Côte d’Ivoire: Amon-Tanoh, opposé au Conseil national de transition, appelle au dialogue

L’ex-chef de la diplomatie ivoirienne Marcel Amon-Tanoh, déplore la création par l’opposition du Conseil national de transition, un organe né de la crise liée à la présidentielle et visant à se substituer aux institutions, appelant au dialogue entre les parties. »Je déplore la création du Conseil national de transition qui n’a aucun fondement légal et qui ravive les tensions et les risques d’affrontements », déclare M. Amon-Tanoh, qui souhaite néanmoins qu’en signe d’apaisement, les personnes incarcérées soient libérées par le pouvoir d’Abidjan.  

Il a exhorté les parties en faction à préserver l’intérêt supérieur de la nation, tout en sachant entendre raison aux fins que ce qui a été construit en 60 ans d’indépendance, ne soit pas détruit, les invitant à recourir au dialogue.

« Asseyons-nous et parlons-nous en frères et soeurs, avec amour car un début de vraie réconciliation vaut mieux qu’un affrontement sanglant (pour) éviter de verser plus de sang sur la terre de nos ancêtres », a-t-il lancé.  

Selon lui, « l’heure est grave », chacun devrait éprouver un « ultime sursaut pour sauver » la Côte d’Ivoire, le bien commun des Ivoiriens. 

Pour sa part, il affirme s’engager à prendre des initiatives pour apporter sa « modeste contribution à un processus de dialogue et de réconciliation inclusif, sans préalable ni conditions, en vue d’aboutir à un compromis au seul bénéfice des Ivoiriens et de la paix ».

Il estime que l’avenir du pays est aux mains de Dieu, mais aussi des Ivoiriens qui ont une responsabilité dans l’édification de la paix. En outre, une implication des acteurs politiques permettrait de ramener un climat de confiance. 

L’opposition qui dénonce le processus électoral, a refusé de prendre part à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, soutenant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible. Une crise pre-électorale qui s’est muée en une crise post-électorale.

L’on enregistre plusieurs morts survenus à l’issue de cette « élection non consensuelle » qui laisse les Ivoiriens dans l’incertitude, l’angoise et la crainte », a fait observer l’ancien chef de la diplomatie d’Alassane Ouattara.

M. Amon-Tanoh, un ex-collaborateur de M. Ouattara, a démissionné de son poste de ministre des Affaires étrangères pour se présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Son dossier a été rejeté. Seulement quatre candidats ont été retenus sur 44 dossiers de candidature. 

Le Conseil constitutionnel a confirmé lundi la réélection du président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% des suffrages et un taux de participation de 53,90%. L’opposition clame ne pas reconnaître cette élection. 

Vers une redynamisation des relations américano-africaines ?

Le 20 janvier prochain, une nouvelle page s’ouvre pour les Etats-Unis qui viennent d’élire comme président Joe Biden. Et peut-être bien pour l’Afrique, car Donald Trump n’a jamais érigé au rang de priorité les relations avec ce continent en quatre ans d’exercice du pouvoir.Les liens entre l’Afrique et les Etats-Unis devraient connaître un nouveau souffle grâce à l’arrivée de Joe Biden à la tête de la première puissance mondiale. Le prochain locataire de la Maison Blanche a, en effet, promis d’établir un « respect mutuel » avec le continent noir.

A défaut d’occuper une place de choix dans la politique étrangère américaine, l’Afrique va tout de même faire l’objet d’un peu plus d’attention. Du moins, c’est ce que laissent croire les nouvelles autorités.

L’administration Biden compte rompre avec l’indifférence affichée par Donald Trump à l’endroit de l’Afrique. C’est un nouveau départ qui va notamment se matérialiser par l’organisation, par Washington, d’un sommet avec les chefs d’Etats africains.

Les restrictions de voyages imposées aux citoyens nigérians, soudanais et somaliens à travers le « travel ban » de Trump vont également être supprimées. De même que toutes les autres lois de la politique migratoire mise en place par le 45e président des Etats-Unis.

