G5 Sahel : les experts examinent le rapport d’activités du programme annuel

La rencontre se tient en prélude à la 10e session du Conseil des ministres de cette organisation regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad.C’est l’heure de l’évaluation de la mise en œuvre du programme de travail annuel du G5 Sahel. Ouverts mardi à N’Djaména, la capitale tchadienne, les travaux de deux jours portent sur le rapport d’exécution du budget au 30 septembre 2021.

« D’autres documents, qui relèvent des instructions et recommandations des sessions et sommets, ont été également exposés. Il s’agit du projet de décision portant organisation du Secrétariat exécutif et une fiche d’information sur l’état d’avancement de la révision de la convention de création du G5 Sahel », indique un communiqué reçu mercredi à APA.

Le rapport sur la mise en place du guichet unique et la révision de la Stratégie de Développement et de Sécurité et le Programme d’investissements prioritaires seront aussi au menu des discussions.

Nommé en juillet dernier, Eric Yemdeago Tiaré, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, a déclaré que « les observations, amendements et suggestions seront pris en compte en vue d’améliorer les différents documents avant leur transmission aux ministres ».

Dans son discours, le diplomate burkinabè a notamment salué « la capacité de résilience des populations, l’engagement des armées nationales et de la force conjointe et les autres armées alliées ».

Pour sa part, Nassour Bahar Mahamat Itno, Directeur Général du ministère du Plan du Tchad, a souligné qu’une feuille de route de transition, d’un coût de 840  milliards F CFA, a été élaborée avec trois axes majeures : « le renforcement de la sécurité et de la défense, l’organisation du dialogue, la consolidation de la paix et de l’unité nationale, et le renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ». Concluant son propos, il a sollicité la participation du G5 Sahel pour la réussite de la transition.

Hissein Abakar M’bodou, Coordonnateur des actions du G5 Sahel au Tchad, a affirmé que « cette session se tient à un moment où l’organisation doit opérer un réajustement stratégique pour s’adapter à un contexte en mutation ».

En effet, le G5 Sahel est appelé à se réorganiser avec le retrait annoncé de la Force Barkhane mais également « l’accroissement de l’activisme des groupes criminels sur le terrain, les massacres récurrents des populations civiles, la faiblesse des projets ayant un impact sur les populations et la difficulté à mobiliser les financements », précise le document.

La 10e session du Conseil des ministres du G5 Sahel est prévue le vendredi 29 octobre à N’Djamena.

Mali : « l’insécurité et le terrorisme occupent 80% de notre territoire » (PM)

Dr Choguel Kokalla Maïga a confié aux émissaires de l’Organisation des Nations unies (Onu) que « les élections ne sont pas une fin en soi » et qu’il était impossible pour « les acteurs majeurs de battre campagne en dehors des capitales régionales ».Sans détours, Choguel Kokalla Maïga martèle que toutes les conditions ne sont pas réunies pour une tenue de la présidentielle et des Législatives le 27 février 2022. « Il est acté que les assises doivent se tenir. Idem pour la mise en place de l’Organe unique des élections, et certaines réformes sont nécessaires » indique-t-il aux membres de la délégation de l’Onu qui ont séjourné à Bamako les 23 et 24 octobre 2021. Pour le Premier ministre malien, les futures élections doivent se tenir sur la base des conclusions des Assises Nationales de la Refondation.

A côté des écueils politiques, il y a surtout le volet sécuritaire. Depuis 2012, le Mali fait face à un violent conflit à la suite d’une insurrection de groupes jihadistes et indépendantistes pro-Azawad. Presque une décennie après l’éclatement de cette guerre, le gouvernement malien a perdu le contrôle de plus de la moitié de son territoire aux mains des jihadistes. « Nous avons rappelé au Conseil de sécurité de l’Onu qu’en 2013 lors de l’intervention de la Minusma et de la communauté internationale, nous avions une insécurité résiduelle qui était dans l’extrême nord. Et aujourd’hui l’insécurité et le terrorisme ont occupé de 60 à 80% de notre territoire », a-t-il indiqué.

Un nouvel agenda pour la transition

Des révélations glaçantes du Premier ministre malien qui invite les partenaires internationaux à aider le pays à améliorer la sécurité des personnes et des biens. « Les élections ne sont pas une fin en soi, aucun acteur majeur ne peut aller battre campagne en dehors des capitales régionales. Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité pour avoir une large frange de la population, y compris les réfugiés qui doivent revenir au pays pour aller aux élections », a-t-il expliqué.

Dr Choguel Kokalla Maiga soutient que « la sécurité des citoyens d’un pays est le principal élément de légitimation d’un pouvoir. Et donc, notre objectif c’est de nous donner les moyens de sécuriser notre population auprès des partenaires parmi lesquels il y a la fédération de Russie avec laquelle le Mali a toujours eu des cadres de coopération assez bons » argue-t-il.

Le Premier ministre malien a rassuré les émissaires de l’Onu sur les ambitions des autorités de la transition. « Les forces patriotiques qui sont à la tête de l’Etat n’ont d’autre agenda que celui du redressement du Mali », confia-t-il. Avant d’ajouter : « Nous reviendrons vers la communauté internationale avec un agenda précis, argumenté, documenté pour dire combien la transition doit durer après la date du 18 février 2022 ».

La délégation de l’Onu forte d’une quinzaine de membres était codirigée par l’ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry et son homologue français Nicolas de Rivière. Linda Thomas-Greenfield, la représentante des États-Unis auprès des Nations unies était aussi présente dans cette mission.

Lutte contre les crimes : des progrès en Afrique occidentale

Avec la montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région se pose.Les résultats de la lutte contre les crimes internationaux en Afrique occidentale sont encourageants. Dans la région ouest africaine, les efforts pour poursuivre les crimes internationaux au niveau national ont progressé ces dernières années, notamment en Côte d’Ivoire, en Gambie et au Liberia, selon la Directrice de la fondation allemande Wayamo.

« En Côte d’Ivoire, les crimes commis lors des violences postélectorales de 2010-2011 ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites par la Cour pénale internationale (CPI) et par les Parquets nationaux. Mais avec le récent acquittement de Laurent Gbagbo, il est essentiel de discuter des défis et des enseignements tirés », a indiqué Mme Ambach.

Elle prenait part, ce lundi 25 octobre à Dakar, à l’ouverture d’une conférence internationale sur « Justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs ». La rencontre de deux jours est organisée par les fondations Konrad Adenauer et Wayamo.

S’agissant de la Gambie « qui poursuit sa transition démocratique » avec la mise en place d’une Commission Vérité, Réconciliation et Réparation, elle a souligné que beaucoup espèrent que les vérités révélées par ladite commission permettront de rendre justice aux victimes du régime de Yahya Jammeh (1994-2017).

« Inspirés par d’autres pays, les défenseurs des droits humains au Liberia continuent de militer pour la création d’un tribunal hybride pour les atrocités commises pendant la guerre civile dans le pays », a poursuivi Bettina Ambach dans son discours dont APA a obtenu une copie.

Malgré ces efforts, elle a affirmé que des inquiétudes demeurent dans la région ouest africaine notamment avec le Coup d‘Etat militaire en Guinée car « on ne sait toujours pas quel effet il pourrait avoir sur les efforts de lutte contre l’impunité dans ce pays ».

Pour Ingo Badoreck, Directeur du Bureau sur l’Etat de droit en Afrique subsaharienne de la fondation Konrad Adenauer, dans ce contexte de défis politiques actuels et de montée de l’extrémisme violent au Mali, au Burkina Faso et au Tchad, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région et sa relation avec la juridiction nationale dans les pays d’Afrique de l’Ouest se pose.

