo : une alliance discrète mais prometteuse sur la scène mondiale

Dans un univers diplomatique où les projecteurs se braquent souvent sur les colosses, un murmure d’entente s’est élevé à Singapour, porteur d’un nouveau souffle. Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, et son homologue singapourien, le Dr Vivian Balakrishnan, ont uni leurs plumes pour signer un protocole d’accord (MOU), une feuille de route qui dessine les contours d’une coopération renforcée. Loin des éclats tapageurs, cet événement discret scelle un pacte d’amitié entre deux nations que tout semble opposer, mais que rapprochent une ambition pragmatique et une vision partagée du progrès.

Le ministre togolais Robert Dussey signe à Singapour un protocole d'accord avec son homologue, le Dr. Vivian Balakrishnan, pour renforcer Singapour et Togo :  un dialogue entre deux rives

Singapour, citadelle économique nichée au cœur de l’Asie du Sud-Est, et le Togo, perle ouest-africaine aux aspirations grandissantes, ont choisi de tisser un pont audacieux. Au menu de leurs échanges : la promotion des investissements et le développement industriel, deux domaines où le savoir-faire singapourien pourrait insuffler une nouvelle dynamique à l’économie togolaise. Robert Dussey, dans un élan de gratitude, a salué une réunion « très enrichissante », tandis que Vivian Balakrishnan a réaffirmé l’engagement de son pays à partager expériences et expertises. Ce dialogue, bien plus qu’un simple tête-à-tête, pose les jalons d’un partenariat auquel chacun apporte sa pierre à l’édifice d’un avenir prospère.

Singapour et Togo :  une complicité née dans l’ombre des Nations Unies

Par ailleurs, loin d’être un coup de foudre diplomatique, cette alliance puise ses racines dans une collaboration de longue date. Au sein des Nations Unies et du Forum des petits États, Singapour et le Togo ont appris à conjuguer leurs voix pour défendre les intérêts des nations modestes en taille, mais riches en détermination. Ces arènes internationales ont été le creuset d’une entente qui, aujourd’hui, s’émancipe des coulisses pour s’incarner dans des engagements tangibles. La visite de Robert Dussey à Singapour n’est pas une première rencontre, mais un pas décisif vers une relation qui gagne en épaisseur et en ambition.

Le ministre togolais Robert Dussey signe à Singapour un protocole d'accord avec son homologue, le Dr. Vivian Balakrishnan, pour renforcer Le protocole d’accord : un tremplin vers demain

En plus, la signature du MOU n’a rien d’un rituel creux. En instaurant des consultations bilatérales régulières entre les ministères des Affaires étrangères, cet accord offre un cadre inédit pour un dialogue constant. Pour Singapour, cette main tendue vers le Togo ouvre une fenêtre sur l’Afrique de l’Ouest, un continent en pleine métamorphose. Pour le Togo, elle promet un accès privilégié aux leçons d’un modèle de développement qui a transformé une île en puissance économique. Ce mécanisme, rare entre nations si éloignées, traduit une confiance mutuelle et une volonté de bâtir sur le long terme.

Un horizon à inventer

Au-delà des signatures et des promesses, cette rencontre invite à une méditation plus profonde : que peuvent accomplir deux pays, séparés par des océans, lorsqu’ils décident de marcher côte à côte ? Les « sincères remerciements » de Robert Dussey à l’équipe singapourienne résonnent comme une note d’espoir, un prélude à des projets encore en germe. Car si cette visite marque un jalon, elle n’est qu’une étape dans une aventure qui pourrait redessiner les contours de la coopération Sud-Sud.

Et tandis que les deux ministres échangent leurs derniers regards, une évidence s’impose : dans le grand théâtre des nations, ce sont parfois les duos les plus inattendus qui écrivent les pages les plus lumineuses. Singapour et le Togo, par leur audace, nous annoncent que l’avenir appartient à ceux qui osent tisser des liens là où d’autres ne voient que des distances.

