Présidentielle nigérienne : l’heure est au dépouillement

Après des élections qui se sont tenues dans une atmosphère plutôt apaisée dimanche, jour du scrutin présidentiel et législatif au Niger, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’affère à la compilation des résultats.Plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes dimanche, pour élire un nouveau président de la République et 171 députés de l’Assemblée nationale. A l’arrivée, le scrutin qui opposait plusieurs anciens ministres et présidents, s’est passé sans incident majeur. Des compétitions électorales dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de cet Etat considéré par l’Onu (Organisations des Nations unies) comme le pays le plus pauvre du monde.

Après la fermeture des bureaux de vote à 18h Gmt, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a commencé son travail de compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès. Le bureau de l’organe, les observateurs, et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale sont présents pour suivre le dépouillement. Plus de six mille observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la commission électorale, dont ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Les résultats attendus jeudi ou vendredi

Selon le code électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit compiler les résultats des 25.978 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays dans un délai maximum de cinq jours. Ces résultats seront ensuite transmis à la Cour Constitutionnelle pour leur validation. Les éventuels recours seront déposés auprès de la Cour, dix jours au plus tard après la transmission des résultats par la Commission électorale.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum est considéré par certains observateurs comme le favori du scrutin. Il doit faire face à vingt-neuf (29) candidats issus d’une opposition divisée mais « croit en l’alternance ». Et pour cause, depuis 1993, la présidentielle nigérienne s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. Un second tour de la présidentielle, si nécessaire, est prévu le 20 février prochain. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas présenté à cette élection après avoir fait deux quinquennats (2011 – 2020) comme le prévoit la Constitution.

Lauréat du Prix Alfred Dan Moussa, le journaliste ivoirien Jonas Baikeh, livre les clés de son succès

Désigné lauréat du Prix Alfred Dan Moussa 2020 du meilleur web journaliste pour la promotion de la paix et de l’intégration dans l’espace de la Cedeao, l’Ivoirien Jonas Baikeh, partage les clés de son succès sur son reportage intitulé « Daoukro, la difficile quête de la paix ».

Le web journaliste ivoirien, Jonas Baikeh, était l’invité dimanche de la 7ème session de la Quinzaine du Numérique, un espace d’échanges via WhatsApp, organisé par le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (Repprelci), initiateur de ce prix.  

« Le reportage que j’ai réalisé sur Daoukro (centre-est ivoirien) fait suite à un premier que nous avons fait sur une initiative de paix et de non-violence à Toumodi (centre) », a-t-il dit.  

Un groupe de jeunes de Toumodi (Baoulé, Dioula et autres) a pris l’initiative d’appeler à la paix pendant les heures de braise, au lendemain de l’élection présidentielle ivoirienne, marquée par des violences, a rapporté le web journaliste.    

« Après Toumodi, nous avions Daoukro et Kotobi dans le pipe. Malheureusement, nous n’avons pas pu aller à Kotobi pour une question de sécurité et nos tentatives n’ont pas été couronnées de succès », a-t-il fait savoir.  

Concernant le reportage à Daoukro, il indique s’être rendu dans cette ville favorable à l’opposition et ayant connu des violences électorales, avec son cadreur le 14 novembre 2020. 

« L’accès n’a pas été facile et nous sommes allés en transport en commun » dans un contexte où il n’y avait pas  de cars en partance pour cette localité, a-t-il souligné.  

Avec toutes les péripéties, les voies obstruées dans plusieurs villages par des troncs d’arbres et des jeunes déchaînés, ils ont bravé ces obstacles.  

Partis d’Abidjan à 9 h GMT  (heure locale), nous sommes arrivés à Daoukro à 18h 30, alors qu’un couvre-feu était instauré à 21h, précise-t-il. 

Sur le terrain, la collecte d’informations a été facilitée par le correspondant de L’inter, un quotidien de l’entreprise de presse dont il est issu, Guy Sékan, qui a pu prendre attache avec les personnes ressources qu’il devait rencontrer.   

« Nous avons travaillé, avouons-le, la peur au ventre, jusqu’à ce que le dimanche 15 novembre 2020, nous quittions  précipitamment Daoukro », mentionne-t-il.   

« C’est quelques semaines après que nous avons appris qu’il y avait un concours et ensemble, la rédaction a opté pour le reportage de Daoukro et nous avons proposé la vidéo au concours », a-t-il poursuivi.  

Comme pour tout concours, « l’attente a été stressante… mais nous avons eu le sourire à la fin, Dieu merci », a laissé entendre le journaliste ivoirien. 

Selon Jonas Baikeh, l’accompagnement de la hiérarchie à Linfodrome, site web où il officie, n’a « jamais fait défaut ».  Mme Imane Rayess, PDG du groupe a impulsé cette initiative.

 M. Jonas Baikeh (49 ans), journaliste au Groupe Olympe, est diplômé en droit privé à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. 

Dans sa volonté de renforcer davantage ses compétences, il suit une formation en journalisme pour le développement de l’Ecole supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille financée par la Banque Mondiale. 

