Sécurité : plus qu’un simple bras de fer entre Kigali et Kinshasa ?

L’attaque d’un avion de chasse congolais par le Rwanda a davantage dégradé les relations entre ces deux pays des Grands Lacs.Entre accusations et menaces de représailles après des actes d’agression présumée violant leur souveraineté, les mots échangés par la République démocratique du Congo (RD Congo) et le Rwanda sont fort et indéniablement agressifs.

En début de semaine, le Rwanda a abattu un avion de chasse congolais qui, selon lui, a violé son espace aérien, pour la troisième fois en autant de mois. Kinshasa a, pour sa part, déclaré que « cet acte d’agression non provoqué ne restera pas sans réponse », faisant monter les tensions à des niveaux jamais atteints entre les deux pays depuis des décennies.

Les deux pays se disent prêts à défendre militairement leur souveraineté contre toute forme d’agression, ce qui laisse les analystes s’interroger sur ce qu’ils considèrent comme la perspective improbable d’une confrontation militaire.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Dr Vincent Biruta, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a déclaré au Parlement que la souveraineté du pays était inviolable.

« Nous avons la volonté de faire quelque chose, mais nous devons aussi être prêts. Nous ne savons pas [ce que] les autres préparent. Si nécessaire, notre sécurité ou notre souveraineté sera protégée comme il se doit », a-t-il martelé.

« Quand ils parlent de la souveraineté du Congo, et disent que son territoire ne doit pas être violé, on dirait que c’est le seul pays qui a un territoire qui doit être souverain. Lorsque vous voulez que votre territoire soit respecté, vous devez également respecter celui des autres », a ajouté M. Biruta.

« La souveraineté du Rwanda, l’inviolabilité de son territoire, doit être respectée par tous. Et en même temps, nous devons être prêts, si cela s’avère nécessaire », a-t-il souligné.

D’aucuns pourraient mettre cette situation sur le compte de la mauvaise entente entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, les deux hommes ne cachent pas leur méfiance quant aux intentions et aux projets géopolitiques de l’autre dans une région marquée par des décennies d’instabilité, de conflits et de génocides.

Les médiateurs ont compris que l’aplanissement des divergences entre ces deux hommes pourrait être décisif pour rétablir la confiance entre les deux voisins et mettre fin au récent conflit impliquant les rebelles du M23, qui a déplacé des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart des Congolais, qui sont devenus des réfugiés en RD Congo et au Rwanda.

Une médiation proposée à Doha a été annulée après le retrait de Tshisekedi à la dernière minute, ce qui a suscité des critiques de la part du Rwanda, qui estime que, pour la deuxième fois, les autorités congolaises ont compromis les efforts déployés par les dirigeants régionaux pour rétablir la paix et la stabilité dans l’est de la RD Congo.

M. Tshisekedi a déclaré que la RD Congo n’avait aucune confiance dans les pourparlers, laissant les médiateurs de paix régionaux dans l’embarras pour recoller les morceaux après le dernier échec de la tentative d’apaisement des tensions.

Les progrès réalisés pour parvenir à un accord après les pourparlers de Luanda, en Angola, en décembre, n’ont pas montré de signes encourageants. Chaque camp accuse l’autre de soutenir les mouvements rebelles.

Une guerre par mouvements rebelles interposés ?

Malgré les démentis de Kigali, la RD Congo maintient ses allégations selon lesquelles le Rwanda apporterait un soutien matériel actif au M23.

Mais le gouvernement de Kigali accuse à son tour les Congolais de « s’efforcer » d’entraîner le Rwanda dans son propre conflit tout en soutenant les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avec des armes dans leur objectif déclaré de renverser le président Kagame.

Le dirigeant rwandais a reproché à Tshisekedi de chercher à profiter de l’imbroglio en RD Congo pour lancer l’idée d’un report de l’élection présidentielle prévue en décembre 2023. En réponse, le président congolais a qualifié de « cynisme » cette opinion du chef de l’Etat rwandais.

Cependant, malgré le climat tendu entre ces deux pays, qui a atteint un niveau supérieur avec le ciblage d’un avion de chasse et la menace de représailles, les analystes estiment que le Rwanda et la RD Congo ont plus à faire sur le plan intérieur que de se lancer dans un combat aux conséquences désastreuses et coûteuses de part et d’autre.

Les rebelles du M23, catalyseurs de tout ce scénario, ont envahi une grande partie de l’est de la République démocratique du Congo où ils ont refait surface en 2021, huit ans après avoir été mis en déroute par l’armée nationale en 2013.

Le fait qu’ils soient réapparus de nulle autre que le Rwanda voisin pour lancer des attaques dans l’est de la RD Congo fait penser du côté de Kinshasa que Kigali est impliquée dans la planification et la mise en scène de ces attaques qui ont submergé les unités régulières de l’armée congolaise depuis juin 2022.

Pour l’instant, les observateurs ne voient que des tensions accrues et peut-être des incidents comme celui qui s’est produit lorsqu’un avion de chasse congolais a survolé le Rwanda, mais pas de mobilisation à grande échelle pour un conflit entre des voisins qui ont plus à craindre sur le plan intérieur.

Le Niger réinsère des jihadistes repentis

Plus de 300 ex-combattants du groupe Boko Haram ont pu réintégrer la société nigérienne grâce à un programme de déradicalisation et de formation professionnelle initié par l’Etat selon le Directeur général de l’Administration et de la Décentralisation du ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Haidara.Au Niger, la sensibilisation contre les groupes jihadistes à travers les radios communautaires porte ses fruits. Selon le Directeur général de l’Administration et de la Décentralisation du ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Haidara, « trois cent vingt combattants » de Boko Haram ont décidé de déposer les armes et entamer un processus de réintégration dans la société.

« Ces résultats sont le fruit d’un long processus qui a débuté au sein des familles des repentis jusqu’à l’administration centrale, en passant par les communautés et les autorités locales », a expliqué M. Haïdara en marge de la Conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad tenue à Niamey du 23 au 24 janvier 2023.

Ces repentis ont répondu à l’appel du gouvernement nigérien qui a promis l’amnistie à tous ceux qui acceptent de déposer les armes.

Ces ex-jihadistes ont bénéficié du programme de déradicalisation et de formation professionnelle initié par l’Etat nigérien depuis 2016 au centre de Goudoumaria (Sud-Est). Ils y sont formés en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure.

A la fin de leur capacitation, des outils leur ont été octroyés pour leur permettre de lancer leur propre activité. Un fonds de roulement leur est également accordé pour leur permettre de développer leur projet.

Pour éviter tout rejet de ces ex-combattants, une enquête de perception est menée auprès des communautés censées les recevoir pour s’assurer que celles-ci sont prêtes à les pardonner et à les accueillir, a expliqué Abdoulaye Haidara.

A en croire ce dernier, seules trois personnes bénéficiaires de ce programme ont fait défection et sont retournées vers Boko Haram où elles ont été tuées par leurs frères d’armes pour trahison.

Le succès rencontré dans cette première phase a encouragé Niamey à le rééditer dans la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger proche du Mali et du Burkina Faso. Cette immense zone transfrontalière est le théâtre, depuis 2017, d’actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique (EI).

Burkina : Ce que va toucher chaque VDP

Le gouvernement de la Transition a signé, mercredi 25 janvier 2023, les arrêtés fixant les avantages financiers accordés à chaque supplétif civil de l’armée.Les burkinabé qui se sont engagés aux côtés de l’armée dans la guerre contre les groupes jihadistes seront bien rémunérés. Chaque volontaire pour la défense de la patrie (VDP) bénéficiera d’une prime mensuelle d’opération de 60 000 FCFA pendant la durée de son contrat qui est de 12 mois, renouvelable, selon un arrêté signé par les ministres des Finances, Aboubacar Nacanabo et de la Défense, le Colonel-major Kassoum Coulibaly.

Les auxiliaires de l’armée recevront également une prime d’opération, une prime journalière d’alimentation, une prise en charge de soins de santé, des allocations financières d’invalidité permanente, des frais d’inhumation, une assistance financière aux ayants-droit, et un appui au fonctionnement du groupe communal des VDP.

Une prime alimentaire journalière de 1 500 FCFA est aussi versée à chaque supplétif, pendant sa formation et au cours des interventions auprès de Forces de défense et de sécurité.

Aussi, de la formation à la fin du contrat d’un an, une allocation de soins de santé, estimée à 2 000 FCFA, est accordée mensuellement, à chaque VDP par mois. En cas d’incapacité liée à une blessure sur le front, le VDP perçoit 30 000 FCFA par mois, pendant 5 ans non renouvelable.

