Nécrologie : Décès de François Galley, figure de l’unité togolaise

Lomé, 4 décembre 2025 – Le paysage politique togolais est en deuil. François Galley, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’est éteint le mardi 3 décembre 2025 dans une clinique de la capitale, Lomé, des suites d’une longue maladie non précisée. L’information, confirmée par sa famille, a rapidement suscité une vague d’hommages unanimes, soulignant l’héritage d’un homme qui a incarné le dialogue et le progrès éducatif dans un pays en pleine transition.

 

François Galley : un parcours entre académie et réconciliation

 

Âgé de plus de 70 ans, François Galley avait consacré sa carrière à la sphère publique, mêlant engagement académique et action politique. Né au Togo, il s’était d’abord illustré comme universitaire et intellectuel respecté avant d’entrer en politique sous les couleurs de l’Union des Forces du Changement (UFC), le parti fondé par l’opposant historique Gilchrist Olympio.

C’est ainsi que sa nomination au portefeuille stratégique de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 28 mai 2010, marqua un tournant décisif. Elle scella l’accord politique historique signé entre l’UFC et le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), alors au pouvoir sous la présidence de Faure Gnassingbé. Cette entente, fruit de négociations intenses, symbolisa une rare tentative de réconciliation dans un contexte marqué par des tensions post-électorales et des crises récurrentes.

 

L’héritage de la modernisation éducative

 

Durant ses deux années à la tête du ministère – jusqu’au 31 juillet 2012 –, Galley s’attela à moderniser le système éducatif supérieur togolais. En effet, il lança des réformes visant à renforcer la recherche scientifique, à promouvoir les partenariats internationaux et à améliorer l’accès à l’université pour les étudiants de Kara et de Lomé.

« Nous on a été réglo », déclarait-il en 2012 , défendant avec vigueur les efforts du gouvernement pour soutenir financièrement plus de 35 000 boursiers. Ses initiatives, bien que confrontées à des défis budgétaires et logistiques, posèrent les bases d’une gouvernance plus inclusive, où l’éducation devint un levier de cohésion nationale.

 

François Galley: l’homme du compromis et du dialogue

 

Après son départ du gouvernement, François Galley ne se retira pas totalement de la scène publique. Membre actif de l’UFC, il participa à des conférences-débats, comme celle organisée par son parti à Lomé en mai 2018, où il réaffirma son engagement pour une alternance pacifique.

De plus, toujours modéré et mesuré, il incarna l’esprit de compromis qui avait permis à l’opposition de s’intégrer au processus démocratique togolais. « Nous respecterons notre parole », affirmait-il en janvier 2012, lors d’un accord avec les étudiants en grève, illustrant sa capacité à apaiser les conflits par le dialogue.

 

Vague d’hommages unanimes

 

La nouvelle de son décès, survenu dans l’intimité d’une clinique loméenne, a été accueillie avec émotion par la classe politique. Des figures de l’opposition comme celles de l’UNIR ont salué sa mémoire, évoquant un « pont entre les rives divisées de la nation ». La communauté universitaire, qu’il avait tant choyée, prévoit une cérémonie d’hommages solennels, tandis que sa famille appelle à la discrétion dans cette période de recueillement.

En somme, en ces heures sombres, le Togo perd non seulement un serviteur de l’État, mais un bâtisseur discret de l’avenir. François Galley laisse derrière lui un legs d’unité et d’ambition éducative, rappelant ainsi que la politique, au-delà des clivages, peut être un vecteur de progrès partagé. Ses obsèques devraient se dérouler dans les prochains jours, sous le signe d’une nation reconnaissante.

Togo- Golfe 1 : la grande « libération des emprises ferroviaires »

Lomé, 1er décembre 2025 – Les bulldozers ont encore parlé ce matin. Dès l’aube, le quartier Zorobaro-Akodessewa, dans la commune Golfe 1, a vu s’effondrer des dizaines de maisons, boutiques et ateliers construits à quelques mètres seulement des rails. Après Hanoukopé la semaine dernière, c’est donc la deuxième phase d’une vaste opération de libération des emprises ferroviaires qui vient de frapper le cœur de la capitale. Or, cette fois, l’enjeu dépasse largement le simple dégagement de terrain.