L’ancien vice-président de Barack Obama (2008-2016) s’est également engagé à maintenir le programme Yali. Son objectif est de soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la prospérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité sur le continent.

En outre, il est attendu de l’ancien Sénateur l’application sans entraves de la Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa), votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous le magistère du président Bill Clinton.

Pour l’ancienne Première ministre du Sénégal, Aminata Touré, la victoire de Joe Biden va marquer « un renouveau (dans les) relations entre les États-Unis et l’Afrique ». Mais en attendant la concrétisation de tous ces engagements, le continent africain peut déjà se réjouir du retour annoncé des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat.

Dès sa prise de fonction, Joe Biden entend « remettre les Etats-Unis à la pointe de la lutte contre les changements climatiques ». Pour l’Afrique, c’est une excellente nouvelle. Malgré un faible taux d’émission de gaz à effet de serre, ce continent subit – plus que n’importe quelle autre partie du monde – les conséquences néfastes du dérèglement climatique. Loin derrière les Etats-Unis qui émettent 15 % des gaz à effet de serre, et la Chine qui est le premier pollueur de la planète.

A en croire la responsable des politiques internationales sur le climat et du plaidoyer climat-énergie de l’ONG Enda Energie, Aïssatou Diouf, la nouvelle approche du 46e président des Etats-Unis peut permettre « d’insuffler une nouvelle phase de négociations ».

Dans le même ordre d’idée, a-t-elle indiqué, l’implication accrue des USA en faveur du climat devrait s’accompagner du déblocage d’une enveloppe de plus de 3 milliards de dollars que l’administration Obama avait allouée au Fonds vert climat mais que l’équipe de Trump avait gelée.   

« Cet argent contribue à appuyer la résilience des pays les plus affectés par le changement climatique, notamment ceux de l’Afrique afin qu’ils puissent mettre en place des politiques communautaires », a expliqué cette experte.

En définitive, Aïssatou Diouf a soutenu que « la victoire de Biden ramène une lueur d’espoir pour tout le monde, et plus particulièrement, pour les peuples du sud, déjà très affectés par le réchauffement climatique ».

Pour mener à bien son projet pour l’Afrique, Joe Biden s’est entouré de plusieurs fins connaisseurs de ce continent qui ont servi dans les administrations Clinton et Obama. Dans cette nouvelle ère, Washington pourrait davantage se faire entendre sur les questions de sécurité, de bonne gouvernance et de droits de l’Homme.

Trump et l’Afrique, un désintérêt assumé

Sous Donald Trump, l’Afrique est presque redevenue un angle mort de la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique sauf dans le domaine militaire.Entre le 45e président des USA et l’Afrique, ce n’était pas le grand amour. Alors là, pas du tout ! Durant son premier mandat, Donald Trump n’a pas foulé le sol africain. Une première ? Non, puisque deux de ses trois prédécesseurs avaient adopté la même stratégie.

Elu en 1993 puis reconduit en 1996, Bill Clinton a effectué une tournée africaine en 1998. Celui qui était convaincu, qu’avant lui, « aucun président américain n’a fait de voyage sérieux en Afrique », s’était rendu au Ghana, en Ouganda, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Botswana et au Sénégal.

Idem pour Barack Obama qui a attendu son dernier mandat pour venir en Afrique. En 2013, le 44e président américain, dont le père est originaire du Kenya, est allé au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie.

Seul George W. Bush a traversé deux fois l’océan Atlantique en 2003 et 2008 pour rejoindre l’Afrique. Au total, le Républicain a visité dix pays. Il s’agit du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Botswana, de l’Ouganda, du Nigeria, du Bénin, du Liberia, du Ghana, de la Tanzanie et du Rwanda.

S’il n’y a pas eu de contact direct entre Trump et l’Afrique, c’est parce que le président sortant « n’a jamais fait mystère de son total manque d’intérêt pour le continent noir » analyse, dans une Tribune publiée par Jeune Afrique, Aminata Touré, ancienne Première ministre du Sénégal.