En cas de décès, l’Etat octroie à la famille du défunt, des frais d’inhumation à hauteur de 100 000 FCFA. « Les ayants-droit du Volontaire décédé dans l’exercice de sa mission, bénéficient d’une assistance financière d’un montant de 1 000 000 de FCFA en un seul et unique versement », a précisé l’arrêté conjoint.

Le gouvernement a aussi décidé de prendre en charge les VDP communaux. Chaque groupe de 150 combattants perçoit 200 000 FCFA par mois, contre 300 000 FCFA pour le groupe ayant plus de 150 supplétifs.

Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre dernier, repose sa stratégie de lutte contre le terrorisme sur les Volontaires pour la défense de la patrie. Il en a fait recruter plus de 50 000 en novembre 2022.

Un Fonds de soutien patriotique d’un montant de près de 100 milliards FCFA a été mis en place pour financer les VDP et leurs équipements. Plus de 370 millions FCFA ont été récoltés, à cet effet, à la date du 25 janvier 2023.

Théâtre de deux coups d’État en huit mois, le pays est occupé à plus de 40% par les groupes armés djihadistes dont les exactions ont coûté la vie à plusieurs milliers de personnes et entraîné le déplacement de près deux millions civils dont des enfants et des femmes.

Fusillade d’un avion de la RDC : l’Onu demande une enquête

L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs appelle la République démocratique du Congo et le Rwanda à faire preuve de retenue.Huang Xia a exprimé jeudi sa profonde préoccupation concernant les rapports d’un incident impliquant un avion militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le 24 janvier 2023, dans la zone frontalière avec le Rwanda.

L’envoyé spécial Xia exhorte les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s’efforcer de désamorcer les tensions par le dialogue. Le mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et d’autres instruments régionaux peuvent aider à établir les faits entourant cet incident et à dissiper tout malentendu.

En outre, l’Envoyé spécial appelle tous les acteurs à rester engagés et à respecter les décisions prises lors du mini-sommet des chefs d’État du 23 novembre 2022 à Luanda. L’Envoyé spécial est en contact avec les responsables des pays de la région pour aider à désamorcer les tensions entre le Rwanda et la RDC.

Il appelle à un engagement renouvelé des pays de la région et de leurs partenaires en faveur de la mise en œuvre intégrale du Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région signé le 24 février 2013, il y a près de dix ans, et souligne le soutien total de son Bureau, et de celui des Nations unies, aux efforts de paix régionaux.

Burkina : la France va retirer ses soldats dans un mois

Le gouvernement de la Transition avait rompu l’accord qui régit, depuis 2018, la présence militaire française et demandé le départ des 400 soldats de l’opération Sabre du pays.La France va retirer ses soldats du pays dans le délai convenu d’un mois, a déclaré mercredi 25 janvier 2023, le Quai d’Orsay qui a dit avoir reçu la dénonciation des autorités burkinabè, de l’accord de défense qui liait les deux pays depuis 2018. 

« Nous avons reçu formellement (mardi) la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays », a indiqué le ministère française des Affaires étrangères.

« Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande. », a ajouté le Quai d’Orsay.  Le gouvernement français a indique que c’est un départ « sans rupture diplomatique, contrairement au Mali.»

Les autorités de la transition ont acté, mercredi 18 janvier, retrait des 400 soldats de l’opération « Sabre du pays », stationnés à Kamboinsin, à la périphérie de Ouagadougou, dans un délai d’un mois. Lundi 23 janvier, elles avaient confirmé leur demande, après que le président Emmanuel Macron a exigé des « clarifications » au président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré. 

Selon des sources concordantes, Paris souhaite redéployer ces forces spéciales dans la localité de Ayourou, dans le sud du Niger, où sont déjà stationnés près de 2 000 militaires français.

Mali : que sait-on des nouvelles recrues du GSIM à Ménaka ?

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) veut renforcer son ancrage dans la région de Ménaka, considérée comme le fief de l’Etat islamique au Sahel (EIS).La dernière fois qu’il avait donné signe de vie, c’était à Taglith, dans la région de Kidal, pour célébrer la libération d’une centaine de membres du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) à la faveur de l’échange de prisonniers intervenue octobre 2020 entre Bamako et la filiale sahélienne d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Cette transaction qui a permis à l’humanitaire française Sophie Pétronin aux mains du GSIM depuis décembre 2016 de recouvrer la liberté de même que l’homme politique malien, Soumaila Cissé, décédé de la Covid-19 le 25 décembre 2020.

Dimanche dernier, Iyad Ag Ghali est réapparu une nouvelle fois à Ménaka, dans le nord-est du Mali, entouré de deux de ses plus importants lieutenants, Abdallah alBakay et  l’émir de Ménaka, Abou Daoud, selon Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialistes des mouvements jihadistes. Le chef jihadiste s’y est rendu pour accepter l’allégeance au GSIM de « notables » appartenant à des tribus de l’Azawagh dans l’est de Ménaka, non loin de la frontière nigérienne.

Des frustrés du MSA-D

Il s’agit, selon nos informations d’anciens membres du Mouvement pour le salut de l’Azawad tendance Daoussahak (MSA-D), né d’une scission du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). 

En conflit avec les leaders de ce mouvement touareg qu’ils accusent de les avoir abandonnés à leur sort après un revers face à l’Etat islamique au Sahel (EIS) anciennement appelé État islamique au Grand Sahara (EIGS), ils se sont rapprochés du GSIM. Les discussions avec la coalition jihadiste dirigée par Iyad Ag Ghali, touareg de la puissante tribu des Ifoghas, ont commencé l’année dernière et se sont poursuivies jusqu’au début de cette année. Des sources sécuritaires indiquent que c’est « au début du mois de janvier que l’allégeance » de ces chefs de guerre touaregs a été acceptée par Iyad Ag Ghali. Le journaliste Housseyne Ag Issa, affirme sur Twitter que la vidéo a été tournée le 21 janvier 2023.

Un « deal » gagnant-gagnant

Il explique que l’adhésion de ces « notables » au GSIM était prévisible car « ces communautés subissent facilement des massacres de masses » de « l’Etat islamique et de ses milices alliées depuis des années », faisant allusion à une série d’exactions menées par l’EIS depuis mars contre les Daoussahak. En octobre dernier, Human Rights Watch, une organisation de défense des droits humains, a publié un rapport faisant état de la mort de plusieurs centaines de civils issus de cette communauté qui est systématiquement ciblée par l’EIS alors que des sources locales évoquent un millier de civils tués dans la même période. Le même mois, le GSIM et l’EIS se sont affrontés dans des localités de Ménaka. Des combats au sortir desquels chaque groupe a revendiqué la victoire sans en apporter la preuve.

Cependant, ce qui ne souffre d’aucune ambiguïté, c’est l’importance que revêt pour la filiale d’Al Qaida, la région de Ménaka considérée comme le fief du groupe rival. Toutefois, pour asseoir une influence et « affirmer davantage son ancrage local afin de contrer l’avancée de l’EIS vers le nord, Iyad Ag Ghali avait besoin d’ « hommes du sérail ». Ce qu’il vient de trouver à travers ces anciens « notables » du MSA- D et leurs combattants lourdement armés à bord de leurs pickups. 

Un avion de chasse de la RDC touché par un missile rwandais

Le Rwanda, qui accuse la République démocratique du Congo (RD Congo) voisine de violer son espace aérien pour la troisième fois, a pris pour cible et touché un avion de chasse qui, selon Kigali, survolait son territoire.Est-ce la goutte d’eau de trop ? Les autorités rwandaises ont déclaré avoir abattu un Sukhoi-25 (SU-25) de la République démocratique du Congo (RD Congo) en guise de « mesures défensives », après que l’aéronef a violé l’espace aérien rwandais. Pour le moment, on ignore ce qu’il est advenu de l’appareil et de son équipage après qu’il a été touché par un missile rwandais.

Le Rwanda a mis en garde Kinshasa contre ce qu’il appelle des actes d’agression ouverts, alors que la tension continue de monter entre les deux voisins en raison de l’escalade du conflit dans l’est de la RD Congo.

Kinshasa a accusé à plusieurs reprises Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans leur progression vers les villes de l’est du pays, une allégation que le Rwanda dément avec véhémence.

Le Rwanda affirme également que la RD Congo est de connivence avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle dominé par les Hutus, soupçonné d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.

En novembre dernier, la RD Congo a présenté ses excuses après qu’un de ses avions de chasse, qui n’était pas armé, se soit « égaré au Rwanda ».

Elle a déclaré que le survol était un accident et que l’avion était en mission de reconnaissance.

Un incident similaire impliquant un autre avion militaire congolais s’est produit quelques jours plus tard, suscitant de nouvelles protestations de Kigali.

Les autorités de Kinshasa n’avaient pas commenté l’affirmation de Kigali selon laquelle elle aurait tiré sur un avion de chasse étranger qui se serait égaré sur son territoire.

