Sommet d’Aqaba : Faure Gnassingbé alerte sur la dette sécuritaire

Le Président du Conseil togolais a pris part au 10ᵉ anniversaire du Processus d’Aqaba, co-présidé par la Jordanie et l’Italie. Première édition axée sur l’Afrique de l’Ouest, le sommet a été l’occasion pour Faure Gnassingbé de plaider pour une réponse collective, respectueuse et un financement international non punitif face à l’expansion du terrorisme.

 

Rome, 16 octobre 2025 – Dans un appel vibrant à la solidarité internationale, le Président du Conseil togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a pris part mercredi 15 octobre au sommet du Processus d’Aqaba. Co-présidé par le Roi Abdallah II de Jordanie et la Première ministre italienne Giorgia Meloni, cette 10ᵉ édition – la première axée sur l’Afrique de l’Ouest – a réuni chefs d’État et experts pour forger une réponse coordonnée à l’extrémisme violent. Gnassingbé a structuré son intervention autour de trois convictions phares : une responsabilité partagée, une solution africaine intégrée et une bataille informationnelle globale.

 

Sommet d’Aqaba : une plateforme pour une paix « pragmatique et inclusive »

 

Ouvert sous les auspices de l’ONU, le sommet a mis l’accent sur les défis sécuritaires ouest-africains, des foyers terroristes sahéliens aux routes maritimes du golfe de Guinée. Articulés autour du Plan Mattei pour l’Afrique – l’initiative italienne de partenariat – les débats ont exploré les liens indissociables entre sécurité, développement et gouvernance. « Cette dixième édition ambitionne de promouvoir une réponse coordonnée, pragmatique et inclusive aux défis transnationaux », a résumé un communiqué, soulignant ainsi le rôle central de la consolidation de la paix.

Le Togo, en première ligne des menaces, s’est imposé comme un acteur clé. D’ailleurs, Gnassingbé, qui s’est entretenu en marge avec le Roi Abdallah II, a salué l’engagement italien et jordanien, tout en plaçant l’Afrique de l’Ouest au cœur des enjeux mondiaux.

 

Conviction 1 : une crise qui transcende les frontières

 

À l’ouverture de son discours, le Président togolais a dressé un tableau alarmant : expansion du terrorisme des zones sahéliennes vers les pays côtiers, reconfiguration des réseaux criminels et cybermenaces galopantes, où la propagande pullule en ligne.

« Ce qui fragilise l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui affectera la stabilité internationale demain, » a-t-il averti, insistant sur le caractère global de la menace.

« La sécurité de l’Afrique de l’Ouest n’est plus un dossier strictement régional : elle croise nos souverainetés, nos économies. Ce combat, nous devons nécessairement le mener ensemble, parce que les groupes armés ne s’arrêtent pas aux frontières, et la déstabilisation nourrit la migration, » a-t-il martelé, appelant à une solidarité « cohérente et respectueuse. »

 

Conviction 2 : des moyens adaptés, sans le piège de la dette

 

Ensuite, face au « manque de moyens adaptés à l’échelle de la menace » – humains, technologiques et logistiques –, Gnassingbé a dénoncé les contraintes financières qui forcent également les États de première ligne à s’endetter pour leur défense.

« La sécurité est un bien public mondial. Il est temps d’en tirer les conséquences, y compris dans les règles d’accès aux financements. Aujourd’hui, nous ne pouvons financer notre sécurité qu’en creusant notre dette. On ne peut pas continuer à pénaliser ainsi la paix, » a-t-il lancé.

Pour lui, les dépenses sécuritaires doivent être reconnues comme des « investissements », au même titre qu’un barrage ou une école, appelant ainsi à une réforme des mécanismes de financement international pour des ressources prévisibles et non punitives.

 

Conviction 3 : une « guerre des esprits » au-delà des armes

 

Enfin, le leader togolais a élargi le champ de bataille :

« L’on ne gagne pas une guerre des esprits uniquement avec des fusils. La bataille se joue d’abord sur le champ de l’information. » Les groupes terroristes exploitent les failles ; la riposte doit donc être « collective et coordonnée », intégrant éducation, développement et cohésion sociale.

« Il s’agit aussi de ne plus réagir crise par crise. Notre action doit passer de la réaction à l’anticipation », a-t-il plaidé, liant sécurité et développement comme « les deux faces d’un même problème. » Il a aussi  réclamé des partenaires internationaux « cohérents et respectueux, » pour une co-construction durable.

 

Sommet d’Aqaba :un plaidoyer africain pour une paix anticipative

 

Ce sommet, qui a réuni des dirigeants d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, s’est conclu sur un consensus : passer d’une gestion réactive à une anticipation inclusive, impliquant société civile et leaders religieux. Le Togo émerge renforcé, son plaidoyer pour une « solution à l’africaine » salué comme un guide pour la sous-région.

En conclusion, à l’issue des débats, Gnassingbé a réitéré l’engagement du Togo : « Sécurité et développement sont indissociables. » Un message qui, dans un contexte de tensions sahéliennes croissantes, pourrait aussi bien influencer durablement les agendas internationaux.

 

BlueInvest Africa : Lomé s’impose en hub de l’économie bleue

Lomé, carrefour maritime. Le Forum BlueInvest Africa 2025, initié par la Commission européenne, bat son plein à Lomé depuis hier . Le Togo, premier pays d’Afrique de l’Ouest à accueillir l’événement, connecte 24 startups innovantes à des investisseurs européens. L’enjeu est stratégique : propulser le pays en leader régional de la croissance verte et débloquer des fonds majeurs.

Lomé, 16 octobre 2025 – La capitale togolaise s’impose comme le nouveau carrefour de l’économie bleue africaine. En effet depuis  hier , le Forum BlueInvest Africa 2025, initié par la Commission européenne, bat son plein, réunissant des centaines d’entrepreneurs, investisseurs et décideurs venus d’Afrique et d’Europe. Pour sa troisième édition – et la première en Afrique de l’Ouest – cet événement phare connecte directement les porteurs de projets innovants du secteur maritime à des financements décisifs, sous le regard attentif du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo), Dr José Kwassi Symenouh.

