La violence a empêché plusieurs Centrafricains de voter

Les populations de plusieurs villes en République centrafricaine (RCA) n’ont pas pu accomplir dimanche leur devoir civique à cause du contexte sécuritaire tendu.En RCA, le regain de violences risque d’amoindrir fortement le taux de participation aux élections présidentielle et législatives. Environ 1,8 million d’électeurs étaient appelés dimanche 27 décembre à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Mais dans les villes de Bouar (ouest), Bambari (centre) et Baboua, les coups de feu entendus tôt dans la matinée ont obligé les habitants de rester chez eux.

Selon le site du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont envahi la première localité, située à l’ouest du pays et contrôlée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette manœuvre a empêché le déroulement des votes.

Baboua et Bambari étaient également occupées par des hommes armés. Toutefois, d’autres dysfonctionnements rendaient difficiles déjà l’organisation du double scrutin dans la sous-préfecture de Baboua : non déploiement du matériel électoral et manque de formation des agents déployés dans les bureaux de vote, entre autres.

Le RJDH rapporte par ailleurs que l’élection a pu se tenir dans la ville de Bria, mais partiellement. Des tirs ont été entendus aux environs de cinq heures du matin, faisant que seuls quatre bureaux de vote ont été ouverts sur les dix prévus.

En revanche, les populations d’autres villes comme Grimari, située à 80 Km de Bambari, ainsi que Bangui, la capitale du pays, ont pu voter dans le calme.

Des élections dans la violence

Depuis le 18 décembre dernier, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays, créant de l’insécurité dans plusieurs régions. L’objectif affiché, selon plusieurs observateurs, était d’empêcher la tenue des élections.

Déjà la veille, samedi 26 décembre, la Cour Constitutionnelle s’était opposée aux demandes de report formulées par des candidats à la présidentielle comme Anicet Georges Dologuele et Mahamat Kamoun.

La semaine dernière, la violence s’était corsée avec des affrontements notamment à Bambari entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

Une équipe de l’Autorité nationale des élections (ANE) avait été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient récupérer leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Le 16 décembre dernier, le Parquet général de Bangui avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences à l’intérieur du pays.

« Nous avons arrêté un élément qui est un ancien soldat de l’armée. Les enquêtes sont ouvertes pour déterminer l’identité de ces mouvements armés qui ont perpétré ces violences notamment à Markounda, à Bozoum, Bossembele… dans l’objectif de perturber la tenue des élections générales dans le pays », affirmait le maître des poursuites, interrogé par le RJDH, avant d’ajouter que l’ex-président François Bozizé (2003 – 2013) est accusé d’être le commanditaire de ces actes de violences d’envergure nationale.

Devenu principal opposant du président sortant Faustin-Archange Touadera, sa candidature à la présidentielle a été invalidée par la Cour constitutionnelle. Le motif avancé est que François Bozizé est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

Accusations contre Bozizé

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Et même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Pour cette élection présidentielle, le sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) avait promis de faire un « premier tour KO ! » le jour de l’élection.

Le second tour de la présidentielle est prévu le 14 février prochain si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages du premier tour du dimanche 27 décembre.

Présidentielle nigérienne : l’heure est au dépouillement

Après des élections qui se sont tenues dans une atmosphère plutôt apaisée dimanche, jour du scrutin présidentiel et législatif au Niger, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’affère à la compilation des résultats.Plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes dimanche, pour élire un nouveau président de la République et 171 députés de l’Assemblée nationale. A l’arrivée, le scrutin qui opposait plusieurs anciens ministres et présidents, s’est passé sans incident majeur. Des compétitions électorales dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de cet Etat considéré par l’Onu (Organisations des Nations unies) comme le pays le plus pauvre du monde.

Après la fermeture des bureaux de vote à 18h Gmt, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a commencé son travail de compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès. Le bureau de l’organe, les observateurs, et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale sont présents pour suivre le dépouillement. Plus de six mille observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la commission électorale, dont ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Les résultats attendus jeudi ou vendredi

Selon le code électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit compiler les résultats des 25.978 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays dans un délai maximum de cinq jours. Ces résultats seront ensuite transmis à la Cour Constitutionnelle pour leur validation. Les éventuels recours seront déposés auprès de la Cour, dix jours au plus tard après la transmission des résultats par la Commission électorale.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum est considéré par certains observateurs comme le favori du scrutin. Il doit faire face à vingt-neuf (29) candidats issus d’une opposition divisée mais « croit en l’alternance ». Et pour cause, depuis 1993, la présidentielle nigérienne s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. Un second tour de la présidentielle, si nécessaire, est prévu le 20 février prochain. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas présenté à cette élection après avoir fait deux quinquennats (2011 – 2020) comme le prévoit la Constitution.

Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Les électeurs nigériens se rendent aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir le successeur du président Mahamadou Issoufou. En exclusivité pour Apa news, Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Sahel Research Group (Université de Floride) et spécialiste du Niger dresse le bilan des deux quinquennats du président sortant et décrit les défis qui attendent son successeur.Le président Mahamadou Issoufou s’apprête à quitter le pouvoir au Niger. Quel héritage laisse-t-il à ses compatriotes ?

Il faut tout d’abord situer les deux mandats du président Mahamadou Issoufou dans un contexte politique nigérien de longue durée. Arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011 après des dizaines d’années passées en opposition, son projet était de reconstruire complétement le paysage socio-économique du pays à travers les deux volets du programme de la « Renaissance ». En dépit d’énormes problèmes liés à l’insécurité croissante avec les allocations budgétaires au secteur de la Défense et de la Sécurité, représentant en moyenne 17% du budget de l’État et des prix défavorables des matières premières, plusieurs réalisations ont été faites. Le Niger affichait la croissance économique nettement supérieure en comparant avec celle des mandats des prédécesseurs.

La construction de nouvelles infrastructures dans les centres urbaines et surtout dans la ville de Niamey (nouvel aéroport, échangeurs, ponts, hôtels) est l’aspect le plus visible et spectaculaire des changements. Mais il y a eu aussi de grands désespoirs, comme l’échec du projet de la construction du chemin de fer Niamey-Cotonou et de la centrale électrique, le barrage de Kandadji. Le réseau routier national a été renforcé, mais pas suffisamment. Les grands axes reliant les centres urbains aux périphéries sont à peine développés. Par exemple, la route liant la ville de N’guigmi à N’gourti est quasiment absente. L’initiative les « Nigériens nourrissent les Nigériens », initiée en 2011 pour rompre avec la logique d’assistant  a montré ses limites, posant la question sur la nécessité de redynamiser l’agriculture autrement.  

Un autre aspect important concerne le développement du système d’enseignement. Les efforts ont été faits avec le recrutement des enseignants contractuels et la construction de nouvelles écoles, mais le taux de réussite aux examens de Brevet et de Baccalauréat reste encore très bas. Les nouvelles universités publiques ont été créées à Agadez, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, mais le défi principal reste la qualité et le contenu des enseignements qui seraient adéquats avec le marché d’emploi. Sur le plan du développement des services de santé, deux hôpitaux nationaux de référence ont été construits ainsi que d’autres infrastructures sanitaires, or les zones rurales restent encore largement dépourvues des Centres de Santé Intégrés et des maternités.  

Les deux mandats de Mahamadou Issoufou laissent également en héritage l’exploitation du bloc d’Agadem. Les enjeux des recettes pétrolières sont de taille pour le Niger car elles pourraient représenter jusqu’à 24% du PIB après l’opérationnalisation du pipeline Niger-Bénin.  La question de distribution équitable et effectif des recettes pétrolières se pose ainsi de manière inéluctable au niveau communal, régional et national d’ailleurs comme c’était le cas pour l’uranium) et pourrait générer des tensions politiques et sociales supplémentaires à gérer.

Sur le plan de la politique extérieure, le Niger a incontestablement pris une place sur la scène régionale et internationale avec le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, mais aussi un sommet de l’Union africaine organisé en juillet 2019. La crise sécuritaire y a joué sans aucun doute un rôle crucial, en donnant de l’importance au Niger en tant que pays relativement stable en comparant avec d’autres pays de la sous-région.

Globalement, malgré les défis posés par le contexte sécuritaire, l’héritage laissé par le président Mahamadou Issoufou se repose sur des nouvelles dynamiques socio-économiques et de la politique étrangère.

Issoufou accepte de ne pas briguer un 3e mandat en respectant la Constitution de son pays, contrairement à l’Ivoirien Alassane Ouattara et  Guinéen Alpha Condé. Cela fait-il de lui un modèle de démocratie pour son pays et en Afrique ?

Le président Mahamadou Issoufou a effectué deux mandats, le maximum autorisé par la Constitution (article 47), et il ne se représente pas. Cette décision est honorable pour un pays qui a déjà vécu quatre coups d’Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives échouées. En effet, ce sera pour la première fois au Niger que le chef de l’Etat élu quittera le pouvoir à l’échéance de son mandat.

Si cette décision atteste d’une grande maturité politique, il est encore tôt, il me semble, de parler du Niger en tant que modèle de démocratie sur le continent.  Il faut que la tradition de passation des pouvoirs de manière paisible soit durable, ce qui n’est pas évident. Les élections actuelles se déroulent dans un contexte de tensions extrêmes, avec une forte implication des ex-officiers, devenus hommes politiques. Ces tensions pourront avoir un impact important sur la stabilité des institutions républicaines pendant le mandat du nouveau président élu.

Sur le plan socio-économique, les Nigériens ont-ils mieux vécu sous son magistère que sous les précédents régimes ?

On ne peut pas comparer les modes de vie des populations sous les mandats du président Mahamadou Issoufou avec les précédents régimes. Tout d’abord, parce que cette dizaine d’années a coïncidé avec une crise sécuritaire sans précédent et une crise sanitaire mondiale.  L’insécurité a profondément bouleversé le microcosme socio-économique local dans les zones périphériques du Niger, avec des populations déplacées se trouvant toujours dans une situation d’urgence humanitaire. Par ailleurs, la situation a créé une forte pression sur les ressources naturelles partout dans le pays, ce qui a contribué à exacerber les conflits locaux exploités par les insurgés. En plus, comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a également lourdement pesé sur l’économie nigérienne, en raison de l’augmentation des dépenses en matière de santé.   

Comme d’autres pays du Sahel, le Niger n’est pas épargné par la violence jihadiste. Quel est le bilan sécuritaire d’Issoufou ?

Il faut souligner que malgré la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes, le Niger semble encore résister à l’implantation durable des groupes armés sur son territoire. Globalement, c’est un point positif. Cependant, comme cela a été déjà souligné par de nombreux analystes, les insurgés continuent à exploiter de manière intelligente des conflits et frustrations locales pour établir leur assise dans les zones rurales touchés par l’instabilité, surtout dans les régions de Tillabéry et de Diffa. L’on peut ainsi se poser la question sur la diffusion ultérieure d’instabilité vers les zones urbaines de Niamey, mais aussi à Maradi, dans les localités frontalières avec le Nigeria.

