Le Togo lance sa campagne soja 2025-2026

Face aux défis du marché mondial, le Togo mise sur la structuration de sa filière soja pour stimuler la compétitivité agricole. La campagne 2025-2026 s’ouvre avec des mécanismes de régulation, un prix plancher négocié et des objectifs de production ambitieux, dans une logique de sécurisation des revenus et d’attractivité des investissements.

 

Lomé, 27 octobre 2025 – Le gouvernement togolais, en concertation avec les principaux acteurs de la filière soja, a officiellement lancé la saison de commercialisation 2025-2026. Ce démarrage marque une étape stratégique pour un secteur vital de l’économie nationale, qui fait également vivre des milliers d’agriculteurs, d’industriels et de négociants répartis sur l’ensemble du territoire.

 

Des conventions inédites pour structurer la filière soja

 

Lors d’une cérémonie tenue dans la capitale, les représentants des chaînes de production, de transformation et d’exportation ont signé des conventions inédites, destinées à structurer la campagne à venir. Ces engagements contractuels visent ainsi  à renforcer la fluidité des échanges et à offrir une meilleure prévisibilité aux opérateurs du secteur.

 

Un prix plancher pour stabiliser le marché

 

Parmi les mesures phares figure l’instauration d’un tarif d’acquisition unifié pour le soja brut, fixé à 220 francs CFA le kilogramme. Ce prix plancher, fruit d’une négociation collective, entend prémunir les producteurs locaux contre les soubresauts du marché mondial. Par ailleurs, l’objectif de mise sur le marché est ambitieux : 200 000 tonnes, un volume qui témoigne de la confiance placée dans les capacités productives nationales.

 

Traçabilité et contrôle : des garde-fous pour l’équité

 

Pour garantir une équité renforcée, des outils de suivi rigoureux ont été déployés. En effet , protocoles de traçabilité, mécanismes de contrôle : tout est mis en œuvre pour préserver les marges des acteurs et améliorer la gouvernance de la filière. « Ces garde-fous sont essentiels pour bâtir une agriculture résiliente et inclusive », a souligné un responsable du ministère de l’Agriculture, présent à l’événement.

 

Une stratégie offensive malgré la conjoncture

 

Malgré une conjoncture internationale morose, les autorités togolaises maintiennent une posture offensive. La stratégie repose sur la consolidation des échanges domestiques, l’attraction de capitaux nouveaux et une montée en puissance progressive des rendements. À moyen terme, l’ambition est également manifeste : tripler la production pour atteindre 500 000 tonnes par an, érigeant le soja en moteur de l’économie rurale.

 

Le soja togolais à la conquête de nouveaux marchés

Ce lancement dépasse le cadre administratif : il incarne la volonté du Togo de positionner son agriculture sur l’échiquier mondial. Face à une demande croissante pour des produits durables et traçables, le soja togolais pourrait bien conquérir de nouveaux marchés à l’export, tout en renforçant son ancrage dans le tissu socio-économique national.

Reste à voir si ces engagements tiendront face aux aléas climatiques et aux incertitudes commerciales. Pour l’heure, les plaines de la savane togolaise bruissent déjà d’une énergie nouvelle, portée par l’espoir d’une campagne fructueuse.

 

Togo : Yawa Djigbodi Tsègan prend les rênes de l’OTR

Lomé, 24 octobre 2025 – Une nouvelle page s’ouvre à l’Office Togolais des Recettes (OTR), institution clé dans la mobilisation des ressources fiscales du pays. En effet, ce vendredi, lors d’une cérémonie officielle au siège de l’OTR, Yawa Djigbodi Tsègan a été investie au poste de Commissaire générale, succédant à Philippe Kokou Tchodiè, appelé à d’autres fonctions au sein de l’administration. Une transition orchestrée dans un climat de continuité et d’optimisme.

Une passation placée sous le sceau de la réforme

La cérémonie, présidée par le ministre des Finances et du Budget, Georges Essowè Barcola, a réuni le président du Conseil d’administration de l’OTR et une délégation de hauts responsables. Dans son allocution, le ministre a salué une nomination stratégique :
« Cette désignation s’inscrit dans une vision claire : renforcer l’efficacité et la transparence pour un Togo en marche », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la volonté du gouvernement de rapprocher l’administration fiscale des citoyens.

Par ailleurs, des discours inspirants, un bilan des réformes récentes et un appel à l’unité face aux défis budgétaires ont rythmé la journée. Les participants ont salué le mandat de Philippe Tchodiè, qui a marqué l’institution par la digitalisation des procédures fiscales et l’élargissement de l’assiette contributive.

Yawa Djigbodi Tsègan : une experte aguerrie pour piloter l’OTR

 

Fiscaliste de renom et figure politique d’envergure – ancienne présidente de l’Assemblée nationale –, Yawa Djigbodi Tsègan arrive avec une solide expérience en gouvernance et en stratégie budgétaire. Son parcours, jalonné de réformes législatives et d’initiatives en matière de recettes publiques, la positionne idéalement pour impulser une nouvelle dynamique à l’OTR.

« Mon engagement portera sur l’excellence du service aux usagers et sur une mobilisation accrue des ressources au profit du développement inclusif », a-t-elle affirmé, promettant une administration fiscale plus innovante, plus humaine et plus accessible.