 

Golfe 1 : une question de vie ou de mort

 

Derrière les nuages de poussière et les cris des familles, une réalité brutale s’impose : la ligne de chemin de fer Lomé-Cotonou-Blitta, relancée en 2024, est devenue l’une des artères vitales du Togo. Chaque semaine, des trains de marchandises — et bientôt de passagers — circulent à pleine vitesse, reliant le littoral aux terres de l’intérieur. Mais sur de nombreux tronçons urbains, les habitations s’approchent dangereusement des rails, parfois à moins de 50 centimètres. C’est la promesse d’un développement majeur, mais aussi la peur permanente qu’un déraillement ou un freinage d’urgence ne transforme le quotidien des riverains en tragédie.

« On ne démolit pas par plaisir », martèle un ingénieur des chemins de fer présent sur place. « Un seul accident ferait des centaines de morts. On a déjà évité le pire plusieurs fois. »

 

Lomé respire enfin

 

Au-delà de la sécurité immédiate, cette opération est le premier acte concret d’un plan beaucoup plus ambitieux : redonner à la capitale un corridor ferroviaire moderne et sécurisé, tout en libérant des dizaines d’hectares pour des projets d’urbanisme attendus depuis trente ans. Boulevard ferroviaire paysager, pistes cyclables, logements sociaux, extension du port autonome : toutes ces initiatives n’étaient possibles qu’à condition de récupérer ces terrains occupés illégalement depuis des décennies.

En clair : ce qui se passe aujourd’hui à Zorobaro et à Hanoukopé n’est pas une simple opération de police. C’est le début de la plus grande transformation urbaine que Lomé ait connue depuis l’indépendance.

 

Le prix humain

 

Néanmoins, cette nécessité vitale n’efface pas la détresse des familles chassées du jour au lendemain. Des mères qui courent avec leurs bébés dans les bras, des commerçants qui regardent s’écrouler l’affaire d’une vie, des vieux qui n’ont nulle part où aller : les images font mal. Et la colère est palpable.

« On comprend la sécurité, mais on n’est pas des animaux », lance une habitante, les larmes aux yeux. « Qu’on nous donne au moins un toit avant de tout raser. »

Les autorités promettent des solutions : recensement des sinistrés, attribution prioritaire de parcelles dans les nouveaux lotissements, aides au relogement. Or, pour l’instant, ces engagements restent lettre morte pour la plupart des familles concernées.

 

Golfe 1 : un tournant historique

 

Ce qui se joue aujourd’hui dans les quartiers longeant les rails, c’est la confrontation entre deux urgences : celle de sauver des vies en empêchant une catastrophe ferroviaire, et celle de protéger la dignité de milliers de Loméens.

Le Togo a choisi de ne plus attendre. Quitte à payer le prix fort de la colère populaire aujourd’hui pour éviter un drame irréparable demain.

L’histoire jugera si le gouvernement aura su accompagner cette mutation avec assez d’humanité. Mais une chose est sûre : Lomé ne sera plus jamais la même après cette semaine de décembre 2025.

Université de Lomé : lancement de la Rentrée doctorale 2025

Lomé, 1ᵉʳ décembre 2025 – L’Université de Lomé a donné le ton d’une année doctorale placée sous le double sceau de l’excellence scientifique et de l’éthique face aux révolutions technologiques. Lors d’une cérémonie solennelle organisée à l’amphithéâtre de l’École doctorale, la communauté des chercheurs a officiellement lancé la Rentrée doctorale 2025 devant un parterre de directeurs d’unités de recherche, doyens et plusieurs centaines de doctorants.

Bien que le président Adama Kpodar soit absent, c’est le premier vice-président, le professeur Komlan Batawila, qui a présidé les travaux, entouré de la deuxième vice-présidente Kafui Kpégba et de la secrétaire générale Akossiwoa Quashie. « Cette rentrée n’est pas une formalité, mais un contrat moral : produire une recherche rigoureuse, utile et irréprochable », a-t-il martelé.

L’urgence de la norme et la menace de l’IA

 

Deux conférences magistrales, très complémentaires, ont marqué les esprits. Le professeur Akodah Ayewouadan a ouvert le bal avec une leçon inaugurale intitulée « L’effectivité de la norme ». Devant une salle comble, le juriste a disséqué la distance souvent abyssale entre la règle écrite et son application concrète, prenant pour exemples le droit de l’environnement et les libertés académiques au Togo. « Une norme qui reste lettre morte n’est pas une norme, c’est une illusion », a-t-il lancé sous les applaudissements.