« Nombreux sont ceux qui parlent d’une crise de confiance fondamentale entre les Etats africains et le système judiciaire international dans ce contexte. Les multiples décisions de contestation d’une décision judiciaire ou de retrait de certains Etats africains des juridictions internationales le démontrent », a dit M. Badoreck.

Il a ajouté : « Le consentement des Etats africains à la juridiction internationale reste mitigé : l’Afrique du Sud face à la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), le Burundi par rapport à la CPI, le Bénin, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie à l’égard de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) ».

Ethiopie : nouveaux bombardements au Tigré

L’armée de l’air éthiopienne a notamment pilonné une base utilisée comme centre d’entraînement et poste de commandement par le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF, sigle en anglais).C’est la huitième frappe aérienne au Tigré en une semaine. Les dernières en date ont ciblé, hier dimanche, l’Ouest et le Nord de cette région. A Mai Tsebri, une base de l’armée régulière avant le déclenchement du conflit il y a un an, passée sous le contrôle des rebelles, a été détruite.

Idem pour une installation à Adwa où sont fabriqués des « équipements militaires et des uniformes » pour les combattants du TPLF, précise Selamawit Kassa, porte-parole du gouvernement éthiopien.

Selon le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF, sigle en anglais), des civils étaient visés dans ces raids aériens. Ce que dément formellement Addis-Abeba.

Mais la semaine précédente, il y a eu des blessées dans un bombardement à Mekele. Face au risque, deux avions humanitaires n’ont pu y atterrir. Dans la foulée, les Nations Unies ont suspendu leurs deux vols hebdomadaires vers le Tigré.

S’exprimant sur cette affaire, Stéphanie Dujarric, le porte-parole de l’Organisation des Nations Unies (Onu), a affirmé que les vols du vendredi 15 octobre ont été autorisés par Addis-Abeba. Cependant, la tour de contrôle de l’aéroport de Mekele a demandé aux équipages de rebrousser chemin. Des médias ainsi que des organisations ont donc fait un lien entre cette décision et les frappes aériennes de l’armée régulière.

L’Ethiopie accuse un média britannique de désinformation

Le journal « Telegraph » est accusé de « traduire de manière inexacte » le discours du Premier ministre, Abiy Ahmed.Le quotidien britannique a « déformé complètement les propos du chef du gouvernement éthiopien et a fait des reportages fondés sur un agenda », selon Addis-Abeba.

Dans l’article intitulé « Le Premier ministre éthiopien menace d’empêcher l’entrée de l’aide alimentaire dans le pays » publié le 18 octobre dernier, l’auteur « a manifestement mal cité le Premier ministre Abiy Ahmed et désinformé ses lecteurs sur les événements en Ethiopie », fustige le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Il dénonce que l’objectif du « Telegraph » est « d’étayer un récit préétabli dans lequel l’Ethiopie doit être vilipendée. Dans le même temps, les insurgés du TPLF sont épargnés par la critique, quand ils ne sont pas carrément encensés ».

Dans son discours en langue amharique, le Premier ministre Abiy a exprimé son désir de voir « l’Ethiopie devenir autosuffisante sur le plan alimentaire et moins dépendante de l’aide alimentaire venant de l’étranger, un objectif noble largement partagé par le public éthiopien ».

Mais l’article du « Telegraph » a toutefois traduit cette déclaration par « si nous nous assurons que cette chose appelée blé (aide alimentaire) n’entre pas en Ethiopie, 70% des problèmes de l’Ethiopie seront résolus ».

Cela pousse la diplomatie éthiopienne à demander au quotidien britannique de « réévaluer ses hypothèses sur ce que le Premier ministre a dit ou n’a pas dit ».

« Si la traduction de l’amharique en anglais est particulièrement difficile, ils devraient demander de l’aide avant de rendre un mauvais service à leurs lecteurs, qui méritent de connaître ces faits », indique le ministère des Affaires étrangères.

Il considère l’article incriminé comme faisant partie d’une série de fausses informations poussées par les médias occidentaux contre l’administration Abiy depuis le début du conflit au Tigré il y a près d’un an.

Mali : la junte dément tout dialogue avec les jihadistes

Le gouvernement malien « n’a mandaté aucune organisation nationale ou internationale » pour dialoguer avec des groupes jihadistes liés à Al Qaïda.La junte malienne s’est voulue claire après les sorties du ministère des Affaires religieuses et le Haut conseil islamique sur d’éventuels pourparlers avec des groupes jihadistes.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le Gouvernement dit avoir appris par voie de presse, « l’annonce de négociations entre l’État du Mali et les leaders de groupes armés terroristes. »

Partant de ce constat, le « Gouvernement informe l’opinion publique nationale et internationale, qu’à ce jour, aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement pour mener une telle activité » indique le communiqué.

L’Etat malien note toutefois que « des bonnes volontés se sont manifestées pour mener des négociations » afin de ramener la stabilité et la quiétude dans les différentes régions du pays.

A ce titre, les autorités maliennes rappellent qu’ils ont bien entendu les « recommandations formulées lors du Dialogue national inclusif (DNI) et la Conférence d’entente nationale, allant dans le sens de négociation entre tous les fils du pays afin de les réconcilier pour la stabilité du Mali ».

La junte au pouvoir depuis le renversement de l’ancien président de la République Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020, informe dans le document que le « peuple malien sera informé par les canaux appropriés s’il juge opportun d’ouvrir des négociations avec des groupes armés de quelque nature que ce soit. »

En début de semaine, le ministre des Affaires religieuses a pourtant révélé « l’existence de contacts » avec des groupes jihadistes. Une information confirmée par le Haut conseil islamique trait d’union entre les autorités politiques et les associations religieuses. Ce rétropédalage du gouvernement malien s’expliquerait-il par une pression des partenaires internationaux et surtout de la France fermement opposée à ces tractations avec des groupes jihadistes?. 

Ce débat intervient dans un contexte particulier marqué par la mort du chef jihadiste Nasser Al Tergui, commandant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) abattu par l’aviation française le samedi 16 octobre 2021. Un timing peut-être mal choisi pour entamer des négociations avec les groupes jihadistes incluant le GSIM, au moment où la France s’est lancée dans une traque contre les chefs jihadistes au Sahel.

Le Botswana, base logistique pour l’armée de la SADC

Le Botswana et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont signé un accord pour un dépôt d’armements.Selon le document, Gaborone va accueillir un arsenal et un dépôt de logistique de maintien de la paix pour la Brigade d’intervention rapide de la SADC.

S’exprimant lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord entre le gouvernement du Botswana et le Secrétariat de la SADC, jeudi à Gaborone, le ministre botswanais de la Défense, Thomas Mmusi, a déclaré que le dépôt « garantira une capacité de déploiement rapide de la force en attente de la SADC, ce qui permettra à cette dernière d’agir rapidement pour sauver des vies et empêcher l’escalade des crises ».

« Le récent déploiement des forces de la SADC au Mozambique a démontré que nous avons besoin que ce dépôt soit fonctionnel dès que possible », a déclaré Mmusi.

Il a noté que le déploiement de la force d’intervention de la SADC en juillet pour réprimer les troubles dans la région de Cabo Delgado au Mozambique « a mis en évidence certains problèmes de mobilisation qui peuvent être résolus au mieux par un dépôt logistique pleinement fonctionnel pour soutenir une réaction rapide ».

Le président du Botswana Mokgweetsi Masisi était un fervent défenseur de la solution militaire pour neutraliser les groupes jihadistes au Mozambique. D’ailleurs, il avait porté cette initiative les 28 et 29 avril à Maputo lors d’une réunion des pays de la SADC.