Cependant, le gouvernement de la RD Congo a fermement condamné, dans un communiqué du ministère de la Communication, l’attaque, ce mardi 24 janvier, de son avion de chasse par le Rwanda et « se réserve le droit légitime de défendre son territoire ».

Les relations entre Kigali et Kinshasa se sont détériorées à la suite de la résurgence du M23, composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dans l’est de la RD Congo.

ATMIS cède sa base militaire à l’armée somalienne

La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) a officiellement remis la base opérationnelle de Maslah au gouvernement somalien, cédant ainsi le contrôle de l’installation qu’elle occupait depuis 2012.La remise de la base a été facilitée par le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). Le transfert est conforme au concept d’opérations conjoint (CONOP) et au plan de transition somalien – élaboré par le gouvernement fédéral, l’ATMIS, l’Onu et les partenaires de développement pour guider le processus de transition.

Un accord de location de terrain officialisant le transfert a été signé par le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (SRCC) pour la Somalie, l’ambassadeur Mohamed El-Amine Souef, et le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Daahir Fidow, lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la capitale, Mogadiscio, samedi dernier.

« Aujourd’hui est un moment de fierté pour la mission. Maslah est la première installation à être cédée par l’ATMIS depuis sa création le 1er avril 2022, après la fin du mandat de l’AMISOM », a déclaré le SRCC lors de la cérémonie à laquelle assistaient de hauts responsables somaliens, des envoyés et des représentants des Nations unies et des pays contributeurs de troupes (TCC).

L’ambassadeur Souef a souligné le rôle clé que la base a joué dans la sécurisation de la capitale, Mogadiscio, et dans la facilitation des opérations militaires de la mission. « D’un point de vue géographique, elle a également permis à nos troupes de sécuriser la Principale route d’approvisionnement (MSR) reliant Mogadiscio à l’arrière-pays, assurant ainsi la circulation sûre et sécurisée des biens et des services, ce qui est important pour le développement économique et social de ce pays », a-t-il observé.

Le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Fidow, a déclaré que la restitution intervient à un moment où le gouvernement a intensifié les opérations militaires contre Al-Shabab dans le centre et le sud de la Somalie. « D’énormes gains militaires ont été réalisés au cours des derniers mois et nous sommes désireux de doubler les efforts actuels et de compter sur votre soutien pour éradiquer les Al-Shabaab », a-t-il ajouté, réitérant l’engagement du gouvernement dans le processus de transition.

Un certificat de remise d’équipement et de matériel a également été signé par le ministre de la Défense et le directeur du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), M. Amadu Kamara, ouvrant ainsi la voie à la prise en charge par le gouvernement de l’équipement appartenant aux Nations Unies dans la base.

L’UNSOS, dans le cadre de la transition vers la Somalie, fera don au gouvernement fédéral de tout équipement appartenant à l’Onu associé à des « équipements de camp et de survie », tels que des générateurs et des stations de purification d’eau, afin de soutenir la capacité des Bases opérationnelles avancées (FOB) qui sont transférées, si cet équipement n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres lieux », a déclaré M. Kamara.

« Le succès de la remise de Maslah, en dépit de formidables défis, témoigne de la volonté du gouvernement somalien de réussir, de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement fédéral, et du soutien indéfectible de l’UNSOS pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition », a déclaré M. Kamara.

Le directeur de l’UNSOS a en outre noté que la cérémonie était une démonstration de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement de la Somalie, réaffirmant son soutien inébranlable pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition. « Nous remettrons cet équipement s’il n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres endroits », a-t-il ajouté.

Dans le cas de Maslah, l’ONU a remis à l’Armée somalienne une station de traitement des eaux, deux générateurs, un puits de forage et des préfabriqués remis à neuf. Elle a également construit un portail à l’entrée principale de la base pour renforcer la sécurité.

Exercices militaires ave la Russie et la Chine: l’Afrique du sud dénonce des critiques à géométrie variable

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a répondu aux critiques concernant les exercices militaires conjoints prévus par son pays avec la Russie et la Chine en février.Lundi, Naledi Pandor, ministre sud-africaine des Affaires étrangères qui rencontrait son homologue russe, Serguei Lavrov à Pretoria, a dénoncé ce qu’elle a appelé les « deux poids, deux mesures » qui permettent aux pays occidentaux d’effectuer des exercices militaires avec d’autres pays, alors que des pays comme la Russie et la Chine ne sont pas autorisés à faire de même.

« Tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis dans le monde entier », a déclaré Mme Pandor.

L’Afrique du Sud fait l’objet de critiques depuis l’annonce de ces exercices prévus du 17 au 27 février dans la ville portuaire de Durban et à Richards Bay.

Mme Pandor a déclaré que toute critique de la participation de l’Afrique du Sud à ces exercices militaires constituait une « violation des pratiques internationales ». « Il s’agit simplement d’une série d’exercices naturels qui se déroulent entre pays », a-t-elle poursuivi.

Les exercices militaires visent à partager les compétences et les connaissances opérationnelles, selon l’armée sud africaine, la South African National Defence Force.

Cette visite de M. Lavrov intervient six mois apres sa tournée de juillet dernier et vise à renforcer les liens entre son pays et le continent qui ressent les contrecoups de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Malgré la pression exercée par les pays occidentaux pour condamner cette invasion, l’Afrique du Sud et de nombreux autres pays africains, ont choisi de rester neutres, préférant continuer à s’engager avec les deux pays.

Le ministre russe est également attendu en Angola, au Botswana et en Eswatini, selon les mêmes sources.

« Pourquoi je suis allé au camp Koundara le 3 décembre 2009 ? » (Dadis Camara)

À la suite de Toumba Diakité, l’ancien homme fort de Conakry a récemment rembobiné le film du jour où il a failli perdre la vie.Le 28 septembre 2022, le temps de la justice a sonné en Guinée. Treize ans auparavant, un rassemblement de l’opposition, réprimé dans le sang par la junte au pouvoir à cette époque, avait causé la mort d’au moins 157 personnes et le viol de 109 femmes venues dénoncer une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara. Un procès s’est enfin ouvert pour juger le massacre au stade du 28 septembre de Conakry.

Depuis, le pays actuellement aux mains d’une nouvelle génération de militaires vit au rythme des audiences télévisées, des plaidoiries et des révélations. Parmi les onze individus sur qui pèsent des accusations lourdes, il y a Toumba Diakité et Moussa Dadis Camara, liés par une autre terrible histoire racontée différemment.

Le premier nommé, lors de son interrogatoire le 24 octobre 2022 devant le Tribunal criminel de Dixinn, a livré sa part de vérité sur ce qu’on peut qualifier d’une tentative de meurtre. Devant la barre, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a affirmé que Dadis Camara s’est rendu au camp Koundara le 3 décembre 2009 dans le but de l’arrêter et de lui faire porter le chapeau pour le massacre du 28 septembre.

« Les évènements se sont produits un jeudi. J’étais avec six militaires qui m’accompagnaient souvent. L’adjudant-chef Mohamed 2 Camara dit Begré, commandant du camp Koundara, m’a alors appelé pour me dire que Makambo (capitaine Joseph Loua) a arrêté mes hommes. Ils (le clan de Dadis) avaient commencé à mettre leur plan à exécution », a détaillé l’ancien aide de camp du militaire ayant pris les rênes de la Guinée après le décès du général Lansana Conté des suites d’une maladie.

« J’ai tiré sur Dadis »

Dans son récit, Toumba Diakité a fait savoir que tout est parti en vrille à cet instant. Après avoir su de la bouche de Makambo, à l’époque membre de la garde présidentielle, que les ordres venaient de Dadis, il y a eu « un échange très tendu
entre nous avant que je n’aille à la Brigade d’investigation judiciaire de la Gendarmerie nationale (PM3) pour libérer mes hommes ».

L’objectif atteint, a poursuivi Toumba, nous sommes retournés au camp Koundara. Mais « le général Baldé (Ibrahima, ancien haut commandant de la Gendarmerie) et le colonel Cécé Balamou sont partis au Camp Alpha Yaya Diallo, qui faisait office de palais présidentiel, pour raconter je ne sais quoi
à Dadis », a-t-il ajouté.

Bien escorté, le président d’alors a mis les pieds au camp Koundara. « Il a aussitôt commencé à tempêter contre moi au moment où ses hommes m’encerclaient. Les nerfs étaient tendus. Chacun avait presque le doigt sur la gâchette », se remémore Toumba Diakité.

Me sentant en danger de mort, « j’ai donc saisi une arme et tiré en visant la tête de Dadis qui était en train de parler. J’ai ensuite foncé sur les autres pour engager une bagarre.
Ils ont tiré et seul Dieu connaît la suite ».