Par mépris ou par ignorance, l’ex-locataire de la Maison Blanche a même déformé le nom d’un pays africain. Car la Namibie est devenue « Nambia ». Plus grave, en janvier 2018, il aurait traité les Etats africains de « pays de merde » au cours d’une réunion sur l’immigration tenue dans le bureau ovale.

Cette injure, selon l’ancienne Présidente du Conseil Économique, Social et Environnemental du Sénégal (CESE), « a au moins eu le mérite d’être clair et de ne point entretenir d’enthousiasme débordant quant aux perspectives de coopération entre les États-Unis d’Amérique et l’Afrique durant la présidence de Trump. Et il en fut bien ainsi ».

En fait, Donald Trump a appliqué à outrance le concept de l’America First (l’Amérique d’abord) du président Woodrow Wilson en fixant cinq grands principes dans sa politique étrangère : nationalisme, unilatéralisme, militarisme, protectionnisme et développement des relations bilatérales sur la base d’affinités idéologiques, d’après l’historienne Maya Kandel.

Concrètement, le magnat de l’immobilier a inversé la hiérarchie des priorités des Etats-Unis en Afrique établie par Obama. En effet, l’administration Trump a mis l’accent sur la sécurité avec en toile de fond la lutte contre le terrorisme.  

C’est pourquoi, les militaires américains ont multiplié les frappes en Somalie. Dans ce pays de la Corne de l’Afrique, les groupes affiliés à l’organisation Etat islamique (EI), comme les Shebab, étaient constamment ciblés.

Dans le Sahel, les Etats-Unis sont aux côtés de la France dans le cadre de l’opération Barkhane. Le pays de l’oncle Sam apporte à son allié historique son soutien dans la logistique, le ravitaillement et la surveillance avec notamment des drones capables d’intercepter des communications.

Considérant le Niger comme un « lieu stratégique au carrefour de trois fronts terroristes dont les bases sont en Libye, au Mali et au Nigeria », le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) y compte 730 hommes. Dans sa guerre contre le terrorisme international, l’Amérique avait déjà implanté, à Djibouti, une base militaire où sont déployés des milliers de soldats.

« Daech, Al-Qaïda et leurs affiliés opèrent et recrutent tous sur le continent africain, et y organisent des attentats contre des citoyens et des cibles américains. Toute bonne stratégie américaine vis-à-vis de l’Afrique doit s’attaquer à cette grave menace de manière globale », a martelé John R. Bolton, l’ex-conseiller de Trump à la Sécurité nationale. C’était lors de la présentation de la nouvelle stratégie pour l’Afrique.

Sur le plan économique, les Etats-Unis voulaient tirer profit des opportunités commerciales du continent africain. Mais le président américain, obnubilé par sa promesse de campagne – redonner sa grandeur à l’Amérique – a misé sur le protectionnisme en révisant l’Agoa (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique).

En représailles à la décision du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Tanzanie portant sur l’augmentation des taxes appliquées aux fripes américaines afin de protéger leurs marchés intérieurs du textile, Donald Trump a exercé une pression sur ces pays. Le Rwanda a payé au prix fort son inflexibilité puisque les USA ont suspendu, le 30 août 2018, « l’application de l’exonération des droits de douane pour tous les vêtements en provenance » du pays de Paul Kagamé.

Et M. Bolton a justifié cette démarche en ces termes : « Dans le cadre de leurs relations économiques, les États-Unis ne demandent que la réciprocité. Jamais la soumission ». Mais une telle requête est un couteau à double tranchant pour les économies africaines qui risquent d’être submergées par les produits américains. Ce qui, forcément, va pousser de nombreuses entreprises locales à mettre la clef sous la porte.