Lomé accueille le Forum BlueInvest Africa 2025, connectant 24 startups africaines à des investisseurs européens pour dynamiser l’économie bleue et positionner le Togo comme leader régional de la croissance verte.

Une première historique pour l’Afrique de l’Ouest : Lomé au centre des échanges

Organisé les 15 et 16 octobre au Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF), BlueInvest Africa 2025 marque un tournant. Après les Seychelles et le Kenya, c’est le Togo, premier pays francophone et ouest-africain à accueillir l’événement. Par ailleurs, Vingt-quatre entreprises africaines présenteront aujourd’hui leurs innovations devant un jury d’experts, couvrant des domaines variés : pêche durable, aquaculture, biotechnologies marines, transport maritime, énergies renouvelables et tourisme côtier.

Le Dr Symenouh, accompagné d’élus consulaires, représente activement le secteur privé togolais. Pour la CCI-Togo, cette participation est une opportunité stratégique pour nouer des partenariats d’investissement durables.

« L’économie bleue représente une source majeure d’opportunités pour les entreprises togolaises, » souligne l’institution, qui a mobilisé ses opérateurs économiques.

Confiance européenne et vision togolaise : l’UE loue le rôle stratégique du pays

 

L’Ambassadeur de l’Union Européenne au Togo, S.E.M. Gwilym Ceri Jones, a salué le choix de Lomé.

« Le rôle stratégique que joue le pays dans le développement de l’économie maritime en Afrique de l’Ouest » justifie cette édition, a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi la volonté de l’UE de renforcer le partenariat dans le cadre du Global Gateway, son plan d’investissements pour l’Afrique.

C’est le Secrétaire général du Gouvernement, M. Bamouni Stanislas Baba, représentant le Président Faure Gnassingbé, qui a ouvert hier  les travaux.

« Cette tenue à Lomé est une marque de confiance renouvelée, témoignant du rôle grandissant de notre pays dans la dynamique régionale », a-t-il affirmé. Il a rappelé la vision du chef de l’État, qui place « la création d’emplois, la valorisation de nos ressources et la durabilité au cœur de la transformation du Togo. »

Lomé accueille le Forum BlueInvest Africa 2025, connectant 24 startups africaines à des investisseurs européens pour dynamiser l’économie bleue et positionner le Togo comme leader régional de la croissance verte.

Un potentiel géant : 256 milliards d’euros en jeu

 

L’événement met en lumière le trésor inexploité de l’économie bleue africaine : un secteur qui génère déjà environ 256 milliards d’euros par an et emploie près de 49 millions de personnes.

« BlueInvest Africa se veut un espace privilégié de dialogue, de partenariat et d’action pour relever ensemble les défis socio-économiques et environnementaux de notre temps, » insiste M. Baba, appelant à une mobilisation collective pour une croissance inclusive et verte.

Sur le terrain, l’effervescence est palpable : ateliers sur les financements verts, sessions de pitch pour startups et rencontres B2B entre Africains et Européens. Lomé, avec son port stratégique et ses ambitions maritimes, s’affirme comme un hub idéal pour ces échanges.

 

Vers une Afrique bleue et prospère : Les enjeux de demain

 

À l’issue de ces deux jours, les partenariats scellés pourraient débloquer des millions d’euros pour des projets innovants, boostant l’emploi des jeunes et la résilience climatique. Pour le Togo, hôte de cette première ouest-africaine, c’est une vitrine diplomatique et économique qui renforce son attractivité. Comme l’annonce la presse, Lomé est bien la capitale africaine de l’économie bleue pour 48 heures.

Reste à transformer ces promesses en actes concrets : les accords signés aujourd’hui doivent changer la donne pour des milliers d’entrepreneurs africains. Une fois de plus, le Togo montre la voie vers une croissance résolument verte et inclusive.

CETEF & YAS TOGO : un pacte numérique pour la Foire de Lomé

Le Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF TOGO 2000) et l’opérateur YAS TOGO ont renouvelé leur partenariat stratégique pour une durée de trois ans. Cet accord place le numérique au cœur de la promotion commerciale et culturelle. Il constitue un levier essentiel pour la 20ᵉ Foire Internationale de Lomé, prévue du 28 novembre au 14 décembre, qui misera sur le e-commerce et la connectivité 4G.

Lomé, 16 octobre 2025 – À l’approche de l’événement phare de l’année économique togolaise, le Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF TOGO 2000) et l’opérateur télécoms YAS TOGO ont consolidé leur alliance stratégique. Signé le 15 octobre, cet accord prolonge de trois ans une collaboration fructueuse, plaçant le numérique au cœur de la promotion des échanges commerciaux et culturels. Alors que le Togo mise sur la transformation digitale pour une croissance inclusive, ce partenariat s’annonce comme un catalyseur majeur pour la 20ᵉ Foire Internationale de Lomé, prévue du 28 novembre au 14 décembre.

Lomé : Le CETEF et YAS TOGO prolongent leur alliance pour 3 ans. L'opérateur télécoms propulse la 20ème Foire Internationale de Lomé

CETEF & YAS TOGO : un renouvellement qui consolide une synergie public-privé exemplaire

 

La cérémonie de signature, tenue au siège du CETEF à Lomé, a confirmé l’optimisme des dirigeants des deux entités. En effet, ce pacte triennal renforce une relation déjà solide, unissant le secteur public – vitrine économique nationale – à un acteur privé innovant comme YAS TOGO. « Cette convention vient renforcer une synergie exemplaire, engagée dans la transformation numérique et le développement durable du pays », a déclaré un porte-parole du CETEF, soulignant la confiance mutuelle qui anime cette union.