L’intensification des attaques depuis la fin de l’année 2019 et les pertes colossales au sein des forces armées nigériennes indiquent également sur le fait que les politiques sécuritaires ne sont pas efficaces. Cela amène à se demander sur la nécessité de reconsidérer les fondements même d’une approche de la lutte « anti-terroriste ». Par ailleurs, un autre défi important à relever concerne l’éthique de gestion de la politique sécuritaire au Niger. Les frustrations au sein de l’armée sont importantes.  Elles ne sont pas encore très visibles, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques à long terme pour le pays.

Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, est désigné comme le favori de cette présidentielle. Mais est-ce que le soutien de l’opposant Hama Amadou, qui est interdit de se présenter, au candidat Mahamane Ousmane ne va pas compromettre ses chances de succéder à son ami et compagnon Issoufou ?

Oui, ce soutien peut théoriquement compromettre les chances de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS-Tarayya, de gagner la présidentielle. En effet, Mahamane Ousmane est susceptible d’apporter à l’opposition les votes de la région de Zinder, l’une des plus peuplées au Niger. Dans cette hypothèse, sur huit régions (Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder, Diffa), au moins quatre pourraient voter pour l’opposition, puisque trois d’entre elles (Niamey, Dosso et Tillabéry) ont voté pour la candidature d’Hama Amadou en 2016, s’ajoutant à la région de Zinder, bastion de Mahamane Ousmane.

La configuration de ce soutien pose également problème pour les résultats des élections législatives, avec un risque éventuel d’une « cohabitation » dans l’hypothèse où la majorité parlementaire serait importée par l’opposition. Les fortes tensions politiques contribueront à fragiliser le fonctionnement des institutions, comme c’était déjà le cas dans l’histoire du Niger en 1995, en aboutissant au coup d’Etat militaire.  

Quels seront les défis du prochain chef de l’État nigérien ?

Je pense que les principaux défis du futur président seront articulés autour de la sécurité des nigériens et des réformes pour relancer l’économie dans un contexte d’une démographie galopante et de la gestion des conséquences de la pandémie liée à la Covid-19.

D’abord, du fait de sa position géostratégique, le Niger a un potentiel d’un leadership régional dans la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Le président sortant a joué cette carte diplomatique en se positionnant en tant qu’interlocuteur important des partenaires internationaux. Cependant, la longue durée d’engagement dans le conflit indique sur des failles structurelles profonds dans la stratégie sécuritaire d’aujourd’hui qu’il faudrait probablement revisiter au niveau régional, en négociant une marge de manœuvre solide avec des acteurs internationaux. Ce sera l’un des défis principaux du prochain chef de l’Etat.

Ensuite, ce sont les populations dans les zones rurales qui sont directement concernées par l’instabilité régionale. L’insurrection se greffe sur la combinaison complexe de plusieurs facteurs liés, notamment aux conflits locaux pour le pouvoir, à la distribution perçue comme inéquitable des ressources mais aussi aux effets directs et indirects des opérations militaires menées par l’armée. La question de la protection des civiles dans les zones rurales sera également un défi majeur pour le nouveau gouvernement. Cet aspect est également lié au processus de décentralisation qu’il faut continuer à mener afin d’asseoir la présence de l’Etat dans les zones rurales. Le défi du nouveau chef d’Etat sera ainsi de trouver les investisseurs pour des réformes socio-économiques nécessaires.

Présidentielle au Niger: « On croit en l’alternance » (Opposant)

Au Niger où le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle de ce dimanche 27 décembre paraît comme le grand favori, certains de ses rivaux croient réellement à leur chance de gagner.Au Niger, le chef de l’Exécutif va changer de nom au sortir du scrutin de ce dimanche. Pour la première fois de son histoire, cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest classée par l’ONU comme le pays le plus pauvre du monde, s’apprête à voir un président succéder à un autre de manière pacifique à l’issue d’un scrutin dont le premier tour est organisé ce dernier dimanche de l’année 2020.

Selon les pronostics les plus lucides, c’est Mohamed Bazoum, éminence grise, bras droit et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou qui est le grand favori de ce scrutin. Une compétition électorale à laquelle ce dernier ne peut se présenter pour avoir achevé ses deux quinquennats autorisés par la constitution. Dans le camp du pouvoir, on croit même à une possible victoire par « Un coup, KO », soit une victoire dès le premier tour.

Pourtant au niveau de l’opposition, la confiance règne. « Les Nigériens en ont assez d’être mal gouvernés, de vivre sous un régime de corruption à tous les étages, d’être toujours statistiquement les plus pauvres de la planète, de vivre sous une gouvernance qui excelle dans la démagogie et le mensonge. Ils ne veulent surtout pas d’une continuité du même qui les gouverne depuis dix ans. Ils veulent y mettre fin et donc réaliser une alternance », dénonce dans un entretien avec Apa news Hamma Hamadou, secrétaire général adjoint du parti « GÉNÉRATION DOUBARA PJP » du candidat Salou Djibo, un ancien général putschiste, qui, en 2010 avait empêché le président de l’époque, Mamadou Tandia, de briguer un troisième en violation de la constitution et ouvert la voie à un processus démocratique à l’issu duquel a été élu en 2011 pour la première fois Mahamadou Issoufou, le président sortant.

Pour Hamadou, les  Nigériens « sont conscients qu’ils vivent une immense tragédie faite d’insécurité, d’injustice et de mauvaise méthodes de gouvernance, raison pour laquelle ils veulent aujourd’hui des dirigeants exemplaires ».

Même s’il reconnait que cette alternance qu’il souhaite ne sera pas obtenue de manière « facile face aux moyens conséquents dont dispose la mouvance présidentielle », il reste convaincu que « le bien triomphera du mal», son camp incarnant à ses yeux le premier et le régime sortant le second.

Le proche de l’ancien chef putschiste dit compter beaucoup sur la « dignité des nigériens qui, dans leur très grande majorité, ont envie de changer cette trajectoire tragique pour se donner un meilleur destin, un meilleur vivre-ensemble avec une nouvelle gouvernance, avec de nouvelles gens, patriotes et exemplaires ».  

Sa formation qui fait partie d’un groupe dit des « partis non-affiliés » dispose de deux  commissaires qui siègent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), boycottée par la majorité des autres candidats. A travers ces deux personnalités et le reste des observateurs déployés sur le territoire national, les partisans du candidat Djibo espèrent veiller à ce que le service public électoral soit « au service du citoyen et non d’une catégorie de formations politiques ou de fraudeurs », selon les mots de Hamadou.

« Si malgré tout, des fraudes venaient à être attestées ou des circuits de fraudes détectés, nous utiliserons tous les moyens légaux pour agir, anticiper et empêcher les manœuvres frauduleuses et rétablir l’authenticité des suffrages populaires. Nous sommes déterminés à constituer notre peuple en vigie de l’intégrité du processus électoral », avertit-il.

« Ce n’est pas simplement l’affaire de la CENI mais de toute une chaîne qui va jusqu’à la juridiction électorale suprême », conclut cet énarque qui a occupé plusieurs hautes responsabilités dans la son pays.

Centrafrique: des élections sous haute tension

Tout comme au Niger, les citoyens centrafricains sont appelés dimanche prochain aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs députés.La situation sécuritaire en RCA ne rassure pas à quatre jours des élections générales. Après une relative accalmie lundi dernier, des tirs ont été entendus hier mardi, confirmant ainsi la reprise des combats. Depuis le 18 décembre 2020, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays et semble prendre la direction de la capitale, Bangui. Ce mouvement crée de l’insécurité dans plusieurs régions.

Ce mercredi matin, la Mission de l’ONU déployée dans le pays, citée par RFI, annonce avoir repris le contrôle de la quatrième ville de Centrafrique. Des affrontements étaient notés en effet dans la ville de Bambari, au centre du pays, entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

De même, l’ambiance était électrique mardi soir à l’hôpital communautaire. Sur la route principale entre la ville de Boali et de Bossembélé des affrontements ont eu lieu impliquant les éléments de la coalition des groupes armés contre les forces centrafricaines et russes.

« Il n’y a pas encore de bilan des combats mais l’ambulance a été vue faisant des allers-retours. Le Mouvement cœurs unis a d’ailleurs publié un communiqué afin de dénoncer +le lâche assassinat de nos vaillants éléments+. Le mouvement présidentiel présente ses sincères condoléances aux familles de disparus », a rapporté le média français, faisant savoir qu’une nouvelle offensive coordonnée serait en cours.

« Premier tour KO ! »

Si les objectifs de la coalition restent incertains, plusieurs observateurs pensent que celle-ci veut descendre sur Bangui ou empêcher la tenue du double scrutin de dimanche. Selon RFI, une équipe de l’Autorité nationale des élections a été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient prendre leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Par ailleurs, pour ces élections, le président sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats à la présidentielle dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) promet un « Premier tour KO ! » le 27 décembre prochain.

Environ 1,8 million d’électeurs seront appelés dimanche à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Le second tour est prévu pour le 14 février si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages au premier tour.

En revanche, la candidature de l’ex-président François Bozizé, principal opposant de Touadera, a été invalidée par la Cour constitutionnelle le 3 décembre dernier. Le motif avancé est qu’il est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Présidentielle nigérienne : Hama Amadou soutient Mahamane Ousmane

Recalé pour la présidentielle du 27 décembre 2020, le principal opposant nigérien Hama Amadou, a donné une consigne de vote en faveur de l’ancien président Mahamane Ousmane.Le Moden Fa Lumana de Hama Amadou compte bien peser sur l’issue du scrutin du 27 décembre 2020. Le bureau politique national du parti a, dans un communiqué publié mercredi en français, haoussa et zarma, donné une consigne de vote en faveur de l’opposant Mahamane Ousmane (70 ans) pour la présidentielle.

Mahamane Ousmane, leader du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), est le premier président du Niger démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais, il est renversé trois ans plus tard par un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Moden Fa Lumana en lice pour les législatives

 « Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa demande à l’ensemble des structures du parti de se mobiliser massivement pour voter en faveur du candidat Mahamane Ousmane », a déclaré, Mallam Sani Mahamane, le secrétaire général du parti.

Toutefois, ce soutien du Moden Fa Lumana en faveur de Mahamane Ousmane, n’est valable que pour la présidentielle. Le parti de Hama Amadou ayant appelé  ses militants à voter pour sa liste lors des législatives, détaille le communiqué.

« Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa rappelle cependant à toutes ses structures et à nos militantes et militants qu’ils doivent voter aux élections législatives pour la liste du Moden Fa Lumana Africa pour que gagne la démocratie et renforce la République et l’état de droit ».

Hama Amadou a salué cette décision du bureau politique de son parti et invite ses militants à « voter en bloc » dans un message sur les réseaux sociaux. Ce dernier, recalé pour la présidentielle après une condamnation d’un an, suite à une affaire de « trafic de bébé » en 2017, compte jouer sa partition sur  l’issue du double scrutin présidentiel et législatif du dimanche 27 décembre prochain.

