Togo-Prison : Un nouveau guide pour les surveillants

Lomé, 11 décembre 2025 – Au lendemain de la Journée internationale des droits de l’Homme, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, Me Pacôme Adjourouvi, a reçu ce jeudi des mains du président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Me Ohini Sanvee, le tout nouveau « Guide du Surveillant de l’Administration Pénitentiaire ».

En effet, la cérémonie, qui s’est tenue au cabinet du ministère, a réuni hauts cadres des deux institutions et nombreux agents pénitentiaires.

 Guide pour les surveillants : un outil financé par l’OPCAT

 

Fruit du projet « Consolidation du cadre de prévention de la torture et du mécanisme national de prévention (MNP) au Togo – phase 1 », financé par le Fonds du Protocole facultatif à la Convention contre la torture (OPCAT), ce guide de 150 pages constitue en effet le premier outil complet destiné spécifiquement aux surveillants togolais.

Le document est structuré en cinq grandes parties qui couvrent également les aspects essentiels de la gestion des détenus :

  • principes fondamentaux et généralités sur la détention ;
  • normes internationales et nationales de gestion des détenus ;
  • règles spécifiques pour les femmes (Règles de Bangkok) ;
  • protection des mineurs (Règles de Beijing et Code togolais de l’enfant) ;
  • conseils pratiques au quotidien pour les agents.

« Ce guide équipe concrètement nos surveillants pour garantir le respect des droits humains, prévenir la torture et les mauvais traitements, et gérer les prisons de façon humaine, sécurisée et efficace », a expliqué M. Garba Gnambi Kodjo, 2ᵉ vice-président de la CNDH et président du MNP, lors de la présentation officielle.

Ce 11 décembre 2025, le ministre de la Justice reçoit officiellement le « Guide du Surveillant de l’Administration Pénitentiaire »

 Engagement des autorités pour la diffusion

 

Le ministre Pacôme Adjourouvi s’est félicité de recevoir cet outil « au meilleur moment ». En effet, il a souligné que le manuel « va permettre à nos agents de faire respecter la loi avec humanité dans nos établissements pénitentiaires. »

De son côté, le Directeur de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Idrissou Akibou, a promis une large diffusion : « Nous allons former, sensibiliser et accompagner tous les acteurs pour que ce guide devienne la référence quotidienne de chaque surveillant. Les détenus doivent sentir que leur dignité est préservée. »

Créé en 2009, le corps des surveillants de prison du Togo dispose désormais d’un manuel opérationnel aligné sur les standards internationaux et régionaux, une première dans le pays. C’est pourquoi la CNDH a annoncé que des sessions de formation nationales débuteront dès janvier 2026 dans toutes les prisons civiles du Togo.

Indemnisations foncières : reprise des paiements au Zio

Lomé, 11 décembre 2025 – C’est un dénouement très attendu par des centaines de familles des cantons de Dalavé et Kpomé (préfecture du Zio) : la distribution effective des chèques d’indemnisation va reprendre « incessamment », a annoncé mercredi le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, le Colonel Hodabalo Awate.

Par ailleurs, ces paiements concernent les personnes expropriées dans le cadre du décret de 2022 qui a déclaré d’utilité publique l’extension d’une réserve foncière spéciale de 2 505 hectares. Ce projet stratégique est porté par l’État togolais et destiné à accueillir des infrastructures et des investissements d’envergure dans les domaines économique et social.

Après plusieurs mois d’attente et de réglages administratifs, la Commission ad hoc chargée du dossier a finalisé les derniers obstacles. Les premiers chèques seront remis aux ayants droit dès que les conditions techniques et juridiques seront réunies, a précisé le communiqué ministériel.

 

Des règles strictes pour la transparence

 

Pour recevoir leur indemnité, les bénéficiaires devront se présenter en personne ou par représentant légal muni d’une procuration authentifiée (notaire ou tribunal). Cependant, le ministre insiste particulièrement sur l’obligation de produire un titre foncier définitif.

À défaut de titre foncier, les autorités exigent un dossier complet qui comprendra notamment :
  • certificat administratif,
  • original du reçu de vente,
  • quatre exemplaires du plan parcellaire visé avec coordonnées GPS,
  • avis favorable de l’Office Togolais des Recettes (OTR),
  • copie d’une pièce d’identité valide (CNI, carte d’électeur, passeport ou permis de conduire).
Les ayants droit devront justifier tout document manquant par une déclaration de perte qu’ils établiront au commissariat de police.

« Cette rigueur vise à garantir la transparence totale de l’opération et à protéger à la fois l’État et les vrais propriétaires », explique une source proche de la Commission ad hoc.

 

Zio : un soulagement attendu par les populations

 

Depuis la prise du décret en 2022, de nombreuses familles vivaient dans l’incertitude, certaines ayant déjà dû libérer leurs terres sans avoir perçu la moindre compensation. C’est pourquoi les chefs de canton et les associations de propriétaires accueillent la reprise effective des paiements comme un véritable « ouf de soulagement ».