Pour l’exclusion de la Mauritanie de l’Agoa, Washington a invoqué une autre raison : « La persistance de pratiques esclavagistes ». En 2019, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique étaient évalués à 56,8 milliards de dollars. C’est une baisse de 8,7 % par rapport à l’année précédente.  Dans le but de contester la montée en puissance en Afrique de la Chine, et dans une moindre mesure de la Russie, Mike Pompeo, le Secrétaire d’État américain, a séjourné cette année au Sénégal, en Angola puis en Éthiopie.

Sans faire de la promotion de la bonne gouvernance, son cheval de bataille sur le continent, l’Amérique sous Trump veillait néanmoins « à ce que les dollars des contribuables américains au titre de l’aide soient utilisés de manière efficiente et efficace ». Ainsi, seuls quelques pays clés ont pu bénéficier de l’aide de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID).

Afrique : Joe Biden sur les traces de Barack Obama

Dr Mamadou Bodian, chercheur sénégalais et chargé de projet au Centre de recherche ouest-africain (Warc) de Dakar, explique dans cet entretien avec APA que le nouveau président des États-Unis va s’inspirer de son prédécesseur démocrate pour mener sa politique étrangère en Afrique.Avec la victoire de Joe Biden sur Donald Trump, peut-on s’attendre à une nouvelle politique étrangère des États-Unis vis-à-vis de l’Afrique ?

Oui ! Je crois que Joe Biden va, dans une certaine mesure, s’inscrire dans la continuation de ce que ses prédécesseurs ont fait. A l’exception bien évidemment de Trump qui n’avait pas de programme spécial pour l’Afrique, encore moins une politique orientée vers ce continent.

Comme vous le savez très bien, la priorité de Trump quand il est arrivé au pouvoir était de recentrer les choses autour de l’Amérique. « America first »  (l’Amérique d’abord) comme il le dit ! Avec comme objectif de rendre ce qu’il appelle la grandeur de l’Amérique. Du coup, si vous regardez son orientation politique, surtout du point de vue de la diplomatie, il s’est plus ou moins retiré de toutes les grandes organisations internationales.

Il s’est retiré de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) sur les questions d’éducation. Et même aujourd’hui la contribution des Etats-Unis par rapport à l’Otan (Organisation du traité Atlantique-nord) a considérablement diminué. Il s’est retiré de l’Accord de Paris (sur le climat) qui a été signé en 2015. Sur l’Afrique, du point de vue de la sécurité, il a retiré les troupes américaines qui étaient impliquées dans la recherche de la paix et la sécurité au Sahel. Et par rapport à d’autres programmes qui étaient précédemment mis en place, nous avons vu que Trump ne leur a pas accordés beaucoup d’importance. Il y a eu beaucoup de programmes qui ont été coupés parce que, pour lui, ils ne valaient absolument rien du tout.

Nous pensons que l’arrivée de Biden au pouvoir va remettre en selle la diplomatie américaine, mais aussi dans ses relations avec l’Afrique. Il y a des programmes qui étaient là et qui ont toujours continué, indépendamment du régime en place. L’Agoa (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique) par exemple qui est un accord commercial entre les Etats-Unis et l’Afrique. Malgré les restrictions de Trump, l’Agoa a toujours existé.

Même si beaucoup de pays africains n’ont pas pris avantage de cette politique qui leur permet d’exporter leurs produits aux Etats-Unis. Je pense qu’il y a 6500 produits, si je ne m’abuse, qui peuvent entrer dans le marché américain. Mais ce sont des choses qu’il faudrait redynamiser et les pays africains doivent prendre avantage de cette opportunité.

L’autre élément, c’est surtout les instruments de la coopération entre les Etats-Unis et le reste du monde. L’USAID, qui est le bras de la coopération américaine, a toujours continué à fonctionner même si certains programmes phares pour l’Afrique ne l’ont pas été de manière optimale. Mais l’USAID a continué de renforcer les capacités de certains Etats africains sur les plans du développement économique, des infrastructures sanitaires mais aussi de l’éducation.

