Guinée : Dadis Camara accuse Alpha Condé et Sékouba Konaté

Pour sa deuxième comparution devant le tribunal en charge de juger les crimes de sang viols et massacres survenus le 28 septembre 2009, Moussa Dadis Camara a livré une partie de sa version des faits.Moussa Dadis Camara devait comparaitre lundi 5 décembre, mais son audition a été reportée d’une semaine pour des raisons de santé. De retour devant le prétoire lundi 12 décembre, l’ex-président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) était d’attaque. Il a vertement accusé Alpha Condé et Sékouba Konaté, tous anciens présidents de la Guinée d’avoir orchestré les massacres au stade en servant de son aide de Camp Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.

Pour Dadis Camara, le 28 septembre est un complot qui ne visait qu’à le faire partir du pouvoir. Il est convaincu que l’ancien chef de l’Etat, Alpha Condé (2010-2021) savait qu’il allait organiser des élections libres et transparentes et passerait la main au « vrai vainqueur ».

Selon l’ancien président de la junte guinéenne (2008-2009), un premier complot consistait à l’affaiblir en le déposant dès les premières heures de son coup d’Etat. « Mais ça n’a pas marché », déclare-t-il, refusant catégoriquement de faire amende honorable devant le peuple guinéen. « Quel pardon vais-je demander au peuple de Guinée ? C’est Toumba et Sékouba qui doivent venir ici demander pardon à tout le peuple de Guinée. Le 28 septembre a été savamment orchestré, préparé de toutes pièces par M. le Président Alpha Condé, Sékouba et leur exécutant Toumba Diakité» , a insisté Dadis Camara.

A son arrivée au pouvoir en 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara a entamé un audit de la gestion du régime du général Lansana Conté (1984-2008). Plusieurs anciens dirigeants d’alors avaient été soumis à un interrogatoire télévisé pour justifier leur gestion des biens publics. Et c’est dans cet exercice, selon l’ex président du CNDD qu’il a pris connaissance de la stratégie de l’ex-opposant historique, Alpha Condé.

« Dadis, un adepte des théories du complot ? » 

Dans une tenue traditionnelle, l’ancien président a soutenu que la seule préoccupation de Alpha Condé était de salir Cellou Dalein Diallo et d’empêcher que les élections qui devaient sanctionner la fin de la transition soient organisées dans la transparence. « C’est là où j’ai commencé à avoir tous les faux problèmes », se convainc-t-il. Sauf que pour le camp de Toumba Diakité, le président Moussa Dadis est un adepte des « théories du complot ». 

« Les événements du 28 septembre sont la conséquence logique de la volonté de Dadis d’ôter la tenue pour se présenter comme candidat. C’est ce qui est à l’origine de cela. (…) Il n’a rien dit. Il se lance dans une rhétorique politique plutôt que de se défendre par rapport aux faits qui lui sont reprochés », a déclaré Me Lansiné Sylla, avocat de Toumba. Le président du tribunal, Ibrahima Sory II Tounkara, a renvoyé l’audience au 13 décembre pour la suite des débats.

Zambie : retour de la dépouille de l’étudiant tué en Ukraine

Le corps de l’étudiant zambien Lemekani Nyirenda qui était enrôlé dans l’armée russe dans sa guerre en Ukraine est arrivé à Lusaka.Trois mois après sa mort controversée dans la guerre en Ukraine, le corps de l’étudiant en génie nucléaire de 23 ans a été accueilli dimanche par des membres de sa famille et des représentants du gouvernement à l’aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka.

Il va maintenant subir une expertise médico-légale dans un hôpital de Lusaka avant d’être livré à sa famille pour son enterrement prévu cette semaine, a déclaré la famille.

Nyirenda, qui purgeait une peine de neuf ans de prison pour un délit lié à la drogue, a été enrôlé dans l’armée russe en août après avoir bénéficié d’une amnistie spéciale à condition de participer à la guerre. Il a été tué en septembre, selon des responsables russes.

Côte d’Ivoire : un projet social au profit de 4.000 bénéficiaires

Ce projet qui s’inscrit dans la phase 2 du Plan social du gouvernement (PS Gouv 2), vise la réduction de la pauvreté et l’insertion professionnelle dans le Nord et le Centre-ouest du pays.Le Plan social du gouvernement qui est sa phase 2 connaît son déploiement à travers tout le territoire national. En ce qui concerne le volet emploi et protection sociale, ce sont près de 4.000 personnes impactées par les projets présentés par le ministère de tutelle, ce 3 décembre 2022 à Odienné (Nord-ouest).

Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, et des cadres de la région ont pris part au lancement des projets de Promotion de l’emploi décent (PPED) et d’Insertion des personnes vulnérables (PIPV).

Le directeur général de l’Emploi, Franck Dogo, qui a expliqué les enjeux des projets initiés par l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le ministère de l’Emploi et de la protection sociale, a indiqué qu’ils visent la lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord.

Ces projets visent également la promotion de l’emploi décent et l’amélioration de l’autonomisation et de l’employabilité des promoteurs. Ce sont 2.228 personnes impactées dans le cadre du PPED qui couvre 5 régions, à savoir le Gbêkè, San Pedro, le Tchologo, le Bounkani et le Kabadougou.

Quant au PPIV, il concerne trois régions que sont le Tchologo, le Bounkani et le Kabadougou et touche 1.200 bénéficiaires. Pour le directeur général de l’Emploi, les objectifs ont été largement dépassés vu que ces projets ont suscité une adhésion massive des populations.

« Ces deux importants projets d’insertion visent la création d’opportunités d’emplois décents et durables au profit du plus grand nombre de personnes en âge de travailler et partant l’épanouissement du plus grand nombre de personnes », a relevé M. Franck Dogo.

Le PPED devrait permettre notamment aux bénéficiaires regroupés en association ou groupement, de recevoir des financements sous forme de prêts, pour développer leurs projets collectifs existants, dans les secteurs de l’Agro-industrie, de l’Agro-pastoral, de l’Environnement et des TIC.

Cela vise à leur permettre de se structurer en de micros ou de très petites entreprises. S’agissant du PPIV, les personnes vulnérables devront recevoir des subventions pour développer des activités génératrices de revenus dans les domaines de la restauration, du commerce et de l’artisanat.

Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, s’est dit satisfait de ces projets qui, soutient-il, viennent renforcer la vision de la Côte d’Ivoire solidaire prônée par le président de la République, Alassane Ouattara.

« Les projets collectifs lancés dans les secteurs de l’agro-industrie, de l’agro-pastoral, de l’environnement et des TIC, ainsi que les activités génératrices de revenus dans les domaines de la restauration, du commerce et de l’artisanat constituent, à n’en point douter, un levier important pour redynamiser le développement économique de nos régions, et assurer ainsi l’inclusion financière de ses populations, notamment les jeunes et les populations défavorisées », a déclaré le ministre de l’Emploi.

Et d’ajouter que « la mise en œuvre de ces projets, qui sont certes à vocation socio-économique, s’accompagnent d’un volet protection sociale, en ce sens que tous les bénéficiaires, sont déjà enrôlés à la CMU (Couverture maladie universelle), et certains engagés dans un processus de formalisation par l’immatriculation à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale ».

Les cadres de la région, dont le ministre-gouverneur du District autonome du Denguélé, Gaoussou Touré, se sont félicités de ces différentes actions des autorités ivoiriennes qui dénotent de l’intérêt porté à la satisfaction des besoins des populations.

La Côte d’Ivoire se dote d’un plan des droits de l’Homme

L’édition 2022 de la Journée internationale des droits de l’Homme a été célébrée à Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest d’Abidjan.Le directeur de Cabinet du ministre de la Justice et des droits de l’homme, N’Duibuisi Maho Florentine, a fait savoir cela à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme tenue à Yopougon ce samedi 10 décembre, à la Place Ficgayo.

« Très profondément attaché au respect de la dignité humaine, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un plan national des droits de l’Homme à même de lui permettre de relever le défi des recommandations faites à notre pays par les organes des traités et par les titulaires des mandats des droits de l’Homme », a-t-elle dit.

Elle fera savoir, par la suite, que ce plan comporte plus de 350 activités regroupées en huit chapitres principaux couvrant l’éventail des préoccupations en matière des droits de l’Homme. Ces activités visent à assurer la protection et le respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et l’égalité de genre.

Celles-ci visent également l’élimination des violences basées sur le Genre, la protection des enfants, les droits des groupes vulnérables, la justice transitionnelle et la transition démocratique, ainsi que le renforcement des institutions en matière de bonne gouvernance.

Pour elle, l’adoption de ce plan « confirme la volonté sans cesse réitérée de l’Etat de Côte d’Ivoire d’œuvrer pour une amélioration progressive de la situation des droits de l’Homme sur l’ensemble de son territoire ».

Elle a invité les acteurs à s’approprier ce plan qui, dit-elle, par sa mise en œuvre rime avec les valeurs et principes édictés par la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le directeur de cabinet du ministre de la Justice et des droits de l’Homme n’a pas manqué de rappeler que la Côte d’Ivoire s’est dotée de la loi N°2021- 894 du 21 décembre 2021 relative aux mesures de protection des victimes de violence domestique, de viol et de violences sexuelles.

Ce texte constitue est avancée, car la réception de la plainte, l’ouverture de l’enquête et la mise en mouvement de l’action publique ne sont plus désormais subordonnées à la production d’un certificat médical par la victime.

Mme Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (Cndh) a rappelé les objectifs de la commémoration de la déclaration universelle des droits de l’homme et a invité chacun à faire sien les recommandations.

« L’objectif de cette rencontre est de contribuer au renforcement de l’Etat de droit afin que chacun d’entre nous devienne un défenseur des droits de l’Homme », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter que personne n’a le droit d’opprimer autrui qui a une opinion différente et de discriminer la personne en situation de handicap.

La présidente du Cndh a insisté que « les citoyens, enfants comme adultes, doivent protéger le bien public, respecter la loi et les valeurs de la République comme la liberté, l’égalité, l’union, la discipline et le travail ».

« C’est en respectant ces droits et devoirs de citoyens qu’on peut toutes et tous vivre ensemble en paix », a-t-elle poursuivi. Le Cndh a reçu le soutien du système des Nations unies qui se dit prêt à soutenir les actions de l’institution.