Ensuite, la seconde intervention, assurée par le professeur Bilakani Tonyeme, a plongé au cœur de l’actualité brûlante : l’impact de l’intelligence artificielle générative sur la recherche. Entre démonstrations de ChatGPT capable de rédiger une thèse en quelques minutes et alertes sur le risque de plagiat indétectable, le spécialiste des systèmes intelligents a appelé à une « éthique proactive ».

Université de Lomé : La Rentrée doctorale 2025 met l'accent sur l'éthique face à l'IA générative. L'UL impose des référentiels clairs et une formation aux doctorants pour une recherche intègre.

Rentrée doctorale : actions concrètes pour une recherche maîtrisée

 

C’est pourquoi le professeur Tonyeme a émis des recommandations fermes : référentiels clairs, formation obligatoire à l’IA pour les doctorants et création d’un comité déontologique dédié dès 2026 à l’UL.

« On ne peut plus faire comme si ces outils n’existaient pas. Soit on les maîtrise, soit ils nous dépossèdent de notre métier de chercheur », a-t-il averti, provoquant un débat nourri avec la salle.

À l’issue de la cérémonie, les doctorants ont reçu leur badge officiel 2025 et un guide de bonne conduite renforcé intégrant désormais un chapitre entier sur l’utilisation responsable de l’IA. Cette initiative est la preuve que l’Université de Lomé entend bien rester à la pointe sans sacrifier ses principes.

L’année doctorale est lancée. Et cette fois, la barre est placée très haut : rigueur scientifique, innovation maîtrisée et intégrité absolue. Rien de moins.

Guinée-Bissau : Faure, médiateur incontournable de l’Afrique

Lomé, 1ᵉʳ décembre 2025 – Le Togo endosse une fois de plus le rôle de pompier de l’Afrique de l’Ouest. En fin de semaine, la CEDEAO a mandaté le président Faure Gnassingbé pour diriger une mission tripartite de haut niveau, chargée de sortir la Guinée-Bissau du chaos né du putsch du 26 novembre.

La junte, qui invoque une manipulation électorale, a suspendu le processus de vote et fermé les frontières, accentuant les risques de dérapage violent.

Aux côtés du Cap-Verdien José Maria Neves et du Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le chef de l’État togolais devra ramener les protagonistes autour de la table et empêcher qu’un pays coutumier des coups d’État ne sombre à nouveau dans la tourmente.

 

Lomé, quartier général de la crise

 

L’annonce n’a surpris personne dans les couloirs de la CEDEAO. En effet, déjà médiateur de l’Union africaine dans le conflit RDC-Rwanda, Faure Gnassingbé s’est imposé ces dernières années comme l’un des rares dirigeants ouest-africains capables de dialoguer avec tous les camps sans être accusé de partialité. « Il a cette capacité rare à écouter sans juger et à obtenir des concessions là où d’autres échouent », confie un diplomate nigérian en poste à Abuja.

La mission tripartite devrait se rendre à Bissau dès la semaine prochaine, après des premiers contacts avec la junte du général Denis N’Canha, le président déchu Umaro Sissoco Embaló — aujourd’hui au Congo-Brazzaville — et les principaux leaders politiques, dont Domingos Simões Pereira.

 

Objectif : un calendrier clair et un retour à l’ordre constitutionnel

 

Selon plusieurs sources proches du dossier, les trois médiateurs pousseront pour un plan d’action ferme :

  • la fixation d’un calendrier électoral crédible sous 12 à 18 mois maximum
  • la mise en place d’un gouvernement de transition inclusif
  • le retour des forces armées dans les casernes avec garanties internationales

Un schéma qui rappelle étrangement la feuille de route imposée avec succès au Mali et au Burkina Faso ces dernières années, où le Togo avait déjà joué les facilitateurs discrets.

 

Faure, le médiateur en série

 

Avec cette nouvelle mission, Faure Gnassingbé conforte son statut de « Monsieur bons offices » de la sous-région. Au total, en cinq ans, Lomé a piloté ou co-piloté les médiations au Mali (2020-2022), en Guinée après le coup d’État contre Alpha Condé, au Burkina post-Damiba et maintenant en Guinée-Bissau, sans compter le dossier est-africain toujours en cours.

« Le président a fait de la stabilité régionale une priorité absolue. Par conséquent, il sait que chaque crise non résolue chez le voisin finit par déborder chez nous », explique un proche du palais.