L’organisation régionale fondée en 1980, avait déployé en août 3.000 forces provenant de cinq États membres pour aider les forces gouvernementales mozambicaines à lutter contre les insurgés liés à l’Etat islamique contrôlent le nord du pays depuis 2017.

Pour le président botswanais, la signature de cet accord signifie l’engagement ferme de son gouvernement à faire en sorte que la SADC possède la capacité de maintenir la paix et la sécurité dans la région

Le dépôt logistique régional de la SADC serait utilisé pour stocker du matériel, de l’équipement et des stocks d’utilisateurs finaux qui seront utilisés dans le cadre des opérations de maintien de la paix et des efforts de secours humanitaire de la Force en attente de la SADC.

Ethiopie : l’aviation bombarde des cibles militaires au Tigré

L’armée de l’air éthiopienne a bombardé mercredi des cibles militaires à Mekele, la capitale de l’Etat régional du Tigré, tenue par les rebelles.Les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) ont déclaré dans un communiqué que leurs frappes aériennes visaient les sites de fabrication et de réparation d’armes du Front populaire de libération du Tigré (TPLF).

Les opérations chirurgicales de l’ENDF visent à détruire les caches illégales d’armes lourdes et d’armements sur des sites sélectionnés, a précisé l’armée éthiopienne.

Des sources éthiopiennes sur les médias sociaux indiquent toutefois que les cibles étaient des installations d’entraînement militaire dans la banlieue de Mekelle, près de la cimenterie de Mesobe, et une cible militaire près du Planet Hotel.

Cette semaine, les forces du TPLF ont pris des mesures pour contrôler les zones du Wollo Sud. Dimanche, elles ont bombardé des habitations civiles dans la ville de Wuchale, située à seulement 60 kilomètres au nord de Dessie, dans la région d’Amhara. Au moins 30 civils ont été tués dans l’attaque des rebelles.

Le bureau du porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré que le TPLF poursuivait ses exécutions extrajudiciaires, ses pillages et ses dommages aux biens du pays dans les zones occupées.

Il ajoute que « le groupe terroriste a reproduit son incapacité à préserver le bien-être de la population du Tigré par des attaques incessantes contre les populations d’Amhara et d’Afar ».

Le bureau a également exprimé la consternation du gouvernement face à la réticence de la communauté internationale, notamment de l’Union européenne et des Etats-Unis, à condamner le TPLF avant de demander à cette dernière de « soutenir les ouvertures de l’Ethiopie en faveur de la paix ».

Dix ans après la mort de Kadhafi, où va la Libye ?

« Des occasions de normaliser la situation en Libye ont pourtant existé. Mais elles n’ont pas eu la suite qu’elle méritait », explique, en exclusivité pour Apa news, le spécialiste de la Libye, Jalel Harchaoui, chercheur à Global Initiative Against Transnational Organized.Le 20 octobre 2011, le leader libyen Mouammar Kadhafi est assassiné dans la foulée d’une insurrection armée soutenue par la France, l’Otan, et plusieurs pays arabes. Dix ans après, la Libye est toujours en crise. Pourquoi ?

Après la mort du Colonel Mouammar Kadhafi et le retrait des forces françaises et leurs alliés de l’Otan qui ont joué un rôle majeur dans la chute du régime kadhafiste, les Libyens se sont retrouvés profondément divisés sur les voies et moyens de reconstruire les institutions politiques du pays et sur le modèle politique à adopter. Les premiers signe de ce qui deviendra une interminable crise se sont manifestés dès l’élection de la première Assemblée nationale post-Kadhafi, le 7 juillet 2012. Un Congrès général national (CGN) devait alors remplacer le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique des insurgés. Mais l’élection, dont divers groupes et personnalités issus du courant islamiste sont les vainqueurs, est entachée par des actes de violence qui vont se propager un peu partout dans le pays, poussant même les ambassades étrangères à se retirer de la Libye. Au cours de l’année 2014, le pays bascule complètement dans la guerre et le gouvernement se montre incapable d’endiguer la violence qui touche désormais les installations pétrolières.  

C’est dans ce contexte que le général Khalifa Haftar, nommé chef de l’Etat-Major des armées à la chute de Kadhafi, va tenter de reprendre le contrôle de la situation. Mais son rêve de devenir le nouvel homme fort de la Libye se heurte aux milices de Tripoli et Misrata, ce qui l’oblige alors à se replier dans son fief de l’est du pays, Benghazi. Il y installe un gouvernement parallèle, jamais reconnu par aucune puissance étrangère, malgré les appuis discrets de plusieurs pays dont la France, les Emirats-Arabes, l’Egypte, etc.

En décembre 2015, un accord laborieusement négocié sous l’égide de l’Onu est signé par des représentants de la société civile et des membres du parlement, à Skhirat, près de Rabat la capitale du Maroc. L’accord est censé déboucher sur la mise sur pied d’un Gouvernement d’union nationale (GNA, pour Government of National Accord) censés être représentatif des principales forces politiques engagés dans la crise libyenne. Basé à Tripoli en mars 2016, ce GNA a comme chef Son Fayez al-Sarraj. Mais la clan pro Haftar, basé dans l’Est, ne reconnait pas le nouveau gouvernement. Son parlement qui est issu de l’ancienne Assemblée nationale, retirée à Tobrouk, et son cabinet parallèle refusent de reconnaître le GNA.

Le pays se trouve alors complètement enfoncé dans la crise. D’un côté, il y a le GNA qui tient l’Ouest et de l’autre l’autoproclamée Armée nationale Libyenne ( LNA, pour Libyan national army en anglais) du Maréchal Haftar à l’Est, le tout en présence d’une myriade de groupes armés islamistes dont le plus redoutable est celui affilié à l’Etat islamique (EI) qui a fait d’énormes dégâts avant d’être défait finalement à partir de 2019.

C’est alors que le maréchal Haftar a l’idée de lancer une nouvelle offensive qui conduit ses hommes aux portes de Tripoli. Bien que soutenus par des mercenaires russes, ils sont finalement repoussés au printemps 2020, suite à une intervention de l’armée turque aux côtés des forces du GNA.

Malgré la signature en octobre 2020 d’un cessez-le-feu censé ouvrir la voie à une solution négociée pour un retour à la paix, la situation reste très fragile sur le terrain au point qu’il n’est pas garanti que les élections législatives et présidentielle prévues le 24 décembre prochain puissent avoir lieu.

Quelques facteurs auraient pourtant pu faire évoluer la situation vers la paix et la normalisation de la situation politique dans le pays. Une implication forte d’acteurs majeurs comme les Etats-Unis et l’Union européenne aurait largement aidé les Libyens à trouver un accord de paix solide entre les Libyens. Mais deux acteurs ne semblent encore manifester la volonté de s’impliquer sérieusement dans la crise libyenne. Washington préfère pour l’instant laisser le dossier libyen entre les mains de certains des ses alliés, même si ces derniers sont complètement opposés sur le terrain, comme les Emirats et l’Egypte qui soutiennent Haftar et la Turquie, membre de l’Otan, allié du GNA de Tripoli.

Quant à l’Union européenne, elle est paralysée sur le dossier libyen par les divergences entre certains de ses membres engagés en Libye comme l’Italie t le France.

Des occasions de normaliser la situation en Libye ont pourtant existé. Mais elles n’ont pas eu la suite qu’elle méritait. L’accord signé entre les acteurs libyens dans la ville marocaine de Skhirat le 17 septembre 2015 aurait pu servir de base à un début de règlement définitif de la crise libyenne. Mais à chaque fois qu’une avancée pareille est enregistrée, elle est suivie ou accompagnée par une ou deux initiatives qui sont tout sauf censées contribuer au calme, comme l’envoi d’armement par une puissance étrangère à un de ses allies libyens.

