Sensibiliser, rapprocher, expliquer : du 18 au 21 novembre, la Cour de justice de la CEDEAO est en mission à Lomé pour faire connaître ses procédures et renforcer l’accès à la justice régionale auprès des citoyens togolais.
Lomé, 19 novembre 2025 – À Lomé, la justice régionale sort de ses murs. Du 18 au 21 novembre 2025, la Cour de justice de la CEDEAO déploie un ambitieux programme de sensibilisation pour rapprocher son action des citoyens togolais et renforcer l’accès aux droits dans l’espace communautaire.
Une campagne anniversaire sous le signe de la proximité
C’est au siège de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) que s’est ouverte, mardi 18 novembre, une campagne de quatre jours portée par la juridiction régionale ouest-africaine. L’événement s’inscrit dans le cadre des célébrations du 50ᵉ anniversaire de la CEDEAO et du 20ᵉ anniversaire de sa Cour de justice, encore trop méconnue malgré son rôle central dans la protection des droits humains et le règlement pacifique des différends régionaux.

Lancement officiel en présence des autorités togolaises
Le lancement a bénéficié d’une forte adhésion officielle. En effet, le président de la Cour, l’honorable juge Ricardo Cláudio Monteiro Gonçalves, a présidé la cérémonie d’ouverture, entouré de la représentante résidente de la CEDEAO au Togo, Deweh Emily Gray, et du représentant du ministère de l’Économie et du Budget, Essokiza Anakpa. Le gouvernement togolais était aussi représenté par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, Maître Pacôme Adjourouvi, qui a salué le choix du Togo comme étape stratégique de cette tournée régionale. Il a réaffirmé l’engagement du pays dans la construction d’une « CEDEAO des peuples », fondée sur la paix, la cohésion sociale et l’intégration.
Quatre jours d’actions pour rapprocher la Cour des citoyens
Pour concrétiser cet objectif de proximité, la délégation de la Cour multiplie les initiatives de terrain durant quatre jours :
- Clinique juridique ouverte au public pour des conseils gratuits.
- Forums spécialisés avec les universitaires, avocats et magistrats.
- Dialogues judiciaires entre juges de la Cour et magistrats togolais
- Rencontres avec le barreau, la société civile, les organisations féminines, les forces de sécurité ainsi que les étudiants.
L’objectif affiché par le président Gonçalves est de faire connaître les compétences, les procédures et les mécanismes de saisine de la Cour afin que citoyens, résidents et acteurs économiques puissent y recourir plus facilement en cas de violation des textes communautaires ou des droits fondamentaux.

Le Togo, partenaire actif d’une justice accessible
À ce titre, le ministre Pacôme Adjourouvi a souligné lors de son allocution officielle que la méconnaissance de la Cour de justice de la CEDEAO constitue une perte pour les populations. Il a aussi salué le soutien constant du président en exercice de la Conférence des chefs d’État, Faure Essozimna Gnassingbé, en faveur du règlement pacifique des différends via cette juridiction régionale.
La veille, lundi 17 novembre, le ministre avait déjà reçu la délégation de la Cour à son cabinet pour un échange approfondi sur le calendrier détaillé de la mission et les objectifs de la campagne de sensibilisation.

Une juridiction modernisée au service des citoyens
Cette mission est rendue possible par l’évolution du rôle de la Cour. En effet, Créée par les articles 6 et 15 du Traité révisé de la CEDEAO en 1993, la Cour de justice a été renforcée par le protocole additionnel A/SP1/01/05 du 19 janvier 2005. Ce texte lui permet désormais de recevoir directement les requêtes des particuliers contre les États membres pour violation des droits humains, sans passer par les juridictions nationales.
Cette démarche togolaise s’inscrit dans une série d’actions similaires menées dans plusieurs pays membres tout au long de l’année 2025. Elle illustre aussi la volonté de la Cour de passer d’une institution perçue comme lointaine à un recours concret et accessible pour les 400 millions d’habitants de l’espace CEDEAO.
Une justice qui s’incarne
En somme, à travers cette campagne de sensibilisation, la Cour de justice de la CEDEAO affirme sa vocation : devenir une juridiction de proximité, au service des peuples ouest-africains. De Lomé à Abuja, elle trace une voie : celle d’une justice qui parle aux citoyens, et non plus seulement aux États.





