Alors que les capitales ouest-africaines retiennent leur souffle face à l’instabilité chronique de Bissau, tous les regards se tournent désormais vers le trio Gnassingbé-Neves-Faye. Dans un pays qui a connu cinq coups d’État réussis en cinquante ans, la patience est une denrée rare. Cependant, si quelqu’un peut encore la faire renaître, c’est bien le discret mais redoutablement efficace président du Conseil  togolais. La partie est loin d’être gagnée. Elle vient à peine de commencer.

Lomé : opération CNI éclair à l’Université

Lomé, 1ᵉʳ décembre 2025 – C’est une ruée tranquille mais déterminée qui a envahi ce matin la Chaîne Est du restaurant universitaire de Lomé. Dès 7 h 30, des centaines d’étudiants faisaient déjà la queue, dossiers sous le bras, pour profiter de la campagne spéciale d’établissement accéléré de Cartes Nationales d’Identité (CNI) lancée par la Direction générale de la documentation nationale (DGDN).

Ainsi, jusqu’au samedi 6 décembre inclus, les étudiants de l’Université de Lomé peuvent obtenir leur CNI en un temps record : 48 heures seulement entre le dépôt du dossier et le retrait de la précieuse carte biométrique. Un délai jamais vu pour ce type de démarche, d’autant plus que l’administration cherche à rattraper un certain retard accumulé dans les délivrances.

CNI : un kit simple, un prix inchangé et un débit optimisé

 

Les pièces demandées restent classiques, mais adaptées au public étudiant. En effet, pour déposer son dossier, il faut se munir de :

  • Original + photocopie du certificat de naissance
  • Original du certificat de nationalité (ou duplicata pour la nouvelle version).
  • Carte d’étudiant ou attestation du baccalauréat comme preuve de profession
  • Certificat de groupe sanguin
  • 5 000 FCFA réglés sur place

Des agents de la DGDN, par ailleurs renforcés par des étudiants volontaires, guident les files, vérifient les dossiers et procèdent aux prises d’empreintes et photos en moins de dix minutes par personne. « On traite déjà plus de 400 étudiants par heure », se félicite un superviseur de la DGDN présent sur le site.

 

Objectif : 100 % d’étudiants identifiés avant les vacances

 

L’opération répond à une urgence bien réelle. C’est pourquoi des milliers d’étudiants togolais, notamment les primo-entrants, n’ont toujours pas de CNI, ce qui leur complique l’accès aux bourses, aux examens ou même aux stages. « Sans carte, tu n’es personne ici », résume Aïcha, étudiante en L2 de droit, qui a patienté depuis 6 h du matin. Ce témoignage illustre parfaitement la nécessité de cette initiative.

CNI : prolongation à la Foire de Lomé dès le 8 décembre

 

Bonne nouvelle pour ceux qui n’étudient pas à l’UL : la même opération foraine sera reconduite à partir du lundi 8 décembre sur le site du CETEF-Togo 2000, en plein cœur de la 20ᵉ Foire internationale de Lomé. De plus, cette phase sera cette fois ouverte à toute la population, sans condition d’âge ou de statut.

Avec ces deux offensives successives, la DGDN espère rattraper une partie du retard et franchir la barre symbolique des 70 % de Togolais détenteurs d’une CNI biométrique d’ici la fin 2026.

Sur le campus, l’ambiance est à la satisfaction. Entre deux selfies devant le stand Police, les étudiants et agents échangent déjà la même phrase : « Enfin, on respire ! »

 

Le voyage démentiel de deux gambiens : 3 500 Km sur des bidons

Deux jeunes Gambiens ont tenté l’impensable : traverser l’océan jusqu’en Espagne, soit près de 3 500 kilomètres, en s’accrochant à de simples bidons en guise de flotteurs. Ce périple, aussi fou que tragique, est plus qu’un geste désespéré. Il révèle la détresse d’une jeunesse prête à tout risquer pour fuir le manque d’opportunités en Afrique dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Deux jeunes Gambiens ont rejoint l’Espagne en parcourant près de 3 500 km d’océan avec de simples bidons comme flotteurs.

Quand la détresse devient plus forte que la peur

 

Sans embarcation solide, et surtout sans gilet de sauvetage, ces jeunes Gambiens ont affronté les vagues de l’Atlantique avec pour seule arme leur détermination. Leur périple aurait pu tourner au drame. Il révèle la gravité d’une réalité trop souvent ignorée : l’absence de perspectives pousse certains à choisir la mort plutôt que l’immobilisme.