Mohamed Bazoum: « Mes adversaires n’ont pas d’arguments »

Apanews a rencontré le candidat du pouvoir et favori à l’élection présidentielle prévue le 27 décembre au Niger, Mohamed Bazoum.Un vent chaud et sec balaie en cette fin de matinée de décembre, le tarmac de l’aéroport international Mano Dayak d’Agadez. Splendide petite cité historique presque entièrement battue en terre surnommée « la porte du désert » par les voyagistes qui naguère drainaient dans les parages des milliers de touristes. La fréquence des attaques jihadistes dans le Sahel ayant poussé les principaux pays occidentaux à déconseiller une grande majorité des terres sahéliennes et la presque totalité du Niger, la vieille ville n’a pas vu le moindre touriste depuis belles lurettes. Au point que « les habitants ont déjà oublié l’existence même de l’aéroport », selon les mots d’un jeune homme.

Mais mardi 16 décembre, le petit aérodrome a attiré du monde. Les uns dansant et chantant. Les autres se bousculant pour approcher la passerelle de l’appareil qui vient d’atterrir et d’où s’apprête à sortir l’homme dont tout le pays parle en ce moment: Mohamed Bazoum, patron du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS/Tarraya), qu’il a cofondé voici presque trente ans avec son ami Mahamadou Issoufou, l’actuel président de cette ancienne colonie française auquel il veut aujourd’hui succéder. Un rêve qu’il espère réaliser à l’issue de l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain et à laquelle Issoufou ne peut se présenter après avoir accompli les deux quinquennats autorisés par la Constitution en vigueur dans ce vaste État sahélien multiethnique de vingt millions d’âmes placé en 2019 par l’ONU au dernier rang de son classement annuel de l’Indice de Développement Humain (IDH) des pays.

A juger par la dimension des portraits placardés un peu partout dans les rues de Niamey, la capitale, et sur les routes de provinces, les moyens déployés par les équipes de campagnes, mais surtout les avis de nombre d’observateurs, Bazoum se présente comme le grand favori à cette présidentielle qui se déroule en même temps que des législatives. Seul adversaire qui aurait pu jouer jeu égal avec lui, selon les analystes, l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre, Hama Amadou, 70 ans, n’a pas été autorisé à se présenter par la Cour constitutionnelle en raison d’une condamnation en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés avec le Nigeria voisin. Arrivé deuxième de la présidentielle derrière Mahamadou Issoufou en 2016, Hama Amadou a toujours qualifié cette condamnation de « politique », destinée à le disqualifier à cette présidentielle de 2020.

« Vous avez vu les résultats des municipales de dimanche dernier. Avec 60% d’élus, la coalition de partis qui me soutient est venue largement en tête. Ce résultat traduit le rapport de force réel sur le terrain entre mes adversaires et mes partisans. Je peux donc croire à une victoire dès le premier tour, même si je ne crains pas non plus d’aller à un second tour », confie celui que ses proches appellent déjà « Monsieur Le Président » au cours d’un entretien exclusif à Apanews. C’était mercredi dernier, en début d’après-midi, à In Gall, petit village touareg perdu dans le désert, troisième et dernière étape, après Agadez et Aderbidsat de cette tournée de vingt-quatre heures menée au pas de charge dans le Nord du pays. 

Le bras droit d’Issoufou

Né le premier janvier 1960 dans la région de Diffa, dans le Sud-est du pays, non loin du Tchad et du Nigeria, Bazoum a été élevé dans la région de Zinder, au centre, où il a obtenu le baccalauréat en 1979 avant d’aller apprendre la philosophie morale et politique à l’Université de Dakar, à l’époque principal établissement francophone du genre d’Afrique de l’Ouest. Sur le campus de la capitale sénégalaise, le Nigérien se fait remarquer par ses penchants militants et marxistes. Rentré au Niger cinq ans plus tard où il intègre l’Education nationale comme enseignant, il connaît plusieurs séjours dans les commissariats de police en raison de ses activités politiques et syndicales. Une expérience qui n’est pas étrangère à sa future carrière publique qui débute officiellement par sa cooptation au nom de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger) au sein du directoire de la Conférence nationale souveraine mise en place en 1991 pour mettre un terme au régime du parti unique et instaurer le multipartisme et la démocratie.

Elu député en 1993, 2004, 2011 et 2016 de la circonscription spéciale de Tesker (Zinder), plusieurs fois vice-président de l’Assemblée nationale et ministre dans plusieurs gouvernements, Bazoum est à la fois l’éminence grise et le bras droit de son ami Mahamadou Issoufou, le président sortant, qu’il a grandement aidé à se faire élire pour une première fois en 2011 puis en 2016.

« J’assume entièrement ma part de responsabilité dans son bilan. Le programme que je défends aujourd’hui n’est que la continuité des actions menées par le président Issoufou depuis son élection à la tête du Niger. Je viens consolider les réalisations que nous avons faites ensemble, comme le renforcement des institutions, de la démocratie et la stabilisation du pays », assure celui qui, avant son retrait du gouvernement en juin dernier pour se consacrer à la présidentielle, avait occupé ces dix dernières années les plus prestigieux des postes gouvernementaux: ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, ministre d’Etat à la présidence puis ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses.

Que compte-t-il faire contre la corruption, cette maladie très africaine à laquelle, hélas, le Niger n’échappe pas, comme en témoigne ce scandale récent qui a éclaboussé le ministère de la Défense et qui continue de faire débat au sein de l’opinion ? L’affaire a été rendue publique en février dernier, lorsque l’Inspection générale des armées dans un audit commandité par la présidence révèle que plus de 76 milliards de francs CFA (116 millions d’euros) auraient été détournés de 2014 à 2019, soit en cinq ans, dans le cadre de contrats d’armements. Selon l’organisation Transparency International, le budget annuel destiné au secteur de la défense au Niger est d’environ 250 millions de dollars, soit près de 20% du budget de l’Etat. Selon cet audit interne, 45% des moyens financiers alloués annuellement à l’armée ont donc été détournés en cinq ans par le biais de techniques de surfacturation, de faux appels d’offres et parfois sans qu’aucun matériel ne soit simplement livré.

« Ce qui a été répandu au sujet de cette histoire ne traduit pas la réalité des faits. Mais il est vrai que cette affaire a révélé qu’il existe des fonctionnaires qui s’adonnent à la concussion et des opérateurs économiques qui font dans la corruption. Il faut absolument mettre un terme à ce genre de pratiques. Il faut instaurer des garde-fous et rationaliser les dépenses publiques. Si je suis élu, je serai intraitable sur ces questions, y compris à l’égard de mes amis, proches et alliés », jure l’ancien disciple de Karl Marx, aujourd’hui converti à la social-démocratie.

Issu des Oulad Souleymane, une tribu arabe minoritaire dans le pays, mais très présente en Libye, au Tchad et au Mali voisins, Bazoum qui parle avec aisance les principales langues en usage au Niger, est attaqué par certains de ses adversaires sur ses origines qui ne seraient pas nigériennes.

« Pourquoi ces accusations n’ont jamais été brandies avant? Je suis né au Niger, j’y ai été élevé et j’y ai toujours travaillé. J’ai présenté les mêmes pièces d’état civil pour être candidat à la présidence de la République que lorsque j’étais candidat à la députation en 1993, en 1996, en 1999, en 2004, en 2011, en 2016. A l’époque, personne ne les a jamais contestées. Ceux qui me contestent ma nationalité aujourd’hui savent très bien que je suis Nigérien, mais faute d’arguments sérieux face aux électeurs, ils n’ont pas trouvé mieux que d’inventer ce genre d’accusations. Or, le Niger n’a pas besoin de ce genre d’histoires. La sous-région et l’Afrique non plus. Au contraire. D’un point de vue symbolique, mon élection éventuelle à la tête du Niger pourrait servir de bel exemple à beaucoup de pays africains pour dépasser ce genre de querelles inutiles et avancer vers la consolidation des liens entre les différentes communautés nationales. C’est un des sens que je donne d’ailleurs à ma candidature et je pense que l’écrasante majorité de mes compatriotes ont déjà largement dépassé ces considérations tribales et ethniques », argumente l’ancien professeur de philosophie.

Le Niger étant avec le Mali et le Burkina un des pays du Sahel les plus visés par les groupes jihadistes actifs dans la région, quel bilan fait-il de la situation sécuritaire, sept ans après le déclenchement de la guerre contre les islamistes armés inaugurée en 2013 par l’opération française Serval, remplacée depuis 2014 par Barkhane qui mobilise aujourd’hui plus de 5000 soldats tricolores qu’appuient les militaires locaux?

« En toute franchise, je pense que sans l’intervention militaire de la France en 2013 au Mali, le Sahel aurait été dans une situation beaucoup plus grave que maintenant. Mais on aurait pu faire mieux si nos pays avaient bénéficié d’appuis plus importants comme cela a été maintes fois promis », regrette-t-il en allusion aux financements internationaux régulièrement annoncés, mais jamais concrétisés, au profit du G5 Sahel. Il s’agit de cet organisme sous-régional qui regroupe depuis 2014 la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et le Tchad et qui est censé servir de cadre pour mutualiser les moyens des pays sahéliens afin de lutter contre la menace jihadiste.

Est-il d’accord avec ses voisins maliens qui depuis le coup d’Etat militaire contre le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), en août dernier, crient haut et fort qu’ils veulent désormais trouver une sortie de crise négociée avec les jihadistes?

« Le Niger n’est pas dans la même situation que le Mali. Nous n’avons pas de groupe jihadiste nigérien qui exprime des revendications en lien avec la gestion du pays. Ce qui n’est pas le cas de notre voisin. Nous faisons face à des groupes étrangers qui sont basés hors de notre territoire et qui parfois commettent des attaques dans notre pays. Je comprends tout de même que certains voisins puissent avoir des positions qui leur sont dictées par la situation dans leurs pays », conclut celui qui lors de son passage au gouvernement était un des principaux artisans de la politique sécuritaire de son pays. Une étiquette qui fait dire à certains qu’en « plus de l’atout d’être le candidat du pouvoir, Bazoum se présente à la présidentielle avec l’avantage d’être le favori des principaux partenaires étrangers du Niger, la France et les Etats-Unis en tête ».

Présidentielle au Niger: « Un coup KO n’est pas facile pour Bazoum » (analyste)

Journaliste et analyste politique nigérien, Moussa Aksar analyse les enjeux de la l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain au Niger et à l’issue de laquelle, le président Mahamadou Issoufou espère céder sa place à son ami et dauphin désigné́, Mohamed Bazoum.Quels sont les principaux enjeux de cette élection ?

L’enjeu majeur de cette élection est pour les Nigériens de dresser le bilan des dix ans de gouvernance du président Mahamadou Issoufou qui achève son second et dernier mandat légal et dont l’ami et compagnon au pouvoir, Mohamed Bazoum, est le dauphin désigné.

Les électeurs nigériens vont-ils sanctionner le régime sortant en éliminant son candidat, ou bien lui donneront-ils une nouvelle chance en fermant les yeux sur les excès et fautes qu’une grande partie de l’opinion lui reproche? Les paris sont ouverts à ce stade.

Quels sont les griefs de l’opposition contre le régime sortant?