Par contre, ce qu’on peut observer sous Trump est qu’il n’y a pas de programme dédié à la lutte contre le Sida contrairement à Bush (son camarade et prédécesseur républicain). Ce dernier avait un programme pour l’accompagnement des pays africains à lutter contre cette maladie. Nous avons vu aussi que son successeur Obama (2009-2017) avait mis en place le programme de leadership YALI. L’objectif était de renforcer les capacités des jeunes africains. Il en a aidé beaucoup à acquérir un certain nombre de compétences (leadership économique, management, …). Jusqu’en 2016, ce programme a fonctionné à merveille. Mais l’arrivée de Trump a ralenti toutes ces initiatives.

Biden va, à mon avis, s’inscrire dans la continuité d’Obama. Puisqu’il est aussi l’hériter, en partie, de tout ce que celui-ci a fait. Il faut aussi se rappeler que Biden est un vétéran de la politique américaine. Il a fait 36 ans au Sénat et plus de 40 ans de carrière politique. Il connait les rouages de l’administration.

Il a été le vice-président d’Obama pendant huit ans. Aujourd’hui, en tant que président, il a une bonne maîtrise des dossiers. On peut s’attendre à leur reprise, et surtout s’impliquer davantage sur les questions de démocratie. Parce que c’est une ligne phare de la politique américaine sous le règne des démocrates.

Comment accompagner les processus de démocratisation ? Bill Clinton (1993- 2001) était connu pour ça parce qu’il a replacé la promotion des valeurs démocratiques comme un élément pivot de sa politique étrangère. Obama s’était inscrit aussi dans cette lancée. Quand il est venu sur le continent pour la première fois (après sa réélection), il disait que « l’Afrique a besoin d’institutions fortes mais pas d’hommes forts ».

Avez-vous noté, ces dernières années, un changement de paradigme dans la politique extérieure étasunienne pour l’Afrique malgré la posture de Trump ?

Il y a eu des changements sans continuité. En vérité, ce n’est pas seulement l’Afrique mais beaucoup de pays. Comme je vous l’ai dit, la super-priorité pour Trump est comment redynamiser l’économie américaine en résorbant le déficit commercial entre les Etats-Unis et le reste du monde. Les USA sont suffisamment autosuffisants parce qu’ils ont un marché intérieur énorme. Toute la production est destinée à la consommation du marché intérieur à 80% pratiquement. Ce qui veut dire que tout le monde vend aux Etats-Unis, mais ce qu’ils vendent au reste du monde est très minime.

L’ambition de Trump, à son arrivée au pouvoir, était comment réduire le déficit commercial avec la Chine (qui fait des bénéfices en milliards de dollars sur le marché américain), mais aussi avec l’Europe et les pays voisins. L’autre super-priorité était comment ramener les entreprises américaines délocalisées en Chine et en Mexique pour permettre à l’économie intérieure de fleurir.

(…) Il disait d’ailleurs qu’il n’allait pas s’ingérer dans les affaires étrangères. Il a fait ramener ses troupes un peu partout dans le monde, y compris en Afghanistan. Le dernier deal qu’il a eu avec les Talibans visait le retrait des troupes américaines tout en garantissant les conditions d’une paix durable dans cette partie du monde. Dans la perspective américaine, il faut tout faire pour éviter que les gros extrémistes utilisent les pays fragiles pour comploter contre les Etats-Unis.

Les richesses naturelles de l’Afrique semblent avoir fait voler en éclats le concept de « zones d’influence ». Sur le terrain, les USA se battent-ils avec leurs alliés traditionnels ?

Je crois qu’il y aura un retour des Etats-Unis en Afrique. Obama l’avait déjà fait. Pour lui, la relation entre les USA et l’Afrique doit être fondé sur le partenariat, mais pas sur l’aide. Lors de sa visite au Sénégal, il soulignait que les Etats-Unis avaient compris que l’Afrique est devenue un grand marché mais aussi un enjeu géopolitique.