 

Lomé et Singapour : le Ministre Robert Dussey accueilli à bras ouverts

C’est sous un ciel éclatant de promesses que Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, a foulé ce lundi le sol singapourien, accueilli par une vague de chaleur humaine qui transcende les simples politesses protocolaires. Le peuple et le gouvernement de Singapour ont déroulé un tapis d’honneur empreint de convivialité, miroir éclatant des relations exemplaires tissées entre ces deux nations aux horizons pourtant si éloignés. Ce séjour, bien plus qu’une visite officielle, s’est mué en une célébration vibrante d’une coopération patiemment tricotée au fil des ans.

Par ailleurs, le ministre togolais, dans un élan de fierté communicative, a partagé son expérience sur les réseaux sociaux avec des mots qui résonnent comme un hymne : « Je suis arrivé à Singapour avec mon passeport ordinaire et sans aucune formalité de visa. Je remercie le gouvernement singapourien pour la mise en œuvre effective de nos engagements depuis 10 ans. Les citoyens togolais peuvent rentrer à Singapour sans visa. Je suis fier du passeport togolais, fier d’être togolais, fier d’être africain. Vive la coopération entre nos deux pays ! » Cette déclaration, vibrante d’émotion, illustre une avancée historique : l’exemption de visa pour les Togolais, fruit mûr d’une décennie de dialogue et de confiance mutuelle.

Le ministre togolais Robert Dussey est chaleureusement accueilli à Singapour, marquant une décennie de coopération fructueuse  Lomé et Singapour : Une clé d’or pour ouvrir les portes de l’échange

En plus, l’exemption de visa n’est pas un simple détail administratif ; elle est une passerelle jetée entre deux mondes, un symbole tangible de l’amitié entre Lomé et Singapour. Pendant dix ans, les deux nations ont semé les graines d’un partenariat robuste, et cette mesure en est la floraison éclatante. Désormais, les Togolais peuvent franchir les frontières de cette cité-État d’Asie du Sud-Est sans entraves, une liberté qui galvanise les liens diplomatiques et allume des étincelles d’opportunités. Échanges culturels, collaborations économiques, ponts éducatifs : autant de perspectives qui s’éveillent sous cette nouvelle aurore.

Le passeport togolais : un sésame qui gagne ses lettres de noblesse

Au-delà de la facilité de déplacement, cette décision confère au passeport togolais une aura renouvelée sur l’échiquier international. Longtemps perçu comme un simple document, il devient aujourd’hui un étendard de reconnaissance, un laissez-passer vers des horizons prestigieux. Singapour, avec son économie florissante et son rayonnement mondial, offre ainsi une tribune inattendue à la petite nation ouest-africaine, lui permettant de s’affirmer avec une dignité retrouvée. Pour les entrepreneurs, les étudiants ou les curieux avides de découvertes, cette ouverture est une invitation à tisser des rêves au-delà des frontières.

 Lomé et Singapour : Vers un horizon partagé

La visite de Robert Dussey ne se limite pas à un instantané diplomatique ; elle s’inscrit dans une fresque plus vaste, celle d’une coopération appelée à s’épanouir. Entre le dynamisme technologique de Singapour et la position stratégique du Togo en Afrique de l’Ouest, les possibilités de synergies foisonnent. Commerce, innovation, éducation : les domaines où ces deux pays pourraient conjuguer leurs talents sont aussi nombreux que prometteurs. Ce séjour, marqué par des sourires et des mains tendues, pose les jalons d’un avenir sous lequel les citoyens des deux nations récolteront les fruits d’une entente féconde.

Et tandis que le ministre Dussey continue son périple, le parfum de cet accueil singapourien flotte encore dans l’air, comme une mélodie douce-amère. Car au-delà des accords et des poignées de main, c’est une leçon d’humanité qui s’écrit : celle de deux peuples qui, par-delà les océans, ont choisi de se regarder dans les yeux et de se dire « oui » à l’avenir. Dans ce monde souvent fracturé, cette alliance discrète, mais tenace est une lueur, un murmure d’espoir qui nous rappelle que les ponts, même les plus audacieux, tiennent bon lorsqu’ils reposent sur le socle solide de la confiance.