Par ailleurs, YAS TOGO, connu pour ses solutions en connectivité 4G et services digitaux, apportera son expertise pour digitaliser les opérations de la foire : applications mobiles pour les exposants, paiements sans contact et espaces virtuels pour les visiteurs internationaux. De son côté, le CETEF réaffirme sa mission de plateforme majeure d’échanges en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat, financé sur fonds propres, incarne la vision d’un Togo « créatif et entreprenant ».

À l’horizon de la 20ᵉ édition : Numérique et durabilité au menu

 

La 20ᵉ Foire Internationale de Lomé, qui se déroulera du 28 novembre au 14 décembre 2025, s’annonce comme un millésime record. Prévue pour attirer plus de 500 exposants de 20 pays, elle mettra également  l’accent sur l’entrepreneuriat durable, avec des pavillons dédiés à l’agroalimentaire, au textile et aux technologies vertes. Le partenariat avec YAS TOGO injectera une dose de modernité : bornes de recharge gratuite, ateliers sur le e-commerce et une plateforme en ligne pour des rendez-vous B2B virtuels, facilitant ainsi les connexions transfrontalières.

« Nous unissons nos expertises pour faire du numérique un moteur de croissance inclusive et résiliente », a ajouté un responsable de YAS TOGO. L’opérateur évoque des initiatives comme des formations gratuites pour les PME locales sur les outils digitaux. D’ailleurs, cette approche s’inscrit dans les préparatifs intenses : une session de formation pour exposants et sponsors aura lieu le 22 octobre au Pavillon OTI, afin qu’ils peaufinent leurs stratégies de visibilité. Des entreprises chinoises (province du Hebei) viendront également à la foire, renforçant ainsi les liens sino-togolais.

Lomé : Le CETEF et YAS TOGO prolongent leur alliance pour 3 ans. L'opérateur télécoms propulse la 20ème Foire Internationale de Lomé

Un levier pour l’économie togolaise : confiance et ambition partagées

 

Au-delà des aspects techniques, cet accord traduit aussi une solidité institutionnelle qui dope la confiance des investisseurs. Dans un pays où le secteur privé représente 80 % de l’emploi, de telles alliances sont cruciales pour contrer les chocs externes. « Le CETEF et YAS TOGO incarnent une vision partagée d’un Togo tourné vers l’avenir », résume un analyste économique local, voyant dans cette collaboration un modèle pour d’autres événements régionaux.

À quelques semaines de l’ouverture, les premiers stands se montent déjà. Selon les projections du CETEF, cette 20ᵉ édition pourrait générer plus de 50 milliards de FCFA en transactions, propulsant le Togo comme hub ouest-africain. Le pari de la digitalisation est lancé : il doit garantir une foire record, accessible et résolument moderne.

Togo : vers une AMU co-pilotée par l’État et le privé

La mise en œuvre de l’AMU franchit une étape majeure. La CNSS et l’INAM ont signé mardi une convention-cadre stratégique avec les assureurs, courtiers et mutuelles privés. Ce pacte vise à offrir des couvertures complémentaires plus accessibles et à sécuriser le système par un contrôle accru des fraudes. Le Togo accélère ainsi sa révolution sociale.

Lomé, 15 octobre 2025 – Le Togo affirme sa détermination en matière de protection sociale. La mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) vient de franchir un cap décisif : mardi 14 octobre, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’Institut national d’assurance maladie (INAM) ont signé une convention-cadre de partenariat avec les compagnies d’assurances privées, les courtiers et les mutuelles. Ce pacte scelle une collaboration inédite entre secteurs public et privé, visant à offrir aux Togolais une couverture santé plus complète, accessible et sécurisée.

Une alliance stratégique pour des soins adaptés et sans faille

La cérémonie de signature, tenue dans les locaux de la CNSS à Lomé, a mobilisé les grands acteurs de l’assurance togolaise sous le sceau de l’unité. Cette entente-cadre permettra aux assurés de souscrire plus facilement à des couvertures complémentaires, adaptées à leurs besoins spécifiques – qu’il s’agisse de soins dentaires avancés ou de prises en charge pour maladies chroniques. Elle prévoit aussi l’harmonisation des procédures administratives et des outils de suivi numérique, facilitant les remboursements et réduisant la paperasse. Surtout, elle renforce les mécanismes de contrôle pour mieux traquer et prévenir les fraudes, un fléau qui mine encore la confiance dans le système.

« Nous avons posé des fondations solides, mais la réalité des besoins en santé évolue. D’où la nécessité d’une offre plus complète, co-construite avec le secteur privé », a déclaré Ingrid Awadé, directrice générale de la CNSS, lors de la signature. Ses mots résonnent comme un engagement ferme face à l’inflation des coûts médicaux : ce partenariat est une nécessité pour bâtir un système résilient.

Togo : L'Assurance Maladie Universelle (AMU) franchit un cap décisif. La CNSS et l'INAM scellent un partenariat inédit avec les assureurs

L’AMU, un pilier de la solidarité togolaise depuis 2024

 

Lancée le 1ᵉʳ janvier 2024, l’Assurance Maladie Universelle ambitionne de couvrir 100 % des citoyens togolais, du salarié informel à la ménagère rurale. Ce mécanisme solidaire et inclusif garantit un accès équitable à des soins de qualité, via des cotisations modulées et des subventions étatiques. En moins d’un an, l’AMU a déjà inscrit des millions de bénéficiaires, avec des résultats prometteurs : hausse des consultations préventives et réduction des dépenses catastrophiques pour les ménages vulnérables.

Pourtant, des défis subsistent, comme l’extension aux zones reculées et la formation des prestataires de santé. Ce partenariat arrive à point nommé, alors que le gouvernement togolais, sous l’impulsion du président Faure Gnassingbé, accélère les réformes sociales. Il s’inscrit dans une vision plus large de protection sociale, alignée sur les Objectifs de développement durable de l’ONU, et pourrait inspirer d’autres pays ouest-africains.