C’est en 2006 qu’il rentre au Groupe Olympe comme journaliste stagiaire à Soir Info et est titularisé en mars 2008. Il anime le desk Économie et parfois la rubrique  politique. 

À l’occasion d’une restructuration au Groupe Olympe en 2019, il est muté à Linfodrome, le site d’information du groupe, où il  occupe les responsabilités de chef des services politique et société. Et depuis quelques mois, il est adjoint au rédacteur en chef.  

En choisissant ce thème et le lauréat 2020 de ce Prix pour l’animer, le Repprelci a décidé, selon le président de cette faîtière de la presse numérique ivoirienne, Lassina Sermé,  de faire la promotion non seulement du lauréat, mais également des critères de participation à ce concours.

Pour prendre part à ce concours, il faut être journaliste ressortissant et résident de l’espace Cedeao et résident dans l’espace Cedeao. Le journaliste peut être indépendant ou salarié dans une agence de presse, une web TV,  une web radio, un portail web ou un journal en ligne. 

Il doit avoir son œuvre diffusée entre le 01 janvier et le 30 novembre 2020 (un reportage, un documentaire ou une enquête de 1000 mots au maximum, une web production tv ou radio de 5 mn) faisant la promotion de la paix ou de l’intégration. 

Le Repprelci est une organisation créée en 2006, regroupant les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faîtière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et promouvoir la presse numérique en Côte d’Ivoire. 

Nécrologie, politique et société à la Une de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA reviennent sur le décès de Cheikha Mariama Niass ((1932-2020), grande figure de la société sénégalaise et d’autres sujets dominés par la politique et les faits de société.Le Soleil rend « hommage à un serviteur du coran » après le rappel à Dieu de Seyda Mariama Niass fille de Cheikh Al-Islam El hadji Ibrahim Niass. Le quotidien national ajoute que le Khalife de Medina Baye (cité religieuse de Kaolack, ville du centre du Sénégal) est gagné « l’émotion », pendant que Macky Sall regrette  « la perte d’+une grande promotrice de l’éducation des jeunes filles+ ».

Décès de Seyda Mariama Niass, « Médina Baye perd sa mère » titre EnQuête. « Éteinte à 88 ans, elle sera inhumée aujourd’hui à Medina Baye » rapporte le journal.

Pour le journal L’AS, « le Coran perd sa fidèle compagne ». La célèbre école située à la Patte d’Oie qui porte son nom devient orpheline », ajoute la parution.

« Qadimatul Quran, la servante du coran s’en est allée » ajoute Vox Populi qui illustre son article par une photo de Seyda Mariama Niass en train de lire un exemplaire du Coran .

Restons à Kaolack (centre du Sénégal à 191 km de Dakar) avec Vox Populi qui met en exergue la sortie du Khalife de Léona Niassène sur la tenue de la ziarra annuelle. Face à une éventuelle interdiction pour cause de Covid-19, « le khalife menace Macky Sall avec ses Djinns » informe le journal.

Interdiction de la Ziarra annuelle à Leona Niassene, « le khalife met en garde l’Etat» ajoute  Sud Quotidien. Le journal rapporte les propos du Khalife qui soutient « l’évenement religieux prévu vers mars prochain aura bel et bien lieu »

Dans les colonnes du journal Les Échos, le Khalife est même catégorique. « Nous allons organiser (la ziarra) de gré ou de force. Si Macky veut avoir des soucis avec les Djinns de Leona qu’il l’interdise» déclare Cheikh Ahmed Tidiane Niass « Oumaïma ».

Pour parler de Politique, Le Quotidien ouvre « ses marches » à Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et responsable APR (Alliance pour la République, parti au pouvoir) à Dakar. Le journal dans un jeu de mots titre « qu’il n’y a pas K (cas) » pour le contrôle de Dakar rapportant ainsi les propos du ministre. « Nous avons récupéré les communes qu’ils (opposants) avaient gagnées » indique Diouf Sarr, avant de s’interroger « qu’est-ce que la ville a fait depuis 2014? ».

Walf Quotidien consacre sa Une à une autre responsable de l’APR, Aminata Touré ancienne présidente du Cese (Conseil Économie, Sociale et Environnementale). Ambition présidentielle, CREI, audit du Cese, « Mimi crache des vérités » lance le journal qui cite un extrait d’une interview parue de la l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique basé à Paris.

Sur un tout autre registre, L’Observateur consacre un billet retour à Thiaroye en donnant la parole aux pêcheurs de cette localité touchés au mois de novembre dernier par une +maladie mystérieuse+. « Les pêcheurs guéris racontent l’enfer de la maladie (…) » indique le journal.