Beaucoup d’adversaires du régime estiment que depuis l’arrivée au pouvoir du président Mahamadou Issoufou en 2011, le pays a connu quelques reculs nets sur le plan de la construction démocratique. Des partis politiques ont été́ divisés, parfois avec des moyens pas très honorables: recours au chantage, usage des prébendes à l’égard de certains hommes et partis politiques, l’achat de consciences, etc.

En plus, pour la première fois depuis la Conférence nationale souveraine de 1991 qui a mis fin au régime du parti unique et instauré le multipartisme, le Niger s’apprête à vivre des élections sans la présence d’un organisme consensuel chargé d’organiser le scrutin. L’actuelle CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui est en charge de cette présidentielle, mais aussi des législatives qui sont organisées en même temps, n’a pas fait l’objet d’une composition consensuelle entre les différents acteurs politiques.

Durant les dix ans de règne du président Issoufou, certains Nigériens ont aussi eu l’impression que la justice, socle de tout Etat démocratique, n’a pas fonctionné de la même manière pour tout le monde. Elle a été́ à géométrie variable. C’est dire qu’une victoire, au moyen de ce fameux « Un coup KO » au premier tour, du candidat du pouvoir ne sera pas aussi facile comme le prétendent ses partisans. Sauf à utiliser des moyens pas recommandables en démocratie.

Certains adversaires de Mohamed Bazoum contestent sa nationalité́ nigérienne. Est-ce qu’une partie des hommes politiques du Niger est aussi touchée par les virus nationalistes comme cela avait été́ le cas en Côte d’ivoire avec le concept de « l’ivoirité » qui a provoqué une sanglante crise aux allures de conflit ethnique dans ce pays?

L’histoire du Niger, sa composition ethnique et les liens entre les communautés l’éloignent nettement de la Côte d’Ivoire où certains hommes politiques ont voulu dans les années 1990 empêcher l’actuel président Alassane Ouattara de postuler à la présidence pour avoir été́ un moment porteur présumé́ de la nationalité́ du Burkina voisin. Ce n’est pas ce qui est reproché à Bazoum par ses adversaires au Niger. Au fond, personne ne dit qu’il n’est pas Nigérien. Ses adversaires qui se basent sur la loi qui dit qu’un candidat à la présidentielle doit être nigérien d’origine, lui reprochent d’avoir fourni deux documents d’état civil différents à la Cour Constitutionnelle qui valide les candidatures. Or, celle-ci a validé la sienne mais elle n’a pas pu taire la polémique. Certains de ses adversaires espèrent d’ailleurs encore invalider cette candidature, même si leurs chances semblent s’affaiblir avec les rejets réguliers des recours successifs introduits jusqu’ici.

Présidentielle nigérienne : les principaux rivaux de Bazoum

Petit tour d’horizon des principaux rivaux de Mohamed Bazoum, candidat du pouvoir et dauphin désigné du président Mahamadou Issoufou pour lui succéder à l’issue de la présidentielle prévue le 27 décembre au Niger.Candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), l’ancien président Mahamane Ousmane tentera un retour aux affaires après avoir quitté le pouvoir en 1996. Il est le premier président démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais il sera renversé trois ans plus tard après un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Nouveauté ou continuité ?

Déjà candidat du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN) en 2016, l’opposant Ibrahim Yacouba promet un retour en force. Il était cinquième de la dernière présidentielle avec 4,43% des voix. A l’époque, il s’était rangé au second tour derrière Mahamadou Issoufou, qui finira par le nommer ministre des Affaires étrangères. Mais leur compagnonnage prend fin en avril 2018 après avoir été accusé de faire « preuve de déloyauté ».

Albadé Abouba, candidat du Mouvement Patriotique pour le Développement (MPR), avait également choisi Mahamadou Issoufou en 2016 pour l’accompagner dès le premier tour. Tout puissant ministre de l’Intérieur de Mamadou Tandja et ministre d’Etat en charge de l’Agriculture sous Mahamadou Issoufou, avant de démissionner il y a quelques semaines, M. Abouba veut cette fois accéder à la magistrature suprême de son pays.

Le général Saliou Djibo, 55 ans, convoite également le fauteuil présidentiel. Sous les couleurs du Parti Paix Justice Progrès (PJP), le général Djibo, retraité de l’armée depuis 2019, se lance en promettant de « faire la politique autrement ». L’ex-putschiste s’était retiré de la scène politique depuis plus de neuf ans. Il a dirigé le coup d’Etat militaire qui a renversé le 18 février 2010 le président démocratiquement élu, Mamadou Tandja. Mais il finira par céder le pouvoir à Mahamadou Issoufou, élu lors du scrutin de 2011.

Seini Oumarou est quant à lui à sa troisième tentative, après 2011 et 2016. L’ancien Premier ministre a été désigné candidat à 70 ans par le Mouvement National pour la Société du Développement (MNSD). M. Oumarou a récemment quitté son poste de Haut représentant où le chef de l’Etat l’avait nommé en 2016. Mais comme voulant prendre sa revanche sur l’histoire, le parti du défunt président Mamadou Tandja (1999 – 2010) l’a choisi pour matérialiser sa volonté de revenir aux affaires.

Guinée : Condé prête serment devant une dizaine de chefs d’Etat

Le président guinéen Alpha Condé, proclamé vainqueur de la présidentielle le 7 novembre par la Cour constitutionnel, a prêté serment devant celle-ci mardi au Palais Mohammed V en présence d’une dizaine de chefs d’État africains et de sommités internationales.Dans son discours d’investiture, Alpha Condé a appelé  ses concitoyens à « oublier le passé qui divise »  et à se tourner vers un « avenir d’unité et d’espérance ». Le président guinéen prône l’unité après une période de troubles politiques marquée par plusieurs morts chez des manifestants de l’opposition.

« J’exhorte chacun d’entre vous à oublier le passé qui divise au profit d’un avenir d’unité et d’espérance », a indiqué Condé, affirmant sa « conviction que la Guinée se fera avec tous les Guinéens », en présence de plusieurs chefs d’Etats africains.

Cette investiture sur fond de crise politique, a été l’occasion pour l’opposant historique élu en 2010 puis réélu en 2015, d’apaiser le climat politique afin d’aller vers « un véritable sursaut national ».

« Nous aspirons tous à un changement profond et rapide. C’est pourquoi il faut changer les pratiques et les méthodes. Nous nous engageons à lutter avec fermeté contre la corruption, le copinage et le clientélisme », a déclaré Alpha Condé.

Alpha Condé s’est aussi engagé à lutter contre la corruption et les détournements des fonds publics qui gangrènent l’administration guinéenne lors de son discours.

Parmi les chefs d’État, étaient présents le Bukinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Malien Bah N’Daw, le Sierra-Léonais Julius Maada Bio, le Libérien George Weah, l’Éthiopienne Sahle-Work Zewde, le Comorien Azali Assoumani, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Tchadien Idriss Déby Itno.

Plusieurs Premiers ministres étaient également présents, celui de Djibouti, Abdoulkader Kamil Mohamed, la Première ministre gabonaise Rose Christiane Ossouka Raponda, l’Équato-Guinéen Francisco Pascual Obama Asue et l’Ougandais Ruhakana Rugunda.

Selon le président de la Cour constitutionnelle, le président guinéen sera réinstallé dans ses nouvelles fonctions le 21 décembre prochain.

Congo : Sassou Nguesso désigné candidat à la présidentielle de mars 2021

Le président congolais Denis Sassou Nguesso 77 ans dont 36 passés au pouvoir, a été désigné candidat à la présidentielle de mars 2021 par les partis membres de sa coalition politique, a appris APA de sources médiatiques.Alors qu’il ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature à la présidentielle de mars prochain, Denis Sassou Nguessou a été désigné par l’ensemble des dix-sept (17) partis qui composent la majorité présidentielle.

« Chaque parti de la majorité présidentielle a opté (ou va le faire incessamment) pour la candidature du président Sassou Nguesso. La majorité présidentielle pense que, de tous ses chefs, c’est le président Sassou Nguesso qui réunit tous les atouts », a indiqué Pierre Moussa, président intérimaire de la majorité présidentielle.

Une proposition qui doit être acceptée par le président sortant, déjà investi en décembre 2019 à Brazzaville par le principal parti de la majorité présidentielle, le PCT.

« Nous nous battrons vaillamment avec courage pour convaincre le président de la majorité pour qu’il accepte les implorations et les exhortations de sa base politique », a martelé M. Moussa, également secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT).

Denis Sassou Nguessou était arrivé au pouvoir pour la première fois en 1979 avant de quitter ses fonctions en 1992, laissant le pouvoir à son opposant Pascal Lissouba, décédé le 24 août 2020 à Perpignan (France). Il revient aux affaires en 1997 quelques mois après l’éclatement de la guerre civile au Congo.

Et depuis cette date, il a été élu en 2002 avant d’être réélu successivement en 2009 et 2016. Denis Sassou Nguessou est actuellement l’un des plus anciens chefs d’Etat en place dans le monde, cumulant 36 années de pouvoir.

Ghana: des proches de Mahama contestent la réélection d’Akufo

Mahama garde le silence. Mais certains de ses soutiens contestent la victoire du président sortant.La situation au Ghana est encore tendue depuis la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 7 décembre par la Commission électorale (CE). Le président sortant Nana Akufo-Addo est déclaré vainqueur au premier tour après avoir obtenu 51,59% des suffrages. Son opposant et prédécesseur au pouvoir, John Dramani Mahama, a récolté 47,36%.

Selon la même instance, 6.730.413 Ghanéens ont voté pour le premier là où 6.214.889 de leurs compatriotes ont jeté leur dévolu sur le second.

Mais après l’annonce des résultats, des échauffourées ont surgi à Walewale, une ville du nord-est du pays, entre des partisans du Nouveau Parti patriotique (NPP) d’Akufo-Addo et du Congrès national démocratique (NDC) de Mahama.

Le camp du président sortant célébrait dans la soirée la victoire de son candidat avant de se heurter à des membres du camp adverse. Mais aucun mort ou blessé n’a été rapporté contrairement au bilan publié la veille par la police. Celle-ci dénombre cinq morts et 17 blessés au cours de plusieurs incidents survenus depuis les élections générales de lundi.

Juste après l’annonce provisoire de sa victoire, Akufo-Addo a remercié sur sa page Twitter le peuple ghanéen pour lui avoir une seconde fois accordé sa confiance.

Son rival et prédécesseur Mahama ne s’est pas prononcé depuis, mais sa déclaration est attendue d’un moment à l’autre.

La sortie de Maham guettée

En revanche, ses militants du NDC ont rapidement rejeté les résultats publiés par la Commission électorale, notant que le NPP a « volé des bulletins de vote destinés » à leur parti.

Le président du groupe parlementaire du NDC, Haruna Iddrisu, a qualifié l’élection d’« imparfaite et discréditée ». S’exprimant au nom de Mahama lors d’une conférence de presse, il a souligné que leur camp est arrivé à cette conclusion après de « longues consultations et analyses » des chiffres du scrutin.