 

 Perspectives : vers une santé togolaise sans barrières ?

 

En somme, les signataires l’assurent : cette convention n’est qu’un premier jalon. Ils mettront en place des comités mixtes de suivi pour évaluer l’impact et ajuster les offres en temps réel. Du côté des mutuelles et assureurs privés, l’enthousiasme est palpable : « C’est une opportunité de mutualiser nos expertises pour un Togo en bonne santé, » confie un représentant d’une compagnie leader.

Pour les citoyens, l’enjeu est clair : obtenir une AMU plus agile, qui transforme les promesses en actes concrets. Reste à voir si cette alliance tiendra ses engagements face aux contraintes budgétaires et logistiques. Une chose est sûre : le Togo mise sur l’innovation pour soigner sa population et booster son économie, et gagner la confiance de tous ses assurés.

 

Madagascar : Rajoelina refuse sa destitution et dénonce un arrêt « illégal » de la HCC

Antananarivo, 15 octobre 2025 Guerre ouverte des communiqués à Antananarivo. Moins de 24 heures après l’installation d’un régime militaire intérimaire, la Présidence de la République contre-attaque. En effet, elle affirme que le chef de l’État Andry Rajoelina « assure toujours ses fonctions » et qualifie l’arrêt de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de « vice rédhibitoire ». L’escalade entre loyalistes et factions militaires fait planer l’ombre d’une instabilité inédite sur la Grande Île.

Un communiqué incendiaire : la HCC accusée de vices rédhibitoires par Rajoelina

 

Le ton est sans appel dans le document officiel, qui fustige avec virulence la décision rendue par la HCC le 14 octobre. Selon la Présidence, cet acte est entaché de « multiples vices tant sur le fond que sur la forme », portant « atteinte aux fondements de la République, à la stabilité de l’ordre constitutionnel et à l’État de droit ».

Au cœur des griefs : la saisine introductive que le Vice-Président de l’Assemblée nationale (un leader de l’opposition, NdLR) a déposé le 13 octobre. « Le requérant n’est ni habilité ni qualifié pour saisir la Haute Cour Constitutionnelle », argumente le communiqué, rappelant que cette prérogative restreint strictement les Chefs d’Institution de la République. Cette irrégularité aurait dû entraîner une irrecevabilité immédiate.

Par ailleurs, la séance de la HCC elle-même illustre un fiasco procédural : le Président de l’institution a convoqué les membres de la Cour à 9 h 00 pour une « réunion administrative », sans leur communiquer l’objet au préalable. Huit Hauts Conseillers présents physiquement et un à distance se sont retrouvés piégés dans une « Chambre d’audience » improvisée sur sa décision unilatérale. Il leur a présenté trois requêtes à la va-vite, sans leur laisser le temps d’étudier les dossiers.

 

Interruptions, menaces et évacuation forcée : un huis clos sous pression

 

Le récit des événements, tel que relaté par la Présidence, évoque un scénario de pression militaire orchestrée. Après une série de suspensions d’audience, c’est lors du débat sur la recevabilité, de 15 h 00 à 17 h 00, que la tension atteint son paroxysme. La Direction de la Sécurité de la HCC aurait alors « sommé l’ensemble des juges constitutionnels à vider les lieux » face à l’arrivée imminente de « factions militaires armées » en direction du Palais Présidentiel d’Ambohitsirohitra, adjacent à la Cour.

« Des militaires ont évacué d’urgence les Hauts Conseillers avant qu’ils n’aient clôturé le débat, procédé à la délibération et signé, par peur d’atteinte à leur intégrité physique », dénonce le texte. Ils affirment aussi que ces derniers les ont menacés, ce qui prive ainsi la décision de toute sérénité et discernement. La publication hâtive de l’arrêt, sans respect des règles procédurales, « laisse supposer l’existence d’actes de corruption ou de coercition », ajoute la Présidence, et ouvre la voie à une « rupture constitutionnelle » grave.

 

Rajoelina, « Président en exercice de la SADC » : L’appel à la jeunesse contre le chaos

 

Face à cette tempête, Andry Rajoelina utilise ses titres régionaux comme bouclier : « Il continue d’assurer ses fonctions en vertu des pouvoirs constitutionnels qui lui confèrent l’autorité de Président de la République et de Président en exercice de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe). La Présidence condamne fermement la décision infondée prise par la Haute Cour Constitutionnelle, ainsi que la prise de pouvoir par la force opérée par une faction militaire.

Le Président adresse un message solennel à la jeunesse malgache, cœur battant des récentes manifestations :

« Cette tentative de prise de pouvoir incarne l’exact contraire des valeurs qu’elle défend. Elle repose sur la violation manifeste de l’État de droit, piétine les principes démocratiques,et menace directement les efforts que nous menons pour lutter ensemble contre la corruption. » Il appelle ainsi directement les manifestants à se méfier de l’ingérence militaire.

 

Une nation au bord du gouffre : vers une escalade ?

 

Ce communiqué, publié au plus fort de la confusion – avec le colonel Michael Randrianirina proclamé chef de l’État par intérim et Rajoelina toujours officiellement en fonction – ravive les flammes d’une crise qui couve depuis des mois. Tandis que des barrages militaires se multiplient à Antananarivo et que l’opposition jubile, les loyalistes de Rajoelina appellent à la mobilisation. L’Union africaine et la France, déjà alarmées, pressent pour une médiation régionale d’urgence afin d’éviter le scénario du pire.

Le colonel Randrianirina n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations, mais les rues bruissent de rumeurs d’affrontements imminents entre factions armées. Madagascar, fragilisé par l’économie en berne, s’engage dans une confrontation ouverte entre deux légitimités contestées. La Grande Île est au bord du gouffre.