En sport, Record informe que Sadio Mane égale Luis Suarez à Liverpool en devenant le cinquième meilleur buteur de l’histoire du club anglais en Premier League. Le journal précise que « le Lion a inscrit 69 buts en Premier League, (sans) aucun penalty »

Economie, santé et migration au menu des quotidiens marocains

La reprise progressive des activités économiques, les difficultés à gérer la crise sanitaire, les tentatives de migration clandestine et les manœuvres désespérées de HRW visant à porter atteinte aux succès réalisés par le Maroc pour défendre son intégrité territoriale, sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que malgré la conjoncture lourdement affectée par la pandémie, le Maroc a pu mobiliser des bailleurs de fonds et des investisseurs sur les places financières internationales à deux reprises pour lever quelque 40 milliards de dirhams.

C’est là, poursuit la publication, une preuve incontestable que la confiance des partenaires à l’égard du Maroc est intacte, ajoutant que la perspective très prochaine de la vaccination est de nature à redonner confiance pour un retour à la vie normale et une reprise, même progressive, des activités.

A Tanger-Tech, à Kenitra Atlantic Free Zone, à Casablanca, Fès ou encore à Dakhla, les projets se multiplient, constate le journal, rappelant les annonces importantes d’investissements faites et des projets lancés depuis septembre par des opérateurs d’envergure mondiale dans des secteurs de pointe.

« Ce sont là, entre autres, quelques exemples d’indicateurs qui permettent d’aborder l’avenir proche en toute confiance et constituent ce déclic psychologique dont a besoin toute économie pour repartir », estime-t-il.

Sur un autre registre, +L’Opinion+ souligne que si, à partir de 21 heures, les rues des villes marocaines sont presque désertes, cette prise de conscience collective prend fin à 6 heures du matin, surtout dans les grandes villes!

À Casablanca, épicentre marocain de l’épidémie du Covid-19, les autorités publiques réussissent certes à faire respecter les règles de protection recommandées dans quelques rares quartiers, relève le quotidien, faisant savoir que dans la plupart des autres, et notamment ceux dits populaires, l’échec est patent, tant la notion même de distanciation sociale y reste abstraite.

+Al Bayane+ rapporte que les autorités marocaines ont dénoncé « fermement » la tentative désespérée de Human Rights Watch (HRW) visant à porter atteinte aux succès réalisés par le Maroc, sur le terrain et sur le plan diplomatique, pour défendre son intégrité territoriale, ainsi que l’exploitation « flagrante » par l’ONG du dossier des droits de l’Homme pour faire véhiculer ses positions politiques vis-à-vis du Sahara marocain et attribuer des accusations mensongères aux autorités publiques.

Dans un communiqué, cité par le journal, la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme affirme avoir pris connaissance de la publication d’un communiqué de HRW, le 18 décembre 2020, qui revendique et promeut un discours politique hostile à l’intégrité territoriale du Maroc et aux récents développements positifs qu’a connus cette question, ajoutant que ce communiqué, renferme, comme à l’accoutumée, des allégations dénuées de tout fondement et ne se basant sur aucune réalité, dans le dessein de conférer un caractère des droits de l’Homme à son discours au détriment des règles universellement reconnues, relatives à l’impartialité et à l’objectivité régissant les actions des organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme.

+L’Opinion+ fait savoir que les éléments de la police du district provincial de Nador sont parvenus, dimanche, à mettre en échec une tentative d’immigration illégale et à interpeller un individu de 25 ans présumé impliqué dans l’organisation de cette activité criminelle et la traite d’êtres humains.

Cette opération sécuritaire s’est soldée par l’arrestation de 44 candidats à l’immigration illégale, dont des femmes, indique la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), ajoutant que ces candidats se préparaient à l’immigration de manière clandestine depuis la zone maritime entre la plage « Bocana » et la lagune de Marchika.

Lors de cette intervention, une embarcation pneumatique dotée d’une motogodille hors-bord, des gilets de sauvetage ainsi que des fûts remplis d’essence ont été également saisis, rapporte la publication.

Côte d’Ivoire: regain des cas de Covid-19 après la Noël

Le nombre de cas positifs de la Covid-19 connaît un regain en Côte d’Ivoire après la fête de Noël, selon des données du ministère de la Santé et de l’hygiène publique.

Le ministère de la Santé annonce avoir enregistré le 27 décembre 2020, « 71 nouveaux cas de Covid-19 sur 1 881 échantillons prélevés soit 3,8% de cas positifs, 55 guéris et 2 décès ».

A la date du 27 décembre, le pays comptait 22 152 cas confirmés dont 21 752 personnes guéries, 135 décès et 265 cas actifs. Le nombre total d’échantillons s’est établi à 253 132. 

Le 25 décembre 2020, 10 nouveaux cas de Covid-19 ont été notifiés « sur 995 échantillons prélevés soit 1% de cas positifs, 68 guéris et 0 décès ». 

Ce 25 décembre, la Côte d’Ivoire enregistrait 22 081 cas confirmés dont 21 697 personnes guéries, 133 décès et 251 cas actifs. Le nombre d’échantillons étant estimé à 251 251.

Le 24 décembre 2020, 87 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés sur 2 206 échantillons prélevés soit 3,9 de cas positifs, 56 guéris et 0 décès. Les cas confirmés ont atteint 22 071 dont 21 629 personnes guéries, 133 décès et 309 cas actifs.

Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Aka Aouélé, a appelé mercredi les populations vivant en Côte d’Ivoire à la vigilance et au respect des mesures barrières pour éviter une propagation du virus pendant les fêtes de fin d’année.

Un recours de la FIF annoncé auprès du TAS visant le Comité de normalisation de la FIFA (Officiel)

La Fédération ivoirienne de football (FIF) va déposer un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour demander la suspension de la décision de la FIFA, qui lui impose un Comité de normalisation, a dit dimanche à APA Me Raux Athanase, le président du Comité de discipline de l’organisation.

« Nous allons déposer maintenant un recours devant le TAS contre cette décision (de la FIFA) qui a été prise le 24 décembre 2020 et demander la suspension de l’exécution de cette décision », mettant la FIF sous l’administration d’un Comité de normalisation, a indiqué Me Raux Athanase, dans un entretien à APA.  

La FIF avait introduit lundi une requête auprès du TAS pour demander la levée de la mesure de suspension du processus électoral, requise par la FIFA  afin de poursuivre le processus d’élection du président et les différents championnats. 

Selon Me Raux, « tout reste pendant, (car) nous ne sommes qu’au début de la bataille judiciaire ». Ce nouveau recours viendra s’ajouter à la première plainte qui visait à obtenir la levée de la mesure de suspension. Le TAS va à l’en croire devoir faire une jonction de ces deux requêtes pour prononcer son jugement.  

« Notre action au TAS n’a fait que précipiter la décision de la FIFA », a-t-il relevé, évoquant « un jeu de stratégie ». Pour Me Raux la décision de la FIFA « ne vide pas le dossier » cependant, parce qu' »il y a un lien de connexité (car) c’est la même même affaire ».   

« Nous avons l’impression que le fait que nous ayons saisi le TAS (pour demander la levée de la mesure de suspension du processus électoral), cette procédure là a précipité la décision (de mise sous normalisation de la FIF) que nous avons reçue depuis le 24 décembre 2020 », a-t-il fait observer. 

Me Raux, également membre de la Commission juridique de la FIF, a révélé que « c’est une décision qui était dans les pipes et nous avions connaissance de ce que la FIFA allait imposer un Comité de normalisation à la FIF ».  Et ce, « de source sûre venant même de la FIFA ».

Cette décision de la FIFA est tombée au moment où les bureaux de l’instance internationale sont fermés pour deux semaines en raison de congés, a-t-il fait remarquer, indiquant qu' »ils sont sensés être en congés depuis mardi et c’est le jeudi qu’ ils ont notifié la décision, qui était déjà là ». 

La FIF, dira-t-il, est engagée à poursuivre le processus en vue de l’élection du nouveau président de l’organisation. Le processus avait connu un blocage au moment de la sélection des candidats, au regard des textes statutaires, au niveau du Comité électoral. 

Cette mise sous tutelle « résulte du fait que les instances dirigeantes du football ivoirien ne sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres de la Fifa », justifie l’organisation internationale du football. 

Avec la mise sous normalisation, le Comité exécutif de la FIF qui est l’organe de gestion, « est relevée de ses fonctions ». De ce fait, le Comité de normalisation gère l’organisation, notamment les affaires courantes (l’administration et les charges courantes). 

La FIFA annonce pour ce faire des fonds, ce qui devrait permettre de gérer les coûts opérationnels. Pour Me Raux, « c’est dommage » qu’ on en arrive à cette situation et que l’organisation internationale puisse se comporter ainsi.

« Il y a un enjeu politique derrière tout cela » parce que « la FIFA, au travers des normalisations prend le contrôle des fédérations », ce qui lui donne plus de poids lors des assemblées générales des confédérations. 

En mars 2020, par exemple, il y aura l’élection du nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF), et « la FIFA en ayant le contrôle de la Côte d’Ivoire via le Comité de normalisation, c’est elle qui va voter à la place de la Côte d’Ivoire », a-t-il souligné. 

Par ailleurs, la FIFA « ne respecte jamais les délais » de mise sous normalisation, a-t-il poursuivi, martelant que « c’est un délai factice ». Il se dit sûr que jusqu’au 31 décembre 2021, l’organisation internationale va renouveler la mission du Comité. 

« A la FIFA, il y a des élections en 2023 » au niveau de la présidence « donc, s’ils peuvent proroger la normalisation jusqu’en 2023 pour être sûr d’avoir la voix de la Côte d’Ivoire, ils vont le faire », a-t-il soutenu, affirmant que « les enjeux sont politiques ».  

« La normalisation est la sanction suprême, donc nous allons exercer un recours contre cette décision et il y aura certainement une jonction des deux procédures judiciaires, celle contre la normalisation et celle engagée depuis le lundi dernier », a laissé entendre Me Raux.

Le Maroc enregistre 58.785 accidents physiques de la circulation en 2020

Le Maroc a enregistré 58.785 accidents physiques de la circulation en 2020 contre 70.915 en 2019, soit une baisse de plus de 18%, un indice qui se reflète directement à travers le nombre total des blessés graves et légers dont le nombre a reculé de plus de 23%, selon le bilan annuel de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).Le nombre de morts en périmètre urbain a accusé une baisse dépassant 26,40% en 2020 en comparaison avec l’année 2019.