Ce faisant, il informe que le principal parti d’opposition au Ghana rejette les résultats proclamés mercredi soir par Jean Mensa, présidente de la Commission électorale (CE). Ils sont à ses yeux « erronés et donc inacceptables pour l’opposition ».

En outre, M. Iddrisu a annoncé que Mahama va s’adresser au public sans préciser quand. Il souligne toutefois que le chef de l’opposition tiendra une conférence de presse lors de laquelle il présentera « des chiffres et autres preuves incontestables » du NDC.

Quelque 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre aux urnes pour élire, outre un chef de l’Etat parmi 12 candidats dans une élection annoncée dès le départ serrée, 275 députés.

En dépit de la tension notée, la Mission d’observation électorale de la Cedeao a salué la « tenue d’élections libres, justes et transparentes » dans ce pays d’Afrique de l’ouest, dépeint comme l’une des démocraties les plus abouties du continent.

« Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria et chef de la mission de la Cedeao.

Si les deux principaux candidats avaient signé un « pacte de paix » pour garantir le statut de modèle démocratique du pays de Jerry Rawlings, la situation actuelle pourrait toutefois écorner cette image.

Présidentielle au Ghana: réélection de Nana Akufo-Addo avec 51,59% des voix

La Commission Electorale a proclamé, mercredi soir, Nana Akufo-Addo, vainqueur de la présidentielle du 7 décembre.Le président sortant, candidat du Nouveau parti patriotique (NPP), a ainsi obtenu 51,59% des voix. Avocat de profession, M. Akufo-Nana rempile pour un nouveau mandat, face à son principal challenger et prédécesseur au pouvoir, John Mahama qui a récolté 47,36% des suffrages. Ce dernier briguait la présidentielle sous les couleurs du Congrès national démocratique (NDC).

Quelque 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre aux urnes pour élire, outre un chef de l’Etat parmi 12 candidats dans une élection annoncée dès le départ serrée, 275 députés.

La proclamation des résultats de la présidentielle initialement prévue, hier mardi, a été reportée à la dernière minute par la Commission électorale.

La police ghanéenne a annoncé ce mercredi la mort de cinq personnes dans des violences liées aux élections de lundi dernier.

La Mission d’observation électorale de la Cedeao a salué la « tenue d’élections libres, justes et transparentes ». « Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Mme Ellen Johnson Sirleaf, qui dirige cette mission.

Ghana: les violences postélectorales font cinq morts

Des violences qui ont suivi les élections présidentielle et législatives du Ghana ont fait cinq morts, selon la police.« Entre le 7 décembre et le 9 décembre, nous avons recensé à travers le pays, 21 incidents violents liés directement aux élections, qui ont entrainé la mort de cinq personnes par balles », écrit la police sur compte Twitter.

Notre source fait également état de 17 blessés.

Plus de 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre dernier aux urnes, réparties dans 38.622 bureaux de vote, pour élire le chef de l’Etat et 275 députés. Le président sortant Akufo-Addo fait face à son principal opposant, son prédécesseur au pouvoir, dans une élection qui s’annonce serrée.

La proclamation des résultats initialement prévue, mardi soir, a été reportée à une date ultérieure par la Commission Electorale (CE).

Elections: l’Afrique invitée à imiter le modèle ghanéen

La Chef de la Mission d’observation de la Cedeao, Mme Ellen Johnson Sirleaf, a appelé les pays africains à s’inspirer de l’exemple du Ghana en matière de tenue d’élections libres, justes et transparentes.Mme Johnson Sirleaf s’exprimait à Accra, lors d’une réunion postélectorale des chefs des missions internationales d’observation des élections de 2020 au Ghana. La réunion était organisée pour partager les principales conclusions le jour du scrutin du 7 décembre 2020.

« Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Mme Johnson Sirleaf.

La Commission de la Cedeao citant Mme Johnson Sirleaf, a affirmé qu’un transfert pacifique du pouvoir était une grande opportunité non seulement pour le Ghana mais pour toute l’Afrique. 

Elle a appelé les pays africains à imiter le Ghana, qui est un modèle pour l’Afrique, afin de susciter la confiance indispensable dans les systèmes électoraux de leurs différents pays.

La Mission d’observation électorale de l’Union africaine, le Groupe d’observateurs du Commonwealth, la Mission nationale d’observation démocratique (NDI) qui supervise les activités de la Coalition des observateurs électoraux nationaux (CODEO), ainsi que le Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP) étaient présents à la réunion.

Une délégation des Nations Unies dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Ibn Chambas, était également présente à la rencontre.  

Selon le communiqué, la session fait suite à leur réunion tenue le dimanche 6 décembre 2020 à Accra pour vérifier la détermination du Ghana à maintenir la paix pendant et après ses élections générales du 7 décembre 2020.

« Lors de cette réunion, l’observatrice en chef de la Cedeao a indiqué que sa mission avait identifié certains défis à relever », indique le communiqué.

Elle a ajouté qu’il y avait un potentiel de désinformation du fait de la circulation rapide de fausses informations, en particulier sur les réseaux sociaux.

« Il est important que nous nous assurions que des informations factuelles soient données », a conclu Mme Johnson Sirleaf.

Elections Ghana : report de la proclamation des résultats

La Commission électorale (CE) du Ghana a annoncé mardi, contre toute attente, le report à une date inconnue de la proclamation des résultats des élections générales.Les Ghanéens devront prendre leur mal en patience. Devant publier les résultats provisoires du double scrutin dans les 24 heures ayant suivi le vote, la CE a décidé de se donner plus de temps pour mener avec précision la collecte des voix.

Le nouveau calendrier sera publié  « prochainement », a-t-elle assuré, insistant sur le fait que cette décision est motivée par la volonté de garantir des résultats « exacts à 100% » et qui reflètent « la volonté du peuple ghanéen ».

D’ores et déjà, chacun des deux principaux camps, à savoir le président sortant Nana Akufo-Addo et son rival John Dramani Mahama, se disputent la victoire. Si le premier dit être sûr de l’emporter, le second l’a mis en garde contre toute tentative de voler l’élection présidentielle.

Par ailleurs, plusieurs médias ont placé hier mardi Akufo-Addo et le Nouveau Parti patriotique (NPP, au pouvoir) à la tête des décomptes des suffrages de la présidentielle et des législatives.

Toutefois, la Commission électorale (CE) a souligné qu’elle demeurait le seul organe légalement mandaté pour annoncer les résultats des élections générales au Ghana.

Remerciant au passage les 17 millions d’électeurs d’avoir accompli leur devoir civique lundi 7 décembre, elle a exhorté toutes les parties prenantes à la patience. Par ailleurs, elle assure que le processus de collecte se poursuit en présence des représentants des partis politiques et des observateurs électoraux.

Le Ghana est considéré comme une des démocraties les plus abouties du continent.

En amont des élections, les deux principaux candidats, le président sortant Akufo-Addo et son prédécesseur Dramani Mahama, avaient signé un « pacte de paix » pour accepter les résultats.

Hormis des incidents isolés, notamment une bousculade et des coups de feu près d’un bureau de vote, le double scrutin s’est déroulé lundi dans la paix et la tranquillité.

Présidentielle Ghana : premières tendances favorables à Akufo-Addo

Les premières tendances de l’élection présidentielle au Ghana semblent pour le moment favorables au président sortant Nana Akufo-Addo.Alors que les Ghanéens sont dans l’attente des résultats des élections générales, les premières tendances sorties par les médias locaux placent Nana Akufo-Addo et son parti New Patriotic Party (NPP) à la tête de la présidentielle et des législatives. Ces médias n’ont toutefois pas donné de chiffres pour savoir si le candidat sortant va se maintenir au pouvoir ou affronter au second tour John Dramani Mahama, son principal concurrent parmi les onze challengers.

Le Congrès national démocratique (NDC) de Mahama dément par ailleurs les informations selon lesquelles le Parti patriotique national (NPP) serait en tête des suffrages.

La Commission électorale, qui avait promis de publier les résultats provisoires dans les 24 heures, n’a pas commenté les informations des médias.  Le dépouillement des urnes a commencé peu après la clôture des bureaux de vote, lundi soir à 17 heures locales.

Hormis des incidents isolés, notamment une bousculade et des coups de feu près d’un bureau de vote, le double scrutin s’est déroulé dans la paix et la tranquillité.

Le Ghana est considéré comme un modèle de démocratie en Afrique. Les deux principaux candidats, le président sortant Akufo-Addo et son prédécesseur Dramani Mahama, avaient notamment signé un « pacte de paix » pour accepter les résultats des élections.

Quelque 17 millions de Ghanéens étaient appelés ce lundi aux urnes pour élire, outre un chef de l’Etat dans une élection annoncée dès le départ serrée, 275 députés.

Niger : la course au fauteuil présidentiel est lancée

La campagne pour la présidentielle et les législatives nigériennes du 27 décembre prochain a été lancée samedi.Durant trois semaines, trente candidats dont Mohamed Bazoum, du parti au pouvoir vont sillonner le pays pour présenter leur projet de société et tenter de convaincre leurs compatriotes de voter pour eux.

Hama Amadou, le principal opposant du régime de Niamey, sera le grand absent de cette élection. Sa candidature a été rejetée par la Cour constitutionnelle qui l’a déclaré « inéligible ».

Parmi les candidats en lice on compte également le général Salou Djibo, ex-chef de la junte militaire au pouvoir de février 2010 à avril 2011, investi par le parti Paix-Justice-Progrès (PJP).

Deux autres poids lourds, Seïni Oumarou, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 3ème en 2016) et Mahamane Ousmane, ex-président de 1993 à 1996 (4ème en 2016), sont aussi dans la course, ainsi que l’ex-chef de la diplomatie, Ibrahim Yacouba (5e en 2016).

Élu une première fois en 2010 et réélu en 2015, Mahamadou Issoufou, l’actuel président, ne briguera pas un troisième mandat.

Élections au Ghana: Mahama relève «quelques anomalies»

L’ex-président John Dramani Mahama, le rival le plus sérieux du président sortant Nana Akufo-Addo, a souligné « quelques anomalies » au moment de jeter son bulletin dans l’urne, dans sa ville natale de Bole, dans le nord du pays.Tout de blanc vêtu et portant un masque facial, Mahama, 62 ans, a observé les protocoles de Covid-19 dans un bureau où voté à 10 heures, heure locale.

Très calme, Mahama a déclaré à une foule de journalistes que, bien que le vote se soit déroulé pacifiquement, il est préoccupé par le fait que les noms des personnes soupçonnées de s’être inscrites dans des zones de vote spécifiques n’ont pas été retrouvés lorsqu’ils se sont présentés pour voter.

Il a déclaré que les personnes concernées avaient du mal à se faire identifiées, malgré leur inscription dans leurs bureaux de vote respectifs.

Le candidat du Congrès national démocrate a déclaré que le même malheur était tombé sur une femme du même bureau de vote lorsque le vote lui a été refusé parce que son nom ne figurait pas sur le registre des électeurs de la région.

17 millions de personnes se sont inscrites pour voter pour un président et 275 législateurs dans 38.622 bureaux de vote répartis dans tout le pays.