Une Accalmie est observée sur le terrain depuis quelques temps entre les principaux acteurs de la crise libyenne. Est-ce le résultat des efforts de médiations de l’Onu par exemple ?

Le calme qui règne en ce moment en Libye est tout sauf le résultat des efforts des différents médiateurs qui ont tenté d’aider les Libyens à retrouver la paix. Cette accalmie tient de l’évolution du rapport de force sur le terrain entre le GNA et le camp du Maréchal Haftar. Chacun de ces camps doit une grande partie de ses forces à ses soutiens extérieurs, principalement la Turquie pour le GNA et la Russie pour Haftar. Ces deux puissances ne sont pas engagées en Libye pour une guerre sans fin. Derrière leurs soutiens à leurs amis libyens, se cachent des visées sur les futurs marchés liés à la reconstruction de la Libye post-conflit. Une sorte d’équilibre des forces est aujourd’hui manifeste et chacune de ces puissances semblent s’en accommoder en attendant que la situation se normalise.

Dix ans après la mort de Kadhafi, que reste-t-il de ses soutiens en Libye ?

Le camp des partisans, sympathisants ou nostalgiques du régime du colonel Kadhafi reste significatif. Les Kadhafistes restent nombreux dans différents secteurs d’activités en Libye, même si cela est à titre individuel et non collectif. Des cadres issus de l’ancien régime sont actifs aussi bien dans les affaires qu’au sein de l’administration, y compris au gouvernement où les ministères des finances et celui de l’économie sont aujourd’hui tenu par d’anciens kadhafistes.

Le camp de Kadhafi dispose encore d’excellents cadres dotés d’expérience avérée en politique, dans le domaine de l’administration, la sécurité, le renseignement, les affaires, etc.

Les kadhafistes représenterait environ le tiers de libyens. Cependant, il n’est pas sûr qu’ils soient aussi unis qu’on puisse l’imaginer ou qu’ils disposent d’un leadership capable de les mener vers un retour au pouvoir en gagnant les élections par exemple. Seif El Islam Kadhafi, qui est était durant les dernières années de pouvoir de son père donné comme son successeur et qui présenté aujourd’hui comme un éventuel candidat la présidence du pays, n’est probablement pas ce fameux chef derrière lequel les partisans de son père pourraient tous se ranger. En dépit de la libération qui lui a été accordée par les milices de la ville Zenten qui l’avaient arrêté et emprisonné, il n’a toujours pas fait le moindre meeting, ou enregistrement vidéo destiné à ses partisans. Ses seules déclarations diffusées jusqu’ici l’ont été par le biais d’interviews accordées à la presse étrangère, américaine notamment. Ce qui est trop peu pour un homme qui rêve de récupérer le pouvoir dix ans après que son père l’avait perdu.

Élections au Mali : l’Onu en quête d’un « calendrier réaliste »

Une délégation du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) est en mission à Bamako ce week-end.Une forte délégation de l’Onu est attendue au Mali pour évoquer la situation politique avec le pouvoir de Bamako. Le Conseil de sécurité s’entretiendra avec la junte pour tenter de dénouer la crise politique après deux coups d’Etat militaires en neuf mois (août 2020 et mai 2021).

L’Onu réclame un pouvoir civil et demande aux autorités maliennes de se conformer au calendrier électoral. L’objectif de cette visite est « d’insister sur le respect des délais électoraux et, si ce n’est pas possible, avoir au moins un calendrier réaliste », indique un diplomate membre de la délégation à l’Agence France-Presse (AFP).

En clair, l’organisation onusienne ne serait pas totalement fermée à un report de la prochaine présidentielle et des législatives du 27 février 2022. Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères malien avait laissé entendre lors d’une visite officielle à Rabat (Maroc) le 11 octobre 2021, que « la présidentielle et les législatives du 27 février 2022, pourraient ne pas se tenir si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge ».

Mais à côté d’un report plus que jamais évoqué, l’organisation onusienne veut s’assurer de la volonté des militaires de céder le pouvoir aux civils dans un délai raisonnable au-delà de février 2022.

Cette visite des membres du conseil de sécurité de l’Onu devrait donc permettre d’harmoniser les positions et de trouver un compromis sur la tenue des futures élections, principale pomme de discorde entre le pouvoir de Bamako et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Lors d’un bref séjour à Bamako le 17 octobre 2021, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de l’organisation intergouvernementale ouest-africaine, a rappelé que les militaires maliens doivent respecter leurs engagements en organisant la présidentielle et les législatives le 27 février 2022.

A ce titre, il a soutenu lors de cette visite, que les autorités maliennes s’étaient engagées avant la fin du mois d’octobre à donner « une date à la fin de la transition ».

En réponse, le président malien Assimi Goïta a froidement rétorqué que son pays devait gérer plusieurs questions comme « l’insécurité, les chantiers ouverts, les assises nationales » selon une source de la présidence malienne.

Centrafrique : le président annonce l’arrêt des combats

Faustin Archange Touadéra vient d’annoncer un cessez-le-feu unilatéral immédiat et la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national.Se dirige-t-on vers un retour de la paix en République centrafricaine ? S’il est trop tôt pour répondre par l’affirmative, l’annonce faite par le chef de l’Etat centrafricain permet d’apporter un brin d’espoir aux populations meurtries.

Faustin Archange Touadéra a déclaré ce vendredi 15 octobre la fin des hostilités entre les forces armées centrafricaines et les différents groupes rebelles qui opèrent dans le pays.

Cela fait suite à l’engagement pris par le gouvernement lors de l’adoption de la feuille de route de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs à Luanda (Angola), afin de « donner une chance à la paix », selon le chef de l’État.

Nigeria : le leader de l’Iswap al-Barnawi donné pour mort

L’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) Abou Musab al-Barnawi aurait été tué par l’armée nigériane.Le Chef d’état-major des armées du Nigeria, le général Lucky Irabor, a déclaré que le chef de la province d’Afrique de l’ouest de l’Etat islamique (ISWAP), Abu Musab al-Barnawi, est mort.

Il s’exprimait lors d’un briefing hebdomadaire organisé par l’équipe de communication présidentielle au Palais présidentiel à Abuja. Le général Irabor a déclaré avec autorité qu’Abu Musab al-Barnawi est mort.

Doté d’un leadership incontestable, al-Barnawi, a fait de l’ISWAP un groupe terroriste dominant après avoir pris le pouvoir des mains du défunt chef de Boko Haram, Abubakar Shekau tué en juin dernier.

Le chef de l’ISWAP figurait sur la liste des terroristes les plus recherchés par le gouvernement nigérian en raison de sa notoriété pour avoir été impitoyable lors de raids et d’embuscades contre les agents des services de sécurité de l’Etat.

L’ISWAP n’a pas confirmé cette information et son chef a déjà été donné pour mort par les autorités nigérianes par le passé. La mort d’al-Barnawi, si elle venait à se confirmer, n’aurait pas forcément d’impact sur la capacité de nuisance du groupe jihadiste. En effet, depuis la scission avec Boko Haram en 2016, le groupe jihadiste a en effet connu environ cinq changements de direction, mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre ses attaques meurtrières contre les forces de sécurité.

Pendant plusieurs années, la plupart de ses activités se sont concentrées dans la région du lac Tchad. Outre l’infiltration et la destruction de camps militaires nigérians à Borno, l’ISWAP a mené le combat dans l’Etat voisin de Yobe, et même au-delà du Nigeria, notamment au Tchad et au Niger.

Selon des témoignages parvenus à APA, al-Barnawi pourrait avoir été tué au cours d’une fusillade avec une faction rivale dans l’Etat de Borno en septembre dernier.