Dans un contexte où le Togo mise sur des investissements massifs dans les infrastructures et l’agriculture, cette nomination apparaît comme un levier stratégique. L’OTR, en charge de la collecte des impôts et taxes, est aussi appelée à jouer un rôle central dans le financement du Plan National de Développement.

À Lomé, Yawa Djigbodi Tsègan succède à Philippe Tchodiè à la tête de l’OTR. Une nomination stratégique pour renforcer la performance fiscale et accompagner les ambitions économiques du Togo. À Lomé, Yawa Djigbodi Tsègan succède à Philippe Tchodiè à la tête de l’OTR. Une nomination stratégique pour renforcer la performance fiscale et accompagner les ambitions économiques du Togo.

Une fiscalité en mutation

 

Ce changement à la tête de l’OTR dépasse le cadre administratif : il incarne aussi l’ambition d’un État en quête de performance et d’équité fiscale dans un monde post-pandémie. Face aux enjeux de digitalisation, de lutte contre l’évasion fiscale et de simplification des démarches, Mme Tsègan pourrait catalyser une nouvelle vague de réformes.

En somme, l’enjeu est double : accroître les recettes tout en allégeant les contraintes pour les usagers. Pour l’heure, l’OTR entame un nouveau chapitre, avec à sa tête une dirigeante aguerrie, prête à conduire l’institution vers des horizons plus prospères.

À Lomé, nous, contribuables, attendons les premiers signaux de cette transition.

 

Togo : la météo agricole passe en mode haute précision

Lomé, 24 octobre 2025 – Dans un pays où plus de 60 % de la population dépendent de l’agriculture, les caprices du climat peuvent tout balayer en un instant. Sécheresses prolongées, pluies diluviennes : le changement climatique frappe durement les terres togolaises. Pour y faire face, le Fonds de Soutien à la Résilience et à la Productivité (FSRP) accélère le déploiement de systèmes d’alerte météo. En dotant l’Agence Nationale de la Météorologie (ANAMET) d’équipements de pointe, le programme veut transformer chaque smartphone en baromètre de précision, et chaque agriculteur en stratège du climat.

Des données en or pour des récoltes plus sûres

 

Imaginez un cultivateur de maïs à Kara recevant, avant l’aube, un message précis sur les pluies attendues. Ce n’est plus un rêve technologique : c’est le quotidien que promet le FSRP. En investissant massivement dans l’ANAMET, le projet érige l’agence en véritable bouclier climatique. Objectif : fournir à tous les acteurs de la filière – planteurs, coopératives, transformateurs – des bulletins agroclimatiques actualisés, diffusés via des applications et plateformes numériques mêlant ainsi  prévisions et conseils pratiques.

Par ailleurs, ces investissements ne se limitent pas à moderniser les serveurs : ils repensent toute la chaîne, des capteurs au sol jusqu’aux alertes personnalisées. Résultat : des décisions agricoles plus éclairées, une meilleure résilience face aux aléas, et des pertes évitées.

Le Togo modernise sa météo agricole grâce au FSRP et à l’ANAMET : satellites, stations mobiles et alertes vocales pour renforcer la résilience des fermiers face au climat.

Satellites et stations : la météo au centimètre près

 

Parmi les avancées majeures, l’installation d’une antenne dédiée à la réception d’images satellitaires marque un tournant. Fini les approximations : l’ANAMET capte désormais des flux en haute définition, analysés par des algorithmes capables de modéliser les évolutions climatiques avec une finesse inédite. Cartes micro-régionales, prévisions d’inondations ou de gel : les alertes gagnent en précision, parfois avec plusieurs jours d’avance.

Et ce n’est qu’un début. Une flotte de stations météo mobiles, fraîchement acquise, s’apprête à être déployée dans les zones agricoles stratégiques. Ces balises high-tech mesureront en continu température, humidité et vents locaux. Pour les riziculteurs de la vallée du Mono ou les producteurs de cacao dans les Plateaux, c’est une révolution : adapter l’irrigation ou les semis en temps réel devient enfin possible.

Le Togo modernise sa météo agricole grâce au FSRP et à l’ANAMET : satellites, stations mobiles et alertes vocales pour renforcer la résilience des fermiers face au climat.

La météo dans la poche : voix, texte et impact

 

Là où le bât blesse souvent, c’est dans la transmission. Le FSRP corrige le tir en relançant le Système d’Information Hydro-Agro-Météorologique (SIHAM). Ce réseau envoie désormais des flashs météo directement sur les téléphones des agriculteurs : un SMS concis pour le prévisionnel du jour, ou un appel vocal en langue locale détaillant les risques. Priorité aux Zones Aménagées pour l’Agriculture et l’Agroalimentaire (ZAAP), mais l’outil rayonne bien au-delà, atteignant les exploitations les plus reculées.

Pour des milliers de productrices et producteurs, souvent sans accès à Internet ou à l’écrit, c’est une première. « C’est comme avoir un expert du ciel dans la poche », résume un responsable du projet. Un changement qui pourrait aussi éviter des pertes annuelles estimées à plusieurs millions de dollars.

Des bâtiments rénovés pour une ambition durable

 

Au-delà des outils, le FSRP mise sur la pérennité. Les centres météo régionaux sont rénovés : toitures refaites, laboratoires modernisés, et même le siège de Lomé affiche une façade rajeunie. Ces chantiers ne sont pas cosmétiques : ils garantissent une veille opérationnelle 24h/24, avec des équipes formées pour exploiter les nouvelles technologies.