Cette scène surréaliste était l’un des signes de la mésentente dans les rangs du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), instance de la junte, au lendemain du massacre du 28 septembre 2009. Après Toumba Diakité, Moussa Dadis Camara a fait face aux juges, 18 janvier dernier, pour battre en brèche la version de son ancien aide de camp.

« J’ai été tiré de mon sommeil par le général Baldé. Il m’a dit
que Toumba était en train de tirer des coups de feu.
Tout le monde avait peur. Je le jure, comme c’est mon jeune frère, je suis allé au camp Koundara pour lui dire de revenir à la raison afin de l’emmener au camp Alpha Yaya Diallo. C’est l’esprit qui m’animait. Je n’avais nullement l’intention de l’arrêter », a soutenu l’ancien président dont l’interrogatoire s’est poursuivi ce lundi.

« Nos soldats et nos VDP sont le Wagner du Burkina » (Ministre)

Après avoir demandé le départ de l’armée française, le gouvernement burkinabè a affirmé qu’il ne compte pas faire recours aux mercenaires russes.La cheffe de la diplomatie burkinabè, Olivia Rouamba a nié une nouvelle fois, lundi 23 janvier 2023, l’existence d’un quelconque lien entre les autorités de la Transition et la compagnie militaire privée russe, Wagner.

« Nous avons foi à la solution endogène pour contrer l’insécurité », a déclaré la ministre avant d’ajouter que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ».

La ministre Rouamba s’exprimait, en marge d’une séance de travail, tenue ce lundi à Ouagadougou, avec l’envoyé spécial de la République Tchèque pour le Sahel, Thomas Ulicny.

Début janvier, des sources concordantes ont fait cas de la présence, à Ouagadougou,  d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme étant des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre.

Bassin du lac Tchad : Le CICR lance un appel à l’aide pour 11 millions de personnes

Plusieurs millions de personnes sont obligées de fuir leur foyer en raison du conflit dans le bassin du Lac Tchad.À l’occasion de la troisième Conférence de la région du Lac Tchad qui se tient à Niamey les 23 et 24 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à des efforts urgents pour assurer une protection efficace des millions de civils embourbés dans la violence.

Plus de dix ans après le début de la crise, le conflit dans le bassin du lac Tchad, où se rencontrent le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun ne montre aucun signe d’apaisement.

La violence à l’encontre de la population civile reste alarmante, laissant plus de 11 millions de personnes lutter chaque jour pour leur survie.

« Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste désastreuse. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation », a déclaré le vice-président du CICR, le Dr Gilles Carbonnier.

Sur les 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans le bassin du lac Tchad, au moins 3 millions sont des déplacés qui ont fui leur foyer en raison de la violence, selon des sources officielles. Des communautés entières vivent dans l’incertitude, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

« Le sort des personnes déplacées doit être reconnu comme une priorité absolue dans le bassin du lac Tchad », a plaidé Gilles Carbonnier.

Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux de mise en œuvre.

La Convention garantit une protection et un niveau de sécurité aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et fournit aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises de déplacement.

Si la majorité des États africains l’ont ratifiée, des actions sont nécessaires pour intégrer les dispositions de la Convention dans les cadres juridiques nationaux et les rendre opérationnelles.

Les États ont la responsabilité de veiller à ce que les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays soient autorisées à prendre la décision de rentrer chez elles dans des conditions sûres et dignes, a déclaré le CICR dans un communiqué. Mais, en raison de la nature prolongée du conflit, nombre d’entre elles risquent de ne pas pouvoir le faire.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son bilan pour les personnes prises au piège ne cesse de s’alourdir, a-t-il averti.

Le CICR a enregistré plus de 26 188 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad : Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15 000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition. Les enfants sont particulièrement concernés.

La nature prolongée du conflit affecte les mineurs de manière disproportionnée, notamment ceux qui sont confrontés à des déplacements multiples.

Le fait d’être contraint de fuir son domicile met à mal l’environnement protégé que la famille et la communauté offrent aux enfants.

En conséquence, ils sont davantage exposés aux abus sexuels, à l’association avec des porteurs d’armes, à la séparation familiale et à la disparition.

Pour répondre efficacement à la nature prolongée et dynamique du conflit, il est nécessaire que les acteurs travaillent ensemble dans le cadre d’une approche plus synergique.

Une approche qui rassemble le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les partenaires gouvernementaux, de paix, de développement et autres partenaires humanitaires pour trouver des solutions à long terme à la crise.

« Nous donnons la priorité au respect du droit international humanitaire ainsi qu’à une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante pour protéger et aider les personnes dans le besoin dans le bassin du lac Tchad. Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires croissants et obtenir de meilleurs résultats avec et pour les populations touchées par un conflit prolongé, des partenariats innovants font également partie de la solution », a déclaré M. Carbonnier.

Mali : pourquoi l’insurrection jihadiste est aux portes de Bamako

Les jihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont multiplié les attaques dans l’ouest, mais aussi dans la périphérie de Bamako.Au Mali, le nouvel an est marqué par une prolifération des incidents sécuritaires. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), fédération d’organisations jihadistes proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) multiplie les attaques dans le centre et l’ouest du pays. Le 2 janvier, les jihadistes ont été à l’origine de deux opérations à Kassela et à Marka Coungo, faisant au moins quatre morts dont trois sapeurs-pompiers maliens et un agent de la protection de l’environnement et des forêts.

Un peu plus d’une semaine après, le même groupe a revendiqué deux attaques contre deux checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébikoro, toujours dans le centre et l’ouest malien. Un gendarme a été tué dans ces assauts. Les insurgés récidivent le 12 janvier à Siby, à quelque 50 kilomètres de Bamako. Le 13 janvier, c’est la ville de Nara, toujours dans la région de Koulikoro qui a été la cible d’une attaque dans laquelle deux soldats maliens ont été tués. Deux jours après, le GSIM est responsable d’une opération ayant visé une mission de sécurisation de l’armée sur Kwala-Mourdiah, dans la région de Koulikoro. Quatre militaires et un civil y ont perdu la vie. Dans sa revendication, la filiale sahélienne d’AQMI affirme avoir récupéré deux véhicules des Forces armées maliennes ainsi que des armes et munitions.

Les jihadistes aux portes de la capitale

Toutes ces attaques ont la particularité d’être menées, soit à l’ouest ou à proximité de la capitale, Bamako. Après la double attaque de Sébékoro et Didiéni, les jihadistes affiliés à AQMI ont d’ailleurs assuré s’installer dans les « faubourgs de Bamako ». Chercheur sénior au Think tank marocain Policy Center for the News South (PCNS) basé à Rabat, Rida Lyammouri décèle à travers cette série de raids une certaine résilience des jihadistes. « Les jihadistes sont loin d’être affaiblis, voire vaincus », analyse-t-il. « Pire, le JNIM (acronyme arabe du GSIM) a pu cibler des lieux proches de la capitale Bamako, ce qui indique la continuité de l’expansion du groupe et la menace en général », ajoute-t-il.

En juillet dernier, la coalition jihadiste avait lancé une offensive contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le groupe avait déclaré avoir mené ce raid contre le cœur du pouvoir malien car considéré comme le centre de décision des militaires au pouvoir depuis mai 2021, en réponse aux opérations de l’armée malienne et des « mercenaires de Wagner », avant d’annoncer une série d’actions dans les centres urbains.

Mais une relative baisse des attaques contre des cibles militaires maliennes a été notée dans le dernier trimestre de l’année dernière. Le fait est rare pour être souligné par plusieurs observateurs de l’insurrection jihadiste à laquelle est confronté ce pays d’Afrique de l’ouest depuis une dizaine d’années. Nombre d’entre eux, expliquait cette « accalmie » par la guerre fratricide dans la même période entre groupes jihadistes.

Des affrontements ont été notés entre le GSIM et l’Etat islamique au Sahel (EIS), pour le contrôle de localités des régions de Gao et de Ménaka, dans le nord du pays. Pour d’autres, c’est le fruit des opérations conjointes entre l’armée malienne et ses « coopérants » russes dans le centre même si beaucoup d’allégations d’exactions contre des civils sont rapportés par des organisations de défense des droits humains. Des sources ont aussi évoqué la reprise des négociations entre le groupe jihadiste proche d’AQMI et les autorités de la transition.

Le dialogue interrompu ?

Cette approche a été assumée pour la première fois par le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK). En mars 2020, les autorités maliennes ont reconnu avoir envoyé des émissaires au GSIM pour négocier. Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa, les principaux leaders de cette coalition jihadiste sahélienne ne s’étaient pas opposés au principe de pourparlers. Cependant, ils avaient réclamé le départ des forces françaises. En août 2020, IBK est renversé par de jeunes colonels, suite à une série de manifestations du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5 – RFP), sous le leadership du religieux, Imam Mahmoud Dicko.