 

Madagascar : Rajoelina destitué, TANA sous contrôle militaire

Antananarivo, 15 octobre 2025 – Coup de tonnerre à Iavoloha. Le président Andry Rajoelina a été destitué par un vote écrasant de l’Assemblée nationale mardi. Après une tentative désespérée de dissoudre le Parlement, il a quitté le pays. Le colonel Michael Randrianirina a été immédiatement désigné chef d’État par intérim, suspendant ainsi la Constitution. La Grande Île s’embrase entre espoir de renouveau et craintes d’une nouvelle ère d’instabilité.

Une destitution fulgurante : 130 voix contre Rajoelina

 

L’acte décisif est survenu hier après-midi à l’Assemblée nationale. Cent trente (130) députés sur 163 – un score historique, dépassant largement les deux tiers requis – ont voté la destitution d’Andry Rajoelina. Les charges : dérives autoritaires, corruption systémique et gestion chaotique de la crise économique et sociale. Par ailleurs, cette motion, portée par une coalition hétéroclite d’opposants et de frondeurs de la majorité présidentielle (le TGV, NdLR), a été accélérée par la manœuvre de la dernière chance du président : une tentative désespérée de dissoudre le Parlement.

Rajoelina, au pouvoir depuis 2019 et réélu en 2023 dans un scrutin largement contesté, n’a pas eu le temps de réagir. Selon des sources proches du palais d’Iavoloha, il a quitté Antananarivo en urgence à bord d’un avion privé. Si sa destination reste inconnue, les rumeurs insistantes évoquent un exil en France ou en Afrique du Sud. « C’est la fin d’une ère marquée par la corruption et l’accaparement des richesses », s’est réjoui un manifestant au niveau d’Analakely, où des milliers de jeunes, notamment du mouvement « Gen Z Madagascar », ont célébré la chute du régime par des chants, danses et pancartes hostiles.

 

Destitution du Président Rajoelina par le Parlement (130 voix) et fuite. L'armée, menée par le Col. Randrianirina, prend le pouvoir à Tana

L’armée au cœur du pouvoir : Randrianirina, le nouveau visage de la transition

 

C’est l’armée qui a définitivement scellé le sort de la IVᵉ République. Dans une déclaration solennelle diffusée en direct depuis le Camp Militaire d’Andohalo (ou autre QG pertinent), le colonel Michael Randrianirina, officier supérieur reconnu, a annoncé que « les forces armées prennent le pouvoir à partir d’aujourd’hui » et suspendent immédiatement la Constitution. En plus, légitimé par le vote parlementaire – un fait inédit qui évite l’étiquette classique du putsch – il s’est auto-proclamé chef de l’État par intérim. Sa promesse : former un gouvernement de transition et organiser des élections dans un délai maximal de deux ans.

« Nous agissons pour restaurer l’ordre, la démocratie et la dignité malgache », a déclaré Randrianirina, flanqué de ses pairs en uniforme, lors de cette allocution qui a surpris par son ton ferme, mais apaisant. Cette prise de pouvoir survient après des semaines de mobilisation populaire de la jeunesse, exacerbée par l’inflation galopante, les pénuries alimentaires et la crise sociale. D’ailleurs, l’Union africaine et la France, principal partenaire de Madagascar, ont rapidement appelé à la retenue, craignant un nouveau cycle de violence à l’image des crises de 2002 et 2009.

Destitution du Président Rajoelina par le Parlement (130 voix) et fuite. L'armée, menée par le Col. Randrianirina, prend le pouvoir à Tana

Confusion institutionnelle et craintes internationales

 

La situation reste extrêmement volatile : le Premier ministre et plusieurs ministres ont démissionné en bloc, tandis que des barrages militaires quadrillent Antananarivo pour prévenir les débordements. Un analyste décrypte cette situation comme un « coup d’État institutionnel« , où l’armée prend la main en se basant sur une décision parlementaire. Pourtant, des voix s’élèvent pour alerter sur les risques : « Les militaires, je leur fais confiance pour l’instant, mais la rue doit rester vigilante. C’est la vigilance citoyenne qui garantira la transition« , confie un leader de l’opposition à notre rédaction.

Rajoelina, depuis son exil supposé, n’a pas encore réagi, mais ses partisans dénoncent un « putsch constitutionnel monté de toutes pièces ». À l’international, l’ONU et l’UA monitorent de près, tandis que la communauté économique craint pour les investissements dans les secteurs clés (vanille, litchi, textile).

En somme, Madagascar, nation fragile aux ressources abondantes, mais à la gouvernance instable, entre dans une nouvelle ère incertaine. Le colonel Randrianirina aura-t-il les reins solides pour pacifier le pays et organiser des élections crédibles ? Ou ce « sauvetage » militaire n’est-il qu’un prélude à un chaos plus grand ? La Grande Île retient son souffle.

Kenya : Raila Odinga est mort à 80 ans en Inde

Raila Odinga n’est plus. L’ancien Premier ministre kényan et figure historique de l’opposition est décédé à 80 ans ce mercredi en Inde. Sa mort soudaine met fin à une carrière politique tumultueuse.

 

Nairobi, 15 octobre 2025 – Le Kenya est en deuil.  Raila Odinga, figure emblématique de l’opposition et ancien Premier ministre du pays, est décédé ce mercredi à l’âge de 80 ans. L’icône politique, hospitalisée en Inde, a succombé à une crise cardiaque lors d’une promenade matinale, laissant derrière elle un legs de luttes pour la démocratie et une nation en pleine transition.

 

Une disparition brutale lors d’un séjour médical en Inde

 

Selon des sources proches de son bureau, Raila Odinga s’est effondré alors qu’il effectuait une marche thérapeutique dans un hôpital ayurvédique où il suivait un traitement. La nouvelle a été confirmée par des médias kenyans et internationaux, bien que sa famille et son parti, l’Orange Democratic Movement (ODM), n’aient pas encore publié de communiqué officiel.