L’ANAMET entre ainsi dans une nouvelle ère : celle d’un service public réactif, décentralisé, et ancré dans les réalités rurales. Fini les pannes en pleine saison des pluies, fini les bulletins en retard : place à l’efficacité, dans un pays où l’improvisation n’a plus sa place.

Planifier mieux, récolter plus

 

Chaque printemps, l’ANAMET orchestre un ballet prévisionnel avec les experts agricoles et les ministères. Grâce au FSRP, ces bulletins saisonniers gagnent en précision : modélisations affinées, diffusion accélérée via radio et applications, et une portée qui touche aussi bien les décideurs que les villageois.

Aujourd’hui, l’ANAMET n’est plus un observatoire distant : c’est le pilier de la stratégie climatique du Togo, au chevet d’un secteur vital. Ce partenariat public-privé prouve qu’avec des investissements technologiques ciblés – capteurs, données, diffusion intelligente – on peut non seulement encaisser les chocs climatiques, mais les transformer en leviers de croissance verte.

Pour les fermiers togolais, c’est un horizon plus clair : moins de ruines après la tempête, plus de paniers remplis. En définitive, pour le continent, c’est un modèle à suivre, démontrant que les nouvelles technologies, mises au service de la terre, peuvent verdir l’avenir.

 

Kara : Confluences Femmes, la musique au service de l’émancipation

Kara, 24 octobre 2025 – L’Université de Kara s’est transformée ces derniers jours en véritable laboratoire créatif, accueillant la sortie de résidence du programme Confluences Femmes / Le Challenge des Talents. Portée par l’organisation Fanga et l’Institut Français du Togo, cette initiative dédiée à l’empowerment artistique féminin a ouvert ses portes le 22 octobre, dans une atmosphère vibrante et résolument engagée. Au cœur de ce rendez-vous : la création musicale comme vecteur de dialogue et de transformation sociale.

 Programme Confluences Femmes : une ouverture inspirante, entre solennité et engagement

 

La cérémonie inaugurale, tenue dans l’intime salle Indian Corner de l’université, a été marquée par l’intervention du professeur Boussanlègue Tchable, vice-président de l’établissement. Devant un public mêlant artistes, étudiants et professionnels, il a souligné l’importance de tels espaces pour dynamiser la scène culturelle du Nord-Togo. « Ces initiatives tissent des liens durables entre éducation, art et développement », a-t-il affirmé, posant ainsi les jalons d’un programme conçu pour révéler les vocations féminines dans un univers encore trop masculin.

Pensée comme une résidence artistique collaborative, cette rencontre s’inscrit par ailleurs  dans une dynamique franco-togolaise féconde. Fanga Organisation, reconnue pour ses projets innovants, et l’Institut Français, partenaire historique des échanges culturels, conjuguent leurs expertises pour offrir un cadre propice à l’éclosion de talents.

À Kara, le programme Confluences Femmes célèbre la créativité musicale féminine à travers une résidence artistique franco-togolaise. Trois jours d’ateliers, de rencontres et un concert final pour révéler les talents et promouvoir l’inclusion.

Trois jours d’immersion : entre technique, création et réseau

 

Durant trois jours, les participantes – sélectionnées pour leur potentiel et leur engagement – ont exploré les multiples facettes de la création musicale. Des masterclasses sur les techniques vocales aux ateliers de production contemporaine, chaque session a en effet été pensée pour affiner les compétences et stimuler l’expression artistique. En plus , les temps de networking ont permis de tisser des liens professionnels solides, essentiels pour évoluer sur la scène internationale.

Ce format hybride, mêlant pratique intensive et réflexion collective, vise à outiller ces créatrices pour qu’elles s’imposent dans un écosystème artistique exigeant. À Kara, ville universitaire en pleine effervescence, ces échanges résonnent comme un manifeste pour l’inclusion, où les voix féminines – togolaises comme françaises – enrichissent aussi le paysage musical global.

Une clôture en musique : le concert de la transmission

 

Le programme s’achève ce vendredi 24 octobre sur une note festive et fédératrice. Un concert acoustique gratuit, ouvert à tous, mettra en lumière les fruits de cette résidence. À l’affiche : Ralycia, étoile montante de la scène togolaise, et Dyranne, artiste française au timbre singulier. Ensemble, elles incarnent le duo transfrontalier au cœur du projet, mêlant ainsi rythmes traditionnels et sonorités modernes dans un voyage musical inédit.

Ce concert ne se veut pas seulement une célébration : il incarne aussi l’esprit de Confluences Femmes, un défi lancé aux stéréotypes, une passerelle entre les cultures, et une invitation à rêver plus grand.

À Kara, le programme Confluences Femmes célèbre la créativité musicale féminine à travers une résidence artistique franco-togolaise. Trois jours d’ateliers, de rencontres et un concert final pour révéler les talents et promouvoir l’inclusion.

 Programme Confluences Femmes : un souffle nouveau pour la scène togolaise

 

Alors que le Togo affirme sa place sur la carte culturelle africaine, des initiatives comme celle-ci tracent la voie. En soutenant l’émergence de femmes musiciennes, Confluences Femmes ne forme pas seulement : elle inspire, elle engage, elle transforme. Tandis que les dernières notes s’éteindront ce soir à Kara, l’écho de ces voix continuera de résonner, porteur d’une scène musicale plus inclusive et rayonnante.