« Nous avons patienté longtemps, mais nous voyons enfin le bout du tunnel. Que l’État respecte ses engagements et que les indemnisations soient justes », a réagi Koffi Adzima, porte-parole d’un collectif d’ayants droit de Dalavé.

En somme, cette nouvelle étape illustre la volonté du gouvernement de concilier les grands projets d’utilité publique avec le respect des droits fonciers des populations, dans une région où les conflits liés au foncier restent fréquents. Les préfectures et les chefs traditionnels communiqueront localement les dates précises de distribution dans les prochains jours.

CEDEAO: le Liberia obtient le Centre régional jeunesse‑sports

Abuja (Nigeria), 11 décembre 2025 – En pleine session du Conseil des ministres de la CEDEAO, le Liberia et l’organisation ouest-africaine ont franchi ce jeudi une étape symbolique et pratique : la signature officielle de l’accord de siège du Centre de Développement de la Jeunesse et des Sports de la CEDEAO (CDJS/CEDEAO), qui sera basé à Monrovia.

Liberia -CEDEAO : accord de siège et statut international

 

La cérémonie, qui s’est déroulée dans la capitale nigériane, en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères de la région, a réuni la ministre libérienne des Affaires étrangères, Sara Beysolow Nyanti, et le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray.

Le document consacre juridiquement l’installation du Centre sur le territoire libérien et lui accorde le statut classique des organisations internationales : immunités diplomatiques, extraterritorialité des locaux, exonérations fiscales et douanières, ainsi que la protection des agents et des biens de l’institution.

Ce futur centre régional aura pour mission de coordonner les politiques sportives et les programmes de formation des jeunes dans les quinze pays membres, avec un accent particulier sur l’insertion professionnelle, l’éducation par le sport et la prévention de la délinquance juvénile.

Le Liberia signe un accord historique avec la CEDEAO pour héberger le Centre régional de Développement Jeunesse et Sports (CDJS) à Monrovia. Le Liberia signe un accord historique avec la CEDEAO pour héberger le Centre régional de Développement Jeunesse et Sports (CDJS) à Monrovia.

 Un geste fort de reconnaissance historique du Liberia

 

À l’issue de la signature, la ministre Sara Beysolow Nyanti a tenu à remettre deux distinctions honorifiques particulièrement émouvantes :

Premièrement, au nom du peuple et du gouvernement libériens, elle a décerné une haute distinction à la CEDEAO en tant qu’institution pour son rôle décisif dans la fin des guerres civiles (1989-2003) et la consolidation de la paix.

Ensuite, la ministre libérienne des Affaires étrangères a remis une seconde distinction au ministre béninois des Affaires étrangères, Olusegun Adjadi Bakari (qui assure la présidence tournante du Conseil des ministres), au nom de l’ensemble des États membres, pour leur soutien constant à la reconstruction démocratique du Liberia.

« Sans l’intervention déterminante de la CEDEAO et de ses États membres, notamment à travers l’ECOMOG puis l’ECOMIL, le Liberia ne serait peut-être pas debout aujourd’hui », a déclaré la cheffe de la diplomatie libérienne, visiblement émue, sous les applaudissements nourris de la salle.

 

 Un symbole face à la crise institutionnelle

 

Le choix du Liberia pour accueillir ce centre dédié à la jeunesse n’est pas anodin : ancien pays en crise profonde, il incarne aujourd’hui la réussite des interventions régionales de maintien de la paix et de relèvement post-conflit portées par la CEDEAO depuis plus de trente ans.

Les travaux de construction du siège du CDJS, financés par la Commission de la CEDEAO et plusieurs partenaires, devraient débuter au premier semestre 2026 dans la banlieue de Monrovia. Le centre ambitionne de devenir, à terme, un pôle d’excellence sportif et éducatif pour toute l’Afrique de l’Ouest.

Toutefois, cette signature intervient alors que la CEDEAO traverse une crise institutionnelle sans précédent avec le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Par conséquent, le geste du Liberia, pays fondateur de l’organisation en 1975, apparaît aussi comme un rappel opportun de l’utilité historique et de la légitimité de l’institution régionale aux yeux de nombreux États membres.

Nouvelles taxes US : l’Université de Lomé alerte sur les risques pour le Togo

Lomé, 10 décembre 2025 – L’Université de Lomé s’est transformée mercredi en cellule de crise économique. En réunissant enseignants, doctorants et hauts responsables dans la salle Coworking de l’UniPod, pour débattre des nouvelles politiques tarifaires américaines, la Direction de la Recherche et de l’Innovation (DRI) a sonné l’alarme : le retour du protectionnisme à Washington menace directement la compétitivité des exportations togolaises et de l’Afrique subsaharienne, forçant ainsi  la région à repenser d’urgence sa diplomatie commerciale.