L’arrivée de militaires au pouvoir n’enterre pas l’option du dialogue avec les jihadistes malgré le désaccord de Paris, alors premier partenaire du Mali dans la guerre contre les jihadistes et dont les forces ont quitté le Mali en août 2022 après neuf ans de présence dans un contexte de rapprochement entre Bamako et Moscou.

En octobre 2021, soit six mois après la « rectification » de la transition, portant le colonel Assimi Goïta au pouvoir que « mandat » est donné au Haut Conseil islamique (HCI) de nouer le contact avec les islamistes radicaux. Quelques jours après, et à la surprise générale, le gouvernement de transition se rétracte. Ce rétropédalage de fait ne signifie pas cependant une absence de volonté de parler aux jihadistes. Selon nos informations, des tentatives de « rétablir » le contact entre les deux parties ont été notées hors du territoire malien au début de l’année dernière.

Mais après le regain de violence de ces derniers jours dans le centre et l’expansion de la menace vers l’ouest, des sources sécuritaires sont persuadées que « cela résulte du blocage dans les négociations », sans plus de détails. Si tel est le cas, qui en est le responsable ? Pour l’heure, pas de réponse à cette question. Ce qui est par contre visible, c’est la volonté des deux camps à gagner la guerre sur le terrain militaire. Alors que le GSIM multiplie les assauts, l’armée malienne continue ses acquisitions de moyens aériens dont des drones armés de type Bayraktar du constructeur Baykar dans sa lutte contre le terrorisme.

Départ des forces françaises du Burkina : Macron veut des « clarifications » de Traoré

Le gouvernement burkinabè a dénoncé, mercredi 18 janvier dernier, l’accord qui régit la présence de l’armée française sur son sol.Le président français Emmanuel Macron a dit attendre « des clarifications » du capitaine Ibrahim Traoré qui a demandé le départ des soldats français du territoire burkinabè.

Le président français a recommandé de la « prudence » au regard de la « grande confusion » dans les informations qui circulent sur l’option des autorités de la Transition.

Un courrier diplomatique du ministère des Affaires Etrangères du Burkina que APA a pu consulter confirme la demande de Ouagadougou. Daté de mercredi 18 janvier dernier, la ministre Olivia Rouamba y « denonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018, « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays.

Elle a ajouté, citant une précision de l’accord en question, que « cette dénonciation prend effet un mois après réception de la notification écrite de l’autre partie ».

Les soldats de la Task force Sabre, forte de 400 hommes, stationnés à la périphérie de Ouagadougou, disposent donc d’un mois pour quitter le pays.

Ouagadougou a dit attaché de la rigueur au respect du délai de 30 jours et a exhorté Paris d’y accorder une « diligence particulière ».

Vendredi dernier, plusieurs manifestants avaient, une nouvelle fois, demandé le départ des forces spéciales françaises.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis quelques mois. En fin décembre 2022, les autorités burkinabè ont demandé le départ de l’ambassadeur Luc Hallade qu’elles ne considère plus comme un « interlocuteur fiable », seulement quelques semaines après l’expulsion de deux citoyens français soupçonnés d’espionner l’armée.

Dans ce pays, régulièrement la cible d’attaques terroristes depuis 2015, une partie de l’opinion publique accuse l’ancienne métropole d’être de connivence avec les groupes jihadistes et réclame un rapprochement avec la Russie.

Burkina : Le capitaine Traoré acte le départ de l’armée française

Les soldats de Sabre ont un mois pour quitter le pays.Le gouvernement de transition a dénoncé l’accord qui régit depuis 2018, la présence de l’armée française sur le territoire burkinabè. En clair, les nouvelles autorités exigent le départ des forces françaises de la Task Force Sabre. 

L’information donnée par l’Agence d’informations du Burkina (AIB) est confirmée par des sources sécuritaires et diplomatiques.

La dénonciation a été faite aux autorités françaises à Ouagadougou, le 18 janvier 2023. Elle donne un mois aux Forces françaises pour quitter le territoire burkinabè, selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018.

La mesure concerne les soldats de l’opération Sabre, forte de 400 hommes, stationnés à Kamboinsin à la sortie de Ouagadougou.

Depuis plusieurs mois, des citoyens manifestent régulièrement pour demander le départ de  ces forces étrangères. Ces protestataires accusent la France de ne pas faire assez pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques terroristes, et pire d’être de mèche avec les agresseurs.

En novembre 2022, la France n’a pas écarté un départ de ses soldats basés au Burkina. Ces forces spéciales ont été déployées en soutien à l’opération Barkhane au Sahel, et dont l’objectif est de traquer les terroristes. La France a officiellement mis fin à son opération antijihadiste Barkhane après une brouille diplomatique avec le Mali, sur fond de rapprochement entre cet autre pays du sahel touché par le jihadisme et la Russie. Cependant, les soldats français ne quittent pas la région Sahel. 

Burkina : Une trentaine de civils tués dans le Nord

Le Nord du pays a été le théâtre d’une série d’attaques attribuées aux groupes jihadistes.Au moins une trentaine de personnes dont plus d’une quinzaine de supplétifs de l’armée ont été tuées depuis jeudi 19 janvier 2023, dans le nord du Burkina, dans au moins trois attaques de jihadistes présumés, a appris APA de sources locales et sécuritaires.

La première attaque a visé un poste des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Rakoegtenga, dans la province de Bam, a indiqué un habitant de la localité. Au moins six auxiliaires de l’armée et une femme qui passait ont péri dans cette attaque, a déclaré un VDP joint par APA qui a ajouté qu’une dizaine de ses camarades ont été blessés dont quatre cas graves, évacués à Ouagadougou, à plus de 120 kilomètres, pour des soins appropriés.

Selon le Mouvement Bam Faangré, les soldats ne sont pas intervenues pendant l’attaque. Le mouvement a dit tenir l’Etat pour responsable de la mort de ces VDP, dans la mesure où, selon lui, depuis au moins cinq ans, aucune opération d’envergure n’a été lancée sur les rives droite du Lac Bam, qui sont devenues des sanctuaires terroristes.

Dans l’après-midi du jeudi, un convoi de commerçants, escorté par des soldats et et leurs supplétifs, est tombé dans une embuscade sur l’axe Siena-Saran, dans la province du Nayala. Plus d’une dizaine de supplétifs, un soldat et un civil ont été tués dans cette attaque.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des hommes armés ont fait une incursion dans le village de Sanaba, près de Solenzo, toujours dans le nord du pays. Au moins huit civils ont été tués, du materiel pillé et/ou incendié, puis des animaux emportés, selon un bilan dressé par des sources locales. « Ce vendredi matin, ces individus armés sont revus et ont semé la panique dans le village », a rapporté un habitant.

Des sources sécuritaires ont confirmé ces attaques jihadistes, affirmant « de nombreuses pertes parmi les Forces de défense et de sécurité ».

Depuis 2015, le pays fait face aux exactions des groupes jihadistes, faisant des milliers de victimes et ayant entraîné au moins deux millions de personnes déplacées.

Burkina: les femmes enlevées à Arbinda sont retrouvées

Les femmes enlevées à Arbinda, dans le Sahel, les 12 et 13 janvier 2023, ont été retrouvées, ce vendredi, à Tougouri, dans le Centre-Nord, par l’armée burkinabè.Les femmes enlevées à Arbinda, dans le Sahel, les 12 et 13 janvier 2023, ont été retrouvées, ce vendredi, à Tougouri, dans le Centre-Nord, par l’armée burkinabè.

Selon des sources sécuritaires, elles ont été retrouvées au cours d’un contrôle au poste de gendarmerie, à l’entrée de la ville de Tougouri, après avoir passé huit jours aux mains de ravisseurs.

« C’est après vérification que nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait des femmes enlevées à Arbinda », a affirmé un officier. Il a précisé que ce sont au total 66 femmes avec quatre bébés. Vingt-sept (27) d’entre elles sont âgées entre 18 et 56 ans, 39 sont âgées de 0 à 18 ans.

Elles ont été conduites à Ouagadougou, vendredi soir, pour les besoins de l’enquête judiciaire et pour une prise en charge psychologique, a appris APA.

Les 12 et 13 janvier derniers, des femmes, allées à la recherche de nourriture, avaient été victimes de rapt dans les environs d’Arbinda, au nord du pays. Ce qui avait suscité un tollé général. L’Organisation des Nations unies (Onu), l’Union africaine, la France, les États-Unis, avaient condamné leur enlèvement avant d’exiger leur libération. Dans la foulée, le gouvernement burkinabè avait annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire et promis de tout mettre en œuvre pour les retrouver.