Odinga, qui avait récemment annoncé son retrait de la course à la présidence en 2027 pour briguer un poste à l’Union africaine, était en Inde depuis plusieurs semaines pour des examens de routine.

Cette mort soudaine intervient à un moment sensible pour le Kenya, où les tensions post-électorales persistent et où Odinga restait une voix influente. À 80 ans, le « Baba » – comme l’appellent ses partisans – avait survécu à des décennies de combats, incluant aussi des arrestations, des tortures sous le régime de Daniel arap Moi et cinq tentatives infructueuses pour conquérir la présidence.

 

Raila Odinga : un parcours forgé dans la lutte pour la démocratie

 

Né en 1945 à Kisumu, Raila Odinga était le fils de Jaramogi Oginga Odinga, vice-président historique du Kenya indépendant. Ingénieur de formation, il s’est rapidement engagé en politique, fondant le Forum for the Restoration of Democracy (FORD) dans les années 1990 pour pousser vers le multipartisme.

Il a été Premier ministre de 2008 à 2013 sous une coalition forcée après les violences post-électorales de 2007, jouant ainsi un rôle clé dans la stabilisation du pays. Ses rivaux comme Uhuru Kenyatta et William Ruto l’ont successivement battu aux urnes en 2013, 2017 et 2022, des scrutins souvent contestés. Malgré cela, Odinga incarnait l’opposition farouche, menant des manifestations contre la corruption et les inégalités.  « Raila était un lion de la politique africaine, un homme qui n’a jamais baissé les bras », témoigne un ancien collaborateur, soulignant ainsi son charisme et sa résilience.

Réactions : un vide immense pour le Kenya et l’Afrique

 

La nouvelle a provoqué une onde de choc immédiate. L’ancien chef de la Cour suprême, David Maraga, a salué Odinga comme « un pilier de la démocratie kenyane » sur les réseaux sociaux. Des hommages affluent déjà des leaders africains : le président nigérian Bola Tinubu évoque un « frère et un combattant pour la justice », tandis que l’Union africaine, dont Odinga était candidat à la présidence de la commission, parle d’une « perte irréparable pour le continent ».

À Nairobi, des supporters de l’ODM se massent spontanément devant le siège du parti, allumant des bougies et chantant des hymnes de résistance. Le président William Ruto, autrefois allié puis rival d’Odinga, devrait s’exprimer sous peu.

 

Raila Odinga : quel héritage pour la démocratie kenyane ?

 

Les autorités organiseront sûrement des funérailles d’État dans les prochains jours pour permettre à des milliers de Kényans de rendre hommage à cet homme qui a façonné l’histoire récente du paysCependant, au-delà du rituel, la mort d’Odinga pose des questions : qui héritera de son mouvement ? Et dans un Kenya divisé par l’économie et les réformes fiscales, son absence pèsera-t-elle sur la cohésion nationale ?

En somme, Raila Odinga s’en va, emportant avec lui une partie de l’âme rebelle du Kenya. Son combat pour une « Afrique unie et juste » résonnera longtemps.

Éducation Togo : Omorou présente sa feuille de route en sept axes

Sept piliers pour l’avenir des 3 millions d’élèves togolais. Le nouveau ministre de l’Éducation, Mama Omorou, a donné le ton : qualité, digitalisation et insertion professionnelle sont les priorités de sa feuille de route. En fait, cette nouvelle ère vise à professionnaliser le secteur de l’éducation pour booster l’employabilité nationale.

 

Lomé, 14 octobre 2025 – À peine installé à la tête du ministère de l’Éducation nationale, unifié pour l’occasion, Mama Omorou imprime déjà sa marque. Ingénieur en génie civil de formation et expert du BTP, ce nouveau venu au gouvernement togolais, nommé le 8 octobre dans le cadre de la Ve République, a pris officiellement ses fonctions le jeudi 9 octobre lors d’une cérémonie de passation de charges. Cette nomination, confirmée par le décret présidentiel du chef de l’État Faure Gnassingbé, fusionne les anciens départements de l’Enseignement primaire, secondaire et technique avec la Formation professionnelle et l’Apprentissage, sous la bannière d’un ministère renforcé pour répondre aux défis éducatifs du pays.

Les sept axes stratégiques d’une éducation ambitieuse

 

Ce mardi, dans une réunion avec les membres de son ministère – qui reflète cette nouvelle intégration –, le ministre Omorou trace les contours ambitieux de sa feuille de route. « Bâtir une éducation inclusive, équitable et performante », telle est la devise qui guide ses priorités, articulées autour de sept axes stratégiques : qualité de l’enseignement, équité d’accès, innovation pédagogique, insertion professionnelle, digitalisation des outils éducatifs, éducation à la citoyenneté et transparence dans la gestion.

Ces piliers, alignés sur les objectifs nationaux de développement durable, visent à transformer l’école togolaise en un levier de croissance inclusive, d’autant plus que le pays compte plus de 3 millions d’élèves dans le primaire et le secondaire, selon les chiffres du ministère.

Une unification stratégique pour la cohérence et l’employabilité

 

La passation de charges, présidée par le secrétaire général du gouvernement, a vu le prédécesseur de M. Omorou lui transmettre les rênes d’un ministère en pleine mutation. « Je suis déterminé à poursuivre les efforts engagés pour atteindre les objectifs fixés », avait déclaré le ministre lors de la cérémonie.

Cette unification, fruit de la restructuration gouvernementale, promet une cohérence accrue entre formation générale et technique, un enjeu crucial pour un Togo où le taux de chômage des jeunes avoisine les 10 % et où l’enseignement professionnel ne concerne encore que 15 % des élèves.

Le nouveau ministre togolais de l'Éducation nationale, Mama Omorou, ingénieur du BTP, présente une feuille de route en sept axes stratégiques pour le ministère unifié, visant à renforcer la qualité, la digitalisation et l'insertion professionnelle face au chômage des jeunes.