Parce que la Chine est en train d’avoir une influence réelle surtout en Afrique de l’est où pratiquement toutes les infrastructures et l’exploitation du gaz sont liées à la présence de ce pays. Les Etats-Unis étaient aussi dans cette logique de garder une certaine influence en Afrique, mais surtout de sécuriser leurs intérêts stratégiques notamment dans le golfe de Guinée où ils étaient dans une logique d’exploiter le pétrole. Si vous regardez aussi, la Corne de l’Afrique est à la fois une zone d’enjeu et d’influence.

Il y a beaucoup de pétroliers américains qui sont très souvent interceptés par les pirates. Donc le fait d’être présents dans cette zone, surtout à Djibouti, leur permet aussi de sécuriser ces enjeux stratégiques. A mon avis, cette stratégie de sécurisation des intérêts économiques sera au cœur de l’agenda de Biden. Puisqu’en vérité, au-delà de la dimension sécuritaire qui est très souvent projetée, il y a toujours ces intérêts économiques.

L’exemple du Sahel est aujourd’hui une question d’enjeu pour les grandes puissances occidentales. La France avait notamment une grande influence dans son pré-carré jusqu’à ce que les Etats-Unis viennent accompagner cette dynamique de sécurisation. Mais Trump a retiré ces troupes. Ce qui veut dire qu’il faudrait s’attendre à un retour des Américains sur le plan de la sécurité.

Mais l’élément important est la continuation de tous les programmes de renforcement de capacités. C’est aussi une façon pour les Etats-Unis d’anticiper sur toutes les poches potentielles de violence et de terrorisme en Afrique. Aujourd’hui, ils ont une base militaire à Agadez (nord du Niger) qui est la première de son genre en termes d’expérimentation des drones dans les conflits. Donc, il y a un intérêt géostratégique en Afrique.

Côte d’Ivoire: au moins 30 charges retenues contre Affi, placé sous mandat de dépôt

Au moins 30 charges dont le complot et l’atteinte à l’autorité de l’Etat ont été retenues lundi contre l’opposant ivoirien Pascal Affi Nguessan, placé sous mandat de dépôt après son premier contact avec ses avocats dont Me Dagbo Godé, lors de sa présentation à un juge.M. Affi, recherché pour son rôle dans le Conseil national de transition (CNT), un organe créé par l’opposition et sensé se substituer aux institutions de la République, a été interpellé dans la nuit de vendredi à samedi à Adzopé, à une centaine de Km d’Abidjan.

Les résultats provisoires donnés par la Commission électorale indépendante (CEI), donnent M. Ouattara vainqueur de l’élection avec 94,27% des voix. L’opposition, contestant cette élection du 31 octobre 2020, a créé  le 02 novembre 2020 un Conseil national de transition dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié.

M. Bédié, président de ce Conseil, devrait  mettre en place un gouvernement de transition civile. Les leaders de l’opposition qui ont décidé de se réunir le mardi 3 novembre 2020 pour la mise en place de ce gouvernement, ont été empêchés par des forces de l’ordre.

Un « blocus » a été imposé aux résidences de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié et certains leaders de l’opposition, qui ont été interpellés dont Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) et chef de ce parti fondé par Laurent Gbagbo.  

MM. Bédié et Affi, les candidats de l’opposition avaient refusé de participer au scrutin, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour une élection crédible. Ils ont appelé à une désobéissance civile qui a entraîné des empêchements de vote, des heurts et des morts. 

Le procureur de la République, Richard Adou, a fait observer vendredi, lors d’une conférence de presse, que le Conseil national de transition est constitutif d’attentat, de complot contre l’autorité de l’Etat et de l’intégrité du territoire national.

Il a indiqué avoir saisi le doyen des juges d’instruction pour l’ouverture d’une information judiciaire sur ces actes perpétrés et commandités par les initiateurs de cet organe qui avait pour finalité d’attenter à l’autorité de l’Etat et renverser les institutions en place.

Le juge d’instruction a ouvert l’information judiciaire avec pour charges: actes de terrorisme, attentat et complot contre l’autorité autorité l’Etat, meurtres, vol et vol en réunion avec violences portant sur le matériel électoral et divers autres biens.