Depuis 2015, cet Etat du Sahel, fait face à une insurrection des groupes armés jihadistes. Des attaques parfois meurtriers qui ont fait milliers de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Sénégal : l’armée aux trousses des rebelles du MFDC

Les Forces de défense et de sécurité mènent des actions ciblées pour empêcher toute reconstitution des bases rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC).En Casamance, dans le Sud du Sénégal, le crépitement des armes a repris de plus belle malgré l’accord de paix signé le 4 août 2022 entre Dakar et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Depuis le 14 janvier 2023, l’Armée nationale y mène « des actions ciblées pour interdire toute tentative de sanctuarisation de la plus petite portion du territoire national par les bandes armées du MFDC », lit-on dans un communiqué de sa Direction de l’information et des relations publiques (Dirpa).

Cette offensive entre « dans la continuité des grandes opérations déjà menées » en mars 2022 et qui avaient permis de chasser les rebelles de plusieurs de leurs bases. « Les actions en cours, entamées depuis le 14 janvier 2023, ont permis aux Armées d’atteindre tous les objectifs fixés, et de produire les effets recherchés sur les forces hostiles en errance dans la zone transfrontalière avec la Gambie », assure la Dirpa.

Au cours des opérations, souligne la note, les Armées ont perdu au combat un militaire, le soldat de 2e classe Waly Faye du Bataillon de commandos. Ils ont aussi enregistré sept blessés dont six légers pris en charge et déjà sortis de l’hôpital militaire de Ziguinchor et un blessé évacué par voie aérienne militaire et présentement en soins à l’Hôpital principal de Dakar.

Les victimes bénéficieront tous des honneurs militaires à la hauteur de leurs sacrifices au service de la Nation, et des mesures d’accompagnement sociales prévues par le commandement et les hautes autorités de l’Etat, promet la grande muette.

Depuis la fin des opérations de mars 2022, un calme précaire règne en Casamance. Les rebelles du MFDC veulent mettre à profit cette situation pour trouver et sécuriser des espaces favorables à la poursuite de leurs activités criminelles, principalement centrées sur la culture et le trafic du chanvre indien.

Dans son communiqué, l’Armée réaffirme, quant à elle, sa détermination à poursuivre ces actions de sécurisation et à préserver, à tout prix, l’intégrité du territoire national.

Le Rwanda accuse la RDC de sortir du processus de paix

Le gouvernement rwandais a exprimé jeudi sa préoccupation face à la RD Congo qui « semble abandonner » les processus de paix de Luanda et de Nairobi.Kigali n’est pas du goût de la tournure prise par le processus visant à rétablir la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Le Rwanda note avec regret la déclaration du 18 janvier 2023 du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), qui est une lecture sélective du communiqué de Luanda du 23 novembre 2022 », indique une partie de la déclaration publiée par le Bureau du porte-parole du gouvernement à Kigali.

Mercredi, les autorités congolaises ont assuré qu’elles emploieront tous les moyens en leur possession pour « défendre l’intégrité territoriale » de leur pays, déplorant le non-respect des accords de paix par le Mouvement du 23 mars et des autorités rwandaises, accusées de soutenir les rebelles qui sévissent dans l’est de la RDC.

Selon le porte-parole du gouvernement rwandais, « la déclaration de la RDC évite les décisions clés du sommet de novembre et se conclut par ce qui ne peut être considéré que comme une menace d’attaques imminentes contre le Rwanda ».

Les processus de Nairobi et de Luanda ont été établis en 2022 pour aider à rétablir la paix dans l’est de la RD Congo, où plus de 120 groupes armés locaux et étrangers sont actifs.

La réaction du gouvernement rwandais intervient après que des manifestants congolais sont descendus dans les rues de Goma mercredi, réclamant le départ de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est déployée en 2022 pour soutenir les processus de paix.

« Les manifestations organisées contre la Force régionale de la CAE, à Goma et dans d’autres régions de la RDC, font partie d’un plan de l’armée et du gouvernement de la RDC visant à quitter les processus de paix de Nairobi/Luanda », indique le communiqué.

Selon le gouvernement rwandais, l’objectif des manifestants est de provoquer le départ de la force, alors que le communiqué de Luanda appelle au maintien du déploiement intégral des troupes régionales.

Découverte de charniers dans l’Est de la RDC

Des dizaines de fosses communes de civils ont été découvertes dans l’est rétif de la République Démocratique du Congo, selon un responsable de la mission de l’Onu dans la région.Le porte-parole de l’Organisation des Nations-Unies (Onu) , Farhan Haq, a déclaré que les soldats de la paix qui ratissent la région instable de l’Ituri avaient découvert au moins plusieurs dizaines de sites d’enterrement collectif contenant les corps de 42 personnes, dont des femmes et des enfants.

Les victimes, presque toutes des civils, ont pu être tuées lors des récents troubles en Ituri, région infestée de milices armées.

Selon le fonctionnaire de l’Onu, la plupart des corps ont été retrouvés dans des sites situés dans et autour du village de Nyamamba.

Il y avait également une fosse commune contenant sept corps de victimes masculines dans le village de Mbogi, près duquel des escarmouches avaient eu lieu ces derniers mois entre des éleveurs de bétail et des agriculteurs appartenant respectivement aux communautés Hema et Lendu.

La zone où les fosses communes ont été découvertes se trouve à environ 30 kilomètres à l’Est de la capitale provinciale de l’Ituri, Bunia.

Haq a déclaré que les forces de maintien de la paix de la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) avaient lancé une enquête dans la région ces derniers jours après avoir été informées d’un possible massacre de civils.

Des témoins ont désigné des hommes armés de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) comme étant à l’origine des meurtres qui auraient eu lieu le week-end dernier.

Cette découverte coïncide avec les tensions persistantes dans l’est de la RD Congo où une rébellion impliquant le mouvement rebelle M23 contre l’armée régulière congolaise fait toujours rage.

À N’Djaména, le G5 Sahel veut se « redynamiser »

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’alliance militaire ont été reçus ce mercredi par Mahamat Idriss Déby Itno, le président du Tchad.Depuis le retrait du Mali, le 15 mai 2022, à cause du refus qui lui était opposé d’assurer la présidence, le G5 Sahel « bat de l’aile », souligne un communiqué de la Présidence de la République du Tchad.

Réunis autour du chef de l’État Général Mahamat Idriss Déby Itno, les chefs de la diplomatie de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina et du Niger entendent « apporter un appui politique » afin de « donner un nouveau souffle » à l’institution communautaire.

En compagnie notamment de Mohamed Salem Ould Merzoug, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel et de l’ambassadeur Mahamat Saleh Annadif, ministre coordonnateur, ils « sont venus rendre compte de l’état d’avancement de leurs travaux et recueillir les orientations du président en exercice du G5 Sahel », indique le document.

Le texte rappelle qu’ « en marge du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA), le 25 novembre 2022 en terre nigérienne, le chef de l’État tchadien et président en exercice du G5 Sahel, Général Mahamat Idriss Déby Itno, avait présidé une réunion de concertation des chefs d’État des pays membres » avec pour objectif d’impulser un nouvel élan qui permettra de lutter efficacement contre les groupes jihadistes présents au Sahel.

Mali : Des centaines de Burkinabè « en détresse » à Gao

Les exactions des groupes jihadistes ont poussé plusieurs burkinabè à s’exiler dans les pays voisins.Des Burkinabè qui avaient trouvé refuge dans le village de N’Tillit, dans le cercle de Gao, au Mali, ont reçu un ultimatum de présumés jihadistes d’abandonner ces lieux, a annoncé le représentant HCR à Bamako, Mohamed Askia Touré.

Il a ajouté que plusieurs centaines de déplacés et réfugiés burkinabé se sont rendus dans la ville de Gao, suite aux menaces des membres de ces groupes armés non étatiques.

« Des centaines de déplacées internes et réfugiés burkinabés en provenance de N’Tillit sommés par les groupes terroristes de quitter leur localité se retrouvent en détresse à Gao », a expliqué M. Touré, dans un Tweet, ce mercredi 18 janvier 2023.

Il a soutenu qu’ils ont bénéficié de « l’assistance d’urgence » de la part des acteurs humanitaires incluant le HCR.

Les exactions des groupes jihadistes ont poussé plusieurs burkinabè à se réfugier dans les pays voisins.

 Dans un rapport publié le 03 janvier dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur les « vagues croissantes de déplacement vers les pays [voisins], d’où l’apparition de besoins urgents et l’aggravation des vulnérabilités sous-jacentes ».

A la fin d’octobre 2022, 943 réfugiés burkinabè étaient recensés au Bénin, 4 958 au Togo, 4 042 en Côte d’Ivoire, 2 000 au Ghana et 2 458 au Mali, peut-on lire dans le même rapport.

Le pays vit une crise humanitaire sans précédent, avec près de deux millions de personnes déplacées internes du fait du terrorisme.