Dans le même sens, cette tendance à la baisse a été relevée au niveau du bilan des opérations de contrôle routier, avec 454.399 procès d’infractions au Code de la route au cours de cette année, contre 567.714 en 2019, soit une baisse d’environ 20%. La même baisse a été observée concernant les procès d’infractions et des amendes forfaitaires et transactionnelles, qui sont passés de 1.456.517 en 2019 à 1.176.954 au titre de l’année en cours.

De même, les services de sûreté ont continué d’équiper la police de circulation d’outils de contrôle routier de pointe qui consistent, cette année, en la distribution d’un deuxième lot de 140 radars mobiles fonctionnels en toute heure et quelles que soient les conditions météorologiques, en plus de l’achèvement et de la diffusion d’une version révisée du guide du contrôle routier au profit des agents et fonctionnaires de police, afin de garantir leur formation en matière de sécurité routière, fait savoir la même source.

Côte d’Ivoire: la presse en ligne créé des outils de contrôle face aux défis de l’autorégulation

Pour assainir le secteur de la presse numérique, le Réseau des professionnels de la presse en ligne en Côte d’Ivoire (Repprelci), s’est doté d’outils de contrôle dont un organe d’autorégulation aux fins de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie.Cet organe d’autorégulation dénommé Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI) vise notamment à veiller au respect de l’éthique, de la déontologie, à promouvoir la liberté de la presse et à assurer la médiation.

À l’honneur, lors de la deuxième édition de distinction de l’Ordre du mérite de la communication, tenue mardi à Abidjan en présence de plusieurs membres du gouvernement, le président du Repprelci, Lassina Sermé, a indiqué que l’autorégulation a pour but d’instituer des principes en vue de permettre l’exactitude des informations publiées.

Il a fait observer que l’autorégulation a pour objectif de préserver pleinement la liberté rédactionnelle pour ce qui est des sujets traités et des opinions exprimées, mais également de corriger les erreurs des médias numériques en vue d’une professionnalisation du secteur.

L’OMENCI, dira-t-il, répond aux exigences des usagers des médias qui souhaitent des garanties quant à la valeur des informations fournies par les journalistes. Si la déontologie met le focus sur les normes, les mécanismes de plaintes, eux, servent d’assurance qualité. 

« La démocratie étant incompatible avec un État gardien de la presse, l’autorégulation des médias symbolise cet effort de garantir une démocratie indépendante des forces démocratiques », a soutenu M. Sermé.

Cet instrument favorise le contrôle de la presse en ligne par la société civile. Pour assurer sa mission, l’observatoire a mis en place une grille de lecture pour un monitoring, lui permettant de faire des interpellations, des sanctions,  ainsi que la sensibilisation et la formation.

L’observatoire est composé de sept représentants des organisations du secteur: journaux en ligne; agrégateurs; web tv et web radio; agences de presse numérique, promoteurs de presse numérique; consommateurs d’œuvres des médias numériques.

L’organe peut être saisi à tout moment par tout intéressé, notamment par écrit. Ses délibérations sont consignées dans un procès-verbal et en cas de non-respect des dispositions légales, l’observatoire peut interpeler le concerné, voire prononcer des sanctions disciplinaires.

Pour encourager les acteurs de l’écosystème, le Repprelci a institué une labellisation des médias numériques, une distinction représentée par une échelle de trois couleurs différentes: Orange, vert et bleu.

L’orange s’obtient après une déclaration auprès du Repprelci, attestant de l’existence d’une publication ayant satisfait aux exigences des lois et règlements en vigueur sur la création d’un organe de presse en ligne.

Le vert, lui, s’obtient après avoir eu la couleur orange et une période d’existence de deux ans au cours de laquelle le titre concerné n’a pas atteint en moyenne huit fautes par mois. Toutefois, l’instance d’autorégulation se réserve le droit d’apprécier les fautes.

Quant à la couleur bleue, elle se décerne après l’obtention de la couleur verte et une période d’exercice de trois ans au cours de laquelle le titre concerné n’a pas atteint en moyenne huit fautes par mois.

La représentation de cette échelle de couleurs devrait être conçue et validée par l’instance d’autorégulation. Les couleurs ne doivent pas être superposées, mais affichées à un endroit visible du site ou de l’application, lorsque cela est possible, note l’organisation. 

M. Lassina Sermé, le président du Repprelci, faîtière de la presse numérique en Côte d’Ivoire, a par ailleurs fait observer que le régime juridique de la presse de 2017 prend en compte la presse numérique, mais jusque-là ne donne pas quitus au Fonds de soutien de la presse (FSDP) d’assister les médias en ligne contrairement à la presse imprimée.

Selon M. Sermé, le décret d’application viendrait combler le vide juridique des années antérieures en la matière. Toutefois, force est de constater que les décrets d’application de cette loi en ce qui concerne le FSDP sont encore dans le circuit administratif.