Nouvelles taxes US : À Lomé, chercheurs et officiels décryptent le protectionnisme américain et ses conséquences sur les exportations

Nouvelles taxes US : un virage commercial qui change la donne

 

Depuis plusieurs mois, Washington a engagé une révision musclée de ses règles douanières : relèvement ciblé des tarifs sur des produits stratégiques, durcissement des normes sanitaires et environnementales, et remise en cause progressive de certains avantages accordés aux pays en développement.

Concrètement, si les États-Unis n’ont pas encore formellement abrogé l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) – cette loi américaine adoptée en mai 2000 sous la présidence de Bill Clinton et renouvelée depuis, qui accorde des exemptions de droits de douane à de nombreux produits africains –, Washington a déjà gelé ou est en train de renégocier plusieurs de ses mécanismes. Cependant , elle constitue le pilier central des relations commerciales préférentielles entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.

 

Pour le Togo, dont les exportations de coton, de phosphates et de produits transformés bénéficient encore (pour combien de temps ?) de préférences sur le marché américain, ces évolutions ne sont pas neutres. « Nous risquons de perdre plusieurs points de compétitivité d’un seul coup », a alerté le professeur Akilou Amadou, économiste et conférencier principal de la journée.

Diversifier ou périr : les solutions proposées

 

Face à ce constat, les échanges ont rapidement porté sur les réponses possibles. Ainsi, l’Afrique subsaharienne est appelée à adopter une diplomatie commerciale offensive, reposant notamment sur :

  • L’accélération de la transformation locale des matières premières pour exporter davantage vers l’Europe, l’Asie ou au sein même de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ;
  • L’investissement massif dans la conformité aux nouvelles normes américaines pour les acteurs qui souhaitent conserver l’accès au marché ;
  • Le renforcement des partenariats avec d’autres grandes puissances moins protectionnistes (Chine, Inde, Turquie).

« Le temps de la dépendance passive aux préférences unilatérales est révolu », a résumé un doctorant en économie internationale. « Il nous faut une diplomatie commerciale offensive et une industrie qui monte en gamme. »

Nouvelles taxes US : À Lomé, chercheurs et officiels décryptent le protectionnisme américain et ses conséquences sur les exportations

Une mobilisation institutionnelle et académique

 

Par ailleurs,  la conférence a bénéficié d’une forte présence officielle :

  • Dr. Ama Gameti, directrice de cabinet du ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche ;
  • Prof. Essohanam Boko, directeur de la Recherche et de l’Innovation, représentant le président de l’Université de Lomé ;
  • Prof. Akoete Éga Agbodji, directeur de l’École doctorale en sciences économiques et gestion.

« Ce qui se joue ici dépasse le cadre universitaire », a déclaré le Dr. Gameti. « Les analyses et recommandations issues de cette journée seront transmises directement aux équipes gouvernementales chargées des négociations commerciales. »

 

Nouvelles taxes US : l’Université, boîte à idées et vigie

 

À l’issue des débats, plusieurs participants ont proposé la création d’un « observatoire des politiques commerciales des grandes puissances » rattaché à l’Université de Lomé, afin de fournir en temps réel des alertes et des scénarios aux décideurs publics et aux entreprises.

En somme,  dans un monde où les règles du commerce international se réécrivent à grande vitesse, l’Université de Lomé montre qu’elle entend jouer pleinement son rôle de vigie et de boîte à idées pour le pays. Par conséquent, cet observatoire pourrait devenir un outil stratégique indispensable face aux turbulences économiques mondiales.

 

Togo : L’Assemblée Nationale adopte le Budget 2026

Lomé, 10 décembre 2025 – Dans une ambiance de consensus républicain marqué, l’Assemblée nationale togolaise a adopté mardi soir la loi de finances pour l’exercice 2026. À l’issue du vote, le président de l’hémicycle, le Prof Komi Selom Klassou, a prononcé un discours de clôture solennel où il a présenté ce budget comme l’expression concrète de la « vision stratégique » portée par le chef du gouvernement, Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé dans le nouveau régime parlementaire. Ce vote marque d’ailleurs le premier grand acte législatif depuis l’entrée en vigueur de la réforme constitutionnelle.

e Parlement togolais a adopté la loi de finances 2026. Le président Klassou a salué un budget aligné sur la vision du "Président du Conseil", Faure Gnassingbé, et prévoyant une croissance supérieure à 6 % dans le cadre de la nouvelle ère institutionnelle.

 Budget 2026 : croissance à plus de 6 % et une « ambition nationale »

 

« Ce n’est pas qu’un ensemble de chiffres et de tableaux », a insisté le président Klassou. « C’est avant tout un acte politique majeur qui traduit la volonté de bâtir un Togo résilient, inclusif et prospère, conformément aux orientations données par Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé dans son discours sur l’état de la Nation prononcé devant le Congrès le 2 décembre dernier. »

Il a rappelé les indicateurs macro-économiques flatteurs mis en avant par le gouvernement : une croissance moyenne supérieure à 6 % sur la période 2024-2026 et une inflation maîtrisée autour de 3 %, dans le respect des critères de convergence de l’UEMOA. Selon lui, ces performances sont le fruit des réformes engagées dans le cadre de la feuille de route gouvernementale Togo 2025.