Il est reproché en outre à M. Affi, l’incendie et la destruction de véhicules appartenant à autrui, de biens immeubles, le pillage de marchandises et de propriétés immobilières, des coups et blessures volontaires.

Les charges comprennent par ailleurs, l’organisation et la participation à un mouvement insurrectionnel, à une manifestation non déclarée ou interdite, l’apologie de crime de meurtres, l’atteinte aux opérations électorales et à l’exercice du droit de vote.

Football: Sidy Diallo testé positif à la Covid-19 entre en confinement (Officiel)

Le président de la Fédération ivoirienne de football ( FIF), Augustin Sidy Diallo qui a été testé positif à la Covid-19, lundi, est entré en confinement conformément aux dispositions en vigueur, a appris APA de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.« M. Augustin Sidy Diallo, président de la FIF informe les membres actifs et le public sportif qu’il a été testé positif à la Covid-19 ce jour. Il demande en conséquence à tous ceux qui ont eu un contact avec lui ces deniers jours, de bien vouloir procéder à leur test. Dès ce jour, il rentre en confinement conformément aux dispositions en vigueur », rapporte un communiqué de la FIF signé par son directeur exécutif, le préfet hors-grade, Jean-Baptiste Sam Etiassé. 

 A ce jour, la Côte d’Ivoire compte 20 835 cas confirmés de maladie de la Covid-19  dont 20 516 personnes guéries, 126 décès et 193 cas actifs.

Af’Sud : Master KG remporte le prix MTV du meilleur acte africain

Le ministre sud-africain des Sports, des Arts et de la Culture, Nathi Mthethwa, a fait l’éloge, lundi, du producteur de musique Master KG qui vient de remporter le prix du meilleur acte africain aux MTV Europe Music Awards (EMA) organisé dimanche soir.« Nous sommes extrêmement fiers de Master KG qui a eu les honneurs en remportant le très convoité Best African Act Award aux MTV EMA », a déclaré Mthethwa.

Les MTV EMA 2020 ont honoré certains des plus grands noms de la musique mondiale lors de l’événement, où Master KG a battu une liste exceptionnellement talentueuse de superstars africaines nominées à ses côtés pour les honneurs.

Mthethwa a décrit Master KG et Nomcebo Zikode comme de véritables ambassadeurs de l’industrie musicale sud-africaine après que leur chanson à succès « Jérusalem » est devenue « l’une des plus grandes chansons de la planète ».

« Non seulement c’est une victoire pour l’Afrique du Sud ; c’est une victoire pour l’Afrique dans son ensemble. Votre patriotisme restera dans les annales de l’histoire alors que vous continuez à placer notre nation arc-en-ciel sur la carte internationale. Continuez à reprendre les lances tombées de vos prédécesseurs en représentant notre patrie d’une manière si particulière et sans précédent », a déclaré le ministre.

Master KG, basé à Limpopo, et le chanteur de gospel Zikode ont remporté un succès mondial avec leur chanson à succès « Jerusalema », enregistrée pour la première fois en novembre 2019.

Cependant, la chanson n’est pas devenue un succès mondial instantané jusqu’à ce que la troupe de danse angolaise, Fenómenos do Semba, ait créé la nouvelle vidéo virale JerusalemaDanceChallenge qui montre leurs mouvements de danse de la chanson populaire.

C’était en février 2020 et depuis lors, la danse « Jerusalema » est devenue virale, avec des religieuses, des étudiants, des enseignants, des soldats, des flics, des enfants et bien d’autres acteurs dansant sur les mouvements de cette chanson Gospel.

Présidentielle 2020: le Conseil constitutionnel confirme la réélection de Ouattara

Le Conseil constitutionnel ivoirien a confirmé lundi la réélection de Alassane Ouattara avec 94,27% de suffrages à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, lors d’une session de proclamation des résultats définitifs.Le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, a fait observer que le scrutin a été « régulier », en dépit d’actes de violences et d’empêchement de vote survenus après l’appel de l’opposition à la désobéissance civile et au boycott actif de l’élection.