C’est pourquoi, dira-t-il, « nous saisissons cette tribune pour plaider en faveur d’une signature rapide de ces décrets, ce qui permettra aux entreprises de presse numérique de bénéficier des prestations du FSDP ».

Il a surtout salué l’étude commanditée par le FSDP sur le modèle économique des médias numériques qui est actuellement en cours. Une étude qui devrait permettre de renforcer la rentabilité des médias en ligne en Côte d’Ivoire.  

Le rapport de la 3e édition de l’opération de recensement des sites web et des acteurs de la presse numérique du pays, qui s’est déroulée du 22 juin au 15 juillet 2020, doit être remis dans les prochains jours au ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré.

En attendant, il en ressort un écosystème en plein évolution de l’univers de la presse numérique en Côte d’Ivoire, a-t-il poursuivi. 

Il indique plus de 130 sites identifiés dont une quarantaine éditée par des entreprises légalement constituées. Ces sites web d’information se stratifient en cinq catégories : journaux en ligne, agrégateurs de contenus, web TV, web radio et agences de presse.

Le rapport mentionne par ailleurs que les entreprises recensées ont déclaré plus de 300 employés avec plus de 200 journalistes professionnels. Le Repprelci s’attèle ainsi à instituer l’autorégulation et la labélisation pour rendre les entreprises du secteur viables et compétitives.

Le REPPRELCI est une organisation créée en 2006, regroupant les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faîtière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et promouvoir la presse numérique en Côte d’Ivoire.

Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Les électeurs nigériens se rendent aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir le successeur du président Mahamadou Issoufou. En exclusivité pour Apa news, Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Sahel Research Group (Université de Floride) et spécialiste du Niger dresse le bilan des deux quinquennats du président sortant et décrit les défis qui attendent son successeur.Le président Mahamadou Issoufou s’apprête à quitter le pouvoir au Niger. Quel héritage laisse-t-il à ses compatriotes ?

Il faut tout d’abord situer les deux mandats du président Mahamadou Issoufou dans un contexte politique nigérien de longue durée. Arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011 après des dizaines d’années passées en opposition, son projet était de reconstruire complétement le paysage socio-économique du pays à travers les deux volets du programme de la « Renaissance ». En dépit d’énormes problèmes liés à l’insécurité croissante avec les allocations budgétaires au secteur de la Défense et de la Sécurité, représentant en moyenne 17% du budget de l’État et des prix défavorables des matières premières, plusieurs réalisations ont été faites. Le Niger affichait la croissance économique nettement supérieure en comparant avec celle des mandats des prédécesseurs.

La construction de nouvelles infrastructures dans les centres urbaines et surtout dans la ville de Niamey (nouvel aéroport, échangeurs, ponts, hôtels) est l’aspect le plus visible et spectaculaire des changements. Mais il y a eu aussi de grands désespoirs, comme l’échec du projet de la construction du chemin de fer Niamey-Cotonou et de la centrale électrique, le barrage de Kandadji. Le réseau routier national a été renforcé, mais pas suffisamment. Les grands axes reliant les centres urbains aux périphéries sont à peine développés. Par exemple, la route liant la ville de N’guigmi à N’gourti est quasiment absente. L’initiative les « Nigériens nourrissent les Nigériens », initiée en 2011 pour rompre avec la logique d’assistant  a montré ses limites, posant la question sur la nécessité de redynamiser l’agriculture autrement.  

Un autre aspect important concerne le développement du système d’enseignement. Les efforts ont été faits avec le recrutement des enseignants contractuels et la construction de nouvelles écoles, mais le taux de réussite aux examens de Brevet et de Baccalauréat reste encore très bas. Les nouvelles universités publiques ont été créées à Agadez, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, mais le défi principal reste la qualité et le contenu des enseignements qui seraient adéquats avec le marché d’emploi. Sur le plan du développement des services de santé, deux hôpitaux nationaux de référence ont été construits ainsi que d’autres infrastructures sanitaires, or les zones rurales restent encore largement dépourvues des Centres de Santé Intégrés et des maternités.  

Les deux mandats de Mahamadou Issoufou laissent également en héritage l’exploitation du bloc d’Agadem. Les enjeux des recettes pétrolières sont de taille pour le Niger car elles pourraient représenter jusqu’à 24% du PIB après l’opérationnalisation du pipeline Niger-Bénin.  La question de distribution équitable et effectif des recettes pétrolières se pose ainsi de manière inéluctable au niveau communal, régional et national d’ailleurs comme c’était le cas pour l’uranium) et pourrait générer des tensions politiques et sociales supplémentaires à gérer.

Sur le plan de la politique extérieure, le Niger a incontestablement pris une place sur la scène régionale et internationale avec le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, mais aussi un sommet de l’Union africaine organisé en juillet 2019. La crise sécuritaire y a joué sans aucun doute un rôle crucial, en donnant de l’importance au Niger en tant que pays relativement stable en comparant avec d’autres pays de la sous-région.