Pour les artistes, c’est le début d’une aventure. Pour le public, une invitation à vibrer ensemble, au rythme d’un avenir plus juste et plus harmonieux.

 

Nana Konadu Agyeman-Rawlings, ex-Première dame : fin d’une ère au Ghana

Accra, 24 octobre 2025 – Le Ghana pleure l’une de ses grandes voix. Nana Konadu Agyeman-Rawlings, militante infatigable pour l’égalité des genres et épouse de l’ancien président Jerry Rawlings, s’est éteinte jeudi 23 octobre à Accra, à l’âge de 76 ans. Figure de proue du combat pour les droits des femmes, elle laisse derrière elle un legs politique et social qui a également  façonné l’histoire contemporaine du pays.

 

Nana Konadu Agyeman-Rawlings : une vie dédiée à l’émancipation féminine

 

Née en 1948, dans un Ghana encore marqué par l’empreinte coloniale, Nana Konadu s’est imposée dès ses débuts comme une voix singulière dans un paysage politique dominé par les hommes. Aux côtés de Jerry Rawlings, président de 1981 à 2001, elle ne s’est jamais contentée d’un rôle d’épouse effacée. En 1982, elle fonde le Mouvement des femmes du 31 décembre (DWM), qui deviendra aussi  un levier majeur d’autonomisation pour des milliers de Ghanéennes.

Sous son impulsion, le Ghana devient en 1991 le premier pays au monde à ratifier la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. « Elle n’était pas seulement la Première dame, elle était une architecte du progrès social », témoigne une ancienne collaboratrice du DWM. En effet, son action a ouvert la voie à une nouvelle génération de femmes leaders.

 

Une audace politique sans précédent

 

Femme de convictions, Nana Konadu ne s’est pas arrêtée aux sphères sociales. En 2009, elle accède à la vice-présidence du Congrès national démocratique (NDC), avant de fonder en 2011 le Parti national démocratique (NDP), avec une ambition de refondation progressiste. En 2016, elle entre dans l’histoire en devenant la première femme candidate à la présidence du Ghana, brisant  ainsi les plafonds de verre et inspirant bien au-delà des frontières nationales.

Entrepreneure accomplie, elle investit dans l’agroalimentaire et les médias, convaincue que l’autonomie économique est la clé de l’émancipation. Ses discours, souvent enflammés, portaient une conviction forte : « Le pouvoir n’est pas un privilège masculin, mais un droit partagé. »

 

Nana Konadu Agyeman-Rawlings : une disparition qui unit les hommages

 

Son décès, survenu après une longue maladie tenue secrète, a déclenché une vague d’émotion. Le président John Dramani Mahama l’a saluée comme une « matriarche de la démocratie ghanéenne ». De l’opposition aux institutions internationales, les hommages convergent pour célébrer une femme qui a redéfini le rôle de Première dame.

L’ONU Femmes salue son engagement précoce dans la ratification de traités internationaux, tandis que de nombreuses militantes africaines voient en elle une source d’inspiration durable. Jerry Rawlings, disparu en 2020, disait d’elle qu’elle était le « moteur » de ses réformes sociales. Aujourd’hui, le Ghana perd une voix puissante, le continent une figure emblématique.

 

Un appel à poursuivre son combat

 

Alors que des funérailles d’État se préparent, la disparition de Nana Konadu Agyeman-Rawlings résonne comme un appel à l’action. Dans un pays où les femmes représentent la moitié de la population mais restent sous-représentées dans les sphères décisionnelles, son parcours impose une accélération des réformes.

Pour les jeunes Ghanéennes qui voyaient en elle un modèle, le défi est lancé : transformer son audace en avancées concrètes. Accra, capitale vibrante de l’Afrique de l’Ouest, salue aussi une reine partie trop tôt, dont l’écho continuera de nourrir les luttes à venir.

 

Le notariat franco-togolais célèbre 20 ans de jumelage

Lomé, 23 octobre 2025 – Dans une cérémonie empreinte de solennité, le monde du notariat togolais et français a célébré, le 21 octobre à l’hôtel Lebéné, un demi-siècle de complicité professionnelle et deux décennies d’un jumelage institutionnel exemplaire. En effet , le ministre de la Justice et des Droits humains, Pacôme Yawovi Adjourouvi, a donné le coup d’envoi des festivités marquant les 20 ans de partenariat entre la Chambre nationale des notaires du Togo et la Chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’appel de Caen, en Normandie.

Autour de la table, une constellation d’acteurs clés : Koffi Tsolenyanu, président de la chambre togolaise ; Jean-Charles Rault, son homologue caennais ; Jacques Desvagues, président de l’association qui pilote ce lien transatlantique ; et Tchassona Traoré, figure fondatrice de cette alliance née en 2005. Ainsi cette rencontre symbolique a célébré à la fois un héritage d’échanges fructueux et une vision partagée : celle d’un notariat au service de la proximité citoyenne et du progrès économique.