Au Togo, l’IVG : une épine dans le flanc de la justice et de la conscience collective

Au cœur du Togo, pays où les échos de la tradition résonnent encore dans les arcanes de la modernité, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) demeure une énigme brûlante, un nœud gordien que ni la loi ni la société ne parviennent pleinement à dénouer. Sous la férule de l’article 829 du Code pénal togolais, toute tentative de mettre fin à une grossesse – qu’elle repose sur l’usage de substances, d’instruments ou de divers artifices – est frappée d’une interdiction catégorique. Cette disposition, mise en lumière par la chronique hebdomadaire « Le saviez-vous ? » de la Police Nationale Togolaise, traduit une ambition claire : sanctuariser la vie naissante tout en refrénant les pratiques clandestines qui, trop souvent, se muent en tragédies silencieuses. Pourtant, dans cette muraille légale, trois brèches ont été ménagées, révélant les tensions profondes qui agitent le pays face à cette question.

IVG  : les failles d’une forteresse légale

La législation togolaise, dans un rare élan de pragmatisme, autorise l’IVG sous trois auspices distincts. D’abord, lorsque la grossesse, tel un couperet suspendu, menace la vie ou la santé de la femme qui la porte, le recours à l’interruption devient licite. Ensuite, si cette grossesse naît des cendres d’un viol ou d’un inceste – violences qui lacèrent l’âme autant que le corps –, la loi offre une échappatoire à la victime. Enfin, lorsqu’un praticien discerne, avec une quasi-certitude, qu’un mal implacable frappera l’enfant à naître, rendant son existence vouée à la souffrance, l’avortement est toléré. Ces dérogations, aussi circonscrites soient-elles, esquissent une tentative de concilier l’inconciliable : la défense de la vie et la reconnaissance de situations où la poursuite d’une grossesse confine à l’inhumain.

Une répression aux allures de glaive

L’article 830 du Code pénal ne ménage aucun répit à ceux qui bravent cet interdit. Qu’il s’agisse de la femme elle-même, du géniteur ou d’un tiers ayant prêté main-forte ou fourni les moyens prohibés, tous s’exposent à un châtiment rigoureux : une réclusion de six mois à deux ans, assortie d’une amende oscillant entre 500 000 et 2 000 000 de francs CFA. Ces peines, d’une sévérité qui ne souffre aucune ambiguïté, visent à ériger un rempart contre un fléau qui, lorsqu’il échappe aux regards, se teinte de sang et de désespoir. Mais ce glaive répressif, s’il intimide, parvient-il réellement à éradiquer les racines d’un mal que la clandestinité ne fait qu’amplifier ?

Le péril clandestin : quand la loi pousse au précipice

Car la réalité, âpre et indocile, défie les édits de Lomé. Malgré la menace des geôles et des amendes, des femmes, acculées par le désespoir ou la nécessité, se risquent à des pratiques hors des sentiers balisés de la médecine. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sonne l’alarme : les avortements clandestins, menés dans l’ombre par des mains inexpertes ou à coups de remèdes hasardeux, figurent parmi les fléaux qui fauchent les vies maternelles à travers le continent africain. Au Togo, ce tableau n’est que trop familier. Ces femmes, souvent abandonnées à leur sort, paient un tribut exorbitant à une législation qui, en voulant protéger, finit par exposer.