La représentante de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, Francesca Di Maura, a de son côté indiqué que son institution a apporté un appui de 340 millions de Fcfa au Cndh pour ses activités. Cette année, le thème retenu pour la commémoration de la Journée internationale des droits de l’Homme est « Dignité, liberté et justice pour tous ».

 

Côte d’Ivoire : sortie de 58 experts en ingénierie du Genre

Parmi ces nouveaux auditeurs, figure la ministre ivoirienne de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo, qui a reçu son parchemin lors d’une cérémonie de graduation.La sortie officielle de la 5e promotion, comprenant 58 nouveaux experts et expertes en ingénierie du Genre, a été organisée ce samedi 22 décembre 2022 par la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions », à l’Institut français d’Abidjan-Plateau.

Le Genre est « une question structurelle pour aider le développement » et apporter des réponses à certaines problématiques, a indiqué Mme Euphrasie Yao, titulaire de la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions », par ailleurs conseillère spéciale du chef de l’Etat Alassane Ouattara en matière de Genre. .

Les outils de cette formation, dira-t-elles, donnent l’opportunité aux auditeurs d’être des experts de haut niveau, capables de construire, de planifier et de trouver des moyens d’agir de façon équitable et inclusive, et surtout à fort impact individuel et collectifs, a dit Mme Euphrasie Yao.

« Vous avez appris à faire du Genre un outil d’analyse, de diagnostic et d’orientation pour bâtir un autre monde qui se distingue par la mobilisation de toutes les forces », a lancé Mme Euphrasie Yao à l’endroit des impétrants, les appelant à afficher de l’audace face aux défis.

Mme Belmonde Dogo qui a choisi la thématique du Genre et du changement climatique, a fait remarquer que « le changement climatique a un effet néfaste sur la vie des populations et surtout des femmes en milieu rural » qui ont connu une année difficile en raison de la montée des eaux.

Si dans d’autres pays, le changement climatique fait référence à la sécheresse, en Côte d’Ivoire, il se manifeste par des crues et des inondations ; et il y a des femmes à l’intérieur du pays ont perdu de petits champs, de tomate, de riz et d’igname parce qu’il a plu toute l’année, a-t-elle fait observer.

M. Omar Diop, le représentant et le chef de Bureau de l’Unesco à Abidjan a déclaré que « c’est maintenant qu’il faut prendre la mesure de la situation des femmes et des hommes, de jeter le regard sur l’égalité du Genre afin d’agir plus efficacement » par le biais d’initiatives au plan local et international.

Il a appelé à « faire face aux inégalités devant le numérique, les inégalités géographiques, entre le sexes, l’inégalité des rapports de force, la violence sexiste, l’isolement social et l’inaccessibilité aux ressources, l’inégalité face à l’accès à l’information et face à la scolarisation ».

Dr Titi Palé, représentant le directeur général du port d’Abidjan, Hien Sié Yacouba, parrain de la cérémonie de graduation, a déclaré que « les inégalités et les discriminations basées sur le Genre que vous vous engagez à éliminer, sont une manière de promouvoir non seulement l’épanouissement des femmes, mais aussi des hommes et des communautés ».

« Valorisez votre expertise et formez un réseau solide et solidaire », a conseillé Dr Titi Palé, directrice marketing et communication du port d’Abidjan, faisant savoir qu’avec de l’imagination et de la créativité, ils pourront capitaliser leur expertise pour leur propre accomplissement professionnel et la croissance économique et sociale du pays.

Portée par la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions », la formation en ingénierie du Genre est dispensée sur une durée de neuf mois sanctionnés par une cérémonie de remise de diplôme. Ce programme est dispensé à 80% en ligne et s’adresse à ceux détenteurs d’une licence.

A l’issue de neuf mois, ces experts sont capables de planifier et de mettre en œuvre des interventions publiques et privées cohérentes, inclusives et à fort impact collectif.

La Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions » a vu le jour le 11 janvier 2006. Un accord est signé entre le secrétariat général de l’Unesco et le Centre ivoirien de Recherches économiques et sociales (CIRES), l’institution hôte.

Le programme, labellisé par l’Unesco, la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoir de décisions », a été lancé officiellement le 25 mai 2008 à l’ENSEA en Côte d’Ivoire. La ministre Euphrasie Kouassi Yao, conseillère spéciale du chef de l’Etat Alassane Ouattara en matière de Genre, est la titulaire de cette Chaire dont l’un des axes de développement est la formation.

L’Afrique veut atteindre l’objectif « Faim Zéro » d’ici 2030

L’objectif du Sommet africain de l’alimentation, prévu en fin janvier 2023 à Dakar, est de mobiliser le soutien politique pour la transformation structurelle de l’agriculture du continent.Les effets du changement climatique et la guerre en Ukraine ont des conséquences dramatiques sur l’approvisionnement en produits alimentaires du monde, particulièrement en Afrique. La famine est devenue une menace existentielle dans plusieurs de ses régions, comme en Somalie. Cependant, des experts et responsables d’organisations internationales en rapport avec l’agriculture estiment que l’éradication de la faim sur ce continent est une perspective réalisable dans une période de moins de sept ans.

« Il est impardonnable qu’un continent disposant de 65 % des terres arables les plus fertiles au monde et d’abondantes ressources en eau, souffre encore d’insécurité alimentaire. Ce sommet constitue un effort mondial essentiel pour aider l’Afrique, de manière systématique et proactive, à atteindre l’objectif Zéro Faim », a indiqué le président de la Banque africaine de développement (Bad), le Nigérian Akinwumi Adesina, prenant part le 9 décembre à Rome, en Italie, à une rencontre organisée en amont du Sommet africain de l’alimentation (Dakar 2), prévu du 25 au 27 janvier 2023 dans la capitale sénégalaise.

« Nous disposons des technologies, des plateformes et des ressources nécessaires pour faire évoluer le statu quo en dynamisant le secteur privé, en augmentant la production alimentaire pour des millions d’agriculteurs africains, en débloquant des financements pour les agriculteurs et les PME agricoles et en transformant les chaînes de valeur agricoles et alimentaires », a poursuivi M. Adesina devant le président du Fonds international de développement agricole (Fida), l’Espagnol Alvaro Lario, et le directeur-général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Chinois Qu Dongyu.

« Nous devons collaborer sur l’ensemble de la chaîne de valeur agricole de la production alimentaire, de la transformation alimentaire et de la commercialisation des denrées alimentaires, et ce de manière complémentaire, pragmatique et orientée résultats. Assurer la sécurité alimentaire est l’objectif ultime », a clamé ce dernier.

Selon les organisateurs, des pactes fondés sur les performances avec les gouvernements africains, les partenaires au développement et le secteur privé, répondant à des objectifs clairs d’autosuffisance alimentaire, seront au cœur du Sommet africain de l’alimentation de Dakar 2.

Ce rendez-vous de janvier 2023 sera également axé sur l’élargissement de l’accès aux technologies et aux financements pour les petites et moyennes entreprises (PME) agricoles et les petits exploitants, sur l’accroissement de la productivité et sur le développement des semences, du stockage, de l’électricité, de la logistique et des infrastructures de transport.

Sahel : libération d’un otage allemand enlevé depuis 2018

Jörg Lange, un humanitaire allemand de 63 ans détenu depuis 2018 au Sahel, va retrouver les siens.Jörg Lange arrive au bout de sa traversée du désert. Ce samedi 10 décembre, la directrice générale de l’ONG Help a fait état de la libération de son collaborateur allemand, détenu depuis plus de quatre années au Sahel, une région comprenant les territoires bordant le Sahara et dans laquelle opèrent plusieurs groupes jihadistes.

« Nous sommes très soulagés et reconnaissants que notre collègue Jörg Lange, après plus de quatre ans et demi, puisse retourner auprès de sa famille », estime la directrice générale de Help, Bianca Kaltschmitt, dans un communiqué.

Elle remercie « vivement toutes les personnes qui ont contribué à cette libération ou qui l’ont soutenue, en particulier la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, la police criminelle, ainsi que les autorités et des amis au Mali, au Niger et dans les pays voisins ».

Jörg Lange avait été enlevé le 11 avril 2018 dans l’ouest du Niger par des hommes armés à moto près d’Ayorou, dans une région frontalière du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes. Son chauffeur nigérien avait été libéré peu de temps après, selon certaines sources.

Au moins quatre otages occidentaux sont encore détenus au Sahel, selon un décompte ne recouvrant que les cas rendus publics par leur entourage ou leur gouvernement : le Français Olivier Dubois, enlevé le 5 mai 2021, l’Américain Jeffery Woodke (14 octobre 2016), l’Australien Arthur Kenneth Elliott (15 janvier 2016) et le Roumain Iulian Ghergut (4 avril 2015).

Un autre Allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis fin novembre, est largement considéré comme ayant été enlevé, bien qu’aucune revendication n’ait été rapportée, selon l’Agence France-Presse (AFP).

Guinée : Alpha Condé sanctionné par le Trésor américain

L’ex-chef de l’Etat guinéen est accusé d’être impliqué dans « de graves violations des droits de l’Homme ».Le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Trésor américain affirme avoir pris les sanctions contre Alpha Condé au terme « d’une enquête et d’une procédure approfondies et pluriannuelles ».

« Ni cette décision ni le moment de son annonce ne sont liés à la transition en cours vers la démocratie de la Guinée. La promotion du respect des droits de l’Homme est au cœur de la politique étrangère des États-Unis, et cette décision souligne notre engagement à soutenir les droits de l’Homme dans le monde », explique la structure dans un communiqué reçu vendredi 9 décembre 2022 à APA.

Selon le document, les forces de sécurité guinéennes se sont livrées à des violences contre les partisans de l’opposition avant le référendum constitutionnel de mars 2020 et pendant et après l’élection présidentielle d’octobre 2020.

Il note également qu’au début de l’année 2020, le président Condé qui a dirigé la Guinée de 2010 à 2021 avant d’être déposé par des militaires dirigés par le colonel Mamadi Doumbouya, avait ordonné aux ministres de créer une unité de police chargée de répondre aux manifestants contre son régime, en recourant à la violence si nécessaire.