Inclusion sociale et soutien aux filières locales

 

Parmi les mesures phares saluées par le président de l’Assemblée figurent les nouveaux dispositifs de soutien aux produits locaux d’élevage et de pêche, ainsi que les mécanismes facilitant l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.

« Ces choix ne sont pas anodins, a-t-il souligné. Ils témoignent d’une politique volontariste d’inclusion sociale et économique, où personne ne doit être laissé sur le bord du chemin. »

 

Une loi de finances au cœur du nouveau régime parlementaire

 

Faisant explicitement référence à la réforme constitutionnelle adoptée en 2024, le Prof Klassou a replacé le vote du jour dans le cadre de la « nouvelle ère institutionnelle » annoncée par le Président du Conseil :

« Comme l’a dit le Président du Conseil il y a exactement une semaine : “La République togolaise entre dans une nouvelle ère institutionnelle : celle d’un régime parlementaire moderne, apaisé et équilibré.” C’est dans cet esprit que nous venons d’accomplir notre devoir. »

Il a rappelé le cheminement législatif à venir : après son adoption à l’Assemblée nationale, le texte sera transmis au Sénat pour examen, avant un retour à l’hémicycle pour un vote définitif, puis promulgation par le Président du Conseil.

e Parlement togolais a adopté la loi de finances 2026. Le président Klassou a salué un budget aligné sur la vision du "Président du Conseil", Faure Gnassingbé, et prévoyant une croissance supérieure à 6 % dans le cadre de la nouvelle ère institutionnelle.

 Budget 2026 : Consensus et esprit républicain

 

Tout au long de son intervention, le président Klassou a tenu à saluer « l’esprit républicain » qui a prévalu lors des débats budgétaires, malgré les traditionnelles passes d’armes entre majorité et opposition.

« La loi de finances reste l’acte central de l’équilibre de nos institutions », a-t-il conclu. Elle fixe les moyens de l’État et organise les priorités nationales. Qu’elle soit toujours au service de l’intérêt général, de la paix, de la sécurité et du progrès partagé. »

À l’issue de la séance, plusieurs députés de la majorité se félicitaient d’un budget « ambitieux mais réaliste », tandis que des voix dans l’opposition, bien que minoritaires, regrettaient un manque de débat approfondi sur certaines dépenses d’investissement. Le texte ira maintenant au Sénat dans les prochains jours pour la suite de la navette parlementaire.

Avec cette adoption, le Togo boucle une étape clé de son calendrier budgétaire 2026 et affirme, selon les termes du président Klassou, sa volonté de « conjuguer ambition et pragmatisme » sous le leadership de Faure Gnassingbé.

 

Congrès Panafricain : Siphiwe Ka Baleka exige la libération des prisonniers politiques

Lomé, 10 décembre 2025 — Le 9ᵉ Congrès panafricain, censé incarner l’unité et la renaissance du continent, a basculé mardi dans une atmosphère de tension politique rarement observée dans ce type de grand-messe diplomatique. À Lomé, la voix de l’activiste  Bissau-Guinéen Siphiwe Ka Baleka Bel El, figure connue des milieux panafricains radicaux, a brisé le vernis consensuel, rappelant que derrière les discours officiels sur l’avenir de l’Afrique se cachent des réalités politiques douloureuses.

 

Siphiwe Ka Baleka : « Le congrès se tient sur le dos du peuple togolais »

 

Sous les regards médusés de l’assistance, Siphiwe Ka Baleka, figure connue des milieux panafricains radicaux, a pris le micro pour lancer une charge directe :

« Comment peut-on parler de renaissance africaine quand le pays qui nous accueille maintient encore des dizaines de prisonniers politiques dans ses geôles ? »

Sans détour, il a poursuivi :

« Ce congrès est organisé sur le dos du peuple togolais. Beaucoup de ses fils et filles sont en exil, d’autres croupissent en prison pour avoir simplement exprimé une opinion différente, et certains subissent encore des traitements inhumains. »

En dénonçant la situation des prisonniers politiques au Togo, l’orateur a mis en lumière une contradiction fondamentale. Sa charge n’était pas seulement dirigée contre Lomé, mais également contre une tendance plus large : celle d’un panafricanisme institutionnel qui peine à se confronter aux pratiques autoritaires persistantes sur le continent.

 

Le rappel du « crime originel » : l’ombre de Sylvanus Olympio

 

Siphiwe Ka Baleka a replacé son propos dans une perspective historique, rappelant l’assassinat du premier président togolais, Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963. Présenté comme l’un des pères fondateurs du panafricanisme moderne aux côtés de Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba, Olympio incarne, selon lui, « le crime originel » qui aurait détourné le Togo de la voie de la dignité et de la justice.