Burkina : L’armée sollicite du matériel pour ravitailler les zones sous joug jihadiste

Le gouvernement de Transition a suspendu, la semaine dernière, la rotation des vols d’avions humanitaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM), à cause d’un « manque de coordination ».L’armée Burkinabè a sollicité, mardi 17 janvier 2023, des moyens logistiques pouvant lui permettre d’approvisionner les localités sous blocus des groupes jihadistes, selon un communiqué du Chef d’Etat-major général des armées, parvenu à APA.

Le commandement militaire demande « à toutes les bonnes volontés de mettre à la disposition des Forces armées nationales, des camions avec conducteurs pour le transport des vivres et des denrées de première nécessité au profit de nos concitoyens en difficulté ».

L’armée sollicite ces moyens logistiques « à titre gratuit ou à prix social », dans l’optique de continuer à assurer le ravitaillement des populations vivant dans les zones à fort défi sécuritaire.

L’appel à mobilisation des camions intervient moins d’une semaine après la suspension des vols d’avions humanitaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour « manque de coordination ».

Le mercredi 11 janvier dernier, le gouvernement avait suspendu la rotation de trois nouveaux cargos Chinook, acquis par l’agence onusienne pour, selon elle, augmenter sa capacité de ravitaillement en vivres des villes sous blocus des groupes jihadistes. Les autorités ont pris cette mesure pour s’assurer que ces Chinook se limitent à leur rôle de cargo humanitaire, avaient rapporté des sources concordantes à APA.

Le pays est confronté à une crise humanitaire sans précédent. L’armée organise des convois humanitaires pour ravitailler les localités sous blocus jihadiste. Ces convois sont régulièrement la cible d’attaques terroristes.

Toutefois, le CEMGA espère pouvoir compter sur le patriotisme et l’esprit de solidarité des Burkinabè pour la réussite de cette opération.

« Ma grande peur, c’est de trahir le peuple » (Capitaine Traoré)

Le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a fait le tour d’horizon de la situation sécuritaire et partagé sa vision du pays, avec des étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, mardi 17 janvier 2023.Si ce n’est la tenue militaire, l’on aurait confondu Ibrahim Traoré à un enseignant d’université devant des étudiants au sein du campus de Ouagadougou. Avec un ton, tantôt rigoureux, tantôt pédagogue. Il a d’abord exprimé sa joie de revenir sur ce campus où il a étudié la géologie, il y a quelques années. C’est pourquoi il a dit être conscient de la situation des universités publiques du pays. Mais le président Traoré s’est voulu prudent. « Nous ne pouvons pas vous dire qu’on va résoudre tous les problèmes du campus. Si je vous dis cela, c’est que j’ai menti. Mais nous allons faire le nécessaire. Nous allons apporter notre réponse à la situation…», a indiqué le capitaine de 34 ans.

Ensuite, Ibrahim Traoré s’est étalé sur la situation sécuritaire qu’il a attribuée à la mauvaise gouvernance du pays, ces dernières décennies. « Cette guerre nous ne l’avons pas choisie. Le Burkina n’a attaqué personne. Le fond du problème du Burkina c’est la gouvernance. C’est ce qu’il faut changer », a soutenu le Chef de l’Etat.

Le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu que les attaques terroristes se sont multipliées depuis son avènement au pouvoir en octobre 2022. Il a souligné que les groupes jihadistes n’ont pas laissé de répit aux nouvelles autorités et s’en prennent de plus en plus aux populations civiles. « Ce qui se passe, c’est que nous nous sommes résolus à résoudre cette situation (…). Mais sachez que nous les combattons. Les attaques se sont multipliées mais nous apportons notre réponse. Ils essaient de nous décourager », a-t-il admis.

Le président en a voulu pour preuve les actions offensives de l’armée et le recrutement de plus de 90.000 volontaires pour la défense de la patrie, dont la formation militaire s’achève en fin janvier et qui seront déployés sur le théâtre des opérations courant février 2023.

Dès lors, le capitaine Ibrahim Traoré a promis que la lutte contre le terrorisme va s’intensifier en vue de libérer le pays de l’hydre terroriste qui a fini par étendre ses tentacules dans toutes les régions du pays. « L’objectif de cette lutte, pour nous, c’est de montrer une certaine force parce que l’utilisation de la force dépendra de l’adversaire (…) S’il comprend, nous n’utiliserons pas cette force, mais s’il continue de tuer nos populations, nous nous verrons dans l’obligation…», a averti le président du Faso.

L’autre point qui a fait l’objet d’échanges entre le président Traoré et les étudiants, c’est la quête de souveraineté du pays. Ibrahim Traoré a annoncé la relecture de certains textes régissant la coopération entre le Burkina et des partenaires. « Mes préoccupations majeures sont que la jeunesse reste en veille. Le combat pour la souveraineté est un combat de longue haleine. Nous révisons un certain nombre de textes. Nous avons déjà commencé hier (lundi 16 janvier). Notre souveraineté, nous allons la prendre (…). Ma grande peur, c’est de trahir le peuple Burkinabè », a-t-il affirmé.

Selon nos informations, le gouvernement de transition a commencé la relecture de certaines conventions avec la France, la Russie, et les pays investisseurs miniers au Burkina Faso.

Côte d’Ivoire : entrée en vigueur du permis à points en mars

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a décliné ce mardi 17 janvier 2023 sa vision pour l’ensemble du secteur et les perspectives pour l’année 2023.Le secteur des transports terrestres connaît particulièrement une profonde mutation depuis une dizaine d’années. L’une des innovations majeures au niveau de la gouvernance est la réforme du permis de conduire.

Recevant les vœux des acteurs du secteur des transports dans le hall de l’Immeuble de la Caistab, au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan, M. Amadou Koné a annoncé « l’entrée en vigueur dès le 1er mars (2023) du permis à points ». Et ce, après des ateliers de réflexion avec les opérateurs du secteur routier.

Selon le process, il sera alloué à chaque permis de conduire un capital de points qui fera l’objet de diminution en cas d’infraction par son détenteur, par rapport aux dispositions d’un décret et à celles prises pour son application.

Ce capital de points peut être reconstitué en partie ou en totalité suivant des conditions déterminées. Le conducteur dont le permis de conduire a été retiré ne peut en obtenir un nouveau qu’après avoir satisfait aux épreuves pour son obtention telles que prévues par le décret.

Le retrait de points sur les permis de conduire ne concerne pas les infractions routières liées à l’état du véhicule, non directement liées à la conduite ou aux agissements du conducteur sur les voies ouvertes à la circulation publique.

Le permis à points est conçu comme un appel à la vigilance permanente des conducteurs et a pour objectif d’éviter l’infraction et la récidive. Il vise également à réduire de 50% les accidents et le nombre de personnes tuées sur les routes.

Pour l’année 2023, le ministre des Transports compte faciliter la mobilité à Abidjan avec, entre autres, l’extension du Système de Transport Intelligent (STI) sur les axes accidentogènes identifiés. Ce système permettra d’améliorer significativement la sécurité routière.

Il a relevé que dans le Grand Abidjan, au cours du 1er semestre 2022, il y a eu une baisse de 9,79 % pour les accidents, 64 % pour les tués et 10,39 % pour les blessés par rapport à la même période en 2021. Son département ministériel va renforcer la généralisation de la vidéo verbalisation.

M. Amadou Koné a annoncé la construction du centre moderne de permis de conduire d’Abidjan dans la zone de l’AEROCITE, dont le taux d’exécution à fin octobre 2022 était de 40% et devrait être livré en 2023.

L’indemnisation des personnes affectées par le projet et la libération des emprises du projet dans le cadre de la construction de la ligne 1 du métro est bien avancée et les indemnisations payées s’élèvent à plus de 26,9 milliards FCFA, a-t-il fait savoir.

Les travaux de construction des infrastructures du métro d’Abidjan démarreront en 2023, a-t-il assuré, mentionnant que le projet sera à 20 % à fin 2023 et portera sur l’installation de chantier, mais également sur les travaux de déplacement de réseaux et sur le démarrage des travaux de construction de la ligne du métro. Le projet est prévu s’achever en 2026.

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a annoncé aux acteurs du secteur l’organisation en février d’un « dialogue social sectoriel au niveau du transport ». Cela devrait permettre d’améliorer les conditions de vie et de travail des employés.

Burkina : indignation après le rapt d’une cinquantaine de femmes

Plusieurs organisations internationales et chancelleries ont appelé à la libération des femmes, enlevées au Burkina Faso dans la localité d’Arbinda (nord), dans le Soum.Vague de réactions de la communauté internationale, trois jours après l’annonce de la disparition d’une cinquantaine de femmes au Burkina Faso. Elles étaient parties de chercher des vivres aux encablures d’Arbinda, au nord du pays dans cette région du Sahel sous blocus jihadiste. C’est le premier enlèvement de cette ampleur dans ce pays du Sahel en proie au jihadisme depuis 2017.