Dans la foulée de l’élection présidentielle de 2020, le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Trésor américain révèle que les forces de sécurité ont utilisé une force excessive pour disperser les partisans de l’opposition. Entre autres incidents, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des foules qui manifestaient.

Il ajoute qu’après l’élection présidentielle, les forces de sécurité ont tué une douzaine de personnes, certaines d’entre elles à bout portant, alors qu’elles ne représentaient aucun danger immédiat pour les forces de sécurité.

« Alpha Condé est donc désigné en vertu du décret présidentiel (E.O.) 13818 comme étant une personne étrangère qui est ou a été un dirigeant ou un responsable d’une entité, y compris toute entité gouvernementale, qui s’est livrée, ou dont les membres se sont livrés, à de graves violations des droits de l’Homme en rapport avec son mandat », conclut le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) du département du Trésor des Etats-Unis.

Burkina : des hommes armés incendient des camions-citernes

Les véhicules avaient quitté un convoi escorté par l’armée burkinabè.De retour d’une mission de ravitaillement de la mine d’or d’Essakane dans le Sahel, des camions citernes ont été attaqués par des hommes armés, jeudi 8 décembre 2022 en fin d’après-midi. Plusieurs sources concordantes ont précisé à APA que l’incident s’est produit entre Ouanobian et Naré, dans la région du Centre-nord, notamment sur l’axe Dori-Kaya.

Le bilan fait état de plusieurs camions-citernes incendiés, plus d’une soixantaine précisément selon des passagers qui ont emprunté l’axe suite à l’incident. Des chauffeurs ont été blessés, d’autres portés disparus. « De nombreux conducteurs ont rejoint Tougouri à pied, plusieurs autres sont injoignables pour l’instant », ont indiqué nos sources.

« Les camions (ciblés) sont incendiés hors convoi. Après le départ de l’escorte, une cinquantaine de citernes ont quitté Essakane pour Dori (dans le Sahel). Arrivés à Dori, ils ont trouvé que l’escorte était déjà partie mais ils ont continué sans les militaires en espérant les rattraper. C’est après l’explosion d’un engin explosif qui a coûté la vie à un soldat que l’information est parvenue à l’escorte dont une partie a fait demi-tour pour gérer la situation », a expliqué Wendpouire Charles Sawadogo, observateur des mouvements djihadistes au Burkina.

L’axe Dori-Kaya est régulièrement le théâtre d’incidents liés aux groupes armés non étatiques.

Libre-échange : la ZLECA lancée dans huit pays

Huit pays africains ont accepté de mettre en œuvre la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) lors d’une cérémonie qui s’est déroulée la semaine dernière à Accra, la capitale du Ghana.La ZLECA est l’un des projets du continent visant à stimuler le commerce intra-africain afin de favoriser le développement social et la croissance économique d’ici 2026. La création d’une zone de libre-échange intra-africaine fait l’objet de discussions depuis plusieurs décennies.

L’accord conclu entre le Ghana, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, l’Egypte, l’Ile Maurice, le Cameroun et la Tunisie pour commencer à commercer dans le cadre de la ZLECA est un rêve devenu réalité pour de nombreux Africains. Ces pays représentent environ 20% de la population du continent, soit 300 millions d’habitants.

S’exprimant lors du lancement de l’accord, le secrétaire général de la ZLECA, Wamkele Mene, a déclaré : « C’est le moment que les mères et les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) ont tant attendu ».

Selon les accords, les commerçants peuvent librement importer et exporter 96 produits, notamment des produits horticoles, des produits pharmaceutiques, du caoutchouc, des ustensiles de cuisine en aluminium, du sucre, de l’acier et des produits en bois. Selon Wamkele Mene, le nombre de produits va tripler d’ici l’année prochaine. Les négociants bénéficieront d’une exemption de droits de douane et de quotas dans les pays partenaires.

Selon de nombreux experts économiques, le projet pourrait permettre de sortir des millions de personnes de la pauvreté, notamment dans les pays partenaires, où les revenus et le niveau de vie devraient augmenter de manière significative.

De nombreux pays africains introduisent des réformes radicales visant à rejoindre la ZLECA, à stimuler leur économie et à réduire la pauvreté. Ce projet a donné aux pays africains l’occasion de bâtir leurs économies afin de minimiser le coût et l’impact de chocs, telles que la pandémie de Covid-19 et la guerre Russie-Ukraine.

Cependant, certains avertissent que le continent doit surmonter d’énormes problèmes, notamment des problèmes de fonctionnement, d’institution, de droit et de politique commerciale, avant de commencer à bénéficier du libre-échange intra-africain, surtout lorsque les pays partenaires doivent renoncer à des recettes fiscales dont ils ont désespérément besoin.

Nigéria : vaste campagne d’avortements illégale menée par l’armée

L’armée nigériane a interrompu illégalement les grosses de milliers de femmes et de jeunes filles ayant eu des relations avec des jihadistes de Boko Haram durant leur période de captivité, selon une enquête de Reuters.Les femmes et filles victimes d’enlèvement par le groupe armé Boko Haram dans le Nord-Est du Nigéria ont vécu un second drame après leur libération par l’armée nigériane. Dans une enquête publiée le 7 décembre, l’agence Reuters révèle que plusieurs d’entre elles ont été forcées de mettre un terme à leurs grossesses issues de leur relation avec les jihadistes.

« Depuis au moins 2013, l’armée nigériane a mené un programme d’avortement secret, systématique et illégal dans le nord-est du pays, mettant fin à au moins 10 000 grossesses de femmes et de filles. Beaucoup avaient été enlevées et violées par des militants islamistes », informe l’agence anglaise.

La plupart des avortements ont été pratiqués sans le consentement de la personne concernée, et souvent à son insu, selon les témoignages recueillis par Reuters qui précise que les victimes étaient enceintes de quelques semaines à huit mois, et certaines n’avaient que 12 ans. « Les récalcitrantes ont été battues, tenues sous la menace d’une arme ou droguées pour qu’elles obtempèrent », soutient l’agence de presse.

Cette enquête s’appuie sur des entretiens avec 33 femmes et jeunes filles qui disent avoir subi un avortement alors qu’elles étaient détenues par l’armée nigériane. Une seule a déclaré avoir donné librement son consentement.

Les journalistes de Reuters ont également interrogé cinq agents de santé civils et neuf membres du personnel de sécurité impliqués dans le programme, notamment des soldats et d’autres employés du gouvernement, tels que des gardes armés chargés d’escorter les femmes enceintes vers les sites d’avortement. En outre, Reuters a examiné des copies de documents militaires et de registres d’hôpitaux civils décrivant ou comptabilisant des milliers de procédures d’avortement.

L’existence d’un tel programme géré par l’armée n’avait jamais été signalée auparavant. Reuters affirme que la campagne avait pour base la tromperie et la force physique à l’encontre des femmes qui étaient maintenues en détention militaire pendant des jours ou des semaines.

Par ailleurs, signale le média anglais, trois soldats et un garde ont déclaré qu’ils assuraient couramment aux femmes, souvent affaiblies par leur captivité dans la brousse, que les pilules et les injections qu’ils leur donnaient étaient destinées à leur rendre la santé et à combattre des maladies telles que le paludisme. Dans certains cas, les femmes qui résistaient étaient battues, battues à coups de bâton, tenues en joue ou droguées pour qu’elles obéissent. Selon un garde et un agent de santé, d’autres ont été attachées ou maintenues au sol pendant qu’on leur injectait des médicaments abortifs.

Dans un document cité par Reuters, l’Armée nigériane nie l’existence de ce programme et qualifie l’enquête d’ « insulte aux Nigérians et à leur culture ».

Le rapt des femmes et jeunes filles dans le Nord-Est du Nigéria est devenu une pratique courante des groupes armés et jihadistes qui opèrent dans la région. L’enlèvement, en avril 2014, de 200 lycéennes dans leur établissement scolaire, à Chibok, dans le nord-est du pays, par Boko Haram avait ému et indigné le monde entier et déclenché une campagne réclamant leur libération portée par de grandes personnalités comme Michelle Obama à travers le slogan : « Bring back our girls (Ramenez nos filles) ».

Guinée : Ibrahima Sory 2 Tounkara, le « discret » juge du 28-Septembre

Avant le procès du massacre du 28-Septembre, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara était peu connu du grand public.En Guinée, le procès du massacre du stade du 28 septembre 2009 se poursuit, plus de deux mois après son ouverture. Ce procès historique met en cause onze anciens officiels militaires et gouvernementaux guinéens dont l’ex-chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Les audiences se déroulent au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans la Cour d’appel de Conakry, sous la présidence d’Ibrahima Sory 2 Tounkara, un juge de 45 ans qui suscite l’attention de plusieurs observateurs depuis le début du procès.

Malgré la froideur de son regard plongé dans un front plissé, le natif de Conakry paraît courtois avec toutes les parties, même avec la défense. Il tient coûte que coûte à vouloir faire respecter les droits des prévenus s’ils ne veulent pas répondre de nouveau aux questions des avocats ou si leur santé ne leur permet pas de durer à la barre. Lundi 5 décembre 2022, il a décidé de renvoyer le procès d’une semaine après que Moussa Dadis Camara lui a fait savoir qu’il était malade.

Toujours concentré sur son sujet, le juge Tounkara ne se laisse pas dominer par les réactions parfois hilarantes de certains accusés, à l’image de l’ancien chef de la garde présidentielle, Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba ». Il ne manque pas de recadrer également les parties prenantes quand ça commence à aller dans tous les sens dans la salle d’audience.

« Le tribunal vous informe qu’il n’acceptera pas certains propos, surtout ethniques ou régionalistes. Ce procès n’est pas un procès ethnique ou régionaliste. Ce procès est organisé pour la manifestation de la vérité… Et ce sont des Guinéens qui sont là. Parce que toutes les composantes sont représentées dans ce procès. Donc, ce n’est pas dirigé contre une ethnie ou une région », a-t-il dit à l’entame de la 23e journée de ce procès, en novembre.

Un produit de l’école guinéenne

Menant jusque-là une carrière de magistrat loin des projecteurs, Ibrahima Sory 2 Tounkara présente le profil type d’un intellectuel formé par l’école guinéenne. Certaines personnes seraient tentées de dire qu’il est inspiré dans son choix de carrière par son frère aîné : Ibrahima Sory 1 Tounkara, magistrat aussi de son état et président du tribunal de première instance de la commune de Kaloum, à Conakry.