En convoquant cette mémoire, il visait à inscrire la critique actuelle dans une continuité historique, celle d’un pays qui, selon lui, n’a jamais retrouvé le chemin de la dignité. Ainsi, c’est toute la question de la légitimité des États africains post-indépendance qui était posée en filigrane.

 

Siphiwe Ka Baleka interpelle directement le ministre Dussey

 

Fixant le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, qui présidait la séance, l’activiste a formulé une demande solennelle :

« Je demande humblement, ici, devant vous tous, que le Togo prenne l’initiative, durant ce congrès même, d’une résolution forte pour une amnistie générale et immédiate de tous les prisonniers politiques. Ce serait le plus beau cadeau que Lomé pourrait offrir à l’Afrique et à son propre peuple. »

Dans un climat déjà électrique, Siphiwe Ka Baleka a ajouté, non sans inquiétude :

« Franchement, je me demande si je vais être ciblé après avoir dit cela. Est-ce cela, la renaissance africaine que nous célébrons ? Un panafricanisme où l’on doit encore parler la peur au ventre ? »

L’interpellation directe au ministre, avec la demande d’une amnistie générale, a en effet donné à ce moment une portée symbolique forte.

 

Malaise et applaudissements

 

La salle a réagi en ordre dispersé : applaudissements nourris d’un côté, silence figé de l’autre. Dans un événement habituellement verrouillé par un protocole strict, cette prise de parole a brisé le consensus.

Élargissant son propos, Siphiwe Ka Baleka a cité le Cameroun et sa propre Guinée-Bissau, où « des dizaines d’opposants sont traqués, emprisonnés ou forcés à l’exil ». Et de conclure :

« Le vrai panafricanisme ne peut pas être une simple vitrine diplomatique. Il doit commencer par la libération de tous ceux qui luttent pour la dignité de leurs peuples. »

Ce faisant, l’épisode s’est transformé en un acte de contestation globale contre les régimes autoritaires africains. D’ailleurs, la réaction mitigée de la salle révèle le malaise : le Congrès panafricain, souvent perçu comme une vitrine diplomatique, se retrouve confronté à sa propre fragilité. Peut-il être un espace de débat authentique ou reste-t-il un instrument de légitimation pour les pouvoirs en place ? L’intervention de l’activiste a mis à nu cette tension.

 

Un congrès déjà sous tension

 

Il faut rappeler que le Togo traverse une période de crispation politique : réforme constitutionnelle contestée en 2024, arrestations de militants, exil de figures de l’opposition. Dans ce contexte, l’organisation du Congrès apparaît pour beaucoup comme une opération de communication internationale. L’activiste a donc touché un nerf sensible : la dissonance entre l’image que le régime veut projeter à l’extérieur et la réalité vécue à l’intérieur.

À la sortie de la salle, certains délégués de la société civile ouest-africaine se réjouissaient : « Enfin quelqu’un a osé dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. » D’autres, plus prudents, craignaient que cette sortie ne serve de prétexte à un durcissement du régime.

 

Une interpellation qui restera dans les annales

 

Pour l’heure, ni le ministre Robert Dussey ni la présidence togolaise n’ont réagi. Un haut responsable du comité d’organisation s’est limité à rappeler que « toutes les voix sont les bienvenues dans l’esprit du panafricanisme », tout en soulignant que « les questions de politique intérieure relèvent de la souveraineté nationale ».

Que le Togo réponde ou non à cette demande d’amnistie, l’épisode restera comme un moment charnière du congrès. Il a rappelé que le panafricanisme ne peut se réduire à des slogans ou à des cérémonies protocolaires. Au contraire, il doit se confronter aux réalités politiques, aux prisons, aux exils, aux silences imposés. En ce sens, Siphiwe Ka Baleka a réussi à transformer une tribune officielle en espace de vérité, au risque de sa propre sécurité.

Les travaux du 9ᵉ Congrès panafricain se poursuivent jusqu’au vendredi 12 décembre. Reste à savoir si l’appel à une amnistie générale trouvera un écho dans les résolutions finales. Une certitude demeure : Siphiwe Ka Baleka Bel El a déjà imprimé sa marque sur cette grand-messe continentale.

Panafricanisme : l’Université de Lomé mobilise la jeunesse togolaise

Lomé, 9 décembre 2025 – À l’amphithéâtre Ampah Johnson du campus nord, l’Université de Lomé a accueilli ce mardi une grande rencontre consacrée à l’avenir du panafricanisme, avec un accent marqué sur le rôle central que doit jouer la jeune génération dans la construction d’une Afrique unie, forte et souveraine.

Sous l’intitulé « L’idéal panafricain dans le contexte actuel : défis et perspectives pour les jeunes », la journée a permis à plusieurs centaines d’étudiants de dialoguer directement avec des personnalités politiques et intellectuelles de premier plan du continent.

L'Université de Lomé a accueilli un débat majeur sur le panafricanisme avec les ministres des Affaires étrangères du Mali et du Niger (AES). L'enjeu : le rôle de la jeunesse dans la souveraineté africaine.