IVG  : un choc des âmes et des idéaux

Le débat qui en découle transcende les seules lignes du Code pénal. Pour les tenants des droits reproductifs, ce carcan juridique, aussi bien intentionné soit-il, se révèle une entrave mortifère, un corset qui étouffe les aspirations à l’autonomie des femmes. Ils plaident pour une refonte audacieuse, où la santé primerait sur la sanction, où l’encadrement médical dissiperait les ombres de la clandestinité. À l’opposé, les défenseurs de la vie naissante avancent un credo inébranlable : « Un enfant reste un enfant, peu importe les circonstances de sa conception », une maxime qui résonne comme un appel à préserver l’innocence à tout prix, sauf lorsque la maladie ou la détresse maternelle transforment cette vie en calvaire annoncé.

Quel horizon pour le Togo ?

Ainsi se dresse le Togo, à la croisée des vents contraires, sommé de trancher un dilemme qui n’offre nulle réponse aisée. Comment honorer la dignité de la vie sans sacrifier celle des femmes qui la portent ? Comment ériger une société dans laquelle la loi ne soit pas un couperet, mais un bouclier ? Les appels à une réforme plus clémente se heurtent à la crainte d’un relâchement moral, tandis que le statu quo perpétue un cycle de souffrance que nul ne peut ignorer. Peut-être la clé réside-t-elle ailleurs : dans une éducation qui éclaire, une prévention qui désamorce, un soutien qui console. Mais pour l’heure, le pays vacille, suspendu entre ses racines et ses aspirations, laissant à chacun cette interrogation lancinante : jusqu’où la loi peut-elle dicter la conscience sans trahir l’humanité qu’elle prétend servir ?

La grippe aviaire H5N1 frappe à nouveau le Togo

Dans une nation où l’élevage avicole constitue un pilier économique et social pour nombre de foyers, le Togo se trouve une fois encore confronté à l’ombre menaçante de la grippe aviaire. Le ministère en charge des ressources animales a révélé, le 20 mars dernier, une résurgence du virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1, détecté dans trois élevages stratégiques nichés à Adjengré (Sotouboua), Anyron Kopé (Vo) et Kouloumdè (Tchaoudjo). Confirmée par des analyses rigoureuses menées au laboratoire central vétérinaire de Lomé, cette épizootie met en péril plus de 6 500 volatiles, parmi lesquels des poules pondeuses, des poulets de chair et des poules locales. Face à cette crise, les autorités ont déployé un arsenal de mesures drastiques, oscillant entre rigueur sanitaire et soutien aux éleveurs, tout en ravivant le spectre des précédents épisodes de 2022.

Grippe aviaire H5N1  : une contamination aux répercussions immédiates

Les foyers d’infection, disséminés dans des zones rurales à forte vocation avicole, ont révélé l’ampleur de la menace. À Adjengré, Anyron Kopé et Kouloumdè, ce ne sont pas moins de 6 500 têtes de volailles qui se trouvent au cœur de cette tempête sanitaire, touchant une diversité d’espèces essentielles à la subsistance des éleveurs et à l’approvisionnement des marchés locaux. Les analyses, menées avec une précision scientifique par le laboratoire de Lomé, ont levé le voile sur la présence du H5N1, un pathogène redouté pour sa virulence et sa capacité à décimer des cheptels entiers en un temps record. Cette découverte a sonné l’alarme, précipitant une réponse aussi rapide qu’implacable.

Des mesures radicales pour endiguer l’épizootie

Conformément au plan opérationnel de riposte, les autorités togolaises ont opté pour une stratégie d’éradication sans compromis. Les autorités ont ordonné l’abattage total des volailles dans les élevages infectés et leurs zones tampons, définies par un rayon de trois kilomètres. Elles ont ensuite procédé à la destruction des carcasses, des produits dérivés et du matériel d’élevage. Une désinfection méticuleuse des sites a clos cette première phase d’intervention, visant à anéantir toute trace du virus. Parallèlement, un verrouillage strict a été imposé aux cantons d’Adjengré, d’Anyron Kopé et de Komah : interdiction des déplacements de volailles, de leurs sous-produits ainsi que des aliments et équipements avicoles. Les marchés de volailles et les provenderies, poumons économiques de ces localités, ont été condamnés à un mois de fermeture, une décision aussi audacieuse que lourde de conséquences pour les acteurs de la filière.