Un rapport de l’époque suggérait que le chef de guerre de l’ISWAP était mort vers la fin du mois d’août, mais le gouvernement nigérian était resté muet à ce sujet.

La mort d’al-Barnawi a été annoncée quelques semaines seulement après celle de son ancien chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, qui aurait été tué par une milice de l’ISWAP.

L’armée nigériane lutte toujours contre une insurrection islamiste qui dure depuis 12 ans dans le nord-est du pays. Une guerre contre des groupes jihadistes qui a fait des milliers de morts et plus de trois millions de déplacés.

Différend maritime Kenya/Somalie : une source de conflit ?

La zone maritime faisant l’objet du litige entre les deux pays s’étend sur 160.000 km².Le Kenya et la Somalie pourraient s’engager dans un nouveau conflit après que la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un arrêt largement favorable àMogadiscio dans leur différend maritime de longue date.

La zone conflictuelle se trouve dans l’océan Indien et recèle d’importantes réserves de poissons, de pétrole et de gaz.

Après l’échec d’une série de pourparlers visant à résoudre le différend, la Somalie a pris l’initiative de traîner un Kenya réticent devant la CIJ en 2014, affirmant que la démarcation de la frontière maritime séparant les deux voisins devait s’inspirer de leur frontière terrestre longue de 681 km.

De son côté, le Kenya insiste pour que la ligne maritime soit horizontale et commence là où leurs côtes se rejoignent.

Le panel de 14 juges de la CIJ a attribué, mardi dernier, la part du lion du territoire contesté à la Somalie, dont les responsables ont « célébré cette victoire ».

La rhétorique contradictoire de Nairobi et de Mogadiscio prépare déjà le terrain pour une collision frontale entre les deux voisins d’Afrique de l’Est, dont les relations ont été turbulentes ces dernières années.

« D’emblée, le Kenya souhaite indiquer qu’il rejette en totalité et ne reconnaît pas les conclusions de la décision. Cette décision perpétue l’excès de compétence de la CIJ et soulève une question fondamentale sur le respect de la souveraineté et le consentement aux processus judiciaires internationaux. Les tribunaux internationaux ne sont compétents que dans la mesure où un Etat y consent », a déclaré un communiqué attribué au président Uhuru Kenyatta, quelques heures après l’arrêt de la Cour.

« Cette décision est un jeu à somme nulle qui va mettre à mal les relations entre les deux pays. Elle annulera également les acquis sociaux, politiques et économiques et risque d’aggraver la situation en matière de paix et de sécurité dans la fragile région de la Corne de l’Afrique », a-t-il mis en garde.

Le président somalien, Mohamed Abdullahi Farmaajo, a réitéré sa vieille accusation contre le Kenya, affirmant que depuis le jour où son administration a pris ses fonctions, le gouvernement kenyan a essayé de la miner.

« Depuis mon élection, nous avons subi des pressions politiques, diplomatiques, sécuritaires et économiques de la part des dirigeants kenyans », a-t-il déclaré, tout en exhortant Nairobi à accepter le verdict de la CIJ.

Mozambique : le chef d’une faction rebelle tué par l’armée

L’armée mozambicaine a tué le chef de la branche armée d’une faction dissidente de la principale opposition du pays, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), a indiqué la police lundi.Le chef de la police, Bernardino Rafael, a déclaré que Mariano Nhongo avait été tué dans la province de Sofala lors d’affrontements lundi matin entre des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des insurgés fidèles à Nhongo.

Nhongo a été tué avec l’un de ses collaborateurs, Ngau Kama, dans les forêts où il se cachait. Le chef radical du groupe armé appelé junte militaire Renamo a refusé de se rendre et a rejeté les ouvertures de la Renamo visant à discuter de ses griefs en vue de mettre fin aux attaques contre les civils, au pillage des biens et aux incendies criminels perpétrés par son groupe.

Il a refusé de reconnaître l’accord de paix de 2019 signé par le président Filipe Nyusi et le chef de la Renamo, Ossufo Momade.

Mozambique : trois soldats de la Sadc tombent à Cabo Delgado

Dans cette province de l’extrême nord du pays, des affrontements ont opposé les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle en anglais) et des hommes armés affiliés à l’Etat islamique.La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc), à l’issue d’un sommet extraordinaire de la Troïka, organe chargé de promouvoir la paix et la sécurité dans la région, a précisé hier mardi que les trois éléments tués au combat étaient originaires du Botswana et de la Tanzanie.

Leur intervention s’inscrivait dans le cadre de la Mission de la Sadc au Mozambique (Samim). C’est pourquoi l’organisation régionale a présenté « ses condoléances » aux familles des victimes et à leurs gouvernements. Les forces de la Sadc, composées de Sud-Africains, d’Angolais, de Botswanais, de Mozambicains et de Tanzaniens, tentent de repousser les terroristes qui sévissent à Cabo Delgado depuis 2017. 

La Mission de la Sadc au Mozambique devait prendre fin le 15 octobre prochain. Dans un communiqué, la Sadc a indiqué que la Troïka a approuvé le maintien de la Samim au Mozambique demandé par le président mozambicain Filipe Nyusi. L’objectif est de « poursuivre les offensives contre les terroristes, consolider la sécurité, créer un environnement propice à la réinstallation de la population et faciliter les opérations d’aide humanitaire et de développement durable ».

L’Ethiopie expulse de hauts fonctionnaires de l’ONU

Le ministère des Affaires étrangères accuse les sept diplomates onusiens d’ingérence dans les affaires intérieures du pays.Dans des lettres adressées à chacun des sept employés de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le ministère leur a ordonné de quitter l’Ethiopie dans 72 heures.

Parmi ces sept personnes, figurent des membres du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Grant Leaity, Coordonnateur humanitaire adjoint pour l’OCHA et Adèle Khodr, représentante de l’UNICEF en Éthiopie, figurent parmi les personnes expulsées. Kwesi Sansculotte, Saeed Moahmoud Hersi, Ghada Eltahir Midawi et Marcy Vigoda de l’OCHA ont également reçu l’ordre de partir, de même que Sonny Onyegbula, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Depuis novembre 2020, des combats font rage dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, entre les forces fédérales et les partisans du Front populaire de libération du Tigré (TPLF, sigle anglais).

Les autorités éthiopiennes accusent les agents de l’ONU présents dans le pays de favoriser, voire d’armer, les forces tigréennes, sous le couvert de livraisons d’aide. L’ONU en Éthiopie a démenti avec véhémence ces accusations.

L’extrême pauvreté guette 39 millions d’Africains d’ici 2021 (étude)

La Covid-19, les conflits et le changement climatique ont été identifiés comme les facteurs de risque pour les communautés les plus vulnérables lors de la 4e édition du Forum pour la résilience en Afrique.Ouvert mardi dernier, le Forum pour la résilience en Afrique prend fin ce jeudi. L’évènement phare de la Banque africaine de développement (Bad) a réuni par visioconférence les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les partenaires internationaux.

Durant les échanges, Amadou Hott, le ministre sénégalais de l’Économie, de la Planification et de la Coopération, a présenté « plusieurs réussites de son pays » dans la voie du développement : « Le Sénégal a adopté un cadre juridique prévoyant des partenariats public-privé souples et sûrs. La crise (de la Covid-19) nous rappelle la nécessité de réagencer nos priorités, de renforcer la protection sociale de nos populations et d’établir un développement plus endogène ».

Akinwumi Adesina, le président de la Bad, « a mis en évidence les travaux entrepris par l’institution en faveur des financements climatiques et de projets verts majeurs, dont le programme d’énergie solaire Desert to Power doté de 20 milliards de dollars pour fournir de l’énergie propre à 250 millions de personnes dans 11 pays du Sahel ».