A la différence des adjectifs numéraux cardinaux contenus dans leur prénom commun, Ibrahima Sory 2 Tounkara dispose d’un parcours particulier avant d’obtenir des promotions au sein de la magistrature de son pays. Mohamed Lamine Diallo, avocat général à la Cour d’Appel de Conakry, considère d’ailleurs son collègue comme un « magistrat professionnel, discret et humble ».

Après avoir décroché son baccalauréat en 1998 au lycée du 2 octobre de Kaloum, Ibrahima Sory 2 Tounkara est orienté à la Faculté des sciences économiques et juridiques (FSJP) de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Spécialisé en droit privé, il valide successivement son Diplôme d’études universitaires générales (Deug), sa Licence et sa Maîtrise avant d’être reçu au concours du Centre de formation et de documentation judiciaires (CFDJ).

Après sa formation dans la promotion 2007-2009 du CFDJ, il est nommé tour à tour juge correctionnel au tribunal de première instance de Kaloum et au tribunal de première instance de Mafanco, dans la capitale guinéenne. Il dirige ces juridictions jusqu’en 2018 et « assure la bonne marche de cette section à travers des décisions rendues en toute impartialité », selon des témoignages. C’est à la suite de ces expériences qu’il est appelé à présider le tribunal de première instance de Macenta (sud) avant son affectation au tribunal de première instance de Mamou (centre).

Après le renversement du président Alpha Condé en septembre 2021 par un groupe d’officiers militaires dirigés par le colonel Mamady Doumbouya, les nouvelles autorités guinéennes opèrent un vaste changement dans l’appareil judiciaire. Ibrahima Sory 2 Tounkara est d’abord nommé président du tribunal de première instance de Coyah (ouest) avant d’atterrir en septembre 2022 au tribunal de première instance de Dixinn. Il reçoit pour mission principale d’« organiser et diriger le service pour une meilleure administration de la justice ».

Professionnel ou partisan ?

Ainsi, depuis le 28 septembre, il dirige le procès du 28-Septembre au tribunal criminel de Dixinn. L’ancien chef d’Etat Moussa Dadis Camara et dix autres membres de son régime militaire y sont jugés pour des faits liés au massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies, pas moins de 157 personnes ont été tuées, des centaines blessées et près de 109 femmes violées après un rassemblement de l’opposition dont le but était de dissuader le capitaine Dadis Camara de se présenter à l’élection présidentielle de janvier 2010.

« C’est une première dans notre pays. Et le président (Ibrahima Sory 2 Tounkara) se distingue par la sérénité de sa conduite des débats. La défense a tenté à plusieurs reprises de le déstabiliser mais il est resté serein et professionnel. Je pense qu’il mérite le poste de président à ce procès. Nous, nous attendons que cela se poursuive pendant tout le procès et nous espérons que cela va se faire et que ce procès-là va être une réussite pour le pays », a indiqué Me Alpha Amadou Bah, un des avocats de la partie civile, interrogé par APA.

Toutefois, à ce stade du procès, certains de ses confrères de la défense, à l’instar d’Antoine Pépé Lamah et Salifou Béavogui, ne veulent pas décerner une note positive au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Ces dernières semaines, certains parmi eux ont dénoncé une attitude partisane du président du tribunal chargé de juger l’affaire du massacre du 28-Septembre.

« Nous avons constaté que le président est très calme et patient lorsque c’est le parquet qui intervient et laisse passer beaucoup d’irrégularités. Si c’est la partie civile qui intervient, il prend tout son temps pour écouter. Mais dès que la défense commence à intervenir, ce sont des interventions de types : + Maître, est-ce que c’est lié au dossier ? – Maître, cette question nous amène où ? – Maître, posez les questions ? – Maître, vous vous croyez supérieur. Vous êtes discourtois, je vous retire la parole. C’est toutes sortes de menaces, nous n’allons pas l’accepter. (…) Nos clients aussi ont des droits », s’insurgeait notamment Me Salifou Béavogui dans la presse guinéenne à l’encontre du juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Zimbabwe: la population dénonce les longues coupures d’électricité

Le pays d’Afrique australe fait face à une crise énergétique aggravée par le récent arrêt de la production de l’une de ses principales centrales électriques.Ces deux dernières semaines, dans la plupart des régions du Zimbabwe, l’électricité est coupée vers 4 heures du matin (2 heures GMT) pour être rétablie après minuit.

Il s’agit de la plus grave crise de l’électricité que le pays d’Afrique australe a connue depuis 2000, une année marquée par des délestages récurrents, imputés au vieillissement des infrastructures de production et à la mauvaise planification des autorités.

Les habitants ont réagi à l’aggravation de la crise électrique en effectuant les tâches qui nécessitent de l’électricité pendant sa courte période de disponibilité, comprise entre minuit et 4 heures du matin.

 « Pour éviter les désagréments, je fais maintenant la plupart de mes travaux de repassage et de cuisine aux premières heures du matin, lorsque nous avons l’électricité. Sinon, je ne peux pas me permettre de payer le gaz, car je finirais par en utiliser beaucoup », s’est désolée Emily Chareza, une habitante de Harare, la capitale zimbabwéenne.

La crise affecte également les entreprises, qui ont dû recourir à des générateurs diesel pour alimenter les opérations dans la plupart des usines. Ce qui a eu pour effet d’augmenter les coûts de production, le diesel coûtant plus cher que l’essence au Zimbabwe.

La Confédération des industries du Zimbabwe (CZI) a prévenu que la crise de l’électricité « bloque la dynamique de croissance ». Selon la CZI, environ 35,4% des entreprises du pays ont enregistré une baisse de leur production au cours du troisième trimestre jusqu’à la fin du mois de septembre 2022, tandis que 42,5% seulement ont enregistré une augmentation.

Le quatrième trimestre, jusqu’à la fin du mois de décembre, risque d’être pire en termes de volumes de production en raison des déficits énergétiques actuels.

Le groupement de fabricants a déclaré qu’il fallait s’attaquer d’urgence à la crise énergétique pour éviter une chute de la production et de la productivité économique.

Le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa a reconnu que la situation nécessite une gestion urgente.

« Les coupures d’électricité sont source de détresse, de désagréments et de coûts pour les citoyens et les entreprises. C’est regrettable », a posté sur Twitter Nick Mangwana, le secrétaire général du ministère de l’Information, rassurant que le gouvernement envisage des mesures urgentes pour ramener la situation à la normale.

Nigéria: alerte sur la malnutrition des enfants dans le Nord

L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) affirme avoir traité plus de 140.000 enfants pour malnutrition aiguë dans les États de Zamfara, Katsina, Sokoto, Kebbi et Kano.La situation alimentaire et nutritionnelle s’aggrave dans le Nord-Ouest du Nigéria. Dans un communiqué parvenu mardi à APA, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) affirme que « ces derniers mois ont été incroyablement difficiles pour la population du Nord-Ouest du Nigeria et nos équipes ont vu un nombre sans précédent d’enfants souffrant de malnutrition dans les structures médicales ».

Selon Dr Simba Tirima, représentant de MSF au Nigeria, cité par la note, les admissions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans les centres nutritionnels thérapeutiques ambulatoires de l’État de Zamfara ont augmenté de 39 % par rapport à l’année dernière. Dans l’État de Katsina, les chiffres ont grimpé en flèche pour atteindre près de 80.000 enfants traités pour malnutrition aiguë sévère, dont 12.700 ont dû être hospitalisés, poursuit-il.

« Nous voyons des enfants mourir sur le chemin de nos cliniques. Nous voyons des enfants dont l’état de santé est si grave que nous ne pouvons rien faire pour les sauver », déplore Dr Tirima, ajoutant que l’escalade de la violence, les déplacements, la flambée des prix des denrées alimentaires, les épidémies et le changement climatique sont les facteurs qui déclenchent cette crise sanitaire et de malnutrition alarmante.

L’ampleur de cette crise exige une mobilisation nationale et internationale pour une réponse humanitaire adéquate, plaide le médecin, qui appelle les autres organisations à se joindre à la sienne afin de soutenir les autorités pour répondre aux besoins les plus urgents des communautés touchées.

A en croire l’agent de MSF, le Nord-Ouest continue d’être largement ignoré dans la réponse et les plans humanitaires globaux menés par les Nations unies au Nigeria, qui se concentrent sur la situation critique du Nord-Est du pays.

Dans cette zone, ce sont plus de 8,4 millions de personnes qui, selon l’Onu, ont besoin d’une aide humanitaire, dont environ 80 % sont des femmes et des enfants.

Dans le cadre du 1,1 milliard de dollars américain requis pour les besoins humanitaires 2022 pour le Nigéria, une réponse multisectorielle de 351 millions de dollars a été élaborée afin de sauver des vies et protéger les populations les plus vulnérables.

« Il est essentiel de garantir un meilleur accès aux traitements nutritionnels vitaux pour les milliers de personnes qui en ont besoin maintenant et pendant la prochaine période de soudure si nous voulons éviter que 2023 ne devienne une autre année dévastatrice pour les enfants du Nord-Ouest du Nigeria », dit Dr Tirima.

Burkina : Condamnation des appels au meurtre de journalistes

Plusieurs journalistes ont exprimé leur solidarité à leurs confrères.Le gouvernement a condamné, lundi après-midi, les appels à meurtre de journalistes, suite aux comptes rendus de la rencontre entre le capitaine Ibrahim Traoré et la société civile et la suspension de RFI dans le pays.

Dans une vidéo, à visage découvert,  Mohamed Sinon, l’un des responsables du Collectif des leaders panafricains a appelé, dimanche, via le réseau social Whatsapp, à « tuer » des hommes de médias qu’il a accusé d’être « des ennemis internes (…) et des complices » de la France. Il a nommément cité les journalistes Newton Ahmed Barry et Alpha Barry, fondateur du groupe Oméga Médias ainsi que leurs familles. D’autres membres de la même organisation ont appelé à s’en prendre à Lamine Traoré, journaliste à Oméga Média.

Les membres du Collectif qui affichent leur proximité avec le capitaine Traoré ont reproché à Oméga Média d’avoir révélé que le président a confirmé une tentative de coup d’Etat lors d’une rencontre avec la société civile.