Les Ghanéens votent alors que le pays fait face à une flambée des cas de coronavirus, incitant à un strict respect de la distanciation sociale et d’autres protocoles de Covid-19, notamment le port obligatoire du masque facial.

Présidentielle au Ghana : le vote se déroule dans le calme

Des millions d’électeurs à travers le Ghana se sont rendus lundi matin pour élire leur président et 274 législateurs, dans une ambiance paisible.Des files d’attente se sont formées dès 5 heures du matin dans certains des 38.622 bureaux de vote répartis sur l’étendue du territoire national.

Les Ghanéens votent alors que le pays est confronté à une montée des cas de coronavirus, ce qui incite les électeurs à adhérer strictement aux mesures barrières et aux autres protocoles du Covid-19.

Les agents électoraux ont insisté pour que les électeurs respectent les règles de sécurité publique contre la Covid-19, notamment le port du masque, le lavage des mains et l’observation des distances physiques pour empêcher la propagation du virus qui a causé à ce jour, plus de 51.000 cas.

A part une petite bousculade lorsque que le personnel de sécurité essayait de maîtriser une foule d’électeurs trop zélés essayant de sauter les files d’attente, le scrutin dans la capitale Accra, qui a commencé à 7 heures du matin, s’est déroulé sans incident fâcheux.

Selon les responsables de la commission électorale, les opérations de vote à travers le Ghana se terminent à 17 heures, heure locale.

Quelque 17 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorale pour choisir un président pour les quatre prochaines années, parmi 12 candidats, dont l’actuel président Nana Akufo-Addo du Nouveau Parti patriotique (NPP) et son grand rival John Dramani Mahama du National Democratic Congrès (NDC).

A l’approche des élections, Akufo-Addo et Mahama avaient signé un pacte engageant les candidats à la présidence à un scrutin pacifique, qui, selon les analystes, devrait être très disputée.

« J’ai donné ma parole que nous accepterons le verdict du peuple ghanéen … par-dessus tout, la paix, l’unité et la sécurité du Ghana seront notre principale préoccupation », a déclaré le président Akufo-Addo après avoir voté.

Quant à son principal challenger Mahama, il estime que ce scrutin est une occasion pour « restaurer l’âme du Ghana »  : « Nous pouvons nous guérir des niveaux grotesques de corruption et des inégalités insupportables – et mettre le Ghana sur la voie de devenir une nation véritablement avancée. Les élections consistent à compter les têtes et non à les couper. Ainsi, nous travaillerons pour la paix ».

Parmi les 12 candidats à cette présidentielle, quatre femmes se disputent également la plus haute fonction du pays.

Le Ghana est largement considéré comme un modèle de démocratie en Afrique.

Le Rhdp se met en ordre de bataille pour les futures législatives à Port-Bouët

Les coordonnateurs régionaux du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) de Port-Bouët, cité balnéaire dans le Sud d’Abidjan, ont félicité dimanche leurs militants des départements (zones) 1;2;3 et 4 pour la réélection du président Alassane Ouattara et mobilisé leurs troupes pour les législatives.

Les deux coordonnateurs régionaux du Rhdp de Port-Bouët, Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des loisirs; et Abdourahmane Cissé, ministre du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, ont dit « merci » aux militants pour leurs efforts dans la réélection de Alassane Ouattara dans un contexte de tension.

L’appel de l’opposition à la désobéissance civile et au boycott actif de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a engendré des violences, mais les militants du Rhdp ont bravé la torpeur pour se rendre dans les urnes afin de voter leur candidat, Alassane Ouattara, le président sortant. 

Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée de remerciement du parti aux militants, entamée dimanche dernier dans les zones 5; 6 et 7, est par ailleurs une promesse des coordonnateurs de revenir vers leurs « soldats » au terme du scrutin présidentiel.

« Nous sommes ici pour vous dire merci au nom du président Ouattara », a déclaré M. Abdourahmane Cissé, avant de lancer aux militants « on ne vous a pas oublié,  on a entendu vos doléances et l’objectif du président est de trouver des emplois pour les jeunes et soutenir les femmes ».

Sur les sites d’accueil de leurs hôtes, les différentes délégations départementales du Rhdp à Port-Bouët ont fêté avec les coordonnateurs régionaux la victoire de M. Alassane Ouattara. A cette occasion, ils ont égrainé quelques doléances.  

Au travers des interventions des coordonnateurs associés, notamment en charge des départements, il ressort le besoin d’accompagnement en termes d’emplois des jeunes, de la promotion des cadres et de l’autonomisation des femmes. 

Des responsables de départements affichent déjà l’intention d’être le choix du parti pour les prochaines joutes électorales, notamment les législatives. Bakaye Kanté, porte-parole de la zone 3, a ouvertement plaidé pour que le député Armand Motto soit retenu pour les législatives qui s’annoncent.  

« Le parti n’a pas encore donné de mot d’ordre pour dire que tel est candidat », a fait savoir le ministre Abdourahmane Cissé, insinuant que lorsqu’il y aura une décision finale, les coordinateurs régionaux viendront leur porter ce qui aura été arrêté.

« Restez mobilisés pour les échéances électorales futures, (car) le parti n’a choisi personne encore », a-t-il insisté. De son côté le ministre Siandou Fofana, a invité les militants à s’impliquer davantage dans la bataille pour donner une majorité confortable à M. Ouattara aux futures législatives.

« C’est grâce à vous que le président Ouattara a été réélu », a admis M. Siandou Fofana, promettant également que des efforts seront faits pour l’employabilité des jeunes et le soutien des femmes.

En dépit des actes de désobéissance civile manifestés par des partisans de l’opposition, la commune de Port-Bouët a réalisé de bons scores pour le Rhdp avec une participation de plus de plus de 76% et des suffrages de plus de 93%. 

 

Ghana: l’ex-président Mahama veut détrôner son successeur

Au Ghana, l’élection présidentielle prévue ce lundi semble déjà partie pour une bataille entre le président et son prédécesseur devenu opposant.Douze candidats dont trois femmes sont en lice pour briguer la présidence de la République au Ghana lors d’un scrutin prévu lundi 7 décembre. Parmi eux, Nana Konadu Agyeman Rawlings, veuve de l’ancien chef de l’Etat Jerry John Rawlings, décédé en novembre. Mais la plupart des observateurs estiment que John Dramani Mahama est le principal challenger de Nana Akufo-Addo, prédisant une course très serrée entre les deux hommes. 

Le Congrès national démocrate (NDC), fondé par Jerry J. Rawlings, continue de ruminer la défaite électorale infligée par son éternel ennemi politique. Mais quatre années après, le NDC et son candidat, John D. Mahama, 62 ans, semblent avoir repris un second souffle. 

Depuis le début de la campagne présidentielle, l’ex chef d’Etat est à l’offensive, accusant le gouvernement d’Akufo-Addo de n’avoir pas réussi à résoudre les problèmes économiques, sociaux et politiques du pays. 

Selon certains économistes, la dette intérieure et extérieure s’élevait à 120 milliards de dollars lorsque Mahama quittait ses fonctions. Mais aujourd’hui, elle est montée à plus de 150 milliards de dollars. 

Pour l’ancien président qui tente aujourd’hui de se faire élire à nouveau, le New Patriot Party (NPP, au pouvoir) a certes proposé des mesures pour réduire la dette, freiner la corruption et améliorer le bilan de la gouvernance laissé par le NDC. Mais elles n’ont pas, à son avis, été matérialisées par le président sortant. 

« Il n’a pas seulement échoué dans la lutte contre la corruption, il a été au centre d’actes de corruption et de népotisme de la part de son gouvernement », a dénoncé Mahama, déplorant dans une de ses vidéos de campagne « la corruption (qui s’est) installée à la tête du pays ». 

Projet de gouvernance 

S’il est élu, Mahama promet de dérouler son projet d’ « Opération Sting ». Il donnera alors les pleins pouvoirs aux institutions chargées de dénoncer les cas de corruption. L’objectif est de poursuivre les délinquants financiers qui, selon lui, jouissent d’une « impunité festive » sous le gouvernement du NPP. 

L’opposant n’a pas omis dans ses piques la gestion gouvernementale de la pandémie de Covid-19, qui connait un léger rebond. Jusque-là, plus de 51.000 cas dont 323 décès sont recensés. Comme d’autres pays de la région, le Ghana a eu du mal à contenir la propagation rapide de la maladie. Le leader du NDC a dénoncé ainsi le laxisme du gouvernement quant aux moyens à fournir au système sanitaire pour contenir la menace. 

A ce niveau, il propose une alternative plus robuste pour éradiquer le virus et protéger les Ghanéens. « Un nouveau gouvernement NDC établira des unités de lutte contre les maladies infectieuses dans tous les hôpitaux de district et il construira également deux hôpitaux de police dans les zones du centre et du nord afin que nous puissions être prêts pour ce qui pourrait advenir », a-t-il soutenu. 

Pour donner foi aux promesses de leur candidat, des membres de son parti ont exhibé le prix Unesco qu’il avait remporté en 2015, en reconnaissance du renforcement de l’éducation par son gouvernement. Mahama « va améliorer la qualité, élargir l’accès et éliminer le double flux dans l’enseignement secondaire en construisant davantage d’écoles », a promis le NDC. 

Par rapport à 2016, le fichier électoral a enregistré deux millions de nouveaux inscrits. Plus de 17 millions de Ghanéens sont alors attendus aux urnes lundi pour cette présidentielle qui est d’ailleurs doublée d’un scrutin législatif. Ces électeurs sont répartis entre les 16 régions du pays et devront élire leur président et les 275 députés du parlement. 

En vertu de la Constitution de 1992, les résultats de l’élection présidentielle sont déterminés par un vote uninominal majoritaire à un tour. Mais il est prévu un second round si aucun candidat n’obtient plus de 50% des voix.

Démocratie: le Ghana un modèle en Afrique

Les observateurs ne se doutent pas que l’élection présidentielle du 7 décembre au Ghana va se passer dans le calme et la transparence.En Guinée et en Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara ont été réélus cette année dans la violence. Le Bénin de Patrice Talon se prépare aussi, en avril 2021, à une présidentielle à laquelle ne participera probablement pas un candidat de l’opposition. D’ores et déjà, tous les yeux sont rivés sur le Ghana, ce pays d’Afrique occidentale longtemps dépeint comme le modèle démocratique le plus abouti de la région.

Ainsi, plus de 17 millions d’électeurs se rendront lundi 7 décembre aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs 275 députés. Selon plusieurs analystes, ces élections générales risquent de se dérouler sans surprise. Sur les douze candidats du scrutin présidentiel, les favoris demeurent le président sortant Nana Akufo-Addo et son prédécesseur et concurrent John Dramani Mahama.

Les candidatures de ces mastodontes de la politique ghanéenne sont portées respectivement par le Nouveau Parti patriotique (NPP) et le Congrès national démocratique (NDC), les deux forces dominantes à l’image des Républicains et des Démocrates aux Etats-Unis d’Amérique. Les deux candidats ont remporté deux des précédents scrutins qui les ont opposés, en 2012 et 2016.