 20 ans de coopération notariale: des racines solides pour un avenir décentralisé

 

Née d’une ambition commune, cette coopération franco-togolaise s’est construite au fil de vingt années d’initiatives croisées, mêlant formations, transferts de compétences et échanges de pratiques. L’objectif affiché est clair : ériger le notariat en pilier du développement local, garant de l’accès au droit pour tous. Aujourd’hui, ces efforts résonnent pleinement avec les défis contemporains du Togo, notamment la décentralisation en cours, où les collectivités territoriales peinent à se frayer un chemin dans un environnement juridique complexe.

Par ailleurs, cette commémoration s’inscrit dans le cadre de la 14ᵉ édition des Universités du notariat togolais, un rendez-vous annuel désormais repensé pour accompagner les mutations du paysage juridique. Les débats porteront sur deux axes majeurs : le rôle du notaire dans la gouvernance locale et les arcanes du droit des entreprises. L’occasion de rappeler combien ces professionnels du droit contribuent à sécuriser les transactions, prévenir les litiges et accompagner les territoires dans leur quête d’autonomie.

À Lomé, le Togo et la France célèbrent 20 ans de coopération notariale. Un partenariat stratégique au service de la décentralisation, de l’accès au droit et de l’innovation juridique.

Un discours ministériel : confiance et innovation au cœur du partenariat

 

Dans une allocution saluée par l’assistance, Pacôme Adjourouvi a souligné le rôle central du notariat dans le tissu judiciaire et économique national. « Ce lien avec nos confrères français incarne un exemple éclatant de collaboration bâtie sur la fiabilité, l’entraide et l’expertise », a-t-il déclaré, évoquant un modèle inspirant pour consolider l’État de droit. Au nom du gouvernement, conduit par le président du Conseil Faure Essozimna Gnassingbé, il a salué l’engagement des notaires togolais, tout en réaffirmant le soutien de l’État à leur transition numérique et à la modernisation de leurs outils juridiques.

De son côté, Koffi Tsolenyanu a rendu hommage à la richesse de cette coopération. « Grâce à nos partenaires de Caen et à l’association dédiée, nous cultivons une excellence juridique qui transcende les frontières », a-t-il lancé, saluant des relations fondées sur le respect mutuel et une ambition commune.

À Lomé, le Togo et la France célèbrent 20 ans de coopération notariale. Un partenariat stratégique au service de la décentralisation, de l’accès au droit et de l’innovation juridique.

Une veille active : rencontres en amont pour forger l’avenir

 

Le 20 octobre, le ministre Adjourouvi a reçu en audience privée une délégation d’une vingtaine de notaires normands, accompagnés de leurs homologues togolais, en amont des célébrations. Par ailleurs, ces échanges ont permis de poser les bases d’un renforcement stratégique : programmes de formation croisée, partage d’expériences terrain, mentorat des jeunes notaires. Autant de leviers jugés essentiels pour propulser la profession vers une nouvelle ère de modernisation.

 20 ans de coopération notariale : un anniversaire qui projette loin

 

Au-delà des discours et des accolades, cet anniversaire togolo-normand résonne comme un appel à l’action. Dans un contexte où le droit se numérise à grande vitesse et où la décentralisation redéfinit les équilibres locaux, ce jumelage franco-africain pourrait bien devenir un laboratoire d’innovations. Toutefois, il reste à transformer ces 20 ans de commémorations en catalyseurs concrets, pour que le notariat, ce « gardien discret » des droits, continue d’irriguer l’équité et le développement au Togo.

 

En définitive, les prochains mois, jalonnés par ces universités thématiques, diront si cette flamme bilatérale illumine durablement les salles d’actes et les conseils municipaux.

Esclavage : à Genève, l’Afrique et la Caraïbe réclament justice

Genève, 23 octobre 2025 – Dans les couloirs du Palais des Nations à Genève, ce jeudi, l’histoire s’est invitée au présent. En effet, des représentants de nations africaines et caribéennes, épaulés par des experts onusiens, ont convergé pour poser les jalons d’une réparation collective face aux séquelles de l’esclavage transatlantique, des déportations forcées et de la domination coloniale. Une initiative inédite, portée par le Togo sous l’impulsion du président Faure Essozimna Gnassingbé, et soutenue par le Ghana, l’Afrique du Sud, la CARICOM et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

À Genève, des États africains et caribéens, menés par le Togo, appellent à des réparations concrètes pour les survivants de l’esclavage et de la colonisation. Un sommet historique pour refonder le droit international.

Un manifeste juridique pour les survivants de l’histoire à Genève

 

Ainsi, Diplomates, juristes et militants ont planché sur un objectif clair : bâtir un arsenal juridique international capable de transformer les promesses en actes. Le thème de la rencontre – « Renforcer les fondations légales pour défendre les droits des survivants de l’esclavage, des exils forcés et des occupations coloniales » – sonne comme un appel à l’action. L’ambition : faire du droit global et des outils onusiens les piliers d’une compensation équitable et durable.

À Genève, des États africains et caribéens, menés par le Togo, appellent à des réparations concrètes pour les survivants de l’esclavage et de la colonisation. Un sommet historique pour refonder le droit international.

Des normes pour réparer, des actions pour prévenir à Genève

 

Sous l’égide des délégations sud-africaine, ghanéenne, togolaise et caribéenne, les discussions ont esquissé les contours d’un cadre normatif robuste. Interdiction de la servitude moderne, protocoles judiciaires pour protéger les rescapés, stratégies pour démanteler les chaînes économiques héritées de la traite humaine : le chantier est vaste. En plus, une attention particulière a été portée aux femmes et aux enfants, souvent en première ligne des violences invisibles.