Présence stratégique des ministres de l’AES

 

Parmi les invités figuraient, notamment, deux ministres des Affaires étrangères de pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) : Abdoulaye Diop pour le Mali et Bakary Yaou Sangaré pour le Niger. Le philosophe camerounais Franklin Nyamsi, président de l’Institut Afrique des Libertés, a prononcé la conférence principale.

Côté togolais, ses conseillers Koffi Agnide et Eyana Edjaide représentaient le ministre Robert Dussey, tandis que le professeur Komlan Batawila, premier vice-président de l’Université de Lomé, et le professeur Essohanam Batchana, directeur de la Direction des affaires académiques et de la scolarité (DAAS), assuraient la coordination et la modération des débats.

L'Université de Lomé a accueilli un débat majeur sur le panafricanisme avec les ministres des Affaires étrangères du Mali et du Niger (AES). L'enjeu : le rôle de la jeunesse dans la souveraineté africaine.

 panafricanisme : la Jeunesse au cœur des enjeux de souveraineté

 

Au-delà des discours officiels, une interaction soutenue avec les étudiants a également marqué la séance. En effet, les questions ont porté essentiellement sur la place concrète de la jeunesse dans les processus de souveraineté africaine et sur les leviers que les États peuvent actionner pour accompagner l’engagement citoyen, l’entrepreneuriat et la créativité des nouvelles générations.

« Ce genre de réunion démontre que l’université et nos dirigeants se préoccupent de notre bien-être et de notre souveraineté. Ces échanges nous donnent l’opportunité de réfléchir à l’avenir de notre continent », a résumé un étudiant en science politique à la sortie de l’amphi.

En organisant cet événement, l’Université de Lomé renforce sa position d’incubateur de réflexion panafricaine et confirme sa volonté d’associer activement les jeunes aux grands débats qui déterminent le destin de l’Afrique. Cette démarche est saluée par les participants, qui y voient le signe d’une jeunesse togolaise de plus en plus impliquée dans les questions de souveraineté et d’unité continentale.

Football : Ludovic Assémoassa s’est éteint à 45 ans

Ce mardi 9 décembre 2025, une nouvelle glaciale a traversé le Togo comme un vent froid sur la savane en harmattan : Ludovic Assémoassa n’est plus. À seulement 45 ans, celui que tout le monde appelait encore « Ludo » a fermé les yeux, laissant derrière lui un vide que rien ne pourra combler. Un fils du pays, né le 18 septembre 1980 à Lyon mais togolais jusqu’au bout des crampons, vient de nous quitter, et le silence qui s’est abattu sur les stades, les cafés, les groupes de supporters, est plus parlant que tous les cris de joie qu’il avait su provoquer.

 

2006 : le symbole de la fierté brisée

 

On revoit encore son visage concentré, en juin 2006, sous le maillot des Éperviers en Allemagne. Il était là, solide, calme, impérial en défense, lors de la première et unique Coupe du monde du Togo. Ce jour-là contre la Suisse, quand ses ligaments ont lâché dans un craquement sinistre, tout un peuple a senti son cœur se déchirer avec le sien. Bien sûr, il n’a plus jamais été le même, et pourtant il n’a jamais pleuré sur son sort. Au contraire,  Il a continué, avec cette dignité tranquille qui faisait de lui un homme à part.

Ludovic Assémoassa, un défenseur hormone : la Carrière, le Combat et l’Héritage Humain

 

Formé à l’Olympique Lyonnais, passé par Clermont Foot où il a disputé plus de 120 matchs de Ligue 2 avec une régularité de métronome, puis exilé en Espagne à Ciudad Murcia et Grenade, Assémoassa incarnait ainsi cette génération rare : des défenseurs qui savaient jouer, qui lisaient le jeu, qui ne trichaient jamais. De plus, il incarnait la fierté discrète d’un Togo qui osait rêver plus grand que lui. C’est d’ailleurs sous le maillot des Éperviers du Togo qu’il a connu ses moments de gloire les plus intenses.

Mais sous la surface de cette carrière, Ludo menait un combat acharné : l’homme de 45 ans luttait en réalité depuis huit ans contre la maladie. Aussi, ces dernières semaines, alors qu’il puisait ses dernières forces, plusieurs de ses ex-coéquipiers de formation ou de route sont venus lui rendre visite pour lui donner courage et témoigner leur soutien à son épouse et à leurs trois enfants. D’ailleurs, ces marques de fraternité incluaient notamment ses amis de la formation lyonnaise, avec qui Ludovic Assémoassa avait remporté deux fois le prestigieux titre de champion de France des réserves professionnelles, en 1998 et 2001.

Finalement, ces dernières années, il avait rangé les crampons pour enfiler le costume d’entraîneur à Lyon-La Duchère. Là encore, il transmettait : la rigueur, le respect, l’humilité. D’ailleurs, ses joueurs parlaient de lui comme d’un grand frère. On disait qu’il ne criait presque jamais, qu’un regard suffisait.