Dans son allocution, le Nigérian a constaté que « dans toute l’Afrique, les dépenses croissantes en matière de défense et de sécurité prennent de plus en plus la place du financement du développement des services essentiels, tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et les logements abordables ».

A en croire M. Adesina, ce choix des gouvernants « compromet la résilience nécessaire dans le long terme qui permet de mieux rebondir » alors que « les défis multiformes de cette pandémie, l’insécurité et le changement climatique continuent d’avoir un impact particulièrement fort sur les jeunes hommes, les femmes et les enfants ». 

À l’avenir, a affirmé le président de la Bad, la Banque travaillera en étroite collaboration avec ses pays membres régionaux sur le dossier des obligations indexées sur la sécurité dans le but de traiter les causes profondes de l’insécurité et de protéger les investissements ainsi que les moyens de subsistance.

Pour sa part, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), a soutenu que « la richesse des ressources naturelles et la solidarité historique du continent pourraient jeter les bases de sa résilience » à condition de tirer les enseignements de la crise sanitaire mondiale qui a mis à nu « les vulnérabilités » de l’Afrique qui a plus que jamais besoin d’ « une nouvelle vision ».

A travers le Forum de cette année, la Banque africaine de développement vise la dissémination de sa toute nouvelle stratégie en matière de lutte contre la fragilité et de renforcement de la résilience en Afrique pour la période 2022-2026.

Mozambique : des enfants-soldats dans les rangs des jihadistes

Human Rights Watch (HRW) a accusé, ce mercredi, le mouvement islamiste somalien Al-Shebab, actif dans la province de Cabo Delgado, d’enrôler de force des mineurs.Pour faire face à l’armée mozambicaine et aux forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les Shebab arrachent des enfants à leurs familles pour les placer sur la ligne de front.

Selon Human Rights Watch (HRW), des centaines de garçons, dont certains n’avaient que 12 ans, ont été enlevés et entrainés au combat dans des bases situées à Cabo Delgado, au Nord du Mozambique.

A en croire Mausi Segun, Directrice de l’ONG en Afrique, « l’utilisation croissante par Al-Shebab d’enfants comme combattants est le dernier chapitre horrible de la violence à Cabo Delgado ». A Palma, raconte Mausi Segun, des parents ont vu leurs fils revenir pour les attaquer en maniant des armes à feu.

Pour mettre fin à l’utilisation des enfants-soldats, la Directrice de Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique, a appelé le gouvernement mozambicain à « prendre d’urgence des mesures afin de protéger les enfants qui doivent rester dans leurs familles et aller à l’école ».

Dans sa guerre contre les Shebab, affiliés à l’Etat islamique, l’armée mozambicaine, les troupes de la SADC et les soldats rwandais gagnent du terrain avec des opérations conjointes.

Le Tribunal européen annule deux accords commerciaux entre l’UE et le Maroc

Le Tribunal de l’Union européenne a annulé, ce mercredi 29 septembre, deux accords commerciaux entre le Conseil européen et le Maroc.Le Tribunal européen, basé à Luxembourg, a dans son arrêt annulé « les décisions du Conseil (de l’UE) relatives, d’une part, à l’accord entre l’UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l’UE aux produits d’origine marocaine ainsi que, d’autre part, à leur accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable ».

« Toutefois, les effets desdites décisions sont maintenus pendant une certaine période , car leur annulation avec effet immédiat est susceptible d’avoir des conséquences graves sur l’action extérieure de l’Union et de remettre en cause la sécurité juridique des engagements internationaux auxquels elle a consenti », lit-on dans l’arrêt qui porte sur des recours en annulation introduits par le polisario contre deux décisions du Conseil approuvant la conclusion d’accords entre l’Union européenne et le Maroc.

Le Tribunal annule les décisions attaquées, tout en décidant que les effets desdites décisions sont maintenus pendant une certaine période

Dans une déclaration conjointe, publiée à Bruxelles, juste après la décision du Tribunal européen, le Maroc et l’UE s’engagent à prendre « les mesures nécessaires afin d’assurer le cadre juridique qui garantisse la poursuite et la stabilité des relations commerciales » entre eux.

« Nous restons pleinement mobilisés pour continuer la coopération entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc, dans un climat de sérénité et d’engagement, afin de consolider le Partenariat euro-marocain de Prospérité Partagée, lancé en juin 2019 », ont-ils assuré.

L’UE et le Maroc continuent à œuvrer pour « développer les multiples dimensions de ce partenariat stratégique, dans le même esprit de mobilisation, de cohérence et de solidarité. Ce partenariat d’égal à égal s’appuie, par ailleurs, sur une relation bilatérale solide, basée sur la confiance et le respect mutuel, entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, tout en contribuant en même temps au renforcement de cette relation et de celle avec les Etats membres », souligne la déclaration conjointe.

L’Icesco tient un colloque sur le bassin du Lac Tchad

Les travaux, qui s’ouvrent ce mardi au siège de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Icesco) à Rabat, au Maroc, vont porter sur la conservation, la protection et la valorisation du patrimoine culturel de cet espace d’environ 2,5 millions km².Dans le bassin du Lac Tchad, la présence de mouvements jihadistes constitue une menace réelle contre la culture. Le colloque, organisé en présentiel et à distance en partenariat avec la Fondation Konrad-Adenauer, permettra notamment « d’inscrire les éléments culturels (de cette zone) sur la liste du patrimoine dans le monde islamique », informe un communiqué de l’Icesco reçu mardi à APA.

Les ministres de la Culture du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, Amira Al Fadel, Commissaire aux affaires sociales à l’Union africaine (UA), des chercheurs et étudiants de plus de trente universités et centres de recherche du Cameroun, du Nigeria, du Tchad, du Niger et de la France prendront part à cette rencontre.

Cet évènement de trois jours commence à l’occasion de la célébration de la Journée du patrimoine dans le monde islamique.

Mali : la Garde nationale se forme au Droit international

Plus de 140 soldats du groupement régional de cette composante de l’Armée malienne ont bénéficié d’enseignements sur les notions essentielles des droits de l’Homme et du droit international humanitaire avec leur champ d’application.Les Nations Unies ont fait état, ces dernières années, de bavures de l’armée régulière. Pour résoudre ce problème, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a organisé des sessions de formation au profit du groupement régional de la Garde nationale.

Celles-ci ont eu lieu en deux temps à Gao (Nord-Est du Mali) : du 19 au 26 août 2021 et du 2 au 9 septembre 2021. La formation s’inscrit dans le cadre de la stratégie de renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité maliennes mise en place par la Division des droits de l’Homme de la Minusma, souligne un communiqué reçu vendredi à APA.

Les chargés des droits de l’Homme de la Minusma, présents à la rencontre, ont expliqué aux soldats les différentes conventions de Genève à travers un cas pratique. En français, en songhoy et en bambara, les militaires ont été sensibilisés, avec des exemples précis en lien avec le contexte malien, sur les droits qui leur sont reconnus et les obligations auxquelles ils sont soumis en matière de respect des droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire.

Ces séances de formation, précise le document, sont les premières d’une série qui se déroulera jusqu’à décembre prochain. Par ailleurs, poursuit la note, sur la base du Code de conduite des Forces armées maliennes (Fama) et des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Mali, les agents de la Minusma vont aborder avec les soldats des cas concrets qui relèvent du Droit International des droits de l’Homme (DIDH), du Droit International Humanitaire (DIH) et du Droit International Pénal (DIP).