Grippe aviaire H5N1 : une main tendue aux éleveurs sinistrés

Conscient des sacrifices exigés, le ministre Damehame Yark a tenu à apaiser les inquiétudes des éleveurs en promettant une indemnisation. « Une compensation sera accordée à ceux dont les animaux seront abattus et détruits par les services vétérinaires, selon la grille en vigueur », a-t-il assuré. Cette mesure, bien que salvatrice pour les exploitants frappés de plein fouet, ne saurait effacer l’amertume d’une perte brutale. Elle s’inscrit néanmoins dans une volonté affichée de l’État de concilier impératifs sanitaires et préservation du tissu économique local, un équilibre délicat dans un contexte de crise.

Un passé qui résonne encore

Ce n’est pas la première fois que le Togo doit affronter ce fléau. En janvier 2022, des cas confirmés de grippe aviaire avaient déjà secoué le pays, laissant derrière eux des leçons à méditer et des cicatrices à panser. Cette récurrence, à peine deux ans plus tard, interroge la robustesse des mécanismes de prévention et la persistance de facteurs favorisant la réapparition du virus. Ports d’entrée mal surveillés, pratiques d’élevage vulnérables ou migrations d’oiseaux sauvages : les hypothèses abondent, mais les réponses demeurent en suspens.

Vers un avenir sous haute surveillance

Cette nouvelle flambée du H5N1 place le Togo à la croisée des chemins. Si les mesures actuelles témoignent d’une réactivité louable, elles ne sauraient masquer les défis qui pointent à l’horizon. Comment renforcer la biosécurité sans asphyxier une filière déjà fragilisée ? Quels enseignements tirer pour que ce scénario ne se mue pas en une litanie sans fin ? La grippe aviaire, loin de n’être qu’une péripétie conjoncturelle, s’impose comme un miroir tendu aux capacités d’anticipation et de résilience d’une nation. Entre vigilance accrue et solidarité renforcée, l’avenir de l’aviculture togolaise reste une page à écrire, suspendue aux choix d’aujourd’hui et aux incertitudes de demain.

 

La lutte contre la tuberculose : un combat mondial à intensifier

Ce 24 mars marque la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (TB), une occasion cruciale de sensibiliser le public à une maladie infectieuse qui, bien que souvent reléguée au second plan dans les consciences collectives, demeure une menace majeure pour la santé publique mondiale. Causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis, la tuberculose affecte principalement les poumons et se transmet par voie aérienne lorsque les personnes infectées toussent, éternuent ou projettent des gouttelettes dans l’air.

Si elle est évitable et traitable, elle continue pourtant de tuer des millions de personnes chaque année. À l’heure où le monde célèbre les avancées médicales et technologiques, pourquoi cette maladie persiste-t-elle, et que pouvons-nous faire pour y mettre un terme ?

Les causes profondes de la persistance de la tuberculose

Malgré les progrès scientifiques, la tuberculose reste l’une des principales causes de mortalité d’origine infectieuse dans le monde, surpassant même le VIH/SIDA dans certains contextes. Plusieurs facteurs expliquent cette résilience inquiétante. Tout d’abord, la pauvreté et les inégalités sociales jouent un rôle déterminant. Les populations vivant dans des conditions précaires, notamment dans les pays à faible revenu, sont davantage exposées en raison de la malnutrition, du surpeuplement et d’un accès limité aux soins de santé. Ces conditions affaiblissent le système immunitaire et favorisent la propagation de la bactérie.