Ce trajet est l’un des plus dangereux corridors migratoires vers l’Europe, où chaque vague peut s’avérer fatale. Par conséquent, cet événement n’est pas un signe d’audace, mais bien comme un cri de désespoir.

Derrière ce geste se cache une vérité brutale : l’Europe est devenue l’ultime horizon pour une jeunesse africaine qui ne trouve plus sa place sur son propre continent. En effet, pour beaucoup, l’Occident est la promesse d’un travail, d’une dignité et d’une vie nouvelle. Mais ce rêve se paie au prix fort : la traversée clandestine, les dangers de la mer, et parfois la mort.  Ainsi l’espoir d’une dignité et d’une vie nouvelle se transforme en pari mortel. De plus, chaque tentative rappelle l’urgence d’une réflexion collective sur les causes profondes de cette migration.

L’acte désespéré des Gambiens, un appel à la responsabilité des gouvernants

 

Respect à leur courage, mais que ce périple serve d’électrochoc à nos dirigeants. En effet, la véritable question n’est pas de savoir pourquoi ces jeunes partent, mais pourquoi ils ne trouvent pas d’avenir chez eux. L’Afrique doit bâtir des opportunités, investir dans sa jeunesse, et offrir des raisons d’espérer sans avoir à fuir.

Cette histoire n’est pas un fait divers isolé, mais le symbole d’une génération en quête de survie. Elle interpelle les consciences, secoue les dirigeants et rappelle que derrière chaque traversée se cache une vie, un rêve, une détresse.

Ce n’est pas une histoire d’audace, mais une histoire de détresse.

Décentralisation : Le Golfe 2 ouvre sa session budgétaire 2026

Lomé, 27 novembre 2025 – La quatrième et dernière session ordinaire de l’année 2025 du conseil municipal de Golfe 2 (Bè-Kpota) s’est ouverte mardi au siège de la mairie, sous la présidence effective du Maire Kpadé Koffi Gbékandé. Comme chaque année à cette période, cette session est exclusivement consacrée à l’examen et à l’adoption du budget primitif 2026 de la commune, l’un des moments les plus stratégiques pour ses 180 000 habitants.

Une forte mobilisation pour la redevabilité

 

La cérémonie d’ouverture a réuni un parterre d’autorités, notamment le Secrétaire général de la préfecture du Golfe, les responsables des forces de sécurité, les présidents des comités de développement de quartier (CDQ) et l’ensemble des 33 conseillers municipaux.

Dans son discours, le maire Kpadé a insisté sur trois maîtres-mots : synergie, transparence et résultats concrets. « Nous devons travailler main dans la main, élus, cadres et citoyens, pour transformer réellement le visage de Golfe 2 », a-t-il lancé. De plus, il a rappelé aux conseillers leur devoir de reddition de comptes « pour que chaque franc dépensé soit justifié et utile ». Il a aussi rendu hommage au chef de l’État, Faure Gnassingbé, car sa vision politique a permis le renforcement des moyens des communes.

Un budget 2026 attendu en nette hausse

 

Le représentant du Préfet a salué la tenue de cette session budgétaire, « moment décisif où se dessine l’avenir immédiat de la commune ». Il a souhaité un budget « réaliste, ambitieux mais surtout orienté vers l’amélioration du cadre de vie et l’inclusion des plus vulnérables ». « L’intérêt collectif doit guider chaque décision », a-t-il martelé.

Au menu des prochains jours : adoption du règlement intérieur révisé, mise en place des commissions permanentes et, point d’orgue, l’étude détaillée et le vote du budget primitif 2026. Bien que les chiffres exacts n’aient pas encore filtré, plusieurs sources internes évoquent une enveloppe en nette hausse par rapport à 2025, portée notamment par l’augmentation des transferts de l’État et la mobilisation accrue des recettes propres.

Lomé : La commune de Golfe 2 (Bè-Kpota) ouvre sa session budgétaire 2026. Le maire Kpadé K. Gbékandé insiste sur la transparence et l'inclusion pour consolider le statut de "commune de référence".

Golfe 2 veut consolider sa place de « commune de référence ».

 

Ces dernières années, Golfe 2 s’est illustrée par des chantiers visibles (voiries, marchés modernes, éclairage public). C’est pourquoi le maire et son équipe espèrent faire de 2026 l’année de la consolidation de ces acquis, avec des projets phares autour de l’assainissement pluvial, de la jeunesse et de l’emploi féminin.