 Omorou : l’expertise technique au service du savoir

 

Âgé de 48 ans, Mama Omorou n’est pas un novice de la sphère publique. Diplômé de l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Toulouse, il a bâti une carrière dans le BTP avant d’intégrer des postes clés au ministère des Infrastructures. Par conséquent, sa nomination, saluée comme un « choix d’expertise technique au service du savoir », incarne la volonté du président du Conseil Gnassingbé de professionnaliser l’éducation pour booster l’employabilité.

Alors que l’année scolaire 2025-2026 bat son plein, les regards se tournent vers les premiers chantiers : renforcement des infrastructures techniques et programmes de bourses pour les filières innovantes. Avec cette feuille de route, le Togo mise sur une éducation qui ne forme plus seulement des citoyens, mais des acteurs du développement. Reste à voir comment ces axes se déclineront en actions palpables, dans un contexte où 20 % des enfants ruraux restent encore scolarisés irrégulièrement.

Togo : Lancement du rapport UNFPA 2025 sur la « Crise de la fécondité »

L’argent et la peur : freins majeurs aux naissances. C’est le constat implacable du rapport UNFPA 2025. Lancé à Lomé, le document souligne que près de 20 % des adultes craignent de ne pas atteindre leur taille de famille idéale, et appelle les gouvernements à restaurer le « libre arbitre fondamental » en matière de procréation.

 

Lomé, 14 octobre 2025 – Dans un monde où les aspirations familiales des jeunes se heurtent à un mur d’incertitudes, le rapport de l’État de la population mondiale 2025, publié par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), tire la sonnette d’alarme.

Le titre est choc : La véritable crise de la fécondité : la quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation. Lancé ce mardi 14 octobre à Lomé lors de l’apothéose de la Journée mondiale de la population (JMP 2025), ce document – fruit d’une enquête auprès de 14 pays – dénonce non pas une simple baisse des naissances, mais l’incapacité de millions d’individus à réaliser librement leurs choix procréatifs. Présidé par Essohanam Edjéou, directeur de cabinet du ministère de la Planification du développement et de la Coopération, l’événement a réuni acteurs gouvernementaux et partenaires internationaux pour plaider un avenir dans lequel « chaque être humain puisse exercer ses droits et profiter d’un avenir prometteur ».

 Rapport de l’UNFPA : la « crise » du libre arbitre entravé par la peur et l’argent

 

Placé sous le thème « Donner aux jeunes les capacités de fonder les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et porteur d’espoir », le rapport UNFPA 2025 ne se contente pas de statistiques : il met en lumière les barrières invisibles qui freinent les aspirations profondes.

Selon l’enquête menée avec YouGov, près de 20 % des adultes en âge de procréer craignent de ne pas atteindre leur taille de famille idéale, tandis qu’un tiers a vécu une grossesse non intentionnelle. En effet, les contraintes financières pèsent lourd – 39 % des répondants citent l’argent comme frein majeur – tout comme la peur d’un avenir sombre, marqué par le changement climatique, les conflits et les pandémies, qui pousse un sur cinq à renoncer à des enfants supplémentaires.

Globalement, la taille moyenne des familles diminue. Le rapport critique les discours alarmistes sur le « déclin démographique » et les politiques coercitives. Au contraire, il appelle à restaurer le « libre arbitre fondamental » : décider librement d’avoir un enfant, quand et avec qui. Des témoignages poignants de jeunes du Mexique à la Zambie illustrent ces défis : précarité de l’emploi, coûts exorbitants du logement et de la garde d’enfants, ou encore luttes pour les droits des couples LGBTQ+.

Le rapport de l'UNFPA 2025, lancé à Lomé, dénonce la "véritable crise de la fécondité" qui entrave le libre arbitre des jeunes en matière de procréation, appelant les gouvernements, dont le Togo, à lever les obstacles financiers et socio-économiques.

Au Togo : une fécondité en baisse face aux obstacles persistants

 

Au niveau local, le rapport résonne avec les réalités togolaises. La population est passée de 6,191 millions d’habitants en 2010 (4e RGPH) à 8,095 millions en 2022 (5e RGPH), tandis que la fécondité moyenne a chuté de 6,4 enfants par femme en 1988 à 4,3 en 2022.

Ces évolutions positives masquent pourtant des obstacles persistants : instabilité économique, accès limité aux services de santé sexuelle et reproductive, et impacts croissants du climat. « Les thèmes interconnectés interpellent nos responsabilités individuelles et collectives face aux aspirations profondes en matière de procréation », a déclaré Essohanam Edjéou, soulignant comment le gouvernement togolais s’engage pour offrir « les moyens nécessaires » aux familles.

Rapport de l’UNFPA : des efforts nationaux aux cinq piliers du plaidoyer international

 

Edjéou a rappelé les initiatives phares nationales : le Programme national d’accompagnement de la femme enceinte et du nouveau-né (WEZOU), le projet SWEDD pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique, ou encore les programmes contre les grossesses et mariages précoces, complétés par des centres de jeunes et infirmeries scolaires. « Ces actions visent à aligner réalité et désirs familiaux », a-t-il insisté.

De son côté, Élise Kakam, représentante résidente de l’UNFPA-Togo, a pointé la stabilité de l’emploi et des revenus comme « levier essentiel » pour des choix éclairés. « Nous devons valoriser chaque être humain et créer les conditions pour des décisions libres », a-t-elle lancé, appelant à des investissements dans la santé, l’équité des tâches parentales et la solidarité intergénérationnelle – les cinq piliers du rapport pour un monde « favorable aux projets familiaux ».

Le rapport de l'UNFPA 2025, lancé à Lomé, dénonce la "véritable crise de la fécondité" qui entrave le libre arbitre des jeunes en matière de procréation, appelant les gouvernements, dont le Togo, à lever les obstacles financiers et socio-économiques.