Le Conseil a confirmé les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI) qui créditaient M. Alassane Ouattara de 94,27% des voix, 0,99% pour Affi Nguessan, 1,66% pour l’ancien président Henri Konan Bédié et 1,99% pour Kouadio Konan Bertin dit KKB. 

La CEI a proclamé mardi les résultats provisoires, déclarant le président sortant Alassane Ouattara dont la candidature est contestée, vainqueur de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 avec 94,27% des voix et un taux de participation de 53,90%.  

Suite à l’annonce des résultats provisoires par la CEI, donnant M. Ouattara vainqueur de l’élection avec 94,27% des voix, l’opposition, contestant sa réélection, a créé un Conseil national de transition présidé par l’ancien président Henri Konan Bédié.

M. Bédié, président de ce Conseil, devrait de mettre en place un gouvernement de transition civile. Les leaders de l’opposition qui ont décidé de se réunir le mardi 3 novembre 2020 pour faire ce gouvernement, ont été empêchés par des forces de l’ordre.

Un « blocus » a été ensuite imposé aux résidences de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié et certains leaders de l’opposition. Plusieurs opposants ont été interpellés dont Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le chef du parti fondé par Laurent Gbagbo.  

MM. Bédié et Affi Nguessan, les candidats de l’opposition avaient refusé de prendre part à ce scrutin présidentiel, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour une élection crédible et transparente. 

Sénégal : hausse de 0,2% de l’Indice harmonisé des prix à la consommation

Cette évolution provient d’une hausse des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+0,5%), des services de restaurants et hôtels (+0,2%), des services de logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles (+0,1%), ainsi que des biens et services divers (+0,1%).En variation annuelle, les prix à la consommation ont progressé de 2,6% et le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à +2,3%, souligne le site de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), visité ce lundi à APA.

L’inflation sous-jacente s’est quant à elle relevée de 0,1% en rythme mensuel et de 1,2% en variation annuelle. Les prix des produits locaux ont haussé de 0,2%, tandis que ceux des produits importés se sont repliés de 0,1% au mois d’octobre 2020 comparativement au mois précédent. En variation annuelle, ils se sont accrus respectivement de 3,0% et 1,5%, détaille l’ANSD.

Covid-19: Ramaphosa appelle à la vigilance avant les fêtes de décembre

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté lundi ses compatriotes à rester vigilants contre la pandémie de Covid-19 pour empêcher qu’une « deuxième vague » ne s’installe avant les prochaines fêtes de Noël et du Nouvel an dans le pays.Dans son message hebdomadaire à la Nation, Ramaphosa a déclaré que le pays était sur la voie de la reprise économique après des mois d’opérations de secours et que les citoyens devraient être vigilants pour assurer un rétablissement complet après huit mois de lutte contre le virus.

« Cette vigilance est d’autant plus importante en ce moment, que la saison des fêtes approche, ne devenons pas les architectes de notre propre perte » , a déclaré Ramaphosa.

Selon le président, « la plus grande vigilance est requise de notre part à tous, pour garder le virus à distance ».

Ramaphosa a déclaré qu’une résurgence de la maladie à quelque échelle que ce soit ne se limiterait pas seulement à inverser radicalement les progrès de la santé du pays, mais qu’elle « étoufferait les progrès dans la reprise économique qui ont émergé et nous ramènerait du printemps à l’hiver » .

Pour éviter une deuxième vague d’infections virales, le pays doit continuer à observer les directives de santé publique qui restent toujours en place, a ajouté le président.

« Lorsque nous ne portons pas de masque lors de réunions sociales ; lorsque nous assistons à des événements bondés, nous ne nous mettons pas seulement en danger mais nous les autres en danger.

« Nous mettons également en péril notre reprise économique. Continuons tous à jouer notre rôle », a-t-il poursuivi.

La maladie respiratoire mortelle, qui est apparue en mars 2020 dans ce pays, a tué près de 20.000 personnes, selon le ministère sud-africain de la Santé.