Depuis l’annonce de cette terrible nouvelle, le pays est le choc. La communauté internationale multiplie les réactions appelant à la libération de ces femmes. La France, les Etats-Unis, l’Union européenne et surtout l’Organisation des Nations unies (Onu) ont « condamné l’enlèvement de plus de 50 femmes » par des jihadistes présumés, les 12 et 13 janvier 2023. Des recherches sont entreprises par les autorités locales en vue de les retrouver « saines et sauves », a précisé le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho, le gouverneur de la région du Sahel, dans un communiqué.

Malgré les relations froides avec le Burkina Faso, la France rejette « avec la plus grande fermeté » l’enlèvement de ces dames. L’Union européenne (UE) indique ce rapt vient confirmer encore, « les souffrances auxquelles les populations de nombreuses régions du pays sont régulièrement confrontées ces dernières années. Exposés aux violences terroristes qui les font vivre dans la peur, de nombreux citoyens, souvent des femmes, risquent leur vie quotidiennement dans des actes aussi basiques que la recherche de nourriture ».

Sous blocus jihadiste

Le Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Volkr Turk, s’est dit « alarmé » par ces enlèvements « ciblant délibérément des femmes ». Tous ces partenaires ont exprimé leur solidarité aux autorités de la transition et les ont appelé à tout mettre en œuvre pour retrouver les femmes enlevées. L’UE et ses Etats membres ont renouvelé aux autorités burkinabè leur « soutien indéfectible » dans la lutte contre le terrorisme et la crise humanitaire, ainsi que l’assurance de leur « engagement pour la stabilisation du pays au profit du peuple burkinabè. » « Ces femmes doivent être rendues à leurs proches immédiatement et sans condition et les responsables doivent être tenus pour responsables », ont insisté les Etats-Unis comme la France qui a appelé à leur « libération immédiate ».

Les 12 et 13 janvier dernier, des hommes armés ont enlevé une cinquantaine de femmes, à la recherche de feuilles et de bois de chauffe à la périphérie d’Arbinda. La commune d’Arbinda située dans la région du Sahel est sous blocus de groupes djihadistes depuis plusieurs mois. La zone est difficilement ravitaillée en vivres par les autorités de la transition alors qu’un million de personnes y vivent selon les Nations unies.

RDC: la CAE condamne l’attentat terroriste contre une église

Le Secrétariat de la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA) a condamné mardi l’attentat à la bombe perpétré dimanche dernier contre une église dans l’est de la République démocratique du Congo et qui a fait plusieurs morts parmi les fidèles.L’attentat, imputé aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) liés à l’Etat islamique, a fait 17 morts et 39 blessés dans une église pentecôtiste de Kasindi, dans la province du Nord-Kivu. L’armée congolaise a qualifié l’attaque d’acte terroriste.

Dans une déclaration, le secrétaire général de la CAE, Peter Mathuki, a condamné « dans les termes les plus forts l’attaque horrible contre des fidèles dans une église de la ville de Kasindi ».

Mathuki a qualifié cette attaque de « crime lâche et odieux » et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, au peuple congolais et au gouvernement. Il a également souhaité un « prompt rétablissement aux blessés ».

« La CEA s’engage à rétablir la paix dans l’est de la RDC et apporte son plein soutien dans la recherche d’une solution durable à la situation sécuritaire prolongée », indique la déclaration.

En outre, l’Organisation continue d’appeler toutes les parties à établir « un cessez-le-feu immédiat, à respecter le droit international et à assurer la sécurité des civils, afin de permettre une solution pacifique au conflit en cours. » Le secrétaire général a réitéré l’appel lancé par les dirigeants régionaux à tous les groupes armés de l’est de la RD Congo pour qu’ils déposent les armes.

L’est de la RD Congo abrite plus de 120 groupes armés locaux et étrangers accusés de diverses violations des droits de l’homme. Les rebelles ADF, originaires d’Ouganda, sont l’une des trois milices étrangères qui doivent retourner dans leur pays après leur désarmement décidé lors du mini-sommet de Luanda en novembre 2022.

Mali : l’armée perd des soldats dans une attaque

Une attaque terroriste a visé dimanche 15 janvier une mission de sécurisation de l’armée sur Kwala-Mourdiah, dans la région de Koulikoro au centre du pays.Selon des sources sécuritaires, quatre soldats maliens et un civil, un charretier de passage dans la zone au moment de l’attaque, y ont perdu la vie.

Selon l’état-major des armées « des unités terrestres et l’aviation ont été vite engagées dans la zone pour des ratissages et des interventions aériennes dont le bilan fait état de 2 véhicules traités et 15 morts côté terroristes ».

Pour le moment, l’attaque n’a pas encore été revendiquée. Même si les yeux sont tournés sur le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) allié à Al-Qaïda.

Le groupe avait déjà revendiqué le dimanche 8 janvier dernier, une attaque contre un poste militaire à Sibi Koro, près de Didieni, toujours dans la région de Koulikoro (centre), où un militaire a été tué et de nombreux dégâts matériels enregistrés.

Preuve que l’insécurité gagne de plus en plus cette région, le vendredi 13 janvier dernier, en début de soirée, un policier a été tué et son arme emportée alors qu’il était en poste dans un établissement de micro-finance, à Nara.

Rappelons qu’en revendiquant l’attaque contre le poste de Didieni, le groupe jihadiste GSIM a promis de s’installer dans les faubourgs de Bamako où ils entendent intensifier leurs actions afin d’isoler la capitale malienne.

Ceci explique notamment les attaques terroristes perpétrées simultanément dans la nuit du 2 au 3 janvier, par le même groupe, dans les localités de Kassela et Markacoungo, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de la capitale malienne, Bamako.

Sénégal : 19 morts dans un accident routier (médias)

Une collision entre un véhicule de transport en commun et un camion a fait au moins dix-neuf morts lundi 16 janvier dans une localité du nord du Sénégal.Le Sénégal vient de vivre une nouvelle tragédie sur ses routes. Une semaine après le terrible accident qui a fait 42 morts à Kaffrine (centre-ouest), un nouvel accident tragique s’est produit ce lundi matin à Sakal, dans la région de Louga (nord). Un car de transport en commun appelé « Ndiaga Ndiaye » est entré en collision avec un camion aux environs de cinq heures du matin. Le bilan provisoire fait état de 19 morts et plusieurs blessés, rapportent plusieurs médias locaux consultés par APA.

« Encore un autre accident mortel sur nos routes à l’entrée de Ngeun Sarr (nord). 19 vies humaines perdues et 24 blessés. Cela met en évidence la nécessité de renforcer les mesures de sécurité routière. Mes condoléances émues aux familles éplorées. Prompt rétablissement aux blessés », a réagi le président Macky Sall dans un tweet.

Le 8 janvier dernier, le tragique accident de Kaffrine avait occasionné trois jours de deuil national et la prise de 22 mesures par le gouvernement pour renforcer la sécurité routière. Cependant, des syndicats de transporteurs ont exprimé leur désaccord face à certaines de ces mesures et menacent d’aller en grève illimitée à partir de mardi.

RDC : l’Etat islamique revendique l’attaque d’une église protestante à Béni

En 2022, l’Etat islamique a augmenté les attaques contre les chrétiens en Afrique, a constaté la société Jihad Analytrics dans une série de tweets postés vendredi 13 janvier. Une tendance qui risque de se confirmer cette année.Dimanche 15 janvier, un attentat à la bombe artisanale a visé une église protestante de la ville de Kasindi, dans la province de Béni, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le groupe jihadiste État islamique a revendiqué l’attaque, l’attribuant à sa « province » en Afrique centrale. Selon l’agence Amaq, les jihadistes ciblaient une « foule de chrétiens s’adonnant à des rituels dominicaux », tuant au moins 20 d’entre eux et faisant des dizaines de blessés, en plus de détruire le lieu de culte, alors que les autorités congolaises font état d’une dizaine de victimes.

Spécialiste des Forces démocratiques alliées (ADF, sigle anglais), du nom des jihadistes qui sévissent dans l’est de la RDC, Fiston Mahamba Wa Biondi estime que cet incident sécuritaire est une réponse aux pertes subies par ce groupe dans des opérations des forces loyalistes.

Jihad Analytics rappelle qu’en 2022, l’Afrique a été le continent le plus touché par des attaques de l’Etat islamique avec une forte augmentation des attaques contre les chrétiens au Nigeria, au Mozambique et en RDC. La société spécialisée dans l’analyse des données ouvertes a recensé « deux vidéo des combattants de l’Etat islamique au Mozambique et en RDC, menaçant les chrétiens et la publication de photos d’églises en feu tout au long de 2022 ».