Transformer les constats en politiques audacieuses

 

La JMP, observée chaque 11 juillet, reste une « tribune d’interpellation » pour tous les acteurs, car les questions de population sont au cœur de la croissance inclusive et du développement humain durable. C’est pourquoi ce lancement togolais n’est pas qu’une formalité ; c’est un appel à transformer les constats du rapport en politiques audacieuses. Reste à voir si le Togo, avec ses avancées démographiques, saura lever les barrières pour que les jeunes fondent non pas la famille qu’ils subissent, mais celle qu’ils rêvent.

Togo-UNICEF : L’Assemblée forme ses députés à la budgétisation sensible aux enfants

Le Togo veut ancrer durablement les droits de l’enfant dans ses finances. Un séminaire parlementaire de deux jours, en collaboration avec l’UNICEF, équipe les députés des clés de la budgétisation sensible aux enfants, un geste qui honore la priorité nationale donnée à l’investissement humain.

 

Lomé, 14 octobre 2025 À l’heure où les États africains peinent à traduire les engagements internationaux en actes concrets, le Togo marque un pas décisif en faveur de l’enfance. L’Assemblée nationale, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), accueille les 13 et 14 octobre un séminaire parlementaire consacré à la budgétisation sensible aux enfants.

Au-delà des discours, cette initiative vise à équiper les députés et les cadres ministériels d’outils pour analyser et suivre les dépenses publiques, en plaçant les besoins des plus vulnérables – santé, éducation, protection – au centre des arbitrages budgétaires. Ceci représente un angle stratégique pour ancrer durablement les droits de l’enfant dans la gouvernance financière nationale.

Budgétisation sensible aux enfants : Former les parlementaires en gardiens vigilants des dépenses

 

Dans une salle vibrante de l’Assemblée, une quarantaine de participants – députés, assistants parlementaires et représentants des ministères – ont plongé dans les rouages de cette approche novatrice.

Les communications du jour ont décortiqué les cadres juridiques relatifs aux droits de l’enfant, le cycle budgétaire classique et les méthodes précises d’analyse et de contrôle des dépenses axées sur l’enfance. Par exemple, « Comment identifier les fuites budgétaires qui privent les enfants d’un accès équitable aux services essentiels ? », s’est interrogé un expert lors d’un atelier interactif.

Par conséquent, l’objectif est de transformer les parlementaires en gardiens vigilants, capables de traquer l’efficacité des fonds alloués et d’exiger des comptes aux exécutifs.

 

Budgétisation sensible aux enfants : Un leadership présidentiel qui priorise l’investissement humain

 

Kissao Tchourou, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, a ouvert les débats en rendant hommage au leadership de Faure Gnassingbé. « Le président du Conseil a fait de l’investissement dans le capital humain, notamment dans l’enfance, une priorité nationale », a-t-il déclaré, évoquant des avancées tangibles.

 

En effet, ces dernières années, le Togo a vu ses allocations budgétaires pour les secteurs sociaux grimper constamment, avec un renforcement des programmes de protection sociale, une amélioration de l’accès à la santé et à l’éducation, et l’émergence de mécanismes innovants de financement pour les politiques enfantines.

Selon Tchourou, ce séminaire est une brique de plus : il permettra aux députés de « mieux comprendre les mécanismes de la budgétisation sensible à l’enfance et d’assurer un suivi efficace des ressources publiques destinées aux enfants ». Un plaidoyer pour que chaque franc CFA alloué à la jeunesse soit scruté, optimisé et impactant.

 

Progrès encourageants et défis persistants

 

Ces efforts s’inscrivent dans un contexte chiffré encourageant : le taux de scolarisation primaire au Togo a progressé de 85 % en 2015 à près de 95 % en 2024, tandis que la mortalité infantile a chuté de 20 % sur la même période, grâce à des investissements ciblés.

Cependant, des défis persistent, comme la malnutrition chronique qui touche encore 25 % des enfants de moins de 5 ans, selon les rapports de l’UNICEF. La budgétisation sensible aux enfants apparaît alors comme un levier essentiel pour prioriser ces urgences, via l’intégration systématique de l’impact sur la jeunesse dans les projections budgétaires.

 

L’UNICEF, partenaire clé pour un Togo inclusif

 

De son côté, Xavier Sire, représentant résident adjoint de l’UNICEF au Togo, a applaudi la collaboration « fructueuse » entre le Parlement et le ministère des Finances. « Nous saluons l’engagement du Parlement togolais et réaffirmons notre volonté d’accompagner l’État dans le renforcement des capacités institutionnelles, l’analyse budgétaire et le partage d’expériences régionales », a-t-il affirmé.

 

L’UNICEF, qui a déjà soutenu des audits budgétaires dans plusieurs pays ouest-africains, apporte ici son expertise pour modéliser des outils d’évaluation : comment quantifier le « retour sur investissement enfantin » d’un programme de vaccination, par exemple ? Ces échanges régionaux pourraient inspirer des réformes plus larges, en alignant le Togo sur les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 4 (éducation) et l’ODD 3 (santé).

 

Vers un budget 2026 « enfant-centré » : un tournant décisif

 

Ce séminaire arrive à point nommé, alors que l’Assemblée s’apprête à examiner le projet de loi de finances pour 2026. Une occasion en or pour infuser cette sensibilité enfantine dans les débats budgétaires, en veillant à ce que les allocations sociales – estimées à 25 % du budget national – soient non seulement conséquentes, mais aussi traçables et efficaces. « C’est le moment de passer d’une budgétisation neutre à une approche transformative, où chaque enfant compte dans les équations financières », résume un député participant.

En plaçant la jeunesse au cœur de ses finances publiques, le Togo ne se contente pas d’honorer ses engagements internationaux ; il bâtit un avenir résilient. Reste à transformer ces formations en actes législatifs concrets – un défi que les parlementaires, outillés et motivés, semblent prêts à relever.