Mais au-delà des textes, l’humain reste au cœur des préoccupations : campagnes de sensibilisation, formations des acteurs de terrain, soutien psychosocial pour panser les traumas intergénérationnels. La coopération transfrontalière est apparue comme un levier essentiel pour contrer les formes contemporaines d’exploitation.

 

Le Togo en éclaireur : une réconciliation sans rancune

 

Le ministre togolais des Affaires étrangères, le professeur Robert Dussey, a ouvert les débats avec une allocution captivante . Aux côtés de Yackouley Kokou Johnson, il a rappelé les racines profondes de cette quête de justice, saluant ainsi les avancées récentes : la Déclaration d’Accra (2023), la résolution de l’Union africaine (février 2025), et le sommet caribéen d’Addis-Abeba (septembre).

« Ce processus n’est pas une accusation, mais une invitation à une mémoire partagée », a-t-il affirmé, soulignant aussi l’engagement du Togo dans une démarche inclusive. En témoignent les préparatifs du neuvième congrès panafricain, prévu à Lomé du 8 au 12 décembre, conçu comme un catalyseur d’actions concrètes.

Des panels pour passer de l’indignation à l’impact

 

Dans la foulée, les tables rondes ont exploré les instruments juridiques existants : compensations financières, restitution des biens culturels, thérapies collectives. Par ailleurs, la Déclaration de Durban, référence historique contre le racisme, a été invoquée comme un rappel des engagements non tenus.

Les intervenants ont été clairs : il est temps de quitter les discours pour les réalisations. États, organisations régionales et société civile doivent unir leurs forces. « Passons de l’indignation à l’impact », a lancé un paneliste, appelant à une mobilisation globale pour que les réparations ne restent pas lettre morte.

Une étape vers la dignité restaurée

 

À l’issue de cette journée intense, Genève a vibré entre gravité et espoir. Si les obstacles demeurent – divergences sur les modalités, résistances politiques – mais l’événement marque un tournant. Il dessine les contours d’un droit international plus juste, où les cicatrices de l’esclavage ne dictent plus l’avenir des diasporas africaines.

En définitive, pour le Togo et ses partenaires, c’est une étape dans une odyssée plus vaste : celle d’une Afrique et d’une Caraïbe debout, fières et réconciliées. Reste à voir si les Nations Unies sauront transformer ces aspirations en victoires durables. Le monde observe. Et l’histoire, elle, n’oublie pas.

 

20ᵉ édition de FIL : King Mensah devient l’ambassadeur culturel

La FIL 2025 mise sur l’authenticité : en s’associant à King Mensah, figure emblématique de la musique togolaise, elle transforme sa 20ᵉ édition en carrefour vibrant entre économie, créativité et identité nationale.

 

Lomé, 22 octobre 2025 –La Foire Internationale de Lomé (FIL) s’apprête à conjuguer économie et art dans une édition placée sous le signe de la créativité. A cet effet , le 21 octobre, au siège du Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF) à Togo 2000, une convention de partenariat a été officiellement signée entre les organisateurs de l’événement et King Mensah, figure emblématique de la scène musicale togolaise. Désigné égérie officielle de la 20ᵉ édition, le chanteur incarnera l’âme vibrante de cette grand-messe économique et culturelle, prévue du 28 novembre au 14 décembre.

La Foire Internationale de Lomé s’offre une touche culturelle forte en nommant King Mensah égérie officielle de sa 20ᵉ édition. Du 28 novembre au 14 décembre, l’artiste incarnera l’esprit d’un événement où business et patrimoine se rencontrent.

20ᵉ édition de FIL :  une alliance stratégique entre Beats et Business

 

Ce rapprochement entre le monde des affaires et celui de la culture s’inscrit dans une stratégie mûrement réfléchie. En effet, en choisissant King Mensah, le CETEF mise sur une figure qui dépasse les scènes locales pour incarner un véritable ambassadeur de l’identité togolaise. Fort d’une carrière jalonnée de succès, de Lomé à Dakar, l’artiste séduit par ses mélodies qui mêlent rythmes traditionnels et influences contemporaines. Ainsi, son parcours, à la fois enraciné dans les valeurs locales et tourné vers l’international, reflète pleinement la philosophie de la FIL : un carrefour où l’innovation économique dialogue avec l’héritage culturel.

« Associer notre foire à une telle figure, c’est injecter une dose d’authenticité dans nos échanges professionnels », a commenté un responsable du CETEF lors de la cérémonie.

Ce choix stratégique vise également à renforcer l’attractivité de l’événement auprès d’un public jeune et connecté, tout en démontrant que la culture peut constituer un véritable levier de croissance. En fait, la FIL ne se limite pas à un simple salon d’affaires : elle se positionne comme une vitrine du « fabriqué au Togo », un espace où artisans, entrepreneurs et artistes convergent pour propulser le pays vers l’avant.

Culture et économie : un duo gagnant pour le Togo

 

À l’aube d’une édition qui s’annonce record en termes de fréquentation, le partenariat avec Mensah marque un tournant décisif pour la FIL. Il incite les talents nationaux à investir pleinement la sphère économique, transformant la foire en un hub inclusif où les galeries d’art côtoient les stands d’exportateurs. Grâce à son aura panafricaine, King Mensah portera ce message à travers une campagne promotionnelle multicanal — des réseaux sociaux aux ondes radio — afin de rapprocher les citoyens de cette célébration collective.