Hommage à Ludovic Assémoassa (1980-2025). L'ancien Épervier de 2006 s'est éteint après huit ans de combat. Un portrait poignant du défenseur qui incarnait la dignité et la fierté togolaise.

L’hommage d’un peuple

 

Ce matin, l’Olympique Lyonnais, son club de cœur, a publié un message d’une sobriété déchirante : « Un homme profondément aimé nous a quittés. » Rien d’autre. C’était assez. Au Togo, les anciens coéquipiers de 2006 pleurent en silence. Les plus jeunes, qui ne l’ont connu qu’en vidéo, découvrent soudain qu’un morceau de leur histoire s’en va.

Il reste ces images, un peu jaunies : Assémoassa qui se relève toujours, qui encourage un partenaire, qui serre la main de l’arbitre même après un carton injuste. Il reste surtout cette sensation douce-amère : celle d’avoir perdu, trop tôt, l’un de ceux qui incarnaient le mieux ce que le Togo peut produire de plus beau – un homme droit dans ses bottes, fier sans arrogance, togolais jusqu’à l’âme.

Repose en paix, Ludo. Les Éperviers vont voler un peu moins haut ce soir. Car quelque part, dans le ciel d’Allemagne 2006, un défenseur élégant vient de rejoindre les étoiles qu’il avait aidées à faire briller.

Togo : Kara pourrait accueillir un parc industriel chinois

Kara, 9 décembre 2025 – Les promesses du Sommet de Beijing commencent à se concrétiser sur le terrain togolais, et  c’est la région de Kara qui pourrait en être la grande bénéficiaire, grâce à l’ambition d’un parc industriel porté par des investisseurs chinois.

 

Le FOCAC 2024, moteur de l’industrialisation

 

Quelques mois après les engagements historiques pris lors du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC 2024), une puissante délégation d’investisseurs et de patrons d’entreprises chinois séjourne depuis la semaine dernière au Togo pour étudier la faisabilité d’un parc industriel de nouvelle génération dans le nord du pays.

La Secrétaire générale de la Présidence du Conseil, Sandra Ablamba Johnson, a personnellement piloté vendredi 6 décembre une séance de travail décisive avec les hommes d’affaires chinois. « Au nom du Président du Conseil, j’ai reçu cette délégation venue explorer un partenariat industriel d’envergure », a-t-elle publié sur ses réseaux, confirmant que le projet est désormais entré dans sa phase opérationnelle.

Des investisseurs chinois visitent Kara pour lancer un parc industriel. Le projet, aligné sur le FOCAC 2024, vise à accélérer la décentralisation économique du Togo et créer des milliers d'emplois.

Parc industriel : des secteurs ciblés pour le Nord

 

De plus, Les partenaires du chinois ont clairement identifié les secteurs ciblés, et ils correspondent aux filières où la région de Kara dispose d’un fort potentiel de matières premières et de main-d’œuvre : agro-transformation, énergies renouvelables, assemblage de tracteurs et de machines agricoles, fabrication de câbles et de matériels électriques.

« L’objectif est simple : accélérer l’industrialisation du Togo, transformer sur place nos productions agricoles, et créer des milliers d’emplois qualifiés loin de Lomé », a martelé Sandra Johnson.

Parc industriel : une rupture stratégique et géographique

 

Si le projet aboutit, ce nouveau hub viendrait compléter la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) et marquerait une vraie rupture : en effet, pour la première fois, le grand nord togolais accueillerait aussi  une zone industrielle moderne, portée par des capitaux chinois et alignée sur la vision de décentralisation économique du gouvernement.

Le timing est parfait : il y a quelques jours seulement, le Togo a signé avec l’ONUDI un programme-cadre 2026-2030 dédié à l’industrialisation et à la transformation locale des matières premières.

Après des décennies où l’essentiel des investissements se concentrait dans le Grand Lomé, la région de Kara se prépare également à vivre son propre décollage industriel. Les Chinois ont promis une réponse définitive avant la fin du premier trimestre 2026.

Des investisseurs chinois visitent Kara pour lancer un parc industriel. Le projet, aligné sur le FOCAC 2024, vise à accélérer la décentralisation économique du Togo et créer des milliers d'emplois. Des investisseurs chinois visitent Kara pour lancer un parc industriel. Le projet, aligné sur le FOCAC 2024, vise à accélérer la décentralisation économique du Togo et créer des milliers d'emplois.

 L’industrialisation du Nord : condition sine qua non de la cohésion

 

L’initiative du parc industriel de Kara, portée par les capitaux chinois et l’ambition du gouvernement, est bien plus qu’un simple projet économique. Elle est la preuve que la décentralisation n’est plus un vœu pieux, mais une stratégie active visant à rééquilibrer le développement du pays. Si la Plateforme d’Adétikopé a servi de vitrine, Kara se positionne comme le futur hub d’agro-transformation capable d’ancrer durablement la richesse dans le Nord.