Quant à Newton Ahmed Barry, les « leaders panafricains » l’ont accusé d’être un « complice » de la France lorsque le journaliste a jugé « illégale » la mesure de suspension des programmes de RFI au Burkina Faso.

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo s’est inquiété de la « surenchère verbale » et des « dérives de langage » observées dans l’espace public allant de « l’appel à la violence physique, au saccage des biens jusqu’au meurtre des personnes ».

« Le gouvernement assumera ses responsabilités »

« Le gouvernement a appelé les auteurs à se ressaisir et l’opinion publique à se démarquer de tels agissements qui compromettent la cohésion sociale et notre vivre-ensemble. Il entend assumer pleinement ses responsabilités », a insisté M. Ouédraogo.

Dans l’après-midi, des membres du Collectif des leaders panafricains se sont opposés à l’arrestation de Mohamed Sinon, contraignant la police à rebrousser chemin. « Il a été arrêté dans la soirée », a confié une source policière.

En attendant les réactions des organisations professionnelles de journalistes, plusieurs hommes médias ont exprimé leur solidarité à leurs confrères et appelé à boycotter les activités dudit Collectif. 

Côte d’Ivoire : recrudescence des violences basées sur le genre

La hausse des Violences basées sur le genre (VBG) est en progression nette de 42%, avec une forte concentration du phénomène à Abidjan.La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire, Mme Namizata Sangaré, a dévoilé ce 5 décembre 2022 le rapport annuel 2021, lors d’une remise du document au ministre d’Etat, ministre auprès du président de la République chargé des Relations avec les institutions.

Le rapport fait état d’une étude comparative des données de 2020 et 2021, qui met en lumière la recrudescence des Violences basées sur le genre (VBG) documentées et suivies par le CNDH, a indiqué Mme Namizata Sangaré.

Ces violences sont « passées de 325 cas en 2020 à 462 en 2021, avec une progression nette de 42% et une concentration du phénomène à Abidjan (64 cas), Soubré (39 cas) et Bouaké (38 cas), malgré l’existence de lois répressives et des mécanismes de protection des victimes », a-t-elle précisé.

Dans le but de promouvoir l’égalité homme-femme, le CNDH porte chaque année une attention particulière sur les femmes dans l’administration, notamment celles occupant des postes électifs et exerçant dans différents corps de métiers, a-t-elle dit.

Pour cette année, le Conseil s’est intéressé aux femmes présentes dans la magistrature. Le rapport souligne une sous-représentation de la femme dans ce corps. Sur 686 magistrats, l’on dénombre seulement 198 femmes soit près de 29 % et 498 hommes soit 71 %. et seulement 17% de femmes occupent des postes de cheffes de juridiction au cours de la période 2019-2020.

En outre, le rapport relève une sous-représentation de la femme dans les assemblées élues malgré l’existence de la loi n° 2019-870 du 14 octobre 2019 qui impose un quota minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés lors des scrutins relatifs aux élections des députés en 2021.

Cette sous-représentation trouve sa justification dans la contrariété entre la loi suscitée et les dispositions de l’article 78 du code électoral, fait observer la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Relativement au chapitre des saisines, le rapport du CNDH fait état de diverses requêtes portant sur des violations des Droits de l’Homme pour lesquelles, conformément à ses attributions, le Conseil a mis en œuvre son mécanisme de traitement des requêtes.

« En 2021, le CNDH a enregistré 1834 requêtes enregistrées. Parmi ces requêtes, nous avons dénombré 2033 cas d’atteintes ou de violations des Droits de l’Homme selon les différents types de droits », a-t-elle poursuivi.

Au niveau des droits économiques, sociaux et culturels, ce sont 1092 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme qui ont été enregistrées, soit 53,71% qui concernent entre autres, le droit à la protection sociale des personnes, le droit à la propriété, au travail, à l’éducation et à la succession.

Concernant les Droits civils et politiques « nous avons enregistré 924 cas de violations ou d’atteintes aux droits de l’Homme soit 45,45 %, en lien avec le droit à l’intégrité physique, le droit à la sûreté de la personne, le droit à la justice, le droit à la vie pour ne citer que ceux-ci », a-t-elle relevé.

Les droits dits de solidarité viennent en troisième position avec une proportion de 17 cas en lien avec le droit à un environnement sain et paisible, soit 0,84 % des cas enregistrés, mentionne le rapport du CNDH.

Le CNDH, au terme de l’analyse de l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, a formulé des recommandations, appelant à une attention soutenue sur les questions des enfants en rupture sociale, les violations et atteintes aux droits de l’Homme en lien avec les déguerpissements.

Tchad : la justice sévit contre les manifestants du 20 octobre

Les personnes arrêtées lors d’une manifestation interdite contre la junte tchadienne ont écopé de deux et trois ans de prison.La sentence est lourde. Quatre jours après la fin du procès à huis clos des manifestants arrêtés lors de la manifestation du 20 octobre dernier et les jours qui ont suivi, le procureur de la République, Moussa Wade Djibrine, a livré à la presse les peines retenues contre les accusés. « Le tribunal, dans sa souveraineté et sa plénitude, a rendu les décisions ci-après : 262 personnes condamnées à des peines d’emprisonnement ferme allant de 2 à 3 ans ; 80 personnes condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis allant de 12 à 24 mois ; 59 prévenus déclarés non coupables et relaxés au bénéfice du doute », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, 80 mineurs poursuivis par le tribunal pour enfant ont été ramenés de la maison d’arrêt de Koro Koro à celle deKlessoum à N’djamena pour la suite de la procédure, a-t-il ajouté.

Ce procès, ouvert mardi dernier, a duré quatre jours pour s’achever vendredi 2 décembre. Seule la télévision d’Etat était autorisée à couvrir les audiences.

Le 20 octobre 2022, les forces de sécurité tchadiennes ont tiré sur des manifestants dans plusieurs villes du pays, y compris à N’Djamena, la capitale, tuant au moins 50 personnes et en blessant des dizaines d’autres.

Plusieurs voix s’étaient élevées pour demander des enquêtes impartiales sur le comportement des forces de sécurité.

« Les autorités tchadiennes devraient immédiatement faire en sorte qu’une enquête indépendante et effective détermine si le recours à la force létale par les services de sécurité était une réponse justifiée et proportionnelle à toute prétendue violence », avait déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG Human Rights Watch.

« Les gens devraient pouvoir manifester pacifiquement contre la politique du gouvernement sans se faire tirer dessus ou se faire tuer », avait-il poursuivi.

Ces manifestations, qui se sont déroulées dans tout le pays et ont mobilisé des milliers de participants, marquaient la date à laquelle l’administration militaire, au pouvoir depuis la mort du président Idriss Déby le 20 avril 2021, avait promis de restituer le pouvoir à un gouvernement civil. Le Conseil militaire de transition, présidé par le fils de Déby, Mahamat Idriss Déby, a pris le pouvoir après qu’Idriss Déby a été tué. Ce conseil a récemment repoussé la date des prochaines élections à octobre 2024.

Guinée: «souffrant», Dadis Camara obtient la suspension de son procès

L’ex-chef de la junte militaire guinéenne a évoqué lundi 5 décembre ses soucis de santé pour obtenir le renvoi du procès du massacre du 28 septembre 2009.Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal spécial de Conakry. Après les auditions d’Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé « Toumba », de Moussa Thiégboro Camara et de Claude Pivi,parmi les onze anciens officiels militaires et gouvernementaux accusés, c’était le tour du capitaine Moussa Dadis Camara ce lundi 5 décembre. Mais l’ancien chef de la junte militaire en Guinée (2008 – 2009) n’a pas duré à la barre, ayant réussi à convaincre le président du tribunal, Ibrahima Sory Tounkara, de renvoyer l’audience jusqu’à lundi prochain.

« Je veux vous dire, monsieur le président, avec tout le respect que j’ai pour votre auguste tribunal, j’en ai déjà informé le directeur de la garde pénitentiaire, le médecin chef de la garde pénitentiaire, depuis un très bon moment, je souffre. J’en ai déjà informé les avocats. Sauf pour votre respect, si effectivement vous m’obligez, monsieur le président, je ne suis pas au-dessus de la loi. (…) Mais en toute sincérité, je ne me sens pour le moment absolument (bien) », a-t-il affirmé à la barre sans préciser la nature de sa souffrance ni le délai pour son rétablissement.

« Si depuis plus de treize ans je me suis battu corps et âme, jusqu’à ce que je sois devant votre auguste tribunal, quels que soient les jours à venir, par la grâce de Dieu, je serai là devant votre tribunal, devant les éminents magistrats pour vous livrer ma part de vérité. Mais vous dire un, deux ou trois jours, je ne suis pas un homme qui aime mentir, je veux vous dire tout simplement monsieur le président, dès lors que je vais me rétablir, je serai même plus pressé, en toute sincérité » de venir répondre aux questions du tribunal, a ajouté Moussa Dadis Camara.

Après ce plaidoyer, le juge Ibrahima Sory Tounkara lui a fait savoir que le tribunal était « obligé » de suspendre les débats si son état de santé ne lui permettait pas d’y assister. Le président du tribunal a donc décidé de renvoyer l’audience jusqu’au 12 décembre 2022, soit d’ici une semaine.

Chef de la junte guinéenne du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009, le capitaine Moussa Dadis Camara est placé en détention depuis son retour en Guinée, il y a un peu plus de deux mois, à la veille de l’ouverture du procès du 28-Septembre, à la maison centrale de Coronthie, dans la capitale Conakry.

Il est poursuivi avec ses dix coaccusés de « meurtres, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, torture, enlèvement et séquestration, non-assistance à personne en danger, violence sexuelle, attentat à la pudeur, détention illégale de matériel de guerre de première catégorie et complicité de ces infractions » dans le cadre du massacre qui s’est déroulé le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, à la suite d’un rassemblement de l’opposition interdit par les autorités militaires d’alors.

En effet, l’opposition guinéenne voulait dissuader le capitaine Camara, devenu chef de la junte militaire après la mort du général Lansana Conté, resté 24 ans au pouvoir, de se présenter à l’élection présidentielle de janvier 2010. Mais pas moins de 157 personnes ont été tuées, des centaines blessées et près de 109 femmes violées après la manifestation, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies.