Les travaux se poursuivent à huis clos. Le vote final du budget aura lieu en fin de semaine. À Golfe 2, on ne cache pas l’ambition : rester la commune populaire la plus dynamique de Lomé et prouver que la décentralisation peut changer concrètement le quotidien des habitants. En définitive, le budget 2026 sera le prochain test grandeur nature.

Aného : tempête au Palais Royal Lolan

Aného, 27 novembre 2025 – Quatre ans après la disparition tragique de Togbé Ahuawoto Savado Zankli Lawson VIII, le trône ancestral des Akangban à Aného reste le théâtre d’une querelle familiale explosive. Dans une missive incendiaire qui circule depuis hier, le Prince Latévi Bonéro Bêtum-Lawson dénonce une « régence trafiquée » orchestrée par les frères du défunt roi et le régent en exercice. Ces allégations graves de pillage, de falsification des coutumes et de collusion politique pourraient bien enflammer la ville historique.

 

Aného : un deuil suspect et une régence contestée

 

Tout remonte à l’été 2021. Le roi Lawson VIII, qui avait régné 19 ans sur le royaume de Lolan, s’éteint le 30 juillet. Toutefois, selon le Prince Bonéro, les circonstances de cette mort seraient loin d’être claires. « Des divergences anciennes avaient éloigné les frères du roi, pourtant ils réapparaissent soudainement, imposant des décisions médicales sans consulter le conseil du trône », écrit-il.

Pire encore, dès l’annonce du décès, le chaos s’installe. Le prince dépeint une nuit de pillage à la résidence royale de New London, où des objets sacrés – notamment le tabouret royal et l’épée (Guyi) – auraient disparu. Les clés du palais, confiées légalement, finissent entre les mains d’un neveu des frères suspects. « Ils ont monnayé la mort de leur propre sang pour s’emparer des biens du trône », accuse le Prince Bonéro.

 

Au cœur de la tourmente : les frères et le régent

 

Au centre de ces griefs se trouvent les frères du roi défunt, surnommés les « Savado ». Victor Assion Lawson Savado émerge comme le principal orchestrateur : absent du palais pendant 19 ans, il se pose en expert autoproclamé, imposant son autorité. Rigobert Lawson Savado, son allié, est décrit comme complice.

Leur coup de maître ? Réinstaller Charlemagne Têtê Bahun Willson, un ancien premier ministre du trône, pour valider une consultation expéditive nommant Prince Latévi Adondjegoun Lawson Body comme régent. Ce dernier est accusé d’être celui qui avait remis les clés aux pillards. « Une parodie en une demi-journée, où les neveux orphelins n’ont eu aucun mot à dire sur les funérailles de leur père », déplore le Prince Bonéro.

De plus, le conseil de régence serait un triumvirat fantoche, reléguant les autres princes et princesses au rang de « figurants ». Les veuves et orphelins du roi, par conséquent, sont ignorés et « méprisés ».

 

Projets avortés et traditions profanées à Aného.

 

Quatre ans plus tard, le bilan du régent est accablant pour ses détracteurs : projets phares en déshérence et absence de comptes financiers clairs. En outre, le régent, « corrompu par les Savado et des politiques véreux », achèterait des terrains avec l’argent du trône.

Le point de non-retour est atteint lors de la « mascarade » du 31 octobre dernier : le régent aurait tenté de s’arroger le droit de choisir le successeur, violant ainsi les us akangban. « Ils réécrivent l’histoire pour imposer un monarque à leur solde, avec une députée cupide dans l’ombre », alerte le texte, évoquant un « complot pour un prince bleu-blanc ».

 

L’appel à l’éveil de la famille Lawson

 

Signé par le Prince Latévi Bonéro Bêtum-Lawson, ce cri du cœur s’adresse aux « fils et filles akangban et alliés ». « Où sont les vrais princes et princesses ? La mémoire des Ahuawoto nous regarde ! » lance-t-il, rappelant que Lolan doit rester « neutre et apolitique ».

Pour l’instant, silence radio du palais. Néanmoins, à Aného, où le vaudou et les traditions guin imprègnent le quotidien, ces accusations risquent de raviver les braises. Le trône de Lolan, symbole d’unité, attend sa réponse. Et le peuple guin murmure déjà : jusqu’à quand cette « nuit tombée » durera-t-elle ?