Par ailleurs, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large, portée par les autorités togolaises, qui encouragent les synergies entre secteurs pour stimuler à la fois le tourisme et les industries locales. À quelques semaines de l’ouverture, les préparatifs s’intensifient : stands thématiques sur l’agroalimentaire, forums dédiés à l’entrepreneuriat féminin, et bien sûr, performances live pour animer les allées.

La Foire Internationale de Lomé s’offre une touche culturelle forte en nommant King Mensah égérie officielle de sa 20ᵉ édition. Du 28 novembre au 14 décembre, l’artiste incarnera l’esprit d’un événement où business et patrimoine se rencontrent.

Vers une FIL qui chante le Togo d’aujourd’hui

 

En scellant ce partenariat, King Mensah et le CETEF s’engagent à faire de la 20ᵉ FIL un véritable hymne au potentiel togolais. L’artiste, déjà salué sur les scènes internationales, promet d’insuffler son énergie à cette édition, transformant la foire en un espace où l’innovation rime avec tradition. Pour les exposants comme pour les visiteurs, c’est la promesse d’une expérience immersive, où les affaires se concluent sur fond de musique, de créativité et de fierté nationale.

Rendez-vous donc fin novembre pour une foire qui, portée par cette étincelle culturelle, pourrait bien s’inscrire durablement dans les mémoires.

À Lomé, la jeunesse togolaise renforce son dialogue avec l’ONU

À l’hôtel Eda Eba, jeunes leaders, experts et institutions ont uni leurs voix pour bâtir un cadre de dialogue durable entre la jeunesse togolaise et les instances onusiennes. Deux jours d’échanges intenses pour transformer les aspirations en leviers d’action.

 

Lomé, 22 octobre 2025 – Les jeunes Togolais s’apprêtent à jouer un rôle plus décisif dans les sphères nationales et internationales. Le mardi, l’hôtel Eda Eba a accueilli un atelier stratégique consacré au déploiement du Youth UNCT Scorecard et à la création d’un mécanisme permanent de dialogue entre la jeunesse et les instances onusiennes au Togo. Durant deux journées d’échanges intensifs, acteurs publics, experts et représentants associatifs ont uni leurs voix pour élaborer une feuille de route visant à renforcer l’inclusion des moins de 35 ans dans les politiques publiques.

Un atelier stratégique sur le Youth UNCT Scorecard réunit la jeunesse pour renforcer l’inclusion des moins de 35 ans dans les politiques

Une ouverture sous les auspices de l’ONU et de l’UNFPA

 

Pour l’ouverture de l’atelier, Coumba Dieng Sow, Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Togo, a réuni une constellation de partenaires autour d’elle. À ses côtés, Koffi Vidzrakou, adjoint au Représentant de l’UNFPA, a transmis le message d’Elise Kakam, empêchée pour raisons protocolaires. Dans une allocution marquée par la conviction, Vidzrakou a mis en avant le rôle central des jeunes en tant que bâtisseurs d’un avenir équitable :

« L’UNFPA réitère son soutien indéfectible à cette génération, vecteur de mutations sociétales et de croissance verte », a-t-il déclaré, évoquant des initiatives transfrontalières pour ancrer le Togo dans un développement humain durable.

Pour sa part, Coumba Dieng Sow a esquissé une vision onusienne fondée sur l’empowerment juvénile. Elle a aussi insisté sur l’urgence de placer les jeunes au cœur des processus décisionnels :

« Le Système des Nations Unies œuvre main dans la main avec eux, et pour eux, pour que leur leadership ne soit plus une promesse, mais une réalité tangible », a-t-elle affirmé, sous une salve d’applaudissements dans une salle attentive.

Des outils concrets pour une participation effective de la jeunesse

 

Dans cette dynamique, les participants à l’atelier ont procédé à un décryptage approfondi du Youth UNCT Scorecard, un indicateur innovant conçu pour mesurer et renforcer l’intégration des jeunes dans les programmes onusiens. En effet, l’objectif consiste à traduire ce baromètre en actions concrètes, adaptées au contexte togolais, tout en posant les fondations d’un Cadre Consultatif des Jeunes. De fait, une fois mis en place, ce forum permanent offrira à la jeunesse un espace structuré pour influencer les agendas nationaux, qu’il s’agisse de questions climatiques, de droits humains ou de développement durable.

Dans le prolongement de ces échanges, les débats, nourris par des ateliers interactifs et des retours de terrain, devraient aboutir à un plan d’action partagé. Par ailleurs, cette feuille de route, validée collectivement, fixera des jalons précis : formations au plaidoyer, mécanismes de suivi, et alliances stratégiques avec des ministères clés tels que la Jeunesse et l’Emploi.

« C’est une opportunité unique pour que les aspirations des jeunes ne restent pas lettre morte, mais deviennent des moteurs de progrès », confie un participant, rappelant que près de 60 % de la population togolaise a moins de 25 ans.