En somme, ce projet marquera la fin d’une époque où l’investissement se concentrait exclusivement autour de la capitale. Tous les regards sont désormais tournés vers le premier trimestre 2026, date à laquelle la délégation chinoise doit rendre son verdict. Le succès de cette industrialisation au nord est la condition sine qua non pour transformer la vision de cohésion nationale en une réalité économique tangible pour des milliers de Togolais.

Lomé : Angèle Prudence Eyou, 21 ans, élue Miss Togo 2026

Lomé, 9 décembre 2025 – Dans une atmosphère électrique et multicolore, le Palais des congrès de Lomé a couronné samedi soir une nouvelle icône de la beauté togolaise. À 21 ans, l’étudiante en troisième année de comptabilité et contrôle-audit Angèle Prudence Eyou a conquis le jury et le public, succédant ainsi à Nadiratou Afolabi pour porter la couronne nationale durant toute l’année 2026.

Angèle Prudence Eyou, étudiante en comptabilité, est Miss Togo 2026. Son sacre à Lomé récompense l'alliance de la beauté et de l'éloquence, ouvrant la voie à son projet d'autonomisation des jeunes filles.

Grâce des Plateaux et éloquence intellectuelle

 

Originaire de la région des Plateaux et mesurant 1,82 m pour 67 kg, la jeune femme a brillé par son aisance naturelle lors des épreuves phares de cette 30ᵉ édition anniversaire. Ainsi, de l’autoprésentation en tenue traditionnelle à la danse envoûtante – où elle a interprété l’Atikpè, une chorégraphie emblématique des Adja –, en passant par les échanges oraux et la redoutable « tenue de vérité », Angèle a su allier grâce physique et profondeur intellectuelle. Parmi les 19 concurrentes issues des cinq régions du pays, elle s’est imposée face à une concurrence acharnée, laissant une empreinte indélébile sur cette soirée qui célébrait trois décennies de promotion de la femme togolaise.

Le moment décisif est survenu lors d’une question piège sur les qualités humaines irremplaçables face à l’essor de l’intelligence artificielle. Alors, « L’IA excelle dans les calculs, mais l’intuition, l’empathie et la morale restent des domaines réservés à l’humain », a-t-elle répliqué avec une éloquence qui a captivé l’assemblée. Une réponse qui, selon les observateurs, a scellé son triomphe et symbolisé une génération prête à marier tradition et modernité.

Angèle Prudence Eyou, étudiante en comptabilité, est Miss Togo 2026. Son sacre à Lomé récompense l'alliance de la beauté et de l'éloquence, ouvrant la voie à son projet d'autonomisation des jeunes filles.

Des millions pour un engagement social

 

Accompagnée de ses dauphines – Birénam Généviève Epiphanie Teno en première, suivie de Mawuena Bienvenue Latré Lawson, Ilétou Fleur Assogba et Djamila Salé –, Angèle n’a pas caché son émotion au moment de recevoir sa couronne des mains de sa prédécesseure, Nadiratou Afolabi. « Ce titre n’est pas une récompense pour moi seule, mais un engagement collectif envers toutes les filles du Togo », a-t-elle lancé, sous les applaudissements d’un public conquis, où se mêlaient anciens lauréats, invités internationaux comme la Miss Sénégal et la Miss Bénin, et des milliers de spectateurs.

La soirée, rythmée par des performances endiablées de l’Orchestre Douce Mélodie de Togoville, de l’humoriste Jocelyn Dogbo, et des artistes Nikanor et Tony X, a transformé l’événement en une véritable fête culturelle.

Toutefois, au-delà du glamour, les enjeux sont concrets. La nouvelle reine repart lestée de généreux lots : une voiture Geely flambant neuve valant 15 millions de FCFA, un financement de 10 millions pour un projet social via Moov Africa Togo, une enveloppe de 5 millions de la Société des Postes du Togo, sans oublier des voyages internationaux pour porter les couleurs togolaises à l’étranger. Gaspard Kodjo Baka, président du Comité national Miss Togo, a d’ores et déjà annoncé que l’équipe examinera dès lundi le dossier de son initiative citoyenne, centrée sur l’autonomisation économique des jeunes filles par des formations et des soutiens financiers.

Angèle Prudence Eyou, étudiante en comptabilité, est Miss Togo 2026. Son sacre à Lomé récompense l'alliance de la beauté et de l'éloquence, ouvrant la voie à son projet d'autonomisation des jeunes filles.

Angèle Prudence Eyou : ambassadrice de l’entrepreneuriat féminin

 

Avec ce sacre, Angèle Prudence Eyou s’annonce comme une ambassadrice active : loin des podiums éphémères, elle promet de transformer sa notoriété en leviers pour l’éducation et l’entrepreneuriat féminin. Une mission qui, dans un Togo en pleine effervescence panafricaine, pourrait bien propulser la beauté nationale vers des horizons encore plus inspirants.