Togo : Mécanisme Opérationnel pour la Protection de l’Enfance

Tsévié, 26 novembre 2025 À quelques kilomètres de Lomé, la préfecture de Zio a accueilli hier une journée stratégique dédiée à la protection de l’enfance. Organisée par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, cette rencontre a réuni une centaine d’acteurs clés, notamment : des responsables d’associations, des chefs traditionnels, des autorités administratives, des policiers, des gendarmes et des travailleurs sociaux.

L’objectif était clair : faire connaître et s’approprier un outil concret, le « mécanisme national de gestion des plaintes pour enfants », un guide pratique adopté récemment par le Togo pour permettre à tout enfant – ou à toute personne agissant en son nom – de signaler en toute sécurité une violation de ses droits, qu’il s’agisse de violences, d’exploitation, de traite ou de mariage forcé.

Togo : Lancement du "Mécanisme national de gestion des plaintes pour enfants" (CNDH, UNICEF). Un dispositif opérationnel (numéro vert, points focaux) contre la violence et l'exploitation.

Protection de l’enfance: de l’engagement international au dispositif opérationnel

 

En ratifiant dès 1990 la Convention relative aux droits de l’enfant, le Togo s’était déjà engagé à protéger les mineurs contre les pires formes d’exploitation. Toutefois, trente-cinq ans plus tard, le pays passe à la vitesse supérieure en dotant les acteurs de terrain d’un dispositif structuré : un numéro vert dédié, des points focaux dans chaque préfecture, des procédures claires de réception, d’enquête et de suivi des plaintes.

« Ce n’est plus seulement un texte sur le papier. Désormais, un enfant qui subit des violences à l’école, au travail ou au sein même de sa famille sait qu’il existe un chemin sûr pour se faire entendre », a expliqué une représentante de l’UNICEF présente à Tsévié.

 Avancée historique pour la Protection de l'Enfance. Le nouveau Mécanisme national de gestion des plaintes (CNDH/UNICEF) dote les acteurs

Protection de l’enfance: Écoute et formation des acteurs locaux

 

Lors de la cérémonie d’ouverture, le préfet de Zio, Mawouna Gadéwa, a insisté sur la philosophie du mécanisme : « L’enfant n’est plus seulement un sujet de protection, il devient un sujet de droit à part entière. Par conséquent, écouter sa plainte, c’est déjà commencer à réparer l’injustice qu’il a subie. »

Des exercices pratiques ont ponctué la journée, incluant par exemple la simulation de réception d’une plainte d’un enfant victime de travail forcé. Les participants ont particulièrement apprécié le rôle renforcé des leaders communautaires, souvent les premiers à être alertés dans les milieux ruraux.

Togo : Lancement du "Mécanisme national de gestion des plaintes pour enfants" (CNDH, UNICEF). Un dispositif opérationnel (numéro vert, points focaux) contre la violence et l'exploitation.

Prochaines étapes : déploiement national d’ici fin 2026

 

À l’issue de la rencontre, la CNDH a annoncé que Tsévié n’était que la première étape d’un vaste programme. En effet, les régions Maritime, Plateaux, Centrale, Kara et Savanes seront progressivement couvertes d’ici la fin 2026, avec la mise en place effective des points focaux.

Pour les associations présentes, c’est une avancée historique. « Auparavant, on se heurtait souvent au silence ou à la peur de la stigmatisation. Aujourd’hui, l’État nous donne un cadre officiel et sécurisé. C’est une révolution douce pour les droits de l’enfant au Togo », a confié la directrice d’une ONG locale.

À l’heure où le Togo ambitionne de devenir un pays émergent à l’horizon 2030, protéger ses 4 millions d’enfants est un investissement. Et ce mécanisme, simple dans son principe mais puissant dans ses effets, pourrait bien en être l’un des leviers les plus concrets.

AMF-UMOA : Kossi Tenou succède à Patoki dans un contexte critique

Face à l’urgence de consolider son marché financier régional, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a désigné l’économiste togolais Kossi Tenou à la tête de son régulateur, l’Autorité des marchés financiers (AMF-UMOA).