Si un résultat serré menant probablement au second tour est attendu cette fois, la donne pourrait toutefois tourner en faveur de Mahama. Il a choisi comme colistière et probable future vice-présidente Jane Naana Opoku-Agyeman, 69 ans, professeure d’université et ancienne ministre de l’Éducation. Sa campagne a été notamment portée sur les accusations de corruption contre son successeur au pouvoir.

Bilan et promesses

Faisant toutefois fi aux critiques de son principal opposant, le candidat sortant a magnifié pendant la campagne son bilan durant les quatre dernières années passées à la tête de l’ancien Gold Coast. A son actif, il compte l’industrialisation rurale massive, l’offensive politique étrangère au-delà de l’aide et la construction d’une économie résiliente.

Il se glorifie également de la création d’un environnement propice à la croissance du secteur privé en attirant les investissements directs étrangers et de la mise en place d’une politique de l’enseignement secondaire supérieur gratuit et l’enseignement technique et professionnel. Au plan diplomatique, Akufo-Addo préside la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En revanche, John Mahama promet de créer des millions d’emplois et assurer une meilleure situation économique à ses compatriotes. La dette intérieure et extérieure du pays a selon lui « explosé de façon exponentielle » depuis son départ de la présidence.

Comme un homme providentiel, l’opposant dit qu’il va notamment lutter contre la corruption et les conflits meurtriers entre éleveurs et agriculteurs. Il cherchera aussi, s’il est élu, à améliorer la position régionale et mondiale du Ghana pour décrocher les meilleurs accords commerciaux bilatéraux. Il note que l’administration du président Akufo-Addo a échoué dans ce domaine.

Par ailleurs, les élections générales sont marquées par une lassitude croissante des Ghanéens face aux promesses antérieures qui n’ont jamais été tenues. « Ce ne sont que des promesses et des mensonges », lance, sous le sceau de l’anonymat, un homme dans la capitale Accra.

« Nous ne pouvons pas compter le nombre de fois où nous avons été bernés par des politiciens à qui nous avions fait confiance », déplore-t-il. Malgré cette supposée tromperie, il indique qu’il ne manquera pas à son devoir civique même s’il demeure convaincu que cela ne changera pas grand-chose à sa vie et à celle de sa famille.

Défi de l’organisation

Bien que le Ghana soit réputé pour ses élections justes et pacifiques, le NDC s’est dit préoccupé par les activités de la Commission électorale (CE). Les préparatifs pour le vote pourraient notamment être une source d’inquiétude pour de nombreux Ghanéens, selon le parti d’opposition.

Toutefois, Akufo-Addo et John Mahama ont convenu de signer un pacte de paix qui devrait garantir un climat pacifique avant, pendant et après les élections. La tension est vive en effet entre partisans des deux camps.

Le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Ghanéen Dr Mohammed Ibn Chambas, a déjà rappelé à ses compatriotes l’importance des élections du 7 décembre pour le continent. Pour lui, son pays doit veiller à son image de phare démocratique en Afrique. « Nous devons soutenir assidûment les efforts visant à consolider la démocratie dans ce pays et dans ce cas, à travers des élections pacifiques », a-t-il déclaré.

Il appelle par ailleurs ses compatriotes à honorer la mémoire du premier président de la Quatrième république, Jerry John Rawlings, décédé en novembre dernier. « Le plus grand honneur que nous puissions lui faire, est d’assurer la tenue d’élections pacifiques, non violentes et crédibles le 7 décembre », a ajouté Dr Chambas.

L’ambassadeur de la Cedeao Baba Gana Wakil a abondé dans le même sens, notant que le Ghana est devenu un modèle de démocratie africain et mondial, vu sa capacité à organiser des élections sans incident majeur. Cette tradition a fait du pays de Kwame Nkrumah une source d’inspiration pour la région, a souligné le diplomate.

« Il faut que le Ghana continue d’être la source d’inspiration pour d’autres pays de la sous-région en termes d’élections crédibles, justes, transparentes et pacifiques. Le Ghana fonctionne comme une démocratie multipartite réussie depuis 1992, et il entame maintenant sa huitième élection », a-t-il rappelé.

Les hauts-commissariats britannique et canadien vont déployer plus de 100 observateurs pour surveiller les élections. Ils seront dans les régions d’Ashanti, du centre, de l’est, du Grand Accra, du nord, de la Volta et de l’ouest.

« En tant qu’amis impartiaux du Ghana, le Royaume-Uni et le Canada sont déterminés à voir sa réputation du Ghana, en tant que chef de file en Afrique de l’Ouest et dans toute l’Afrique, se poursuivre en 2020 », déclarent-ils dans un communiqué conjoint.

Ghana : l’ombre de Rawlings plane sur la présidentielle

L’ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings, décédé le mois dernier, sera inhumé le 23 décembre prochain, soit plus de deux semaines après le premier tour de la présidentielle.Jerry John Rawlings fut sans conteste une icône politique africaine. A l’annonce de sa mort, le 12 novembre dernier, à l’âge de 73 ans, les témoignages ont été unanimes sur un modèle de probité et de clairvoyance politiques. A la veille des élections générales du 7 décembre, plusieurs observateurs appellent à préserver sa mémoire en organisant un scrutin juste et équitable, qui sera à la hauteur de la démocratie ghanéenne.

Pour le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Ghanéen Dr Mohammed Ibn Chambas, « le plus grand honneur que nous puissions lui faire est d’assurer la tenue d’élections pacifiques, non violentes et crédibles ».

Sa veuve Nana Konadu Agyeman Rawlings est d’ailleurs parmi les douze candidats à la présidentielle, dont les favoris restent le président sortant Nana Akufo-Addo et son prédécesseur et opposant John Dramani Mahama.

Cependant, la tension est vive en ce moment entre partisans des deux camps. Le Congrès national démocratique (NDC) de l’ex-président dénonce en fait les préparatifs du vote par la Commission électorale (CE) dont pourraient surgir des « inquiétudes pour de nombreux Ghanéens ».

En revanche, Akufo-Addo et John Mahama ont convenu de signer un pacte de paix qui devrait garantir un climat pacifique avant, pendant et après les élections.

Jerry Rawlings est né le 22 juin 1947 à Accra, la capitale du Ghana, d’un mariage mixte entre un Écossais et une autochtone. Il était un ancien chef militaire et homme politique qui a dirigé le pays de 1981 à 2001.

Après avoir mené deux putschs, le capitaine d’aviation se retire de la scène politique au début de ce millénaire. Mais avant de tirer sa révérence, il élabore une Constitution qui limite à deux mandats successifs la fonction présidentielle. Cela fait depuis lors du Ghana un des modèles démocratiques les plus aboutis du continent, avec des alternances qui se passent sans heurts.

Le président sortant Akufo-Addo avait annoncé en novembre des funérailles d’Etat pour son prédécesseur. La famille a précisé le 1er décembre dernier qu’elles allaient être organisées 22 jours plus tard au Black Star Square, à Accra où il est décédé d’une courte maladie à l’hôpital universitaire Korle-Bu.

Icône politique

Dans l’histoire contemporaine de l’Afrique, Jerry Rawlings, tout comme Nelson Mandela ou Thomas Sankara, a laissé une empreinte indélébile sur les cœurs. Son action politique pour un Ghana démocratique et débarrassé du népotisme le place au tout premier rang des personnalités les plus respectées.

Selon le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, les « qualités exceptionnelles » de ce dirigeant hors-norme manqueront au continent. Car dans la forêt africaine, note l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Ghana, « un grand arbre est tombé ».

L’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, qui a eu un tête-à-tête en septembre dernier avec l’ex-président, retient « qu’il est resté profondément attaché à l’ancrage de la démocratie et de l’Etat de droit en Afrique ».

Sans l’ombre d’un doute, Jerry Rawlings était « un chantre de la bonne gouvernance » pour Mahamadou Issoufou, le président du Niger. Une vertu qui a permis à ce « patriote » de remettre son pays « sur le chemin de la croissance », d’après le chef de l’État burkinabè. Avec sa disparition, regrette Roch Marc Christian Kaboré, l’Afrique perd un panafricaniste et le Ghana un homme de conviction.

C’est la raison pour laquelle Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (Bad), témoigne que le défunt président « a travaillé sans relâche et avec passion pour l’Afrique ».

Pour les élections générales du lundi, plus de 17 millions d’électeurs se rendront aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs 275 députés.

Mali: le colonel Malick Diaw élu président du Conseil de transition

Le numéro deux de la junte au Mali, qui a dirigé le pays après le putsch du 18 août, a été élu samedi à la tête du Conseil national de transition (CNT).Cet organe législatif jouera le rôle d’Assemblée nationale durant la période de transition de 18 mois. Seul candidat au poste de président, Malick Diaw a été élu lors de la session inaugurale du conseil tenue à Bamako. Sur 118 membres votants, le militaire a obtenu 111 voix.

Dans son discours, il a promis de travailler à la réconciliation des Maliens et à relever les défis du pays (sécurité, élections, …).

Le CNT compte 121 sièges dont les membres ont été désignés, vendredi 4 décembre, parmi des représentants de partis politiques, des syndicats et des militaires. 

Les forces vives sont pratiquement toutes représentées, puisqu’on retrouve aussi des figures d’anciens groupes armés rebelles, des personnalités touareg, des représentants de la société civile et la grande star de la musique malienne, Salif Keïta.

Par ailleurs, la mise en place du CNT met fin à l’existence officielle du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP), organe créé par la junte après le coup d’État contre Ibrahim Boubakar Keita. 

Mais les militaires continuent d’étaler leurs pouvoirs dans l’appareil étatique, non sans quelque frustration auprès d’une partie de la classe politique et la société civile. Ils se sont arrogés déjà 22 des 121 sièges du CNT. Et si le général retraité Bah Ndaw dirige la transition, son vice-président Assimi Goïta est considéré comme l’homme fort du pouvoir.

En revanche, le Premier ministre Moctar Ouane a déclaré jeudi que l’une des premières tâches du CNT serait d’adopter « très prochainement » le programme de son gouvernement.

Ouverture à Abidjan d’un séminaire pour évaluer la présidentielle ivoirienne

La Commission électorale indépendante) CEI), l’organe électoral en Côte d’Ivoire, a entamé mercredi à Abidjan, un séminaire-bilan pour évaluer l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre dernier. « Notre vision et notre engagement, c’est de mettre en place les conditions de déroulement de processus électoraux efficients caractérisés par la transparence et la crédibilité afin d’asseoir les bases d’une bonne gouvernance électorale de notre pays», a indiqué dans un discours d’ouverture, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, le président de la CEI.

 Selon M. Coulibaly, cette rencontre vise à jeter un regard sur les activités menées par son institution et à   «tirer les leçons pour les échéances futures».  « Dans un contexte aussi volontairement suspicieux, le levier de l’évaluation est l’un des atouts majeurs de progression et d’évolution pour entretenir notre crédit», a estimé M. Coulibaly invitant ses collaborateurs à ne pas se lasser de rechercher l’amélioration.

Poursuivant, il a souligné qu’au cours de ces assises, il s’agira d’examiner les textes juridiques pour proposer les ajustements nécessaires entre la Constitution et le Code électoral, mais également l’applicabilité des dispositions à l’aune des contraintes opérationnelles.