Plusieurs victimes ou proches de victimes continuaient de réclamer depuis treize ans un procès alors que l’instruction des magistrats guinéens était close depuis fin 2017. Il manquait cependant une volonté politique du régime d’Alpha Condé pour vider ce lourd dossier judiciaire. Selon certains observateurs, l’ex-chef de l’Etat, renversé en 2021 après onze ans au pouvoir par un groupe de militaires dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya, ne voulait pas se mettre à dos un certain nombre d’officiers qui s’étaient mis à son service après son élection.

Côte d’Ivoire : une nouvelle agence Cgrae bientôt à Odienné

Dans environ dix mois, sortira de terre la nouvelle agence de l’Institut de prévoyance sociale – Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE) d’Odienné, dans le Nord-ouest ivoirien.La cérémonie de pose de la première pierre a été effectuée ce samedi 3 décembre 2022 dans la localité, précisément à l’espace « Cailloux » du quartier Vakabala. Plusieurs personnalités de la région ont répondu présent ainsi que le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Me Adama Kamara.

Le ministre Adama Kamara s’est félicité de la diligence démontrée par la direction générale et le Conseil d’administration de la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE) dans la mise en œuvre de ce projet, en mobilisant toutes les équipes pour que ce jour soit effectif.

Pour effectuer leurs opérations, les retraités de l’Etat résidents à Odienné se rendent à l’agence Cgrae de Korhogo, la plus proche de leur localité, en parcourant une distance de 236 Km pour environ 3 heures de temps.

« Cette action posée n’est autre que le prolongement de l’ensemble des projets à fort impact économique et social du chef de l’Etat, initié à travers tout le pays. Notamment, à l’intention des populations des grandes, moyennes et petites villes, ainsi que des zones rurales », a-t-il déclaré.

Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale s’est par ailleurs réjoui de l’opérationnalisation de la retraite complémentaire par capitalisation au bénéfice des fonctionnaires et agents de l’Etat, exhortant tous les fonctionnaires et agents de l’Etat en activité à souscrire massivement à cette prestation.

« Souscrivez-y pour qu’à la retraite vous puissiez percevoir deux salaires », a-t-il lancé. Ce nouveau régime vise à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires et agents de l’Etat admis à la retraite. Et ce, afin de mieux affronter cette étape de la vie.

Pour le directeur général de la Cgrae, M. Abdrahamane Berté, cette politique de déconcentration répond au souci constant de l’institution de se rapprocher davantage de ses assurés afin de mieux comprendre et adresser leurs attentes, tout en facilitant leur accès aux prestations dans des conditions optimales de sécurité.

C’est pourquoi, dira-t-il, cette agence permettra spécifiquement aux fonctionnaires et agents de l’Etat, tant en activité qu’à la retraite, d’entrer en possession de leurs premiers droits dans des délais beaucoup plus réduits.

Cela devrait leur permettre également d’accomplir leurs démarches relatives aux prestations de retraite, beaucoup plus facilement sans avoir à parcourir de longues distances ; et de profiter de conseils avisés pour les orienter plus efficacement dans leurs démarches liées à l’exercice et la protection de leurs droits.

Les cadres de la région, avec à leur tête le ministre-gouverneur du District autonome du Denguélé, Gaoussou Touré, n’ont pas boudé ce plaisir de se voir offrir un tel édifice. Cette bâtisse qui sera bientôt construite, fait suite à un vœu formulé à la la Cgrae (public) et au ministre de tutelle afin de doter Odienné d’une agence après celle de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS, privée), inaugurée récemment. 

L’actuel président de la République de Côte d’Ivoire est par ailleurs fils de la région. La future agence de la Cgrae, bâtie sur une superficie 974 m2 et qui comprendra deux bâtiments et un bloc annexe, viendra porter à 14 le nombre d’agences réparties sur l’ensemble du territoire.

 

La Côte d’Ivoire veut réduire les actes d’incivisme

Une étude révèle la recrudescence des actes d’incivisme commis aussi bien par des jeunes, des adultes que par des aînés sensés être des garants des valeurs de la société traditionnelle africaine.Au cours d’un atelier tenu ce jeudi 1er décembre 2022 à Cocody, une commune dans l’Est d’Abidjan, l’Observatoire de la solidarité et de la cohésion sociale a rendu public les résultats de son étude intitulé « Comment contribuer à la réduction des actes d’incivisme pour le renforcement de la solidarité sociale en Côte d’Ivoire ?

Ces travaux, selon le directeur général de l’Observatoire de la solidarité et de la cohésion sociale, Ibrahima Coulibaly Tiohozon, font suite aux études préalablement réalisées par le Conseil national de sécurité et le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique.

Cela, après le constat de la recrudescence des actes d’incivisme. L’objectif principal de ces travaux de l’Observatoire de la solidarité et de la cohésion sociale est de contribuer à combattre l’incivisme en Côte d’Ivoire.

« Notre monde, notre environnement immédiat enregistrent au quotidien des effets d’actes d’incivisme émanant soit des citoyens ordinaires, de nos proches, de nos voisins et parfois de nous-mêmes », a-t-il fait observer.

Cette agression de l’ordre normal établi provoque souvent une désorganisation et un désordre qui, inéluctablement « dérangent très souvent notre quiétude ainsi que l’harmonie dont nous avons besoin pour vivre mieux dans notre environnement », a-t-il poursuivi.

Pour sa part, la directrice de Cabinet adjointe du ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Marie Koné Kouadio, a fait observer qu’une « petite violation » du Code de la route, une intolérance traduite par un refus de céder le passage sont des gestes courants.

Des gestes, dira-elle, peuvent à priori paraître anonymes, mais dont les effets à grande échelle pourront causer des embouteillages empêchant un médecin urgentiste d’arriver à l’heure pour sauver un malade dans le besoin de l’intervention du médecin.

« Il s’agit là de la réalité de l’impact de certains cas d’incivisme sur nos vies » et « plus généralement sur le   bien-être de l’ensemble de la communauté. », a souligné la représentante de la ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté.  

Af’Sud : l’avenir politique de Ramaphosa se joue au Parlement

En Afrique du Sud, un rapport d’enquête parlementaire autour du scandale dans le cadre de l’affaire de la « Farmgate » met en difficulté Cyril Ramaphosa.Le président sud-africain Cyril Ramaphosa « a pu commettre » des violations et des fautes, selon un rapport de 82 pages publié tard mercredi une commission parlementaire chargée de se pencher sur la sombre affaire de cambriolage mouille le président en amont d’une échéance électorale cruciale pour son avenir politique.

Dans ce rapport soumis au Parlement mercredi dernier, le groupe de trois experts juridiques dirigé par l’ancien président de la Cour suprême Sandile Ngcobo a déclaré que ses investigations ont révélé « que le président pourrait avoir commis » de graves violations de la Constitution et agi d’une manière qui contredit son serment d’office.

En juin dernier, une plainte pénale a été déposée contre Cyril Ramaphosa, l’accusant d’avoir enfreint la loi sur la prévention du crime organisé en dissimulant un cambriolage, survenu en février 2020 dans sa ferme privée, où des millions de dollars en espèce auraient été volés. Le président sud-africain est surtout accusé d’avoir enfreint la constitution.

Il est accusé par la commission d’enquête parlementaire de n’avoir pas signalé le vol directement à la police, agissant ainsi d’une manière incompatible avec sa fonction et s’exposant à un conflit entre ses responsabilités officielles et ses affaires privées.

Le vol n’a été révélé qu’en juin 2021, après que l’ancien chef des services de renseignement Arthur Fraser a déposé une plainte pénale contre le président.

Dans sa présentation à la commission d’enquête, M. Ramaphosa a affirmé que le montant volé s’élevait à 580.000 dollars, soit le produit de la vente de 20 buffles à l’homme d’affaires soudanais Mustafa Mohamed Ibrahim Hazim.

Cependant, la commission d’enquête a déclaré que les preuves suggèrent que le montant pouvait être supérieur à 580.000 dollars et qu’elle avait trouvé une série de « caractéristiques troublantes et insatisfaisantes » dans l’explication de Ramaphosa.

Ramaphosa risque la destitution

L’enquête a trouvé plusieurs lacunes dans l’explication de Ramaphosa sur l’affaire du buffle. L’identité et l’activité exacte de Hazim n’étaient pas claires, et la décision de l’homme d’affaires soudanais de payer la transaction en liquide était mystérieuse.

En outre, aucune facture fiscale appropriée n’a été émise pour la transaction et le fait qu’Hazim n’ait pas récupéré le buffle au cours des deux dernières années laisse perplexe, a déclaré le panel.

« Comment a-t-il pu faire entrer cette énorme somme d’argent en Afrique du Sud ? », a demandé la commission d’enquête. Aucun document ne montre que l’homme d’affaires soudanais a déclaré cette énorme somme d’argent lorsqu’il est entré en Afrique du Sud.

La commission d’enquête a également constaté avec perplexité que l’argent volé était caché sous les coussins d’un canapé dans une chambre d’amis de la résidence privée de M. Ramaphosa et s’est demandé pourquoi le président n’a pas jugé bon de mettre l’argent en banque.

L’enquête a également révélé que M. Ramaphosa a peut-être violé la Constitution en dirigeant une entreprise privée. Il s’est exposé à un conflit d’intérêts en violant certaines règles et en participant à la dissimulation de l’enquête sur le vol. Le rapport porte un coup à l’avenir politique de M. Ramaphosa. Il a déclenché des appels à sa démission avant la conférence élective de mi-décembre de son Congrès national africain (ANC) déjà fissuré.

Si le rapport est approuvé par le Parlement sud-africain, il pourrait donner lieu à une procédure formelle de destitution à l’encontre de M. Ramaphosa. Bien que l’ANC détienne la majorité au Parlement, une faction anti-Ramaphosa au sein du parti pourrait s’allier aux partis d’opposition pour demander sa destitution.