Mozambique : la Sadc reprend une base jihadiste à Cabo Delgado

Les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc, sigle en anglais) ont délogé Ahlu Sunnah wal Jamaa (les adeptes de la tradition du Prophète, en arabe), un groupe islamiste qui sévit dans cette province située à l’extrême nord du pays.Grâce à « une offensive » menée conjointement avec les Forces de Défense et de Sécurité mozambicaines, les éléments de la Mission de la Sadc au Mozambique (Samim) ont pris le contrôle d’une base, au Sud de la rivière Messalo, occupée par les insurgés depuis 2017.

Dans un communiqué, rendu public ce mercredi, la Mission de la Sadc a indiqué que, parallèlement à cette opération, le district de Nangade (Nord) a été nettoyé avec notamment le démantèlement d’une cachette des islamistes.

En outre, les éléments de la Sadc ont libéré quatre femmes et saisit du matériel d’entraînement militaire ainsi que des armes légères et lourdes abandonnées par les combattants d’Ahlu Sunnah wal Jamaa.

Mali : quatre morts dans une explosion (officiel)

Un convoi des Forces armées maliennes (Fama) a roulé, ce lundi, sur un engin explosif improvisé sur l’axe reliant Bankass à Sévaré, dans le Centre du pays.L’accident s’est produit « entre le pont Parou et Songovia », renseigne sur Twitter l’armée malienne. Celle-ci procédait à une « évacuation sanitaire ». Le bilan provisoire de l’explosion est de quatre morts du côté des Forces armées maliennes (Fama) qui poursuivent « les fouilles dans le secteur ».

Le 14 septembre, le poste des Fama à Mahou (Sud) a subi une « attaque terroriste ». Dans cet assaut, deux assaillants sont morts. En outre, 91 motos, une radio, deux maillons de PKT et quatre boîtes chargeurs ont été récupérés. Par la suite, un ratissage du terrain a permis aux militaires maliens de tuer quatre autres jihadistes.

L’Etat islamique au Grand Sahara perd son chef

Le président Emmanuel Macron a confirmé jeudi la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui considéré comme responsable de la plupart des attaques jihadistes dans la zone des trois frontières à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina.L’élimination de l’émir de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) constitue, pour le chef de l’Etat français, « un nouveau succès majeur dans le combat contre les groupes terroristes au Sahel ».

S’exprimant sur Twitter, dans la nuit de mercredi à jeudi, Emmanuel Macron n’a pas indiqué la date de la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui mais a tout de même précisé que celui que l’on surnomme Awas « a été neutralisé par les forces françaises » présentes au Sahel depuis août 2014 dans le cadre de l’opération Serval devenue Barkhane.

Pour sa part, Florence Parly, la ministre française des Armées, a expliqué sur Radio France Internationale (RFI) que le chef de l’Etat islamique au Grand Sahara a perdu la vie dans « une attaque qui a eu lieu il y a quelques semaines
et nous sommes aujourd’hui certains qu’il s’agit bien du numéro un de l’EIGS ».

Plus tôt sur Twitter, elle a salué ce « coup décisif contre ce groupe terroriste » qui est l’une des principales organisations jihadistes contre lesquelles la France et ses partenaires luttent au Sahel.

L’EIGS, créé en 2015 par Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, avait en fait été désigné comme « ennemi prioritaire » au Sahel depuis 2020. Adnane Abou Walid al-Sahraoui, nom de guerre de Lehbib Ould Ali, est né dans les années 1970 au Sahara occidental.

Membre de la grande tribu nomade des Reguibat, il a adhéré dans plusieurs mouvements armés dont Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Après la mouvance armée islamiste lors de la guerre civile algérienne, il rejoint le Front Polisario avant d’apparaître dans le nord Mali en 2010. Il participe ainsi à la fondation du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste proche d’Al-Qaida.

Plusieurs observateurs estiment que sa mort s’inscrit dans un contexte où l’organisation terroriste est fortement affaiblie par la neutralisation, ces derniers mois, de plusieurs de ses hauts cadres.

En juin dernier, la France affirmait encore avoir tué l’émir général d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Une mort qui était qualifiée de « coup psychologique pour le jihadisme » par le professeur de Relations internationales marocain à l’Université Al Akhawayn d’Ifrane, Djallil Lounna, dans un entretien avec APA.

RDC : la Monusco s’accroche à l’espoir d’un retour de la paix en Ituri et au Nord-Kivu

En visite dans ces deux provinces de l’Est, Bintou Keita, la cheffe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), a promis la poursuite des actions de protection des civils.La semaine précédant le séjour (du 6 au 10 septembre) de Bintou Keita en Ituri et à Beni, l’attaque d’un convoi escorté par des militaires congolais et des Casques bleus de la Monusco a fait des morts et causé d’importants dégâts matériels en Ituri.

A Beni, rapporte la cheffe de la mission onusienne, « on m’a dit dans une des réunions : comment avez-vous le courage de revenir quand on vous a dit que la Monusco s’en aille ».

Droite dans ses bottes, Bintou Keita n’est pas ébranlée par ce climat de défiance : « On ne va pas se décourager, on ne se découragera jamais. On a un objectif qui est d’accompagner le pays pour arriver à une consolidation de la paix », a déclaré la Guinéenne.

La criminalité en Ituri et au Nord-Kivu a conduit le président Félix Tshisekedi à décréter l’état de siège en mai dernier. Dans ces zones à sécuriser, « la Monusco et l’armée congolaise mènent des opérations conjointes » depuis le mois d’août.

« Nous avons échangé sur la nécessité de faire en sorte que l’état de siège réussisse. Et pour cela, nous avons examiné la conduite des opérations et notamment dans le contexte du partenariat entre l’armée congolaise et la Monusco », a indiqué Bintou Keita, la représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies.

Face aux organisations de la société civile, la successeure de l’Algérienne Leila Zerrougui a affirmé que « l’état de siège est un outil très important de la lutte contre l’insécurité », non sans appeler toutes les couches de la population à s’impliquer dans la quête de la paix parce que « c’est l’affaire de tout le monde ».

En tout cas, Beni est une ville morte depuis hier lundi. Les populations observent une grève générale pour que les autorités trouvent une solution à l’insécurité galopante.

RCA : la vie reprend peu à peu à Birao

Dans cette ville meurtrie de l’extrême Nord-Est de la Centrafrique, à environ 1067 kilomètres de la capitale Bangui, les activités génératrices de revenus ont redémarré grâce au concours de la FAO et de la Minusca.Région frontalière du Tchad, du Soudan et du Soudan du Sud, Birao est tristement connue pour « les pillages, les incendies de maisons, de greniers et de parcelles, l’abattage anarchique de troupeaux et la destruction des habitats du bétail ».

Ces actes répréhensibles ont, depuis septembre 2019, « significativement aggravé la vulnérabilité et les moyens d’existence des populations », a déploré le Bureau régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle en anglais) pour l’Afrique.

Une vie précaire qui a contraint les populations de Birao à fuir et abandonner « leurs terres et intrants agricoles » selon un communiqué de l’institution spécialisée des Nations Unies reçu mardi à APA.

Pour leur permettre de recommencer les « activités de production », la FAO a lancé un projet intitulé « Appui à la résilience de la population affectée par les crises de Birao ». Il est financé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) pour un montant de 50.000 dollars américains.

Ce programme, visant à renforcer la résilience des ménages touchés par les crises, à améliorer leur sécurité alimentaire et à rétablir leurs moyens d’existence, a permis d’assister « 540 ménages, soit 2700 personnes dont 59 % de femmes pendant sept mois », renseigne la source.