Globalement, malgré les défis posés par le contexte sécuritaire, l’héritage laissé par le président Mahamadou Issoufou se repose sur des nouvelles dynamiques socio-économiques et de la politique étrangère.

Issoufou accepte de ne pas briguer un 3e mandat en respectant la Constitution de son pays, contrairement à l’Ivoirien Alassane Ouattara et  Guinéen Alpha Condé. Cela fait-il de lui un modèle de démocratie pour son pays et en Afrique ?

Le président Mahamadou Issoufou a effectué deux mandats, le maximum autorisé par la Constitution (article 47), et il ne se représente pas. Cette décision est honorable pour un pays qui a déjà vécu quatre coups d’Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives échouées. En effet, ce sera pour la première fois au Niger que le chef de l’Etat élu quittera le pouvoir à l’échéance de son mandat.

Si cette décision atteste d’une grande maturité politique, il est encore tôt, il me semble, de parler du Niger en tant que modèle de démocratie sur le continent.  Il faut que la tradition de passation des pouvoirs de manière paisible soit durable, ce qui n’est pas évident. Les élections actuelles se déroulent dans un contexte de tensions extrêmes, avec une forte implication des ex-officiers, devenus hommes politiques. Ces tensions pourront avoir un impact important sur la stabilité des institutions républicaines pendant le mandat du nouveau président élu.

Sur le plan socio-économique, les Nigériens ont-ils mieux vécu sous son magistère que sous les précédents régimes ?

On ne peut pas comparer les modes de vie des populations sous les mandats du président Mahamadou Issoufou avec les précédents régimes. Tout d’abord, parce que cette dizaine d’années a coïncidé avec une crise sécuritaire sans précédent et une crise sanitaire mondiale.  L’insécurité a profondément bouleversé le microcosme socio-économique local dans les zones périphériques du Niger, avec des populations déplacées se trouvant toujours dans une situation d’urgence humanitaire. Par ailleurs, la situation a créé une forte pression sur les ressources naturelles partout dans le pays, ce qui a contribué à exacerber les conflits locaux exploités par les insurgés. En plus, comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a également lourdement pesé sur l’économie nigérienne, en raison de l’augmentation des dépenses en matière de santé.   

Comme d’autres pays du Sahel, le Niger n’est pas épargné par la violence jihadiste. Quel est le bilan sécuritaire d’Issoufou ?

Il faut souligner que malgré la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes, le Niger semble encore résister à l’implantation durable des groupes armés sur son territoire. Globalement, c’est un point positif. Cependant, comme cela a été déjà souligné par de nombreux analystes, les insurgés continuent à exploiter de manière intelligente des conflits et frustrations locales pour établir leur assise dans les zones rurales touchés par l’instabilité, surtout dans les régions de Tillabéry et de Diffa. L’on peut ainsi se poser la question sur la diffusion ultérieure d’instabilité vers les zones urbaines de Niamey, mais aussi à Maradi, dans les localités frontalières avec le Nigeria.

L’intensification des attaques depuis la fin de l’année 2019 et les pertes colossales au sein des forces armées nigériennes indiquent également sur le fait que les politiques sécuritaires ne sont pas efficaces. Cela amène à se demander sur la nécessité de reconsidérer les fondements même d’une approche de la lutte « anti-terroriste ». Par ailleurs, un autre défi important à relever concerne l’éthique de gestion de la politique sécuritaire au Niger. Les frustrations au sein de l’armée sont importantes.  Elles ne sont pas encore très visibles, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques à long terme pour le pays.

Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, est désigné comme le favori de cette présidentielle. Mais est-ce que le soutien de l’opposant Hama Amadou, qui est interdit de se présenter, au candidat Mahamane Ousmane ne va pas compromettre ses chances de succéder à son ami et compagnon Issoufou ?

Oui, ce soutien peut théoriquement compromettre les chances de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS-Tarayya, de gagner la présidentielle. En effet, Mahamane Ousmane est susceptible d’apporter à l’opposition les votes de la région de Zinder, l’une des plus peuplées au Niger. Dans cette hypothèse, sur huit régions (Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder, Diffa), au moins quatre pourraient voter pour l’opposition, puisque trois d’entre elles (Niamey, Dosso et Tillabéry) ont voté pour la candidature d’Hama Amadou en 2016, s’ajoutant à la région de Zinder, bastion de Mahamane Ousmane.

La configuration de ce soutien pose également problème pour les résultats des élections législatives, avec un risque éventuel d’une « cohabitation » dans l’hypothèse où la majorité parlementaire serait importée par l’opposition. Les fortes tensions politiques contribueront à fragiliser le fonctionnement des institutions, comme c’était déjà le cas dans l’histoire du Niger en 1995, en aboutissant au coup d’Etat militaire.  

Quels seront les défis du prochain chef de l’État nigérien ?

Je pense que les principaux défis du futur président seront articulés autour de la sécurité des nigériens et des réformes pour relancer l’économie dans un contexte d’une démographie galopante et de la gestion des conséquences de la pandémie liée à la Covid-19.