Le bureau de M. Ramaphosa a déclaré tard mercredi que le président examinait le rapport, qui nécessite « une lecture attentive et un examen approprié dans l’intérêt de la stabilité du gouvernement et du pays ». « Le président examine le rapport et une annonce sera faite en temps voulu », a indiqué le porte-parole de la présidence, Vincent Magwenya, dans un communiqué

Côte d’Ivoire : lancement d’un projet d’autonomisation des jeunes filles

Ce projet, dénommé « y’ello Girlz », vise à contribuer à l’autonomisation de jeunes filles porteuses de bagages dans les marchés.Il est une initiative de MTN Côte d’Ivoire, une société de téléphonie mobile, qui a lancé ce 30 novembre 2022 la seconde édition, en en partenariat avec SOS Villages d’Enfants CI. Cette édition vise l’autonomisation de 75 nouvelles jeunes filles porteuses de bagages dans les marchés d’Abobo, d’Aboisso et de Yamoussoukro.

Cette seconde phase du projet, à l’instar de la première, s’étendra sur 12 mois avec pour objectif de lutter contre le travail des enfants, en formant ces jeunes filles à des métiers tels que la couture, la coiffure et la pâtisserie tout en renforçant leur maîtrise de l’outil digital pour le bon déroulement de leurs activités entrepreneuriales et leur communication.

Pour l’édition 2022, 20 d’entre elles auront l’occasion d’animer un point de vente des produits de la société de téléphonie en plus de l’accompagnement financier, technique et matériel de leur nouveau métier.

Lors de la première phase du projet « y’ello Girlz », 32 jeunes filles, dont 10 dans le domaine de la pâtisserie, 12 dans le secteur de la couture et 10 dans le domaine de la coiffure, ont été formées et installées dans leurs activités respectives.

Mme Natenin Coulibaly, secrétaire générale de la société de téléphonie, a au cours d’une cérémonie, fait une remise symbolique des équipements, composés notamment de 81 smartphones de 3 Homebox et d’une connexion internet dédiés à leur formation digitale. 

« Aujourd’hui, MTN CI, en permettant à ces jeunes filles d’abandonner le port de bagages dans les marchés grâce à ces formations et leur installation dans un environnement et métier dignes et adaptés, c’est leur donner la chance de changer positivement leur destin », a-t-elle déclaré.

A travers ces activités, l’entreprise de téléphonie et son partenaire comptent lutter activement contre la déscolarisation des jeunes filles et favoriser leur insertion socioprofessionnelle pour les mettre à l’abri de toutes formes d’exploitation et favoriser leur épanouissement personnel.

L’appui technique et financier octroyés par la société de téléphonie s’élève à 10 millions de F CFA. Il devrait leur permettre de pratiquer une activité génératrice de revenus dans un environnement sain et adapté à leur statut de jeune fille.

Une crise de sécheresse menace la Corne de l’Afrique

La Corne de l’Afrique est confrontée à une situation d’urgence-sécheresse sans précédent avec des conséquences catastrophiques, a averti le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA).Dans sa dernière mise à jour de la situation de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, l’UNOCHA a déclaré que la situation pourrait encore s’aggraver en raison de la détérioration des conditions météorologiques dans les pays touchés.

« Les communautés de la Corne de l’Afrique sont au milieu d’une cinquième saison des pluies consécutive probablement ratée. Les pluies d’octobre à décembre 2022 ayant mal commencé et les prévisions indiquant qu’elles seront probablement moins bonnes et pourraient être confrontées à une sixième saison ratée entre mars et mai 2023 », a déclaré l’UNOCHA.

Les saisons d’octobre 2020 à mai 2022 ont toutes été marquées par des précipitations inférieures à la moyenne, laissant de larges pans de la Somalie, du sud et du sud-est de l’Éthiopie, ainsi que du nord et de l’est du Kenya face à la sécheresse la plus prolongée de l’histoire récente, tandis que la saison des pluies de mars à mai 2022 a été la plus sèche jamais enregistrée au cours des 70 dernières années, indique le rapport.

La sécheresse de 2020-2022 a maintenant dépassé les horribles sécheresses de 2010-2011 et 2016-2017 à la fois en termes de durée et de gravité et elle continuera à s’aggraver dans les mois à venir, avec des conséquences catastrophiques.

L’UNOCHA a en outre averti que la situation de sécheresse actuelle fait des ravages dans les communautés touchées, avec des besoins qui s’envolent.

Dans toute la Corne de l’Afrique, au moins 36,4 millions de personnes seront touchées par la sécheresse la plus prolongée et la plus grave de l’histoire récente au cours des derniers mois de 2022, dont 24,1 millions en Éthiopie, 7,8 millions en Somalie et 4,5 millions au Kenya, selon les données de l’UNOCHA.

Le Malawi premier bénéficiaire du don d’engrais de la Russie

Le Malawi est devenu le premier bénéficiaire des engrais donnés par la Russie pour aider les pays en développement durement touchés par la crise mondiale croissante, ont déclaré les Nations Unies mardi.« Les Nations unies se félicitent du don de 260 000 tonnes d’engrais des producteurs de la Fédération de Russie, stockées dans les ports et entrepôts européens, qui serviront à soulager les besoins humanitaires et à prévenir une perte catastrophique des récoltes en Afrique, où c’est actuellement la saison des semis », a déclaré le porte-parole de l’Onu, Stéphane Dujarric Dujarric dans un communiqué.

Il a annoncé qu’un navire transportant les 20 000 premières tonnes d’engrais destinées au Malawi a quitté les Pays-Bas sur un navire affrété par le Programme alimentaire mondial (Pam) à destination de ce pays d’Afrique australe mardi.

« Il s’agira de la première d’une série d’expéditions d’engrais destinées à un certain nombre d’autres pays du continent africain dans les mois à venir », a-t-il déclaré.

L’initiative de don d’engrais s’inscrit dans le cadre des accords signés en Turquie en juillet pour faire face à l’insécurité alimentaire mondiale et assurer l’exportation sans entrave de denrées alimentaires et d’engrais essentiels de l’Ukraine et de la Russie vers les marchés mondiaux.

Le Pam a déclaré que les petits exploitants agricoles d’Afrique ont été particulièrement touchés par la hausse des coûts et les blocages de la chaîne d’approvisionnement provoqués par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Les deux pays sont des exportateurs clés de denrées alimentaires et d’engrais vers les pays en développement.

L’Ethiopie lance une croisade contre les armes illicites

La police éthiopienne a arrêté onze individus dans le cadre d’une opération de répression contre la possession illégale d’armes à feu dans la capitale, Addis Abeba.Cette opération coup de poing a permis de récupérer des armes et des munitions. Dans un communiqué publié mardi, la police métropolitaine a déclaré avoir récupéré un total de 16 grenades à main et neuf pistolets ainsi que 84 balles lors de perquisitions menées dans quelques villes secondaires.

Quatre arrestations ont été effectuées dans deux districts de la ville de Nifas Silk après que cinq pistolets et 53 balles ont été trouvés dans deux maisons. De même, la police a appréhendé quatre autres suspects. Elle a saisi quatre pistolets ainsi que 30 balles et une grenade à main à leur domicile dans la zone de Mikileland de la ville d’Addis Ketema.

La police a également arrêté trois suspects dans le quartier de Gulele après avoir découvert 15 grenades à main faisant l’objet d’un trafic dans le compartiment caché d’une camionnette immatriculée 5-01928 AA. L’enquête sur les affaires de détention et de trafic d’armes illicites est toujours en cours.

La police a apprécié le soutien du public dans la répression des armes à feu et a exhorté les habitants de la ville à rester vigilants pour protéger leur quartier contre les éléments anti-paix. La répression de la détention et du trafic d’armes illégales se poursuivra également, a ajouté la police.

La loi éthiopienne sur les armes à feu, ratifiée en 2020, interdit la possession d’armes sans permis valide et proscrit la vente et le transfert de toute arme. La vente illégale d’armes en gros est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement en vertu de cette loi.

Attentat Grand-Bassam : Un procès longtemps attendu en Côte d’Ivoire

Des rescapés n’ont cessé de réclamer justice après l’attaque jihadiste de mars 2016 à Grand Bassam, première du genre en Côte d’Ivoire.Le 13 mars 2016, la station balnéaire de Grand-Bassam, située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, a été la cible de la première attaque jihadiste enregistrée sur le sol ivoirien. Le procès de cet assaut, qui a fait plusieurs morts et blessés, contre des hôtels de ce site touristique s’ouvre mercredi 30 novembre au tribunal criminel de première instance d’Abidjan.

De nombreux témoins comme l’artiste Rose Ebirim sont attendus à l’ouverture des audiences. « La justice a fait appel à moi pour que j’apporte mon témoignage, mais je ne pense pas que j’en serai capable. Reparler de cet épisode me replonge dans de sombres souvenirs alors que je cherche à évacuer ce passé douloureux », s’angoisse Mme Ebirim.

Soif de justice

Si cette rescapée du massacre de Grand Bassam hésite de faire le déplacement devant le tribunal, c’est parce qu’elle « vit encore un choc psychologique ». Elle se dit toutefois soulagée que le procès s’ouvre enfin parce qu’« il y a plusieurs familles qui veulent savoir la vérité ».

Un peu plus de six ans après les faits, Rose Ebirim n’a rien oublié de cette matinée qui a marqué le début de l’expansion des attaques jihadistes du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée. « Les premiers tirs ont été entendus juste derrière la Maison des artistes. Les assaillants logeaient dans une sorte de bungalow qu’on appelait le Zion, un hôtel aujourd’hui fermé par les autorités », se souvient-elle.

« Il y avait un passant qui tenait le sac en main de sa femme, qui marchait derrière lui. Quelques minutes après, nous avons entendu un cri, le monsieur venait de recevoir une balle et tombait », raconte l’artiste.

« Celui qui tirait avait une chemise bleue ciel et tenait une mitrailleuse avec une bande de munitions le long de son corps », décrit-elle. Mais, l’idée d’un acte terroriste n’effleure pas son esprit au moment de l’attaque.

Mais peu après, poursuit-elle, « ils ont tiré sur la femme du monsieur. Et de là, ils ont commencé à tirer en évoluant vers la plage ». La jeune artiste indique avoir « vu trois personnes en arme » ce 13 mars 2016, précisant que « l’attaque a débuté aux environs de 11h30 ».

Les cerveaux, aux abonnés absents 

L’opération a été revendiquée par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) qui l’a attribué à sa branche  Al Mourabitoune qui venait de commettre quelques semaines plus tôt, en janvier à Ouagadougou, au Burkina Faso un attentat dans lequel 30 personnes ont été tuées.