Ensuite, l’émergence de souches résistantes aux médicaments constitue un défi majeur. La tuberculose multirésistante (TB-MR), qui ne répond pas aux traitements standards comme l’isoniazide et la rifampicine, est en augmentation. Cette situation est souvent liée à une mauvaise observance des traitements, qui sont longs (pouvant durer jusqu’à six mois ou plus) et parfois accompagnés d’effets secondaires pénibles. Dans certains cas, les systèmes de santé fragiles échouent à garantir un suivi rigoureux des patients, permettant ainsi à la maladie de muter et de devenir plus redoutable.

Enfin, le manque de sensibilisation et de financement freine les efforts de prévention. Dans de nombreuses régions, la tuberculose est encore stigmatisée, ce qui dissuade les individus de chercher un diagnostic ou un traitement. Par ailleurs, les fonds alloués à la recherche et aux campagnes de vaccination, comme celle du BCG, restent insuffisants face à l’ampleur du problème.

Des conséquences humaines et économiques dramatiques

Les répercussions de la tuberculose vont bien au-delà de la sphère médicale. Sur le plan humain, elle arrache des vies et brise des familles, touchant particulièrement les adultes dans la force de l’âge, souvent piliers économiques de leurs communautés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense des millions de cas chaque année. Bien que les traitements aient réduit le taux de mortalité, la maladie continue de tuer des centaines de milliers de personnes, notamment dans les pays en développement.

Sur le plan économique, la tuberculose représente un fardeau colossal. Les coûts directs (hospitalisations, médicaments) et indirects (perte de productivité, absentéisme) pèsent lourdement sur les systèmes de santé et les économies nationales. Dans les régions où la maladie est endémique, elle perpétue un cercle vicieux de pauvreté : les individus malades ne peuvent plus travailler, leurs familles s’endettent et les enfants abandonnent souvent l’école pour subvenir aux besoins du foyer.

À cela s’ajoute un impact sociétal moins visible, mais tout aussi grave : la stigmatisation. L’ostracisme envers les personnes atteintes de tuberculose aggrave leur isolement et complique leur réintégration après la guérison. Il est essentiel de ne pas sous-estimer cette dimension psychologique et sociale dans l’évaluation des conséquences globales de la maladie.

Des solutions pour en finir avec la tuberculose

Face à ce tableau sombre, il est impératif d’agir avec détermination. La bonne nouvelle est que la tuberculose peut être prévenue et guérie, à condition de mettre en place des stratégies efficaces. Premièrement, il est essentiel d’améliorer l’accès aux soins, en particulier dans les zones rurales et défavorisées. Cela passe par la construction d’infrastructures médicales, la formation de personnels de santé et la distribution gratuite ou à faible coût des médicaments antituberculeux.

Deuxièmement, la lutte contre la tuberculose multirésistante nécessite une approche globale. Les gouvernements et les organisations internationales doivent investir dans le développement de nouveaux traitements et vaccins plus performants que le BCG, qui offre une protection limitée contre les formes pulmonaires chez les adultes. Parallèlement, des campagnes éducatives doivent encourager les patients à suivre leur traitement jusqu’au bout, tout en réduisant les effets secondaires grâce à des innovations pharmaceutiques.

Troisièmement, la sensibilisation doit devenir une priorité. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, des initiatives comme des dépistages gratuits, des conférences et des messages médiatiques peuvent changer les perceptions et inciter les populations à agir. Les leaders communautaires et les influenceurs ont également un rôle à jouer pour briser les tabous et promouvoir une culture de solidarité envers les malades.

Enfin, un effort financier accru est indispensable. Les Nations unies ont fixé des objectifs ambitieux pour éradiquer la tuberculose d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Cela exige une mobilisation des États, des ONG et du secteur privé pour combler le déficit de financement, estimé à plusieurs milliards de dollars par an.