D’abord, du fait de sa position géostratégique, le Niger a un potentiel d’un leadership régional dans la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Le président sortant a joué cette carte diplomatique en se positionnant en tant qu’interlocuteur important des partenaires internationaux. Cependant, la longue durée d’engagement dans le conflit indique sur des failles structurelles profonds dans la stratégie sécuritaire d’aujourd’hui qu’il faudrait probablement revisiter au niveau régional, en négociant une marge de manœuvre solide avec des acteurs internationaux. Ce sera l’un des défis principaux du prochain chef de l’Etat.

Ensuite, ce sont les populations dans les zones rurales qui sont directement concernées par l’instabilité régionale. L’insurrection se greffe sur la combinaison complexe de plusieurs facteurs liés, notamment aux conflits locaux pour le pouvoir, à la distribution perçue comme inéquitable des ressources mais aussi aux effets directs et indirects des opérations militaires menées par l’armée. La question de la protection des civiles dans les zones rurales sera également un défi majeur pour le nouveau gouvernement. Cet aspect est également lié au processus de décentralisation qu’il faut continuer à mener afin d’asseoir la présence de l’Etat dans les zones rurales. Le défi du nouveau chef d’Etat sera ainsi de trouver les investisseurs pour des réformes socio-économiques nécessaires.

Présidentielle au Niger: « On croit en l’alternance » (Opposant)

Au Niger où le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle de ce dimanche 27 décembre paraît comme le grand favori, certains de ses rivaux croient réellement à leur chance de gagner.Au Niger, le chef de l’Exécutif va changer de nom au sortir du scrutin de ce dimanche. Pour la première fois de son histoire, cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest classée par l’ONU comme le pays le plus pauvre du monde, s’apprête à voir un président succéder à un autre de manière pacifique à l’issue d’un scrutin dont le premier tour est organisé ce dernier dimanche de l’année 2020.

Selon les pronostics les plus lucides, c’est Mohamed Bazoum, éminence grise, bras droit et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou qui est le grand favori de ce scrutin. Une compétition électorale à laquelle ce dernier ne peut se présenter pour avoir achevé ses deux quinquennats autorisés par la constitution. Dans le camp du pouvoir, on croit même à une possible victoire par « Un coup, KO », soit une victoire dès le premier tour.

Pourtant au niveau de l’opposition, la confiance règne. « Les Nigériens en ont assez d’être mal gouvernés, de vivre sous un régime de corruption à tous les étages, d’être toujours statistiquement les plus pauvres de la planète, de vivre sous une gouvernance qui excelle dans la démagogie et le mensonge. Ils ne veulent surtout pas d’une continuité du même qui les gouverne depuis dix ans. Ils veulent y mettre fin et donc réaliser une alternance », dénonce dans un entretien avec Apa news Hamma Hamadou, secrétaire général adjoint du parti « GÉNÉRATION DOUBARA PJP » du candidat Salou Djibo, un ancien général putschiste, qui, en 2010 avait empêché le président de l’époque, Mamadou Tandia, de briguer un troisième en violation de la constitution et ouvert la voie à un processus démocratique à l’issu duquel a été élu en 2011 pour la première fois Mahamadou Issoufou, le président sortant.

Pour Hamadou, les  Nigériens « sont conscients qu’ils vivent une immense tragédie faite d’insécurité, d’injustice et de mauvaise méthodes de gouvernance, raison pour laquelle ils veulent aujourd’hui des dirigeants exemplaires ».

Même s’il reconnait que cette alternance qu’il souhaite ne sera pas obtenue de manière « facile face aux moyens conséquents dont dispose la mouvance présidentielle », il reste convaincu que « le bien triomphera du mal», son camp incarnant à ses yeux le premier et le régime sortant le second.

Le proche de l’ancien chef putschiste dit compter beaucoup sur la « dignité des nigériens qui, dans leur très grande majorité, ont envie de changer cette trajectoire tragique pour se donner un meilleur destin, un meilleur vivre-ensemble avec une nouvelle gouvernance, avec de nouvelles gens, patriotes et exemplaires ».  

Sa formation qui fait partie d’un groupe dit des « partis non-affiliés » dispose de deux  commissaires qui siègent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), boycottée par la majorité des autres candidats. A travers ces deux personnalités et le reste des observateurs déployés sur le territoire national, les partisans du candidat Djibo espèrent veiller à ce que le service public électoral soit « au service du citoyen et non d’une catégorie de formations politiques ou de fraudeurs », selon les mots de Hamadou.

« Si malgré tout, des fraudes venaient à être attestées ou des circuits de fraudes détectés, nous utiliserons tous les moyens légaux pour agir, anticiper et empêcher les manœuvres frauduleuses et rétablir l’authenticité des suffrages populaires. Nous sommes déterminés à constituer notre peuple en vigie de l’intégrité du processus électoral », avertit-il.

« Ce n’est pas simplement l’affaire de la CENI mais de toute une chaîne qui va jusqu’à la juridiction électorale suprême », conclut cet énarque qui a occupé plusieurs hautes responsabilités dans la son pays.