Pour cet assaut, les jihadistes ont aussi diffusé les images du commando constitué des nommés Hamza al-Fulani, Abd ar-Rahman al-Fulani et Abu Adam al-Ansari. Alors que le supposé commanditaire, Mohamed Ould Nouini, commandant au sein d’Al Mourabitoune a été éliminé par l’armée française en 2018, l’un des principaux organisateurs, Mimi Ould Baba Ould Cheikh est encore en vie, mais en détention au Mali. Fawaz Ould Ahmed dit Ibrahim 10 lui aussi impliqué dans ces attentats a été jugé en octobre dernier au Mali et condamné à mort pour avoir participé aux attaques, en 2015, du bar-restaurant La Terrasse et de l’hôtel Radisson Blu à Bamako. Faute de mettre la main sur ces gros poissons, la justice ivoirienne se contentera de juger leurs présumés complices ou encore tous ceux qui sont impliqués dans l’exécution de cet attentat.

Selon la note du procureur de la République, 18 accusés comparaitront devant le Tribunal criminel pour répondre des faits d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munition de guerre et de complicité desdits faits.

Grand-Bassam, première destination touristique de Côte d’Ivoire avant cet attentat terroriste en raison de son littoral long de 14 Km, est une ville symbole, bordée par la lagune et la mer, qui accueille la communauté européenne expatriée la plus importante après Abidjan.

Place forte des arts de la culture en Côte d’Ivoire, avec ses nombreux festivals qui drainent des milliers de visiteurs, Grand-Bassam fut la première capitale de cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest.

Pour le maire de la ville, Jean-Louis Moulot, cet acte « montre le symbole qu’ont voulu attaquer les auteurs de ces crimes odieux ».

Trois établissements hôteliers ont été attaqués. Le bilan est de 33 blessés et 19 morts de diverses nationalités : neuf Ivoiriens, quatre Français, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée.

Cameroun : éboulement meurtrier à Yaoundé

Le glissement d’un pan d’une colline de la capitale camerounaise a fait au moins 15 morts, a appris APA de sources médiatiques.Les habitants du quartier Damas, dans l’Est de Yaoundé, la capitale camerounaise, ont vécu une fin d’après-midi cauchemardesque le 27 novembre 2022. Au moins une tente, parmi plusieurs autres abritant des dizaines de participants à une cérémonie d’hommages à cinq membres d’une association décédés cette année, a été emportée par un glissement de terrain. L’éboulement a tué au moins 15 personnes selon Naseri Paul Bea, le gouverneur du Centre.

Les effondrements de pans de terrain, parfois avec des maisons, surviennent fréquemment à Yaoundé et dans d’autres villes du pays mais, dans la capitale, ils sont rarement aussi meurtriers.

A Bafoussam, dans l’Ouest, un glissement de terrain consécutif à des pluies diluviennes avait emporté une dizaine d’habitations précaires construites à flanc de colline et tué 43 personnes le 29 octobre 2019.

Mali : soupçons de financement opaque de la grande mosquée de Bamako

Le gouvernement malien a pris la décision de suspendre les chantiers entamés à la grande mosquée de Bamako face au refus des bailleurs d’expliquer l’origine des fonds.C’est une affaire qui défraie la chronique dans la capitale malienne. Le ministère malien des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a demandé aux responsables de la grande mosquée de Bamako de clarifier la provenance des fonds destinés à la construction d’un bâtiment évalué à plus de deux cent millions de FCFA. Mais ces derniers n’ont pas daigné s’exécuter alors que les travaux se poursuivaient au sein de l’édifice religieux, regrette ledit ministère qui a procédé à leur arrêt.

« Nous avons eu aussi la précision que les dits travaux sont financés par Monsieur Harouna Sawadogo à qui vous avez prêté la bonne intention d’avoir +accepté de construire gracieusement+. Nous sommes, cependant, surpris que les dits travaux soient au niveau d’étage alors qu’il vous a été demandé surseoir à la pose de la première pierre jusqu’à la déclaration, par le généreux donateur, sur l’origine des fonds que vous-même avez estimé à plus de deux cent vingt millions », a souligné le ministère des Affaires religieuses dans une correspondance transmise au régisseur de cette grande mosquée.

« En enfreignant cette injonction, vous avez choisi d’ignorer la discipline administrative et braver les textes de la liberté religieuse et de la Centif (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières). Cette méprise sur la rigueur de la discipline administrative et les exigences de la déclaration de biens, le tout conjugué au mécontentement général autour de l’entreprise en cours, nous amènent à demander l’arrêt immédiat des travaux de construction au niveau de la grande mosquée », a-t-il ajouté.

Avant cet épisode, les autorités de transition maliennes avaient décidé d’interdire les activités des organisations non gouvernementales (ONG) soutenues par la France, en réaction à la suspension par Paris de son aide publique au développement à destination de Bamako.

Le ministère français des Affaires étrangères avait invoqué comme raison le recours par les autorités maliennes au groupe paramilitaire russe Wagner. La junte militaire au pouvoir depuis mai 2021, après un deuxième coup d’Etat contre le président de la transition Bah N’dao, a constamment nié avoir fait appel à cette société aux agissements décriés dans plusieurs pays et parle d’instructeurs de l’armée russe déployés au nom d’une ancienne collaboration entre les deux pays.

Burkina: les civils face aux représailles jihadistes

Le capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso, a décidé d’impliquer les civils dans la lutte contre les insurgés islamistes.Les nouvelles autorités de la transition vont lancer l’offensive contre les groupes jihadistes. En plus d’augmenter les effectifs de l’armée, une campagne de recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été lancée sous la supervision de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP).

Les VDP, de 18 à 79 ans…

Responsable des dernières attaques contre les forces de défense et de sécurité et des civils dans la région du Sahel, la branche locale du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) n’a pas tardé à réagir. Dans une vidéo de cinq minutes dont des extraits ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux lundi 28 novembre, Jafar Dicko qui préside aux destinées d’Ansarul Islam, fondé en 2016 par son frère ainé feu Malam Ibrahim Dicko, mort en mai 2017, a mis en garde les autorités contre l’enrôlement de civils dans la guerre contre les jihadistes. Des menaces de représailles sont aussi envoyées aux candidats pour « la défense de la patrie » et à leurs villages d’origine.

Alors qu’elles s’étaient fixé un objectif de recrutement de 50 000 VDP, les autorités burkinabè ont reçu les candidatures de 90 000 personnes âgées de 18 à 79 ans. On retrouve des policiers radiés, des soldats à la retraite, des membres des groupes d’autodéfense et des chasseurs dozos parmi les prétendants. Tous les corps de métiers sont représentés. Des ministres et des syndicalistes ont aussi répondu à « l’appel de la patrie ». Cependant, tout le monde ne sera pas recruté. Les étrangers, les syndicalistes et les hommes politiques doivent régulariser leur situation s’ils veulent servir comme VDP, précisent nos sources.

« Des bandits… »

Les candidats retenus bénéficieront d’une formation militaire de deux à quatre semaines, selon le décret de juin 2022 portant statut du VDP. Ils signeront un engagement renouvelable de deux ans avec l’Etat avant d’être mis à la disposition de la BVDP et ils devraient percevoir une prime de 60 000 francs par mois. Sans doute pour motiver ces soldats d’un genre nouveau avec qui, désormais, l’armée agira sur le théâtre des opérations, assure le capitaine Traoré lors de sa rencontre avec les VDP dont l’institutionnalisation remonte à 2019 sous le magistère de Roch March Christian Kaboré.

Le jeune officier subalterne a très tôt annoncé les couleurs contre les jihadistes qu’il a qualifiés de « bandits » lors d’un déplacement à Djibo. Pourtant, revendiquant l’attaque du 26 septembre contre un convoi de ravitaillement à destination de cette ville de la région du Sahel, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, le GSIM avait invité les nouvelles autorités à privilégier la voie du dialogue pour sortir de l’impasse sécuritaire.

A travers cette opération qui a coûté la vie à 27 militaires et 10 civils, les jihadistes affirmaient avoir porté « un coup économique » qui a provoqué « un tremblement au sein de l’armée », faisant alliance au putsch du 30 septembre contre le lieutenant-Damiba, lui-même auteur du renversement de Roch Kaboré, après une attaque jihadiste à Inata, toujours dans le nord du Burkina Faso.

La variole du singe rebaptisée « mpox » par l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de rebaptiser la variole du singe « mpox » après avoir consulté des experts de la santé dans les Etats membres de l’OMS, a appris APA mardi.Le directeur général de l’OMS Tedros Ghebreyesus a déclaré que l’organisation des Nations Unies utiliserait désormais le nouveau terme « mpox » comme synonyme de monkeypox, mais que les deux monikers continueraient à être utilisés côte à côte pendant un an avant d’abandonner complètement le monkeypox.

« Lorsque la flambée de variole du singe « monkeypox » s’est étendue au début de cette année, des propos racistes et stigmatisants en ligne dans d’autres contextes et dans certaines communautés ont été observés et signalés à l’OMS », a déclaré le Directeur général.

Et d’ajouter : « Lors de plusieurs réunions, publiques et privées, un certain nombre de personnes et de pays ont fait part de leurs préoccupations et ont demandé à l’OMS de proposer une solution pour changer le nom ».

Selon lui, le rôle d’attribuer des noms aux maladies nouvelles et existantes incombe à l’OMS dans le cadre de la Classification internationale des maladies (CIM) et de la famille OMS des classifications internationales relatives à la santé, par le biais d’un processus consultatif auquel participent les Etats membres.

« L’OMS, conformément au processus de mise à jour de la CIM, a organisé des consultations pour recueillir les avis de divers experts, ainsi que des pays et du grand public qui ont été invités à soumettre des suggestions de nouveaux noms », a déclaré le patron de l’OMS.

Sur la base de ces consultations et des discussions avec le Directeur général, l’Organisation a recommandé l’adoption du nouveau synonyme « mpox » en anglais pour la maladie, a-t-il ajouté. « Mpox deviendra un terme privilégié, remplaçant monkeypox, après une période de transition d’un an », a conclu M. Tedros.