Un défi à notre portée

La tuberculose n’est pas une fatalité. En ce 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose nous rappelle que des outils existent pour vaincre cette maladie, mais que leur mise en œuvre dépend de notre volonté collective. Les causes de sa persistance (pauvreté, résistances bactériennes, manque de moyens) sont complexes, mais pas insurmontables. Ses conséquences, qu’elles soient humaines, économiques ou sociales, nous obligent à agir sans délai. En investissant dans la prévention, la recherche et l’éducation, nous pouvons non seulement sauver des vies, mais aussi bâtir un avenir dans lequel la tuberculose ne sera plus qu’un souvenir. L’heure est à l’action : mettons-y un terme, ensemble.

Une nouvelle ère de coopération entre le Togo et le Cambodge : vers une alliance commerciale stratégique

Dans un contexte mondial où les partenariats économiques gagnent en importance, une rencontre significative a récemment réuni Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, et Cham Nimu, ministre du Commerce du Cambodge. Cet échange, empreint de pragmatisme et d’ambition, a mis en lumière une volonté commune : dynamiser les relations commerciales entre ces deux nations éloignées géographiquement, mais unies par des objectifs partagés. L’enjeu principal est de faire du Togo, grâce à son port autonome de Lomé, la porte d’entrée privilégiée du commerce cambodgien en Afrique de l’Ouest.

Le Togo et le Cambodge renforcent leur coopération commerciale, en s'appuyant sur le port de Lomé comme hub stratégique en Afrique de l'Ouest.Un engagement pour stimuler les échanges

Au cours de cette réunion, les deux ministres ont convenu de favoriser les contacts entre les secteurs privés togolais et cambodgien. L’objectif est double : améliorer la qualité des produits échangés et augmenter le volume des transactions commerciales. Cette coopération s’appuie sur une vision stratégique où les entreprises des deux pays joueront un rôle clé en tissant des liens directs et durables. Pour le Togo, cette initiative s’inscrit dans une politique d’ouverture économique, tandis que le Cambodge cherche à diversifier ses débouchés à l’international.

Le port de Lomé, déjà un acteur majeur dans la région ouest-africaine, est au cœur de ce projet. Modernisé et stratégiquement situé, il pourrait accueillir des produits phares du Cambodge, comme le textile ou le riz, tout en offrant en retour des ressources togolaises telles que le cacao ou les matières premières agricoles. Cette dynamique pourrait renforcer les économies des deux pays et consolider leurs positions respectives sur la scène mondiale.

Le Togo et le Cambodge : une ambition aux multiples facettes

Pour le Togo, devenir le hub du commerce cambodgien en Afrique de l’Ouest représente une opportunité majeure. Le port de Lomé, qui dessert également les pays enclavés voisins comme le Mali ou le Niger, pourrait voir son influence croître, attirant investissements et partenaires. Du côté cambodgien, cette ouverture vers l’Afrique offre une chance d’explorer de nouveaux marchés, loin des circuits asiatiques traditionnels, et de tirer parti du savoir-faire logistique togolais.

Cependant, ce projet ambitieux n’est pas sans défis. Les différences réglementaires, les barrières logistiques et la nécessité d’adapter les pratiques commerciales aux réalités des deux continents pourraient ralentir sa mise en œuvre. Pourtant, l’engagement affiché par Robert Dussey et Cham Nimu témoigne d’une détermination à surmonter ces obstacles, avec pour horizon une coopération bénéfique.

Le Togo et le Cambodge renforcent leur coopération commerciale, en s'appuyant sur le port de Lomé comme hub stratégique en Afrique de l'Ouest.Vers un avenir à écrire

Cette rencontre marque un pas décisif dans les relations entre le Togo et le Cambodge, deux nations aux trajectoires distinctes, mais complémentaires. Si les bases d’une alliance commerciale solide sont posées, son succès dépendra de la capacité des acteurs à transformer ces promesses en actions concrètes. Alors que Lomé et Phnom Penh se projettent dans ce partenariat, une interrogation subsiste : cette initiative deviendra-t-elle un modèle de solidarité entre l’Afrique et l’Asie, ou restera-t-elle une ambition en quête de réalisation ? L’avenir, seul juge en la matière, apportera la réponse.