Un atelier stratégique sur le Youth UNCT Scorecard réunit la jeunesse pour renforcer l’inclusion des moins de 35 ans dans les politiques

Un levier pour le changement : la jeunesse au pilotage

 

Dans un pays où le chômage des diplômés demeure un défi majeur, cet atelier s’impose comme un signal fort. Il s’inscrit pleinement dans les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 4 sur l’éducation et l’ODD 8 sur l’emploi décent, en transformant les jeunes en co-créateurs de politiques publiques plutôt qu’en simples bénéficiaires.

À l’issue de ces deux jours, les organisateurs espèrent enclencher une dynamique irréversible, avec des engagements concrets pour que la voix de la rue lomienne – et des villages reculés – résonne jusqu’aux couloirs de l’ONU.

Une mobilisation qui trace l’avenir

En définitive, cet élan collectif rappelle que l’investissement dans la jeunesse n’est pas une option, mais une nécessité impérieuse. Ensemble, le Togo et ses partenaires internationaux s’engagent à faire de l’empowerment juvénile un moteur de transformations durables, capable de redessiner les contours d’une société plus inclusive et résiliente.

Sarkozy incarcéré : un tournant historique pour la République

Nicolas Sarkozy entre à la prison de la Santé, devenant le premier président de la Ve République à purger une peine de réclusion. Une image choc qui redéfinit les contours de l’immunité politique en France. 

 

Paris, 21 octobre 2025 – Un chapitre sombre s’ouvre dans l’histoire politique française. En effet, ce mardi, Nicolas Sarkozy, 70 ans, a franchi les portes de la prison de la Santé, au cœur de la capitale, pour y commencer l’exécution d’une sentence qui le marque au fer rouge. Premier chef d’État de la Ve République à fouler le sol carcéral en tant que condamné, l’ancien locataire de l’Élysée incarne désormais un précédent qui ébranle les fondations de l’immunité présumée.

 

Nicolas Sarkozy : un départ en fanfare, une entrée fracassante dans l’histoire

Vers 10 heures, sous un ciel gris automnal, Sarkozy a quitté son appartement cossu du XVIᵉ arrondissement au bras de sa femme, escorté par une escouade discrète de gendarmes. Direction la Santé, cette forteresse austère nichée près du jardin du Luxembourg, où l’attendaient les formalités d’incarcération. Sur les quelques images diffusées, rares et fugaces, on aperçoit un homme au visage fermé, vêtu d’un costume sombre, saluant sobrement son épouse Carla Bruni venue l’accompagner jusqu’au bout de ce chemin.

Cette incarcération fait suite à un verdict implacable rendu par la justice : cinq ans de réclusion ferme pour « association de malfaiteurs », dans le dossier sulfureux du financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Au cœur de l’accusation, des flux financiers en provenance de Libye, sous l’ère Mouammar Kadhafi, qui auraient irrigué les caisses de l’UMP naissante. Malgré les dénégations répétées de l’intéressé, des enregistrements, des témoignages et une enquête marathon ont conduit à cette issue.

 

Appel en vue : « Je suis innocent », clame l’ex-hôte du G8.

 

Dès l’annonce de son transfert, l’entourage de Sarkozy a promis une riposte judiciaire immédiate. En conséquence, un appel sera déposé dans les plus brefs délais, martelant l’innocence absolue de l’ancien président. « C’est une injustice flagrante, un acharnement politique qui bafoue les principes d’un État de droit », a réagi Me Thierry Herzog, son avocat fidèle, dans une déclaration laconique aux médias massés à l’extérieur de la prison. De son côté, Sarkozy, via un communiqué diffusé par ses soutiens, a réaffirmé : « Je n’ai rien à me reprocher. La vérité éclatera, et la France saura que l’on ne brise pas un homme pour des chimères. »

Certes, ce recours pourrait suspendre l’exécution de la peine, mais pour l’heure, l’homme qui avait promis de « travailler plus pour gagner plus » entame une période d’isolement forcé. À la Santé, où ont sévi des figures comme Maurice Papon ou Alain Juppé (pour une peine moindre), Sarkozy bénéficiera d’un régime adapté à son statut : isolement relatif, accès à un avocat et soins médicaux renforcés, selon les sources judiciaires.

 

Réactions en cascade : de l’émoi à la polémique

 

Sans surprise, la nouvelle a provoqué un séisme au sein de la droite française. Des figures du parti Les Républicains, comme Éric Ciotti, ont dénoncé un « procès politique » ourdi par une magistrature « à la solde de l’exécutif ». À l’inverse, à gauche, on se félicite d’une « justice rendue sans complaisance », Jean-Luc Mélenchon tweetant : « Personne n’est au-dessus des lois, pas même les présidents. » Emmanuel Macron, quant à lui, a évoqué un « État qui doit protéger ses institutions sans faillir à l’équité ».

Au-delà des clivages partisans, cet épisode interroge la mémoire collective : après les affaires Chirac ou Hollande, la France bascule-t-elle dans une ère où les anciens monarques de la République paient cash leurs erreurs ? Pour certains analystes, il s’agit d’un tournant, d’un rappel brutal que le pouvoir, même suprême, n’efface pas les traces.

Tandis que les barreaux de la Santé claquent derrière lui, Nicolas Sarkozy entame ce qui pourrait être le crépuscule d’une carrière tumultueuse. Reste à savoir si l’appel portera ses fruits. En définitive, la postérité dira si ce séjour forcé est une parenthèse ou le point final d’un destin hors norme.