Concrètement, une assistance d’urgence en kits d’élevage du petit bétail (poules locales et caprins) a été fournie aux familles. La FAO a organisé, en outre, une foire aux intrants. A cette occasion, des coupons d’une valeur comprise entre 188 et 554 dollars américains ont été distribués « aux bénéficiaires organisés en 54 groupements de 10 ménages ».

Avec cette aide financière, les familles ciblées ont acheté sur la foire aux intrants « des géniteurs de caprins ou de poule locale, ainsi que des aliments pour bétail ». L’assistance de la FAO ne s’est pas arrêtée là.

En effet, les groupements de bénéficiaires en élevage de caprins ont reçu des kits de matériaux de construction d’abris pour animaux (tôles, chevrons, fers, ciment, pointes et pax alu) et ceux bénéficiaires des kits d’élevage de la poule locale ont reçu six mangeoires et six abreuvoirs. Les animaux fournis aux bénéficiaires ont tous été vaccinés et déparasités.

De plus, indique le document, le partenaire de mise en œuvre et 108 délégués techniques ont été formés sur les bonnes pratiques agricoles et d’élevage et sur les procédures d’organisation d’une foire aux intrants.

La reprise des activités économiques dans cette zone a rapproché différentes ethnies (Goula, Kara, Rounga et Haoussa) qui avaient rompu tout lien à cause des problèmes de sécurité. Mais la sensibilisation et l’identification des ménages bénéficiaires, la formation de ceux-ci et la vente des intrants agricoles par les fournisseurs composés de plusieurs ethnies ont contribué à renforcer de manière significative la cohésion sociale et le dialogue intercommunautaire, se félicite la FAO.

Amnesty International s’inquiète des violences au Niger

Un rapport d’Amnesty International recense les exactions commises du 1er janvier au 29 juillet 2021 dans le Sud-Ouest du Niger.Dans un rapport publié ce lundi et reçu APA, l’ONG de défense des droits humains a révélé que de plus en plus d’enfants sont tués ou ciblés pour être recrutés par des groupes armés qui sévissent aux frontières du Niger avec le Mali et le Burkina Faso.

« En 2021, des groupes armés ont tué plus d’une soixantaine d’enfants dans la partie nigérienne de la zone des trois frontières. L’EIGS (État islamique au Grand Sahara), présent principalement à la frontière avec le Mali, semble être responsable de la plupart des massacres à grande échelle », a souligné Amnesty International.

En 2020, 397 civils sont morts à cause de l’insécurité. A Tillabéri, la situation « s’est fortement aggravée depuis le début de l’année 2021 », a fait savoir l’ONG. Dans son rapport de 64 pages, intitulé « Je n’ai plus rien, à part moi-même. Les répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri », illustre les « conséquences dévastatrices » qu’ont sur les enfants les affrontements dans ce pays sahélien, auxquels participent l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim), affilié à Al-Qaïda.

L’ONG note que ces deux mouvements armés ont commis des « crimes de guerre » et d’autres atteintes aux droits humains notamment des homicides de civils et des attaques contre des écoles.

« Dans la région de Tillabéri, au Niger, une génération entière grandit entourée par la mort et la destruction. Des groupes armés ont attaqué à maintes reprises des écoles et des réserves de nourriture et ciblent des enfants lors de leur recrutement », a déclaré Matt Wells, Directeur adjoint du programme Réaction aux crises à Amnesty International.

« Il faut que l’État nigérien et ses partenaires internationaux prennent de toute urgence des mesures pour suivre et prévenir les atteintes et pour protéger les droits fondamentaux de toutes les personnes touchées par ce conflit meurtrier, en particulier les enfants », a-t-il soutenu.

Dans le cadre de son enquête, l’ONG dit s’être entretenue avec 119 personnes dont 22 enfants, trois jeunes adultes de 18 à 20 ans, ainsi que 36 parents ou autres personnes touchées par le conflit.

Il en résulte que « les autorités nigériennes ne protègent pas les civils ». Des témoins ont expliqué que, malgré leurs appels passés en urgence, il était fréquent que les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger arrivent longtemps après la fin des homicides et des pillages, a rapporté Amnesty qui qualifie la situation dans ce pays de « conflit armé non international, compte tenu de l’intensité des violences et du degré d’organisation de l’EIGS et du Gsim ».

Par ailleurs, Amnesty International affirme que de nombreux enfants ayant assisté à des attaques meurtrières dans leur village subissent des traumatismes. Dans certaines zones, les femmes et les filles n’ont plus le droit de mener des activités en dehors du foyer et risquent d’être enlevées ou mariées de force à des combattants, a ajouté l’ONG des droits de l’Homme.

En 2012, le conflit qui a éclaté au Mali s’est propagé ensuite à deux pays voisins : le Burkina et le Niger. Des groupes armés se disputent le contrôle des zones frontalières et affrontent fréquemment l’armée nigérienne ainsi que les forces d’autres pays, notamment le Tchad, le Mali, le Burkina et la France.

Selon les estimations, 13,2 millions de personnes au total auront besoin d’une aide humanitaire en 2021 et le nombre de personnes déplacées s’élève à 1,9 million.

Ethiopie : le TPLF accusé de massacres

Dans les affrontements l’opposant à l’armée régulière éthiopienne, le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF) aurait tué plus de cent civils à Chena, dans la région de Gondar, au Nord du pays.Si l’on en croit Gizachew Muluneh, Directeur de la Communication d’Amhara, « un massacre de civils, pour la plupart non armés », a récemment eu lieu à Chena, une localité envahie par les combattants du TPLF.

Deux fosses communes ont été découvertes dans cette zone. Des enfants, des femmes et des personnes âgées figurent parmi les victimes. « Après avoir compris qu’il ne pouvait pas résister à notre armée, le TPLF est allé de maison en maison pour tuer des anciens, des femmes, des enfants et des prêtres de l’église de Chena », a déclaré M. Muluneh.

Suivant de près le conflit en Amhara, les défenseurs des droits de l’Homme pensent que plusieurs autres massacres se seraient déjà produits dans différentes villes et villages de cette région contrôlée par le TPLF.

Terrorisme : l’UA vole au secours du Mozambique

L’Union africaine (UA) s’est engagée à offrir environ 100.000 dollars US à ce pays pour l’aider dans la prise en charge des milliers de déplacés dans la province de Cabo Delgado en proie aux attaques jihadistes.« Notre contribution vise à compléter le travail du gouvernement déjà en cours », a déclaré hier mercredi à Maputo Andrew Bangali, président du sous-comité de l’UA sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées en Afrique.

Officiellement, les assauts des groupes armés affiliés à l’Etat islamique auraient poussé plus de 800.000 individus à quitter la province de Cabo Delgado. Bankole Adeoye,  le Commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, lors de la rencontre avec la ministre mozambicaine des Affaires étrangères, Verónica Macamo, a indiqué que l’organisation panafricaine va « soutenir les forces en attente de la SADC », la Communauté de développement de l’Afrique australe.

L’accent sera mis sur la formation des troupes. Pour l’heure, la SADC a déployé des milliers de soldats dans le Nord du Mozambique afin de repousser les mouvements armés qui auraient tué plus de 3000 personnes depuis 2017.

RCA : vers l’arrivée d’un contingent djiboutien

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) devrait accueillir, en décembre prochain, une unité de police constituée de Djibouti.En prélude au déploiement de troupes, le colonel djiboutien Daher Ladieh Waiss a conduit une délégation d’officiers en Centrafrique pour une mission préparatoire.

Hier mercredi, lors d’une réunion organisée à cet effet, Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République centrafricaine, a félicité « le gouvernement djiboutien (pour) avoir bien voulu accepter de déployer des troupes dans le cadre du renforcement des capacités de la mission » onusienne.