 

Dakar, 26 novembre 2025 – Dans un contexte de turbulences économiques mondiales et de défis persistants pour l’intégration financière en Afrique de l’Ouest, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) vient de nommer un nouveau pilier à la tête de son régulateur des marchés financiers. En effet, le Conseil des ministres, réuni mardi 25 novembre en session extraordinaire par visioconférence, a désigné Kossi Tenou, ministre délégué togolais chargé du Commerce et du Contrôle de la qualité, président de l’Autorité des marchés financiers de l’UEMOA (AMF-UMOA).  Cette décision marque un tournant pour l’institution, qui assure la protection de l’épargne et la régulation des placements dans les huit pays membres.

UEMOA : Kossi Tenou nommé Président de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF-UMOA). Le Conseil des ministres a officialisé cette décision en remplacement de Badanam Patoki.

AMF-UMOA : un Conseil sous haute tension

 

Sous la houlette du ministre burkinabè de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo – qui assure la présidence en exercice du Conseil des ministres statutaires de l’Union –, les ministres des Finances de l’UEMOA ont salué l’engagement du prédécesseur de M. Tenou, Badanam Patoki.

En effet, nommé ministre de l’Économie et de la Veille stratégique du Togo le 8 octobre dernier, M. Patoki avait laissé un vide à la tête de l’AMF depuis près de deux mois.  Par conséquent, la vacance du poste avait suscité des inquiétudes sur la continuité de la régulation, d’autant plus que le marché obligataire régional (UMOA-Titres) et les appels publics à l’épargne peinent à se développer face à l’inflation et aux chocs externes.  « Son leadership et son apport considérable au développement du marché financier régional ont été soulignés », indique un communiqué officiel de l’Union, qui lui adresse ses vœux de succès dans ses nouvelles fonctions nationales.

 

Kossi Tenou : un profil taillé pour l’intégration économique

 

Âgé de 52 ans, M. Tenou n’est pas un novice des arcanes financiers ouest-africains.  Membre du gouvernement togolais depuis le 8 octobre 2025, il occupait auparavant le poste de conseiller du gouverneur de la BCEAO depuis 2023.  Avant cela, il a également servi comme directeur pays de la banque centrale régionale, ce qui lui a permis d’accumuler une expertise pointue en commerce international et en contrôle de qualité.  Ces compétences, selon les observateurs, seront précieuses pour dynamiser les échanges intra-UEMOA.

« Cette nomination reflète la confiance placée en des experts locaux pour piloter la transformation de nos marchés », commente un analyste financier basé à Abidjan. De plus, M. Tenou hérite d’un mandat axé sur la numérisation des marchés et l’attraction d’investissements étrangers, dans un contexte où la croissance de la zone UEMOA stagne autour de 4-5 %.

UEMOA : Kossi Tenou nommé Président de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF-UMOA). Le Conseil des ministres a officialisé cette décision en remplacement de Badanam Patoki.

Badanam Patoki : du régulateur régional au “méga-ministre” togolais

 

Le départ de M. Patoki, 61 ans, n’est pas anodin.  Économiste chevronné et rigoureux, il a marqué l’AMF par son pragmatisme, après avoir supervisé la modernisation du Trésor public togolais et le développement du marché obligataire régional.

En outre, sa nomination au gouvernement de Faure Gnassingbé à la tête d’un “mégaministère” englobant investissements, industrie, énergie et ressources minières s’inscrit dans une restructuration ambitieuse.  C’est pourquoi, avec trois ministres délégués sous son autorité – dont M. Tenou lui-même avant cette promotion régionale –, M. Patoki est chargé de booster la compétitivité togolaise.

« C’est un retour aux sources pour lui, de la régulation macro à la planification stratégique », note un proche du dossier.

 

Perspectives  : vers une AMF-UMOA plus résiliente ?

 

Par ailleurs, cette passation de pouvoir togolaise à 100 % illustre la vitalité de l’intégration ouest-africaine, où le Togo, petit mais stratégique, fournit une part croissante des talents régionaux.  Néanmoins, pour l’AMF-UMOA, les défis ne manquent pas : il faudra aussi renforcer la transparence des transactions, attirer les jeunes investisseurs et contrer les risques cybernétiques sur les plateformes numériques.

M. Tenou, qui prendra ses fonctions dans les prochains jours, portera ces ambitions avec l’appui du Collège des douze membres de l’Autorité.  À Ouagadougou, siège de l’UEMOA, on mise aussi sur cette nomination pour accélérer la “souveraineté économique” prônée par les chefs d’État.  En définitive, avec Tenou aux commandes, l’Afrique de l’Ouest mise sur ses propres forces pour tracer sa voie.