Il a ajouté qu’il faudra aussi revisiter les opérations électorales, les questions liées au déploiement logistique et à la sécurisation. 

« Nous avons certainement enregistré des acquis. Il faut les améliorer. Mais surtout corriger nos insuffisances par des recommandations… Il est essentiel de maintenir le cap, de cultiver le travail bien fait pour nous-mêmes, et au bénéfice de notre Institution.  », a-t-il conclu.

L’élection présidentielle ivoirienne qui s’est tenue le 31 octobre dernier, a enregistré quelques incidents dans certaines localités du pays.

Cette élection présidentielle qui a été boycottée par Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, les candidats de l’opposition, a été remportée par le président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% des suffrages contre 1,99% pour son adversaire, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB.

 Ce scrutin présidentiel a enregistré un taux de participation de 53,90%. Ce séminaire de la CEI sur l’organisation de l’élection du président de la République de Côte d’Ivoire du 31 octobre dernier, s’achèvera vendredi prochain.

Côte d’Ivoire: le Rhdp engage les préparatifs pour les législatives après la présidentielle

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, a engagé lundi les préparatifs pour les législatives, un mois après l’élection présidentielle ayant consacré la réélection de Alassane Ouattara.Ces « élections doivent permettre au président Alassane Ouattara de reposer sur un socle institutionnel fort qui devra lui permettre de mettre en oeuvre son projet de société », a déclaré Adama Bictogo, directeur exécutif du Rhdp, face à la presse.

M. Bictogo s’exprimait à l’issue d’une réunion de la direction exécutive du Rhdp, élargie aux ministres et aux coordonnateurs régionaux. Une réunion qui intervient un mois après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, boycottée par l’opposition.  

 

Il a annoncé des missions de ces cadres du parti qui permettront d’exprimer la gratitude de la formation politique à l’endroit des différentes populations, d’apporter leur compassion à l’ensemble des Ivoiriens qui ont été victimes du boycott actif de l’opposition. 

En outre, dira-t-il, cette rencontre avec la base permettra d’apporter le soutien aux familles qui ont perdu des membres lors des violences électorales, situation survenue « du fait du boycott actif de l’opposition ».  

Le Rhdp, après ces différentes missions, qui auront deux volets, un volet de compassion puis un autre qui permettra aux différentes sections et comités de base de se mobiliser et de commencer à préparer les législatives, occupera le terrain pour ces législatives, a-t-il assuré.  

« Les mois à venir, seront pour nous des mois pendant lesquels le Rhdp devra occuper l’ensemble du territoire pour traduire la majorité telle que nous l’avons exprimé lors des présidentielles du 31 octobre 2020 », a renchéri M. Bictogo. 

Il a annoncé qu’à cette réunion, « le Rhdp a décidé la date du 17 au 19 décembre 2020 pour se rendre à Korhogo (nord) pour rendre hommage à la mémoire de feu Gon Coulibaly, ex-Premier ministre, le candidat du Rhdp désigné, décédé des suites d’une crise cardiaque le 8 juillet 2020.

Le Rhdp se veut « le moteur de la réalisation du projet de société de Alassane Ouattara, mais surtout gagner les élections législatives à venir avec une majorité très très confortable pour le bonheur des Ivoiriens » et le « succès de son projet de société », a-t-il poursuivi.  

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, après sa réélection pour son premier mandat de la IIIe République, a dédié sa victoire à feu Gon Coulibaly. Il a été élu avec 94,27% des suffrages exprimés et un taux de participation de 53,90%.

Burkina : Roch Kaboré se pose en rassembleur

Aussitôt après l’annonce de sa victoire au premier tour de l’élection présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré a tendu la main à tous ses concitoyens pour construire ensemble un Burkina « de sécurité, réconcilié et de développement ».Le président du Faso mesure l’ampleur de la tâche qui l’attend durant les cinq prochaines années. En effet, le pays des hommes intègres doit faire face à d’importants défis notamment celui de la lutte contre les groupes jihadistes qui gagnent du terrain. C’est pourquoi le vainqueur du scrutin du 22 novembre dernier veut se « mettre immédiatement au travail ».

Dans l’intérêt supérieur de la nation, Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) se dit « profondément attaché à la concertation et au dialogue permanent » pour une prise en charge diligente des « priorités » du Burkina.

Le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) accueille « avec humilité et émotion » le résultat des urnes. Au-delà des clivages politiques, RMCK entend être « le président de tous les Burkinabè sans exclusive, dans un esprit de service, de respect et de tolérance ». Pour donner corps à cette promesse, ce père de trois enfants s’engage à « prendre en compte les attentes des électeurs (même ceux) qui ont fait un choix différent ».

Pour l’ancienne Haute-Volta, dont l’histoire a été jalonnée de coups d’Etat, cette élection présidentielle avait une saveur toute particulière : « Elle consacre l’ancrage de la démocratie à travers l’organisation réussie et successive, depuis 2015, de deux scrutins et par la tenue exemplaire de la campagne électorale dans la paix », soutient le chef de l’Etat.

Ce rendez-vous démocratique est d’autant plus marquant que « pour la première fois dans l’histoire » de cette ex-colonie française, la diaspora a participé au choix du président de la République. Tout heureux, Roch Marc Christian Kaboré affirme que son pays a montré « à la face de l’Afrique et du monde, la maturité, la résilience et l’amour pour la patrie du peuple burkinabè ».

Le taux de participation à cette consultation électorale est de 50,7 %. Dans quinze communes, les électeurs n’ont pu se rendre dans leurs bureaux de vote à cause d’un contexte sécuritaire délétère. Malgré tout, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a mené à bien le processus grâce au déploiement massif des forces de l’ordre. 

« Je rends hommage à nos forces de défense et de sécurité qui ont œuvré avec efficacité à la sécurisation des élections. Je salue également la remarquable contribution des volontaires pour la défense de la patrie », a twitté le président réélu. Ce dernier a reçu, hier jeudi, les candidats malheureux Tahirou Barry, Yeli Monique Kam, Ablassé Ouédraogo et Gilbert Ouédraogo qui l’ont félicité pour son triomphe.

Présidentielle burkinabè : Roch Kaboré réélu au premier tour (Ceni)

Le président sortant, avec 57,87 % des suffrages, est vainqueur de l’élection présidentielle du 22 novembre selon les résultats provisoires proclamés ce jeudi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) réussit son pari : le coup K.O. Dans le décompte de la Ceni, le chef de file du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a récolté 1.654.982 voix.

Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, occupe la deuxième place avec 442.742 voix, soit 15,48 %. Zéphirin Diabré est sur la troisième marche du podium avec 356.388 voix, soit 12,46 %.

Dans le reste du classement, les dix autres postulants ont obtenu dans l’ordre : Kadré Désiré Ouédraogo (95.977 voix – 3,36 %), Tahirou Barry (62.639 voix – 2,19 %), Ablassé Ouédraogo (51.575 voix – 1,80 %), Gilbert Noël Ouédraogo (44.347 voix – 1,55 %), Yacouba Isaac Zida (43.403 voix – 1,52 %), Abdoulaye Soma (40.217 voix – 1,41 %), Ségui Ambroise Farama (25.783 voix – 0,90 %), Do Pascal Sessouma (20.158 voix – 0,70 %), Monique Yeli Kam (15.124 voix – 0,53 %) et Claude Aimé Tassembedo (6449 voix – 0,23 %).

Au total, 2.993.288 Burkinabè se sont exprimés dans les urnes et 133.496 bulletins nuls ont été dénombrés. De ce fait, 2.859.784 suffrages sont valablement exprimés. En raison de la menace jihadiste et de problèmes de logistique, tous les citoyens, inscrits sur la liste électorale, n’ont pu accomplir leur devoir civique.

« Nous avions au départ 21.154 bureaux de vote. Pour des raisons d’insécurité, 1318 n’ont pas été ouverts. Nous sommes donc partis aux élections avec 19.866 bureaux de vote.
Le corps électoral est passé de 6.490.162 à 5.893.406. Et sur 19.866 bureaux de vote, il y a 926 qui n’ont pu ouvrir le jour du (scrutin) à cause de la nouvelle donne sécuritaire », a détaillé Newton Ahmed Barry, le président de la Ceni.

Toutefois, a-t-il soutenu, « les opérations de dépouillement au niveau des bureaux de vote, de compilation au niveau des centres communaux, de transmission des documents à la Ceni et de validation des résultats en plénière se sont déroulées conformément aux dispositions du Code électoral ». En outre, M. Barry a précisé que « ces opérations ont été rendues inhabituellement longues par le double comptage (manuel et électronique) institué par la loi ».

Burkina : le gouvernement réagit au coup de semonce de l’opposition

L’exécutif burkinabè affiche sa « fermeté » après l’avertissement à peine voilé d’une partie de l’opposition ayant participé au double scrutin législatif et présidentiel du 22 novembre dernier.Ça se tend au Burkina Faso ! Et pour cause, sept partis de l’opposition, signataires de l’accord politique de Ouagadougou, sont vent debout contre la publication au compte-gouttes des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) de Zéphirin Diabré ou encore le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, d’Eddie Komboïgo ont menacé de ne pas accepter des résultats « entachés d’irrégularités ».

A travers la voix de son porte-parole, Remis Fulgance Dandjinou, le gouvernement burkinabè a affirmé mardi soir qu’il « ne saurait cautionner, d’aucune manière, tout manquement à l’application des textes en rapport avec les élections ». Afin de ne pas avoir recours aux forces de défense et de sécurité « pour rétablir l’ordre public », M. Dandjinou a rappelé aux acteurs politiques « leur engagement librement consenti à travers le Pacte de bonne conduite ».

Toujours dans le même ordre d’idée, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement a invité l’ensemble des parties prenantes à « un strict respect des textes en vigueur » parce qu’ils sont les « seuls garants de l’aboutissement satisfaisant du processus défini et réalisé dans l’inclusivité et le consensus ».

Dans l’ensemble, le gouvernement s’est réjoui de « la tenue à bonne date de ces échéances électorales » puisque « toutes (ses) actions ont été entreprises dans le respect des lois et règlements régissant la matière électorale ». Le régime en place, pour parer à toute éventualité, a demandé aux forces de l’ordre « de rester mobilisés jusqu’à l’achèvement de toutes les opérations », non sans les féliciter pour leur efficacité dans « la sécurisation des populations et des élections ».

Au lendemain du vote, la Ceni a démarré un processus de proclamation des résultats provisoires grâce à « un dispositif de remontée » express des suffrages. Mais la structure chargée de l’organisation des élections a dû suspendre ses activités à cause de divergences entre ses différents membres. A ce jour, cinq des quinze commissaires ont décidé de quitter la plénière.

Toutefois, la Ceni a poursuivi ses travaux étant donné que « le quorum (a été) atteint » d’après son président, Newton Ahmed Barry. Ce dernier a souligné que cet organe est « tenu par les délais (pour) l’examen, la validation et la publication des résultats » provisoires qui seront soumis à l’appréciation du Conseil constitutionnel.